tramontane |
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La tramontane est un
vent violent
et froid, à caractère turbulent très marqué, qui souffle de
secteur
ouest à nord-ouest en descendant les contreforts des Pyrénées et les monts du sud du Massif central et en parcourant le seuil de Naurouze, entre Corbières et Montagne Noire, avant de balayer largement les plaines côtières du Bas-Languedoc et du Roussillon. Ce
vent régional
présente nombre d'analogies avec cet autre
vent
froid qu'est le
mistral
: comme lui, il peut se lever en toute saison mais avec plus de vigueur en hiver et au printemps, et il souffle par
rafales
souvent très fortes, contre lesquelles doivent se prémunir les activités agricoles, les habitations, la circulation routière ; comme lui aussi, il prend son accélération à travers un "couloir" orographique assez rectiligne et encaissé
—
quoique orienté à angle droit par rapport à la vallée du Rhône
—
, et le plus souvent il s'agit d'un vent sec, s'accompagnant d'un ciel dégagé et lumineux, hormis peut-être quelques passages nuageux avec de brèves
averses
comme il en arrive parfois dans ce genre de
traîne
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La situation météorologique qui conduit à la tramontane est comparable en effet à celle qui engendre le mistral, et dans la majorité des cas ces situations à l'
échelle moyenne
procèdent d'une même disposition et d'une même évolution de la
pression atmosphérique
à l'
échelle synoptique
, ce qui explique que mistral et tramontane soient la plupart du temps observés ou prévus de façon concomitante : alors, une zone
anticyclonique
aborde l'Espagne et le sud-ouest de la France et dirige vers les régions méditerranéennes un
flux
de nord-ouest à nord (souvent sous forme d'un
front froid
) qui apporte de l'
air
froid entre cet
anticyclone
à l'ouest et, à l'est, une
dépression
formée sur le golfe de Gênes ou la mer Tyrrhénienne ; l'influence des montagnes alpines et du couloir rhodanien sur l'écoulement des masses d'air contribue en contrecoup à la genèse et à l'entretien de cette dernière dépression, tandis que la hausse des
pressions
au vent des Pyrénées favorise le développement de la tramontane en créant sous le vent une dépression relative en Catalogne espagnole et en construisant ainsi une
dorsale
qui prolonge l'axe pyrénéen vers le golfe du Lion. La durée de la tramontane est alors corrélée, comme celle du mistral, à la durée du comblement de la dépression du golfe de Gênes, et les deux types de vent se maintiennent à peu près simultanément ; de même, la force de la tramontane, comme celle du mistral, tend à chuter nettement au cours de chaque nuit. |
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Il arrive aussi que l'apparition de la tramontane soit liée au déplacement vers l'est d'une perturbation circulant au-dessus de la Méditerranée occidentale ; dans ce genre de circulation, les régions des îles Baléares ou du golfe du Lion se retrouvent couvertes soit par une dépression se creusant rapidement au sortir de la péninsule ibérique après que le flux qui la porte est descendu très bas en latitude (c'est plutôt le cas en automne et au printemps), soit par des
dépressions
qui se succèdent au sein d'un flux s'écoulant du nord-ouest au sud-est en longeant l'
anticyclone des Açores
(c'est plutôt le cas en hiver) : dans tous les cas se lèvent sur ces régions des
vents
de nord-ouest qui y entretiennent le mauvais temps durant une période d'environ quatre jours. Lorsque s'établissent de telles situations, la tramontane est d'origine différente et devient alors un vent humide, qui s'accompagne assez couramment de
nuages
et de
pluies
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