N°
3
M A R S 2 0 0 9
FAIRE RAYONNER LA 3AF
Arrivé à la 3AF depuis peu comme permanent et
adhĂ©rent, câest un vĂ©ritable honneur pour moi de rĂ©di-
ger cet éditorial, et aussi une opportunité de
mâadresser Ă chacun dâentre vous, en attendant
dâavoir le plaisir de converser en direct.
Ma mission a été clairement définie par le Président
de la 3AF dans son Ă©ditorial de la Lettre 3AF de jan-
vier : « doubler le nombre de nos adhérents individuels
et collectifs en 2009 ». Autrement dit, la 3AF devra
ĂȘtre forte, fin 2009, de 3000 personnes physiques et
de 100 personnes morales. Deux chiffres au moins
valident la pertinence de cet objectif : 130 000 per-
sonnes sont directement employĂ©es dans lâindustrie
aéronautique et spatiale française ; 270 sociétés sont
membres du GIFAS.
Le Président a également clairement formulé les enjeux :
⹠financier : réduire notre dépendance vis-à -vis des
colloques ;
âą stratĂ©gique : ĂȘtre la sociĂ©tĂ© savante de rĂ©fĂ©rence
de notre domaine ;
âą et international : ĂȘtre favorablement comparĂ© Ă nos
homologues.
Notre objectif de rayonnement sera largement atteint
si chacun dâentre nous, personne physique, attire un
nouvel adhĂ©rent (quelques-uns lâont dĂ©jĂ fait ; quâils en
soient remerciés), et si chaque membre collectif incite
ses collaborateurs et un de ses partenaires Ă nous
rejoindre.
Pour y arriver nous devons ĂȘtre capable de dire, avec
fierté et force de conviction, qui nous sommes et ce
que nous pouvons apporter.
La prĂ©sence de chacun dâentre vous Ă la 3AF et la pas-
sion des sciences et des techniques aérospatiales qui
vous anime, sont sans aucun doute les meilleurs argu-
ments de promotion. Pour les compléter je vous pro-
pose dâutiliser tout ou partie des formulations agrĂ©Ă©es
par les membres du Bureau élargi lors du séminaire
quâils ont tenu le 9 janvier dernier, et dont vous trou-
verez un compte rendu détaillé dans cette lettre :
⹠mettons en avant notre cadre de référence carac-
térisé par nos valeurs, nos missions et notre ambi-
tion
1
. Parmi nos missions, celle qui est tournée vers
les jeunes est Ă mettre en exergue : elle constitue
un investissement fondamental de la 3AF au profit
des futurs employeurs ;
âą montrons que chacun peut trouver sa place et son
intĂ©rĂȘt dans lâun ou lâautre de nos cinq domaines
dâactivitĂ©s ;
⹠décrivons sans ambages la fertilisation croisée qui
fait que ce qui est bon pour le collaborateur dâune
entreprise est aussi bon pour celle-ci.
ParallĂšlement Ă lâaction que chacun dâentre vous con-
duira, jâanime une dĂ©marche auprĂšs des sociĂ©tĂ©s iden-
tifiées comme devant nous rejoindre naturellement.
Plus de quatre cents courriers leur ont été adressés
fin janvier-début février, complétés par des prises de
rendez-vous. Naturellement, je vous tiendrai informés
des rĂ©sultats de cette dĂ©marche dâenvergure.
Tous ensemble, relevons le défi que nous nous
sommes lancé. Tous ensemble, donnons à la 3AF sa
dimension naturelle.
Jacques SAUVAGET,
Délégué Général au Rayonnement de la 3AF
D a n s c e
N °
L a v i e d e l â a s s o c i a t i o n
p 2 - 3
L a v i e d e s G r o u p e s
r Ă© g i o n a u x
p 3 - 6
L a v i e d e s C o m m i s s i o n s
t e c h n i q u e s
p 7 - 1 0
L a 3 A F e t l e s P A N
p 1 1 - 1 6
E
ditorial
Jacques SAUVAGET
1. Voir dans ce numĂ©ro lâarticle qui leur est consacrĂ©
Un Nouvel Elan Pour La 3AF
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⹠les écoles et les universités;
âą les entreprises et les organismes du
domaine aéronautique et spatial,
civil et militaire (actifs et retraités) ;
âą dâautres membres en dehors de ces
sphÚres mais passionnés par le
domaine
(plombier,
agriculteur,
mĂ©decin, avocat âŠ).
Lâensemble de ces adhĂ©rents consti-
tuent un vivier unique de passionnés et
de compétences techniques et scienti-
fiques multidisciplinaires, actuelles ou
futures.
D
ĂCISIONS RELATIVES
Ă LA STRATĂGIE
Le cadre de référence : valeurs,
missions et ambition
Le Bureau a rappelé et précisé le cadre
de référence de la 3AF, à savoir : quelles
sont nos valeurs ? Quelles sont nos mis-
sions ? Quelle est notre ambition ?
â 5 valeurs ont Ă©tĂ© retenues :
âą
Souci de satisfaire
les attentes des
clients ;
âą
IntĂ©rĂȘt marquĂ©
pour les sciences
et les techniques de lâaĂ©ronautique et
de lâespace, civil et militaire, leurs
enjeux stratégiques et leur histoire ;
âą
Attitude
dâengagement
actif,
reconnu et respecté ;
âą
Esprit dâouverture
Ă toutes les
générations, vers tous les métiers,
et sur le monde ;
âą
Attachement
Ă lâexistence de rela-
tions de confiance, cordiales et
conviviales ;
â
4 missions essentielles ont été
reformulées
dans nos domaines ; lâaĂ©-
ronautique et lâespace, civil et militaire :
âą
rassembler
des personnes, notam-
ment les meilleurs experts, pour par-
tager et Ă©changer sur les questions
scientifiques et techniques et faire
rayonner cette culture ;
âą
Ă©clairer
les enjeux scientifiques et
techniques, apporter une expertise,
et ĂȘtre force de proposition auprĂšs
des décideurs : industriels, institu-
tions, organismes de recherche,
monde académique ;
âą
représenter
ses membres auprĂšs
dâorganismes français, europĂ©ens ou
internationaux de mĂȘme nature ;
âą
promouvoir
ces domaines auprĂšs
des jeunes et les aider Ă y entrer.
â
Quant Ă notre ambition
, elle est
« dâĂȘtre, grĂące Ă la reconnaissance et au
soutien de lâensemble de notre commu-
nauté, la société savante française de
rĂ©fĂ©rence en matiĂšre dâexpertise scienti-
fique et technique du domaine, au profit
de cette communauté et auprÚs des ins-
titutions nationales, européennes et
internationales concernées. »
Domaines dâactivitĂ©s stratĂ©giques
(DAS)
Cinq domaines dâactivitĂ©s stratĂ©-
giques
(DAS) ont été retenus, chacun
étant confié à un pilote:
â
« DAS1»
comprend :
âą
la production intellectuelle
, plutĂŽt
sur des sujets stratégiques à un
stade industriel prĂ©compĂ©titif oĂč la
concurrence nâexiste pas ; avec pour
produits : livres blancs, documents
de
recommandations,
synthĂšse,
ouvrages techniques et scientifiques
de référence ;
âą
les colloques
, plutĂŽt sur des sujets
stratĂ©giques mais connus, oĂč il sâagit
de partager les connaissances, en
phase avec lâactualitĂ© industrielle et
politique, pour les maĂźtres dâĆuvre,
les décideurs institutionnels, des
organismes de recherche, le monde
académique, et leurs actifs.
Les copilotes de ce domaine sont, cha-
cun pour ce qui le concerne, le respon-
sable des groupes régionaux,
Bernard
FOUQUES
, et le responsable des com-
missions
techniques,
Pierre-Guy
AMAND
;
â
« DAS2 »
concerne les rencontres
ciblées pour les PME, et leurs actifs ;
â
« DAS3 »
concerne les manifestations
informatives et conviviales pour les
retraités et les associés. Le pilote de
ces deux derniers domaines est le res-
Le vendredi 9 janvier 2009, le Président
de la 3AF,
Michel SCHELLER
, a réuni en
séminaire à Paris, les membres du
Bureau Ă©largi et les permanents de la
3AF. Ce sĂ©minaire faisait suite Ă lâaudit
que jâai conduit fin 2008 auprĂšs des
membres du Conseil dâadministration et
du Bureau Ă©largi, portant sur les proces-
sus de la 3AF et sa stratégie de rayon-
nement.
D
ES OBJECTIFS AMBITIEUX
Se référant à la mission du DGR : « met-
tre en Ćuvre une politique relationnelle
dynamique conduisant Ă un accroisse-
ment significatif du nombre dâadhĂ©rents
(personnes physiques et morales) », le
Président a mis en exergue deux enjeux
majeurs :
â la reconnaissance de la 3AF comme la
sociĂ©tĂ© savante de rĂ©fĂ©rence de lâaĂ©ro-
nautique et de lâespace, civil et militaire ;
â la nĂ©cessitĂ© vitale dâĂ©quilibrer les res-
sources de la 3AF entre les cotisations
et les colloques.
Dans cette perspective, il a rappelĂ© lâob-
jectif ambitieux de la 3AF, porté par le
DGR et qui doit bénéficier du soutien de
tous : « doubler, en 2009, le nombre
dâadhĂ©rents personnes morales et phy-
siques ».
P
HOTOGRAPHIE Ă FIN
2008
La 3AF est forte de :
â 50 membres collectifs : le GIFAS (le
syndicat professionnel des industries
aéronautiques et spatiales françaises),
les maĂźtres dâĆuvre, des Ă©quipemen-
tiers et des PME-PMI ;
â 1400 membres individuels relevant de
trois sphĂšres :
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Par Jacques SAUVAGET, Délégué Général au Rayonnement (DGR)
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nent les membres individuels ou les
membres collectifs, parfois les deux.
