Les mystérieuses sphÚres
du Costa Rica
Nicolas Gaillard
D
ans les années 30, la
United Fruit Company
défriche de grandes étendues de terre, dans le
delta du Diquis sur la cĂŽte pacifique du Costa
Rica. Ă cette occasion, de nombreuses sphĂšres de
granite parfaitement sphériques et apparemment ar-
tificielles furent découvertes.
De cette curiositĂ© archĂ©ologique, il nâen fallait pas
moins pour voir la preuve de lâintervention de races
crĂ©atrices extraterrestres ou du monde dâAtlantide.
Les véritables connaissances archéologiques de
ce phĂ©nomĂšne permettent dâavoir un Ă©clairage lĂ©-
Des pierres (dé)mesurées
L
es proportions des sphĂšres sont trĂšs souvent
exagérées, la plupart feraient plus de 3 mÚtres
de diamĂštre pour 30 tonnes. Le parallĂšle perma-
nent avec dâautres dĂ©couvertes de monolithes ovoĂŻ-
des monumentaux (+30 m de diamĂštre, au Mexique
et aux Etats Unis) qui nâont aucun lien avec celles du
Costa Rica, contribue Ă semer la confusion dans les
dimensions.
En réalité, la plus grosse sphÚre connue mesure en-
viron 2,15 m de diamÚtre et son poids est estimé à 16
tonnes. Mais la grande majorité des sphÚres décou-
vertes ne dépassent pas un mÚtre de diamÚtre.
Les Costaricains les utilisent dâailleurs comme dĂ©co-
rations extérieures, devant les musées ou aéroports.
Ces sphĂšres ne sont pas tout Ă fait une chose banale,
mais nâont pas de valeur mystĂ©rieuse forte pour les
habitants, comme on aimerait le croire dans les guides
de tourisme.
[1] G. Erickson, I. Zapp,
Atlantis in America :
Navigators of the Ancient
World
, Adventures
Unlimited Press, 1998.
gÚrement différent quant aux mystérieuses sphÚres
précolombiennes du Costa Rica.
George Erickson, coauteur de
Atlantis in America :
Navigators of the Ancient World
[1] présente les
sphĂšres en pierre du Costa Rica comme un grand
mystĂšre inexplicable : « [âŠ]
certaines mesurent 3m
de diamĂštre et pĂšsent 30 tonnes. Beaucoup sont
des sphĂšres presque parfaites, et se sont avĂ©rĂ©es Ă
moins de deux millimĂštres dâune perfection sphĂ©rique
absolue - un exploit technologique impossible jusquâĂ
lâinvention du laser
Trois grandes sphÚres sont alignées en direction de
lâĂźle de PĂąques - qui a sa propre collection de pier-
res sculptĂ©es - ce qui indique Ă lâĂ©vidence que ces
objets sont de vieilles reliques, façonnées il y a plus
de 12.000 ans, dâune culture antique, techniquement
avancĂ©e, peut-ĂȘtre lâAtlantide⊠»
De nombreux sites Internet se sont faits lâĂ©cho de
ce pseudo-mystĂšre : http://perso.wanadoo.fr/fidylle/
docs/costa.html ou http://www.paranormal-fr.net/
pfrn_013a.php.
« [âŠ] Aujourdâhui, on nâa aucune explication de la
part des archéologues sur les habiles sculpteurs et
sur les techniques quâils ont utilisĂ©es pour rĂ©aliser ces
superbes boules du Costa Rica dont on a constaté,
que quel que soit leur diamĂštre, aucune dâentre elles
ne présente la moindre irrégularité. La perfection de
ces objets prouve effectivement que les artisans qui
les ont fabriqués, connaissaient bien la géométrie
spatiale et avaient Ă leur disposition des instruments
techniquement bien conçus. A notre époque, nous
ne pourrions réaliser une boule parfaite de 2,5 m de
diamÚtre qui représente environ une aire de 5 m
2
et
un volume de 8 m
3
, dans une roche aussi dure que le
granite, quâĂ lâaide de machines-outils programmables
perfectionnées.
