CERN
faq
Guide du
LHC
-*/"$
(SBO4BTTP
/PSUI"SFB
-*/"$
*POT
&BTU"SFB
5*
5*
55
55
$5'
55
55
55
Fo
"-*$&
"5-"4
-)$C
$.4
$/(4
OFVUSJOPT
OFVUSPOT
Q
Q
414
*40-%&
#0045&3
"%
-&*3
O5P'
-)$
14
Le présent guide expose, sous forme de
questions-réponses, un ensemble de faits et de chiffres
relatifs au Grand collisionneur de hadrons (LHC).
Les questions sont regroupées en rubriques, et les
réponses sont souvent en deux parties, la seconde
étant plus détaillée. NB : le terme « interaction » est
synonyme de « collision » lorsquâon parle de collisions
de particules dans lâaccĂ©lĂ©rateur.
Ce guide est constamment mis Ă jour, veuillez consulter
la derniĂšre version en ligne Ă lâadresse :
http://multimedia-gallery.web.cern.ch/multimedia-
gallery/Brochures.aspx
i
Sommaire
faq
Guide du
LHC
Quelques notions de physique 1
Le LHC en général
15
La machine
27
Les détecteurs
37
Lâenvironnement
49
Le LHC en 10 faits
remarquables
55
Annexe 1
56
Annexe 2
57
Puissances de dix
Les puissances de dix sont couramment utilisées en physique et en
informatique. Câest un moyen pratique dâabrĂ©ger les nombres trĂšs
grands ou trĂšs petits.
Puissances
de dix
Nombre
Symbole
10
â12
10
â9
10
â6
10
â3
10
â2
10
â1
10
0
10
1
10
2
10
3
10
6
10
9
10
12
10
15
0.000000000001
0.000000001
0.000001
0.001
0.01
0.1
1
10
100
1000
1 000 000
1 000 000 000
1 000 000 000 000
1 000 000 000 000 000
p (pico)
n (nano)
m
(micro)
m (milli)
k (kilo)
M (mega)
G (giga)
T (tera)
P (peta)
1
Quelques notions
de physique
Puissances de dix
Les puissances de dix sont couramment utilisées en physique et en
informatique. Câest un moyen pratique dâabrĂ©ger les nombres trĂšs
grands ou trĂšs petits.
Puissances
de dix
Nombre
Symbole
10
â12
10
â9
10
â6
10
â3
10
â2
10
â1
10
0
10
1
10
2
10
3
10
6
10
9
10
12
10
15
0.000000000001
0.000000001
0.000001
0.001
0.01
0.1
1
10
100
1000
1 000 000
1 000 000 000
1 000 000 000 000
1 000 000 000 000 000
p (pico)
n (nano)
m
(micro)
m (milli)
k (kilo)
M (mega)
G (giga)
T (tera)
P (peta)
faq
Guide du
LHC
2
Ă lâintĂ©rieur de lâatome
La physique des particules Ă©tudie les composantes les plus minus-
cules de la nature. Elle sâintĂ©resse Ă lâinfiniment petit, aux Ă©lĂ©-
ments fondamentaux, mais Ă©galement Ă lâinfiniment lointain dans le
temps, câest-Ă -dire quelques instants seulement aprĂšs le Big Bang.
Voici quelques exemples de dimensions auxquelles ont affaire les
physiciens des particules.
Atome : 10
-10
m
Noyau : 10
-14
m
Quarks : < 10
-19
m
Si les protons et les neutrons
avaient un diamĂštre de
10 cm, les quarks et les Ă©lec-
trons mesureraient moins
de 0,1 mm et un atome en-
tier ferait environ 10 km de
diamĂštre. Un atome est cons-
titué à plus de 99,99 % de
vide.
UnitĂ©s dâĂ©nergie en physique
En physique, il existe beaucoup dâunitĂ©s de mesure de lâĂ©nergie, tel-
les que les joules, les calories et les kilowattheures, qui sâemploient
chacune dans des contextes différents. Ces trois unités sont liées
par des facteurs de conversion, mais seul le joule fait partie du
SystĂšme international dâunitĂ©s (SI). En physique des particules,
lâunitĂ© dâĂ©nergie la plus frĂ©quemment utilisĂ©e est lâĂ©lectronvolt (eV)
et ses dérivés, les keV (10
3
eV), MeV (10
6
eV), GeV (10
9
eV) et Tev
(10
12
eV). LâĂ©lectronvolt est une unitĂ© commode car les quantitĂ©s
dâĂ©nergie Ă©tudiĂ©es par les physiciens des particules sont trĂšs pe-
tites. Dans le cas du LHC par exemple, lâĂ©nergie totale dĂ©gagĂ©e par
une collision est de 14 TeV, ce qui en fait lâaccĂ©lĂ©rateur de parti-
cules le plus puissant du monde. Pourtant, si lâon convertit cette
quantité en joules, on obtient :
14 x 10
12
x 1.602 x 10
â19
= 22.4 x 10
â7
joules.
Il sâagit dâune trĂšs petite quantitĂ© dâĂ©nergie si on la compare, par
exemple, Ă lâĂ©nergie dĂ©gagĂ©e par la chute dâune hauteur de 1 m dâun
objet pesant 1 kg, Ă savoir : 9,8 joules = 6,1 x 10
19
Ă©lectronvolts.
La dĂ©finition de lâĂ©lectronvolt dĂ©coule dâun calcul sim-
ple : un électron accéléré par une différence de potentiel de
1 volt a une quantitĂ© dâĂ©nergie discrĂšte, E = qV joules, oĂč q
reprĂ©sente la charge de lâĂ©lectron en coulombs et V la dif-
fĂ©rence de potentiel en volts. DâoĂč 1 eV = (1.602 x 10
â19
C)
x (1 V) = 1.602 x 10
â19
J.
Atome
Ălectron
Noyau
u
u
d
Molécule
Proton
Quarks
MatiĂšre
Nucléon
Guide du
LHC
3
UnitĂ©s dâĂ©nergie en physique
En physique, il existe beaucoup dâunitĂ©s de mesure de lâĂ©nergie, tel-
les que les joules, les calories et les kilowattheures, qui sâemploient
chacune dans des contextes différents. Ces trois unités sont liées
par des facteurs de conversion, mais seul le joule fait partie du
SystĂšme international dâunitĂ©s (SI). En physique des particules,
lâunitĂ© dâĂ©nergie la plus frĂ©quemment utilisĂ©e est lâĂ©lectronvolt (eV)
et ses dérivés, les keV (10
3
eV), MeV (10
6
eV), GeV (10
9
eV) et Tev
(10
12
eV). LâĂ©lectronvolt est une unitĂ© commode car les quantitĂ©s
dâĂ©nergie Ă©tudiĂ©es par les physiciens des particules sont trĂšs pe-
tites. Dans le cas du LHC par exemple, lâĂ©nergie totale dĂ©gagĂ©e par
une collision est de 14 TeV, ce qui en fait lâaccĂ©lĂ©rateur de parti-
cules le plus puissant du monde. Pourtant, si lâon convertit cette
quantité en joules, on obtient :
14 x 10
12
x 1.602 x 10
â19
= 22.4 x 10
â7
joules.
Il sâagit dâune trĂšs petite quantitĂ© dâĂ©nergie si on la compare, par
exemple, Ă lâĂ©nergie dĂ©gagĂ©e par la chute dâune hauteur de 1 m dâun
objet pesant 1 kg, Ă savoir : 9,8 joules = 6,1 x 10
19
Ă©lectronvolts.
La dĂ©finition de lâĂ©lectronvolt dĂ©coule dâun calcul sim-
ple : un électron accéléré par une différence de potentiel de
1 volt a une quantitĂ© dâĂ©nergie discrĂšte, E = qV joules, oĂč q
reprĂ©sente la charge de lâĂ©lectron en coulombs et V la dif-
fĂ©rence de potentiel en volts. DâoĂč 1 eV = (1.602 x 10
â19
C)
x (1 V) = 1.602 x 10
â19
J.
Guide du
LHC
4
Ănergie et vitesse dâune particule
Aucune particule ne peut se dĂ©placer Ă une vitesse supĂ©rieure Ă
celle de la lumiĂšre dans le vide. En revanche, lâĂ©nergie que peut
atteindre une particule est illimitée. Or, dans les accélérateurs de
haute Ă©nergie, les particules circulent normalement Ă une vitesse
trĂšs proche de celle de la lumiĂšre. Dans ces conditions, lorsque la
quantitĂ© dâĂ©nergie sâaccroĂźt, la vitesse augmente trĂšs peu. Dans le
LHC par exemple, les particules se déplacent à 0,999997828 fois la
vitesse de la lumiĂšre au moment de lâinjection (Ă©nergie = 450 GeV)
et Ă 0,999999991 fois la vitesse de la lumiĂšre Ă Ă©nergie maximale
(Ă©nergie = 7000 GeV). Câest pourquoi, en physique des particules, on
ne se rĂ©fĂšre gĂ©nĂ©ralement pas Ă la vitesse, mais plutĂŽt Ă lâĂ©nergie
dâune particule.
Le rapport newtonien classique entre vitesse et énergie ciné-
tique (E
c
= (1/2)mv
2
) ne fonctionne que pour des vitesses
largement inférieures à celles de la lumiÚre. Pour les particules
se déplaçant à une vitesse proche de celle de la lumiÚre, il con-
vient dâutiliser lâĂ©quation de la relativitĂ© restreinte dâEinstein :
E
c
= (
gÂ
â 1)mc
2
oĂč c reprĂ©sente la vitesse de la lumiĂšre, m la
masse des particules au repos et oĂč
g
est lié à la vitesse par
lâĂ©quation
g
= 1/
â
(1 â
b
2
);
b
=
v
/c
E
4 mc
2
3 mc
2
2 mc
2
mc
2
0,2 c
0,4 c
0,6 c
0,8 c
c
vitesse v
E = mc
2
Ă©nergie
cinétique
Ă©nergie
au
repos
E =
G
mc
2
Ă©ner
gie
RĂ©f: http://www.phys.unsw.edu.au/einsteinlight/jw/module5_equations.htm
Ănergie cinĂ©tique dâun
proton (K)
Vitesse (%c)
Accélérateur
50 MeV
1.4 GeV
25 GeV
450 GeV
7 TeV
31.4
91.6
99.93
99.9998
99.9999991
Linac 2
Booster PS
PS
SPS
LHC
Relation entre lâĂ©nergie cinĂ©tique et la vitesse dâun proton dans les
accélérateurs du CERN. La masse au repos du proton est 0.938 GeV/c
2
Ănergie et masse
Ănergie et masse sont deux aspects dâun mĂȘme phĂ©nomĂšne.
ConformĂ©ment Ă la cĂ©lĂšbre Ă©quation dâEinstein (E = mc
2
), la masse
peut se transformer en Ă©nergie et inversement. Dans le LHC,
une telle transformation se produit lors de chaque collision. En
outre, en raison de cette Ă©quivalence, masse et Ă©nergie peuvent
ĂȘtre mesurĂ©es avec les mĂȘmes unitĂ©s. Ă lâĂ©chelle de la physique
des particules, il sâagit de lâĂ©lectronvolt et de ses multiples (voir
« UnitĂ©s dâĂ©nergie en physique »).
Guide du
LHC
5
Ănergie cinĂ©tique dâun
proton (K)
Vitesse (%c)
Accélérateur
50 MeV
1.4 GeV
25 GeV
450 GeV
7 TeV
31.4
91.6
99.93
99.9998
99.9999991
Linac 2
Booster PS
PS
SPS
LHC
Relation entre lâĂ©nergie cinĂ©tique et la vitesse dâun proton dans les
accélérateurs du CERN. La masse au repos du proton est 0.938 GeV/c
2
Ănergie et masse
Ănergie et masse sont deux aspects dâun mĂȘme phĂ©nomĂšne.
ConformĂ©ment Ă la cĂ©lĂšbre Ă©quation dâEinstein (E = mc
2
), la masse
peut se transformer en Ă©nergie et inversement. Dans le LHC,
une telle transformation se produit lors de chaque collision. En
outre, en raison de cette Ă©quivalence, masse et Ă©nergie peuvent
ĂȘtre mesurĂ©es avec les mĂȘmes unitĂ©s. Ă lâĂ©chelle de la physique
des particules, il sâagit de lâĂ©lectronvolt et de ses multiples (voir
« UnitĂ©s dâĂ©nergie en physique »).
Guide du
LHC
6
Le modĂšle standard
Le modÚle standard est un ensemble de théories intégrant toutes
les connaissances actuelles sur les particules et les forces fonda-
mentales. Selon ce modÚle, étayé par les résultats de nombreuses
expériences, les quarks sont les constituants de base de la matiÚre
et les forces agissent par lâintermĂ©diaire de particules porteuses
circulant entre les particules de matiĂšre. Les forces se distinguent
également par des intensités différentes. Les illustrations suivantes
résument les points principaux du modÚle standard.
Bien quâil sâagisse dâune thĂ©orie trĂšs performante, le modĂšle stan-
dard sâavĂšre incapable dâexpliquer certains phĂ©nomĂšnes observĂ©s
rĂ©cemment, tels que la matiĂšre noire et lâabsence dâantimatiĂšre
dans lâUnivers (voir page 22).
Guide du
LHC
7
Ălectron
Un des composants de
lâatome, avec le nuclĂ©on.
Neutrino-Ălectron
Particule sans charge
Ă©lectrique et avec une trĂšs
petite masse. Des milliards de
ces particules traversent votre
corps Ă chaque seconde.
Muon
TrĂšs proche de lâĂ©lectron,
mais plus lourd ;
il a une durée de vie de
2 millioniĂšmes de secondes.
Neutrino-Mu
CrĂ©Ă© en mĂȘme temps que
les muons quand certaines
particules se désintÚgrent.
Tau
Encore plus lourd ;
il est légÚrement
instable.
Il a été découvert en 1975.
Neutrino-Tau
DĂ©couvert en
2000.
Up
Sa charge Ă©lectrique est
+ 2/3
e
; les protons
en contiennent deux, les
neutrons en contiennent un.
Down
Il a une charge Ă©lectrique
de -1/3
e
; les protons en
contiennent un, les
neutrons en contiennent deux.
Charmé
Un proche du « Up »,
mais plus lourd.
DĂ©couvert en 1974.
Ătrange
Un proche du « Down »,
mais plus lourd.
Top
Encore plus lourd ;
découvert en 1995.
Beauté
Encore plus lourd ;
mesurer les quarks
beauté est un test
important de la théorie
Ă©lectro-faible.
LEPTONS
QUARKS
Co
m
po
sa
nt
s d
e
la
m
atiĂšr
e
Co
m
po
sa
nt
s d
e
la
m
atiĂšr
e
Guide du
LHC
8
Ressentie par les quarks
Portée par les gluons
Ressentie par les quarks et
les leptons chargés
Portée par les photons
PhénomÚnes
associés
FORCE FORTE
FORCE ĂLECTROMAGNĂTIQUE
u
u
d
PhénomÚnes
associés
La force forte lie
entre eux les quarks,
qui constituent ainsi
des protons et des
neutrons (et dâautres
particules).