âą
Pour les membres collectifs et
individuels confirmés :
â lâappartenance Ă un rĂ©seau reprĂ©sen-
tatif du domaine aéronautique et spa-
tial, civil et militaire, permettant des
Ă©changes fructueux entre experts ;
â le bĂ©nĂ©fice du rĂŽle de relais dâopinion
« indépendant » auprÚs des déci-
deurs institutionnels, professionnels
ou politiques, via les commissions
techniques, mais aussi notamment
au travers des groupes régionaux ;
â lâaccĂšs Ă la production des commis-
sions techniques ;
â lâaccĂšs, au travers de colloques ou
autres manifestations dâexperts, Ă
une tribune ou Ă une vitrine pour met-
tre en valeur des communications
techniques ;
â le bĂ©nĂ©fice dâune capitalisation et
dâun transfert des connaissances
effectués par les commissions tech-
niques ;
â lâaccĂšs Ă un vivier dâĂ©tudiants moti-
vĂ©s pour exercer les mĂ©tiers de lâaĂ©-
ronautique et de lâespace ;
â le
bénéfice
dâun
outil,
les
Prix&
Grades, pour faire reconnaĂźtre par une
institution extĂ©rieure Ă lâentreprise, un
travail, une personne, une Ă©quipe ;
â le bĂ©nĂ©fice dâune formation continue
grĂące aux travaux des commissions
techniques et Ă lâaccĂšs Ă une banque
de données techniques et à des
ouvrages techniques et scientifiques
de référence ;
â la valorisation des parcours profes-
sionnels ;
âą
pour les Ă©tudiants ou les jeunes
professionnels :
â lâaccĂšs trĂšs tĂŽt dans ses Ă©tudes Ă un
milieu professionnel et Ă une infor-
mation de qualité, permettant de
confirmer un projet professionnel au
travers de la découverte de métiers
réels, ou de découvrir des spécialités
méconnues (la 3AF ouvre aux jeunes
la porte du monde aérospatial) ;
â Une aide Ă lâinsertion professionnelle
en cĂŽtoyant les actifs du domaine et
grĂące Ă lâaccĂšs Ă des conseillers car-
riĂšre.
A ces avantages sâen ajoutent bien Ă©vi-
demment dâautres, notamment lâabonne-
ment Ă La LETTRE 3AF mensuelle, la
rĂ©ception de lâannuaire de lâassociation,
lâaccĂšs Ă la totalitĂ© du site web de la
3AF, et des prix réduits de participation
aux colloques.
DĂ©marche dâadhĂ©sion
Il revient dĂ©sormais au DGR dâengager,
sur ces bases, une dĂ©marche dâadhĂ©sion.
D
ĂCISIONS RELATIVES
AUX PROCESSUS
Afin dâamĂ©liorer la satisfaction de ses
membres et dâaccroĂźtre son efficacitĂ©, le
Bureau a décidé de formaliser les pro-
cessus de la 3AF.
Il a retenu huit processus, chacun Ă la
charge dâun pilote:
â Deux processus de management :
âą D-MAN : orientations, organisation et
fonctionnement
(Robert DUBOST)
;
âą D-COM : communication interne et
externe
(GĂ©rard LEHOUX)
;
â Trois processus de rĂ©alisation :
âą R-CT
:
commissions
techniques
(Pierre-Guy AMAND)
;
⹠R-GR : groupes régionaux (
Bernard
FOUQUES
) ;
âą R-CQ : colloques
(Patrick MONCLAR) ;
â Trois processus de soutien :
⹠S-SEC : secrétariat exécutif
(Anne
VENABLES) ;
âą S-FIN
:
finances
(Jean-Claude
THEVENIN) ;
âą S-SI : systĂšme dâinformation
(Jacques
SAUVAGET) ;
Chaque processus sera décrit aussi
simplement que possible et dans les
meilleurs délais.
CONCLUSION
Les décisions de ce séminaire devraient
largement contribuer Ă faire face aux
enjeux auxquels la 3AF est confrontée, et
Ă lui donner les moyens de son ambition.
Le succĂšs sera au rendez-vous si leur
mise en Ćuvre bĂ©nĂ©ficie du soutien et
de la mobilisation de chacun dâentre
vous. Je remercie Ă lâavance tous ceux
qui voudront bien me contacter pour
apporter leur aide dans la conduite de
cette mission.
Jacques SAUVAGET
jacques.sauvaget@aaaf.asso.fr
ponsable
des
groupes
régionaux,
Bernard FOUQUES
;
â
« DAS4 »
concerne le coaching de cur-
sus de formation et dâinsertion profes-
sionnelle pour les jeunes attirĂ©s par lâaĂ©-
ronautique et lâespace, civil et militaire.
Le pilote de ce domaine est le président
du Comité
Jeunes
,
GĂ©rard LARUELLE
;
â
« DAS5 »
concerne lâexpertise pour les
clients
externes.
Le
pilote
de
ce
domaine est le responsable des com-
missions techniques,
Pierre-Guy AMAND
.
Politique dâadhĂ©sion
En accord avec son ambition et en cohé-
rence avec ce que sont ses homologues
Ă©trangers, notamment lâAIAA amĂ©ricaine
(30 000 membres) ou la RAeS britan-
nique (19 000 membres), la 3AF a un
rĂ©el potentiel de dĂ©veloppement (lâindus-
trie aéronautique et spatiale française
emploie
directement
130 000
per-
sonnes dont une part significative dâingĂ©-
nieurs et de techniciens ; le GIFAS réunit
entre 250 et 300 sociétés membres).
La politique dâadhĂ©sion retenue pour
assurer notre développement repose
sur les trois axes suivants :
âą
entrainer
les personnes morales Ă
nous rejoindre et les inviter Ă inciter
leurs collaborateurs Ă ĂȘtre titulaires
actifs de la 3AF tout en leur apportant
le soutien nĂ©cessaire dans lâexercice
de cet engagement ;
âą
convaincre
les futurs jeunes retraités
de nous rejoindre, avec le soutien de
leurs employeurs ;
âą
attirer
, en relation avec les membres
collectifs concernés, les jeunes du
monde académique vers le milieu de
lâaĂ©ronautique et de lâespace, civil et
militaire.
Argumentaires dâadhĂ©sion
La 3AF a des atouts Ă faire valoir, des
arguments Ă avancer pour convaincre nos
futurs adhérents, individuels ou sociétés :
les avantages que procure lâadhĂ©sion Ă la
3AF. Ils sont de trois types :
â
statutaires :
avantages liés aux statuts
de la 3AF : la possibilité par exemple
dâĂȘtre reprĂ©sentĂ© au conseil dâadminis-
tration pour une société ou celle de
disposer dâun droit de vote en assem-
blée générale pour un particulier ;
â
qualitatifs :
par exemple celui dâĂȘtre
membre de la seule société savante
française du domaine aéronautique et
spatial, civile et militaire, sâintĂ©ressant
aux sujets concernant lâingĂ©nieur et
lâindustrie ;
â
quantitatifs :
correspondant aux pres-
tations que la 3AF fournit Ă ses mem-
bres. Les exemples suivants concer-
Lâeau sur Terre
et dans lâEspace
Une Conférence de Jean-Jacques DECHEZELLES,
PrĂ©sident du Groupe RĂ©gional CĂŽte dâAzur
1
Lâeau, Ă©lĂ©ment primaire de la vie avant lâair, abonde Ă la sur-
face de notre planĂšte sous sa forme marine. Merveilleux joyau
du systĂšme solaire, la Terre, planĂšte bleue, doit Ă cette eau
et Ă sa conservation durable les conditions ambiantes de tem-
pĂ©rature et dâhumiditĂ© nĂ©cessaires Ă lâĂ©closion de la vie
depuis les organismes unicellulaires jusquâaux espĂšces les
plus évoluées.
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E CYCLE DE L
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EAU ET LA RESSOURCE EN EAU DOUCE
Dans cet extraordinaire équilibre entre le milieu extérieur, le
soleil et le vide spatial, et le milieu intĂ©rieur, lâatmosphĂšre, les
océans, la terre solide et le biotope, un facteur essentiel pré-
vaut : le cycle de lâeau avec ses effets thermodynamiques et
ses effets biologiques. Cet Ă©quilibre ne rĂ©sulte pas dâune
situation homogĂšne de la disponibilitĂ© de lâeau selon les diffĂ©-
rentes parties du monde. La ressource en eau douce est cli-
matiquement trÚs hétérogÚne et la distribution de la res-
source en eau potable, câest Ă dire indemne de contamina-
tions organiques et minérales dangereuses, démontre toute
la misĂšre sociale et sanitaire du monde lorsquâelle nâest pas
accessible aux populations.
Lâ
INVENTAIRE DES RESSOURCES PAR LES DONNĂES
SATELLITAIRES
Les satellites avec leurs organes sensoriels, des instruments
et des sondeurs qui utilisent les rayonnements dans les lon-
gueurs dâonde de lâultraviolet au visible et Ă lâinfrarouge ainsi
que les ondes électromagnétiques hertziennes émises par
des radars, participent Ă lâamĂ©lioration des connaissances
scientifiques concernant ce cycle de lâeau. Ils fournissent
aussi de précieux renseignements pour notre environnement
climatique et mĂ©tĂ©orologique, pour lâexploitation des res-
sources aqueuses bienfaitrices ou, a contrario, pour lâapprĂ©-
ciation des dĂ©sastres que peut causer lâeau, en manque avec
la sécheresse ou en surabondance avec les diverses catas-
trophes naturelles telles que cyclones, typhons, inondations
et glissements de terrain.
Au-delĂ de la mĂ©tĂ©orologie, lâhydrographie, lâhydrologie, lâex-
CĂŽte dâAzur
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Jean-Jacques Dechezelles
1. 29 octobre 2008 â Auditorium du Spacecamp Thales-Alenia-Space
LA RECHERCHE DE LâEAU « EXTRA-TERRESTRE »
Lâexploration spatiale est Ă©galement trĂšs orientĂ©e par la
recherche de lâeau hors de la Terre. La prĂ©sence de
lâeau comme Ă©lĂ©ment abondant dans lâunivers est bien
attestée par les observations astronomiques et main-
tenant plus visiblement par les sondes dâexploration.
Dans les planĂštes gazeuses et les comĂštes lâeau est
présente, soit sous forme gazeuse soit sous forme de
glace. Des lunes de Jupiter et Saturne, Europe et
Encelade notamment, ont montré des surfaces totale-
ment glacĂ©es qui recouvrent peut-ĂȘtre des ocĂ©ans sous-
jacents. Encore une histoire dâeau : en 2014, lâEurope,
grĂące Ă la sonde spatiale Rosetta, devrait poser un petit
robot sur le noyau dâune comĂšte et ainsi connaĂźtre ce
que ce réfrigérateur naturel aura pu collecter comme
matériaux lors de ses milliers ou millions de va et vient
dans le systĂšme solaire.
De nouvelles aventures spatiales se préparent au
XXI
Ăšme
siÚcle : retour sur la Lune, débarquement sur
Mars. La préparation de ces missions, outre la tech-
nologie des vaisseaux et la connaissance des limites
de la physiologie humaine, revĂȘt un caractĂšre essentiel
vis Ă vis de lâeau. Aucune station habitĂ©e, mĂȘme pour
une campagne de quelques mois sur la Lune ou Mars,
ne saurait se situer loin dâun approvisionnement en
eau, ou plus exactement en glace dâeau. Il sâagit lĂ
dâune sĂ©curitĂ© premiĂšre, non seulement pour disposer
dâeau en besoin physiologique ou sanitaire, mais aussi
dâeau dissociable en oxygĂšne, pour le cycle respira-
toire bien entendu, et en hydrogĂšne et oxygĂšne
comme source énergétique et carburants potentiels.
