Films


^ Rwanda. Un cri d’un silence inouï de Anne LAINE, (France, documentaire couleur, Beta SP, 2003, 52 min)

Au Rwanda, 9 ans après le génocide des Tutsi, les souffrances qu’endurent des centaines de milliers de personnes rescapées du génocide entravent les stratégies de reconstruction de la société. Les coups de machettes ont blessé, mutilé, le viol systématique des femmes et des petites filles a propagé le sida, et partout il y a cette plaie béante qu’est la souffrance traumatique. Au lendemain du génocide, c’est dans le plus grand dénuement que des hommes et des femmes ont tenté d’apporter des réponses aux séquelles post-traumatiques. En se situant délibérément sur le terrain de la subjectivité des victimes, en respectant la pudeur de leur expression, la profonde humanité de leur témoignage, ce film fait entendre un cri qui n'eut comme écho à l'époque que le silence inouï de la communauté internationale.

NAMIZE AKAMO GAHERA MU NDA!

Mu Rwanda, nyuma y'imyaka icyenda habaye Itsembabwoko ryibasiye Abatutsi, umubabaro n'agahinda by'abacitsekwicumu bitagira uruvugiro, bishobora kuzadindiza imigambi ubutegetsi bugerageza gufata yo gusana igihugu n'abagituye. Imihoro yaratemye, irakomeretsa, abategarugoli, abali n'abana b'abakobwa bagiriwe ibyapfurambi ribasigira sida, ubu bahanganye nayo. Mu byukuri uruguma ruracyasamye impande zose, rurashengura imitima, rugahahamura imitwe y'abarutewe. Itsembabwoko rigihoshwa, bamwe bagerageje gufasha abo ryari risize mu kangaratete. Iyi filime yahisemo kwegera ababaye, yubaha umubabaro wabo, ibatega amatwi, yumva uko bavuga agahinda kabo batuje, ngo : imfura ishinjagira ishira! Turifuza kwibutsa buri wese uko amahanga yahisemo kugenda nyomberi igihe yari yakagombye gutera akamo gatabariza u Rwanda, muli 94!

^ The Bloody Tricolor de BRADSHAW Stephen et JONES Elisabeth (video: Panorama, BBC, 1995)

Documentaire sur le rôle de la France au Rwanda de 1990 à 1994.

 
^ Gacaca: Living Together Again in Rwanda?
(France/Etats-unis, documentaire, format video, 2003, 55 min) Directed by Anne AGHION

This 55-minute documentary film features a Rwanda-based grassroots justice system called the Gacaca Tribunals. Gacaca is an attempt to unify a nation that in the early 1990s experienced politically motivated ethnic killings - more than 800,000 of the country's Tutsi minority, and many Hutu moderates, died in the genocide. Citizens will act as judges in an attempt to democratise the justice system. By exploring the process of building and sustaining this new justice system, the film portrays the Tutsi and Hutu peoples' struggles to rebuild their lives and communities by dealing with the emotional trauma of their past and reconciling their deep differences. The film's director spent six weeks recording stories of survivors and prisoners, and their visions of the future. The film crew was present when nearly 1,000 local residents gathered for the first of a series of open-air "Pre-Gacaca" hearings, which are designed to clear the prisons of innocent detainees and to educate Rwandans about the Gacaca trials to come.

The film will be featured in 2003 at the African Film Festival and Human Rights Watch International Film Festival.

Produced by: Philip Brooks, Laurent Bocahut & Anne Aghion.

Distributed by: First Run/Icarus Films (FRIF)

Date of production: 2002.

Length: 55 minutes.

(Source: http://www.comminit.com/africa/ma2003/sld-172.html)

 

^ Rwanda, l'histoire qui mène au génocide

Pays / Country : France

Durée / Duration : 52 min.

Année / Copyright : 1995,

Format : Beta SP, Documentaire couleur.

Auteur/ s-Réalisateur/ s : Genoud (Robert)

Production - Diffusion : Films du village (Les), Cinquième (La)

Distribution : Films du village (Les)

La compréhension du génocide du printemps 1994 au Rwanda passe nécessairement par la relation chronologique de son histoire depuis l'arrivée des premiers colonisateurs. C'est au nom de cette histoire, falsifiée par les Occidentaux comme par les Rwandais, que des extrémistes ont pu mettre en marche leurs colonnes infernales. Parallèlement aux discours des politiques ou des spécialistes, les parcours personnels de trois Rwandais traversent le récit : Vénuste, Joseph et Eugène. Ils étaient tous les trois opposés à la dictature du président Habyarimana (1973-1994) ; chacun en a souffert et aucun n'a de crimes à se reprocher. Aujourd'hui, l'un est rentré au Rwanda, l'autre réfugié en France s'y prépare, le dernier, qui a partagé les idées du Hutu-Power où ont été recrutés la majorité des génocideurs, ne veut même pas l'envisager…

^ La France au Rwanda

Pays / Country : France

Durée / Duration : 52 min.