Câest aussi elle qui lie les protons
et les neutrons dans le noyau, en
surmontant lâĂ©norme rĂ©pulsion
Ă©lectrique qui sâexerce entre les
protons.
La force Ă©lectro-
magnétique lie les
Ă©lectrons au noyau,
Ă lâintĂ©rieur de
lâatome, permet aux
atomes de former
des molécules,
et est Ă lâorigine
des propriétés des
solides, des liquides
et des gaz.
Gluons
Photons
Guide du
LHC
9
PhénomÚnes
associés
La gravité fait tomber
les pommes des
arbres. Câest une force
dâattraction. Ă lâĂ©chelle
astronomique, elle fait
tenir la matiĂšre dans
les planĂštes et les
Ă©toiles, et rassemble
les Ă©toiles pour former
des galaxies.
PhénomÚnes
associés
La force faible est
celle qui suscite
la radioactivité
naturelle, par
exemple celle
quâon trouve dans
la Terre. Câest
Ressentie par les quarks
et les leptons
Portée par les bosons
W et Z
FORCE FAIBLE
FORCE GRAVITATIONELLE
Ressentie par toutes les
particules possédant une
masse
Portée par les gluons
Graviton
aussi un facteur essentiel des
réactions nucléaires dans les
centres des Ă©toiles telles que
le Soleil, oĂč lâhydrogĂšne est
converti en hélium.
Bosons
Guide du
LHC
10
Retour au Big Bang
La densitĂ© dâĂ©nergie et la tempĂ©rature produites lors des collisions
dans le LHC recréent des conditions similaires à celles qui existaient
quelques instants aprĂšs le Big Bang. Ainsi, les physiciens espĂšrent
dĂ©couvrir les secrets de lâĂ©volution de lâUnivers.
Guide du
LHC
11
Guide du
LHC
12
Le complexe dâaccĂ©lĂ©rateurs du CERN
Ce complexe est formĂ© dâune succession dâaccĂ©lĂ©rateurs dâĂ©nergies
toujours croissantes. Chacun injecte un faisceau dans la machine
suivante, qui prend le relais pour porter ce faisceau Ă une Ă©nergie
encore plus Ă©levĂ©e, et ainsi de suite. Dans le LHC â le dernier Ă©lĂ©ment
de la chaĂźne â chaque faisceau de particules est accĂ©lĂ©rĂ© jusquâĂ
lâĂ©nergie record de 7 TeV. De plus, la plupart des autres machines de
la chaĂźne sont dotĂ©es de leur propre hall dâexpĂ©rimentation, dans
lequel les faisceaux sont utilisĂ©s pour des expĂ©riences rĂ©alisĂ©es Ă
des Ă©nergies plus basses.
Voici la brĂšve histoire dâun proton accĂ©lĂ©rĂ© par le complexe
dâaccĂ©lĂ©rateurs du CERN :
}
Des atomes dâhydrogĂšne sont extraits dâune bouteille
dâhydrogĂšne ordinaire. On obtient des protons en arrachant Ă
des atomes dâhydrogĂšne leur Ă©lectron en orbite.
}
Les protons passent du Linac2 dans lâinjecteur du Synchrotron
Ă protons (PS Booster, PSB) Ă une Ă©nergie de 50 MeV.
Le PSB les accélÚre à 1,4 GeV. Le faisceau est ensuite injecté
dans le Synchrotron Ă protons (PS), oĂč son Ă©nergie est portĂ©e Ă
25 GeV. Puis les protons sont envoyés dans le Supersynchrotron
Ă protons (SPS), oĂč ils sont accĂ©lĂ©rĂ©s Ă 450 GeV. Enfin, ils sont
transfĂ©rĂ©s dans le LHC (dans le sens des aiguilles dâune montre
et inversement, avec un temps de remplissage de 4 min 20 s par
anneau), oĂč ils sont accĂ©lĂ©rĂ©s pendant 20 minutes pour ĂȘtre
portĂ©s Ă lâĂ©nergie nominale de 7 TeV. En conditions dâexploitation
normales, les faisceaux circulent pendant plusieurs heures dans
les tubes du LHC.
Les protons arrivent dans le LHC sous forme de paquets, qui
sont préparés dans les machines plus petites. Pour un schéma
détaillé du remplissage, des champs magnétiques et des courants
de particules dans la chaĂźne dâaccĂ©lĂ©rateurs, voir les annexes 1
et 2.
Guide du
LHC
13
Le complexe dâaccĂ©lĂ©rateurs accĂ©lĂšre, non seulement les protons,
mais aussi les ions plomb.
Les ions plomb sont produits Ă partir dâun Ă©chantillon de plomb
dâune extrĂȘme puretĂ© chauffĂ© Ă une tempĂ©rature dâenviron
500°C. Les ions ainsi produits portent des charges trÚs variables,
avec un maximum aux environs de Pb
29+
. Ces ions sont sélec-
tionnés puis accélérés à une énergie de 4,2 MeV/u (énergie par
nuclĂ©on), avant de passer au travers dâune feuille de carbone qui
les « épluche » et les transforme pour la plupart en Pb
54+
. Une
fois accumulés, les ions Pb
54+
sont accélérés à 72 MeV/u dans
le LEIR (Anneau dâions de basse Ă©nergie), puis transfĂ©rĂ©s dans
le PS. Celui-ci accélÚre le faisceau pour le porter à 5,9 GeV/u et
lâenvoie dans le SPS, aprĂšs lui avoir fait traverser une seconde
feuille qui lâ« Ă©pluche » totalement, produisant des Pb
82+
. Le
SPS porte le faisceau Ă 177 GeV/u, puis lâinjecte dans le LHC, qui
lâaccĂ©lĂšre Ă 2,76 TeV/u.
LINAC 2
Gran Sasso
North Area
LINAC 3
Ions
East Area
TI2
TI8
TT41
TT40
CTF3
TT2
TT10
TT60
eâ
ALICE
ATLAS
LHCb
CMS
CNGS
neutrinos
neutrons
p
p
SPS
ISOLDE
BOOSTER
AD
LEIR
n-ToF
LHC
PS
50 MeV
1.4 GeV
25 GeV
450 GeV
7 TeV
Guide du
LHC
Que
signifie « LHC »?
LHC signifie Grand collisionneur de hadrons (Large Hadron Collider) :
grand en raison de ses dimensions (environ 27 km de circonférence),
collisionneur parce quâil permet Ă deux faisceaux de particules se
dĂ©plaçant en sens opposĂ© dâentrer en collision en quatre points de
la circonfĂ©rence de la machine, et de hadrons parce quâil accĂ©lĂšre
des protons ou des ions, câest-Ă -dire des hadrons.
Les hadrons (du grec « adros », qui signifie « épais ») sont
des particules composées de quarks. Les protons et les neutrons,
qui constituent les noyaux des atomes, appartiennent Ă cette
famille. Ă lâinverse, les leptons sont des particules qui ne sont
pas formées de quarks. Les électrons et les muons, par exemple,
sont des leptons (du grec « leptos », qui signifie « mince »).
15
Que
signifie « LHC »?
LHC signifie Grand collisionneur de hadrons (Large Hadron Collider) :
grand en raison de ses dimensions (environ 27 km de circonférence),
collisionneur parce quâil permet Ă deux faisceaux de particules se
dĂ©plaçant en sens opposĂ© dâentrer en collision en quatre points de
la circonfĂ©rence de la machine, et de hadrons parce quâil accĂ©lĂšre
des protons ou des ions, câest-Ă -dire des hadrons.
Les hadrons (du grec « adros », qui signifie « épais ») sont
des particules composées de quarks. Les protons et les neutrons,
qui constituent les noyaux des atomes, appartiennent Ă cette
famille. Ă lâinverse, les leptons sont des particules qui ne sont
pas formées de quarks. Les électrons et les muons, par exemple,
sont des leptons (du grec « leptos », qui signifie « mince »).
faq
Guide du
LHC
Généralités sur
le LHC
16
Quand
a-t-il été conçu ?
Au début des années 80, au moment de la conception et de la cons-
truction du Grand collisionneur Ă©lectron-positon (LEP), des Ă©quipes
du CERN envisageaient dĂ©jĂ lâavenir Ă plus long terme. AprĂšs de
longues années de travail sur les aspects techniques et les con-
traintes physiques dâune telle machine, leur rĂȘve est devenu rĂ©alitĂ©.
En dĂ©cembre 1994, lâorgane de tutelle du CERN, le Conseil, a ap-
prouvé la construction du LHC. Le feu vert a été donné à condition
que le nouvel accélérateur soit construit à budget constant et que
toute contribution dâun Ătat non-membre soit utilisĂ©e pour mener
le projet à bien plus rapidement et optimiser la machine. Au départ,
en raison des contraintes budgĂ©taires, le LHC devait ĂȘtre rĂ©alisĂ© en
deux Ă©tapes. Cependant, grĂące Ă des contributions du Japon, des
Ătats-Unis, de lâInde et dâautres Ătats non-membres, le Conseil a
accepté en 1995 que le projet soit mené à bien en une seule étape.
Entre 1996 et 1998, quatre expĂ©riences â ALICE, ATLAS, CMS et
LHCb â ont Ă©tĂ© officiellement approuvĂ©es et les travaux de cons-
truction ont débuté sur quatre sites. Depuis, deux expériences plus
petites sont venues sâajouter au projet : TOTEM, installĂ©e Ă cĂŽtĂ© de
CMS, et LHCf, prĂšs dâATLAS (voir « ExpĂ©riences », page 37).
Pour en savoir plus sur les dates clés du LHC, voir le site Web :
http://www.cern.ch/LHC-Milestones/
Combien
ça coûte ?
La machine coûte quelque 4,6 milliards de CHF (environ 3 milliards
dâeuros). Le coĂ»t du projet dans son ensemble est rĂ©parti approxi-
mativement comme suit :
Coûts de construction
(en milliards de CHF)
Personnel
Matériel
Total
Machine et zones LHC
0,92
3,68
4,60
*)
DĂ©tecteurs (part CERN)
0,78
0,31
1,09
Amélioration injecteur
LHC
0,09
0,07
0,16
Informatique du LHC
(part CERN)
0,09
0,09
0,18
Total
1,88
4,15
6,03
*)
(including 0.430 de contributions en nature)
Les collaborations pour les expériences sont des structures distinc-
tes dont le financement est indépendant de celui du CERN. Celui-ci
est toutefois membre de toutes les expériences et contribue à leur
budget Ă hauteur de 20 % pour CMS et LHCb, de 16 % pour ALICE
et de 14 % pour ATLAS. TOTEM est une expérience beaucoup plus
petite, le coût total du matériel se situant aux environs de 6,5
millions de CHF. Pour ce projet, la participation du CERN sâĂ©lĂšve Ă
30 %.
Guide du
LHC
17
Combien
ça coûte ?
La machine coûte quelque 4,6 milliards de CHF (environ 3 milliards
dâeuros). Le coĂ»t du projet dans son ensemble est rĂ©parti approxi-
mativement comme suit :
Coûts de construction
(en milliards de CHF)
Personnel
Matériel
Total
Machine et zones LHC
0,92
3,68
4,60
*)
DĂ©tecteurs (part CERN)
0,78
0,31
1,09
Amélioration injecteur
LHC
0,09
0,07
0,16
Informatique du LHC
(part CERN)
0,09
0,09
0,18
Total
1,88
4,15
6,03
*)
(including 0.430 de contributions en nature)
Les collaborations pour les expériences sont des structures distinc-
tes dont le financement est indépendant de celui du CERN. Celui-ci
est toutefois membre de toutes les expériences et contribue à leur
budget Ă hauteur de 20 % pour CMS et LHCb, de 16 % pour ALICE
et de 14 % pour ATLAS. TOTEM est une expérience beaucoup plus
petite, le coût total du matériel se situant aux environs de 6,5
millions de CHF. Pour ce projet, la participation du CERN sâĂ©lĂšve Ă
30 %.
Guide du
LHC
18
Pourquoi
« grand » ?
LâĂ©nergie maximale que peut atteindre un accĂ©lĂ©rateur est liĂ©e Ă la
taille de ce dernier. Dans le cas dâun collisionneur ou dâun anneau
de stockage, cette énergie dépend du rayon de la machine et de
lâintensitĂ© du champ magnĂ©tique des dipĂŽles qui maintiennent les
particules sur leur orbite. Le LHC réutilise le tunnel de 27 km de cir-
conférence construit pour le LEP, le grand accélérateur précédent.
Le LHC emploie certains des dipÎles et des cavités radiofréquence
les plus puissants du monde. La taille du tunnel, les aimants, les
cavitĂ©s et dâautres Ă©lĂ©ments fondamentaux de la machine sont au-
tant de contraintes qui dĂ©terminent lâĂ©nergie nominale de 7 TeV par
faisceau de protons.
Pourquoi
« collisionneur » ?
Un collisionneur (câest-Ă -dire une machine dans laquelle des fais-
ceaux circulant en sens opposés entrent en collision) présente un
avantage considĂ©rable par rapport Ă dâautres types dâaccĂ©lĂ©rateurs,
dans lesquels un faisceau entre en collision avec une cible fixe. En
effet, lorsque deux faisceaux entrent en collision, lâĂ©nergie dĂ©gagĂ©e
correspond Ă la somme des Ă©nergies des deux faisceaux. Un faisceau
porteur de la mĂȘme Ă©nergie heurtant une cible fixe produit une col-
lision dâĂ©nergie bien infĂ©rieure.
Dans les deux cas, lâĂ©nergie disponible (par exemple, pour fabriquer
de nouvelles particules) est lâĂ©nergie dans le centre de masse. Dans
le premier cas, il sâagit simplement de la somme des Ă©nergies des
deux particules entrant en collision (E = E
faisceau1
+ E
faisceau2
),
alors que dans le second cas, lâĂ©nergie produite est proportion-
nelle Ă la racine carrĂ©e de lâĂ©nergie de la particule heurtant la
cible (E
â â
E
faisceau
).
Pourquoi
« de hadrons » ?
Le LHC va accĂ©lĂ©rer deux faisceaux de particules du mĂȘme type,
composĂ©s soit de protons, soit dâions plomb, câest-Ă -dire dans les
deux cas de hadrons. Un accélérateur ne peut agir que sur certains
types de particules : en premier lieu, celles-ci doivent porter une
charge (les faisceaux étant dirigés par des dispositifs électroma-
gnĂ©tiques qui nâont dâinfluence que sur des particules chargĂ©es) ;
en second lieu, sauf cas particulier, elles ne doivent pas se dés-
intĂ©grer. Ainsi, le nombre de particules pouvant effectivement ĂȘtre
accélérées se limite aux électrons, aux protons et aux ions, ainsi
quâĂ leurs antiparticules.