»
Les enquĂȘt
es de lâOZ
http://web.ku.edu/~hoopes/balls/gallery
.htm
SphÚre de granite exposée sur une place de Palmar
Sur au Costa Rica.
L
â A n t h r o p o l o g u e
John W. Hoopes,
qui a mené des
recherches archéolo-
giques au Costa Rica,
a vivement critiqué la
méthodologie de mesure
des sphĂšres sur laquelles
repose lâidĂ©e de perfec-
tion mathématique.
En premier lieu, Samuel
Lothrop, qui a effectué
les premiĂšres (et seules)
mesures dans les années 40 au moment des décou-
vertes, Ă©crit lui-mĂȘme quâil nâest pas satisfait par les
méthodes de mesures : enfouie la plupart du temps,
une portion de la sphĂšre est mesurĂ©e, puis lâensemble
est alors estimé.
Comme il est diffi cile de soulever les grosses pier-
res, elles sont mesurées sur un plan horizontal et, au
mieux, avec une pente de 45°, mais jamais véritable-
ment en totalité.
Lothrop rajoute que cette opération était laborieuse
et donc peu fi able, plusieurs personnes devant en
effet tenir les bandes de mesure. Mieux, ces bandes
prĂ©sentaient une marge dâerreur de 1/8 de pouce soit
environ 0,3 cm ! Les sphÚres seraient plus précises
que les instruments de mesure ?
LâirrĂ©gularitĂ© de la surface des sphĂšres dĂ©passe
largement les 2 millimĂštres dâĂ©cart maximum qui sont
toujours annoncés. La régularité du diamÚtre varie en
réalité de 2,5 cm à 5 cm.
Dâautre part, les quelques photos les plus exposĂ©es
montrent des sphĂšres qui paraissent effectivement
parfaites. Pourtant dâautres clichĂ©s sont nettement
moins convaincants en ce qui concerne lâextraordi-
naire régularité des sphÚres : voir entre autre sur http:
//www.geocities.com/eqm/palmar/palmar.html et http:
//www.geocities.com/eqm/esferas.htm.
La surface des sphĂšres est toujours trĂšs endomma-
gĂ©e. Les siĂšcles dâusure, dâĂ©rosion, les manipulations,
les transports, entre autres, ont participĂ© soit Ă lâac-
centuation du polissage des pierres, soit Ă lâinverse Ă
la dégradation de leurs surfaces. Peu aprÚs leur dé-
couverte, beaucoup ont été dynamitées par des chas-
seurs de trĂ©sor croyant trouver de lâor Ă lâintĂ©rieur.
Il est donc trÚs improbable de connaßtre précisément
les formes et les dimensions initiales des sphĂšres
et dâen Ă©valuer par consĂ©quent leur extraordinaire
perfection.
«
Ăvidemment, les plus grandes pierres Ă©taient le
produit de la plus belle habileté technique
», écrit
Lothrop. Câest effectivement prodigieux, mais pas
impossible.
Des sphĂšres (qui paraissent) parfaites
Lâage de(s) pierres
L
es premiers Ă©crits de lâhistoire du Costa Rica ap-
paraissent avec lâarrivĂ©e de Christophe Colomb
lors de son quatriĂšme voyage vers 1502, il nây a
donc pas de référence écrite.
De mĂȘme lâutilisation du carbone 14 nâest valable
que sur les éléments organiques, donc pas de data-
tion possible des pierres elles-mĂȘmes.
Câest lâenvironnement immĂ©diat (stratigraphie) des
sites encore enfouis qui va révéler la présence de
poteries, divers objets et constructions. Ces éléments
typiques des cultures précolombiennes du Costa Rica
méridional permettent une estimation de la période de
fabrication de â 200 Ă 800 de notre Ăšre, pouvant se
prolonger sans doute jusquâau XVI
e
siĂšcle !