LA PROBLEMATIQUE DE LâEAU DOUCE
Les modes de capture de lâeau
ploitation de lâeau douce sous ses diverses formes, agricul-
ture, Ă©nergie, consommation industrielle et domestique, voici
de nombreux domaines dans lesquels les données fournies
par les satellites entrent chaque jour davantage dans les inven-
taires de ressources en eau et les applications dynamiques qui
sâensuivent. Les satellites sont donc non seulement des obser-
vateurs, mais aussi des arpenteurs systématiques.
Les
grandes
organisations
internationales
ONU,
FAO,
UNESCO font usage des donnĂ©es satellitaires pour aider Ă
amĂ©liorer les politiques de gestion et pour venir, le plus Ă
temps possible, au secours de ceux qui sont déshérités par
lâabsence ou le trop plein dâeau. La rĂ©alisation des grandes
infrastructures telles que barrages, réseaux de capture et de
distribution, bénéficie également des relevés effectués par les
satellites. Les crises et conflits régionaux pouvant survenir
pour lâaccĂšs Ă lâeau et son exploitation sont Ă©galement trĂšs
prĂ©visibles Ă lâexamen des donnĂ©es satellitaires.
Pour en savoir plus⊠:
Un ouvrage : « L'eau ... une histoire peu ordinaire du Big
Bang aux hommes » Pr Raoul CARUBA, Professeur Ă
l'UniversitĂ© de Nice â Sophia Antipolis - Editions JOHANET,
2008 ;
⊠des sites web :
âą UNEP â Programme des Nations Unies sur
lâEnvironnement,
"http://www.unep.org";
âą World Water Council - Conseil Mondial de lâEau,
"http://www.worldwatercouncil.org";
âą IUCN â Union Internationale pour la Conservation
de la Nature, "http://www.iucn.org" ;
âą METEO FRANCE, "http://www.meteofrance.com" ;
âą CNES â Centre National dâEtudes Spatiales
"http://www.cnes.fr" ;
âą ESA â Agence Spatiale EuropĂ©enne "http://www.esa.int";
âą NOAA â National Oceanic and Atmospheric Administration
"http://www.noaa.gov";
âą NASA â National Aeronautics and Space Administration
"http://www.nasa.gov".
Jean-Jacques DECHEZELLES
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Embouchure de lâAmazone â BrĂ©sil
Barrage des Trois-Gorges â Chine
Delta du MĂ©kong â Vietnam
Les images de la Terre vue de lâespace ne peuvent Ă
elles seules nous indiquer :
⹠ni tout ce dont la Nature nous fait bénéficier ;
⹠ni ce en quoi la Nature et les activités humaines con-
treviennent.
Mais, indubitablement,
âą elles font progresser notre connaissance des
phénomÚnes et alimentent notre prise de con-
science sur la préservation des ressources et leur
entretien ;
âą et les nombreux thĂšmes liĂ©s Ă lâeau sont partic-
uliĂšrement bien desservis dans les contextes
globaux comme régionaux.
Les satellites au service de lâeau
Evolution des systĂšmes avio-
niques sur les hélicoptÚres
une conférence de Georges MILLON, Expert SystÚmes,
ancien Chef du DĂ©partement SystĂšmes, Eurocopter
1
I
NTRODUCTION
La part de lâĂ©lectronique embarquĂ©e sur les hĂ©licoptĂšres ne
cesse de croĂźtre. Elle assume des fonctions toujours plus
sophistiquées. Une génération nouvelle apparaßt tous les cinq
ou six ans. En voici un historique succinct basé essentielle-
ment sur lâexpertise dâEurocopter en la matiĂšre:
1980
Premier SystĂšme apparu sur le Dauphin SA 366G
pour le contrat US
Coast Guard
avec deux Ă©crans
de petites dimensions ;
1985
Premiers Ă©crans couleurs et pilote automatique sur
les Dauphins SA365N de lâIrish Coast Guard ;
1992
Premiers Ă©crans multifonctions sur le Super-Puma
AS332 MK2 ;
1996
Avionique nouvelle modulaire intégrée avec écrans
LCD
2
sur le bimoteur léger EC 135 ;
2004
Nouveau systÚme de visualisation intégrée sur le
bimoteur moyen EC 225.
LES ELEMENTS CONSTITUTIFS
DES SYSTEMES AVIONIQUES
Les références primaires
A lâorigine, on utilise des gyroscopes mĂ©caniques, puis sont
apparus récemment les gyroscopes laser comme ceux utili-
sĂ©s dans la centrale dâattitude
Strapdown
du Tigre, dotés
dâune grande fiabilitĂ©. Dans le futur, les MEMS
3
sont envisa-
gés, une technologie miniaturisée utilisée dans le domaine de
lâautomobile et assurant une rĂ©duction significative des coĂ»ts.
Le pilote automatique
Le digital sâest imposĂ©:
1980
le Pilote automatique (PA85) et le coupleur de vol
(CDV 85) sont analogiques sur le Dauphin ;
1985
le Pilote automatique (PA155) est analogique mais
le coupleur de vol (CDV 155) est digital sur le
Dauphin Irlande et le Super Puma MK1 ;
1992
le premier PA dual Duplex AP 165 devient opéra-
tionnel sur le Super-Puma MK2 (Bristow) ;
1997
lâavionique nouvelle (AFCS
4
) fait son apparition et
donne lieu Ă un concept de famille pour la gamme
des hĂ©licoptĂšres lĂ©gers et moyens dâEurocopter.
2009
pour lâEC 175 (hĂ©licoptĂšre franco-chinois en cours
de développement) : intégration dans un seul calcu-
lateur de lâensemble AFCS. La masse de cet organe
de 25 à 30 kg au départ passe à moins de 10 kg
actuellement.
Emergence des Commandes de vol Ă©lectriques (CDVE)
DÚs 1981 des études préliminaires et démonstrations sur le
prototype Dauphin CDVE 6001 ont été effectuées, pour:
â la validation des lois de pilotage ;
â lâessai de nouvelles technologies: « smart actuators », mini
manche cependant non retenu ensuite sur NH 90 ;
â de 1990 Ă 1994, Ă©tude du contrĂŽle actif gĂ©nĂ©ralisĂ©.
Lâappareil de moyen tonnage NH 90 devient Ă la suite le pre-
mier hélicoptÚre à commandes de vol électriques produit en
série. Il comprend une architecture quadruplex numérique
avec secours analogique. Les premiers vols sont réalisés
avec une commande de secours mécanique. En décembre
2003 a lieu le premier vol avec commandes tout Ă©lectrique.
La qualification série sera obtenue en janvier 2006.
Généralisation des écrans de visualisation
(Glass Cockpit)
1992
sur Super Puma MK 2 (Smart Display, Color CRT et
Ă©crans 6âx 6â) ;
1998
pour lâavionique nouvelle (Ă©crans LCD, PFD
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Ă©cran (2âx 5â), VEMD et CAD (4âx5â) ;
2004
sur EC 225, Ă©crans LCD â semi-smartâ FND
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(6âx8â)
FID (4âx5â) ;
2010
pour lâEC175, appareil de la prochaine gĂ©nĂ©ration, il
est prévu un Cockpit tous écrans (Full Glass
Cockpit) avec des « smart » LCD (6â x 8â).
Navigation
Les techniques de localisation avec, Ă lâorigine, le systĂšme de
navigation Doppler Nadir MK1 et MK2 Ă©voluent vers les sys-
tĂšmes Ă inertie, comme lâIRS utilisĂ©e sur le NH 90 et dans le
futur sur des dispositifs utilisant la navigation GPS rendant
possibles des approches sans visibilité et sans aide au sol.
Les trajectoires et la mĂ©tĂ©o pourront ĂȘtre intĂ©grĂ©es sur les
écrans multifonctions. Enfin, est étudiée une visualisation
avec intégration de la cartographie.
Surveillance de la machine et sa maintenance
â la certification a imposĂ© lâemport dâun enregistreur de crash
pour les appareils de masse totale supérieure à 3175 kg ;
â par ailleurs, la CAA britannique impose lâemport de sys-
tÚmes de détection préventive (HUMS) pour les appareils de
transport de passagers en Mer du Nord ;
â les JAR/OPS imposent de plus pour lâutilisation des hĂ©liports
en plateforme, la surveillance et lâenregistrement de para-
mĂštres de vol ;
â sont maintenant dĂ©veloppĂ©s des systĂšmes dâautotest et
dâenregistrement permettant la dĂ©tection automatique des
pannes.
LâĂ©lectronique investit les fonctions « VĂ©hicule » au
moyen de dispositifs actifs :
â au niveau du rotor ;
â au niveau de la boĂźte de transmission principale ;
Marseille-Provence
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1. Cette conférence a eu lieu, vendredi 26 septembre 2008 dans les locaux de Eurocopter- Marignane
2. LCD : Liquid Crystal Display
3. MEMS : Micro Electro Mechanical Systems
4. AFCS : Aircraft Flight and Control System
5. PFD : Primary Flight Display
6. ND : Navigation Display
7. FNC : Flight Navigation Display
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â au niveau de la cabine, oĂč lâon vise :
⹠la réduction des vibrations ;
âą un meilleur confort ;
âą une moindre sollicitation aux vibrations des Ă©quipements.
LES EVOLUTIONS FUTURES
Pour les commandes de vol Ă©lectriques, les Ă©volutions possi-
bles sont :
â la transmission des ordres par fibres optiques ;
â de nouvelles architectures (mini-manche ?) ;
â de nouvelles lois de pilotage.
Actuellement, les commandes de vol Ă©lectriques nâont dâintĂ©-
rĂȘt que pour les hĂ©licoptĂšres lourds, militaires ou spĂ©cialisĂ©s.
Pour les généraliser, il faut :
â diminuer leur masse (par lâintĂ©gration essentiellement) ;
â rĂ©duire les coĂ»ts de production avec le concept de famille ;
â offrir de meilleurs services.
La concurrence suit lâexemple du NH 90 avec le dĂ©veloppe-
ment de commandes de vol Ă©lectriques sur S92 par Sikorsky
et sur EH 101 par Agusta Westland. Cependant,
Georges
MILLON
estime quâil reste de beaux jours pour les pilotes auto-
matiques actuels. De nouvelles fonctions sont étudiées:
â la vision synthĂ©tique de lâenvironnement ;
â le TAWS
8
(Reconnaissance du terrain) en 3 dimensions. Ici,
lâintĂ©gration des donnĂ©es cartographiques de terrain reste
une limitation.
Augmentation du domaine dâemploi opĂ©rationnel
et de la sécurité
Le vol « tous temps » intéresse autant les civils que les mili-
taires et les techniques nécessaires sont là :
â navigation sĂ©curisĂ©e ;
â visionique de pilotage efficace ;
â dĂ©tection et Ă©vitement des obstacles ;
â loi de pilotage avancĂ©e ;
â interface homme-machine Ă©voluĂ©e.
