UNIVERSITE D'ANVERS
INSTITUT DE POLITIQUE ET DE GESTION DU DEVELOPPEMENT
CENTRE D'ETUDE DE LA REGION
DES GRANDS LACS D'AFRIQUE CENTRALE
Villa C
Middelheimlaan 1, 2020 Antwerpen
RWANDA.
LES VIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME PAR LE FPR/APR
Plaidoyer pour une enquête approfondie
par
S. Desouter et F. Reyntjens
Première partie
Working Paper
Anvers
juin 1995
Table des matières
page
PREMIERE PARTIE
Introduction
3
Méthodologie
6
Violations depuis 1990
8
Massacres cachés
10
Disparition de populations
14
Tortures
15
Massacres de l'élite hutu
18
Massacres à grande échelle
23
Expulsion des populations
30
L'ONU devant les violations
34
Conclusions
37
Sources
39
Abréviations
43
Index
44
DEUXIEME PARTIE
Annexes
47
Introduction
En 1994, le Rwanda a été la scène d'une violence extrême. Des centaines de milliers de
personnes ont été les victimes du crime de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes
de guerre. Le génocide et les massacres politiques sont relativement bien documentés1 et les
média en ont amplement parlé. La responsabilité de l'ancien régime est écrasante.
En revanche, on a peu parlé des crimes commis par le Front Patriotique Rwandais
(FPR) avant, pendant et après la reprise de la guerre en avril-juillet 1994. C'est dû à de
nombreuses raisons qu'on évoquera plus loin, mais il faut déjà constater ici que le génocide
commis par l'adversaire du FPR a contribué de façon décisive à ce silence : l'opinion
non-avertie a raisonné en termes de "bons" et de "méchants", et puisqu'on connaissait les
"méchants", les autres devaient être les "bons". Et si les deux étaient des "méchants"...?
En réalité, le FPR s'est rendu coupable de crimes odieux, et cela depuis qu'il a entamé la
guerre en octobre 1990. Ces violations des droits de l'homme n'ont jamais pu faire l'objet
d'enquêtes sérieuses. C'est ainsi que, tout en constatant que le FPR s'est rendu coupable de
graves atteintes aux droits de l'homme, une commission internationale se plaint de ce que son
travail a été saboté par le FPR et estime qu'elle n'a pu mener une enquête approfondie2 . Le
document présenté ici ne remplace pas ces enquêtes, loin delà , mais il veut au moins montrer
que celles-ci sont nécessaires et devraient rapidement être menées. Nous estimons en effet qu'il
existe trop d'indications sérieuses et concordantes de crimes contre l'humanité commis par le
FPR et son armée (APR) pour continuer à ne pas vouloir savoir. Pour qu'il n'y ait pas le
moindre malentendu, nous devons insister sur le fait que ceci ne constitue en rien une tentative
de "révision" du génocide : celui a eu lieu et ses auteurs doivent être identifiés, poursuivis et
punis.
Pour le régime actuel de Kigali, le génocide contre les Tutsi est devenu un atout politique, qui
sert à faire admettre par la communauté internationale ses propres violations du droit
humanitaire et à légitimer une gestion dictatoriale. Cependant, si les crimes commis par le FPR
ne rendent pas moins grave le génocide et ne diminuent en rien la responsabilité de ses auteurs,
à son tour le génocide ne peut être un prétexte pour ignorer ou minimiser les crimes commis par
le FPR et pour tolérer une nouvelle pratique d'impunité. La découverte de la vérité à ce sujet a
d'ailleurs une raison éminemment pratique. En effet, le Tribunal pénal international sur le
Rwanda est en place et son mandat inclut, à part le génocide, les crimes contre l'humanité et les
crimes de guerre; or ce rapport comporte de nombreux indices sérieux que le FPR/APR s'est
1
Le rapport le plus étoffé reste jusqu'à présent celui publié en septembre 1994 par
African Rights sous le titre Rwanda, Death, Despair and Défiance, dont une nouvelle édition
révisée et étendue doit paraître en juillet 1995. Cette référence ne signifie nullement que nous
souscrivons à l'entièreté de ce rapport. En effet, alors que sa présentation factuelle des
violences apparaît comme le fruit d'une recherche ardue et minutieuse, ses considérations
historiques et interprétations politiques sont sujettes à caution.
2
Fédération Internationale des Droits de l'Homme et al., Rapport de la Commission
internationale d'enquête sur les violations des droits de l'homme au Rwanda depuis le ler
octobre 1990, mars 1993, p.66-75.
rendu coupable de ces derniers. A ce titre, le Ministère publie près ce Tribunal a le devoir de
les instruire et de poursuivre s'il y a lieu.
L'image qui se dégage du document qui suit est désolante : le FPR et son armée sont
responsables de la mort de dizaines de milliers de civils innocents, de tortures, du déplacement
de plus d'un million de personnes dès avant la reprise de la guerre en 1994, d'emprisonnements
arbitraires et de la mise en place d'un régime sécuritaire fondé sur la terreur.
Le génocide et les autres crimes commis par lancien pouvoir ont été précédés par des
violations moins graves des droits de la personne que celles dont le FPR s'est rendu et se rend
coupable. Est-ce que la conununauté internationale, déjà si discréditée dans la régions des
grands lacs d'Afrique centrale, fermera les yeux devant un nouveau génocide, cette fois-ci dans
l'autre sens, avant de réagir ? Dira-t-elle une nouvelle fois qu'elle n'a pas su?
Les fautes de style et de grammaire (la plupart des auteurs ne sont pas des
francophones) ont été conservées dans les extraits que nous publions plus loin. En revanche,
les coquilles et les fautes de frappe évidentes ont été corrigées. Les noms des personnes citées
dans les textes ont été reproduits tels quels, même s'ils comportent parfois des contradictions.
Il nous reste de remercier ceux et celles qui ont contribué à la réalisation de cette étude.
Nous nous adressons d'abord à la masse anonyme d'hommes et de femmes, Rwandais et autres.
Leurs témoignages sont la base de la présente étude. Nous nous en voudrions d'oublier notre
collaborateur K.J., qui a préféré garder l'anonymat, mais sans qui ce travail n'aurait sans doute
pas vu le jour. Enfin, nous tenons à remercier l'Université d'Anvers, qui a soutenu ce travail du
point de vue logistique.
Puisse cette étude inciter ceux habilités à le faire, notamment les associations
internationales de promotion des droits de l'homme, les instances compétentes de l'ONU et les
partenaires bilatéraux du Rwanda, à mener des enquêtes sérieuses en vue de la découverte de la
vérité et à contribuer ainsi à éviter que le Rwanda ne sombre une nouvelle fois dans un désastre
humanitaire.
Méthodologie
Nous disposions de seize grands classeurs de bureau, contenant un amalgame d'articles,
de chroniques, de lettres, de témoignages, de notes de terrain, de rapports, d'extraits de
journaux et d'hebdomadaires, de pamphlets, etc... Tous les documents datent d'entre octobre
1990 et aujourd'hui. Certains sont inédits, uniques et/ou privés. Ces documents avaient été
classé d'après leur date d'émission. Ce qui veut donc dire que les faits et gestes qu'ils
contiennent, ne coïncident pas nécessairement avec les dates d'émission. Ainsi par exemple, un
article ou une lettre datés de septembre 1994 peut très bien traiter d'événements d'octobre
1992 et ainsi de suite. Nous n'avons utilisé que très peu les documents essentiels assez
répandus dans le grand public, tels que les rapports d'Amnesty International, Africa Watch,
l'ONU et les Organismes des Droits de l'Homrne. Il en va de même pour les rapports des
ONG. Soit parce qu'ils sont assez connus, soit et surtout parce qu'ils ne contiennent pas ou
très peu, l'information que nous cherchions.
A part nos propres documents, nous avons consulté les rapports suivants:
• Groupa Solidaridad y ayunda humanitaria a Rwanda. Madrid 30 mai 1994.
• Human Rights Watch. Rapport du 7 juillet 1994.
• M.A. à Bukavu du 15-20 octobre 1994 (gardé anonyme pour la publication).
• U.T & J.M. de Bukavu du 24 novembre 1994 (gardés anonymes pour la
publication).
• Muhire Aloïs. Ancien Sous-préfet de la préfecture de Byumba et publié par
COOPIBO.
• Massacres du FPR dans les communes de l'Est. Témoignage d'un ancien
bourgmestre (nom et source gardés anonymes pour la publication).
Des seize classeurs à notre disposition, nous en avons choisi deux au hasard, Ã
dépouiller. Il s'agit des dossiers des mois de juin et d'octobre 1994. Pour certains événements
nous avons également puisé dans d'autres sources apparues ultérieurement. Nous les citons aux
endroits appropriés. Chaque document qui contient des violations contre les droits de l'homme
commis par le FPR/APR, a été classé par ordre chronologique. Chaque document a été
numéroté et chaque feuille a reçu un chiffre pour la pagination.
Ensuite les événements rapportant des violations graves commises par le FPR/APR,
ont été reporté en résumé sur 295 fiches. Les fiches ont reçu un numéro facilitant ainsi la
consultation. Une classification alphabétique par type de violation a été inscrit sur chacune des
fiches:
(A)
les
expulsions
apparemment planifiées de populations de leurs terres et de leur
biens ainsi que des actes concrets empêchant leur retour.
(B)
les
élimination
physique et apparenunent systématique de l'élite hutu. Par
élimination physique nous entendons aussi bien les meurtres que les actes
d'intimidation et de terreur, empêchant les élites en exil de retourner dans leur pays.
(C)
les
élimination en masse
des populations d'une colline, d'une commune, d'un
secteur, voire même d'une région sur base de critères ethniques. Soit en tuant,
généralement mais pas exclusivement à la mitraillette et/ou à la grenade durant des
réunions convoquées par le FPR. Soit en tuant les hommes et les adolescents - mais
aussi les garçons entre 4 et 12 ans3
- la nuit dans leurs maisons, repérées la veille.
(D)
les
vengeances
individuelles, avouées ou niées par le FPR.
(E)
les cas de
tortures
et d'exécutions sommaires avec une cruauté particulière.
Certaines formes reviennent en effet régulièrement à tel point que l'on peut les
considérer comme typiquement FPR.
Chaque
événement
avec le nombre des victimes a été noté sur une fiche. L'événement a
été
daté
, avec précision ou approximativement si la date exacte n'était pas connue ou si
l'événement
s'est
prolongé durant
plusieurs
jours.
L'événement
a
été
situé
géographiquement.
Nous y avons apporté un quota quant à la
fiabilité
des faits rapportés :
sûre, probable et à vérifier. Nous avons prévu sur chaque fiche une place afin de pouvoir y
noter des qualifications juridiques. Enfin des rubriques pour d'
autres versions
, les
sources
et
des
notes
ont été également prévues. La classification est basée sur une simple numérotation.
Tout ce travail est encore en cours.
Finalement, les fiches ont été introduites dans un ordinateur4 afin de pouvoir permettre
d'effectuer ultérieurement d'autres recoupes et des recherches plus affinées.
La composition du présent abrégé est le résultat d'un dépouillement des 1.500 (quinze
cent) premiers pages de nos archives. Les citations sont précédées par une première colonne
renvoyant au numéro correspondant du document consulté. La deuxième colonne renvoit au
numéro de la fiche analytique.
Etant donné le peu de la masse documentaire qui a pu être dépouillée5 et l'inégalité de la
qualité des 295 fiches, nous nous sommes contentés d'en choisir une trentaine à nos yeux assez
significatives et représentatives. Notre travail est donc loin d'être complet. En fait, il ne
représente qu'un
échantillon
d'une réalité qui nous semble beaucoup plus énorme et
inquiétante par rapport à nos informations initiales d'il y a un an. Le présent document ne peut
donc être un point final, mais ne constitue qu'un point de départ.
3
Témoin no 1 parmi beaucoup d'autres (29 octobre 1995) LIRDHO, décembre 95,
Bukavu.
4
A l'Institut de politique et de gestion du développement de l'Université dAnvers.
5
Nous estimons l'ensemble de nos archives (sans les livres, les rapports et les brochures)
à quelque 10.000 (dix mille) pages.
Violations depuis 1990
Trois époques devront être considérées : celle depuis octobre 1990 et portant sur les
crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, une deuxième à partir du 6 avril 1994 jusqu'Ã
la prise du pouvoir par le FPR le 18 juillet 1994 et la troisième après la prise du pouvoir
jusquà aujourd'hui. Ce travail est immense car si d'un côté les documents et les témoignages
venant des réfugiés deviennent de plus en plus nombreux, par contre les témoignages et les
enquêtes vérifiables à l'intérieur du Rwanda sont pratiquement impossibles à obtenir et cela
pour plusieurs raisons. D'abord le FPR/APR, très bien-organisé, ne permet aucune critique et
terrorise ceux qui osent élever la voix. Nous savons qu'au moins depuis le début 1995, le régime
organise des réunions sur les collines au cours desquelles la population est menacée et instruite
de dire, en cas d'enquête internationale, que les milices hutu plutôt que le FPR/APR ont
commis les meurtres6. Jusquà présent le FPR a toujours fait obstruction, ou a falsifié les
données7 voire même carrément refusé toute enquête sérieuse sur terrain.