Dans un accélérateur circulaire tel que le LHC, les particules lourdes,
comme les protons (dont la masse est environ 2000 fois supérieure
Ă celle de lâĂ©lectron), subissent Ă chaque tour moins de pertes
dâĂ©nergie par rayonnement synchrotron que les particules lĂ©gĂšres,
comme les Ă©lectrons. Câest pourquoi, pour obtenir des collisions
produisant les énergies les plus élevées dans les accélérateurs circu-
laires, il est plus efficace dâaccĂ©lĂ©rer des particules lourdes.
On appelle « rayonnement synchrotron » le rayonnement produit
lorsque des particules chargées sont accélérées dans des trajec-
toires courbes ou orbites. Ce type de rayonnement représente une
perte dâĂ©nergie pour les particules, ce qui contraint lâaccĂ©lĂ©rateur
Ă fournir plus dâĂ©nergie pour maintenir constante celle du fais-
ceau.
Guide du
LHC
19
Pourquoi
« de hadrons » ?
Le LHC va accĂ©lĂ©rer deux faisceaux de particules du mĂȘme type,
composĂ©s soit de protons, soit dâions plomb, câest-Ă -dire dans les
deux cas de hadrons. Un accélérateur ne peut agir que sur certains
types de particules : en premier lieu, celles-ci doivent porter une
charge (les faisceaux étant dirigés par des dispositifs électroma-
gnĂ©tiques qui nâont dâinfluence que sur des particules chargĂ©es) ;
en second lieu, sauf cas particulier, elles ne doivent pas se dés-
intĂ©grer. Ainsi, le nombre de particules pouvant effectivement ĂȘtre
accélérées se limite aux électrons, aux protons et aux ions, ainsi
quâĂ leurs antiparticules.
Dans un accélérateur circulaire tel que le LHC, les particules lourdes,
comme les protons (dont la masse est environ 2000 fois supérieure
Ă celle de lâĂ©lectron), subissent Ă chaque tour moins de pertes
dâĂ©nergie par rayonnement synchrotron que les particules lĂ©gĂšres,
comme les Ă©lectrons. Câest pourquoi, pour obtenir des collisions
produisant les énergies les plus élevées dans les accélérateurs circu-
laires, il est plus efficace dâaccĂ©lĂ©rer des particules lourdes.
On appelle « rayonnement synchrotron » le rayonnement produit
lorsque des particules chargées sont accélérées dans des trajec-
toires courbes ou orbites. Ce type de rayonnement représente une
perte dâĂ©nergie pour les particules, ce qui contraint lâaccĂ©lĂ©rateur
Ă fournir plus dâĂ©nergie pour maintenir constante celle du fais-
ceau.
Guide du
LHC
20
Pourquoi
le LHC est-il construit sous terre ?
Le LHC réutilise le tunnel construit pour le LEP, le grand accéléra-
teur précédent du CERN, démantelé en 2000. Ce tunnel souterrain
est apparu comme la meilleure solution pour abriter une machine
de 27 km de circonférence. En effet, creuser un tunnel coûte moins
cher que dâacquĂ©rir du terrain pour bĂątir en surface, et lâimpact sur
le paysage est ainsi rĂ©duit au minimum. De plus, lâĂ©corce terrestre
fournit une protection efficace contre les rayonnements.
Pour des raisons géologiques, le LHC a été construit légÚrement
en pente (1,4 %) Ă une profondeur moyenne de 100 m (dâoĂč une
incidence sur les coûts). Sa profondeur varie entre 175 m (sous le
Jura) et 50 m (cÎté lac Léman).
Si le tunnel est en pente, câest pour des raisons financiĂšres. En
effet, Ă lâĂ©poque oĂč le tunnel fut construit pour abriter le LEP,
creuser des puits verticaux coûtait trÚs cher. La longueur sous le
Jura a donc Ă©tĂ© rĂ©duite. Dâautres contraintes ont jouĂ© un rĂŽle
dans le tracé du tunnel :
}
le tunnel devait se trouver au moins 5 m en-dessous du sommet
de la couche de molasse ;
}
il devait passer à proximité du tunnel pilote construit pour
tester des techniques dâexcavation ;
}
il devait ĂȘtre reliĂ© au SPS, ce qui signifie quâil ne restait plus
quâun degrĂ© de libertĂ© : lâinclinaison. Lâangle rĂ©sulte de la
réduction de la profondeur des puits.
Quelle
est lâĂ©nergie de collision dans le LHC et pourquoi
est-elle exceptionnelle ?
Chaque faisceau de protons circulant dans le LHC a une Ă©nergie de
7 TeV. Par consĂ©quent, lorsque deux protons se rencontrent, lâĂ©nergie
de collision est de 14 TeV. Les ions plomb comportent un grand
nombre de protons qui fournissent ensemble une Ă©nergie encore
plus importante. Ainsi, les faisceaux dâions plomb ont une Ă©nergie
de collision de 1150 TeV. Aucune de ces Ă©nergies nâa encore Ă©tĂ© at-
teinte en laboratoire.
Dans les collisions de particules, câest la concentration dâĂ©nergie
qui est exceptionnelle. Lorsque vous frappez dans vos mains, vous
provoquez une « collision » dâune Ă©nergie sans doute plus Ă©levĂ©e
que celle des protons dans le LHC, mais beaucoup moins concen-
trĂ©e. Faites le mĂȘme mouvement avec une aiguille placĂ©e perpen-
diculairement entre vos mains. Lâeffet sera certainement beaucoup
plus sensible !
Ces Ă©nergies ne sont pas impressionnantes si on les compare Ă
celles auxquelles nous avons affaire au quotidien. En fait, 1 TeV
correspond plus ou moins Ă lâĂ©nergie cinĂ©tique dâun moustique
en vol. Ce qui est exceptionnel dans le LHC, câest quâil concentre
lâĂ©nergie dans un espace environ mille milliards de fois plus petit
quâun moustique.
Guide du
LHC
21
Quelle
est lâĂ©nergie de collision dans le LHC et pourquoi
est-elle exceptionnelle ?
Chaque faisceau de protons circulant dans le LHC a une Ă©nergie de
7 TeV. Par consĂ©quent, lorsque deux protons se rencontrent, lâĂ©nergie
de collision est de 14 TeV. Les ions plomb comportent un grand
nombre de protons qui fournissent ensemble une Ă©nergie encore
plus importante. Ainsi, les faisceaux dâions plomb ont une Ă©nergie
de collision de 1150 TeV. Aucune de ces Ă©nergies nâa encore Ă©tĂ© at-
teinte en laboratoire.
Dans les collisions de particules, câest la concentration dâĂ©nergie
qui est exceptionnelle. Lorsque vous frappez dans vos mains, vous
provoquez une « collision » dâune Ă©nergie sans doute plus Ă©levĂ©e
que celle des protons dans le LHC, mais beaucoup moins concen-
trĂ©e. Faites le mĂȘme mouvement avec une aiguille placĂ©e perpen-
diculairement entre vos mains. Lâeffet sera certainement beaucoup
plus sensible !
Ces Ă©nergies ne sont pas impressionnantes si on les compare Ă
celles auxquelles nous avons affaire au quotidien. En fait, 1 TeV
correspond plus ou moins Ă lâĂ©nergie cinĂ©tique dâun moustique
en vol. Ce qui est exceptionnel dans le LHC, câest quâil concentre
lâĂ©nergie dans un espace environ mille milliards de fois plus petit
quâun moustique.
Guide du
LHC
22
Quels
sont les objectifs principaux du LHC ?
Ă lâheure actuelle, notre comprĂ©hension de lâUnivers reste incom-
plĂšte. Le modĂšle standard des particules et des forces (voir page 6)
résume nos connaissances en matiÚre de physique des particules. Le
modĂšle standard a Ă©tĂ© mis Ă lâĂ©preuve lors de diverses expĂ©riences
et il sâest rĂ©vĂ©lĂ© particuliĂšrement efficace pour prĂ©dire lâexistence de
particules auparavant inconnues. Cependant, il laisse sans réponse
de nombreuses questions, auxquelles le LHC pourra apporter des
Ă©lĂ©ments dâexplication.
}
Le modĂšle standard nâexplique pas lâorigine de la masse, ni pour-
quoi certaines particules sont trĂšs lourdes alors que dâautres ne
possĂšdent aucune masse. La rĂ©ponse se trouve peut-ĂȘtre dans le
mĂ©canisme de Higgs. Selon cette thĂ©orie, lâespace est entiĂšre-
ment rempli dâun « champ de Higgs » et les particules acquiĂšrent
leur masse par interaction avec ce champ. Les particules qui
interagissent fortement avec le champ de Higgs sont lourdes,
celles qui interagissent faiblement sont légÚres. Au moins une
particule est associée au champ de Higgs : le boson de Higgs.
Si une telle particule existe, les expériences du LHC devraient la
détecter.
}
Le modĂšle standard nâoffre pas de description unifiĂ©e de
lâensemble des forces fondamentales, car il est difficile dâĂ©laborer
une théorie de la gravité similaire aux théories des autres forces.
La supersymĂ©trie pourrait faciliter lâunification des forces fon-
damentales. Cette thĂ©orie avance lâhypothĂšse quâil existe pour
chaque particule connue un partenaire plus massif. Si la théo-
rie est juste, les particules supersymétriques les plus légÚres
devraient ĂȘtre dĂ©couvertes dans le LHC.
Guide du
LHC
23
â
}
Les différentes observations cosmologiques et astrophysiques
ont montrĂ© que lâensemble de la matiĂšre visible ne constitue que
4 % de lâUnivers. La chasse aux particules ou aux phĂ©nomĂšnes
responsables de la matiĂšre noire (23 %) et de lâĂ©nergie som-
bre (73 %) est ouverte. Une théorie trÚs en vogue postule que
la matiÚre noire est constituée de particules neutres super-
symétriques, qui sont encore à découvrir.
Le premier indice de lâexistence de la
matiĂšre noire
est venu
au jour en 1933, lorsque des observations astronomiques et
des calculs dâeffets gravitationnels ont rĂ©vĂ©lĂ© quâil devait y
avoir plus de « choses » dans lâUnivers que celles que nous
pouvions voir. Aujourdâhui, les scientifiques estiment que
lâeffet gravitationnel de la matiĂšre noire fait tourner les gal-
axies plus vite que ne le prévoit le calcul de leur masse ap-
parente, et que son champ gravitationnel dévie la lumiÚre des
objets qui sont derriĂšre. Les mesures de ces effets montrent
lâexistence de la matiĂšre noire, et peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour
estimer sa densitĂ©, mĂȘme si nous ne pouvons pas lâobserver
directement.
LâĂ©nergie sombre
est une forme dâĂ©nergie qui semble as-
sociĂ©e au vide de lâespace, et constitue environ 70 % de
lâUnivers. Elle est distribuĂ©e de façon homogĂšne Ă travers
lâespace et le temps. En dâautres termes, son effet nâest pas «
diluĂ© » Ă mesure que lâUnivers sâĂ©tend. Cette rĂ©partition Ă©gale
signifie que lâĂ©nergie sombre nâa pas dâeffet gravitationnel
local, mais plutĂŽt un effet global sur lâUnivers entier. Il en
rĂ©sulte une force rĂ©pulsive qui tend Ă accĂ©lĂ©rer lâexpansion
de lâUnivers. Le taux dâexpansion et son accĂ©lĂ©ration peu-
vent ĂȘtre mesurĂ©s par des expĂ©riences qui utilisent la loi de
Hubble. Ces mesures, complĂ©tĂ©es dâautres donnĂ©es scienti-
fiques, confirment lâexistence de lâĂ©nergie sombre et ont Ă©tĂ©
utilisées pour estimer sa quantité.
Guide du
LHC
24
}
Le LHC contribuera Ă©galement Ă Ă©lucider le mytĂšre de lâantimatiĂšre.
Lors du Big Bang, matiĂšre et antimatiĂšre ont vraisemblablement
Ă©tĂ© produites en quantitĂ©s Ă©gales, mais dâaprĂšs ce que nous
avons pu observer jusquâĂ prĂ©sent, notre Univers nâest constituĂ©
que de matiÚre. Pourquoi ? Le LHC pourrait apporter la réponse
Ă cette question.
On croyait auparavant que lâantimatiĂšre Ă©tait le « reflet » parfait de
la matiĂšre, câest-Ă -dire quâen remplaçant la matiĂšre par lâantimatiĂšre
et en observant le résultat comme à travers un miroir, il serait im-
possible de faire la différence. Nous savons maintenant que le reflet
est imparfait, ce qui a pu entraßner le déséquilibre entre matiÚre et
antimatiĂšre dans notre Univers.
Les principaux indices permettant dâexpliquer la quantitĂ© limitĂ©e
dâantimatiĂšre dans notre Univers proviennent de lâanalyse des
rayons gamma cosmiques diffus et des dĂ©fauts dâhomogĂ©nĂ©itĂ© du
fond cosmologique diffus. Si lâUnivers, aprĂšs le Big Bang, sâĂ©tait
divisĂ© en domaines oĂč domine soit la matiĂšre, soit lâantimatiĂšre,
des annihilations devraient se produire aux frontiĂšres entre ces do-
maines, créant des rayons gamma cosmiques. Dans cette hypothÚse,
en combinant la section efficace des annihilations, la distance et
les décalages spectraux cosmologiques, on parvient à prédire la
quantité de rayonnement gamma diffus qui devrait atteindre la
Terre. Le paramĂštre libre est la taille des domaines de matiĂšre et
dâantimatiĂšre. La comparaison avec le flux de rayons gamma observĂ©
conduit Ă exclure lâĂ©ventualitĂ© dâun domaine de taille infĂ©rieure Ă
3,7 milliards dâannĂ©es-lumiĂšre, ce qui correspond presque Ă lâUnivers
tout entier ! Un autre facteur limitant provient de lâanalyse des
dĂ©fauts dâhomogĂ©nĂ©itĂ© dans le fond cosmologique diffus : des do-
maines dâantimatiĂšre, quelle que soit leur taille, provoqueraient un
réchauffement aux frontiÚres, ce qui se traduirait par des fluctua-
tions de densité dans le fond cosmologique diffus. La valeur ob-
servĂ©e dâenviron 10
-5
introduit de sérieuses limites à la quantité
dâantimatiĂšre prĂ©sente dans lâUnivers primordial.
Guide du
LHC
25
}
En plus des collisions proton-proton, les collisions dâions lourds
dans le LHC permettront dâĂ©tudier lâĂ©tat de la matiĂšre qui aurait
existĂ© dans les premiers instants de lâUnivers, que lâon appelle
« plasma quark-gluon ». Lorsque des ions lourds entrent en col-
lision à des énergies élevées, ils forment pendant un instant une
« boule de feu » constituée de matiÚre chaude et dense qui peut
ĂȘtre Ă©tudiĂ©e par les expĂ©riences.
Selon les thĂ©ories actuelles, lâUnivers, crĂ©Ă© par le Big Bang, a
connu une phase durant laquelle la matiĂšre existante formait une
sorte de soupe extrĂȘmement chaude et dense, le plasma quark-
gluon, composée des constituants élémentaires de la matiÚre.