La rĂ©elle diffi cultĂ© rĂ©side dans le fait que lâensemble
des sphÚres de pierre ont été déplacées dÚs leurs
découvertes, effaçant de précieuses informations
archéologiques.
Une technique (gĂ©o)logiqueâŠ
Round, round, Get around
B
ien que quelques-unes soient composées de
coquina, un type de calcaire, la plupart des
sphĂšres sont en granodiorite, une roche mag-
matique (plus précisément une roche magmatique
plutonique).
La provenance de la coulĂ©e volcanique Ă lâori-
gine des pierres a été localisée dans la cordillÚre de
Talamanca, dans le lit de la riviĂšre TĂ©rraba (delta du
Diquis, au sud du Costa Rica), soit environ 80 km du
secteur oĂč beaucoup de sphĂšres ont Ă©tĂ© trouvĂ©es : la
région de Palmar (cercle rouge).
Mais la provenance enfi n dĂ©couverte nâa fait quâen-
gendrer de nouvelles spéculations du type « comment
de telles pierres massives auraient pu ĂȘtre dĂ©placĂ©es
sur une telle distance sans transport moderne ? »
Simplement, rappelons-nous que la période de
réalisation des sphÚres est postérieure de quelques
2550 ans Ă la premiĂšre pyramide Ă©gyptienne ou Ă la
premiĂšre phase de fabrication de Stonehenge [2].
Rien dâextraordinaire, si ce nâest la patience et
lâĂ©nergie dĂ©ployĂ©es, et cela, vraisemblablement sur
plusieurs générations.
Sur ce mĂȘme site lâarchĂ©ologue Ifigenia Quintanilla
a trouvĂ© des pierres qui peuvent ĂȘtre des sphĂšres ina-
chevées, ce qui a suggéré la méthode de fabrication
sur laquelle sâaccordent les archĂ©ologues:
Lorsque la granodiorite est soumis Ă des variations
thermiques rapides et répétées, une mince couche de
surface se dĂ©tache, et sâĂ©miette facilement, Ă lâimage
des couches dâun oignon. Un feu intense et de lâeau
froide suffisent à esquisser une forme sphérique, qui
peut ĂȘtre alors martelĂ©e, meulĂ©e ou polie avec des
outils rudimentaires. Des techniques semblables et
bien plus anciennes ont été utilisées dans la fabrica-
tion dâoutils et de statues en pierre, sans lâintervention
de métal.
Pour James Randi, les sphĂšres du Costa Rica sont
mĂȘme totalement naturelles.
Issues directement du volcan et déjà particuliÚre-
ment sphériques, elles seraient le résultat de nom-
breux processus géophysiques dans un contexte
volcanique, Ă lâimage du phĂ©nomĂšne visible dans une
« lampe à magma ». Aucun besoin de les travailler,
juste de les déplacer [3].
Il est dâailleurs un tailleur de « sphĂšres » en activitĂ©,
Don Mundo, un artisan Costaricain de 76 ans qui nâa
pas cru quâune technologie de pointe serait nĂ©cessai-
re pour faire des sphĂšres. Il Ă©tait mĂȘme loin de penser
que les habitants pré-Colombiens aient eu besoin de
lâaide des visiteurs extraterrestres, ou venant de lâAt-
lantide. «Si le peuple autochtone pouvait les faire, je
peux aussi». Avec des pierres du fleuve Térraba qui
sont déjà à moitié rondes, il frappe, ébrÚche et polit
la pierre jusquâĂ ce quâil obtienne finalement un objet
presque parfaitement sphérique de 15 à 30 centimÚ-
tres de diamĂštre, et jusquâĂ 1,5 mĂštre pour certaines.
Une véritable archéologie expérimentale !