Les témoignages réunis et publiés par "Solidarité internationale pour les réfugiés
rwandais"8
et portant essentiellement sur les massacres du FPR pendant la période de la
guerre et de la guérilla, constituent une contribution importante dont il serait sage de tirer profit
si l'on veut rendre justice à toutes les victimes de cette époque dramatique du Rwanda. Il en va
de même pour les "Témoignages de nouveaux réfugiés sur les violations des droits de l'homme
perpétrés par le FPR"9. Des constats accablants pour le FPR, faits dans le rapport Gersony
qui parle de 30.000 morts, ont fait l'objet d'un véritable embargo au sein de l'ONU et on a
réussi à l'enterrer purement et simplement.
Depuis novembre 1990, alors que l'acquis du FPR sur le terrain était anéanti par les
FAR, le FPR abandonne les règles d'une guerre classique et s'engage dans une guérilla10.
Des représailles sur la population, accusées de complicité avec l'adversaire, sont
mentionnées par diverses instances11. On cite déjà en 1991 des attaques du FPR sur des civils
déplacées à la recherche de nourriture et de soins médicaux. Les déplacements forcées des
populations du nord-Rwanda vers l'Ouganda sont connus12.
6
Correspondances privées.
7
Notamment en faisant disparaître les charniers.
8
Les non-dit sur les massacres au Rwanda. Première partie octobre 1994. Sol
idaire-Rwanda/Dufatanye asbl.
9
Ligue des réfugiés rwandais pour les droits de l'homme (LIRDHO). Partie 1 de
décembre 1994.
10
Dans un premier temps, la guerre a été "classique" et le FPR l'a perdue. Dans un
deuxième temps elle est devenue une guérilla. Exercé et entraîné à ce type de guerre en
Ouganda, le FPR est maître dans la matière.
11
Commission, 1993, p. 71-72; Amnesty International 1992, p. 22.
12
P. Dupont, 1993. "Burgeroorlog in Rwanda" p. 9. UFSIA, Antwerpen.
docum. fiche
83
ADL déjà avait publié en 1992 une liste de 790 personnes "en grande
majorité victime des attaques des Inkotanyi", recueillie par des
missionnaires entre 1990 et 1991.
La mission des droits de l'homme envoyé au Rwanda en 1993 avait con-
staté de graves violations des droits de l'homme par le FPR et cela malgré
le refus de ce dernier de faciliter des enquêtes sur son territoire conquis.
Ces tueries continuent jusqu'aujourd'hui dans les camps des déplacés et ailleurs Ã
l'intérieur du Rwanda.
Massacres cachés
Comment se fait-il que le FPR a pu cacher13 ses crimes devant la communauté
internationale ? Plusieurs réponses peuvent être évoquées. Citons en quelques unes :
• Les corps des victimes sont entassés dans des fosses communes et brûlés Ã
l'essence. On fait disparaître les cendres et le reste des ossements calcinés.
• Les cadavres sont empilés dans des camions et emportés dans des endroits
inconnus (notamment en Ouganda) où ils ont été ensevelis dans des fosses
communes.
• Parfois après avoir enterré les corps dans des fosses communes, les corps sont
ensuite et après un certain temps, déterrés et brûlés ou jetés dans des fosses
communes dans des zones qualifiées "militaires" (notamment à Kisaro, préfecture
de Byumba, mais aussi ailleurs dans tout le pays).
• Les lieux d'enterrement sont bien cachés. Par exemple dans des endroits peu
accessibles de la Forêt de Nyungwe14, très souvent aussi dans des latrines des
maisons15, et cela pratiquement partout sur le territoire rwandais.
• Le FPR invitait les habitants à venir les rejoindre pour l'un ou l'autre travail ou pour
une réunion. En route ils étaient massacrés16.
• Les cadavres ont été évacués par les rivières et les lacs, mais officiellement et pour
l'extérieur, ils étaient tous qualifiés être tutsi, victimes des milices Interahamwe
hutu .
13
Beaucoup de violations sont néanmoins connues dans les milieux informées de l'ONU,
des ONG, des Organisations des Droits de l'Homme, des missionnaires et des Eglises.
14
Un employé de la Croix Rouge aurait révélé que lui et ses collègues allaient enterrer les
corps de personnes égorgées par le FPR dans la forêt de Nyungwe. Lorsque les habitants
entendaient un véhicule des Inkotanyi en liesse, ils savaient que ces derniers transportaient
des cadavres dans la forêt (témoin no 56. LIRDHO. o.c.).
15
(...) D'autres massacres ont eu lieu au petit centre de Butera, cellule Kagasa, secteur et
commune de Mugina, en préfecture de Gitarama. Les militaires du FPR y ont massacré un
nombre très élevé de personnes qu'il m'est impossible de dénombrer. Ils les ont tuées avec des
houes et les ont jetées dans des W.C. Lorsque les W.C. étaient pleins, les maisons abritant
ces W.C. étaient détruites et les traces bien cachées (...)" (témoin no 69. LIRDHO. o.c.).
16
Cela s'est passé par exemple à Gisovu (préfecture de Cyangugu) à la fin du mois
d'octobre 1994. Au moins 583 personnes y ont péri sous les balles du FPR. Les Inkotanyi ont
attaqué les camps de déplacés se trouvant respectivement au rocher de Ndaba, à Birambo, et
à Rugabano. Ils y ont tué 14 personnes. Les rescapés se sont réfugiés à Gikongoro. Le 6
novembre 1994, des Inkotanyi ont ouvert le feu sur le camp de Kaduha en préfecture de
Gikongoro (témoin no 57. LIRDHO).
• Menace des populations pour qu'elles ne témoignent pas ou qu'elles soutiennent
que se sont les milices hutu ou les FAR qui ont commis les crimes (p.ex. région Est,
Mutara préfecture Byumba).
• Organisation de prisons dans des endroits non-connus, voire dans des bâtiments
privés, des containers, etc... En outre, des camps de concentration sembleraient
exister, notamment dans le Parc de l'Akagera, interdit d'accès aux étrangers.
• Des endroits où des tueries ont eu lieu, sont déclarés "zone militaire" et interdits
d'accès aux observateurs extérieurs.
• Quand on découvre un charnier on dit que se sont des Tutsi, victimes des milices
Interahamwe.
• Faire croire que la population hutu dans son ensemble a trempé dans les massacres
des Tutsi, ce qui permet au FPR de se faire aisément pardonner pour des
"vengeances inévitables", des "dérapages" et des "actes d'auto-défense".
• Faire gonfler - jusqu'à plus de 1,5 millions17 - le nombre des tués. Ainsi on peut
intimider et accuser de "révisionnisme", ceux qui émettent des doutes sur ces
chiffres jamais vérifiés. Car ne s'ensuit-il pas logiquement que, devant un nombre si
impressionnant, et ne disposant pas de "matériel d'exécution de masse", le nombre
des massacreurs hutu devra être en relation avec le nombre des victimes avancés. La
"global isation" est ainsi devenue un thème fréquemment utilisé.
D'autres éléments convergent pour générer une véritable "complicité du silence". Ceux
oeuvrant au Rwanda dans les ONG, des églises, des organismes internationaux et des
coopérations bilatérales n'osent rien dire par peur de devoir quitter le pays et/ou d'envenimer
les relations avec le régime. De nombreux Rwandais, y compris dans des fonctions officielles,
sont au courant mais craignent les représailles à leur encontre18 ou, s'ils se trouvent Ã
l'étranger, à celle de leurs familles et amis19. Les associations rwandaises de promotion des
droits de l'homme sont paralysées, sauf lorsqu'il s'agit d'enquêter sur le génocide ou de formuler
des communiqués de soutien au pouvoir en place (le cornmuniqué fait par le CLADHO après
les "événements" de Kibeho est une illustration frappante de l'inféodation de ces associations
au régime). Enfin, certaines personnes craignent que toute dénonciation des crimes commis par
le nouveau pouvoir favorisera objectivement les responsables du génocide de 1994.
17
Chiffre avancé surtout entre juillet-décembre 1994, lorsque le nouveau gouvernement
de Kigali sollicitait l'aide internationale.
18
On le leur rappelle de temps en temps. Il en est ainsi du cas bien connu du préfet de
Butare, Pierre-Claver Rwangabo, tué d'après un rapport confidentiel du Ministère rwandais
de l'Intérieur par des éléments de l'APR. Rwangabo s'était notamment insurgé contre les
détentions arbitraires.
19
C'est le cas notamment de la famille de Nkiko Nsengimana, réfugié en Suisse: 18 membres
de sa famille ont été tués par l'APR. Nous connaissons plusieurs autres personnalités
réfugiées en Europe, qui sont au courant de nombreux faits précis, mais qui n'osent pas
s'exprimer pour cette raison.
Quelques extraits de documents illustrent ce que nous venons d'avancer :
docum. fiche
Plusieurs témoignages mentionnent que les soldats du FPR se sont
déguisés en FAR ou se sont fait passer pour des Interahamwe.
2
4
"(...) Soldados del FPR, asesinaron en la provincia de Byumba a seis
sacerdotes Éwandeses de la etnia hutu. Estos militaires que iban
disfrazados de 'Interahamwe , (milicias del MRND), fueron reconocidos
como miembros del FPR, porque hablaban en swahili y en un deficiente
kinyarwanda (...)".
84
18 "(...) Les militaires du FPR déguisés en FAR avec l'insigne du portrait de
Habyarimana sur la poitrine (...)".
74
196
"Les mêmes témoignages affirment que plusieurs corps ont été, dans
beaucoup de communes, entassés et brûlés par le FPR dans les huttes et
maisons. Les os étaient emportés et filmés pour être mis sur le compte
des massacres commis par les FAR (...)"
84
17
Des massacres à Gishamvu, Rusatira et Kigembe. Mujawamariya men-
tionne que les autorités FPR les font passer pour des victimes des milices
hutu. Cela est très fréquent et presque systématique20.
31
29
Reyntjens note le massacre de 1750 personnes à Save. L'accès au site est
d'abord interdit à la MINUAR et quelque temps après, tous les corps ont
disparu.
69
162
Les listes de Benaco parlent d'un massacre de 3.000 personnes au centre
scolaire de Kirwa où les corps ont été entassés dans l'école qui a été
ensuite incendié.
74
195
"(...) Des témoignages concordants font état de plusieurs fosses
communes en préfecture de Byumba et de Ruhengeri dans lesquelles les
soldats du FPR ont enterré plusieurs centaines de morts et au-dessus
lesquelles ils érigeaient des bivouacs et huttes pour dissimuler leurs crimes
ou brûlés dans les huttes et maisons (...)".
Amnesty International note "Amnesty International has known for
several years that the RPF closely monitored and controlled movements
of foreigners in areas under its control. Journalists and representatives of
humanitarian organizations rarely talked to Rwandese citizens under RPF
control without an RPF official being present. This ensured that before
the new government came to power on 19 July 1994 very limited
information about abuses by RPA could be gathered or made public by
independent observers (...)".
20
Même à Kibeho en mai 1994, l'APR a essayé, presque comme un reflexe de faire
disparaître des corps. Le cas de Kisaro (Byumba) est un exemple, connu de tous les
habitants de la région.
42
113 Le gouvernement de Kigali démentit la découverte d'une fosse commune
de 400 cadavres. "(...) General Guy-Claude Tousignant sagte in Kigali ein
kürzlich entdecktes Massengrab mit 400 Leichen werde von
Gerichtsmedizinern der UNO untersucht (... )".
Le HCR accusait déjà en mai 1994 le FPR de tortures et de meurtres sur
des civils à grande échelle. Beaucoup de cadavres ont été jetés dans
l'Akagera près de Kibungo. Le porte-parole du HCR, Ruper Colville
déclarait: "Ils incluent, ces raids dans des villages dont les habitants ont
été conduits dans des écoles et mis en pièces à coups de machette"21.
21
AFP AA 1234/171056 GMT May 94.
Disparition de populations
Déjà bien avant la prise de pouvoir par les FPR à Kigali le 20 juillet 1994, de nombreux
témoins ont signalé des massacres perpétrés par les troupes du FPR. Déjà en 1993, le FPR
refusait des enquêtes sur son territoire par les instances internationales des Droits de
l'Homme22. Ce n'était pas pour des raisons de "secrets militaires" mais pour cacher les
massacres et les charniers surtout dans la région de Byumba23 et le Mutara. Cette population
s'est réfugiée essentiellement vers la Tanzanie parce que c'était la région la plus proche où elle
pouvait être accueillie. Or les chiffres du camp24 donnent lieu à des inquiétudes: où se
trouvent toutes ces populations manquantes? D'après les témoignages recueillis au camp de
Benaco-Lumasi, elles ont été massacrées. Il en est de même au camp de Goma pour les
communes Tumba, Murambi, Buyoga et la région de Muyanza25 en préfectures de Byumba et
Kigali. Les témoignages à Bukavu-Goma (Zaïre) concordent avec ceux de la Tanzanie. Les
prendre comme de la pure "désinformation" n'est pas très convaincant.
22
Commission, 1993, p. 71-72; Amnesty International 1992, p. 22.
