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CULTURE

Mise à jour : 01 février 18:36

Vente aux enchères exceptionnelle et controversée d'objets de culte samedi en Normandie

01 février 18:36 - ALENÇON (AFP) - Une vente aux enchères exceptionnelle d'objets d'art sacré du culte catholique se tient samedi à Alençon, avec des pièces rares tels qu'un grand Christ en ivoire au grand dam de l'évêque du diocèse de l'Orne qui dénonce la dispersion du patrimoine religieux français.
Vente aux enchères exceptionnelle et controversée d'objets de culte samedi en Normandie

Un Christ en une seule pièce d'ivoire datant du 17e siècle, le 1er février 2008 à Alençon

AFP - Jean-Francois Monier

"Cette vente est exceptionnelle car nous avons 260 lots sur une vente uniquement consacrée à l'art sacré du culte catholique, avec des objets d'une grande qualité", souligne Me Patrice Biget, commissaire-priseur à Alençon.

Parmi ces objets, un Christ en ivoire du XVIIe siècle de 76 cm de haut, finement sculpté en un seul morceau, proposé entre 8.000 et 10.000 euros, ou un ciboire en vermeil orné d'améthystes fabriqué en 1926 pour la communauté du Mont-Saint-Michel -dispersée pendant la guerre- mis à prix entre 2.000 et 3.000 euros.

D'autres objets, tels que des calices, des ornements des XVIIIe et XIXe siècles, des Vierges à l'enfant en bois sculpté, des crucifix, des seaux à eau bénite anciens ou un chandelier d'autel à 9 lumières en bronze doré du XIXe sont également destinés à être dispersés.

Ces objets proviennent essentiellement de communautés religieuses d'Eure-et-Loir et de Haute-Normandie, ainsi que d'un collectionneur du sud de la France qui vend l'ensemble de sa collection, explique le commissaire-priseur.

Vente aux enchères exceptionnelle et controversée d'objets de culte samedi en Normandie

Un collectionneur regarde à la loupe les décors du 19ème siècle sur un calice en vermeil, le 1er février 2008 à Alençon

AFP - Jean-Francois Monier

"J'ai déjà beaucoup de contacts avec des collectionneurs, des séminaristes, des églises catholiques ou des musées de France, mais aussi de Suisse, d'Italie, du Luxembourg, de Belgique et des Etats-Unis", souligne Me Biget, pour qui il y a "un renouveau d'intérêt pour ce genre d'objets".

Cette vente est en revanche déplorée par Mgr Jean-Claude Boulanger, évêque de Sées, siège du diocèse de l'Orne, qui juge "regrettable que notre patrimoine religieux, parce que des congrégations ferment leurs églises ou leurs chapelles, parte dans des ventes comme celle-ci".

"Beaucoup de catholiques sont choqués de voir que des objets religieux sont vendus de la sorte", estime le prélat pour qui ces communautés religieuses devraient donner, et non vendre, ces objets à des musées d'art religieux notamment.

"Les soeurs, de moins en moins nombreuses et de plus en plus âgées, ne veulent pas donner leurs objets. Elles ont besoin d'argent. Et puis, les musées ne veulent pas de tout", rétorque Patrice Biget.

"Le respect que l'on doit à ce genre d'objets est justement de les vendre dans de bonnes conditions et non pas sous le manteau lors de brocantes", ajoute le commissaire-priseur qui espère totaliser 150.000 euros lors de cette vente.

© 2008 AFP
AFP
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