Lorsque lâUnivers sâest refroidi, les quarks ont Ă©tĂ© emprisonnĂ©s
sous forme de particules composites telles que les protons et les
neutrons. Ce phénomÚne est connu sous le nom de confinement
des quarks. Le LHC est capable de recréer le plasma quark-gluon
en accélérant et en faisant entrer en collision deux faisceaux
dâions lourds. Lors de ces collisions, la tempĂ©rature est plus de
100 000 fois supérieure à celle du centre du Soleil. Dans ces con-
ditions, les quarks sont à nouveau libérés et les détecteurs peu-
vent alors observer et étudier la « soupe primordiale », explorant
ainsi les propriétés fondamentales des particules et la maniÚre
dont elles sâagglomĂšrent pour former la matiĂšre ordinaire.
Guide du
LHC
Oc
tan
t 8
O
cta
nt
7
Octa
nt 6
Octant 5
O
ct
an
t 4
O
ct
an
t 3
O
cta
nt 2
Octant 1
Beam dump
ArrĂȘt des faisceaux
Injec
tion
Injec
tion
Beam cleaning
Nettoyage des faisceaux
CMS
LHCb
ATLAS
ALICE
Beam cleaning
Nettoyage des faisceaux
Quâ
appelle-t-on secteurs et octants dans la machine ?
Le LHC nâest pas un cercle parfait. Il est constituĂ© de huit arcs et
de huit « insertions ». Les arcs contiennent les aimants de courbure
dipolaires, Ă raison de 154 aimants par arc. Une insertion com-
prend une section droite longue et deux régions de transition (une
à chaque extrémité), les « suppresseurs de dispersion ». La disposi-
tion exacte de la section droite dĂ©pend de lâutilisation particuliĂšre
de lâinsertion : expĂ©rience de physique (collisions de faisceaux),
injection, absorption des faisceaux, nettoyage des faisceaux.
Par secteur, on entend la partie de la machine située entre deux
points dâinsertion. Les huit secteurs forment les unitĂ©s opĂ©ration-
nelles du LHC : les aimants sont installés secteur par secteur, le
matériel est mis en service secteur par secteur et tous les dipÎles
dâun secteur sont raccordĂ©s en sĂ©rie et sont situĂ©s dans le mĂȘme
cryostat continu. Lâalimentation de chaque secteur est en principe
indépendante.
Lâoctant part du milieu dâun arc et se termine au milieu de lâarc sui-
vant ; il englobe donc une insertion complÚte. Par conséquent,
la description par octant est plus parlante si lâon sâintĂ©resse Ă
lâutilisation des aimants qui dirigent les faisceaux vers les points
de collision ou dans les sections dâinjection, dâabsorption et de
nettoyage.
27
La machine
Quâ
appelle-t-on secteurs et octants dans la machine ?
Le LHC nâest pas un cercle parfait. Il est constituĂ© de huit arcs et
de huit « insertions ». Les arcs contiennent les aimants de courbure
dipolaires, Ă raison de 154 aimants par arc. Une insertion com-
prend une section droite longue et deux régions de transition (une
à chaque extrémité), les « suppresseurs de dispersion ». La disposi-
tion exacte de la section droite dĂ©pend de lâutilisation particuliĂšre
de lâinsertion : expĂ©rience de physique (collisions de faisceaux),
injection, absorption des faisceaux, nettoyage des faisceaux.
Par secteur, on entend la partie de la machine située entre deux
points dâinsertion. Les huit secteurs forment les unitĂ©s opĂ©ration-
nelles du LHC : les aimants sont installés secteur par secteur, le
matériel est mis en service secteur par secteur et tous les dipÎles
dâun secteur sont raccordĂ©s en sĂ©rie et sont situĂ©s dans le mĂȘme
cryostat continu. Lâalimentation de chaque secteur est en principe
indépendante.
Lâoctant part du milieu dâun arc et se termine au milieu de lâarc sui-
vant ; il englobe donc une insertion complÚte. Par conséquent,
la description par octant est plus parlante si lâon sâintĂ©resse Ă
lâutilisation des aimants qui dirigent les faisceaux vers les points
de collision ou dans les sections dâinjection, dâabsorption et de
nettoyage.
faq
Guide du
LHC
28
Quels
sont les paramĂštres importants pour un
accélérateur?
Les accĂ©lĂ©rateurs sont construits dans le but dâĂ©tudier des
phĂ©nomĂšnes, souvent rares, dont la probabilitĂ© varie avec lâĂ©nergie
de collision. Câest pourquoi les paramĂštres les plus importants pour
les physiciens sont lâĂ©nergie du faisceau et le nombre de collisions
intéressantes. Dans un collisionneur tel que le LHC, la probabilité
dâun phĂ©nomĂšne varie avec ce quâon appelle la luminositĂ©, grandeur
qui dépend du nombre de paquets dans le faisceau, du nombre de
particules par paquet, de la fréquence des révolutions autour de
lâanneau, et de la section efficace du faisceau. En rĂ©sumĂ©, il faut
concentrer le maximum de particules dans lâespace le plus rĂ©duit
possible autour de la rĂ©gion dâinteraction.
Quels
sont les Ă©lĂ©ments principaux dâun accĂ©lĂ©rateur?
Dans un accélérateur, les particules circulent dans un tube à vide et
sont dirigées par des dispositifs électromagnétiques : les aimants
dipolaires maintiennent les particules dans leur orbite quasi-circu-
laire, alors que les aimants quadripolaires concentrent le faisceau.
Les cavités accélératrices, elles, sont des résonateurs électromag-
nĂ©tiques qui accĂ©lĂšrent les particules et les maintiennent ensuite Ă
énergie constante en compensant lénergie perdue à chaque tour.
Guide du
LHC
29
Le vide:
Le LHC a la particularitĂ© dâavoir, non pas un, mais trois sys-
tĂšmes de vide.
- vide isolant pour les cryoaimants
- vide isolant pour la ligne de distribution dâhĂ©lium
- vide pour les faisceaux
La pression dans lâenceinte Ă vide des faisceaux est de 10
-13
atm (ul-
travide), afin dâĂ©viter des collisions avec les molĂ©cules de gaz. Le plus
grand volume de vide dans le LHC est le vide isolant pour les cryoaim-
ants (~ 9000 m
3
, soit le volume de la nef dâune cathĂ©drale!)
Les aimants:
le LHC contient une grande variĂ©tĂ© dâaimants, dont
des dipÎles, des quadripÎles, des sextupÎles, des octupÎles et des dé-
capĂŽles, soit au total environ 9600 aimants. Chaque type dâaimant
contribue Ă lâoptimisation de la trajectoire des particules. La plupart
des aimants de correction sont intégrés dans la masse froide des
dipĂŽles et des quadripĂŽles principaux. Les aimants du LHC sont soit
Ă double ouverture (par exemple, les dipĂŽles principaux), soit Ă sim-
ple ouverture (par exemple, certains des quadripĂŽles dâinsertion). Les
quadripĂŽles dâinsertion sont des aimants spĂ©ciaux utilisĂ©s pour con-
centrer le faisceau sur la surface la plus petite possible aux points de
collision, ce qui multiplie les probabilités que deux protons se per-
cutent de plein fouet. Les plus grands aimants sont les dipĂŽles ; le LHC
en compte 1232.
Les cavités:
la fonction principale des cavités du LHC est de main-
tenir bien groupĂ©s les 2808 paquets de protons, afin dâassurer une
forte luminositĂ© aux points de collision et dâaugmenter ainsi au maxi-
mum le nombre de collisions. Leur champ Ă©lectrique fournit Ă©galement
au faisceau de lâĂ©nergie radiofrĂ©quence (RF) durant lâaccĂ©lĂ©ration Ă
lâĂ©nergie maximale. Les cavitĂ©s du LHC sont supraconductrices: elles
contiennent de grandes quantitĂ©s dâĂ©nergie tout en limitant les pertes.
Le LHC utilise huit cavités par faisceau, fournissant chacune une ten-
sion de 2 MV (un champ accélérateur de 5 MV/m) à 400 MHz. Elles
fonctionnent à 4,5 K, ou -268,7°C (les aimants du LHC sont refroidis
par de lâhĂ©lium superfluide Ă 1,9 K, ou -271,3°C). Pour les besoins du
LHC, les cavités sont groupées par quatre dans des cryomodules, avec
deux cryomodules par faisceau, et installées dans une section droite
longue de la machine, oĂč la distance transversale entre les faisceaux
est portée de 195 mm (distance normale) à 420 mm.
Guide du
LHC
30
Le tableau ci-dessous présente les chiffres à retenir concernant le
LHC.
Caractéristique
Valeur
Circonférence
TempĂ©rature dâexploitation des dipĂŽles
Nombre dâaimants
Nombre de dipĂŽles principaux
Nombre de quadripĂŽles principaux
Nombre de cavités radiofréquence
Ănergie nominale, mode protons
Ănergie nominale, mode ions
Champ magnétique dipolaire maximal
Distance min. entre les paquets
Luminosité nominale
Nombre de paquets par faisceau de
protons
Protons par paquet (au départ)
Nombre de tours par seconde
Nombre de collisions par seconde
26 659 m
1,9 K (-271.3ÂșC)
9593
1232
392
8 par faisceau
7 TeV
2,76 TeV/u (*)
8.33 T
~7 m
10
34
cm
â2
s
â1
2808
1,1 x 10
11
11 245
600 millions
(*) Ănergie par nuclĂ©on
LâĂ©nergie
du faisceau du LHC sera-t-elle influencée par la
Lune, comme câĂ©tait le cas pour lâaccĂ©lĂ©rateur LEP ?
La Lune a Ă peu prĂšs la mĂȘme influence sur lâĂ©nergie du faisceau au
LHC que dans le LEP. LâĂ©nergie de collision absolue nâest pas aussi
critique pour les expĂ©riences du LHC quâelle lâĂ©tait pour le LEP, mais
il faut tenir compte des variations dues aux marées terrestres lors
de lâinjection des faisceaux dans le collisionneur.
Le phĂ©nomĂšne des marĂ©es, dĂ» Ă lâinfluence de la Lune (et, dans
une moindre mesure, du Soleil) sur les océans, est bien connu. Il
provoque une hausse puis une baisse du niveau de lâeau en bord
de mer par cycles dâenviron 12 heures. Le sol subit Ă©galement
lâeffet de lâattraction lunaire car les roches qui le composent sont
Ă©lastiques. Ainsi, lors de la nouvelle lune ou de la pleine lune,
lâĂ©corce terrestre se soulĂšve de quelque 25 cm dans la rĂ©gion
genevoise sous lâeffet de ces « marĂ©es terrestres ». Ce mouve-
ment entraßne une variation de 1 mm de la circonférence du LHC
(pour une circonférence totale de 26,6 km), provoquant ainsi
des changements dans lâĂ©nergie du faisceau. Câest pourquoi les
physiciens doivent tenir compte dans leurs mesures de lâinfluence
de la Lune.
Quelles
sont les particularités des aimants dipÎles?
Les aimants dipÎles ont représenté le défi technologique le plus
important dans la conception du LHC. Dans un accélérateur de pro-
tons comme le LHC, pour une circonfĂ©rence dâaccĂ©lĂ©ration donnĂ©e,
lâĂ©nergie maximale pouvant ĂȘtre atteinte est directement propor-
tionnelle Ă lâintensitĂ© du champ des aimants dipĂŽles. Les aimants
dipĂŽles du LHC sont supraconducteurs et peuvent fournir un champ
magnĂ©tique trĂšs Ă©levĂ© â 8,3 tesla â sur toute leur longueur. Il
nâaurait pas Ă©tĂ© possible dâutiliser des aimants rĂ©sistifs Ă tempĂ©ra-
ture ambiante.
Les dipĂŽles du LHC utilisent des cĂąbles en niobium-titane (NbTi),
qui deviennent supraconducteurs Ă une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă
10 K (-263,2°C), ce qui signifie quâils nâoffrent plus aucune rĂ©sis-
tance au passage du courant Ă©lectrique. En fait, le LHC fonctionne Ă
une température encore plus basse, 1,9 K (-271,3°C), température
infĂ©rieure Ă celle de lâespace intersidĂ©ral (2,7 K, -270,5°C). Un cour-
ant de 11 700 ampÚres circulant dans les dipÎles génÚre un champ
magnétique élevé, 8,3 T, nécessaire pour incurver les faisceaux de
7 TeV dans lâanneau de 27 km du LHC. Si les aimants Ă©taient utilisĂ©s
Ă une tempĂ©rature de 4,5 K (-268,7ÂșC), ils ne produiraient quâun
Guide du
LHC
31
Le phĂ©nomĂšne des marĂ©es, dĂ» Ă lâinfluence de la Lune (et, dans
une moindre mesure, du Soleil) sur les océans, est bien connu. Il
provoque une hausse puis une baisse du niveau de lâeau en bord
de mer par cycles dâenviron 12 heures. Le sol subit Ă©galement
lâeffet de lâattraction lunaire car les roches qui le composent sont
Ă©lastiques. Ainsi, lors de la nouvelle lune ou de la pleine lune,
lâĂ©corce terrestre se soulĂšve de quelque 25 cm dans la rĂ©gion
genevoise sous lâeffet de ces « marĂ©es terrestres ». Ce mouve-
ment entraßne une variation de 1 mm de la circonférence du LHC
(pour une circonférence totale de 26,6 km), provoquant ainsi
des changements dans lâĂ©nergie du faisceau. Câest pourquoi les
physiciens doivent tenir compte dans leurs mesures de lâinfluence
de la Lune.
Quelles
sont les particularités des aimants dipÎles?
Les aimants dipÎles ont représenté le défi technologique le plus
important dans la conception du LHC. Dans un accélérateur de pro-
tons comme le LHC, pour une circonfĂ©rence dâaccĂ©lĂ©ration donnĂ©e,
lâĂ©nergie maximale pouvant ĂȘtre atteinte est directement propor-
tionnelle Ă lâintensitĂ© du champ des aimants dipĂŽles. Les aimants
dipĂŽles du LHC sont supraconducteurs et peuvent fournir un champ
magnĂ©tique trĂšs Ă©levĂ© â 8,3 tesla â sur toute leur longueur. Il
nâaurait pas Ă©tĂ© possible dâutiliser des aimants rĂ©sistifs Ă tempĂ©ra-
ture ambiante.
Les dipĂŽles du LHC utilisent des cĂąbles en niobium-titane (NbTi),
qui deviennent supraconducteurs Ă une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă
10 K (-263,2°C), ce qui signifie quâils nâoffrent plus aucune rĂ©sis-
tance au passage du courant Ă©lectrique. En fait, le LHC fonctionne Ă
une température encore plus basse, 1,9 K (-271,3°C), température
infĂ©rieure Ă celle de lâespace intersidĂ©ral (2,7 K, -270,5°C). Un cour-
ant de 11 700 ampÚres circulant dans les dipÎles génÚre un champ
magnétique élevé, 8,3 T, nécessaire pour incurver les faisceaux de
7 TeV dans lâanneau de 27 km du LHC. Si les aimants Ă©taient utilisĂ©s
Ă une tempĂ©rature de 4,5 K (-268,7ÂșC), ils ne produiraient quâun
Guide du
LHC
32
champ magnétique de 6,8 T. à titre de comparaison, pour une mai-
son familiale moyenne, le courant total maximal est dâenviron 100
A. On atteint la température de 1,9 K (-271,3°C) en injectant de
lâhĂ©lium superfluide dans les systĂšmes magnĂ©tiques. Chaque dipĂŽle
mesure 15 m de long et pĂšse environ 35 t.