23
Des informations détaillées sur les populations massacrées par le FPR dans les
préfectures Byumba et Ruhengeri peuvent être trouvées dans -- "Le non-dit sur les massacres
au Rwanda" - Solidaire-Rwanda/Dufatanya asbl (novembre 1994); "Témoignages de
nouveaux réfugiés sur les violations des droits de l'homme perpétrées par le FPR" Ligue des
réfugiés rwandais pour les droits de l'homme (LIRDHO) Partie 1 décembre 1994 & partie II
avril 1995.
24
Chiffres du 31 août 1994 et tirées de "Solidaire Rwanda" du 19 septembre 1994.
25
"(...) Le secteur Murambi (commune de Buyoga) qui comptait 5.155 répartis dans
1.192 ménages enregistre aujourd'hui seulement 849 déplacés. D'autres habitants ont été tués,
d'autres encore sont portés disparus. Le FPR a ainsi tué 50 personnes à Rugwangara dans le
secteur Nyabisiga en commune de Buyoga. Le 1 mai le FPR a tué des centaines d'habitants
dans le secteur Cyuru en commune de Kinyami (...)" etc. docum. 44, p. 8.
Voici quelques chiffres de la population à Benaco recensée d'après la commune d'origine:
commune
population en 1991
actuellement
d'origine
sur placeà Benaco
Rusumo
120.000
114.000
Rukira
44.000
33.604
Rukara
58.000
23.000
Rutonde
40.000
5.435
Muhazi
42.000
3.156
Mugesera
40.000
4.261
Kayonza
44.600
7.388
Kigarama
61.000
20.546
Kabarondo
45.000
13.618
Birenga
72.229
27.873
Sake
38.000
2.666
Murambi
90.000
30.000
Ces chiffres montrent que la population, qui arrivait effectivement en Tanzanie, n'était
pas très nombreuse comparée à ce qu'elle était dans ses communes d'origine en 1991. On
pourrait en conclure que beaucoup n'ont pu s'enfuir à temps. Or les témoignages concordent
pour dire que ces régions sont quasiment vidées de leur population originelle. Où est-elle alors?
Les mêmes questions se posent quant aux réfugiés hutu burundais (40.000) installées dans le
Mutara.
Les tortures
A part les tortures, qu'on pourrait appeler "courantes" (coups et blessures, intimidation
et pression psychiques, viol, crevaison des yeux, émasculination, ... etc.), il y en a deux qui
méritent une attention particulière et qui ont été mentionnées par les réfugiés dans les camps
du Zaïre, et de la Tanzanie et cela dès l'entrée du FPR sur la scène. Il s'agit de tt agafuni" et de
"akandoya".
1.
L'
"agafuni"
: la victime est liée avec des cordages solides. Avec la douille d'une
houe usée, on frappe d'un coup fort et sec sur la tête de la victime. Généralement
un seul coup "bien donné" est mortel. La souffrance psychologique avant
l'exécution est très grande.
2.
L'
"akandoya"
: la victime est liée avec de solides cordes plastiques (imbarasasi)
: les bras et les mains derrière le dos, les jambes pliées en arrière et reliées avec les
bras. La victime est ensuite posée sur le ventre et forme un arc. On la laisse ainsi
jusqu'à la mort généralement par asphyxie.
Ces deux formes de torture ont été signalées en Ouganda dans les années 70 et 80 et on
admet généralement qu'elles ont été réintroduites au Rwanda par le FPR26. En effet elles
existaient dans le Rwanda ancien et n'ont plus été signalées jusqu'à l'arrivée du FPR. Certains
se demandent alors si les corps que l'on a vu flotter dans le lac Victoria n'étaient pas des
victimes du FPR. Car sur quelles bases jugeait-on l'ethnie des cadavres? et d'où venaient-ils? de
l'intérieur du Rwanda? des régions nordiques du Rwanda? de l'Ouganda transportés par le
FPR?
docum. fiche
84
43
Le document mentionne la torture dans les prisons de Kigali, des hommes
pendus vivants, abandonnés les yeux crevés, femmes éventrées. "(...) Plus
d'une dizaine ont été torturés, battus. On peut voir des plaies fraîches et
surtout des traces de fil de fer qui ont tailladé les muscles des bras (...)".
38
94
Soeur M.A. a récolté des témoignages concordants des réfugiés
38
95
provenant de l'ancienne Zone Turquoise.
35
82
Amnesty International confirme.
26
"(...) la méthode la plus connue et la plus répandue dans l'armée ougandaise, la NRA,
qui consiste à attacher les bras de la victime dans le dos, au-dessus des coudes (...); parfois
on attache également les jambes derrière le dos et on les suspend en l'air (torture dite de la
"valise" ou de "l'attaché-case"). Rapport d'Amnesty International sur l'Ouganda, 1986-1989
page 54. Cette méthode de torture était monnaie courante dans la Maison Basiima, jadis
dirigée en Ouganda par l'actuel chef militaire du FPR Paul Kagame. (La Lettre d'Information
de la Coalition Ougandaise pour la Démocratie COD. Vol. 3 no l, janvier 1993. page 9)
Kagame était à cette époque le chef du Service de Sécurité militaire ougandaise. C'est de lÃ
d'ailleurs qu'il tient son sobriquet de "Pilate" à Basiima, parce qu'il prononçait presque
toujours une sentence de mort (Crespo Sebunya in "Bangkok Post" 8 août 1994; e.a.).
72
183
Un documnt de témoignages récoltés par un intellectuel rwandais et une
religieuse canadienne à Bukavu, parle de "traitements inhumains, de tortu-
res et de mutilations, crevaison des yeux, enterrement vivant, empalement,
etc. "(...) Les militaires du FPR basés à la frontière Rwando-Zaïroise Ã
Mururu se livrent à la torture physique des gens. Cette torture se fait
notamment par le martelage des articulations et la mutilation de certaines
personnes: ablation des doigts, orteilles, oreilles et autres points sensibles
du corps. Les mutilés sont ensuite contraints de passer la nuit dans une
chambre dans laquelle est déversée de l'eau froide. Toute la nuit, ils ne
peuvent ni sortir de la chambre ni même aller faire de petits et grands
besoins. On fait subir ces traitements barbares aux gens, en vue de les
forcer à avouer qu'ils auraient fait partie de la milice 'Interahamwe' ou
d'avoir tué eux-mêmes des gens lors des massacres qui ont suivi
l'assassinat du Président Juvénal Habyarimana (...)". Le document donne
de nombreux témoignages et détails sur les types de torture utilisés par le
FPR/APR en 1994.
"(...) Un jeune homme originaire de la commune Mwendo, préfecture
Kibuye (...) a déclaré avoir été témoin oculaire d'autres formes de torture
infligée par les militaires du FPR à la population civile dans la localité de
Mururu, à la frontière rwando-zaïroise à Cyangugu. Il affirme qu'il y a des
fosses communes où lon enterre les personnes vivantes et que l'on crêve
les yeux aux gens supposés être Interahamwe, avant de les achever.
Une femme agée de 19 ans qui habitait la commune Gafunzo, préfecture
Cyangugu a été victime d'un poignardage au sein droit par l'un des 4
militaires du FPR qui l'avaient assaillie. Elle était restée à la maison en
prenant soin de son frère malade, lorsque, ses parents s'étaient enfuis vers
le Zaïre, par pirogue à la mi-Août 1994. Les assaillants en uniforme FPR
(avec bottes en plastique) se sont empressés pour aller chercher un
prétendu interahamwe qui serait rentré de l'exil et Font laissé agonisant
croyant l'avoir achevé. Elle nous a dit qu'elle a été victime de cet acte
barbare lorsqu'elle revenait de l'enterrement de 3 femmes du même
secteur".
81
223
Human Rights Watch dénonce l'emprisonnement de 38 personnes dans un
container.
On signale également des emprisonnements d'enfants, des prisons et des
camps de concentration clandestins à travers le pays (et même jusqu'en
Ouganda?).
35
81
"(...) Towards the end of May 1994 RPA soldiers were reported to have
carried out numerous arrests of Hutu who had returned to their homes in
the Mututu area from Burundi. Virtually all those arrested were subjected
to "three-piece-tying"27. In one incident a unit of about 10 soldiers and
27
In August 1994 the Rwandese Vice-President and Minister of Defence, Major Général
Paul Kagame (a former senior officer of Uganda's NRA), told Amnesty International
représentatives that "three-piece-tying" had been abolished and those found responsible
armed Tutsi civilians who had recently returned from exile are reported to
have arrested and tied up all adult men and teenage boys in Mututu. They
were first held in the compound of one Rutekeleza before being killed. (...)
These and other killings caused many people in the area to flee to
Burundi. There were claims that some of those who tried to escape were
shot as they tried to cross River Akanyaru on the border with Burundi
(...) ".
35
83 "(...) A man who had been taken away (in Rutongo with her husband)
reportedly returned and reported that those taken away, including her
husband, had been tied up, hit on the head and killed, and that their
corpses were being thrown into the river. She alleged that some women
detainees were taken away by RPA soldiers and raped : she thought they
were killed afterwards (...)".
35
76
AI mentionne également many prisoners held by the RPA have been
subjected to a particularly painful forin of tying known in Uganda as
"kandoya"28 sometimes results in permanent injury and constitues a
form of cruel, inhuman or degrading treatment, prohibited under the terms
of international human rights agreements (...)"
would be punished. However, this form of tying was reported to be still in évidence in
August with bearing wounds around the elbows caused by ropes or flex used. (docum. 35)
28
This manner of tying can be used as a method of restraint, but also be used
deliberately to inflict pain and coerce prisoners during interrogation. After protests against its
use in Uganda in 1986, Ugandas président Yoweri Museveni banned the practice by
Uganda's National Résistance Army (NRA) in 1987. Its use by NRA soldiers nevertheless
continued to be reported subsequently.
Massacres de l'élite hutu
docum. fiche
4
5
Les deux lettres concernant la mort d' Emmanuel Bahigiki semblent claires:
le FPR a assassiné suivant des listes, ce qui pourrait indiquer qu'il y avait
planification. Bahigiki n'avait aucune responsabilité dans les massacres
des Tutsi, aucune liaison avec "le régime". C'était un membre honorable et
notoire de l'opposition et de la société civile. Il a été assassiné parce qu'il
était un Hutu intellectuel, lui et toute sa famille et ceux qui s'y trouvait
chez lui (au moins 16 personnes).
"(...) Il m'a également demandé si j'avais d'autres renseignements
concernant les circonstances (de la mort) de l'assassinat de la famille
Bahigiki. En plus de ce que je vous ai écrit l'année dernière, il y a lieu
d'ajouter ce qui suit les éléments du FPR, à peu près une vingtaine, sont
venus au domicile d'Emmanuel en pénétrant par la clôture. Ils avaient une
liste sur laquelle était inscrit le nom dEmmanuel. Ils ont demandé si c'était
chez ce dernier. Le domestique a répondu: oui! Ils ont ensuite demandé où
était Emmanuel. Il a répondu qu'il était au salon. Lorsque certains
Inkotanyi (sont) étaient entrés au salon pour chercher Emmanuel, le
domestique s'est enfui en sautant la clôture. Quelques minutes après, le
domestique a entendu beaucoup de coups de feu. Ainsi, il a conclu, avec
raison, que tous ceux qui étaient à l'intérieur de la maison, ont été tous
tués. L'histoire s'est passé le 16 avril 1994 autour de 13.00 Hrs. Tout cela
m'a été raconté par le domestique, qui servait la famille Emmanuel Bahigiki
(...)".
L'élimination sélective de l'élite hutu apparaît comme une constante dans
beaucoup de témoignages. Quelques exemples :
1
CRAD a très vite publié une liste de 18 personnes hautement qualifiées
assassinées avec 160 autres, surtout à Remera-Kigali.
"Mais, ce qui n'a pas été dit, c'est que doivent être aussi identifiés et
condamnés et surtout écartés de la gestion future du pays les
commanditaires et les responsables des massacres des familles hutu parce
qu'elles étaient proches d'un quelconque parti politique ou parce qu'elles
étaient Hutu."
2
2
"Grupo Solidaridad" parle d'un génocide contre la population hutu, visant
particulièrement les intellectuels, commerçants et les familles des
militaires et donne une liste de 30 noms.
"(...) Siento decirles que las ùltimas noticias senalan el siguiente genocidio
contra la poblacion y que afecta particularmente a los intelectuales, a los
comerciantes y a las familias de los militares.
Lista exhaustiva de personas masacradas por el FPR desde que Ilego a la
ciudad de Byumba. (...) Suit la liste des personnes tuées et la
condamnation des actes de violence :
"CONDENAMOS AL FPR:
*
Por todos los muertos, mutilados y heridos por la balas y las bombas en
el curso de los numerosos ataques violentos, efectuados en la zona. Entre
la poblacion civil afectada se encuentran hombres, mujeres y ninos sin
distincion.
*
Por los desavarecidos, secuestros realizados tanto durante los ataques
como en la treguas. Las incursiones en las casas eran realizadas
frecuentemente por la noche, crando un clima de panico y terror.