Année / Copyright : 1999,

Format : Beta SP

Auteur/ s-Réalisateur/ s : Genoud (Robert)

Production - Diffusion : Films du village (Les), État d'urgence production, Télévision Création Citoyenne

Distribution : Films du village (Les)

Ce film met en perspective les travaux de la mission d'information créée par l'Assemblée nationale le 5 mars dernier, afin de faire la lumière sur l'éventuelle responsabilité de la France dans le génocide rwandais de 1994. La création de cette mission parlementaire constitue un événement particulièrement important, à l'image de l'ampleur de la tragédie rwandaise : pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, la politique étrangère française, "domaine réservé" du chef de l'État, est ouvertement questionnée par les représentants du peuple souverain. Il s'agit, selon le président de la mission d'information, Paul Quilès "de replacer les événements dans leur contexte et d'identifier les responsabilités." Nous verrons comment le bon fonctionnement d'une démocratie repose sur un subtil équilibre de pouvoirs et de contre-pouvoirs. Et surtout, de lutter contre les "non-lieux" de la mémoire auxquels nous ne cessons d'être confrontés, pour empêcher la répétition stérile.

+ Genoud Robert et Kayimahe Venuste, Rwanda. Récit d’un survivant, 2001, 52 min, Documentaire vidéo, France/Rwanda.

^ Les Champs de la mort

Pays / Country : France

Durée / Duration : 54 min.

Année / Copyright : 1994

Auteur/ s-Réalisateur/ s : Debord (Bernard)

Production - Diffusion : Films à Lou (Les), Amnesty International

Distribution : Doc & Co, ADAV

Un documentaire de réflexion historique et d'investigation sur le présent et le futur d'une région déchirée. Parce qu'ils ont la même composition ethnique, Rwanda et Burundi ont une histoire et un destin similaires. Le drame a commencé au Burundi le 21 octobre 1993 avec l'assassinat du premier président de la République démocratiquement élu dans ce pays. Les affrontements ethniques qui en ont résulté ont débordé sur le Rwanda. Le "scénario" burundais - l'assassinat d'un président hutu suivi du massacre aveugle de Tutsis par des milices hutues, et la riposte organisée d'une opposition majoritairement tutsie - s'est répété au Rwanda. L'abomination, alors décuplée, a atteint le stade du génocide. Deux missions d'Amnesty International, sillonnant les deux pays durant l'été 1994, s'efforcent d'en établir l'ampleur et d'enquêter sur une justice dont l'évidente absence est en train de générer de nouvelles violences, aussi bien dans le Rwanda d'après-guerre que dans un Burundi au bord d'un autre embrasement.

^ Itsembatsemba : Rwanda, un génocide plus tard

(Itsembatsemba: Rwanda One Genocide Later)

Série / Series : Populations en danger

Pays / Country : France

Durée / Duration : 13 min.

Année / Copyright : 1996,

Format : 35 mm, Beta SP.

Auteur/ s-Réalisateur/ s : Cordesse (Alexis), Sivan (Eyal)

Production - Diffusion : Momento !, État d'urgence production, Sept ARTE (La)

Distribution : Sam distribution, ADAV

Le 6 avril 1994, la rage purificatrice s'abattait sur le Rwanda. Les images de ce film ont été prises deux ans après le génocide, en avril 1996. Les extraits sonores proviennent de la radio télévision libre "Mille Collines" (RTLM) et datent d'avril 1994. RTLM commença à émettre dès 1991 avec l'aide du pouvoir et joua un rôle essentiel dans le déclenchement et la coordination des tueries. Depuis l'installation du nouveau pouvoir au Rwanda, des exécutions massives ont eu lieu, des milliers de personnes ont été emprisonnées. Aucun jugement n'a été prononcé. Les principaux instigateurs du génocide, parmi lesquels les animateurs de la RTLM, sont libres.

http://www.hrw.org/iff-97/filmae/corditse.html

^ Maudits soient les yeux fermés

Pays / Country : France

Durée / Duration : 80 min.

