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Le «Vampire» est prêt à mordre Sécurité renforcée pour éviter un nouveau «coup du Sirocco»

PADOAN,BERNARD

Page 20

Samedi 6 mars 1999

Le «Vampire» est prêt à mordre

Walibi met la touche finale aux nouvelles attractions, en espérant que l'été 99 soit plus clément qu'en 98.

La pluie des premiers jours de mars a beau avoir détrempé le sol autour de lui, le «Vampire», attraction phare de la saison 1999 de Walibi, n'en est pas moins solidement planté sur ses pieds. D'autant plus solidement qu'il a fallu aller chercher sous plus de 12 mètres de terre humide (la Dyle n'est qu'à quelques pas) la roche sur laquelle ancrer ses 149 piliers (dont les plus hauts s'élèvent à 32 mètres). Il a fallu aller chercher la foreuse à pieu utilisée à Waremme pour le chantier du TGV, et dont il n'existe qu'un exemplaire en Belgique, explique Laurent Kolenberg, assistant du directeur d'exploitation de Walibi Wavre. Mais du parking, on ne voit que lui , se réjouit-il.

Et de fait, il a tout pour être vu. Ses 800 mètres de rail rouge serpentent à bonne hauteur. Dans quelques semaines, il ne faudra que 59 secondes à 20 intrépides pour les parcourir. Particularité de ce «coaster», dont il n'existe qu'un autre exemplaire, au parc Walibi Flevo (Hollande): on n'y est pas assis dans un train, mais suspendu à ce qui ressemble un peu à un télésiège. Son parcours évoque le vol d'une chauve-souris , précise Laurent Kolenberg. D'où son nom de «Vampire».

Après une saison 1998 en faible progression pour cause de météo en demi-teinte, le nouvel actionnaire de Walibi, l'américain Premier Parks, a encore mis le paquet à Wavre: un investissement de 420 millions de francs (10,41 millions d'euros), dont plus de la moitié pour le seul «Vampire». Deux autres nouvelles attractions, un «Bateau viking» et une «Coccinelle», plutôt destinées aux petits accompagnés de leurs parents, complètent la nouvelle offre du parc. Le «Vampire», lui, s'adresse en priorité à un public adolescent, avide de sensations.

Et des sensations, les futurs «vampirisés» en auront. Après avoir grimpé jusqu'à 32 mètres donc, il s'élanceront pour un parcours affichant une pointe de vitesse à plus de 80 km/h et une poussée (très brève) de 4 G. Cela reste très doux, assure-t-on chez Walibi. Mais les petits coeurs s'abstiendront. D'autant , avoue Laurent Kolenberg, que l'attraction a été conçue pour que les gens aient l'impression qu'il peuvent heurter à tout moment un pilier. Ce qui n'arrivera évidemment pas.

Pour l'heure, une quarantaine d'ouvriers s'affairent à terminer l'ouvrage, conçu, fabriqué et livré en pièces détachées par une société hollandaise spécialisée, mais montée par deux sociétés belges. Un montage effectué au millimètre près. Pendant le coulage des blocs de béton autour des piliers, deux stations de géomètre vérifiaient en permanence le bon déroulement de l'opération, poursuit-il. Le montage est quasiment fini. Mi-mars, nous allons commencer les tests. Des problèmes pour recruter les volontaires? En fait, nous utilisons des gabarits, des pièces en métal qui simulent l'espace maximal occupé par un grand homme étendant bras et jambes. Ils vont tourner pendant deux semaines pour s'assurer que tout est OK. Ce qui sera le cas, se persuade Laurent Kolenberg. Sinon, on doit tout recommencer...

BERNARD PADOAN

Sécurité renforcée pour éviter un nouveau «coup du Sirocco »

Les images ont fait le tour du monde. Fin août 97, le Sirocco, l'une des attractions les plus spectaculaires de Walibi, s'arrête en plein milieu d'un looping. Les passagers se retrouvent coincés, la tête en bas. Il faudra plus d'une heure et demie aux pompiers pour les libérer. Et si la plupart d'entre eux en ont été quittes pour une grosse frayeur, l'«incident-impossible-mais-qui-a-quand-même-eu-lieu» a malgré tout eu des conséquences positives.

Avec notre nouvel actionnaire, nous sommes en train de nous adapter aux normes de sécurité américaines, qui sont encore plus sévères. Et nous avons travaillé avec les pompiers pour revoir les procédures d'intervention , explique Laurent Kolenberg, de Walibi. Daniel De Zutter, capitaine des pompiers de Wavre, confirme: Nous avons eu des contacts accrus avec Walibi, depuis cet incident, pour leur expliquer nos préoccupations. Tout le monde est persuadé d'avoir un système infaillible. Or je suis bien placé pour savoir que cela n'existe pas, puisque nous intervenons justement quand les systèmes «infaillibles» ont eu une faille. L'influence des pompiers reste toutefois limitée. Nous émettons des prescriptions au moment du permis de bâtir , poursuit Daniel De Zutter. Mais c'est surtout au niveau de l'accès que notre influence peut être la plus forte.

Chez les pompiers, l'incident «Sirocco» est bien entendu clos. Il n'y a pas plus de risques à Walibi que dans un autre parc d'attractions , confirme Daniel De Zutter. Mais l'homme qui se souvient de la surprise, en a tiré des leçons. L'intervention a été longue parce que nous n'avons pas voulu prendre de risques. Il a aussi fallu pas mal de temps pour que les personnes compétentes arrivent sur place. Et c'est vrai que si on avait été préparé, on aurait pu agir plus vite. En France existent des «groupes de recherche et d'intervention en milieu périlleux», composés de personnes qui ont une excellente compétence technique et sont rapidement mobilisables. Nous essayons de mettre des structures semblables sur pied en Brabant wallon, mais cela demande beaucoup d'investissement en temps et en personnel. Mais quoi qu'il arrive, ce type d'opérations restera toujours très délicat.

B. P.