*
Por las muertes y masacres de una parte de la poblacion que se vio
obligada a quedar en sus casas durante los ataques de febrero de 1993. Se
encontraron cadaveres mutilados, semienterrados en los estercoleros y en
las inmediaciones de las casas. Estas victimas fueron, en su mayoria,
ancianos indefensos.
*
Por el exodo humiliante al que han sometido al pueblo inocente y por las
condiciones infrahumanas en las que les han obligado a vivir, que han
hecho que los campos de desplazados hayan sido, en algunos momentos,
verdaderos 'campos de muerte" donde el hambre y las epidemias (malaria,
disenteria, meningitis, colera, etc.), han provocado :
- la extincion de familias enteras
- innumerables viudas y huerfanos
- ninos y joyenes sin escuela ni futuro
- ancianos abocados a la desesperacion
*
Porque ha sumido al resto del pueblo ruandès, sobre todo, a aquel que ha
acogido a los desplazados, en el hambre y la miseria. Las mejores tierras
del norte no han podido ser explotadas en estos anos de guerra. Miles de
tierras y bosques han sido arrasados para sobrevivir.
*
Por no haber respetado la zona desmilitarizada y haber sembrado el
panico entre la poblacion con atentados y muertes nunca reconocidos.
*
Por haber Provocado la ausencia de autoridad en la zona, hundiendo al
pueblo en un clima de inseguridad y desproteccion totales. Anadimos,
ademas, que, a causa de los ataques, todos los servicios fueron asaltados y
saqueados por elementos de las Fuerzas Armadas Ruandesas (FAR), y la
poblacion misma."
38
96
Soeur M.A. mentionne les assassinats d'intellectuels.
"(...) Ceux-ci accusent tout jeune Hutu qu'ils rencontrent d'avoir assassiné
les Tutsi de la région. Ces jeunes accusés sont vite exécutés ou ont les
yeux crevés (au couteau). (...) Les intellectuels sont tués sur le champ ou
enlevés pour une destination inconnue. Pendant la nuit, ils (le FPR/APR)
passent d'une famille à l'autre et tuent tout garçon Hutu qui s'y trouve. Ils
jettent les cadavres dans les WC, certains y sont jetés vivants."
64
166
Cela concorde avec le témoignage du sous-préfet de Byumba réfugié Ã
Benaço (Tanzanie), aux membres de COOPIBO. "(...) Ils visent
essentiellement les autorités, les intellectuels, les commerçants, mais
n'épargnent pas les autres (...).
exemples:
- lors de la réunion qui a eu lieu dans la commune de Kibali au
stade régional, il n'y a pas eu de survivants.
- lors des réunions de Rukomo (à Meshero à l'école primaire), des
secteurs Bisika, Kinyami dans la commune Kinyarni et du secteur
Mukarange en commune Kibali, 2/3 des participants ont été tués,
les autres ont été grièvement blessés et n'espèrent pas guérir car il
n'y a pas de médecins pour les soigner (...)".
8
210
Particulièrement pénible est l'histoire du bourgmestre de la commune Giti,
qui, aidé par un Tutsi de sa commune avait réussi à préserver la commune
de massacres ethniques. Ce bourgmestre est assassiné par le FPR et le
Tutsi est en exil à Naïrobi. Dans le document manuscrit, l'auteur annonce
la mort de toute sa famille et y ajoute une liste de 37 personnes
assassinées avec leur famille.
"(...) Cette liste qui n'est pas exhaustive m'a été confiée par quelqu'un de
ma famille qui était réfugié à Goma dans le camp M. (...) Je connais tous
ces pauvres innocents, certains ont été mes éducateurs, d'autres des amis
proches. (...) La plupart ont été enterrés à Rurama, dans la cellule
Ntaremba, secteur Nyanza, près de la propriété d'un enseignant tutsi (...)
qui a joué un rôle majeur dans lexécution de ces innocents. (...) Ces tueries
regrettables m'ont été également avoués par un Tutsi que j'ai rencontré Ã
Nairobi au Kenya au mois d'octobre dernier et qui est très respecté dans
cette conunune (...)".
A part ces témoignages, il en existe de nombreux autres qui s'accordent sur
l'intérêt particulier que le FPR portait et porte toujours aux intellectuels
hutu. Dans cette stratégie cadre également les assassinats des évêques et le
clergé hutu, d'abord
12
11
reconnus comme "regrettables erreurs".
2
4 Assassinat de 8 prêtres à Byumba ("Grupo Solidaridad").
56
139
Les prêtres réfugiés de Byumba écrivent une lettre au visiteur apostolique
Henri Hoser que "le clergé du diocèse de Byumba a été pratiquement
anéanti au point qu'il n'en reste que quatre prêtres qui ont
miraculeusement échappé à la mort".
5
126
Mais l'élimination de l'élite hutu avait commencé bien avant l'assassinat du
Président Habyarimana le 6 avril 1994. Emmanuel Bahigiki avait dit en
privé connaître au moins 100 personnes par leur nom de sa commune de
Nyamugali, assassinées par le FPR entre l'attaque du 8 février 1993 et
avril 1994. "(...) Emmanuel kent zelf minstens 100 mensen die vermoord
zijn in Nyamugali (...)".
128
Quant aux massacres dans la zone tampon de cadres communaux et de
leurs membres de familles (36 victimes) "(...) Fin 1993 on a tué 36 cadres
communaux dans la zone tampon (bourgemestres, conseillers communaux
ou des membres de leurs famille). La responsabilité du FPR, n'a jamais, Ã
ma connaissance, été mise en cause par personne. Le but était bien clair:
semer la terreur afin de garder la zone tampon comme un no-mansland
(...)"29. La MINUAR avait enquêté mais n'a pas publié de rapport.
58
141
58
142
Amnesty International l'a confirmé et y ajoute un massacre dans la com
mune de Mutura. "Dans la nuit du 1 au 18 novembre (1993) 38 personnes
parmi lesquelles figuraient des responsables locaux du MRND (...) ont été
abattues, et d'autres blessées, à la suite d'une attaque lancée par des
inconnus contre quatre communes de la préfecture de Ruhengeri, dans la
zone démilitarisée du nord du pays. Une attaque similaire de Mutura
(préfecture de Gisenyi), faisant 17 victimes, dont des femmes et des
enfants. (...) Des membres de la Mission d'Observation des Nations Unies
Ouganda-Rwanda (MONUOR) ont effectué une enquête préliminaire sur
ces massacres (...)".
31
26
Un juge disparaît pour avoir libéré des prisonniers dont l'innocence lui
semblait évidente.
84
37
On note la disparition de militants des Organisations des droits
84
38
de l'homme et de l'assassinat de l'élite hutu.
75
200
Les prêtres réfugiés à Goma affirment dans une lettre adressée au pape
Jean-Paul Il, que le FPR vise particulièrement les intellectuels hutu "(...)
jusqu'au personnes qui savent à peine lire et écrire (...)".
81
219
Human Rights Watch signale "Among the victims were eighteen members
of the family of Nkiko Nsengimana, a prominent member of civil society
and opponent of the former Rwandan government". Ceci comme exemple
qui montre l'état d'intimidation dans lequel les intellectuels ont été repous
sés. Tous craignent de témoigner et de parler par peur des représailles sur
29
Traduit du néerlandais.
leur famille30. Ainsi on peut faire un coupable de tout opposant réel ou
potentiel : on le fait taire ou on le maintient en exil.
30
Cet effet est constamment renforcé par une ambiguité créée et consciemment
entretenue : on confond les acteurs et les responsables des massacres avec tous ceux qui ont
exercé une fonction importante dans l'Administration et le monde socio-culturel voire même
religieux pendant le régime MRND.
Massacres à grande échelle
De nombreux témoins signalent des massacres dans des réunions publiques. Le FPR
convoque ou fait convoquer une population pour une réunion, généralement pour les sécuriser
ou pour faire distribuer des vivres par exemple dans les camps. En pleine milieu d'une réunion
on ouvre le feu dans la foule à l'arme automatique et on achève les survivants à coups de houe
(agafuni). Le nombre de morts de tels massacres qui reviennent dans beaucoup de témoignages,
serait de plusieurs milliers lors de certains incidents; souvent on ajoute : "personne
n"échappait". Ces violations graves sont signalées par:
docum. fiche
84
17
84
34
dans les communes Rusatira, Gishamvu et Kigembe et dans la préfecture
de Kibungo.
2
6
Le "Grupo Solidaridad" parle de 12.000 Ã 30.000 morts Ã
Nyabishongwezi. "Entre el 9 y 20de Abril de 1994, el FPR asesino entre
12.000 y 30.000 habitantes hutus en la localidad de Nyabwishongwezi,
provincia de Byumba".
26
13
Human Rights Watch le confirme, ainsi qu'Amnesty International qui
précise que "...) après les avoir invités à une réunion de pacification (...)"
ils ont été tués. A.I. y ajoute: "(...) Un rapport émanant de l'organisation
non-gouvernementale Refugees International souligne que les soldats du
FPR ont tué des civils dans les secteurs de Kigarama, Nyamugali, Gisenyi,
Nyarubuye, Rushunga et Muzaza, ainsi que tous les habitants de la
commune de Rusumo. Le rapport ajoute que des soldats du FPR ont tiré
sur des réfugiés tentant de franchir la frontière à Gicuma le 15 mai (1994).
Une vingtaine de personnes ont été tuées et un jeune garçon blessé et
emmené à l'hôpital par le UNHCR".
44
62
Le document "Le Peuple rwandais accuse...", mentionne le secteur Nsinda
dans la Commune Rutonde et Kabare dans la commune de Muhazi. "C'est
ainsi que, depuis le mois de novembre 1990, lorsque le FPR a adopté la
tactique de guérilla comme méthode de combat, nombreuses ont été les
déportations et exécutions sommaires de personne civiles qui ont été
organisées et commises dans les communes Muvumba, Kiyombe,
Mukarange, Cyumba et Kivuye de la préfecture de Byumba, ainsi que
dans la commune de Butaro de la préfecture de Ruhengeri. Les rescapés de
ces régions peuvent en témoigner à souhait.
La situation qui prévalait dans ces communes s'est ensuite étendue à toute
la régioan dite 'démilitarisée' qui était en réalité sous le contrôle du FPR.
Des exterminations massives et répétées y ont été en effet constatées et
dénoncées. Par exemple, après la signature de l'Accord de Paix d'Arusha le
4 août 1993, les actes d'assassinats et d'extermination des populations
civiles se sont multipliées et intensifiées: ce furent les cas d'assassinats
dans la sous-préfecture de Kirambo (dont les enquêtes sont toujours entre
les mains du général Dallaire, alors commandant des Forces de la
MINUAR), de Mutura, de Cyohoha-Rukeri et de Remera-Rukoma en
préfecture de Gitarama, commune de Taba (...) Dans le secteur Nsinda:
toutes les populations hutu des secteurs Nsinda (Rutonde) et Kabare
(Muhazi) ont été rassemblées près d'une mosquée sur la route asphaltée
Kigali-Rusumo et ont péri sous la mitraille (...)".
44
67
61
158
Les massacres dans la commune de Mukingi signalés par ce même
document 44 "(...) le FPR s'adonne à d"intenses massacres. Des centaines
de personnes ont été rassemblées et massacrées dans la commune Mukingi
(Gitarama), dans la ville de Butare et dans la préfecture de Kigali. (...)
Tandis que la NOVIB affirme avoir des preuves selon lesquelles le FPR a
tué de nombreuses personnes dans le Parc des Virunga les 3 et 4 août
1994. (...)" a été vérifié sur le terrain par Human Rights Watch: "(...) The
site (Mukingi) is now called Kwi cumi n'icyenda, or nineteen, in
Kinyarwanda. A number of witnesses relate that RPF forces arrived from
the direction of the hill Sarubeshi and assembled both local people and
refugees who where in neighboring camps. They explained that they
wanted to talk about transporting people to Rwabusoro in Bugesera. The
soldiers first killed a woman named Sara and a man named Bihibindi. Then
half an hour later, they opened fire on the crowd of hundreds of people
gathered in a field. Gunfire continued throughout the day. Those who
survived the hail of bullets were killed by hammers or hoes. The soldiers
killed others on June 20 and 21, when they attacked refugees who had
taken shelter in the cabaret of a man named Laurent. People were killed
without regard to age, sexe or ethnic group. Among the local Tutsi killed
was a woman identified as the daughter-in-law of a man named Gahizi.
Victims of the attack included the wife, three children and daughter-in-law
of Karenaningo and ten people of the family of Rwabigwi. (...)"
35
78
Amnesty International signale aussi des tueries dans des réunions à Kagi
tumba et Ngarama dans le préfecture de Byumba. "A.I. representatives
received numerous disturbing reports of deliberate and arbitrary killings in
April and May 1994 of unarmed civilians by units of the RPA in
northeastern Rwanda. Witnesses reported that such killings took place at
Nyabwishongwezi and Kagitumba in Byumba prefecture's Ngarama
district (commune). At both locations the killings reportedly took place at
public meetings to which local people had been summoned by the RPA.
RPA soldiers were reported by eye-witnesses to have used guns,
grenades, bayonets and hoes
to kill
thcit unarmed
victims. Accounts by the eye-witnesses portray
astriking consistency of dates and places of the killings (...).
