Mais qui est l’attaché de presse de Georges-Marc Benamou ? Ne cherchez pas, il n’en a pas. Ou plutôt il n’en a pas besoin : Benamou est lui-même attaché de presse à plein temps de la marque Benamou, laquelle est au service de Georges-Marc comme de son frère Stéphane. Après que Raphaëlle Bacqué, qui nous avait habitués à davantage de cruauté dans ses papiers, lui ait concédé un portrait assez neutre, voire même flatteur dans Le Monde, c’est cette semaine au tour de Renaud Revel de l’Express d’honorer le conseiller culture du président. Aux journalistes qui n’ont pas encore rempli leur office, Marianne2.fr propose quelques recettes d’un « bon » portrait de Benamou :

1) Rappeler d’abord son passé mitterrandien, pour lequel on citera, pour la forme, ce qu’en dit Pierre Berger (« Il a trahi la mémoire de Mitterrand »). Benamou est d’abord et avant tout une prise « gramscienne » du Président, la preuve vivante que la gauche était un terrain arable : Benamou a été, en quelque sorte, inventé pour le concept d’ouverture, comme tous les gens qui ont une faculté à retourner leur veste.

2) Narrer aussi les bons conseils de tonton Benamou au candidat Sarkozy, sans oublier de glisser au passage que la proximité entre les deux hommes procède d’un « effet de génération ». Ce sont deux enfants de la télévision…

3) Faire savoir que, armé de cette grande proximité avec le Souverain, le Conseiller a énormément de pouvoir, que les patrons de chaînes de télévision publique se prosternent devant lui (en réalité, ils ont tellement l’habitude que la prosternation est devenue chez eux une gymnastique), et qu’il est en train d’enfoncer la Ministre de la Culture Christine Albanel, qui doit purger son chiraquisme originel : ne lui a-t-il pas, comme le signale aimablement Revel, « piqué » le dossier de l’audiovisuel international ? Avant de lui piquer son job de Ministre ? « Ce sera elle ou lui », fait savoir l’aimable Revel. Comme il n’a jamais écrit de portrait d’Albanel, on devine ses préférences…

4) Moquer gentiment le vrai parcours de Benamou : le financement douteux de Globe, la trahison de la gauche pour Balladur en 1995, puis de Balladur pour Chirac après son élection à l’Elysée, le comportement minable dans les hôtels de luxe, exigeant d’être servi comme un seigneur sans bourse délier, la dénonciation des « loufiats » (cf. l’hôtel Lutetia), aimables blagues qui permettent de cerner le côté « fantasque » du bonhomme.

5) Laisser supposer que Bénamou se prépare à écrire une biographie de Sarko comme il l’avait fait avec Mitterrand. Ce qui, en l’occurrence sous-estime gravement le Conseiller culturel : même Bénamou est capable de distinguer un homme de 55 ans, qui saura se venger d’un vieil homme proche de sa fin comme Mitterrand.

6) Enfin, ignorer la façon dont Georges-Marc tente de profiter de sa situation pour « placer » son frère attendant, sans doute que son fils soit en âge de profiter de ses relations.