Cette capacité au vol « tous temps » est ainsi rendue possible
par lâexistence de toujours plus « dâintelligence » Ă bord et de
capacitĂ©s de traitement dâinformations en augmentation.
LâĂ©volution des technologies conduira Ă©ventuellement Ă
repenser le cockpit avec :
â des Ă©crans plats toujours plus grands ;
â lâinteractivitĂ© des fonctions ;
â la prĂ©sence dâun dĂ©signateur (souris) ;
â des commandes Ă reconnaissance vocale ;
â des mini-manches ;
â la visualisation 3D ;
â et enfin une prĂ©sentation des informations « tĂȘte haute ».
Pour lâavionique modulaire dont les principes de base se rĂ©su-
ment à la modularité, la ségrégation, les ouvertures et la
connectivité, les avantages suivants sont attendus:
â la rĂ©duction des cycles de dĂ©veloppement et de production ;
â la simplification de la prise en compte des Ă©volutions ;
â une meilleure gestion de lâobsolescence ;
â lâadaptation de lâarchitecture aux besoins du client ;
â enfin une amĂ©lioration de la disponibilitĂ© opĂ©rationnelle.
Le tout conduisant à une réduction des coûts de mise en
Ćuvre.
CONCLUSIONS
Lâavionique a pris possession des cockpits dâhĂ©licoptĂšres
dans les 30 derniĂšres annĂ©es. Beaucoup dâamĂ©liorations sont
encore attendues. LâĂ©volution des rĂ©glementations apparaĂźt
nécessaire. Des ruptures technologiques sont envisageables.
Paul LEMUHOT
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8. TAWS : Terrain Awareness Warning System
Annonces des groupes régionaux
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Date
Lieu
Manifestation
2009
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ZUR
(TĂ©l : 04 92 92 79 80; courriel : aaaf.ca@wanadoo.fr)
14 avril
Cannes la Bocca
« Le ravitailleur de lâISS : ATV Jules Verne »,
Ă 18h
une confĂ©rence dâAndrĂ© CARIOU et Gilles DEBAS
(Astrium EADS â Les Mureaux)
18 mai
Cannes la Bocca
« La Station Spatiale Internationale et Colomus »
Ă 18h
par Bernardo PATTI, ESA, Estec, Noordwijk
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OULOUSE
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IDI
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YRĂNĂES
(TĂ©l. : 05 56 16 47 44 ; courriel : aaaftlse@aol.com)
29 avril
Toulouse
« La Station Spatiale Internationale (ISS) et lâexploration spatiale ».
Ă 18h
Un des spationautes français de lâEuropean Astronaut Corps (EAC)
viendra nous prĂ©senter les vues europĂ©ennes sur lâexploration
humaine de lâEspace au cours des dĂ©cennies Ă venir.
18 mai
Toulouse
« Avions de Météo France, Safire » ; par Marc Pontaud,
Ă 18h
Météo France
Colloques nationaux
et internationaux
Date
Lieu
Organisateur
Manifestation
2009
11-13 mai
MIAMI
AIAA â CEAS
15
th
AIAA/CEAS
Aeroacoustics Conference
USA
26-28 mai
CERNAY
3AF â CNES
« Séminaire Prospective », organisé
LA VILLE
par la 3AF pour le Cnes
24-26 juin
TOULOUSE
3AF GR TMP-SEE
ETTC 2009 : « Conférence Européenne
Centre des
www.aaafasso.fr
des essais et télémesure »
CongrĂšs P.Baudis
15-16 sept.
PAU
3AF
Colloque « Aviation d'Affaires », organisé
par le GR BĂ©arn-Gascogne
21-24 sept.
USA- Hilton Head
AIAA & 3AF
« Aircraft Noise and Emissions Reduction
South Carolina
Symposium » (ANERS) & « 9
th
AIAA Aviation
Technology, Integration, and Operations
Conference (ATIO) »
1-2 oct.
BUCAREST
COMOTI, DLR
13
th
X3-Noise/ CEAS-ASC Workshop
Roumanie
Email : lars-hoop@dlr.de
on « Resolving uncertainties in airframe
noise testing and CAA code validations »
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AĂ©rodynamique
La visite du Laboratoire Eiffel Ă Auteuil
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Le mercredi 21 janvier 2009, la Com-
mission AĂ©rodynamique organisait une
visite de la Soufflerie Eiffel. Nous Ă©tions
un groupe de trente personnes Ă nous
retrouver au 67 de la rue Boileau dans le
seiziĂšme arrondissement de Paris. Câest
Ă cette adresse quâen 1912
Gustave
EIFFEL
avait transfĂ©rĂ©, en lâamĂ©liorant, sa
soufflerie initialement construite en 1909
au Champ de Mars aux pieds de la Tour.
Nous avons été accueillis par
SĂ©bastien
COURTINE
, ingĂ©nieur dâĂ©tudes du
Labo-
ratoire AĂ©rodynamique Eiffel
rattachée
au Centre Scientifique et Technique du
BĂątiment (CSTB), organisme qui a pris en
main depuis quelques années les desti-
nées de ce laboratoire.
SĂ©bastien COURTINE
nous a présenté les
activités actuelles du laboratoire qui por-
tent sur lâaĂ©rodynamique automobile, la
tenue des bĂątiments aux vents ainsi que
sur la dispersion des polluants. Les parti-
cipants ont pu apprécier la qualité des
maquettes de génie civil soufflées dans
lâinstallation et qui sont toutes rĂ©alisĂ©es
sur place par la petite Ă©quipe attachĂ©e Ă
la soufflerie. LâĂ©volution depuis un siĂšcle
est trÚs sensible au niveau des matériaux
employés, depuis les maquettes en bois,
vĂ©ritables chef dâĆuvre dâĂ©bĂ©nisterie,
jusquâaux derniers modĂšles fabriquĂ©s en
fibre de verre et mousse.
Martin PETER
, Conservateur de ce patri-
moine
classé
Monument
historique
aprÚs en avoir été le propriétaire gérant
pendant deux décennies, nous a conté
lâhistoire de cette installation Ă travers
les vingt derniÚres années de la vie de
Gustave EIFFEL
consacrées à cette
science nouvelle au début du vingtiÚme
siĂšcle : lâaĂ©rodynamique.
Câest en effet Ă plus de soixante-dix ans
quâEIFFEL dĂ©bute des recherches sur
« son ennemi de toujours » : le vent.
Dâabord il rĂ©alise un appareil de chute
quâil utilise Ă partir du second Ă©tage de la
tour pour déterminer la résistance de
lâair. Cet appareil de chute qui est
conservé rue Boileau nous a été présenté
par
Martin PETER
ainsi que les objets ou
livres sous vitrine, qui illustrent la carriĂšre
dâEIFFEL consacrĂ©e Ă lâaviation.
Les premiers essais dâEIFFEL consistent
Ă sâassurer que le principe de simulation
en soufflerie est en cohérence avec la
rĂ©alitĂ© oĂč lâaĂ©ronef se dĂ©place dans un air
en premiĂšre approximation immobile. A
cette fin, il compare les résultats de souf-
flerie avec ceux quâil avait obtenus antĂ©-
rieurement avec lâappareil de chute ins-
tallé dÚs 1903 à la Tour. Cette confron-
tation Ă©tant concluante, EIFFEL met gra-
tuitement sa soufflerie Ă la disposition
des pionniers de la conquĂȘte de lâair :
FARMAN, BLERIOT, VOISIN, BREGUET
âŠ
à la seule condition que les résultats obte-
nus soient publiés Les essais ainsi réali-
sĂ©s permettent dâamĂ©liorer les profils
dâailes et de perfectionner les hĂ©lices au
profit de lâindustrie aĂ©ronautique nais-
sante. Il publie lui-mĂȘme ses premiers
résultats en 1911 dans
La résistance de
lâair et lâaviation : expĂ©riences effectuĂ©es
au Laboratoire du Champs de Mars
.
Martin
PETER
,
auteur
de
lâexcellent
ouvrage Eiffel, la bataille du vent, nous a
fait partager son intĂ©rĂȘt pour les activitĂ©s
méconnues de ce grand ingénieur dans
les domaines de lâaĂ©ronautique et la
météorologie, les deux passions scienti-
fiques de sa fin de vie.
Cette visite a été complétée par la pro-
jection des deux premiĂšres Ă©poques (sur
quatre) du trĂšs beau film de
Jean TENSI
Des cathédrales pour le Vent
. La pre-
miĂšre Ă©poque traite du laboratoire Eiffel
et de la Grande Soufflerie de Chalais-
Meudon et la seconde Ă©poque conte lâhis-
toire de lâInstitut AĂ©rotechnique de Saint-
Cyr lâEcole et la genĂšse de la Soufflerie
S1 de lâOnera Ă Modane. Cette projection
a fort utilement complété la visite et les
présentations en situant la Soufflerie
Eiffel dans la perspective historique de la
création des souffleries en France.
Bruno CHANETZ,
Commission AĂ©rodynamique
Pour en savoir plus :
«
EIFFEL, La bataille du vent
»
Martin PETER et Jean-Pierre CUISINIER
Editions du CSTB, Centre Scientifique et
Technique du BĂątiment
84 Avenue Jean JaurĂšs 77447 Marne
La Vallée cedex 2, www.cstb.fr
Façade du Laboratoire Eiffel au 67 de
la rue Boileau Ă Paris (photo Jean-
Michel BORDE)
Sébastien COURTINE présente une
balance de mesure du torseur aérody-
namique pour maquette dâautomobile
Vue du diffuseur de la soufflerie depuis
la chambre dâessai
(photo Jean-Michel BORDE)
Appareillage de commande original de
la soufflerie (photo Jean-Michel BORDE)
Martin PETER devant lâappareil de chute
utilisé par Eiffel pour mesurer la traßnée
Structure
SynthÚse de la Journée Scientifique « Tolérance aux
dommages sur structures composites »
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INTRODUCTION
La journée scientifique sur « la tolérance aux dommages sur
les structures composites » a eu lieu le jeudi 13 novembre au
Cnes Toulouse, dans les locaux de lâIAS. Cette journĂ©e, orga-
nisée conjointement par la Commission
Structures
de la 3AF,
le DĂ©partement
Aéroélasticité et Dynamique des Structures
de lâONERA et le Cnes, a accueilli 85 personnes, ce qui
dĂ©note une marque significative dâintĂ©rĂȘt de la part de lâen-
semble du public visé. La participation de nombreux étudiants
est aussi Ă remarquer.
Le sujet abordĂ© lors de cette journĂ©e sâest volontairement
limité aux impacts faible énergie, problÚmes rencontrés rela-
tivement fréquemment lors des opérations de fabrication ou
dâintĂ©gration et lors des configurations opĂ©rationnelles.