Année / Copyright : 1995

Auteur/ s-Réalisateur/ s : Laffont (Frédéric)

Production - Diffusion : Interscoop, BBC, Sept ARTE (La), TSR (Télévision suisse romande)

Distribution : Doc & Co, ADAV

Rwanda. Des mois après les massacres, l'herbe a repoussé. Sur un charnier, les restes d'un écolier reposent près de son manuel de lecture resté ouvert sur un extrait du "Roman de Renart" : "Maudits soient les yeux qui se ferment quand ils doivent rester ouverts…" Plus jamais ça ! En dépit de cette promesse solennelle, cinquante ans après les camps de la mort nazis, un autre génocide extermine des êtres humains pour ce qu'ils sont. Leur unique "faute" : être nés tutsis comme d'autres sont nés juifs, tziganes ou arméniens. Qui rendra justice ? Sur les charniers et dans les organismes internationaux, une litanie de promesses sans lendemain tient lieu d'hommage funèbre. Seules des personnes isolées tentent d'établir les faits, d'écrire l'histoire. Parmi ces grains de sable censés enrayer la machine à silence : Françoise, Joseph et François-Xavier. Juriste européenne, militant rwandais des Droits de l'homme et procureur de la République de Kigali, ils racontent leur quête de justice. Existe en 54 min.

^ Nous ne sommes plus morts

Pays / Country : France/Belgique

Durée / Duration : 128 min.

Année / Copyright : 2000

Auteur/ s-Réalisateur/ s : Woukoache (François L.)

Production - Diffusion : Parenthèse films, PBC Pictures, Gsara, Cap Vert Almadies, Télévision rwandaise

Distribution : Parenthèse films

Le Rwanda a connu, en l'espace de cinq ans entre 1990 et 1994, deux guerres et surtout le troisième génocide de ce siècle (plus d'un million de personnes trouvent la mort en l'espace de quelques mois). Comment continuer à vivre sur cette terre où l'innommable a surgi et s'est à jamais rendu visible ? Tel est le formidable défi qui tentent de relever les Rwandais aujourd'hui. Rencontre avec les personnages dont chacun porte dans sa chair, dans son âme un fragment de cette histoire, un fragment de cet espoir. Existe en 80 min.

^ Une république devenue folle

Pays / Country : Belgique

Durée / Duration : 73 min.

Année / Copyright : 1996,

Format : Beta SP

Auteur/ s-Réalisateur/ s : De Heusch (Luc)

Production - Diffusion : Simple production, Vidéocam, ACCT (Agence de coopération culturelle et technique), Orinfor, RTBF Bruxelles, BRTN (Belgique), Sept ARTE (La), RVU (Pays-Bas)

Distribution : Simple production, Images de la culture (CNC), ADAV

Le document retrace l'histoire du Rwanda depuis l'arrivée du premier colonisateur allemand, jusqu'au cheminement vers le génocide. En 1954, l'ethnologue et cinéaste Luc de Heusch tournait au Rwanda un film illustrant les relations traditionnelles des pasteurs Tutsi et des agriculteurs Hutu dans ce très ancien royaume d'Afrique centrale, alors protectorat belge. Quarante ans plus tard exactement, plus de cinq cent mille Tutsi, hommes, femmes et enfants, périssaient dans le premier génocide qu'ait connu l'histoire africaine. Ce drame n'est pas l'ultime épisode d'une lutte séculaire entre deux "ethnies" hostiles. C'est ce qu'entend expliquer Luc de Heusch dans un film historique dont l'ambition est de reconstituer le véritable visage de cette société, déformé par l'idéologie coloniale d'abord, celle du régime républicain ensuite. Hutu et Tutsi formaient une seule nation.

http://www.cfwb.be/av/ARCHIVE/Filmer%2098/produc/pg053.htm

^ Revivre

Pays / Country : Belgique

Durée / Duration : 60 min.

Année / Copyright : 1996

Auteur/ s-Réalisateur/ s : De Villers (Violaine)

Production - Diffusion : Saga film, WIP (Wallonie image production), Kladaradatsch !, RTBF Bruxelles

Distribution : WIP (Wallonie image production)

Comment retrouver la force de réfléchir et de parler après l'humiliation d'avoir dans son propre pays, de la part de compatriotes proches ou voisins parfois, souffert une telle haine, une telle violence ? Devant l'effroyable génocide des Tutsi au Rwanda et pour que la mort d'un million de personnes ne soit pas perçue comme le déchaînement d'une "nature" africaine, cinq femmes Tutsi et Hutu qui ont subi le massacre de toute leur famille, prennent la parole, témoignent et ainsi singularisent l'Histoire.

