Comme d'habitude, le Portugal ressentira sa défaite en demi-finale contre la France comme une profonde injustice (1-0). Il a plus frappé au but que les Bleus. Mené au score dès la 33e minute, sur un penalty de Zidane, il s'est donné les moyens d'imprimer le rythme du jeu la majeure partie du match. Il a donné à Barthez et à la défense tricolore leur premier test vraiment chaud de cette Coupe du monde. Il manque encore une pièce au puzzle à la Selecçao : penser davantage au ballon qu'au bénéfice escompté de plongeons plus grossiers les uns que les autres, d'une intimidation de l'arbitre détestable, équitablement partagée entre le banc de touche et les joueurs de champ. Voir Pauleta, l'un des cadres de la L1, tomber avec les autres dans cette attitude ne fut pas le moins décevant des spectacles. Il ne faudrait pas pousser beaucoup plus loin pour affirmer que la défaite portugaise s'est jouée sur ce détail. Pour tout dire, tout ceci a presque étouffé (pas longtemps...) le bonheur qui se dessinait : voir l'équipe de France se qualifier pour la deuxième finale de Coupe du monde de son histoire, huit ans après 1998. La génération des Barthez - Thuram - Zidane sera allée trois fois en finale sur les six grandes compétitions de son épopée. Elle a déjà assuré sa place dans l'histoire, même si une défaite contre l'Italie serait une douleur implacable. Mais après tout pourquoi perdrait-elle ? Elle a gagné les deux précédentes (1998 et 2000). La France n'a jamais été battue par l'Italie depuis 1978. Et aucun des titulaires menacés de suspension n'a reçu de carton jaune.
La France sort de cette épreuve plus lessivée et moins sûre de son bloc qu'après l'Espagne (3-1) et le Brésil (1-0). Pendant qu'une partie du banc explosait au coup de sifflet final, la plupart des titulaires se sont contentés de prendre du souffle et du répit après vingt dernières minutes très pénibles. Nuno Valente venait de tenter un ultime centre-tir rasant la lucarne de Barthez (92e), un quart d'heure après une tête de Figo plein axe mais au-dessus à la reprise d'un coup franc flottant de Cristiano Ronaldo (77e). Avec la frappe de Pauleta à ras du poteau (53e), ce sont les occasions auxquelles Scolari repensera le plus dans la nuit. Il y a deux semaines et quelques jours, la Corée du Sud avait égalisé contre une équipe ainsi décidée à conserver sa courte marge (1-1). La France n'a pas lâché l'affaire cette fois, menée par un Thuram digne de tous les superlatifs. En trois matches, face à trois grandes nations, l'équipe de France n'a encaissé qu'un but sur penalty (celui de Villa devant l'Espagne). Mais elle a inscrit ses deux derniers buts à la suite de coups de pied arrêtés. Ce sont ces autres petits riens qui font la différence.
Le seul but du match fut inscrit par les Tricolores peu après la demi-heure de jeu. Henry avait été crocheté par Ricardo Carvalho et Zidane avait transformé l'essai contre Ricardo, l'homme aux trois tirs au but arrêtés devant l'Angleterre. La France ne reverrait de près le but portugais qu'au tout début de la seconde période sur un beau numéro de Henry mal terminé (48e) puis une frappe flottante de Ribéry (49e). En début de première période, déjà, les Bleus avaient enquillé trois situations mal conclues. Le reste du temps, défendant plus bas que lors des matches précédents, l'équipe de France a eu du mal à gagner cette bataille du milieu promise par le Portugal. Le sens du duel des uns, et l'oubli de soi pour les autres, comme dirait Thuram, ont maintenu l'ordre dans la maison. L'impression que cette demi-finale allait peut-être accoucher d'une rencontre technique et débridée s'est close à la 27e minute, sur deux duels Caravalho - Zidane puis Vieira - Deco qui ont définitivement sali les débats et crispé l'atmosphère. Il fallait avoir du nerf et de la réussite pour sortir d'un tel guêpier. Les Bleus n'en avaient pas eu pareillement besoin jusqu'ici. Il faut de tout pour faire un grand parcours.
Ce n'est pas à Blanc de punir les grévistes et insolents. Qu'attend la FFF pour agir?...
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