A propos de G. Hess Skandrani

Je me rappelle avoir lu un texte de je ne sais plus qui admettant que pas une ligne de G. Skandrani n’était antisémite.

Il y a donc une forme d’ostracisme à son égard alors qu’on ne peut pas lui reprocher le contenu de ses textes. Ce qu’on lui reproche ce sont ses "amitiés ou ses associations". Elle est coupable par association, comme dans "associations de malfaiteurs" ce qui ne devrait pas être acceptable dans l’univers du combat politique. On peut toujours lui demander de s’expliquer sur ses liaisons dangereuses, mais il n’est pas acceptable de la traiter comme si elle était quelqu’un d’autre - Sfar, ou Shamir alors qu’elle est et demeure G. Skandrani. Les gens ne sont pas des collectifs et les traiter en collectif, ce n’est pas vraiment sain.

Ensuite, on ne condamne pas quelqu’un, on ne condamne pas un texte sans l’avoir lu, et ni l’État, ni les experts anti-négationniste n’ont à "prévenir" la lecture de certains textes, sous prétexte d’un risque de contamination. Cela revient à revendiquer pour soi une capacité de jugement et à la refuser aux autres. Bref, à se considérer comme un esprit supérieur chargé de protéger les brebis qui risquent de s’égarer.

Je n’approuve pas le contenu des thèses de Shamir, mais ce que dit Shamir n’est pas pire que ce que nous entendons tous les jours à la radio ou à la télé (notamment les délires sur les musulmans, le judéo-christianisme, l’occidentalisme). Il faut admettre - réellement et définitivement - que toute politique visant à "épurer" ou à "homogénéiser" une société en se fondant sur un mythe - religieux, racial ou ethnique ou de supériorité culturelle (ex. concept d’Occident) débouche fatalement sur la volonté de transfert des populations, de ségrégation, d’expulsion, et si c’est impossible, comme c’est le cas en Israel, qui préfère évidemmen l’expulsion, d’extermination, à petit feu ou à coups de bombes. Aborder constamment le nazisme comme un phénomène totalement exceptionnel n’a rien apporté de bon. Cela n’a pas empêché d’autres exterminations : il serait d’ailleurs juste de se demander s’il est vraiment si important qu’une extermination soit le produit d’une haine raciale plutôt que d’une haine fondée sur des critères moins "strictement" raciaux envers un groupe entier (hommes, femmes enfants et descendants).

Shamir pourrit le débat, certes, mais pas plus que d’autres. Mais seuls Shamir et quelques autres sont considérés comme de la vermine, mais pas nos médiatiques mainstream admirateurs des politiques et des méthodes impériales, des plus manipulatrices aux plus exterminatrices.

Par ailleurs, si la loi Gayssot était abolie, comme je le souhaite personnellement, ces gens-là se tairont probablement du jour au lendemain sur le nazisme.

Je ne parle pas bien sûr des admirateurs d’Hitler que l’on trouve chez Stormfront, chez Le Pen ou ailleurs, qui sont peu nombreux mais plus ou moins indestructibles, car s’ils admirent Hitler c’est parce qu’ils ont besoin de l’idée de pureté raciale ou ethnique et leur haine ne concerne pas que les juifs.

Pour G. Skandrani j’aimerais que les associations militantes prennent leur courage à deux mains et lui manifestent un soutien plus franc. Les gens de la LDJ sont dangereux et le deviendront encore plus si on ne réagit pas. Skandrani pourrait être tuée que les médias ne battront pas un cil.

Les intellectuels négationnistes isolés n’ont jamais tué personne, même si ce qu’ils disent est insupportable.

Dans le cas de militants de la LDJ ou d’autres milices parallèles ou services secrets, on ne peut pas en dire autant.

Il serait bien que G. Skandrani fasse circuler sa plainte et son certificat médical dans tous les sites susceptibles de diffuser la nouvelle. Il ne s’agit pas juste de G. Skandrani, mais de faire savoir que l’État protège les actes criminels d’une milice parallèle. En France, normalement on n’autorise pas encore les assassinats ciblés.

C’est beaucoup plus important que de se focaliser sur les écrits de gens marginaux comme Shamir.

J’en profite pour signaler qu’un bouquin écrit par un juif gaulliste, Jean Robin, est paru. Il a pour titre Judéomanie (Éditions Tatamis). Il analyse les exemples de favoritisme outrancier des médias à l’égard des organisations communautaires juives et la réaction au quart de tour de nos médiatiques à leur moindre pleurnicherie. Son livre a été refusé par 20 éditeurs. En dehors d’une citation de Herzl (Le sionisme a besoin de l’antisémitisme), il ne fait aucune allusion au sionisme alors que ce favoritisme, et l’exaspération et l’hostilité envers les juifs est principalement liée à la propagande incessante et aux intimidations des sionistes, ainsi qu’au soutien clair des médias de masse à Israel.

Les sionistes font évidemment exprès d’empêcher les juifs et les non-juifs de faire la distinction entre juif et sioniste. Robin doit le savoir, bien sûr, mais il a décidé de se concentrer sur les médias et d’éluder la discussion sur les raisons de cette volonté d’influencer les médias. Un dernier point : les "jeunes" Français d’origine arabe disent souvent "les juifs" lorsqu’ils parlent d’Israel (ou du racisme antiarabe). "Nous", nous faisons la distinction. Toutefois, ce n’est pas simple car, si bien des gens des grands partis ou des intellectuels français ont des sympathies déclarées pour le sionisme, les juifs sionistes sont nettement les plus combattifs. Ils sont également souvent en première ligne pour propager la thèse du choc des civilisations. Les Français non-juifs sont présents mais plus en retrait et beaucoup semblent apprécier que ce soit les juifs sionistes qui jouent aux croisés pro-occidental, ce qui est évidemment très ironique puisque ces mêmes juifs sionistes ne peuvent pas renier complètement ce qu’ils ont écrit sur les racines occidentales de l’antisémitime : il faut qu’ils tripatouillent leur propre théorie.

Bref, je pense que beaucoup de médiatiques sont assez contents de laisser les juifs sionistes occuper le terrain et patauger sur le choc des civilisations, ce qui crée cette perception à la fois juste et fausse parmi les jeunes d’origine arabe que les juifs sont tous sionistes. (Il faudrait aussi qu’on concède plus facilement que les juifs sont harcelés de propagande et majoritairement sionistes, avec des nuances).