^ Rwanda, paroles contre l'oubli

Pays / Country : Belgique

Durée / Duration : 55 min.

Année / Copyright : 1996

Auteur/ s-Réalisateur/ s : De Villers (Violaine)

Production - Diffusion : Saga film, Kladaradatsch !, WIP (Wallonie image production), RTBF Bruxelles

Distribution : WIP (Wallonie image production)

Trois jeunes femmes tutsis témoignent des massacres subis par leur famille durant les mois d'avril, mai et août 1994 au Rwanda. Elles racontent les années qui ont précédé, elles réfléchissent sur les divisions ethniques, les peurs et les ressentiments qui les nourrissent. Elles font face à un inexorable présent. Confrontées à la mort, ces femmes sont porteuses de vie et exigeantes du respect de celle-ci. Dans leur univers quotidien à Bruxelles, devenu leur lieu d'asile, penchées sur les photos de famille qu'elles ont pu rassembler, elles racontent les circonstances de l'assassinat de leurs proches.

^ L’Afrique en morceaux – la tragédie des Grands Lacs (France / 1h44)

de Jihan El Tahri et Peter Chappell

Avril 1994 : génocide au Rwanda. 800 000 morts. L’Afrique clôt le siècle livrée à elle-même. Les grandes puissances l’ont oubliée, trop occupées à gérer l’après communisme et la renaissance des nationalismes dans l’ancien bloc de l’Est. Pour le meilleur et pour le pire, l’Afrique tente de tourner une page avec le siècle. Une Afrique nouvelle cherche à naître, dans la douleur et les convulsions. Peter Chapell a reçu en 1998 le Fipa d’Argent du meilleur reportage pour Nos amis de la banque.

^ La Justice des hommes

Pays : France

Durée : 1h32

Année / Copyright : 2001

Auteur/s-Réalisateur/s : Jean-Xavier et Thierry de Lestrade

Production : Maha productions.

Aujourd’hui, 130 000 suspects impliqués dans le génocide de 1994 sont toujours en prison dans l’attente d’être jugés. Au début des procès, faute d’avocat acceptant de les défendre, les prévenus se présentaient seuls face à leurs juges. Mais depuis trois ans, l’association Avocats sans Frontières envoie des avocats européens et africains pour que tous aient droit à un procès juste et équitable. Le film raconte l’aventure de ces hommes et de ces femmes envoyés pour défendre ceux qui ont commis le crime le plus odieux : celui du génocide.

^ Roméo Dallaire, le dernier des justes C’est principalement de l’abandon de l’ONU dont il s’agit dans ce documentaire du Canadien Steven Silver, (2002. 52 min. Documentaire vidéo) dont voici le synopsis :

11 Janvier 1994, minuit. Dans un sombre bureau des Nations Unies, un fax est adressé à Kofi Annan, le directeur du Département des opérations de paix. A l’autre bout du monde, dans un poste militaire de Kigali (Rwanda), l’expéditeur du fax attend impatiemment la réponse. Il se nomme Roméo Dallaire, il est canadien, lieutenant général des forces de paix au Rwanda. Son message constitue en fait la dernière de ses tentatives pour alerter ses supérieurs de l’attaque imminente de la milice Hutu (l’interahamwe) envers les Tutsis et les Hutus modérés. Le 6 avril 1994, le massacre débute. 100 jours plus tard, on compte 800 000 victimes, au rythme de cinq cadavres à la minute…

Cet excellent film s’applique à démontrer pas à pas comment Roméo Dallaire, prévenu par un indicateur de l’existence de listes de noms et de caches d’armes destinées à un génocide, va s’acharner jusqu’au bout pour demander un appui à ses supérieurs ainsi que l’autorisation d’intervenir. Nous apprenons que non seulement les renforts n’arriveront pas mais que le général recevra l’ordre de quitter le Rwanda car sa mission est terminée. Entre temps le massacre a commencé, les soldats belges ont été rappelés par leur gouvernement, abandonnant les victimes à leurs bourreaux. Dallaire refuse de partir et tente de créer des zones de sécurité. En juillet 94, le Front Patriotique Rwandais (FPR), groupement des rebelles Tutsis, reprend le pouvoir. Le Conseil de sécurité condamne alors le massacre, sans utiliser le mot de génocide. (La résolution 912 de l’ONU stipulant une intervention immédiate en cas de génocide !)