Lâobjectif de cette manifestation Ă©tait de favoriser les
Ă©changes entre le monde de la recherche qui a mis au point
de nombreux outils et de méthodes adaptés à la résolution de
ces problĂšmes et le monde industriel qui est souvent
confrontĂ© Ă des situations complexes oĂč interviennent les
moyens de contrĂŽle, les critĂšres de validation, les moyens de
réparation et les méthodes de justification par analyses ou
par essais.
PRESENTATIONS
AprĂšs une introduction permettant de bien cibler les objectifs
de la journée, 9 présentations ont permis de mettre en avant
dâune part les avancĂ©es sur le plan de la recherche et dâautre
part les problÚmes rencontrés par les industriels. Les pré-
sentations, pertinentes, ont couvert un large Ă©ventail des
points Ă aborder sur un sujet aussi important. Plusieurs Ă©vo-
cations ont été faites des méthodes de dimensionnement en
y associant les aspects numériques. La tolérance aux dom-
mages et la mĂ©canique de lâendommagement ont Ă©tĂ© bien
abordĂ©es et ont fait indĂ©niablement lâobjet dâavancĂ©es signifi-
catives. CÎté industriel, les impacts relatifs aux dommages
ont été bien évoqués en insistant sur les aspects détections,
réparations éventuelles et bien évidemment certifications.
Les présentations en question sont les suivantes :
⹠« Tolérances aux dommages de structures composites
impactées » par
J.-F. MAIRE
,
M. KAMINSKI
(Onera/DMSC) ;
⹠« Dimensionnement des structures composites aux dom-
mages » par
J.-L. LEONDUFOUR
(Airbus) ;
⹠« Tolérance aux dommages des structures composites des
lanceurs » par
A. BERGEROT
(EADS/AST) ;
⹠« MĂ©canique de lâendommagement et impacts basse Ă©ner-
gie » par
O. ALLIX
(LMT Cachan) ;
⹠« Dommages sur structures composite de satellites :
diagnostic, acceptation, réparation » par
L. BLANCHARD
,
J. BUFFE
(Thales Alenia Space) ;
⹠« Damage detection in foam core sandwich structuresâ par
N. TERRIEN, D. OSMONT
(Onera/DMSC);
⹠« Méthodes avancées pour le diagnostic des dommages
des structures composites » par
D. SIMONET
(EADS/IW) ;
⹠« Avancées sur la réparation des structures composites
soumis Ă lâimpact basse Ă©nergie » par
M. HAUTIER, D.
LEVEQUE
(Onera/DMSC) ;
⹠« Tolérance aux dommages des structures composites :
aspects certification » par
T. ANSART
(CEAT).
CONCLUSION
LâĂ©quilibre entre les prĂ©sentations Ă©manant de la recherche et
de lâindustrie, assez intĂ©ressant, a permis de favoriser les
Ă©changes. et dâenrichir le contenu de la table ronde qui a suivi,
table ronde qui a pu dégager plusieurs axes de progrÚs pour
lâavenir. De lâavis gĂ©nĂ©ral des participants, les axes de
recherche dĂ©veloppĂ©s jusquâici ont Ă©tĂ© jugĂ©s pertinents et
devraient rĂ©pondre aux attentes de lâindustrie. Ceci Ă©tant, les
situations assez complexes auxquelles sont confrontés les
industriels sont telles que des collaborations encore plus mar-
quĂ©es sont Ă mettre en place pour favoriser les orientations Ă
venir en les rendant encore mieux adaptées à leurs besoins
programmatiques et Ă©conomiques.
Le principe mĂȘme de ces prĂ©sentations en confrontant Ă iso
volume les informations des industriels (expression des
besoins) et les informations de la recherche (avancées tech-
niques) est à reconduire. Les tables rondes sont réellement
les occasions de confronter les orientations et donc de pou-
voir proposer des collaborations fructueuses.
JĂ©rĂŽme BUFFE,
Responsable Ingénierie Mécanique
et ChaĂźne Fonctionnelle Structure,
Thales Alenia Space, Cannes
Modélisation et mesures par thermographie IR durant des
essais de traction (LMT, ONERA)
JĂ©rĂŽme BUFFE
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La 3AF et les PAN
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er
octobre 2008 : SĂ©ance inaugurale
de la Commission Spécialisée 3AF-PAN
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3AF
ET LES
PAN
Lâobservation de phĂ©nomĂšnes aĂ©rospatiaux qui ne peuvent
ĂȘtre rattachĂ©s Ă des aĂ©ronefs connus ou expliquĂ©s par la phy-
sique contemporaine est fréquente depuis le milieu du 20
Ăšme
siÚcle. Les observations les plus crédibles ont été réalisées
par des témoins dignes de foi et principalement par des
acteurs rompus aux lois de lâaĂ©ronautique (pilotes de lâarmĂ©e
de lâair, commandants de bord de compagnies aĂ©riennes âŠ)
ou de lâespace (astronomes, astronautes âŠ). Il existe donc
bien ce que lâon peut appeler des PhĂ©nomĂšnes AĂ©rospatiaux
Non identifiĂ©s (PAN), pour lâĂ©tude desquels la 3AF, sociĂ©tĂ©
savante qui compte en son sein des experts, Ă la fois dans le
domaine de lâaĂ©ronautique et dans celui de lâespace, a dĂ©cidĂ©
de créer une commission spécialisée
1
dénommée
3AF-PAN
.
Le terme PAN a été retenu à titre provisoire par continuité
avec les organismes spécialisés anciens et actuels (GEPAN,
SEPRA, GEIPAN) et en accord avec la terminologie en vigueur
au plan national.
P
RĂSENTATION DE LA
C
OMMISSION
La 3AF a organisé le 1
er
octobre 2008 dans les salons de
lâAĂ©ro-Club de France une prĂ©sentation officielle de la
Commission Ă laquelle Ă©tait conviĂ©e une cinquantaine dâinvitĂ©s
parmi lesquels figuraient, outre de nombreux membres de la
3AF, dâanciens pilotes de chasse et dâavions gros porteurs qui
ont été confrontés, au cours de leur carriÚre professionnelle,
Ă des PAN, des reprĂ©sentants de lâarmĂ©e de lâair et de la gen-
darmerie nationale, des personnes ayant occupé des postes
importants dans la DĂ©fense et la Recherche, ainsi que des atta-
chĂ©s de dĂ©fense Ă©trangers, notamment du Chili, dâEspagne et
de Russie. Etaient invités également des journalistes des
grands médias et de médias spécialisés : BBC, TF1, France 2,
FR3, LâExpress, Le Figaro, Le Monde et Nexus
2
.
Michel SCHELLER
, président de la 3AF a ouvert la séance en
remarquant la variété et la complémentarité des formations
et des parcours qui font des premiers membres de cette
Commission une équipe véritablement multidisciplinaire mue
par un intĂ©rĂȘt commun pour les nombreuses « donnĂ©es » dis-
ponibles sur le sujet et quâon ne peut plus considĂ©rer
aujourdâhui comme « sans intĂ©rĂȘt ». Cette Commission dont la
création a été approuvée par le Bureau national et le Comité
dâadministration de la 3AF sâinscrit dans un ensemble dâac-
tions plus gĂ©nĂ©ral que lâon peut dĂ©signer par « Intelligence
Ă©conomique et stratĂ©gique » dans lequel il sâagit, par des
« approches dâingĂ©nieurs », dâarriver Ă mettre en Ćuvre une
« intelligence
collective »
en
vue
dâanalyser
de
façon
« sérieuse » sinon définitive des phénomÚnes qui évidemment
intéressent notre Défense.
Compte tenu de la somme des compétences multidiscipli-
naires réunies dans cette équipe, et pour se différencier des
organismes existants, la Commission a démocratiquement
décidé de proposer au Bureau de la 3AF un nouveau nom
pour la Commission, qui sera dévoilé aprÚs accord.
P
RĂSENTATION DES OBJECTIFS
Alain BOUDIER
, président de la Commission a insisté sur
lâesprit dâĂ©quipe de cette « dream team » pour laquelle
lâĂ©coute et la tolĂ©rance sont de rigueur. Ses membres, retrai-
tĂ©s pour beaucoup, ne faisant lâobjet dâaucune pression, sont
Ă mĂȘme dâafficher une totale indĂ©pendance intellectuelle. Ils
aborderont leur tĂąche sans complaisance ni concession, avec
une totale ouverture dâesprit, en nâĂ©cartant aucune hypothĂšse
de travail.
Il a ensuite défini les objectifs de la Commission. Parmi les
6 000 tĂ©moignages dâobservations recueillis par les services
de la Gendarmerie Nationale au cours des 50 derniĂšres
années, il y a environ 850 cas pour lesquels les données dis-
ponibles, le sérieux des témoins, la qualité des témoignages
sont irrĂ©futables mais qui nâont encore Ă ce jour reçu aucune
explication. Câest sur les plus significatifs de ces cas, dont les
enquĂȘtes nâont pas Ă©tĂ© Ă leur Ă©poque et pour diffĂ©rentes rai-
sons, poussées à leur terme, que la Commission
3AF-SIGMA
portera un effort dâinvestigation particulier.
La Commission fera part rĂ©guliĂšrement de lâavancement de
ses travaux via des publications dans
La Lettre 3AF
. Un rap-
port dâĂ©tape sera prĂ©sentĂ© en mars 2010 aprĂšs 18 mois de
De gauche à droite : Jean-François
GEORGES, Khoa DANG TRAN, Jean-Gabriel
GRESLĂ, Alain BOUDIER, Michel SCHELLER,
Jean-François CLERVOY, Pierre BESCOND,
Paul KUENTZMANN et François LOUANGE.
(Photo Frédéric HUIBAN)
1. Voir lâĂ©ditorial de la Lettre 3AF N°5 de mai-juin 2008.
2. Voir Ă©galement lâarticle paru dans Nexus N°59, novembre-dĂ©cembre 2008, consacrĂ© Ă cette prĂ©sentation
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fonctionnement, suite naturelle et espérons-le significative des
nombreux rapports existants par ailleurs dâexcellente qualitĂ© :
â VSD Hors sĂ©rie de juillet 1998, publiĂ© aprĂšs 2 ans de ges-
tation ;
â Rapport COMETA
3
de juillet 1999, publié aprÚs 4 ans de
gestation ;
â Rapport dâaudit du SEPRA de 2001 par
François LOUANGE
;
â Livre « PhĂ©nomĂšnes aĂ©rospatiaux non identifiĂ©s â Un dĂ©fi Ă
la science », sous la direction dâ
Yves SILLARD
, Le Cherche
Midi, 2007.