38
93
39
104
41
109
Des tueries sur les réfugiés retournés sont mentionnées par soeur M.A.,
un rapport officiel de l'ONU et signé par le secrétaire-général Boutros
Boutros-Ghali, le porte-parole de la MINUAR et du HCR. "(...) The
former Government also provided a document that alleged the existence of
mass graves attributed to RPF elements, including 8 in Kigali. Other lists
were submitted by witnesses and parents of Hutu victims, now refugees
in Zaïre: about 300 persons were alleged to have been killed by the
Inkotanyi in Byumba prefecture. In the commune of Bwisige, it is alleged
that the following massacres were perpetrated : 30 Hutu killed in Bwisige
sector, 49 in Nyarurama sector, 52 in Kabongoya sector, 52 in Buhanga
sector, 22 in Gihuke sector, 26 in Muti sector and 25 in Karehe sector.
The former Governement has alleged that, in Kigali prefecture, RPF
elements; massacred 102 Hutu in the communes of Rutongo, Songi,
Mutwa and Rwerere from April to June 1994. (...) The Commission of
Experts has concluded that there exist substantial grounds to conclude
that mass assassinations, summary executions, breaches of international
humanitarian law and crimes against humanity were also perpetrated by
Tutsi elements against Hutu individuals ( ... ) ".
Un document particulièrement saisissant est: "Les listes de Benaco". Ce
sont des listes de noms de personnes assassinées principalement dans la
seule commune de Kigarama. Le document a été rigoureusement établi par
plusieurs personnes (manuscrit dans des écritures différentes). Chaque
témoignage suit le même schéma : nom, âge, sexe, profession,
circonstances et lieu.
Des témoignages ont été ramenés clandestinement du camp des réfugiés de
Benaco (Tanzanie), dans l'espoir à ce que le monde extérieur en prenne
connaissance. Quelqu'un l'a comparé avec "une bouteille dans la mer".
69
159
Ces listes contiennent les noms de 1.413 personnes et signalent le
massacre de 637 enfants "et beaucoup d'autres" dont les noms n'ont pas
été mentionnés Les circonstances et les moyens de la mise à mort sont
mentionnés
individuellement : "coup de hâche, fusillade".
69
162
Outre ces noms, elles dénoncent des tueries par le FPR pendant des réu-
nions publiques dans les secteurs Kabare Il et Kaberangwe dans la com-
mune de Kigarama. En plus: "au centre scolaire de Kirwa, plus de 3.000
fuyards ont péri sous le coup du FPR. Les victimes ont été entassées
dans les salles de classe et ont été brûlées par après".
64
167
Plusieurs sources concordantes décrivent le massacre dans le stade
régional de Kibali, dans la ville de Byumba. "(...) Ils visent essentiellement
les autorités, les intellectuels, les commerçants, mais n'épargnent pas
lesautres31 .
64
168
64
169
31
Voir 64/166.
64
170
Un sous-préfet de Byumba affirme que le FPR a massacré toute
l'assistancede réunions dans l'école primaire de Meshero en commune
Rukomo, dans les secteurs Bisika et Kinyami, de la commune Kinyami et
Mukarange à Kibali. Il confirme que deux tiers des participants
périssaient dans lestueries.
64
172
Il en va de même dans les camps des déplacés de guerre de Bugarura et de
Nyinawimana où le FPR a tué massivement.
"Ceux qui ont été massacrés au stade régional de Byumba ainsi que dans la
communauté des Soeurs de Notre Dame du Bon Conseil à Kageya (Ã
Yeru) secteur Mukarange ont été jetés dans la Rugezi (Nyagafunzo). (...)
Les déplacés de guerre de Kiyombe et Mukarange qui étaient dans le camp
de Bugarura et de Nyinawimana ont été massacrés ensemble dans des
réunions où ils se rendaient pour recevoir des aides qui n'existaient pas. Ils
avaient été auparavant chassés de leurs camps et n'avaient pas non plus le
droit de retourner dans leurs biens. En fait, dans l'avenir Byumba sera
habité par des gens venus d'ailleurs, car beaucoup de ceux qui l'habitaient
sont morts et les survivants sont très peu nombreux. (...)"
7
204
Un bourgmestre d'une commune de la préfecture de Kibungo signale le
massacre d'une assistance en réunion dans le secteur Gishali de la
commune Muhazi. "(...) Dans le secteur de Gishali, les rebelles ayant pris
au dépourvu Hitimana Pierre, conseiller suppléant de ce secteur, l'ont
obligé de rassembler la population pour un soi-disant meeting de
sensibilisation à Murusisiro, quartier résidentiel des agents de
Sanatorium de Gishali. Ils les ont massacré à la fusillade automatique. Le
conseiller suppléant y a succombé ainsi que Simugomwa Paul,
agriculteur-éleveur modèle de la commune. Les rescapés ont été décimés
un à un chaque fois que les rebelles venaient puiser de l'eau de Muhazi
alimentant la ville de Rwamagana (...)".
87
225
Un pasteur américain a entendu beaucoup de récits semblables pendant
ses rencontres de prière dans le camp de Benaco. "(...) 'The RPF
surrounded us and killed my wife and children, but I survived' a
middle-aged man said. (...) Many refugees at Benaco - the makeshift home
for some 300.000 mostly Hutu Rwandans - described how the Tutsi
dominated rebel forces attacked their villages and conunited atrocities.
These stories have been largely ignored by aid workers and Western
journalists, who have focused on reports of widespread killing of Tutsis
by former Hutu government soldiers and daeth squads sent out to
eliminate Tutsis and those Hutus
labeled as "anti-government"(...)"
Tous ces témoignages concordent pour dire explicitement que les massacres se
sont passés durant les réunions publiques. Mais beaucoup d'autres
mentionnent également des massacres d'une
population civile dans d'autres
circonstances et/ou sans spécifications.
Ainsi Human Rights Watch pour les communes de Nyamugali, Gisenyi,
Nyarubuye, Rushanga, Muzaza et Rusumo. En ce qui concerne cette
dernière, on note que "tous les habitants" (ont été tués).
26
13
"Un rapport émanant de Forganisation non-gouvernementale Refugees
International souligne que les soldats du FPR ont tué des civils dans les
secteurs de Kigarama, Nyamugali, Gisenyi, Nyarubuye, Rushunga et
Muzaza, ainsi que tous les habitants de la commune de Rusumo. Le
rapport ajoute que des soldats du FPR ont tiré sur des réfugiés tentant de
franchir la frontière à Gicuma le 15 mai (1994). Une vingtaine de
personnes ont été tuées et un jeune garçon blessé et emmené à l'hôpital
par le UNHCR."
31
27
31
32 On signale des cadavres à Butare, dans l'Eglise de Mbiyo, Save près de
Butare et à Kayumba à Nyamata. (...) Environ 60 personnes rentrant de la
zone Turquoise ont été exécutées au début du mois d'août (1994) à l'école
agro-vétérinaire de Butare; d'après d'autres témoins, de nombreuses
personnes ont été tuées et enterrées dans la vallée entre le groupe scolaire
de Butare et l'arboretum, zones interdites d'accès par l'APR. (...) Le 29
août (1994) une coopérante d'une ONG internationale a vu plusieurs mil-
liers de cadavres récents autour et dans une église à Mbiyo, entre Gako et
Nyamata dans le Bugesera. Suite à des informations reçues, des obser-
vateurs militaires MINUAR australiens ont effectué, au cours de la
première semaine de septembre (1994), une visite à Save (près de Butare).
Arrivé au centre, ils ont vue une cinquantaine de cadavres, couverts de
branches et de feuilles, dans un boisement communal. L'accès au boise-
ment leur a été interdit par des éléments de l'APR, qui ont argué
qu'il'agissait d'une "zone militaire". Lorsqu'ils sont retournés deux
semaines plus tard, Ies corps avaient disparu. Des membres de la
population locale affirment qu'environ 1750 personnes auraient été tuées Ã
cet endroit parb l'APR. Au milieu du mois de sèptembre (1994)
,
une
équipe de la MINUAR a dénombré une centaine de cadavres à Kayumba,
au nord de Nyamanta dans le Bugesera. (...) Un témoin tutsi affirme qu'un
grand nombre de Hutu, qualifiés d'Interahamwe, ont fait et font l'objet
d'exécutions sommaires à Sake, près de Kibungo. (...) pratique de l'APR de
refuser l'accès à des zones où des exécutions sommaires seraient
produites, sous prétexte qu'il s'agit de "zones militaires".
Il est clair que d'après nos informations, que se sont surtout les
préfectures de Byumba et de Kibungo qui ont été le plus touchées. Mais
aussi dans le région du Bugesera, la préfecture de
Butare et à Cyangugu, les tueries se sont généralisées32
32
Un haut fonctionnaire du régime actuel de Kigali a dit en privé que dans le Bugesera, "le
FPR a tué plus de gens que les Interahamwe". A la conférence des Evêques du Rwanda et du
Burundi (Kigali 21 janvier 1995), l'Administrateur l'abbé Sibomana communique: "(...)
S'agissant des tueries provoquées par le FPR, vous avez certainement entendu parler des
charniers de Mukingi, Mushubati et Tambwe. Jai moi-même pu identifier, en l'espace de deux
mois (juillet- août 1994), sur une portion d'une seule commune (Masango), 216 personnes
On signale souvent également que des soldats du FPR vont repérer la
veille
les maison des Hutu. La nuit ils reviennent pour faire
disparaître ou tuer tous les garçons et les hommes hutu "en dessous de 60
ans"
38
90
au
96
Cela se trouve notamment dans les témoignages récoltés par Soeur M.A.
parmi les réfugiés à Ntendezi en commune de Karengera, dans la commune
Gisuma en préfecture de Cyangugu, dans la ville de Kigali,
dans la commune de Kivumu en préfecture de Kibungo et en commune de
Ntyazo dans la préfecture de Gikongoro ainsi qu'à Nyanza dans la ville de
Nyabisindu. "(...) Les inkotanyi sont arrivés à Ntendezi (13-14-15/10/94)
dans les bâtiments du projet 'Forêt Nyungwe Karengera' (Ieur dépot
d'armes). Ils passent toute la journée en reconnaissance des familles qui
ont eu des enfants militaires de l'ancien régime ou celles qui ont des jeunes
Hutu. La nuit, ils passent de maison en maison et tuent tous les membres
de la famille de ces militaires et tout homme ayant moins de 60 ans. (...)
Quant aux diplômés, ils sont exécutés sur le champ et les jeunes femmes
violées. (...) A Gisumu, ils (APR) ont un camp. Les gens sont victimes
des accusations fausses des Tutsi qui se trouvaient à Nyarushishi-, alors,
tout homme valide hutu est tué. (...) A Kigali (27/9/94) on passe la journée
normale, mais la nuit les militaires inkotanyï passent d'une maison Ã
l'autre, font sortir surtout les hommes et les jeunes garçons pour une
destination inconnue. (...) A Kivumu (Kibuye) ils accusent tout jeune
Hutu qu'ils rencontrent d'avoir assassiné les Tutsi de sa (leur) région; ces
jeunes accusés sont vite exécutés ou ont les yeux crevés (au couteau). A
noter que la plupart
des tueurs ont été les premiers à s'enfuir du Rwanda
dès la mi-juillet. Ceux qui sont restés sont, en général, des gens qui n'ont
pas participé aux
massacres et ont même aidé des Tutsi à se sauver. (...) Les intellectuels
sont tués sur le champ ou enlevés pour une destination inconnue. Pendant
la nuit, ils (APR) passent d'une famille à l'autre et tuent tout garçon
Hutu
qui s'y trouve; ils jettent les cadavres dans les WC; certains y sont jetés
vivants(...)".
35
76
au
88
Aussi Amnesty International signale qu'un grand nombre d'hommes et de
garçons sont déportés ou tués de façon assez courante. "(...) In August 94
several hundred soldiers who were left at a school complex known as
Goupe scolaire in Butare 'disappeared' soon after the town fell to the
RPA at the start of July 1994. ( ... ) There were further reports of
'disappearances in July 1994 of about 600 people from a camp for the
displaced at Rango, several kilometers south of Butare. A.I.'s
représentatives were prevented from going to the valley by RPA soldiers
massacrées et environ 2.000 personnes disparues. Ces personnes ont été massacrées par les
militaires du FPR qui continuent d'ailleurs à opérer des arrestations dans notre diocèse(...)",
voir Dialogue, no 183, mai-juin 1995, p.97.
manning a roadblock on the road leading to the valley on the ground that it
was a military zone. As a result, neither the 'disappearances' nor the mass
graves could be confirmed by Amnesty International. "
83
83 ADL avait déjà publié en 1992 une liste de 790 personnes "en grande
majorité victimes des attaques des Inkotanyi" recueilli entre 1990 et 1991
par des des sources dignes de foi. "(...) Cette enquête a été faite dans le
cadre des paroisses catholiques du nord du pays : diocèses de Byumba et
de Ruhengeri (ex: Kiyombe et Muvumba), de nombreuses données
complémentaires ont été données pour chaque mort relevé. Pour d'autres
(ex: commune de Mukarenge), il y a de grandes lacunes. (...) Depuis lors,
bien que la liste des morts n'ait fait qu'augmenter, celle qui suit n'a pu être
complétée. Ceci est dû au fait que la plupart des gens de ces communes
ont dû fuir leur domicile, et qu'actuellement, vu leur dispersion dans le
divers camps de personnes déplacées, les informations risquent d'être fort
lacunaires. " La mission des droits de l'homme envoyée au Rwanda en
1993 avait elle aussi, constatée de graves violations par le FPR. Ce dernier
avait rendu difficiles les enquêtes sur terrain.