Le témoignage inédit et prenant de Roméo Dallaire est entrecoupé d’images d’archives, certaines filmées par Nick Hughes, le réalisateur de « 100 jours », les deux films étant d’ailleurs co-produits par le rwandais Eric Kabera, présent à Vues d’Afrique. Ne se limitant pas à expliquer le  processus d’abandon, le documentaire de Steven Silver parle également des complicités qui ont permis le déclenchement des 100 jours, ainsi que de l’origine du conflit Hutus-Tutsis, lentement fabriqué et entretenu par le colonialisme.

(Source : http://www.club-culture.com/cinema/rwandos.htm)

^ Dans Rwanda, récit d’un survivant (2001, 52 min, Documentaire vidéo, France-Rwanda) Vénuste Kayimahe raconte comment la directrice du Centre culturel français où il travaillait a refusé de cacher sa famille provoquant ainsi la mort de la jeune Aimée. Mais il déclare en vouloir surtout à la France, qu’il accuse de complicité dans le soutien à la dictature. Ce pays qui fut pour lui longtemps le symbole d’une seconde patrie idéalisée, a trahi et abandonné le Rwanda.

Devoir de survivant, devoir de mémoire, ces mots reviennent sans cesse dans la bouche de Vénuste, filmé par son ami Robert Genoud. Témoignage personnel donc, car avec pudeur il fait le récit de la mort de sa fille, raconte la fin atroce de sa mère agonisant pendant plusieurs jours, pendue dans des latrines. Il ne s’agit pas de témoigner dans le but d’une vengeance personnelle (il connaît parfaitement les assassins de sa mère), il s’agit de donner la parole à ceux qui ne l’ont plus, les Tutsis mutilés, massacrés, les femmes violées et torturées à mort.

Les survivants de l’holocauste se sont longtemps tus parce qu’on ne voulait pas les entendre. Ce film est aussi l’histoire d’un parcours, celui qui a conduit Vénuste à l’écriture, exutoire à la douleur. Des extraits de son livre -- France-Rwanda, les coulisses d’un génocide -- lus en voix-off constituent le magnifique support narratif qui jalonne le film. Vers la fin, ces quelques mots sur « la nécessité de donner un sens à la douleur, ou du moins de faire que de cette douleur, on s’en souvienne… »

(Source : http://www.club-culture.com/cinema/rwandos.htm)

^ Kongomani du réalisateur Marc Hoogsteyns, (2001, 52 min, Documentaire vidéo. Belgique), reporter de guerre, se définissant lui-même comme une sorte de mercenaire des images de l’horreur (« la valeur de nos images était mesurée par le nombre de corps… ») Il pensait avoir tout vu lorsqu’il se retrouva face à une violence rejoignant l’indicible : le génocide du Rwanda. Le film raconte comment sa vie prit alors un tournant radical, d’autant plus qu’il rencontra et épousa une jeune soldate rebelle Tutsi.

Basé à Kigali, il a tenté, après le génocide, de sensibiliser le monde au fait que tout pouvait exploser à nouveau dans la région des grands lacs. Il a filmé les réfugiés Hutus extrémistes préparant leur revanche, assisté en 96 à la fuite des kongomanis, ces civils Tutsis vivant au Congo dans le Masisi, obligés de se réfugier au Rwanda pour échapper aux exactions de la milice interahamwe. Peine perdue, ces images là n’intéressaient plus personne, une autre guerre en Europe faisant plus recette. Dans sa diatribe, Hoogsteyns condamne les colonisateurs belges  qui, après l’avoir initié, se sont servis du conflit Hutu-Tutsi pour assurer leur position au Congo. Il dénonce  également ceux qui après avoir  vendu les armes font commerce des images atroces de la guerre. Avoir participé à ce commerce est son plus grand remord, il décide de donner la parole aux survivants et filme dans la seconde partie du documentaire le retour de Boniface, l’oncle de son épouse, dans le Masisi où il souhaite reconstruire une maison pour sa famille. Les paysages sont magnifiquement filmés et le personnage de Boniface très attachant lorsqu’il exprime l’amour pour ce coin de terre qu’il a fait sien. Mais l’angoisse est malgré tout sous-jacente.