Pour finir,
Jean-Gabriel GRESLE
a fait lâanalyse des documents
officiels attestant de « lâexistence dâintrusions aĂ©riennes inex-
pliquées dans notre environnement terrestre » dans une
conférence que nous reproduisons ci-aprÚs in extenso. Dans
ce texte il aborde lâhypothĂšse de lâexistence dâune technologie
inconnue puis, sous lâappellation « nouveau paramĂštre », lâhy-
pothĂšse de lâexistence dâune vie extra-terrestre, une hypo-
thÚse envisagée trÚs sérieusement par les auteurs du rapport
COMETA, anciens membres de lâIHEDN
4
.
Pour la Commission 3AF-PAN,
Khoa DANG TRAN, Secrétaire
Au 1
er
février 2009, la Commission 3AF-PAN qui sera
prochainement rebaptisée est composée des membres
suivants :
Alain BOUDIER, président de la commission
. ESSEC
65, INSEAD 73, il a occupé durant une grande partie de
sa carriĂšre des postes de direction dans lâindustrie
chimique et pharmaceutique tant en France quâĂ
lâĂ©tranger. En 1985, il rejoint la commission DĂ©fense du
Club 89 et participe à la réalisation du dossier
« Réflexions pour une politique de défense » remis au
Ministre de la Défense alors en poste, André GIRAUD.
Membre de la 3AF depuis 1988, il initie, organise et
donne une série de conférences sur les PAN au SGDN,
Ă la DRM, Ă Taverny, Ă lâEcole Militaire et Ă lâĂ©tranger
entre 1993 et 2003. Il contribue activement avec la
direction de VSD et Jean-Gabriel GRESLE Ă lâĂ©laboration
du numéro spécial VSD publié en juillet 1998 : « OVNI,
les preuves scientifiques ». Membre de lâAJD
5
, il anime
depuis 1997, en tant que viceâprĂ©sident, la Commission
ESSEC Défense et Sécurité Economique. En mai 2008,
il est nommé président de la Commission 3AF-PAN nou-
vellement créée au sein de a 3AF.
Pierre BESCOND
, DiplĂŽmĂ© de lâEcole Polytechnique
63, Ecole de lâAir, Supaero 68, IngĂ©nieur GĂ©nĂ©ral de
lâArmement, il a occupĂ© des postes Ă responsabilitĂ© au
sein de nombreuses sociétés nationales et interna-
tionales, notamment au sein du Cnes, oĂč il a Ă©tĂ©
Directeur du Centre spatial de Kourou et de la Sous-
direction de lâExploitation des systĂšmes opĂ©rationnels
qui incluait le GEPAN. Successivement Directeur des
Programmes puis Inspecteur Général du Cnes, il a aussi
exercé le rÎle de Haut Fonctionnaire de Défense auprÚs
du Ministre chargé des questions spatiales. Membre du
COMETA, membre du bureau national de la 3AF, il reste
actif dans de nombreuses associations et organisations
au titre de ses activités passées sur les questions spa-
tiales, dâexport, de qualitĂ©, de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ©;
Jean-François
CLERVOY
,
DiplÎmé
de
lâEcole
Polytechnique, Supaero, Epner. Ingénieur Général de
lâArmement, il est dĂ©tachĂ© par la DGA auprĂšs du Cnes
en 1992 puis auprĂšs de lâESA en 1992. Astronaute
depuis 1985, il rejoint la 14
Ăšme
promotion dâastro-
nautes NASA Ă Houston en 1992. Il effectue trois mis-
sions Ă bord de la navette spatiale oĂč il exerce les plus
hautes fonctions dâingĂ©nieur Ă bord : en 1994 pour
Ă©tudier lâatmosphĂšre, en 1997 pour ravitailler la station
russe MIR et en 1999 pour réparer le télescope spatial
Hubble. Astronaute expert depuis 2001 du projet de
vaisseau ravitailleur ATV-Jules Verne, il partage
actuellement son temps entre ses fonctions de
« senior
astronaut »
au
Centre
des
astronautes
européens et de PDG de la société Novespace qui
organise les vols paraboliques pour la recherche en
apesanteur.
Khoa DANG TRAN, secrétaire de la commission.
Ingénieur ENSEEIHT 68, Docteur-ingénieur en méca-
nique des fluides, il a fait toute sa carriĂšre Ă lâOnera,
dans la recherche fondamentale en turbulence comme
doctorant, ingĂ©nieur et chef de division dâ
aérody-
namique théorique
, puis Ă partir de 1996 dans le
domaine du management comme chef du
Service de
lâInformation scientifique et technique et des publica-
tions
. Dans le domaine de la communication scienti-
fique, il a co-organisé en 1997 avec la Cité des scien-
ces de la Villette lâexposition « Les ingĂ©nieurs du ciel »
consacrĂ©e au cinquantenaire de lâOnera et dirigĂ© lâĂ©di-
tion de deux livres : « Onera, 50 ans de recherches
aĂ©ronautiques et spatiales » en 1997 et « De lâaĂ©ro-
station Ă lâaĂ©rospatial » en 2007, consacrĂ© Ă lâhistoire
du centre de lâOnera Ă Meudon. RĂ©dacteur en chef
adjoint de la revue scientifique internationale Aero-
space Science and Technology éditée par Elsevier
jusqu'en 2006, il est rédacteur en chef de la Lettre
3AF depuis décembre 2003.
3. COMETA : « Les OVNI et la DĂ©fense. A quoi doit-on se prĂ©parer ? ». Juillet 1999, dont on peut obtenir une version PDF Ă
www.cnes-geipan.fr/documents/Cometa.pdf
4. IHEDN : Institut des Hautes Etudes de DĂ©fense Nationale
5. AJD : Association des Journalistes de la DĂ©fense
Composition de la Commission
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Jean-Fançois GEORGES
, IngĂ©nieur civil de lâaĂ©ronau-
tique, Supaero, il a fait toute sa carriĂšre chez Dassault
dont il a Ă©tĂ© le Directeur gĂ©nĂ©ral des avions civils. A lâoc-
casion des diffĂ©rents programmes dâavions civils de la
société (Mercure, avion à stabilité variable,⊠Falcon) il a
pu
développer
une
véritable
expertise
dans
les
domaines de sécurité des systÚmes complexes et des
interfaces homme-machine. Pratiquant assidu de lâavia-
tion gĂ©nĂ©rale sous toutes ses formes, il sâefforce, Ă la
prĂ©sidence de lâAĂ©ro-Club de France, de dĂ©fendre et de
promouvoir la culture de lâaĂ©ronautique française et il
sâest donnĂ© pour objectif de rassembler tous ceux qui
partagent lâidĂ©e que lâaĂ©ronautique et le dĂ©veloppement
durable doivent faire bon ménage.
Jean-Gabriel GRESLE
, engagĂ© dans lâArmĂ©e de lâair en
octobre 1951 comme Ă©lĂšve pilote, il suit avec succĂšs le
programme des cadets de lâU.S. Air Force. Il reçoit ses
ailes dâargent et son brevet de pilote militaire en juin
1953. AprĂšs lâĂ©cole de tir sur F-84G Thunderjet Ă Luke
AFB en Arizona, il est affectĂ© au 2/3 Champagne Ă
Reims, 1/22 Saintonge an Indochine et finalement au
3/10 à Creil. Libéré de ses obligations militaires, il se
consacre pendant 3 ans à la recherche aéroportée de
matériaux fissibles en Afrique pour le compte du CEA.
AprĂšs avoir prĂ©parĂ© seul son concours dâentrĂ©e Ă Air-
France, il est second pilote sur Caravelle en 1963 puis
sur Boeing 707. Commandant de bord pendant 20 ans,
instructeur sur Caravelle puis sur Boeing 727, il termine
sa carriĂšre sur long-courrier en totalisant 17 600 heures
de vol.
Aviation Cadet
au moment du survol de
Washington DC par des OVNIs en 1952, témoin de trois
événements aériens inexpliqués, il consacre une partie
de sa retraite Ă Ă©tudier ce sujet. Il est lâauteur de
plusieurs ouvrages sur le sujet dont le plus récent,
« Documents interdits. Ce que savent les Etats-Majors »,
publié en 2004 aux Editions Dervy analyse en particulier
les archives officielles ouvertes Ă la suite de lâadoption
par les Etats-Unis de la loi
Freedom of Information and
Privacy Act
, du 4 juillet 1974, permettant lâaccĂšs Ă des
documents classés auparavant Secret Défense.
Paul
KUENTZMANN
, a une formation associant
lâingĂ©nierie â ingĂ©nieur Arts et MĂ©tiers (1963), maĂźtre Ăšs
sciences aĂ©rospatiales de SupAĂ©ro (1965) â et les
sciences universitaires : licencié Ús sciences (1961),
docteur ingĂ©nieur (1967), docteur dâĂ©tat Ăšs sciences
physiques (1973), habilitation Ă diriger les recherches
(1992). Lâessentiel de sa carriĂšre professionnelle sâest
exercĂ©e Ă lâOnera oĂč il a Ă©tĂ© successivement Directeur
scientifique de lâĂ©nergĂ©tique, Directeur scientifique pour
la mĂ©canique des fluides et lâĂ©nergĂ©tique et depuis
2005, Haut conseiller auprÚs du président. Ses princi-
pales contributions ont porté sur la théorie du fonction-
nement des différents moteurs aérospatiaux et les
avancées réalisées ont été enseignées dans des
grandes Ă©coles et Ă lâuniversitĂ©. Membre de la 3AF
depuis 1962, membre émérite en 2004, il participe
activement à ses activités : membre du bureau national,
vice-président du groupe régional Ile de France, vice-
président de la commission propulsion, membre de la
commission
3AF-PAN
et de la commission
Environ-
nement
. Il est aussi membre de lâAcadĂ©mie de lâair et
de lâespace et de lâInternational Astronautics Academy.
François LOUANGE
, Docteur-ingénieur en traitement
du signal, a travaillĂ© 10 ans pour lâESA, en Allemagne
et en Espagne, sur des systĂšmes de traitement de
données de satellites. Consultant de la DGA pendant
10 ans, dans le cadre du programme de satellites
dâobservation HĂ©lios, il a crĂ©Ă© et dirigĂ© le CEPIA
(Centre Expérimental de Photo-Interprétation des
ArmĂ©es) oĂč a Ă©tĂ© mis au point le concept de PIAO
(Photo-Interprétation Assistée par Ordinateur), avant
de créer et de diriger pendant 20 ans la société
Fleximage, spécialisée en logiciels opérationnels
dâanalyse dâimages pour le renseignement. AprĂšs le
rachat de Fleximage par Aerospatiale, puis son inté-
gration au sein dâEADS Defence & Security, François
Louange est de nouveau consultant indépendant.