⊠dâune culture prĂ©colombienne
The PrecolumbianâRolling Stones
L
a période de datation étant trÚs large, il est dur
dâĂ©tablir lâorigine exacte des peuples qui ont, les
premiers, fabriquĂ© ces sphĂšres de pierre. Lâexis-
tence de ces derniĂšres dans la culture costaricaine
est dâailleurs complĂštement restĂ©e oubliĂ©e jusquâĂ ce
quâelles soient redĂ©couvertes dans les annĂ©e 1930.
Les éléments archéologiques disponibles, avec les
poteries et les autres matériaux, sont typiques des
cultures précolombiennes du Costa Rica méridional,
dâAguas Buenas et de ChiriquĂ. Leur langue Ă©tait le
Chibchan, ce qui les différencient des peuples du
Nord-Ouest du pays. DâaprĂšs Hoopes, leurs des-
cendants modernes seraient les Boruca, TĂ©ribe, et
GuaymĂ. En somme, il faut retenir que lâidentification
des fabricants est plus dâenjeu linguistique et rĂ©gional,
quâinterplanĂ©taire ou extra-humaine.
Les véritables mystÚres qui (de)meurent
L
a signification ou lâusage des sphĂšres reste
extrĂȘmement spĂ©culatif. E. Dal Lago (USA), a
soutenu une thĂšse comparant le contexte cul-
turel des sphÚres costariciennes aux autres sociétés
qui ont en commun les grandes pierres déplacées (les
Olmecs, lâEurope celte, la PolynĂ©sie, etc..)
Il a Ă©galement rĂ©examinĂ© lâhypothĂšse, dâabord soule-
vée par Lothrop, que les sphÚres aient été placées
Ă lâorigine dans des alignements significatifs : sans
résultat.
Notons ici quâil est difficile dâaccepter la prĂ©cision
des alignements avancés par Erickson : des grou-
pes de sphĂšres pointeraient en direction de lâĂźle de
PĂąques, des GalĂĄpagos, Stonehenge, etc.
Tout comme avec un menhir, la visĂ©e Ă lâaide dâune
sphĂšre de pierre pour repĂ©rer un point sur lâhorizon,
offre un champ si large quâil permet Ă une personne
reconstituant les alignements de fixer nâimporte quel
point [4], en négligeant bien sûr la courbure de la
Terre ! Câest encore moins acceptable sur une carte
du monde [5]. Et Ă lâexception de quelques sphĂšres
localisées sur une ßle (
Isla del Caño
) la majorité est
trop loin de lâocĂ©an pour avoir eu une quelconque
utilité à la navigation.
De plus, tous ces alignements ont été détruits lors
des déplacements, ainsi la précision des mesures
dâorigine faites dans les annĂ©es 40 nâest pas vĂ©rifia-
ble. Avancer lâexistence dâalignements significatifs est
alors trÚs aléatoire.
[2] Henri Broch,
Au
cĆur de lâextraordinaire
,
chapitre « Les mystÚres de
lâArchĂ©ologie fantastique »,
Book-e-book, 2002.
[4] Henri Broch,
Au
cĆur de lâextraordinaire
,
chapitre « Les mystÚres de
lâArchĂ©ologie fantastique »,
Book-e-book, 2002.
[3] DĂ©tails sur http://
www.randi.org/jr/111502.html
[5] voir la page 23 du livre
dâErickson et Zapp.
SphĂšre affleurante, au pied dâun cacaoyer.
http://web.ku.edu/~hoopes/balls/gallery
.htm
Ces sphĂšres Ă©taient-elles des objets de culte, une
représentation de la sphÚre céleste ? Des bornes
gĂ©ographique, des signes distinctif dâun statut social
symbole de puissance, des marques ethniques. Leur
fabrication était-elle ritualisée ?
La derniĂšre Ă©tude des sphĂšres est celle de lâarchĂ©o-
logue Ifigenia Quintanilla en 1999. Elle sâoriente vers
une combinaison de ses diverses hypothĂšses.