Les bobines magnĂ©tiques du LHC sont formĂ©es dâun cĂąble en-
roulĂ© qui comprend jusquâĂ 36 brins torsadĂ©s de 15 mm de
diamĂštre, eux-mĂȘmes composĂ©s dâun maximum de 6400 filaments
individuels de 7 micromĂštres dâĂ©paisseur seulement (Ă titre de
comparaison, un cheveu humain mesure environ 50 micromĂštres
de diamÚtre). Avec ses 27 km de circonférence, le LHC nécessite
7600 km de cĂąble, ce qui correspond Ă 270 000 km de brin â une
longueur suffisante pour encercler six fois la Terre Ă lâĂquateur.
Si on déroulait tous les filaments constituant les bobines, leur
longueur correspondrait Ă cinq allers retours entre la Terre et le
Soleil, plus quelques trajets jusquâĂ la Lune (voir Ă la page 55).
Quelles
sont les spécificités du systÚme cryogénique ?
Le LHC est le plus grand systĂšme cryogĂ©nique du monde et lâun
des endroits les plus froids de la Terre. En effet, une tempéra-
ture extrĂȘmement basse est requise pour exploiter les aimants qui
maintiennent les protons sur leur trajectoire (voir le paragraphe :
« Quelles sont les particularités des aimants dipÎles ? ») Afin de
maintenir son anneau de 27 km (4700 tonnes de matériel dans
chacun des huit secteurs) Ă la tempĂ©rature de lâhĂ©lium superflu-
ide (1,9 K, soit -271,3°C), le systÚme cryogénique du LHC doit
fournir une capacité totale de réfrigération sans précédent : environ
150 kW pour les réfrigérateurs à 4,5 K et 20 kW pour ceux à 1,9
K. Le systÚme de réfrigération est conçu sur la base de cinq «ßlots
cryogéniques». Chaque «ßlot» doit véhiculer le fluide de refroidisse-
ment et transporter des kilowatts de puissance réfrigérante sur une
longue distance. Lâensemble du processus de refroidissement dure
quelques semaines.
Le processus de réfrigeration se déroule en trois phases :
1) refroidissement à 4,5 K (-268,7°C)
2) remplissage des masses froides des aimants avec de lâhĂ©lium
liquide
3) refroidissement final à 1,9 K (-271,3°C).
La premiĂšre phase se dĂ©roule en deux Ă©tapes : tout dâabord, lâhĂ©lium
est refroidi à 80 K dans les échangeurs de chaleur des réfrigérateurs,
une opĂ©ration nĂ©cessitant environ 10 000 tonnes dâazote liquide.
Ensuite, les turbines des réfrigérateurs abaissent la température de
lâhĂ©lium Ă 4,5 K (-268,7°C), le prĂ©parant ainsi Ă lâinjection dans
les masses froides des aimants. Une fois les aimants remplis, les
unités de réfrigération à 1,8 K abaissent la température à 1,9 K
(-271,3°C). Au total, ce sont Ă peu prĂšs 120 t dâhĂ©lium qui sont
nécessaires, dont environ 90 employées dans les aimants et le reste
dans les tuyaux et les unités de réfrigération.
Pour Ă©viter tout risque dâasphyxie dans le tunnel souterrain, lâazote
liquide nâest jamais injectĂ© directement dans le LHC.
Pourquoi
de lâhĂ©lium superfluide ?
Le choix de la température de fonctionnement du LHC est autant
liĂ© aux « superpropriĂ©tĂ©s » de lâhĂ©lium quâĂ celles de lâalliage supra-
conducteur de niobium-titane dans les bobines des aimants. Ă la
pression atmosphĂ©rique, lâhĂ©lium gazeux se liquĂ©fie Ă environ 4,2 K
(-269,0°C), mais si on le refroidit davantage, il subit un deuxiÚme
changement de phase autour de 2,17 K (-271,0°C) et passe Ă lâĂ©tat
superfluide. LâhĂ©lium superfluide possĂšde de nombreuses propriĂ©tĂ©s
remarquables, notamment une conductivité thermique trÚs élevée
qui en fait un réfrigérant de choix pour refroidir et stabiliser de
grands systĂšmes supraconducteurs (voir Ă©galement le paragraphe :
« Quelles sont les spécificités du systÚme cryogénique ? »).
Guide du
LHC
33
Le processus de réfrigeration se déroule en trois phases :
1) refroidissement à 4,5 K (-268,7°C)
2) remplissage des masses froides des aimants avec de lâhĂ©lium
liquide
3) refroidissement final à 1,9 K (-271,3°C).
La premiĂšre phase se dĂ©roule en deux Ă©tapes : tout dâabord, lâhĂ©lium
est refroidi à 80 K dans les échangeurs de chaleur des réfrigérateurs,
une opĂ©ration nĂ©cessitant environ 10 000 tonnes dâazote liquide.
Ensuite, les turbines des réfrigérateurs abaissent la température de
lâhĂ©lium Ă 4,5 K (-268,7°C), le prĂ©parant ainsi Ă lâinjection dans
les masses froides des aimants. Une fois les aimants remplis, les
unités de réfrigération à 1,8 K abaissent la température à 1,9 K
(-271,3°C). Au total, ce sont Ă peu prĂšs 120 t dâhĂ©lium qui sont
nécessaires, dont environ 90 employées dans les aimants et le reste
dans les tuyaux et les unités de réfrigération.
Pour Ă©viter tout risque dâasphyxie dans le tunnel souterrain, lâazote
liquide nâest jamais injectĂ© directement dans le LHC.
Pourquoi
de lâhĂ©lium superfluide ?
Le choix de la température de fonctionnement du LHC est autant
liĂ© aux « superpropriĂ©tĂ©s » de lâhĂ©lium quâĂ celles de lâalliage supra-
conducteur de niobium-titane dans les bobines des aimants. Ă la
pression atmosphĂ©rique, lâhĂ©lium gazeux se liquĂ©fie Ă environ 4,2 K
(-269,0°C), mais si on le refroidit davantage, il subit un deuxiÚme
changement de phase autour de 2,17 K (-271,0°C) et passe Ă lâĂ©tat
superfluide. LâhĂ©lium superfluide possĂšde de nombreuses propriĂ©tĂ©s
remarquables, notamment une conductivité thermique trÚs élevée
qui en fait un réfrigérant de choix pour refroidir et stabiliser de
grands systĂšmes supraconducteurs (voir Ă©galement le paragraphe :
« Quelles sont les spécificités du systÚme cryogénique ? »).
Guide du
LHC
34
En tout, le systÚme cryogénique nécessite 40 000 joints de
tuyauterie Ă©tanches. Le LHC consomme 120 tonnes dâhĂ©lium pour
maintenir ses aimants à leur température de fonctionnement
(1,9 K) : 60% pour les masses froides des aimants et les 40%
restants pour le systÚme de distribution et les réfrigérateurs. En
pĂ©riode dâexploitation courante, la majeure partie de lâhĂ©lium
circule dans des boucles de réfrigération fermées. Néanmoins,
chaque annĂ©e, un certain pourcentage du stock pourrait ĂȘtre
perdu en raison dâarrĂȘts des infrastructures, de fuites dans
lâatmosphĂšre, du conditionnement des installations ou de pro-
blĂšmes techniques.
Pourquoi
parle-t-on de paquets ?
Les protons injectés dans le LHC circulent sous forme de paquets
Ă la structure bien dĂ©finie. La structure des paquets dâun accĂ©lĂ©ra-
teur moderne est directement liĂ©e au schĂ©ma dâaccĂ©lĂ©ration radio-
frĂ©quence (RF). Les protons ne peuvent ĂȘtre accĂ©lĂ©rĂ©s que si le
champ RF est orienté correctement lorsque les particules traversent
une cavitĂ© accĂ©lĂ©ratrice, ce qui nâarrive quâĂ des moments bien dĂ©-
finis pendant un cycle RF.
Dans le LHC, en conditions de fonctionnement nominales, chaque
faisceau de protons contient 2808 paquets, chacun étant composé
dâenviron 10
11
protons.
La taille dâun paquet nâest pas constante le long de lâanneau.
En effet, chaque paquet qui circule dans le LHC est tour Ă tour
comprimé et dilaté. Il est comprimé autant que possible aux points
dâinteraction afin dâaugmenter les chances de collision. Les paquets
de particules mesurent quelques centimĂštres de long et un millimĂš-
tre de large lorsquâils sont loin dâun point de collision. Toutefois,
lorsquâils sâen approchent, ils sont comprimĂ©s jusquâĂ ne mesurer
quâenviron 16 ”m (un cheveu humain a une Ă©paisseur dâenviron
50 ”m) pour augmenter la probabilité de collisions proton-proton.
Augmenter le nombre de paquets est lâun des moyens dâaugmenter
la luminosité dans un accélérateur. Dans le LHC, on a opté pour un
espacement entre paquets de 25 ns (soit environ 7 m), ce qui im-
plique de nombreuses contraintes techniques. (Le prédécesseur du
LHC, le LEP, ne faisait circuler que quatre paquets.)
Lâespacement de 25 ns entre les paquets correspond Ă une
fréquence de 40 MHz, ce qui signifie que les paquets devraient
traverser chacun des points de collision 40 millions de fois par
seconde. Cependant, pour des raisons pratiques, il y a plusieurs
intervalles plus grands dans la disposition des paquets, entre
autres pour laisser le temps aux aimants de déflexion rapide
dâentrer en action pour injecter ou absorber le faisceau. Le taux
de croisement moyen est Ă©gal au nombre total de paquets mul-
tiplié par le nombre de tours par seconde dans le LHC: 2808
Ă
11245 = 31.6 MHz.
Combien
y a-t-il de collisions par seconde dans le LHC ?
Chaque faisceau de protons est composé de prÚs de 3000 paquets
de particules, chacun dâeux contenant 100 milliards de particules.
Les particules sont si petites que la probabilitĂ© dâune collision est
infime. Au moment oĂč les paquets se croisent, il ne se produit
quâune vingtaine de collisions parmi les 200 milliards de particules.
Cela dit, les paquets se croisent Ă la cadence dâenviron 30 millions
de fois par seconde (voir le paragraphe précédent) ; ainsi, le LHC
gĂ©nĂšre jusquâĂ 600 millions de collisions par seconde.
Quelle
est la durĂ©e de vie du faisceau dans lâaccĂ©lĂ©rateur?
Un faisceau peut circuler pendant 10 heures, parcourant plus de 10
milliards de kilomĂštres, soit deux fois la distance Terre-Neptune.
Ă une vitesse proche de celle de la lumiĂšre, un proton accomplit
11 245 tours par seconde dans le LHC.
Guide du
LHC
35
Augmenter le nombre de paquets est lâun des moyens dâaugmenter
la luminosité dans un accélérateur. Dans le LHC, on a opté pour un
espacement entre paquets de 25 ns (soit environ 7 m), ce qui im-
plique de nombreuses contraintes techniques. (Le prédécesseur du
LHC, le LEP, ne faisait circuler que quatre paquets.)
Lâespacement de 25 ns entre les paquets correspond Ă une
fréquence de 40 MHz, ce qui signifie que les paquets devraient
traverser chacun des points de collision 40 millions de fois par
seconde. Cependant, pour des raisons pratiques, il y a plusieurs
intervalles plus grands dans la disposition des paquets, entre
autres pour laisser le temps aux aimants de déflexion rapide
dâentrer en action pour injecter ou absorber le faisceau. Le taux
de croisement moyen est Ă©gal au nombre total de paquets mul-
tiplié par le nombre de tours par seconde dans le LHC: 2808
Ă
11245 = 31.6 MHz.
Combien
y a-t-il de collisions par seconde dans le LHC ?
Chaque faisceau de protons est composé de prÚs de 3000 paquets
de particules, chacun dâeux contenant 100 milliards de particules.
Les particules sont si petites que la probabilitĂ© dâune collision est
infime. Au moment oĂč les paquets se croisent, il ne se produit
quâune vingtaine de collisions parmi les 200 milliards de particules.
Cela dit, les paquets se croisent Ă la cadence dâenviron 30 millions
de fois par seconde (voir le paragraphe précédent) ; ainsi, le LHC
gĂ©nĂšre jusquâĂ 600 millions de collisions par seconde.
Quelle
est la durĂ©e de vie du faisceau dans lâaccĂ©lĂ©rateur?
Un faisceau peut circuler pendant 10 heures, parcourant plus de 10
milliards de kilomĂštres, soit deux fois la distance Terre-Neptune.
Ă une vitesse proche de celle de la lumiĂšre, un proton accomplit
11 245 tours par seconde dans le LHC.
Guide du
LHC
Comment
« voir » les particules?
Pour chaque collision, lâobjectif du physicien est de compter, de
suivre et de caractériser toutes les différentes particules produites,
de maniĂšre Ă reconstituer lâensemble du processus. La trace laissĂ©e
par la particule fournit de nombreuses informations utiles, surtout
si le détecteur est placé dans un champ magnétique : la charge de
la particule, par exemple, est clairement détectable, puisque les
particules à charge électrique positive sont déviées dans un certain
sens et celles Ă charge nĂ©gative dans le sens opposĂ©. De mĂȘme, il
est possible de dĂ©terminer lâimpulsion de la particule (la « quantitĂ©
de mouvement » égale au produit de la masse par la vitesse) : les
particules à impulsion élevée se propagent en ligne presque droite,
tandis que les particules à faible impulsion décrivent des spirales
serrées.
37
Comment
« voir » les particules?
Pour chaque collision, lâobjectif du physicien est de compter, de
suivre et de caractériser toutes les différentes particules produites,
de maniĂšre Ă reconstituer lâensemble du processus. La trace laissĂ©e
par la particule fournit de nombreuses informations utiles, surtout
si le détecteur est placé dans un champ magnétique : la charge de
la particule, par exemple, est clairement détectable, puisque les
particules à charge électrique positive sont déviées dans un certain
sens et celles Ă charge nĂ©gative dans le sens opposĂ©. De mĂȘme, il
est possible de dĂ©terminer lâimpulsion de la particule (la « quantitĂ©
de mouvement » égale au produit de la masse par la vitesse) : les
particules à impulsion élevée se propagent en ligne presque droite,
tandis que les particules à faible impulsion décrivent des spirales
serrées.
Photons
Ălectrons ou positons
Muons
Pions ou protons
Neutrons
Trajectographe
électromagnétique
CalorimĂštre
électromagnétique
CalorimĂštre
hadronique
DĂ©tecteur
de muons
faq
Guide du
LHC
Les détecteurs
38
Quels
sont les détecteurs du LHC ?