PassionnĂ© depuis 30 ans par lâapproche scientifique du
dossier « OVNI », il a toujours collaboré officiellement
avec le GEPAN et le SEPRA, comme spécialiste de
lâanalyse de photos et des systĂšmes de surveillance de
lâespace (projet europĂ©en Eurociel, projet Spoc). Il a
participé en 1997 au colloque international de
Pocantico sur les traces physiques associées aux
ovnis, organisé par la fondation Rockefeller. Chargé en
2001 par la direction générale du Cnes de réaliser un
audit sur le SEPRA, il a présenté des recommandations
qui ont conduit Ă la crĂ©ation de lâactuel GEIPAN, pour
lequel il effectue des travaux sur la photographie
numérique.
Xavier PASCO
est MaĂźtre de recherche Ă la Fondation
pour la Recherche Stratégique (FRS) depuis 1994.
Docteur en science politique (Paris I, Panthéon-
Sorbonne), il est Ă©galement Professeur associĂ© Ă
lâUniversitĂ© de Marne-La-VallĂ©e et Associate Research
Fellow au Space Policy Institute Ă lâUniversitĂ© George
Washington (Washington D.C. USA) depuis 1994.
Membre correspondant de lâAcadĂ©mie Astronautique
Internationale depuis 2006, il intervient au CollĂšge
InterarmĂ©e de DĂ©fense, est MaĂźtre de confĂ©rences Ă
lâIEP Paris depuis 2008 et vient dâĂȘtre nommĂ© au
Conseil économique et social européen. A la FRS,
Xavier PASCO coordonne le pÎle « technologie,
espace et sécurité » depuis 2001. A ce dernier titre, il
est lâauteur de nombreux rapports dâĂ©tude, notamment
dâun rapport sur la politique des donnĂ©es applicable au
futur programme europĂ©en de surveillance de lâespace
pour le compte de lâESA. Outre de nombreux articles,
il est lâauteur dâun ouvrage publiĂ© en 1997 par
lâHarmattan sur «
La politique spatiale des Etats-Unis,
1958-1997. Technologies, intĂ©rĂȘt national et dĂ©bat
public
». Xavier PASCO est enfin rédacteur en chef
pour lâEurope de la revue trimestrielle internationale
« Space Policy » (Elsevier science).
Des intrusions aériennes inexpliquées
dans notre environnement terrestre
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Une confĂ©rence de Jean-Gabriel GRESLĂ
NTRODUCTION
Le terme PhénomÚnes Aériens
1
Non
IdentifiĂ©s pourrait sâappliquer Ă nâimporte
quel phénomÚne observable apparaissant
dans notre atmosphĂšre. Il suggĂšre en
outre que nous ne possédons pas la moin-
dre notion de ce dont il pourrait sâagir.
Nous verrons que ce nâest pas le cas.
Par ailleurs, si les intrusions que nous
allons évoquer demeuraient réellement
non identifiées
, leur Ă©tude serait, par
définition, impossible. Elles possÚdent
fort heureusement, depuis la fin des
années 40, suffisamment de caractéris-
tiques précises qui permettent de les
identifier presque à coup sûr, à chaque
fois quâelles sont observĂ©es par des
observateurs
compétents
ou
mieux
encore, détectées par un radar, ou les
deux Ă la fois.
Pour illustrer ce propos, reportons nous
vers lâimmĂ©diat aprĂšs guerre et notons
les sigles que la défense américaine uti-
lisait pour désigner des intrusions qui
commençaient à se manifester de façon
un peu trop voyante.
Les documents cités ci-aprÚs permet-
tent de comprendre ce que représen-
taient, pour les techniciens de lâAir
Force, les manifestations que nous nom-
mons pudiquement P.A.N. Ils permettent
en outre de vérifier que les dénomina-
tions utilisées suggÚrent toutes des
engins
matériels
construits :
1946
â Intelligence Report TOP SECRET
du 13-08/-46 :
« Guided missiles »,
« Propelled projectiles », « self-des-
troying machine », « engine ressembling
a huge cigar »;
1947
â SynthĂšse du gĂ©nĂ©ral TWINING,
commandant de lâAir Material Command
au général commandant de ce qui était
encore les Army Air Forces, du 23-09-
47. SECRET :
« Flying discs » ;
1948
â
Intelligence
Memorandum
Number 7, SECRET, du 21-01-48 :
« Unconventional aircraft » ;
1949
â MEMO du SAC de San Antonio Ă
Edgar HOOVER Bureau File # 65-58300
du 31-01-49 :
« Unidentified Aircraft »,
« Flying discs », « Flying Saucers »,
« Balls of fire »;
1950
â Memo AFOIC-CC-1 du gĂ©nĂ©ral
Cabell,
CONFIDENTIAL
du
8-9-50
:
« Unconventional Aircraft » ;
1953
â AFR 200
utilise les terme
« Unidentified Flying Object », apparu
vers 1952, cependant sa signification
est précisée dÚs le début de cette régle-
mentation : « Any aircraft or airborne
object which, by performance, aerody-
namics characteristics, or unusual fea-
tures, does not conform to any presently
known aircraft type. », câest-Ă -dire :
« Tout aéronef ou objet, par ses perfor-
mances, ses caractéristiques aérodyna-
miques, ou des éléments inusuels, ne
correspond Ă aucun type dâavion actuel-
lement connu. »
Il faudrait y ajouter la terminologie utilisée
par la réglementation américo-canadienne
JANAP 146 E (révision du 17-5-77)
, qui
reprend certaines des appellations que
nous venons de voir : « Missiles »,
« Unidentified flying objects », « Aircraft of
unconventional design ».
En résumé, les mots utilisés pour nom-
mer les engins responsables des incur-
sions observĂ©es Ă©taient donc, jusquâen
1952 et par ordre alphabétique :
â aircraft
of
unconventional
design
(aéronef de conception non conven-
tionnelle) ;
â balls of fire (boules de feu) ;
â engine ressembling a huge cigar
(engins ressemblant Ă un Ă©norme
cigare) ;
â flying discs (disques volants) ;
â flying saucers (soucoupes volantes) ;
â guided missiles (missiles guidĂ©s) ;
De gauche Ă droite :
Jean-Gabriel GRESLĂ, Alain BOUDIER,
Michel SCHELLER
â missiles (missiles) ;
â propelled projectiles (projectiles pro-
pulsés) ;
â self destroying machines (machines
sâautodĂ©truisant) ;
â unconventional aircraft (aĂ©ronef non
conventionnel) ;
â unidentified aircraft (aĂ©ronef non iden-
tifié).
Rien dans cette terminologie nâĂ©voque
de prÚs ou de loin de vagues phéno-
mĂšnes naturels ou non. Il sâagit bien
dâaĂ©ronefs, de machines ou de missiles !
Dans la réglementation AFR 200-2
2
, cer-
tains Français ont critiqué le terme
unidentified flying objects, objets volants
non identifiés
, en prétendant que nul
nâĂ©tait certain quâil sâagissait dâobjets et
moins encore de vol au sens courant du
terme. CâĂ©tait une erreur. Pour le lĂ©gis-
lateur américain, ces précisions étaient
dĂ©libĂ©rĂ©es, mĂȘme si le terme non identi-
fié était et reste un piÚge sémantique
3
.
En résumé, les documents présentés
permettent de conclure que pour lâUS Air
Force et lâEtat-Major des armĂ©es amĂ©ri-
caines dĂšs 1946, ainsi que pour le FBI
par la suite, il nâa jamais Ă©tĂ© question de
PhénomÚnes Aériens
mais bien de véhi-
cules inconnus, utilisant pour leur pro-
pulsion et leur sustentation une ou des
technologies originales. Ces véhicules
intervenaient Ă leur guise dans les
espaces aériens des Etats-Unis et dispa-
raissaient ensuite en Ă©ludant toute pour-
suite, ce qui posait Ă©videmment de mul-
tiples problĂšmes.
L
E SURVOL DES BASES ATOMIQUES
Loin de manifester un comportement
aléatoire, les incursions vont changer de
forme en décembre 1948. Elles visitent
les zones les plus secrĂštes des Etats-
Unis, celles oĂč lâarme atomique est
conçue, élaborée et stockée. Elles appa-
raissent souvent comme des météores
de couleur verte intense, et manifestent
des comportements Ă©tranges : vitesses
beaucoup trop lentes, changements de
direction,
vols
stationnaires,
etc.
LâinquiĂ©tude des autoritĂ©s de lâ
Atomic
Energy Commission
est immédiate et se
traduit par des conférences, des réu-
nions des services de sécurité et du ren-
seignement â dĂ»ment confirmĂ©es par
des documents dĂ©classifiĂ©s â ainsi que
par une étude détaillée diligentée par
1. Devenus ultérieurement « Aérospatiaux »
2. AFR 200-2 : Air Force Regulation publié en juillet 1953, modifié en novembre 1953 ; 2
Ăšme
version signée par le général Twining,
Chef dâEtat Major de lâArmĂ©e de lâAir.
3. en effet, le premier stade de toute Ă©tude consiste Ă dĂ©terminer, donc Ă identifier, ce que lâon Ă©tudie.
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Lincoln LaPaz, astrophysicien et ancien
mathématicien du
Manhattan Project
.
Au dĂ©but de lâannĂ©e 1950, au moment
de la rédaction du rapport LaPaz
4
, des-
tiné aux plus hauts fonctionnaires de la
DĂ©fense
des
Etats-Unis,
lâexistence
mĂȘme des bases survolĂ©es Ă©tait incon-
nue du public. Si lâon excepte les installa-
tions de Los Alamos, déjà associées au
Manhattan Project
, la position des sites
de fabrication et de stockage des ogives
nucléaires restait couverte par un secret
absolu. Aujourdâhui il est possible, armĂ©
de patience, dâune carte du sud-ouest des
Etas-Unis, et du rapport en question,
dâĂ©tablir le tableau qui suit :
Indépendamment du rapport La Paz, vingt
deux pages dactylographiées déclassi-
fiées concernent le survol par des engins
inconnus du complexe industriel dâOak
Ridge, oĂč lâuranium Ă usage militaire Ă©tait
raffiné. Dans son périmÚtre, des installa-
tions secrÚtes et trÚs bien protégées abri-
taient un projet de propulsion des avions
par énergie nucléaire, le N.E.P.A.
5
dont au
moins un moteur prototype a effective-
ment volé sur NB 36 H.