88
Les scientifiques de l'Université Nationale du Rwanda, campus Butare
(105 signatures avec noms et fonctions) adressent le 19 février 1993 un cri
d'alarnme,au pape Jean-Paul Il et à toute la communauté internationale
dénonçant "un génocide de milliers de civils innocents dans les préfectures
de Ruhengeri et de Byumba dont les estimations s'élèvent à 40.200". Suit
la répartition par commune dans les deux préfectures. "(...) Les victimes
de ces actes de cruauté, des civils hommes, femmes et enfants sont
rassemblées dans les marchés et les maisons et sont ensuite tuées à coup
de grenades et/ou de fusils automatiques. Les camps des déplacés de
guerre constituent actuellement les cibles privilégiées(...) ". Dans le même
document, comme dans d'autres, on signale l'existence de "milices tutsi":
des bandes qui tuent ou aident les soldats du FPR Ã tuer.
100
Enfin, Ã titre d'exemple nous publions une liste de 555 victimes de la
seule
commune de Mukingo (préfecture de Ruhengeri) du secteur
Rwinzovu
(cellules Rwinzovu, Gataka, Gakuku, Mikingo, Manjari 1
& 11, Reremera,
Rusambu); des secteurs Gikoro, Gataraga,
Nyabirehe, Shingiro et Busoga "(...) massacrés par les Inkotanyi (...) " La
liste a été dressé par des réfugiés dont on a noté sur fiches individuelles
leur nom, adresse actuelle, adresse précédente, description des faits
(quand et où et comment), l'identifiction des personnes (nombre des
victimes, leurs noms et profession, par qui elles ont été tuées, pourquoi),
datées et suivi de la signature. Certaines fiches comportent des annexes
quand le récit est trop long.
Expulsion des populations
Plus d'un quart de la population originaire du Rwanda a fui le territoire vers les pays
limitrophes. La souffrance de ces millions d'hommes et de femmes est connue par la
communauté internationale : famine, promiscuité, maladies, épidémies, désespoir. Moins
connu ou négligé est le fait que le FPR a chassé délibérément cette paysannerie de ses terres
dès 1991. Cette "stratégie" instaurée dès le début de la guerre et surtout pendant la guérilla,
semble donc faire partie d'un plan consciemment exécuté. La communauté internationale a
semblé l'interpréter comme un simple réflexe de panique ou une mesure de précaution de la
part des paysans hutu, voire même une conséquence "normale" d'une situation de guerre ou
encore une fuite de coupables des massacres contre les Tutsi.
docum. fiche
2
4
"Grupo Solidaridad" parle d'un "exode humiliant dès 1990". Cet exode a
connu son apogée en février 1993, quand l'attaque du FPR a chassé près
de 1.000.000 (un million) de paysans du nord du Rwanda, dont, suivant
une lettre privée, dans les camps
5
124
meurent des dizaines de personnes par jour. "FPR is verantwoordelijk
voor één mi1joen vluchtelingen. In kampenwaar, zoals bijvoorbeeld, in
Nyacyonga waar ik werk, om de 2 uur een mens begrà ven wordt. En er
zijn zo'n 15-tal kampen. Kunt ge tellen ? ledereen (IEDEREEN) die ik
tegen gekomen ben die met de Inkotanyi te maken
heeft
gehad
heeft
mensen ZIEN afslachten33 ."
64
172
D'abord par la déstabilisation, ensuite par la conquête. On ne peut se
défaire de l'impression que le FPR veut vider des régions de Hutu, pour
les
remplacer par de nouveaux arrivés tutsi. Même le HCR y voit un
"schéma indiscutable, les Hutu
64
228
dans certaines parties du pays". "(...) Ceux qui ont été massacrés au stade
régional de Byumba ainsi que dans la communauté des Soeurs de Notre
Dame du Bon Conseil à Kageya (à Yeru), secteur Mukarange ont été jetés
dans le Rugezi (Nyagafunzo). Les déplacés de guerre de Kiyombe et
Mukarangequi étaient dans le camps de Bugarura et de Nyinawimana ont
été massacrés dans des réunions où ils se rendaient pour recevoir des aides
qui n'existaient pas. (...) En fait, dans l'avenir Byumba sera habité par des
gens venus d'ailleurs, car beaucoup de ceux qui l'habitaient sont morts et
les survivants sont très peu nombreux(...).
Désespérés, les paisibles paysans qui habitaient l'Est du pays et qui ont
été entraînés par de mauvaises autorités à s'exiler tentent de revenir chez
eux. Les réfugiés tutsi revenus des pays voisins les pourchassent, les
tuent et carrément les repoussent jusqu'à la frontière du Rwanda avec le
Burundi ou avec la Tanzanie. Ces nouveaux maîtres ne cachent pas leur
comportements. Ils les justifient: "ces Hutu reviendront au Rwanda après
33
Trad.: Le FPR est responsable pour 1 million de réfugiés. Dans des camps, comme par
exemple à Nyacyonga où je travaille, on enterre toutes les 2 heures une personne. Il existe une
quinzaine de ces camps. Pouvez-vous compter? CHAQUE personne que je rencontre qui a eu
à faire avec les Inkotanyi, a VU abattre des gens.
avoir passé autant de temps que les Tutsi ont passé à l'extérieur".
D'ailleurs ils devront prouver qu'ils sont dignes d'y revenir (...)".
84
On signale aussi des massacres commis par des milices tutsi venant du
Burundi qui tuent et chassent les paysans pour en faire des réfugiés à long
terme. "(...) Les premières dates de juillet, c'est-à -dire du ler au 15 juillet
(1994), Butare a connu des tueries systématiques sur les collines, par les
soldats du FPR. Dans les communes Rusatira, Kigembe, Gishamvu, les
militaires du FPR conviaient les paysans à des réunions qu'ils pouvaient
ajourner jusqu'Ã trois ou quatre fois afin d'ameuter des foules plus grandes.
Quand la masse paraissait satisfaisante, les militaires tiraient dedans et
personne n'échappait. Dans ces communes, des charniers existent encore
en plein air. Les autorités du FPR disent que ce sont les victimes du
génocide34
(...).
74
188
Dès 1991 le FPR attaque les camps des déplacés de guerre et les
74
191
attaque avec de. mortiers. Cette pratique est perpétrée durant toute la
guerre etmême après jusqu 'au Zaïre. Pour plus de détails il faut se
reporter aux documents et fiches suivants
44
46
"Le peuple rwandais accuse"
74
188
"Le Rwanda, quel avenir ?" Ã Rwebere.
75
199
"Lettre des prêtres réfugiés à Goma" et beaucoup d'autres
Même après la défaite des FAR, les populations sont chassées.
81
216
Rapporté par Human Rights Watch en octobre 1994 pour les camps de
Rubengera, Birambo, Ndaba, Rugabano, Musango: "... fire into crowd". En
ce qui concerne le camp de Kibeho qui a été médiatisé en mai 1995,
Human Right Watch/Africa écrivait déjà en décembre 94 après avoir
mentionné la façon sauvage ("savagely") dont les gens ont été chassé des
autre camps: "In attempting to clear camps such as that at Kibeho, which
houses about 75.000 people or that at Ndago, where 45.000 have taken
refuge, they will likely encounter more substantial and organized
resistance.
Without careful planning and determined efforts to prevent violence, there
is a serious risk that large numbers o f persons will be killed or injured. "
Ils auront raison en mai 1995.
Le retour des réfugiés est incontestablement empêché par des tueries
commises par l'APR. U FPR/APR refuse des missions et les délégations
qui voudraient se rendre compte sur place.
59
135
Une discussion très vive a opposé le préfet aux deux délégués du HCR
:
Ces délégués ont expliqué le droit inaliénable des réfugiés à venir voir dans
34
Le document a été rédigé entre le 1 et le 22 septembre 1994.
leur pays avant de s'y réinstaller ("go and see yourself") : "Le HCR
ne
peut donner aucune garantie de sécurité, et le gouvernement également ne
donne pas une garantie, seulement une assurance, ce qui est très
différent", a expliqué le délégué du HCR. "Il faut que les réfugiés puissent
se forger leur propre conviction, car ils risquent leur vie". Le préfet a
catégoriquement nié ce droit : "Aucun réfugié, une fois rentré au Rwanda,
ne pourra ressortir", a-t-il déclaré, en essayant de justifier cette nouvelle
décision : "Nous ne voulons pas d'espions; nous ne voulons pas que
l'on
puisse dévoiler les armes que nous avons et les endroits où elles sont
concentrées; s'il y a des droits de l'homme, il y a d'abord le droit du pays Ã
assurer sa sécurité". Le HCR regrette cette nouvelle positionradicalisée du
gouvernement rwandais, et la considère conune un obstacle majeur qui va
freiner le rapatriement des réfugiés (...).
40
110
"(...) UNAMIR-Sprecher Jean-Guy Plante sagte in Kigali, ursprünglich
rückkehrwillige Flüchtlinge wollten wegen der Berichte über neue
Massaker nicht mehr in ihre Heimat zurück (...) ".
48
121
"(...) Das UNHCR hatte kürzlich berichtet dass sie Beweise für ein "un-
missverstândliches Muster an Tôtungen und Verfolgungen" an
Heimkehren im August und September habe. Die Regierung in Kigali hat
diese Vorwürfe bislang immer bestritten (...)".
Egalement dans le " Compte-rendu Gersony ".
46
118
Toujours concernant les massacres sur les réfugiés retournés, et cela en
des
termes clairs condamnés par l'archevêque de Bukavu, Mgr
Munzihirwa. "(...) De divers côtés, on entend des récits de représailles et
de tueries: les soldats du FPR tuent des Hutu qui rentrent. Mais quand je
demande des témoignages précis datés et signés, rien : les gens ont peur.
Mgr Munzihirwa écrit le 8.9.94: Leur détresse (des réfugiés) est grande,
alors au Rwanda, l'atmosphère n'est pas là pour faciliter leur retour. En
effet, il y a des exécutions clandestines ou sommaires parmi la population
hutu qui tente de rentrer. C'est le règne de l'arbitraire militaire. Ce fait n'est
pas nié par les autorités de Kigali qui répondent que cela est dû au manque
de structures administratives et juridiques et au manque d'encadrement
social. Ce qui permet aux militaires, seuls maîtres des lieux, de se venger
tout simplement et impunement (...)".
62
163
Une enquête par un membre de NOVIB constate que le FPR a tué 400
personnes voulant retourner chez eux. Ce document conclut : "Il a ajouté
que lors des enquêtes effectuées par les étrangers, le FPR s'arrange pour
ne pas amener dans les endroits où il a commis des meurtres en disant
qu'il n'y a pas de sécurité (...)".
81
216
Human Rights Watch/Africa communique: "(...) Three days later (on
October 15, 94) about forty RPA soldiers surrounded the 10.000 people
at the Ndaba camp and ordered them to come down from their shelters on
the hills to listen to a speech by the burgomaster. The local official told
them
they would have to leave
the camp. Some of the displaced refused to obey the order and the RPA
fired into the crowd, wounding four persons, inclu ding a three year old
child and an elderly woman. The camp population was forced to depart
immediately, leaving behind all their belongings. That night RPA soldiers
came and looted the camp and the next day they beat savagely
those
persons who tried to, return to reclaim the property left behind.
When
Human Rights Watch./Africa visited the site in late October, the shelters
had all been burned.
On October 29 RPA soldiers moved to close down the camp of 15.000
people at Rugabano. Eliel Mucoye, who had been running an orphanage at
the camp, was taken away at night in the direction of Bwakira. Two days
later he was found beaten to death. The forty-three children housedin the
orphanage fled to save their lives and ten of them remain unaccoun ted for.
When RPA soldiers closed the camp at Musange in early November, they
burned down the shelters and killed seven civilians. They wounded four
others in the effort to disperse the 13.000 or so people who had sought
protection there (...)".
Tous ces témoignages convergent pour dire que le FPR a expulsé délibéré-
ment les populations paysannes dès 1991. Il a continué à le faire même
après la reprise de la guerre en avril 1994 et lorsque leur victoire militaire
était assurée à Ruhengeri et Gisenyi. Cela semble bel et bien faire partie
d'une stratégie et d'un plan préétabli.
L'ONU devant ces violations
Le mandat des casques bleues des Nations Unies n'a pas été modifié à temps pour lui
permettre d'intervenir à partir du 6 avril 1994. L'ONU a préféré réduire considérablement leur
effectif au lieu de les renforcer. Cet abandon a ébranlé la confiance des populations. Les
enquêtes en cours manquent de transparence et ne prennent pas en compte tous les acteurs de
cette guerre.