Il y a six expériences installées dans le LHC : ALICE (A Large Ion
Collider Experiment), ATLAS (A Toroidal LHC ApparatuS), CMS
(Compact Muon Solenoid), LHCb (Large Hadron Collider beauty ex-
periment), LHCf (Large Hadron Collider forward experiment) et TOTEM
(TOTal Cross Section, Elastic Scattering and Diffraction Dissociation
at the LHC). Les expériences ALICE, ATLAS, CMS et LHCb sont in-
stallĂ©es Ă lâintĂ©rieur de quatre Ă©normes cavernes souterraines cons-
truites autour des quatre points de collision des faisceaux du LHC.
LâexpĂ©rience TOTEM est placĂ©e prĂšs du point dâinteraction de CMS,
tandis que LHCf se trouve prĂšs dâATLAS.
ALICE,
câest quoi ?
ALICE est un dĂ©tecteur spĂ©cialisĂ© dans lâanalyse des collisions dâions
plomb. Il étudie les propriétés du plasma de quarks et de gluons,
un Ă©tat de la matiĂšre dans lequel les quarks et les gluons, dans des
conditions de température et de densité trÚs élevées, ne sont plus
confinés dans les hadrons. Un tel état de la matiÚre a probablement
existé immédiatement aprÚs le Big Bang, juste avant la formation
de particules telles que les protons et les neutrons. La collaboration
internationale ALICE comprend plus de 1500 membres provenant de
104 instituts dans 31 pays (données de juillet 2007).
Taille
Poids
Conception
Coût du matériel
Situation
26 m de long, 16 m de large, 16 m de
haut
10 000 tonnes
tonneau central et un spectromĂštre Ă
muons Ă un seul bras
115 MCHF
St Genis-Pouilly (France)
Pour en savoir plus, voir le site Web: http://aliceinfo.cern.ch/
Public/
ATLAS,
câest quoi?
ATLAS est un détecteur polyvalent conçu pour couvrir les aspects
les plus divers de la physique au LHC, de la recherche du boson de
Higgs Ă celle de la supersymĂ©trie (SUSY) en passant par la quĂȘte de
dimensions supplémentaires. Le détecteur ATLAS est principalement
caractérisé par son énorme systÚme magnétique toroïdal. Celui-ci
est composé de huit bobines magnétiques supraconductrices de 25
mÚtres de long disposées en cylindre autour du tube de faisceau.
ATLAS est le plus grand détecteur jamais construit pour un colli-
sionneur. Sa collaboration compte plus de 1900 membres provenant
de 164 instituts dans 35 pays (donnĂ©es dâavril 2007).
Taille
Poids
Conception
Coût du matériel
Situation
46 m de long, 25 m de large, 25 m de haut
7000 tonnes
tonneau fermé par deux bouchons
540 MCHF
Meyrin (Suisse)
Pour en savoir plus, voir le site Web: http://atlas.ch/
Guide du
LHC
39
ATLAS,
câest quoi?
ATLAS est un détecteur polyvalent conçu pour couvrir les aspects
les plus divers de la physique au LHC, de la recherche du boson de
Higgs Ă celle de la supersymĂ©trie (SUSY) en passant par la quĂȘte de
dimensions supplémentaires. Le détecteur ATLAS est principalement
caractérisé par son énorme systÚme magnétique toroïdal. Celui-ci
est composé de huit bobines magnétiques supraconductrices de 25
mÚtres de long disposées en cylindre autour du tube de faisceau.
ATLAS est le plus grand détecteur jamais construit pour un colli-
sionneur. Sa collaboration compte plus de 1900 membres provenant
de 164 instituts dans 35 pays (donnĂ©es dâavril 2007).
Taille
Poids
Conception
Coût du matériel
Situation
46 m de long, 25 m de large, 25 m de haut
7000 tonnes
tonneau fermé par deux bouchons
540 MCHF
Meyrin (Suisse)
Pour en savoir plus, voir le site Web: http://atlas.ch/
Guide du
LHC
40
CMS,
câest quoi?
CMS est un dĂ©tecteur polyvalent qui poursuit les mĂȘmes objec-
tifs de physique quâATLAS, mais avec une conception et des solu-
tions techniques diffĂ©rentes. Il est construit autour dâun Ă©norme
solénoïde supraconducteur. Ce dernier se présente sous la forme
dâune bobine cylindrique de cĂąble supraconducteur produisant un
champ magnétique de 4 tesla, une valeur environ 100 000 fois
supérieure au champ magnétique terrestre. Plus de 2000 personnes
provenant de 181 instituts dans 38 pays collaborent Ă CMS (don-
nées de mai 2007).
Taille
Poids
Conception
Coût du matériel
Situation
21 m de long,15 m de large, 15 m de haut
12 500 tonnes
tonneau fermé par deux bouchons
500 MCHF
Cessy (France)
Pour en savoir plus, voir le site Web: http://cmsinfo.cern.ch/
outreach/
LHCb,
câest quoi?
LHCb est consacrĂ© Ă lâĂ©tude de la lĂ©gĂšre asymĂ©trie entre matiĂšre et
antimatiĂšre, par lâobservation des mĂ©sons B (particules contenant
le quark b). La compréhension de ce phénomÚne pourrait permettre
aux physiciens de répondre à une question fondamentale : pourquoi
notre Univers est-il constituĂ© de matiĂšre et non dâantimatiĂšre ? Au
lieu dâentourer entiĂšrement le point de collision dâun dĂ©tecteur fer-
mĂ©, lâexpĂ©rience LHCb utilise une sĂ©rie de sous-dĂ©tecteurs alignĂ©s
qui dĂ©tectent principalement les particules sâĂ©chappant vers lâavant.
Le premier sous-détecteur est installé prÚs du point de collision, les
suivants sont alignĂ©s lâun Ă cĂŽtĂ© de lâautre sur une longueur de
20 m.
La collaboration LHCb comprend plus de 650 membres provenant de
47 instituts dans 14 pays (données de mai 2007).
Taille
Poids
Conception
Coût du matériel
Situation
21 m de long,13 m de large, 10 m de haut
5600 tonnes
un spectromĂštre Ă petit angle avec
détecteurs plans
75 MCHF
Ferney-Voltaire (France)
Pour en savoir plus, voir le site Web: http://lhcb.web.cern.ch/
lhcb/
LHCf,
câest quoi?
LHCf est une expérience plus petite destinée à mesurer les parti-
cules Ă©mises selon un angle trĂšs petit par rapport Ă la direction du
faisceau lors des collisions proton-proton dans le LHC. Lâobjectif
est de mettre Ă lâĂ©preuve les modĂšles utilisĂ©s pour estimer lâĂ©nergie
primaire des rayons cosmiques de trÚs haute énergie. Ses détecteurs
sont placĂ©s Ă 140 m du point de collision dâATLAS. La collaboration
LHCf comprend 21 membres provenant de 10 instituts dans 6 pays
(données de mai 2007).
Taille
Poids
Situation
deux détecteurs mesurant chacun 30 cm
de long, 10 cm de large, 10 cm de haut
40 kg chacun
Meyrin (Suisse), prĂšs dâATLAS
Guide du
LHC
41
La collaboration LHCb comprend plus de 650 membres provenant de
47 instituts dans 14 pays (données de mai 2007).
Taille
Poids
Conception
Coût du matériel
Situation
21 m de long,13 m de large, 10 m de haut
5600 tonnes
un spectromĂštre Ă petit angle avec
détecteurs plans
75 MCHF
Ferney-Voltaire (France)
Pour en savoir plus, voir le site Web: http://lhcb.web.cern.ch/
lhcb/
LHCf,
câest quoi?
LHCf est une expérience plus petite destinée à mesurer les parti-
cules Ă©mises selon un angle trĂšs petit par rapport Ă la direction du
faisceau lors des collisions proton-proton dans le LHC. Lâobjectif
est de mettre Ă lâĂ©preuve les modĂšles utilisĂ©s pour estimer lâĂ©nergie
primaire des rayons cosmiques de trÚs haute énergie. Ses détecteurs
sont placĂ©s Ă 140 m du point de collision dâATLAS. La collaboration
LHCf comprend 21 membres provenant de 10 instituts dans 6 pays
(données de mai 2007).
Taille
Poids
Situation
deux détecteurs mesurant chacun 30 cm
de long, 10 cm de large, 10 cm de haut
40 kg chacun
Meyrin (Suisse), prĂšs dâATLAS
Guide du
LHC
42
TOTEM,
câest quoi?
TOTEM mesure la taille réelle, ou « section efficace », des protons
dans le LHC. Pour ce faire, TOTEM va détecter les particules pro-
duites au plus prĂšs des faisceaux du LHC. LâexpĂ©rience est dotĂ©e de
détecteurs abrités dans des chambres à vide spécialement conçues;
ces détecteurs, appelés « pots romains », sont reliés aux tubes de
faisceaux du LHC. Huit pots romains sont placés par paires en qua-
tre emplacements proches du point de collision de lâexpĂ©rience CMS.
La collaboration TOTEM comprend plus de 70 membres provenant de
10 instituts dans 7 pays (données de mai 2007).
Taille
Poids
Conception
Coût du matériel
Situation
440 m de long, 5 m de large, 5 m de haut
20 tonnes
pots romains, détecteurs GEM
(multiplicateurs dâĂ©lectrons Ă gaz) et
chambres Ă rubans cathodiques
6,5 MCHF
Cessy (France), prĂšs de CMS
Pour en savoir plus, voir le site Web: http://totem.web.cern.ch/
Totem/
Quâest-ce
qui détermine la forme générale des détecteurs de
particules du LHC ?
Un détecteur polyvalent moderne pour la physique des hautes éner-
gies, tel quâATLAS et CMS, doit ĂȘtre hermĂ©tique, afin que la proba-
bi-litĂ© quâune particule (dĂ©tectable) sâĂ©chappe sans ĂȘtre dĂ©tectĂ©e
soit faible. Par commodité technique, la plupart des détecteurs mo-
dernes installés sur des collisionneurs de particules tels que le LHC
sont conçus selon le modÚle tonneau fermé par deux bouchons.
Dans cette configuration, un détecteur cylindrique entoure la zone
centrale du collisionneur et deux bouchons circulaires et plats cou-
vrent les rĂ©gions dâextrĂ©mitĂ©, Ă savoir les zones proches du fais-
ceau. Par contre, ALICE et LHCb ont une forme asymétrique, car ces
expériences visent des domaines plus spécifiques de la physique.
Quelles
sont les parties principales dâun dĂ©tecteur ?
Le but des grands dĂ©tecteurs du LHC est dâidentifier les particules
secondaires produites lors des collisions et de mesurer leur position
dans lâespace, leur charge, leur vitesse, leur masse et leur Ă©ner-
gie. Pour ce faire, les détecteurs comportent de nombreuses « cou-
ches », ou sous-détecteurs, dont chacun a un rÎle précis dans la re-
constitution des collisions. Un systÚme magnétique vient compléter
le dispositif. Il sépare les différentes particules suivant leur charge
et permet de mesurer leur impulsion, une grandeur physique liĂ©e Ă
la masse et Ă la vitesse de la particule.
Il existe deux catégories importantes de sous-détecteurs :
u
Les trajectographes
révÚlent les trajectoires des particules élec-
triquement chargées grùce aux traces que laissent ces derniÚres
en ionisant la matiĂšre. Ă lâintĂ©rieur dâun champ magnĂ©tique, ils
permettent de mesurer la courbure de la trajectoire dâune parti-
cule, et donc son impulsion, ce qui contribue Ă lâidentification
de la particule. Dans la plupart des trajectographes modernes,
les traces des particules ne sont pas directement visibles. Elles
se traduisent par des signaux Ă©lectriques qui peuvent ĂȘtre en-
registrés sur ordinateur. Un programme informatique reconsti-
tue ensuite les trajectoires à partir des données recueillies. Les
détecteurs de vertex et les chambres à muons sont deux types
de trajectographes spécialisés. Les détecteurs de vertex sont
installĂ©s prĂšs du point dâinteraction (vertex primaire), tandis que
les chambres à muons sont situées sur les couches extérieures
du détecteur, car les muons sont les seules particules chargées
capables de traverser plusieurs mÚtres de matériau dense.
Guide du
LHC
43
centrale du collisionneur et deux bouchons circulaires et plats cou-
vrent les rĂ©gions dâextrĂ©mitĂ©, Ă savoir les zones proches du fais-
ceau. Par contre, ALICE et LHCb ont une forme asymétrique, car ces
expériences visent des domaines plus spécifiques de la physique.
Quelles
sont les parties principales dâun dĂ©tecteur ?
Le but des grands dĂ©tecteurs du LHC est dâidentifier les particules
secondaires produites lors des collisions et de mesurer leur position
dans lâespace, leur charge, leur vitesse, leur masse et leur Ă©ner-
gie. Pour ce faire, les détecteurs comportent de nombreuses « cou-
ches », ou sous-détecteurs, dont chacun a un rÎle précis dans la re-
constitution des collisions. Un systÚme magnétique vient compléter
le dispositif. Il sépare les différentes particules suivant leur charge
et permet de mesurer leur impulsion, une grandeur physique liĂ©e Ă
la masse et Ă la vitesse de la particule.
Il existe deux catégories importantes de sous-détecteurs :
u
Les trajectographes
révÚlent les trajectoires des particules élec-
triquement chargées grùce aux traces que laissent ces derniÚres
en ionisant la matiĂšre. Ă lâintĂ©rieur dâun champ magnĂ©tique, ils
permettent de mesurer la courbure de la trajectoire dâune parti-
cule, et donc son impulsion, ce qui contribue Ă lâidentification
de la particule. Dans la plupart des trajectographes modernes,
les traces des particules ne sont pas directement visibles. Elles
se traduisent par des signaux Ă©lectriques qui peuvent ĂȘtre en-
registrés sur ordinateur. Un programme informatique reconsti-
tue ensuite les trajectoires à partir des données recueillies. Les
détecteurs de vertex et les chambres à muons sont deux types
de trajectographes spécialisés. Les détecteurs de vertex sont
installĂ©s prĂšs du point dâinteraction (vertex primaire), tandis que
les chambres à muons sont situées sur les couches extérieures
du détecteur, car les muons sont les seules particules chargées
capables de traverser plusieurs mÚtres de matériau dense.
Guide du
LHC
44
Les trajectographes utilisent principalement deux techniques :
}
les chambres dâionisation en milieu gazeux, oĂč les ions ou
les électrons produits sont ensuite attirés sur des électrodes
(généralement en forme de fils ou de damiers) grùces à de forts
champs électriques. Dans les chambres à dérive, la trajectoire
est déterminée par le calcul du temps de parcours des électrons
jusquâau fil dâanode. On obtient ainsi une meilleure rĂ©solution
spatiale malgré une plus grande distance entre les fils: en
effet, les cellules de dérive ont généralement une largeur de
plusieurs centimÚtres, et permettent une résolution spatiale
de 50-100
m
m. Dans une chambre Ă projection temporelle, le
volume est beaucoup plus important â la dĂ©rive peut dĂ©passer
les 2 m â et les fils de lecture sont disposĂ©s Ă lâune des
extrémités ;
}
les détecteurs à semi-conducteurs, dans lesquels la particule
qui passe crée des électrons et des trous dans un semi-
conducteur polarisé en inverse, généralement du silicium. Les
détecteurs sont divisés en bandes ou en pixels. La résolution
typique est 10
m
m.
u
Les calorimĂštres
sont des dispositifs qui stoppent les particules
qui les traversent et mesurent lâĂ©nergie quâelles y ont dĂ©posĂ©e.