Lâun de ces rapports offre un Ă©lĂ©ment
nouveau : des engins aériens inconnus,
détectés par les radars qui surveillent le
site, descendent Ă basse altitude au des-
4. Rapport déclassifié par application du Freedom of Information Act (1976)
5. NEPA : Nuclear Energy Propulsion for Aircraft
6. Documents interdits. Ce que savent les Etats-Majors. Editions Dervy, 2004
ZONE
POURCENTAGE DES 209 CAS ETUDIES
âą Los Alamos (Nouveau Mexique)
Site du
Manhattan Projec
t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23,4 %
âą Albuquerque (Nouveau Mexique)
â Kirtland Air Force Base (Special Weapons Command)
â Sandia Base (Assemblage des tĂȘtes nuclĂ©aires) . . . . . . . . . . . . . .18,7 %
âą Kileen (Texas)
â Kileen Base (recherches sensibles en communications spatiales)
â Camp Hood (zone de stockage des tĂȘtes nuclĂ©aires
opérationnelles) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15,3 %
âą Alamogordo (Nouveau Mexique)
â White Sands Proving Ground (polygone de tirs de fusĂ©es)
â Holoman Air Force Base (base aĂ©rienne ultra secrĂšte) . . . . . . . . . .9,6 %
âą Roswell (Nouveau Mexique)
Base aérienne de Roswell (509
Ăšme
Escadre de bombardement
atomique) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1,4 %
Total =
68, 4 %
sus des installations. Un extrait du rap-
port donne une idée précise des inci-
dents répétés qui se déroulaient dans la
zone interdite :
FIELD AREA OFFICE # 8
P.O. Box 379 â Knoxville, Tenn.
19 octobre 1950
(Référence : Objects observés au des-
sus dâOak Ridge, Tennessee, en date
du 13 octobre 1950):
« La premiĂšre cible est apparue Ă
23:25 Eastern Standard Time le 12
octobre 1950, telle quâindiquĂ©e sur le
diagramme (annexe # 2). Puis, en suc-
cession rapide, nous avons vu apparaĂź-
tre H-48, H-49 et H-51. »
« Nous avons appelé Atlanta ; ils
nâavaient aucun plan de vol pour quoi
que ce soit venant du Nord. »
Pour les personnes au fait des données
documentaires qui viennent dâĂȘtre Ă©vo-
quĂ©es, il est inutile dâinsister sur lâimpor-
tance des années cruciales 1945-1953,
pour les Etats-Unis. Une brĂšve synthĂšse
suffira. Dans le cas contraire, des cen-
taines de pages déclassifiées sont dispo-
nibles. Elles représentent le moyen le
plus sĂ»r dâarriver Ă une conception rai-
sonnable de notre sujet.
S
YNTHĂSE DE LA SITUATION
EN
1953
Au-delĂ du parti pris de rationalitĂ© et dâob-
jectivité
scientifique
adopté
par
la
Commission, il serait,
selon moi
, impen-
sable de ne pas avoir Ă lâesprit lors de
nos recherches lâhypothĂšse de lâexistence
dâune technologie inconnue. Cette mĂȘme
hypothĂšse a aussi fait lâobjet dâune atten-
tion particuliĂšre de la part des auteurs du
rapport COMETA. Dans ce contexte, la
situation au cours de lâannĂ©e 1953, qui
marque le début de la présidence du
général
Dwight EISENHOWER
, est fonda-
mentale dans la compréhension du sujet
qui nous intéresse. Sans une perception
claire des données stratégiques et poli-
tiques du monde Ă cette Ă©poque et de
lâĂ©normitĂ© du problĂšme reprĂ©sentĂ© par
« un contact inattendu » avec cette tech-
nologie, qui bouleversait les plans de
lâexĂ©cutif amĂ©ricain, nous risquons de
situer notre rĂ©flexion au niveau de lâufolo-
gie la plus basique. La compréhension de
lâHistoire du XX
Ăšme
siĂšcle restera complĂš-
tement faussée tant que la réalité de ce
nouveau paramĂštre, pour les responsa-
bles américains, puis à une date indéter-
minée pour leurs homologues russes,
anglais et français, ne sera pas prise en
compte.
Il me semble que les éléments disponi-
bles sous forme de documents déclassi-
fiĂ©s aujourdâhui permettent dĂ©jĂ , Ă eux
seuls, de dessiner une image cohérente
de la situation que le monde a réellement
vĂ©cue, sans toujours le savoir, de 1945 Ă
nos jours.
En tout cas, au début de la présidence
dâEISENHOWER, des conclusions prĂ©-
cises devaient déjà avoir été tirées par
certains responsables quant Ă la totale
impuissance de la Défense Aérienne amé-
ricaine devant des intrusions qui possé-
daient les caractéristiques suivantes.
Elles Ă©taient :
â imprĂ©visibles ;
â incontrĂŽlables ;
â et⊠parfaitement illĂ©gales.
Leur existence mĂȘme devait de ce fait,
rester inconnue du public, des alliés et
des adversaires des Etats-Unis.
Si la synthĂšse que je viens dâĂ©voquer
devait avoir été déjà menée à bien par
des analystes du S.D.E.C.E. puis de la
D.G.S.E., il serait intéressant que nous
puissions comparer nos notes. Dans le
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Editeur
âą
Association AĂ©ronautique
et Astronautique de France
3AF â 6, rue GalilĂ©e, 75016 Paris
TĂ©l. : 01 56 64 12 30
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Khoa DANG-TRAN
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TATI, Jean TENSI
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DépÎt légal :
1
er
trimestre 2009
Crédits Photos :
Cnes, ESA, Frédéric HUIBAN, LMT, Onera
Ont notamment contribué
à ce numéro :
JĂ©rĂŽme BUFFE, Bruno CHANETZ, Khoa
DANG TRAN, Jean-Jacques DECHEZELLES,
Jean-Gabriel GRESLE, Paul LEMUHOT,
Jacques SAUVAGET
ISSN 1767-0675
/
Droit de reproduction,
texte et illustrations réservés pour tous pays
cas contraire, la Commission
3AF-PAN
devrait sâadjoindre un ou plusieurs histo-
riens, jeunes et ouverts de préférence,
pour nous permettre de réaliser cette
premiĂšre partie de programme que je
pense avoir déjà ébauchée dans mon der-
nier livre
6
.
A
PPROCHE ACTUELLE ET MOYENS
Les membres de la Commission
3AF-PAN
pourront avoir à connaßtre des éléments
auxquels le grand public nâaura pas
accĂšs. Certains craignent quâune rĂ©vĂ©la-
tion trop complĂšte puisse avoir des
conséquences graves dans les franges
les plus fragiles de la population. La partie
du rapport COMETA consacrée à ce pro-
blĂšme insiste beaucoup sur cet aspect. A
contrario, il semblerait que lâĂȘtre humain
possÚde une solide capacité à ne pas voir
ce qui le dérange, ce qui pourraient rendre
moins cruciaux les problÚmes liés à une
révélation éventuelle.
Il
serait
donc
souhaitable
que
la
Commission ait accÚs aux données sui-
vantes (liste non exhaustive) :
a) données et documents déclassifiés
per-
mettant de sérier certains éléments du
problÚme. Par exemple la fréquence des
détections des événements non corrélés
7
;
b) les critÚres utilisés par la défense
aérienne
pour déterminer si un engin est
ou non Ă©tranger, au sens fort du terme,
seraient aussi les bienvenus, si toutefois
ils pouvaient nous ĂȘtre communiquĂ©s
sans mettre en pĂ©ril dâautres informations
qui seraient elles classifiées. Faute de
mieux, nous pourrions comparer les
vitesses mesurées aux altitudes afin de
dĂ©terminer lâĂ©chauffement cinĂ©tique. A
titre dâexemple, un engin qui se dĂ©place Ă
Mach 4,8 en dessous de 35 000 ft,
comme observé en 1966
8
, avait peu de
chance dâappartenir Ă une technologie
conventionnelle ;
c) les consignes permanentes concer-
nant le nouveau paramĂštre :
elles sont
sans doute, si elles existent, classĂ©es Ă
des niveaux de classification trÚs élevés.
La décision de nous les faire connaßtre ou
non ne nous appartient Ă©videmment pas ;
d) certains éléments des témoignages
recueillis par la Gendarmerie Nationale
quâil nous appartiendra de dĂ©finir. Pour
anecdotiques quâelles soient, les donnĂ©es
recueillies en provenance du public, mais
aussi des pilotes de ligne et des contrĂŽ-
leurs de la circulation aérienne pourraient
offrir certains aspects trĂšs utiles ;
e) les conclusions auxquelles seraient
arrivées des cellules spécialisées
, si elles
existent, travaillant sur le sujet. Pouvoir
rencontrer leurs responsables ou les
reprĂ©sentants dâiceux nous permettrait
de comparer nos méthodes et nos ana-
lyses ;
f) une forme moins édulcorée des don-
nées publiées
de certains observatoires
astronomiques abritant des moyens par-
ticuliers de détection serait la bienve-
nueâŠ
C
ONCLUSION
Un élément est resté absent de ce bref
survol : les maĂźtres dâĆuvre des engins
que les témoins observent et que les
radars
détectent.
Dans
toutes
nos
réflexions ils devraient demeurer pré-
sents bien que sous-jacents. Au-delĂ des
détections
concrĂštes,
indispensables
pour asseoir notre conviction, nous
vivons, selon moi, depuis lâaprĂšs guerre
une aventure extraordinaire :
Un contact
indirect avec des visiteurs Ă©trangers
Ă notre civilisation.
Le scénario qui semble se dérouler ne
paraßt pas trÚs différent de la procédure
que les astronautes terrestres auraient
suivie sâils avaient dĂ©couvert, quelque
part dans lâespace, une planĂšte habitĂ©e.
Câest en tout cas ce scĂ©nario quâavait prĂ©-
conisé la Rand dans une étude comman-
dée par la NASA. La prudence, la pro-
gressivité du contact et le souci de ne
pas détruire la civilisation la plus fragile
9
,
constituaient les éléments les plus évi-
dents de ce document. Attention ! La pro-
cédure
recommandée
par
la
NASA
concernait le contact Ă©ventuel dâune mis-
sion américaine avec des indigÚnes pri-
mitifs⊠Dans le cas présent nous jouons
probablement le second rĂŽle !
Quoi quâil en soit, nos hypothĂ©tiques visi-
teurs représentent une donnée trÚs
importante du problĂšme que nous abor-
dons
10
. Câest aussi la donnĂ©e la plus Ă©nig-
matique, sans doute plus difficile encore
Ă prendre en compte que la technologie
incompréhensible utilisée par les engins
observés.
Jean-Gabriel GRESLĂ
7. Les Américains désignent par événements non corrélés des événements simultanés incohérents du point de vue des connais-
sances scientifiques actuelles
8. Incident du 21 novembre 1966, transmis Ă la Commission Condon
9. Câest ce quâon peut appeler le risque ethnocide de contact
10. Ces visiteurs ne semblent pas avoir sérieusement tenté de convaincre les peuples de la Terre de leur présence, or ils en
seraient parfaitement capables. Il leur suffirait de se présenter en plein jour, à trÚs basse altitude au dessus de la place de la
Concorde, de la Maison Blanche, de la Place Rouge ou de Trafalgar Square. Leur discrétion relative représente, sans aucun doute,
une donnée du problÚme.