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Economie
La fusion Suez-GDF fait bouillir Sarkozy
La loi que souhaite faire voter Villepin va à l'encontre de celle qu'il a initiée en 2004.
Par Antoine GUIRAL
QUOTIDIEN : Mercredi 26 juillet 2006 - 06:00
Sarkozy rumine. Le projet de fusion entre Suez et GDF ne lui
plaît pas. La loi que souhaite faire passer le gouvernement lors de
la session extraordinaire de septembre n'est pas la sienne. Pire,
elle détricote celle qu'il avait fait voter en 2004 lorsqu'il était
ministre de l'Economie et qui stipulait que l'Etat ne pouvait
descendre en dessous de 70 % dans le capital de GDF. Un reniement
en moins de deux ans que ses adversaires politiques ont bien
l'intention d'exploiter lors de la campagne présidentielle.
Dans un premier temps, donc, le ministre de l'Intérieur n'a pas
usé de son influence pour empêcher la fronde au sein de l'UMP en
juin. Son double jeu et ses silences très calculés sur ce dossier
ont permis aux parlementaires UMP de développer un argument qui a
fait mouche dans l'opinion : l'augmentation des tarifs du gaz est
inéluctable dès lors qu'ils ne sont plus contrôlés par l'Etat. Et
Sarkozy de se poser en défenseur des consommateurs...
Le texte du gouvernement devait arriver au Parlement au
lendemain du CPE. En couvrant la rébellion des députés de la
majorité, le patron de l'UMP a de fait organisé le procès de la
méthode Villepin et provoqué une crise politique mettant en lumière
la faiblesse du Premier ministre. Ce que le président de
l'Assemblée, Jean-Louis Debré, a résumé :
«Sarkozy veut mettre une deuxième balle dans la tête de
Villepin.»
Mais la stratégie du pourrissement a montré des limites. Jacques
Chirac et Dominique de Villepin ont finalement réussi à imposer une
session en septembre. En contrepartie, Sarkozy a obtenu que son
texte sur la prévention de la délinquance soit aussi discuté le
même mois. La grande bataille parlementaire de la rentrée
sera-t-elle aussi le premier grand choc préprésidentiel
droite-gauche ? Le PS a déposé pas moins de 30 000 amendements pour
s'opposer au gouvernement. Un 49-3 aux effets désastreux sur
l'opinion n'est pas exclu. Pour avoir voulu flinguer Villepin en
juin, Sarkozy va devoir ramer avec lui en septembre.
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