Il existe deux principaux types de calorimĂštres : les calorimĂš-
tres électromagnétiques (ECAL) et les calorimÚtres hadroniques
(HCAL). Ils sont constitués de différents matériaux, selon le
type de particules quâils stoppent. Les dĂ©tecteurs ECAL sont
conçus pour absorber complÚtement les électrons et les photons
par lâintermĂ©diaire de la force Ă©lectromagnĂ©tique. Les particules
soumises Ă lâinteraction forte (les hadrons, tels que protons et
pions) peuvent commencer Ă perdre de leur Ă©nergie dans lâECAL,
mais sont complÚtement stoppées dans le HCAL. Les muons (et
les neutrinos) traversent les deux types de calorimĂštres sans
interagir. Les particules neutres, comme les photons et les neu-
trons, sont principalement détectées par les calorimÚtres ; bien
quâelles soient invisibles pour les trajectographes, ces particules
sont rĂ©vĂ©lĂ©es par lâĂ©nergie quâelles dĂ©posent dans les calorimĂš-
tres.
Guide du
LHC
45
En gĂ©nĂ©ral, les calorimĂštres sont constituĂ©s de couches dâun
matĂ©riau de haute densitĂ© âpassifâ ou âabsorbantâ (du plomb
par exemple), intercalĂ©es avec des couches dâun milieu âactifâ tel
que du verre au plomb solide ou de lâargon liquide.
Les détecteurs comportent souvent des sous-détecteurs qui
mesurent la vitesse des particules chargĂ©es â un facteur essen-
tiel pour pouvoir identifier les particules.
Il existe deux grandes techniques pour mesurer la vitesse des
particules :
}
le rayonnement TchĂ©renkov : lorsquâune particule chargĂ©e
traverse un milieu, elle Ă©met, Ă partir dâune certaine vitesse,
des photons selon un angle particulier qui dépend de cette
vitesse. Si lâon mesure lâimpulsion de la particule, on peut, Ă
partir de sa vitesse, déterminer sa masse, et donc sa nature.
Pour que lâĂ©mission TchĂ©renkov se produise, il faut que la
particule traverse le milieu à une vitesse supérieure à celle de
la lumiĂšre dans le milieu en question.
}
le rayonnement de transition : lorsquâune particule relativiste
chargée traverse un milieu non homogÚne, en particulier la
limite entre des matériaux qui possÚdent des propriétés
électriques différentes, elle émet un rayonnement plus ou
moins proportionnel Ă son Ă©nergie. Cette technique permet de
distinguer les différents types de particules.
Guide du
LHC
46
Des milliers de scientifiques à travers le monde accéderont à cette
gigantesque quantitĂ© de donnĂ©es, quâils analyseront. La Grille de
calcul pour le LHC a pour mission de mettre en place et dâentretenir
une infrastructure de stockage et dâanalyse de donnĂ©es pour tous
les chercheurs en physique des hautes énergies appelés à utiliser
le LHC.
}
ATLAS produira 320 Mo/s
}
CMS produira 220 Mo/s
}
LHCb produira 50 Mo/s
}
ALICE produira 100 Mo/s
Quelle
sera la quantité de bosons de Higgs produite au
LHC ?
Malgré un nombre trÚs élevé de collisions de particules au LHC, la
quantité de bosons de Higgs produite sera tellement minime que
les physiciens estiment quâil faudra au moins deux Ă trois annĂ©es de
prise de données pour avoir suffisamment de statistiques. La produc-
tion de bosons de Higgs à attendre est étroitement liée au modÚle
théorique et aux méthodes de calculs utilisés. Dans de bonnes con-
ditions, chaque expĂ©rience devrait produire 1 boson de Higgs Ă
intervalle de quelques heures. Il en va de mĂȘme pour les particules
supersymĂ©triques. Les physiciens estiment quâil faudra environ un
an de prise de donnĂ©es Ă pleine luminositĂ© avant dâobtenir les pre-
miers résultats probants.
Quel
devrait ĂȘtre le flux de donnĂ©es provenant des
expériences LHC ?
Les expériences LHC comptent environ 150 millions de capteurs qui enreg-
istrent 40 millions de données par seconde. Ces données une fois filtrées,
restera une centaine de collisions par seconde potentiellement intéres-
santes. Le flux de donnĂ©es provenant des quatre expĂ©riences sâĂ©lĂšvera Ă
environ 700 mégaoctets par seconde (Mo/s), soit quelque 15 000 000 Go
(15 Po) par an - lâĂ©quivalent dâune pile de CD-ROM haute de 20 km.
Guide du
LHC
47
Des milliers de scientifiques à travers le monde accéderont à cette
gigantesque quantitĂ© de donnĂ©es, quâils analyseront. La Grille de
calcul pour le LHC a pour mission de mettre en place et dâentretenir
une infrastructure de stockage et dâanalyse de donnĂ©es pour tous
les chercheurs en physique des hautes énergies appelés à utiliser
le LHC.
}
ATLAS produira 320 Mo/s
}
CMS produira 220 Mo/s
}
LHCb produira 50 Mo/s
}
ALICE produira 100 Mo/s
Pile de CD avec
1 an de données LHC !
(~ 20 Km)
Ballon-sonde
(30 km)
Concorde
(15 km)
Mont-Blanc
(4.8 km)
Guide du
LHC
Quelle
est la consommation dâĂ©lectricitĂ© du LHC ?
Environ 120 MW (230 MW pour tout le CERN), ce qui correspond Ă
peu prĂšs Ă la puissance consommĂ©e par lâensemble des mĂ©nages
du canton de GenĂšve. En supposant que lâaccĂ©lĂ©rateur fonctionne
270 jours par an (la machine sâarrĂȘte pendant la pĂ©riode dâhiver),
la consommation annuelle dâĂ©nergie du LHC en 2009 devrait ĂȘtre
dâenviron 800 000 MWh. Ce chiffre comprend la consommation de
la machine, de ses infrastructures et des expériences. Le coût an-
nuel total pour faire fonctionner le LHC sera alors dâenviron 19 mil-
lions dâeuros. Le CERN est principalement alimentĂ© en Ă©lectricitĂ©
par la compagnie française EDF (les compagnies suisses EOS et SIG
Swiss fournissent Ă©galement de lâĂ©lectricitĂ© en cas de pĂ©nurie cĂŽtĂ©
français).
Une grande partie de la consommation Ă©lectrique du LHC ser-
vira Ă maintenir le systĂšme dâaimants supraconducteurs Ă ses
températures de fonctionnement (1,8 K ou 4,2 K selon les ai-
mants). Grùce à la technologie supraconductrice utilisée pour les
aimants, la consommation nominale du LHC nâest pas beaucoup
plus élevée que celle du Supersynchrotron à protons (SPS), alors
que le LHC est beaucoup plus grand et fonctionne Ă une Ă©nergie
bien plus élevée.
49
Environnement
Quelle
est la consommation dâĂ©lectricitĂ© du LHC ?
Environ 120 MW (230 MW pour tout le CERN), ce qui correspond Ă
peu prĂšs Ă la puissance consommĂ©e par lâensemble des mĂ©nages
du canton de GenĂšve. En supposant que lâaccĂ©lĂ©rateur fonctionne
270 jours par an (la machine sâarrĂȘte pendant la pĂ©riode dâhiver),
la consommation annuelle dâĂ©nergie du LHC en 2009 devrait ĂȘtre
dâenviron 800 000 MWh. Ce chiffre comprend la consommation de
la machine, de ses infrastructures et des expériences. Le coût an-
nuel total pour faire fonctionner le LHC sera alors dâenviron 19 mil-
lions dâeuros. Le CERN est principalement alimentĂ© en Ă©lectricitĂ©
par la compagnie française EDF (les compagnies suisses EOS et SIG
Swiss fournissent Ă©galement de lâĂ©lectricitĂ© en cas de pĂ©nurie cĂŽtĂ©
français).
Une grande partie de la consommation Ă©lectrique du LHC ser-
vira Ă maintenir le systĂšme dâaimants supraconducteurs Ă ses
températures de fonctionnement (1,8 K ou 4,2 K selon les ai-
mants). Grùce à la technologie supraconductrice utilisée pour les
aimants, la consommation nominale du LHC nâest pas beaucoup
plus élevée que celle du Supersynchrotron à protons (SPS), alors
que le LHC est beaucoup plus grand et fonctionne Ă une Ă©nergie
bien plus élevée.
faq
Guide du
LHC
50
Les collisions
se produisant dans le LHC sont-elles
dangereuses ?
Le LHC peut atteindre des Ă©nergies quâaucun accĂ©lĂ©rateur de parti-
cules nâa atteintes auparavant. JusquâĂ prĂ©sent, ce nâest que dans la
nature quâon trouve des Ă©nergies aussi Ă©levĂ©es. Seule une machine
aussi puissante peut permettre aux physiciens de continuer Ă sonder
les grands mystĂšres de lâUnivers. Des craintes se sont exprimĂ©es Ă
lâĂ©gard de ce qui pourrait ĂȘtre crĂ©Ă© lors de collisions de particules Ă
haute Ă©nergie. Il nây a pourtant aucune raison de sâinquiĂ©ter.
}
Des collisions dâune Ă©nergie sans prĂ©cĂ©dent ?
Sans précédent sur
Terre ! Les accélérateurs ne font que recréer, dans des conditions
de laboratoire, le phénomÚne naturel des rayons cosmiques, ces
particules produites dans lâespace intersidĂ©ral lors dâĂ©vĂ©nements
tels que la formation de supernovae ou de trous noirs, et ac-
célérées à des énergies dépassant largement celles du LHC. Les
rayons cosmiques voyagent Ă travers lâUnivers et bombardent
lâatmosphĂšre de la Terre de maniĂšre ininterrompue depuis sa
formation, il y a 4,5 milliards dâannĂ©es. Bien que la puissance
du LHC soit impressionnante si on la compare Ă celles dâautres
accélérateurs, les énergies produites lors des collisions sont
bien faibles par rapport Ă celles de certains rayons cosmiques.
Comme les énergies trÚs supérieures dégagées par les collisions
qui ont lieu dans la nature depuis des milliards dâannĂ©es nâont
pas eu de consĂ©quences nĂ©fastes pour la Terre, il nây a aucune
raison de penser que les événements produits dans le LHC pour-
raient en avoir. Les rayons cosmiques nâentrent pas en collision
uniquement avec la Terre, mais aussi avec la Lune, Jupiter, le
Soleil et dâautres corps cĂ©lestes. Le nombre total de ces colli-
sions est gigantesque comparĂ© Ă celui que lâon espĂšre atteindre
avec le LHC. Le fait que les planĂštes et les Ă©toiles soient encore
intactes nous conforte dans lâidĂ©e que les collisions se produi-
sant au LHC sont sĂ»res. LâĂ©nergie du LHC, Ă©norme, il est vrai,
pour un accĂ©lĂ©rateur, nâest que bien modeste Ă lâĂ©chelle de la
nature.
}
Des Big Bangs miniatures ?
Bien que la concentration (ou den-
sitĂ©) dâĂ©nergie lors des collisions de particules au LHC soit trĂšs
Ă©levĂ©e, lâĂ©nergie absolue est trĂšs faible comparĂ©e aux Ă©nergies
auxquelles nous avons affaire au quotidien, ou aux Ă©nergies pro-
duites par les collisions entre rayons cosmiques. Cependant, Ă
lâĂ©chelle, trĂšs petite, dâun faisceau de protons, cette concen-
tration dâĂ©nergie reproduit la densitĂ© dâĂ©nergie qui a existĂ©
quelques instants aprĂšs le Big Bang : câest pour cela que les
futures collisions au LHC sont parfois qualifiées de « Big Bangs
miniatures ».
}
Des trous noirs ?
Dans lâUnivers, lâeffondrement dâĂ©toiles mas-
sives crée des trous noirs massifs, des objets qui renferment
dâĂ©normes quantitĂ©s dâĂ©nergie gravitationnelle attirant la ma-
tiĂšre environnante. La force gravitationnelle dâun trou noir est
liĂ©e Ă la quantitĂ© de matiĂšre ou dâĂ©nergie quâil contient : moins
il y a de matiĂšre, plus sa force dâattraction est faible. Certains
physiciens pensent que des trous noirs microscopiques pour-
raient ĂȘtre produits lors des collisions dans le LHC. Cependant,
ceux-ci seraient créés avec les énergies des particules entrant
en collision (Ă©quivalant aux Ă©nergies de nos moustiques) ; par
consĂ©quent, aucun trou noir microscopique produit Ă lâintĂ©rieur
du LHC ne pourrait générer une force gravitationnelle suffisante
pour absorber la matiĂšre environnante. Si le LHC peut produire
des trous noirs microscopiques, les rayons cosmiques, dâĂ©nergie
beaucoup plus élevée, en ont nécessairement déjà produit beau-
coup plus. Et comme la Terre est toujours lĂ , il nây a aucune
raison de penser que les collisions Ă lâintĂ©rieur du LHC soient
dangereuses.
Les trous noirs perdent de la matiĂšre en Ă©mettant de lâĂ©nergie
par un processus mis en lumiĂšre par Stephen Hawking. Les trous
noirs qui ne peuvent attirer de la matiĂšre, tels que ceux qui
pourraient ĂȘtre produits au LHC, rĂ©trĂ©cissent, sâĂ©vaporent et dis-
paraissent. Plus le trou noir est petit, plus vite il sâĂ©vanouit. Si
des trous noirs microscopiques devaient se former dans le LHC,
ils nâexisteraient que pendant un instant fugace. Leur existence
serait si courte que la seule façon de les repérer serait de détecter
les produits de leur désintégration.
Guide du
LHC
51
Les collisions
se produisant dans le LHC sont-elles
dangereuses ?
Le LHC peut atteindre des Ă©nergies quâaucun accĂ©lĂ©rateur de parti-
cules nâa atteintes auparavant. JusquâĂ prĂ©sent, ce nâest que dans la
nature quâon trouve des Ă©nergies aussi Ă©levĂ©es. Seule une machine
aussi puissante peut permettre aux physiciens de continuer Ă sonder
les grands mystĂšres de lâUnivers. Des craintes se sont exprimĂ©es Ă
lâĂ©gard de ce qui pourrait ĂȘtre crĂ©Ă© lors de collisions de particules Ă
haute Ă©nergie. Il nây a pourtant aucune raison de sâinquiĂ©ter.
}
Des collisions dâune Ă©nergie sans prĂ©cĂ©dent ?