Pourtant les Nations Unies sont appelées à jouer un rÔle plus important encore dans
l'avenir et devront prouver leur capacité dans la gestion des conflits de cette nature qui se
multiplient dans le monde. Les résultats ne sont actuellement pas très brillants. C'est pourquoi,
elles devraient évaluer le travail accompli et en tirer les conclusions qui s'imposent en vue
d'améliorer leur efficacité et de gagner la confiance de la population.
docum. fiche
39
103
Le rapport au Conseil de Sécurité des Nations Unies, signé par le secré
taire-général Boutros Boutros-Ghali, ne consacre que 3 petites
paragraphes aux crimes du FPR, contre 40 paragraphes aux massacres
dans la zone rwandaise non encore conquise par le FPR. Pourtant l'ONU
étant sur place disposait de témoignage et d'informations importantes. Le
fait qu'ils n'ont pas eu l'autorisation d'enquêter a été tout de même critiqué
dans ce rapport.
60
144
Le 28 juillet 1994, une délégation du Parlement Européen rencontre le
général Robert Dallaire de la MINUAR. Celui-ci donne la version pour la
fuite des réfugiés : "(...) contraints de fuir par les Interahamwe et la Garde
présidentielle". A ce même moment d'autres instances, notamment
l'archevêque de Bukavu Mgr Christophe Munzihirwa et l'évêque de
Ruhengeri à Goma Mgr Phocas Nikwigize dénoncent déjà en termes très
clairs les massacres perpétrés par le FPR.
41
109
Le porte-parole de la MINUAR Jean-Guy Plante et le général
40
110
Guy-Claude Tousignant dénoncent les massacres ainsi que le HCR (fin
septembre 1994). "(...) Ein Sprecher des UNO-Flüchtingshillfswerks
UNHCR sagte im Nachbarland Tansania, inuner mehr eintreffende
ruandische Flüchtlinge berichteten von Angriffen in ihrer Heimat.
Angeblich gebe es in Ruanda ein von der Regier-ungsarmee bewachtes
Lager, in derri Hutu-Mânner getôtet würden. Bereits am Freitag (23
September 1994) hatte das UNHCR der Regierungsarmee vorgeworfen, in
den vergangenen beiden Monaten aus Rache meh-rere tausend Menschen
umgebracht zu haben. Ruandas Präsident Pasteur Bizimungu wies die
Anschuldigungen des UNO zurück (...)"
41
115
Mais le porte-parole de l'ONU Pierre Mehu dit "être étonné (...) et ne rien
savoir".
Un vrai conflit éclate quand Robert Gersony chargé d'examiner les
conditions de retour des réfugiés par le UNHCR, constate pendant son
enquête que le FPR a massacré "au moins 30.000 personnes...".
41
115
L'ONU démentit, le HCR tient à ses déclarations et le
47
119
secrétaire-général Boutros Boutros-Ghali tranche en déclarant
49
120
un "black-out" sur l'information. Ainsi le compte-rendu, dit
68
181
"Gersony" ne sera pas publié et nulle part disponible. Ce compte-rendu
de Gersony, avalisé par le Haut Commissariat aux réfugiés, accuse
nommément les forces du Front Patriotique rwandais d'avoir procédé, ces
quatre derniers mois, Ã des massacres en masse. Le bilan se chiffre en
dizaines de milliers de victimes. Depuis des semaines, des informations
accablantes se multiplient, faisant état d'exécutions sommaires ou de
découvertes de charniers (...) ".
231
De plusieurs instances rwandaises, on accuse la MINUAR de ne pas avoir
voulu publier les résultats des enquêtes sur les massacres de 36 cadres
communaux en zone tampon en 1993, massacres qui sont communément
attribués aù FPR.
72
187
L'auteur du document se demande avec d'autres : "mais où se trouve la
MINUAR". Soeur J.M. constate "l'absence de la MINUAR", la
discrétion et la "prudence" des Organisations des droits de l'homme quand
il s'agit de dénoncer ces crimes contre la population hutu. "Nous nous
étonnons que les observateurs ne font aucun effort pour dénoncer les
violations flagrantes des droits fondamentaux de l'homme dans ce pays
(...)".
"(...) Nous sommes très choqués de voir que toutes les personnes qui
mènent des enquêtes sur les massacres commis par le FPR le font très
timidement et que les condamnations sont faites du bout des lèvres (...)
Le 31 mai 1994, le secrétaire-général des NU, Boutros Boutros-Ghali
reconnaîtra que les NU ont échoué dans leur mission de paix au Rwanda.
"(...) nous sommes tous responsables. C'est une honte !" Après on
n'arrivera plus à constituer une nouvelle MINUAR Il. Le Rwanda est
laissé à lui-même et aux commentaires des média.
Conclusions
Il faut rappeler ce que nous avons dit dans l'introduction. Le rapport présenté ici ne
constitue pas une enquête sur les violations des droits de la personne commises par le
FPR/APR. Nous n'avons rien fait d'autre que de présenter un échantillon réduit des indications,
les unes plus précises que les autres, les unes plus fiables que les autres, d'un certain nombre
de crimes commis par la partie victorieuse au Rwanda. Si les chiffres précis font souvent
défaut, il semble bien que le FPR/APR a tué au moins des dizaines de milliers de Rwandais, et
cela dans le plus grand silence et à labri du regard d'observateurs étrangers.
Les types de violations graves des droits de l'homme par le FPR/APR sont:
1.
L'
expulsion
consciente et planifiée de toute une population de ses terres, ainsi
que l'empêchement actif et conscient du retour des réfugiés.
2.
L'
élimination planifiée d'une partie de l'élite
hutu et de l'empêchement de
cette élite de retourner de son exil par une terreur soutenue.
3.
L'
élimination physique
de personnes sur base ethnique:
- soit par des mitraillades dans des réunions publiques convoquées à cet
effet;
- soit en tuant des hommes et jeunes gens pendant la nuit dans des maisons
repérées la veille.
4.
Maintenir la population sous une
terreur continue
en faisant disparaître de
nombreuses personnes.
5.
Les actes de
vengeance
par des soldats individuels du FPR/APR (le régime de
Kigali les présente comme des "bavures") ne représentent qu'une partie des
massacres. D'autres font plutôt penser à un plan préconçu.
6.
Tout ceci est exécuté avec une
grande cruauté.
Des formes de
torture
reviennent régulièrement et certains portent nettement l'étiquette "inkotanyi".
7.
Le gouvernement à Kigali nie ou minimalise et
empêche les enquêtes
sérieuses
.
8.
La communauté internationale n'est pas innocente dans tout ce drame du peuple
Rwandais. Elle se rend coupable de
conspiration du silence.
Ces violations des droits de la personne devront être qualifiées. De prime abord, il s'agit
de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, peut-être même d'actes de génocide. Ces
crimes n'ont pas été médiatisés, souvent niés et de toute façon sous-estimés. Alors que des
accusations sérieuses ont été formulées à l'encontre du FPR/APR dès avant la reprise de la
guerre en avril 1994, aucune enquête sérieuse et impartiale n'a été menée. Le cas du "Rapport
Gersony" est exemplaire. Les constatations d'un consultant qui avait fait ses preuves ailleurs
ont été simplement étouffées, au lieu de les vérifier, préciser, voire corriger. D'autres
révélations ont subi le même sort.
Il faut maintenant briser cette "complicité du silence" et établir de façon fiable si, oui ou
non, et dans quelle mesure le FPR/APR s'est rendu coupable de crimes graves. La découverte
de la vérité n'a pas qu'un intérêt historique, puisqu'elle permettrait de mieux juger la situation
actuelle et de prévoir celle qui pourrait se présenter à l'avenir. Si ce rapport très incomplet aux
ambitions limitées et par ailleurs réalisé rapidement entre mille autres occupations, pouvait
contribuer à faire procéder à ces enquêtes, les auteurs s'estimeraient amplement gratifiés.
Sources
35
[des extraits de ces documents sont publiés dans la seconde partie de ce rapport]
2
(Lettre à ) "Imo. Sr. D. Butros Gali, Secretario General de la ONU". Madrid 30 de mayo
de 1994. par Grupo "Solidaridad v Avuda Humanitaria a Rwanda". Madrid.
4
Deux lettres concernant la mort de Bahigiki (manuscrites) d'un membre de sa famille à un
ami. 31.10.1994 & 28.02.1995. (noms de l'auteur et destinaires sont connus). Kigali.
5
Lettre d'un expatrié européen à sa famille (manuscrit) 17.03.1993. (nom de
l'auteur connu). Kigali.
7.
"Massacres du FPR dans les communes de l'Est du pays". Un bourgmestre
témoigne. sans date. (nom connu).
8.
"Liste des personnes massacrées par le FPR dans la commune Giti, préfecture
Byumba". (manuscrit) sans date & anonyme.
12 Deux pages concernant l'assassinat de 3 évêques à Kabgayi et la situation du clergé
rwandais. sans date par abbé Twagiramungu Bernardin.
17
Fax concernant l'assassinat des 3 évêques à Kabgayi. 1 juillet 1994 (noms connus). Kigali.
26
"Communiqué Immédiat. 6 juin 1994". Human Riphts Watch/Africa.
31
"Sujets d'inquiétude au Rwanda en octobre 1994". 3 november 1994. Filip
Reyntjens.
35
"Rwanda, reports of killings and abductions by the Rwandese Patriotic Army,
April-August 1994". 20 october 1994. Amnesty International.
38
"Témoignages de réfugiés hutu arrivés à Cahi-Bukavu entre le 16 et le 20 octobre 1994".
receuillis le 18.10.1994. par Soeur M.A. (nom connu). Bukavu.
39 "Letter dated 1 october 1994 from the secretary-general adressedto the president of the
security council". 4 october 1994. New-York.
40
"UNO in Rwanda unterbricht Rücksiedlung der Fluchtlinge" (extrait de
presse).
"UNO untersucht Vorwürfe gegen Tutsis in Rwanda".
Suddeutsche Zeitung N' 226. 30
september 1994.
41
Immer mehr Tutsi-Racheakte" (extrait de presse). Suddeutsche Zeitunp, no 222. 26
september 1994.
35
Chaque source est précédée par le numéro donné au document cité dans la présente
étude.
42
"Viele Ruander fliehen zum zweiten Mal nach Zaïre" (extrait de presse). Frankfurter
Rundschau N' 222. 23 september 1994. "UN berichten von neuen Massakern" 24
september 1994. "UN-Organisationen streiten über Mordvorwürfe" 26 september 1994.
44
"Le Peuple rwandais accuse" le 21 septembre 1994. par Ch. Nkurunziza.
46
Lettre de Philippe de Dorlodot. 20 september 1994. Bukavu.
48
"Unruhen in Flüchtlingslagern" (extrait de presse. Frankfurter Rundschau. no 228. 30
september 1994.
49
"L'ONU a suspendu l'opération de retour des réfugiés". (extrait de presse). Le Monde. 30
september 1994.
56
"Contribution à la question du repatriement et de la réconciliation". lettre des prêtres du
Rwanda, réfugiés à Buhima-Goma au Révérend Père Hoser Visiteur Apostolique aw-
R.Wanda. 3 september 1994. Goma.
58
"Bulletin d'Information" no 168/93. Amnesty International. 15 décembre 1993.
59
Fax de Caritas-Goma. 9 september 1994. Goma.
61
"The Afterinath of Genocide in Rwanda". Human RiRhts Watch/Africa. september 1994.
62
"Rapport de visite des blessés par le FPR, hospitalisés à lHopital Bugusa-Jomba et
Rwanguba. Commission composée de Régine Van der Syp. NOVIB; Anselme
Nzabonimpa, collectif des ONG-Goma; Ferdinand Bangamwabo, SIDI; Tchungu
Knyamba Jerry, ABIBA. 11 août 1994.
63
"Personnes et familles entières tuées par les Inkotanyi (FPR) les journées du 7, 8, 9 et 10
avril 1994". (manuscrit, sans date, anonyme).
64
"Témoignages des ressortissants de Byumba qui ont assisté aux tueries du Front
Patriotique Rwandais dans la Préfecture de Byumba". (copie d'un document manuscrit,
sans date, anonyme).
65
"Les massacres par le FPR üuin-juillet-aoput). Liste : Ruhumuliza Benjamin". sans date.
69
"Liste manuscrite de personnes assassinées par le FPR, principalement dans la Commune
de Kigarama". Fait par plusieurs personnes à Benaco (Tanzania). Sans date.
68
"Des milliers de Hutu massacrés au Rwanda" (extrait de presse). Libération. 1 & 2 octobre
1994.
72
"Les Rwandais continuent toujours à fuir les massacres". Uzziel Twagilimana. Collectif
des ONG et Soeur Jacqueline Martin. 24.11. 1994.
74
"Rwanda, quel avenir" (brochure). GEAPO. Sud-Kivu. Zaïre. Septembre 1994.
75
"Lettre des prêtres des diocèses du Rwanda, réfugiés à Goma (Zaïre) adressée au très Saint
Père, le Pape Jean-Paul II". 14 signatures. 2 août 1994.
81
"Rwanda, a new catastrophe ?" Human Rights Watch/Africa. december 1994.