Aujourd’hui le retour des kongomanis est mal vu par les Congolais, les Rwandais n’ont qu’à rester chez eux. On apprend à la fin du film que les miliciens Hutus sont toujours actifs et que  Boniface s’entraîne déjà pour la riposte… Hoogsteyns s’interroge sur la pérennité de la paix.

Un film conçu comme une demande de pardon, un essai pour capter un bout de vérité, car, comme le précise le réalisateur, il n’y a pas qu’une manière de raconter une histoire.

(Source : http://www.club-culture.com/cinema/rwandos.htm)

^ 100 jours (2001, 100 min, Fiction, 35mm, couleur, Kenya) de Nick Hughes, réalisateur anglais et un ancien cameraman. Il a couvert les événements du Rwanda pour la BBC et Channel Four depuis 1991.

Décrivant les scènes de massacre qu’il a filmées, il déclare « La mort était tout autour de moi. La fenêtre de mon salon grande ouverte sur Auschwitz. J’avais déjà couvert des guerres, mais ceci était différent ; c’était un génocide. Je sais maintenant que j’ai vu le Diable en personne. J’ai eu le sentiment d’avoir trahi ceux que j’avais filmés. J’ai senti que comme témoin j’avais le devoir de témoigner sur ce que le monde voulait oublier. La trahison était partout, trahison de la communauté internationale, des associations humanitaires, trahison de l’église et des médias. Car après le génocide la trahison a continué. La vérité ne passait pas ; les quelques survivants devenaient embarrassants… »

(Source : http://www.club-culture.com/cinema/rwandos.htm)




^ Rwanda. A travers nous l'humanité


Belgique, 2006, 105 min, doc, v.o. français, kinyarwanda, s.-t. français
Réal./Dir., Scén./Scr. :Marie -France Collard
Prod. : Philippe Taszman, Groupov
Image/Phot : Rémon Fromont
Son/Sound : Cosmas Antoniadis
Mont./Ed. : Marie-Hélène Mora


Compétition Grand prix
Tourné en avril 2004 au Rwanda à l'occasion des représentations du spectacle théâtral RWANDA 94, le film donne la parole à des rescapés du génocide dans leur réalité d’aujourd’hui durant cette période particulière de deuil. Qu'est la vie, pour eux, 10 ans après le génocide ? La mémoire du génocide s’y recherche, s’y établit à travers les réveils traumatiques, les évocations, les déterrements et enterrements de victimes dans la dignité, les peurs et inquiétudes face aux menaces qui pèsent encore sur eux. Ils expriment leur profond ressentiment à notre égard suite à l’abandon et au silence complice de la communauté internationale pendant le génocide, mais aussi l’exclusion, les discriminations et la violence dont ils sont toujours victimes.

Filmed in Rwanda in April 2004, during performances of the show Rwanda 94, this documentary allows the survivors of the genocide to speak out on their current reality during this special period of mourning. What is life like for them, 10 years after the genocide? The memory of the genocide is sought out, is established through the traumatic awakenings, the evocations, the disinterment and dignified burial of victims, the fears and worries with regard to the threats that still weigh upon them today. They express their profound resentment of us for having abandoned them, and of the international community for their silent complicity during the genocide, but also of the exclusion, discriminations and violence to which they are still submitted.

Prix/ Award
2ème Festival International du Film de Nazareth, 2006 (Mention spéciale du jury catégorie Documentaire International)

Marie-France Collard
Marie-France Collard est née à Neufchâteau. Autodidacte, depuis les années 80, elle est assistante et/ou monteuse sur des documentaires. Elle a collaboré notamment à l’écriture de différents projets avec Michel Jakar et Jean-Claude Riga. Elle a également travaillé à la RTBF. Depuis 1990, elle accompagne «Groupov», une société de production basée en Belgique, qui se définit comme un Centre Expérimental de Culture Active. Elle a co-écrit en 2000 la pièce de théâtre Rwanda 1994. Elle a aussi réalisé Maîtresses (1996) et Ouvrière du Monde (2000).

Marie-France Collard was born in Neufchâteau, Belgium. She is self-taught and worked as assistant and editor on many documentaries during the 1980s. She has co-written various projects with Michel Jakar and Jean-Claude Riga, and worked at RTBF. Since 1990, she has been a member of Groupov, a production company based in Belgium that calls itself an Experimental Centre for Active Culture. In 2000, she co-wrote the play Rwanda 1994. She also directed Maîtresses(1996) and Ouvrières du Monde (2000).