Le « mystÚre » des sphÚres précolombiennes du
Costa Rica rĂ©side plus dans la signification quâelles
portaient, que sur des continents perdus, des astro-
nautes précolombiens, un GPS ancestral et autre
astroarchéologie.
Ces théories-affirmations sont en réalité basées sur
un effet « petit ruisseaux » qui consiste à développer
des théories grandioses à partir de petits « oublis » ou
petites « erreurs » qui sont absolument nécessaires
pour la crédibilité desdites théories [6].
Une chose est sĂ»re, leur rĂ©alisation, comme lâerreur,
est humaine.
Nicolas Gaillard
PS : Ci-contre, ma propre découverte : une véritable
sphÚre de pierre, trouvée en DrÎme provençale.
Des spĂ©cimens plus importants dâenviron un mĂštre
de diamÚtre existent. Ces « cailloux ronds » com-
plĂštement naturels sont relativement communs dans
cette rĂ©gionâŠet nâinspirent apparemment pas autant
de mystĂšre..
Le concours de trouvailles est lancé pour ouvrir « la
galerie des mystérieuses sphÚres de quelque part » !
Sources
[6] Henri Broch,
Le
paranormal
, Point
Science, n°60, Seuil
2001.
Retrouvez ce dossier et bien dâautres sur :
www.observatoire-zetetique.org
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développer
lâesprit critique grĂące, entre autres, Ă la diffusion dâinformations sceptiques et la vulgarisation de la mĂ©thodologie
scientifique par lâĂ©tude de phĂ©nomĂšnes rĂ©putĂ©s « extraordinaires ».
Plus de photos des sphÚres du Costa Rica sur : www.ku.edu/~hoopes/balls/gallery.htm, et le site du « Parque
de Esferas », le Parc aux SphĂšres, (dâoĂč sont issues les photos) ouvert afin de protĂ©ger cet aspect du patrimoine
culturel costaricain, en lien avec les archéologues : http://cml.upenn.edu/costarica/eng/intro.htm
En Espagnol :
3â4
Interview de I. Quintanilla :
www.calleamargura.com/esferas.htm
En Anglais :
3â4
Site de James Randi :
www.randi.org/
3â4
Page de lâUniversitĂ© dâHarvard :
www.harvardmag.com/on-line/0701114.html
3â4
Excellent site de W. Hoopes :
www.ukans.edu/~hoopes/balls
3â4
Dossier de world-mysteries.com :
www.world-mysteries.com/sar_12.htm
3â4
Forum Archaeology List 1996 :
www.hartford-hwp.com/archives/47/016.html
3â4
Article de J. Kissell :
http://itotd.com/articles/482/the-stone-balls-of-costa-rica/
3â4
Fondation Landmarks :
www.landmarksfoundation.org/projects_diquis.shtml
3â4
The Floating Stone Sphere Water Fountain :
www.waterfountains.com/Intro.htm
3â4
Site de George Erikson: Atlantis in America :
www.atlantisrising.com/issue17/AtlantisintheAmericas.html
3â4
Costa Ricaâs Neglected Stone Spheres :
www.science-frontiers.com/sf052/sf052a01.htm
3â4
The Stone Spheres of Costa Rica :
http://akak.essortment.com/stonespheresco_rlbu.htm
3â4
Article D. Yurchey :
http://www.world-mysteries.com/sar_crb_doug.htm
Webographie
Bibliographie
3â4
Henri Broch,
Au cĆur de lâextraordinaire
, chapitre « Les mystĂšres de lâArchĂ©ologie fantastique », Book-e-
book, 2002.
3â4
Henri Broch,
Le paranormal
, Point Science, n°60, Seuil 2001.
3â4
G. Erickson, I. Zapp,
Atlantis in America : Navigators of the Ancient World
, Adventures Unlimited Press,
1998.