82
"Rwanda, achtergronden van een Tragedie". Serge A. Desouter, François Nzabahimana et
"een Vlaams ontwikkelingshelper". ACT. Brussel 1993.
83
"Rapport sur les Droits de l'Homme au Rwanda. sept 1991 - sept 1992. La
Tolérance". ADL. Décembre 1992. Kigali.
84
"Rapport de visite", effectué au Rwanda du 1.9.1994 au 22.9.94 par Monique
Mujawamariya.
85
"Le Rwanda ou l'Urgence politique". Rapport de Mission. François Nzabahimana.
CRAD. 29 Août 1994. "Liste des prêtres, religieux, reliieuses et laïcs consacrés, tués au
Rwanda". Dialogue no 177. Août-Sept. 1994. Bruxelles.
86
"Droits de l'Homme sans Frontières". 6e année no 5. 1994.
87
"Despite the horrors, refugees maintain spiritual life". News Network International -
News Service. August 17, 1994.
88
"Dénonciation du Genocide perpetré par le FPR au Rwanda". Université natioale du
Rwanda, Butare. 5 pages de signatures, noms et fonctions. 19 février 1993. Butare.
89
"Un rescapé des massacres de l'armée du FPR témoigne". Collectif des ONG rwandaises Ã
Goma. 0. 11. 1994. Goma.
90
"Les Nations veulent-elles se servir de l'Afrique des lacs?" Christophe Munzihirwa,
archevêque de Bukavu. 3 août 1994. Bukavu.
91
"Rwanda, nécessité absolue de postposer le départ des troupes françaises de la zone de
sécurité". Lettre au président de la République française. Munzihirwa Christophe,
archevêque de Bukavu.
92 "Protestation". Lettre à Mr le Gouverneur de la Région au délégué du HCR à Bukavu. de
Mgr Munzihirwa Chr. Archevêque de Bukavu. 23 août 1994. Bukavu.
93
"Compte-rendu de la Mission du Parlement Européen au Rwanda. 27-31 juillet 1994".
Documents de scéance du Parlement Européen. 23 août 1994.
94
"Liste des prètres, religieux, religieuses et laïcs consacrés, tués au Rwanda". Dialogue N'
177. Août-Sept. 1994. Bruxelles.
100 "Liste de ceux qui ont été massacrés par les Inkotanyi dans la commune de Mukingo
(Ruhengeri)" manuscrit. Communiqué par APDA et des réfugiés au nord-Kivu (Kibumba).
Abréviations
ADL
Association rwandaise pour la défense des droits de la personne et
des
libertés publiques
AFP
Agence France Presse
AI
Amnesty International
APDA
Association pour la promotion et la défense de la démocratie en
Afrique.
APR
Armée patriotique rwandaise (RPA)
asbl
association sans but lucratif
COD
Coalition ougandaise pour la démocratie
COOPIBO
ONG belge (flamande)
docum.
document
e. a.
et autres
etc.
et cetera
DS
De Standaard
FAR
Forces armées rwandaises
FPR
Front patriotique rwandais (RPF)
GMT
Greenwich Mean Time
HCR
Haut commissariat pour les réfugiés
inkotanyi
nom rwandais pour le FPR
interahamwe
milice du MRND
LIRDHO
Ligue des réfugiés rwandais pour les droits de l'homme
Mgr
Moinseigneur
MINUAR
Mission des nations unies d'assistance au Rwanda (UNAMIR)
MNRD
Mouvement révolutionnaire national pour le développement,
après
mars 1991: Mouvement révolutionnaire national pour la
démocratie
no
numéro
NOVIB
ONG néerlandaise de volontaires et de coopération
NRA
National Resistance Army
NU
Nations Unies (UN)
O.C.
opere citato (oeuvre citée)
ONG
Organisation non-gouvernementale
ONU
Organisation des nations unies
p.ex.
par exemple
pg
page(s)
RPA
Rwandese Patriotic Army (APR)
RPF
Rwandese Patriotic Front (FPR)
RUCA
Rijksuniversitair centrum Antwerpen
trad.
traduction
UFSIA
Universitaire Faculteiten Sint Ignatius Antwerpen
UN
United Nations (NU)
UNAMIR
United nations assistance mission for Rwanda (MINUAR)
UNHCR
United nations high commission for refugees
Vol.
volume
éy 14
Index
Akagera
11, 14
Gisovu
11
Akanyaru
18
Gisuma
29
Bahigiki
18, 19, 22, 39
Gisumu
29
Bangamwabo
40
Gitarama
24
Basiima
16
Giti
21
Benaco
13, 14, 21, 26, 27, 41
Goma
2 , 23, 32, 40, 41
Bihibindi
25
Habyarimana
12, 17,22
Birambo
11, 32
Hitimana
27
Birenga
15
Hoser
22,40
Bisika
21,26
Jean-PaullI
23, 30,41
Bizimungu
36
Jomba
40
Boutros Boutros-Ghali
25, 35, 36, 39
Kabare
24,26
Bugarura .
26, 27, 31
Kabarondo
15
Bugesera
25, 28
Kaberangwe
26
Bugusa-Jomba
40
Kabgayi
39
Buhanga
25
Kabongoya
25
Buhima-Goma
40
Kaduha
11
Bukavu
6, 7 16, 33, 35
Kagame
16, 17
Burundi
15, 32
Kageya
27, 31
Busoga
30
Kagitumba
25
Butare
12,28-30, 32
Karehe
25
Butaro
24
Karenaningo
25
Buyoga
14
Karengera
29
Bwisige
25
Kayonza
15
Byumba . 6, 10-14, 21, 22, 24-28, 30, 31, 40
Kayumba
28
Cahi-Bukavu
39
Kibali
21,26
Colville
14
Kibeho
13,32
Cyangugu
11,28,29
Kibumba
42
Cyohoha-Rukeri
24
Kibungo
23,27-29
Cyuangugu
17
Kibungo
14
Cyumba
24
Kibuye
17,29
Cyuru
14
Kigali
14, 16, 19, 25, 28, 29
Dallaire
24, 35
Kigali-Rusumo
24
de Dorlodot
40
Kigarama
15, 24, 26, 28
Desouter
41
Kigembe
13, 23, 32
Gahizi
25
Kinyami
14,21, 26
Gako
28
Kirambo
24
Gakuku
30
Kirwa,
26
Gataka
30
Kisaro
10, 13
Gataraga
30
Kivumu
29
Gersony
9, 33,36
Kivuye
24
Gicuma
24,28
Kiyombe
24, 27, 30, 31
Gihuke
25
Lac Victoria
16
Gikongoro
11,29
Luinas
14
Gikoro
30
Manjari
30
Gisenyi
22, 24, 27, 28
Martin
41
Gishali
27
Masango
28
Gishamvu
13, 23, 32
Mbiyo
28
Mehu
36
Nyamata
28
Meshero
21, 26
Nyamugali
22, 24, 27
Mikingo
30
Nyanza
21,29
Mucoye
34
Nyarubuye
24,27,28
Mugesera
15
Nyarurama
25
Muhazi
15, 24,27
Nyarushishi
29
Muhire
6
Nyinawimana
26, 31
Mujawarnariya
13, 41
Nyungwe
10
Mukarange
21, 24, 26, 27, 31
Nzabahimana
41
Mukarenge
30
Nzabonimpa
40
Mukingi
24,28
Plante
33, 35
Mukingo
30,42
Rango
29
Munzihirwa
33, 35, 41
Remera
19
Murambi
14, 15
Remera-Rukoma
24
Mururu
16, 17
Reremera
30
Murusisiro
27
Reyntjens
13, 39
Musange
34
Rubengera
32
Musango
32
Rugabano
11, 32, 34
Museveni
18
Rugezi
27, 31
Mushubati
28
Rugwangara
14
Mutara
11, 14, 15
Ruhengeri
13, 14, 24, 30, 35,42
Muti
25
Ruhumuliza
40
Mutura
22, 24
Rukara
15
Mututu
17
Rukira
15
Mutwa
25
Rukomo
21,26
Muvumba
24,30
Rusainbu
30
Muyanza
14
Rusatira
13, 23, 32
Muzaza
24, 27, 28
Rushanga
27
Mwendo
17
Rushunga
24,28
Nairobi
21
Rusumo
15, 24, 27, 28
Ndaba
11, 32,34
Rutekeleza
18
Ndago
32
Rutonde
15,24
Ngarama
25
Rutongo
18, 25
Nikwigize
35
Rwabigwi
25
Nkiko Nsengùnana
23
Rwabusoro
25
Nkurunziza
40
Rwamagana
27
Nord-Kivu
42
Rwangabo
12
Nsengimana
12
Rwanguba
40
Nsengiyumva
21
Rwebere
32
Nsinda
24
Rwerere
25
Ntaremba
21
Rwinzovu
30
Ntendezi
29
Sake
15
Ntyazo
29
Sarubeshi
25
Nyabirehe
30
Save
13, 28
Nyabishongwezi
23
Sebunya
16
Nyabisiga
14
Shingiro
30
Nyabisindu
29
Sibomana
28
Nyabwishongwezi
25
Sirnugomwa
27
Nyaconga
31
Songi
25
Nyacyonga
31
Taba
24
Nyagafunzo
27, 31
Tanzanie
15,26
Tchungu Knyamba
40
Tousignant
13, 35
Tumba
14
Twagilimana
41
Twagiramungu
39
Uganda
9, 10, 16
Van der Syp
40
Yeru
27, 31
Zaïre
15, 32
Zone tampon
22, 36
Zone Turquoise
16
Deuxieme partie
ANNEXES
Contenu
[Des extraits de ces textes sont publiés dans la seconde partie de ce travail]
2
(Lettre à ) "Imo. Sr. D. Butros Gali, Secretario General de la ONU". Madrid 30 de mayo
de 1994. par Grupo "Solidaridad y Aygd Humanitaria a Rwanda". Madrid.
4
Deux lettres concernant la mort de Bahigiki (manuscrites) d'un membre de sa famille à un
ami. 31.10.1994 & 28.02.1995. (noms de l'auteur et destinaires sont connus). Kigali.
5
Lettre d'un ex-patrié européen à sa famille (manuscrit) 17.03.1993. (nom de
l'auteur connu). Kigali.
7
"Massacres du FPR dans les communes de l'Est du pays". Un bourgmestre
témoigne. sans date. (nom connu).
8
"Liste des personnes massacrées par le FPR dans la commune Giti, préfecture
Byumba". (manuscrit) sans date & anonyme.
26
"Communiqué immédiat" 6 juin 1994. Human Rights Watch.
35
"Rwanda, reports -,of killings and abductions by the Rwandese Patriotic Army,
April-August 194". 20 october 1994. Amnesly International.
38
"Témoignages de réfugiés hutu arrivés à Cahi-Bukavu entre le 16 et le 20 octobre 1994".
receuillis le 18.10.1994. par Soeur M.A. (nom connu). Bukavu.
61
"The Aftermath of Genocide in Rwanda". Human RiLyhts Watch/Africa. september
1994.
62
"Rapport de visite des blessés par le FPR, hospitalis.és à l'Hopital Bugusa-Jomba et
Rwanguba. Commission composée de Régine Van der Syp. NOVIB; Anselme
Nzabonimpa, Collectif des ONG-Goma; Ferdinand Bangamwabo, SIDI; Tchungu
Knyamba Jerry, ABIBA. 11 août 1994.
63
"Personnes et familles entières tuées par les Inkotanyi (FPR) les journées du 7, 8, 9 et 10
avril 1994". (manuscrit, sans date, anonyme).
64
"Témoignages des ressortissants de Byumba qui ont assisté aux tueries du Front
Patriotique Rwandais dans la Préfecture de Byumba". (copie d'un document manuscrit,
sans date, anonyme).
65
"Les massacres par le FPR (juin-juillet-août). Liste : Ruhumuliza Benjamin". sans date.
69 "Liste manuscrite de personnes assassinées par le FPR, principalement dans la Commune
de Kigarama". Fait par plusieurs personnes à Benaco (Tanzania). Sans date.
72
"Les Rwandais continuent toujours à fuir les massacres". Uzziel Twagilimana. Collectif
des ONG et Soeur Jacqueiine Martin. 24.11. 1994.
81
"Rwanda, a new catastrophe ?" Human Rights Watch./Africa. december 1994.
83
"Rapport sur les Droits de l'Homme au Rwanda. sept 1991 - sept 1992. La Tolérance".
ADL. Décembre 1992. Kigali.
84
"Rapport de Visite", effectué au Rwanda du 1.9.1994 au 22.9.94 par Monique
Mujawamariya.
85
"Le Rwanda ou l'Urgence politique". Rapport de Mission. François Nzabahimana.
CRAD. 29 Août 1994.
88 "Denonciation du Genecide perpetré par le FPR au Rwanda". Université natioale du
Rwanda, Butare. 5 pages de signatures, noms et fonctions. 19 février 1993. Butare.
100 "Liste de ceux qui ont été massacrés par les Inkotanyi dans la commune de Mukingo
(Ruhengeri)" manuscrit. Communiqué par APDA et des réfugiés au nord-Kivu (Kibumba).