Sans précédent sur
Terre ! Les accélérateurs ne font que recréer, dans des conditions
de laboratoire, le phénomÚne naturel des rayons cosmiques, ces
particules produites dans lâespace intersidĂ©ral lors dâĂ©vĂ©nements
tels que la formation de supernovae ou de trous noirs, et ac-
célérées à des énergies dépassant largement celles du LHC. Les
rayons cosmiques voyagent Ă travers lâUnivers et bombardent
lâatmosphĂšre de la Terre de maniĂšre ininterrompue depuis sa
formation, il y a 4,5 milliards dâannĂ©es. Bien que la puissance
du LHC soit impressionnante si on la compare Ă celles dâautres
accélérateurs, les énergies produites lors des collisions sont
bien faibles par rapport Ă celles de certains rayons cosmiques.
Comme les énergies trÚs supérieures dégagées par les collisions
qui ont lieu dans la nature depuis des milliards dâannĂ©es nâont
pas eu de consĂ©quences nĂ©fastes pour la Terre, il nây a aucune
raison de penser que les événements produits dans le LHC pour-
raient en avoir. Les rayons cosmiques nâentrent pas en collision
uniquement avec la Terre, mais aussi avec la Lune, Jupiter, le
Soleil et dâautres corps cĂ©lestes. Le nombre total de ces colli-
sions est gigantesque comparĂ© Ă celui que lâon espĂšre atteindre
avec le LHC. Le fait que les planĂštes et les Ă©toiles soient encore
intactes nous conforte dans lâidĂ©e que les collisions se produi-
sant au LHC sont sĂ»res. LâĂ©nergie du LHC, Ă©norme, il est vrai,
pour un accĂ©lĂ©rateur, nâest que bien modeste Ă lâĂ©chelle de la
nature.
}
Des Big Bangs miniatures ?
Bien que la concentration (ou den-
sitĂ©) dâĂ©nergie lors des collisions de particules au LHC soit trĂšs
Ă©levĂ©e, lâĂ©nergie absolue est trĂšs faible comparĂ©e aux Ă©nergies
auxquelles nous avons affaire au quotidien, ou aux Ă©nergies pro-
duites par les collisions entre rayons cosmiques. Cependant, Ă
lâĂ©chelle, trĂšs petite, dâun faisceau de protons, cette concen-
tration dâĂ©nergie reproduit la densitĂ© dâĂ©nergie qui a existĂ©
quelques instants aprĂšs le Big Bang : câest pour cela que les
futures collisions au LHC sont parfois qualifiées de « Big Bangs
miniatures ».
}
Des trous noirs ?
Dans lâUnivers, lâeffondrement dâĂ©toiles mas-
sives crée des trous noirs massifs, des objets qui renferment
dâĂ©normes quantitĂ©s dâĂ©nergie gravitationnelle attirant la ma-
tiĂšre environnante. La force gravitationnelle dâun trou noir est
liĂ©e Ă la quantitĂ© de matiĂšre ou dâĂ©nergie quâil contient : moins
il y a de matiĂšre, plus sa force dâattraction est faible. Certains
physiciens pensent que des trous noirs microscopiques pour-
raient ĂȘtre produits lors des collisions dans le LHC. Cependant,
ceux-ci seraient créés avec les énergies des particules entrant
en collision (Ă©quivalant aux Ă©nergies de nos moustiques) ; par
consĂ©quent, aucun trou noir microscopique produit Ă lâintĂ©rieur
du LHC ne pourrait générer une force gravitationnelle suffisante
pour absorber la matiĂšre environnante. Si le LHC peut produire
des trous noirs microscopiques, les rayons cosmiques, dâĂ©nergie
beaucoup plus élevée, en ont nécessairement déjà produit beau-
coup plus. Et comme la Terre est toujours lĂ , il nây a aucune
raison de penser que les collisions Ă lâintĂ©rieur du LHC soient
dangereuses.
Les trous noirs perdent de la matiĂšre en Ă©mettant de lâĂ©nergie
par un processus mis en lumiĂšre par Stephen Hawking. Les trous
noirs qui ne peuvent attirer de la matiĂšre, tels que ceux qui
pourraient ĂȘtre produits au LHC, rĂ©trĂ©cissent, sâĂ©vaporent et dis-
paraissent. Plus le trou noir est petit, plus vite il sâĂ©vanouit. Si
des trous noirs microscopiques devaient se former dans le LHC,
ils nâexisteraient que pendant un instant fugace. Leur existence
serait si courte que la seule façon de les repérer serait de détecter
les produits de leur désintégration.
Guide du
LHC
52
}
Des strangelets ?
Les strangelets sont dâhypothĂ©tiques petits morceaux
de matiĂšre dont lâexistence nâa jamais Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e. Ils seraient
composés de quarks « étranges », des parents plus lourds et plus
instables des quarks qui constituent la matiĂšre stable. MĂȘme si les
strangelets existaient, ils seraient instables. En outre, leur charge
électromagnétique repousserait la matiÚre ordinaire ; ainsi, au lieu de
se combiner avec des substances stables, ils se désintégreraient, tout
simplement. Si des strangelets devaient ĂȘtre produits au LHC, ils ne
feraient pas beaucoup de dégùts. Si ces strangelets existent, ils ont
déjà été créés par les rayons cosmiques de haute énergie, et là non
plus, aucun dĂ©gĂąt nâest Ă dĂ©plorer Ă ce jour.
}
Des rayonnements ?
Les rayonnements sont inévitables dans les ac-
célérateurs comme le LHC, car les collisions des particules, qui nous
permettent dâĂ©tudier lâorigine de la matiĂšre, gĂ©nĂšrent Ă©galement des
rayonnements. Le CERN, grĂące Ă des moyens de protection actifs et
passifs, à des détecteurs de rayonnements et à diverses procédures,
veille Ă ce que lâexposition aux rayonnements du personnel et de la
population soit la plus faible possible et se situe bien en dessous des
limites dictées par les normes de sécurité internationales. à titre de
comparaison, la radioactivité naturelle (due aux rayons cosmiques
et Ă la radioactivitĂ© naturelle de lâenvironnement) reçue par chacun
en Suisse est dâenviron 2400 ”Sv/an ; pour un aller-retour Europe-
Los Angeles, comptez 100 ”Sv. Le tunnel du LHC est situé à 100 m
sous terre, Ă une profondeur telle que ni les rayonnements produits
pendant lâexploitation, ni la radioactivitĂ© rĂ©siduelle, ne peuvent ĂȘtre
dĂ©tectĂ©s en surface. Lâair sera pompĂ© du tunnel et filtrĂ©. Les Ă©tudes
ont montrĂ© que la dose de radioactivitĂ© libĂ©rĂ©e dans lâair Ă laquelle la
population sera exposée ne dépassera pas 10 ”Sv/an.
Les normes du CERN pour la protection de lâenvironnement et du
personnel sont conformes aux législations nationales suisse et
française, ainsi quâĂ la directive 96/29/EURATOM du Conseil de
lâUnion europĂ©enne. Selon les lĂ©gislations suisse et française, une
activité professionnelle ne peut en aucun cas conduire à une dose
efficace supérieure à 20 mSv par an pour les personnes profession-
nellement exposées et supérieure à 1 mSv par an pour les person-
nes non professionnellement exposées et pour la population.
Quelles
sont les rĂšgles rĂ©gissant lâaccĂšs au LHC ?
Hors pĂ©riode dâexploitation, la plus grande partie du
tunnel du LHC ne sera que faiblement radioactive,
lâessentiel des dĂ©bits de dose rĂ©siduels Ă©tant concen-
trés dans des zones particuliÚres de la machine comme
les cavernes dâarrĂȘt de faisceau, oĂč le faisceau est ab-
sorbé dans son intégralité à la fin de chaque période
dâexploitation, et les zones de collimation des fais-
ceaux.
Seul le personnel technique autorisé pourra accéder au
tunnel du LHC. Un technicien spécialiste de la radiopro-
tection entrera dâabord pour mesurer le dĂ©bit de dose Ă
lâendroit oĂč doit avoir lieu lâintervention demandĂ©e. Il
Ă©valuera Ă quel moment lâintervention pourra avoir lieu
et combien de temps elle pourra durer.
Quelle
est la consommation dâhĂ©lium du LHC ?
Le chiffre exact des pertes dâhĂ©lium pendant
lâexploitation du LHC nâest pas encore connu. Il
dépendra de plusieurs facteurs tels que le nombre de
transitions rĂ©sistives des aimants, dâinterruptions de
courant, etc. Ce que lâon sait, câest quâil faudra envi-
ron 120 tonnes dâhĂ©lium pour refroidir et remplir le
LHC Ă la premiĂšre mise en route.
Guide du
LHC
53
Quelles
sont les rĂšgles rĂ©gissant lâaccĂšs au LHC ?
Hors pĂ©riode dâexploitation, la plus grande partie du
tunnel du LHC ne sera que faiblement radioactive,
lâessentiel des dĂ©bits de dose rĂ©siduels Ă©tant concen-
trés dans des zones particuliÚres de la machine comme
les cavernes dâarrĂȘt de faisceau, oĂč le faisceau est ab-
sorbé dans son intégralité à la fin de chaque période
dâexploitation, et les zones de collimation des fais-
ceaux.
Seul le personnel technique autorisé pourra accéder au
tunnel du LHC. Un technicien spécialiste de la radiopro-
tection entrera dâabord pour mesurer le dĂ©bit de dose Ă
lâendroit oĂč doit avoir lieu lâintervention demandĂ©e. Il
Ă©valuera Ă quel moment lâintervention pourra avoir lieu
et combien de temps elle pourra durer.
Quelle
est la consommation dâhĂ©lium du LHC ?
Le chiffre exact des pertes dâhĂ©lium pendant
lâexploitation du LHC nâest pas encore connu. Il
dépendra de plusieurs facteurs tels que le nombre de
transitions rĂ©sistives des aimants, dâinterruptions de
courant, etc. Ce que lâon sait, câest quâil faudra envi-
ron 120 tonnes dâhĂ©lium pour refroidir et remplir le
LHC Ă la premiĂšre mise en route.
Guide du
LHC
54
Que
se passe-t-il si le faisceau devient instable ?
LâĂ©nergie stockĂ©e dans les faisceaux du LHC est sans prĂ©cĂ©dent. Une
perte incontrÎlée de faisceau pourrait endommager certains équipe-
ments de lâaccĂ©lĂ©rateur. Tout est donc mis en Ćuvre pour que cela
ne se produise jamais. Pour que le LHC soit exploité dans de bonnes
conditions de sécurité, plusieurs systÚmes doivent fonctionner cor-
rectement : les collimateurs et les absorbeurs de faisceau, les sys-
tĂšmes dâĂ©jection, de surveillance et de verrouillage des faisceaux,
ainsi que le systĂšme de protection contre les transitions. Si un
faisceau devient instable, la perte de faisceau sera détectée et, en
lâespace de trois rĂ©volutions (< 0,3 ms), un jeu dâaimants extraira le
faisceau du LHC. Le faisceau empruntera ensuite un tunnel spécial
jusquâau bloc dâarrĂȘt des faisceaux, le seul dispositif du LHC capable
de supporter lâimpact de la totalitĂ© dâun faisceau. Le cĆur du bloc
dâarrĂȘt est composĂ© dâun empilement de plaques de graphite de dif-
férentes densités.
LâĂ©nergie totale maximale de chaque faisceau est dâenviron
350 MJ, ce qui correspond Ă lâĂ©nergie dâun train de 400 tonnes,
comme le TGV, lancé à 150 km/h. Une telle énergie suffit à faire
fondre environ 500 kg de cuivre. LâĂ©nergie totale stockĂ©e dans les
aimants du LHC est quelque 30 fois plus élevée (11 GJ).
Guide du
LHC
55
Le LHC en 10 propriétés
remarquables
1)
Lors de lâexcavation du tunnel circulaire de 27 km de long, entre le lac
LĂ©man et la chaĂźne du Jura, les deux bouts du tunnel se sont rejoints Ă 1 cm
prĂšs.
2)
Chacun des 6400 filaments supraconducteurs de niobium-titane du cĂąble
fabriquĂ© pour le LHC a une Ă©paisseur de 0,007 mm, câest-Ă -dire 10 fois plus
fin quâun cheveu. Mis bout Ă bout, tous les filaments permettraient de faire
cinq fois lâaller retour entre la Terre et le Soleil, et il en resterait encore assez
pour quelques voyages vers la Lune.
3)
Tous les protons accĂ©lĂ©rĂ©s au CERN sont obtenus Ă partir dâhydrogĂšne
standard. Bien que les faisceaux du LHC contiennent de trĂšs nombreux pro-
tons, seuls 2 nanogrammes dâhydrogĂšne(*) sont accĂ©lĂ©rĂ©s chaque jour. Il
faudrait donc 1 million dâannĂ©es pour accĂ©lĂ©rer un gramme dâhydrogĂšne avec
le LHC.
4)
Le cĆur du LHC sera le plus grand rĂ©frigĂ©rateur du monde. Avec une tem-
pĂ©rature plus froide que celle de lâespace intersidĂ©ral, il contiendra du fer, de
lâacier et les fameuses bobines supraconductrices.
5)
La pression dans les tubes de faisceau du LHC sera environ dix fois plus
faible que sur la Lune. Ce sont les conditions de lâultravide.
6)
Les protons Ă pleine Ă©nergie circuleront dans le LHC Ă une vitesse de
0,999999991 fois celle de la lumiĂšre. Chaque proton fera plus de 11 000 fois
par seconde le tour de lâanneau de 27 km.
7)
Ă Ă©nergie maximale, chacun des deux faisceaux de protons dans le LHC
aura une énergie totale équivalente à un train de 400 t, comme le TGV, lancé
Ă 150 km/h, assez pour faire fondre 500 kg de cuivre.
8)
Le Soleil ne se couche jamais sur la collaboration ATLAS. Les scientifiques
qui y travaillent viennent de tous les continents, sauf lâAntarctique.
9)
Le systÚme magnétique de CMS contient environ 10 000 t de fer ; plus
que la Tour Eiffel.
10)
Les données enregistrées par chacune des grandes expériences du LHC
rempliront lâĂ©quivalent de 100 000 DVD chaque annĂ©e.
(*)la masse totale des protons est calculée au repos.
Guide du
LHC
56
Annexe 1
1.2 s
3.6 s
Champ magnétique
dans le SPS
Champ magnétique dans le PSB
Champ magnétique dans le PS
Courant de particules dans le SPS
Courant de particules
dans le PS
Courant de particules dans le PSB
Remplissage, champ magnétique et courant de particules
dans le PSB, le PS et le SPS
Guide du
LHC
57
21.6 s
Champ magnétique du SPS
Courant de particules
dans le SPS
Courant de particules dans un anneau du LHC
Annexe 2
Remplissage, champ magnétique et courant de particules
dans le SPS et le LHC
Guide du
LHC
Groupe Communication, février 2008
CERN-Brochure-2008-001-Fra
La section Publications tient
Ă remercier les membres des
départements AB, AT, PH et de la
Commission de Sécurité qui ont
apportĂ© leur aide Ă lâĂ©laboration
de ce guide.