Comme prévu, et n'en déplaise aux allergiques à la série de Rockstar ou tout simplement à ceux qui trouvent que l'on parle de ce nouvel

Comme prévu, et n'en déplaise aux allergiques à la série de Rockstar ou tout simplement à ceux qui trouvent que l'on parle de ce nouvel épisode depuis trop longtemps, c'est évidemment le phénomène Grand Theft Auto IV qui ouvre l'actualité de la semaine. Pour une raison simple : le titre sort officiellement demain mardi 29 avril, et la presse s'emballe autour du jeu. La presse spécialisée évidemment (avec par exemple l'énorme 10/10 accordé à GTA IV par la rédaction de IGN), mais aussi et surtout la presse généraliste. Le fait est plus rare, et illustre évidemment l'ampleur sans précédent de la sortie mondiale de GTA IV. En France, un titre comme PES a récemment su faire parler de lui (son titre de produit culturel le plus vendu de l'année passée avait titillé les esprits), mais à priori rien de comparable avec ce que devrait vivre GTA IV dans les semaines qui viennent. Et le meilleur exemple de cet intérêt de la presse généraliste pour le jeu est donné par le quotidien Libération, qui fait sa Une du week-end sur GTA IV, assortie d'un article venant expliquer pourquoi l'on parle "du plus grand jeu du monde". Rien que ça.

Certes, l'auteur parle d'un jeu "violent, amoral et addictif". Mais c'est pour mieux expliquer le passage du jeu vidéo "à l'âge adulte"...

Si la couverture et l'article de Libération sur GTA IV sont intéressants, c'est qu'ils prennent le contrepied de la tendance alarmiste autour du jeu vidéo. Certes, l'auteur parle d'un jeu "violent, amoral et addictif". Mais c'est pour mieux expliquer le passage du jeu vidéo "à l'âge adulte". Et ça, c'est une bonne idée. Extraits : "Les raisons qui dressent ses ennemis contre GTA sont les mêmes que celles qui soulèvent l’enthousiasme de ses admirateurs : le jeu est violent, subversif, immoral, profondément incorrect, très fréquemment grossier et diaboliquement addictif. [...] Certes, GTA IV dégage davantage un parfum d’hormones que de savon. Comme ses illustres prédécesseurs, l’épisode promet d’être à la hauteur de la réputation de la série en termes de grossièretés, d’écarts sexuels, de cynisme mafieux et de crime gratuit (ou payant, ce qui est pire). Mais s’arrêter à cette surface adolescente et provocatrice serait ne rien comprendre. Peu de jeux offrent comme GTA un tel sentiment de liberté, une si profonde qualité immersive, une telle générosité dans le gameplay, dont les possibilités infinies promettent aux plus fervents amateurs des dizaines, parfois des centaines, d’heures de jeu".

Si l'on poussait la réflexion un peu plus loin, on pourrait donc dire que GTA IV ne sera pas à un paradoxe près. Que le jeu vidéo le plus polémique soit celui qui booste l'industrie vidéoludique sur 2008 (400 millions de dollars attendus sur les seuls premiers jours, ventes de consoles en hausse, etc.), c'est déjà savoureux. Mais que Grand Theft Auto IV, par l'aura qu'il possède auprès des joueurs, soit aussi celui qui incite les médias généralistes à éventuellement revoir leur discours sur le jeu vidéo pour toucher un nouveau public, c'est du grand art. Surtout quand on sait - comme le rappelle l'article de Libération - que "les ligues de vertu de tout poil ne s’y sont pas trompées, qui ont fait depuis longtemps du label GTA le symbole maléfique d’une industrie de toute façon suspecte". Bref, GTA IV n'a pas fini de faire parler, à commencer évidemment par un article en bonne et dûe forme sur Gamepro.fr dans les jours qui viennent.