Les festivals de cinéma

Un festival de cinéma est une manifestation de nature exceptionnelle, au cours de laquelle un certain nombre de films sont présentés au public, souvent à la presse, et parfois à un jury.

Il existe deux types bien distincts de festivals : le festival organisé par la direction d'une salle de cinéma, qui est plutôt une rétrospective et qui consiste à programmer plusieurs films d'un même metteur en scène, d'un même comédien, d'un même pays ou relatifs à un même thème. Cette pratique est commune, et beaucoup de salles se spécialisent dans ce type de manifestation. Plus prestigieux sont les festivals nationaux ou internationaux de courts ou de longs métrages, qui se déroulent annuellement dans une même ville. Ces manifestations peuvent être compétitives. Dans ce cas, un jury composé de plusieurs membres (professionnels du cinéma, célébrités diverses) et réuni autour d'un président décerne des récompenses : prix du meilleur film, prix de la mise en scène ou prix d'interprétation, etc. Les organisateurs du festival font parfois participer les spectateurs au vote, et décernent également un prix du public.

Les plus grands festivals sont :

Le festival de Cannes

Événement majeur de la vie cinématographique et culturelle mondiale, le festival international du film de Cannes relève également de la chronique mondaine et, parfois, de la gazette scandaleuse. Il a longtemps été le terrain d’élection de tous les paparazzi du globe, et cet aspect n’a pas peu contribué à un succès sans cesse croissant. Pourtant, plutôt que les ébats complaisamment photographiés de Robert Mitchum avec une starlette dénudée ou que l’apparition discutée de Madonna, on retiendra le premier visage du festival, celui de la manifestation qui rendit célèbres Rossellini, Antonioni ou Alain Resnais (avec Hiroshima mon amour qui, s’il ne reçut aucun prix, n’en fut pas moins l’événement de 1959).

Le festival de Cannes est désormais un événement médiatique de première ampleur, qui mobilise les chaînes de télévision du monde entier. Des milliers de films y sont montrés en l'espace de quinze jours. Les nouvelles manifestations se multiplient : Semaine de la critique, Cinéma en France, Un certain regard, Cinéma de toujours, films hors compétition, etc.

Des débuts difficiles

Tout a commencé à cause de Venise et de sa biennale, premier festival cinématographique mondial créé en 1932. Après quelques belles années, l’influence de Mussolini et de son encombrant allié allemand y étant devenue envahissante, Français, Britanniques et Américains décidèrent de créer un autre festival, qui ne serait plus tributaire des impératifs politiques de l’Axe. La France prit l’initiative et prépara une grande manifestation imitée de Venise. Sa première édition devait se tenir en septembre 1939, et on sait ce qu’il en advint. Mais l’idée ne fut jamais abandonnée : Pierre Billard a révélé comment, sous l’Occupation, elle resurgit avec un projet de festival en avril-mai 1942, approuvé par les officiels du moment.

Un festival de cinéma est organisé à Cannes en 1939, mais il doit être interrompu au bout de quelques jours, en raison de la déclaration de guerre. Il reprend néanmoins en 1946 et, au fil des années, devient le plus prestigieux festival de cinéma du monde. Pourtant, ses débuts sont difficiles, la manifestation devant être annulée en 1950, pour reprendre l'année suivante. En 1955, les organisateurs remplacent les prix par des palmes d'or, dont bénéficient Luis Buñuel pour Viridiana (1961) et Luchino Visconti pour le Guépard (il Gattopardo, 1963). Les palmes sont à leur tour remplacées en 1964 par des grand prix, qui récompensent notamment Jacques Demy pour les Parapluies de Cherbourg (1964) et Michelangelo Antonioni pour Blow up (1967).

Ouverture du festival de Cannes
Le festival de Cannes, qui a fêté en 1997 son cinquantième anniversaire, est sans doute, avec la cérémonie des oscars, l'événement cinématographique le plus médiatique de l'année. La montée des marches du palais du festival, sous les yeux des photographes du monde entier, donne l'occasion aux vedettes (débutantes ou confirmées) de rivaliser d'élégance. En 1995, l'acteur américain Clint Eastwood fut le président du jury, et Catherine Deneuve en fut la vice-présidente.
Interrompu en 1968 par les événements de Mai, le festival se réorganise l'année suivante et s’enrichit d’une manifestation parallèle : la Quinzaine des réalisateurs. Celle-ci, orientée vers la recherche de nouveaux talents, a contribué à révéler au public et à la critique la plupart des grands cinéastes de notre époque. En 1975, la palme d'or fait son retour comme récompense suprême du festival de Cannes.

C’est donc seulement le 20 septembre 1946 que le rideau peut enfin se lever sur ce festival tant attendu. Les conditions ne sont guère favorables, dans un monde de l’après-guerre qui panse des plaies encore fraîches. De fait, toutes les éditions du festival de Cannes jusqu’en 1951 se ressentent de ces circonstances difficiles, au point qu’en 1948 et en 1950 il n’y eut même pas de manifestation. Il reste que ces premiers festivals ont eu une grande importance. C’est en 1946, en effet, que le monde a la révélation du néo-réalisme italien avec Rome, ville ouverte de Rossellini. La même année, on découvre un cinéma anglais ignoré avec Brève Rencontre de David Lean et un cinéma mexicain quasi inconnu avec María Candelaria d’Emilio Fernández. Quant au cinéma français, il confirme sa bonne santé et sa diversité avec La Belle et la Bête de Jean Cocteau, La Bataille du rail qui révèle un nouveau cinéaste, René Clément, La Symphonie pastorale de Jean Delannoy et Un revenant de Christian-Jaque. Chez les Américains, on nota surtout la venue d’un nouveau réalisateur important, Billy Wilder, avec The Lost Week-End (Le Poison). Les années 1947 et 1949 paraissent plus ternes. Le palmarès de 1947, aux couleurs du temps, vient récompenser des films à sujet politique et social comme Les Maudits de René Clément et Antoine et Antoinette de Jacques Becker, avec même un prix du meilleur film social attribué à Crossfire d’Edward Dmytryk, au milieu desquels Ziegfeld Follies de Vincente Minnelli semble bien perdu. En 1949, par contre, on assiste à «la fin de l’après-guerre», avec le triomphe du Troisième Homme de Carol Reed. Triomphe ambigu car, plus que toutes les allusions à la guerre et à l’occupation alliée en Autriche, ce qui fait l’immense succès du film est l’intrigue policière, et une distribution de stars dominée par Orson Welles.

Au cours des années 1950, aucune tendance dominante ne parvient vraiment à s’imposer à Cannes. Au long de la décennie, on perçoit désormais ces hésitations du goût que reflètent des palmarès indécis et qui ne traduisent pas toujours la réalité cinématographique du moment. Ainsi, 1951 et 1952 se ressemblent, partageant un grand prix, qui ne s ’appelait pas encore palme d’or, entre un film néo-réaliste italien et une pièce classique filmée, Miracle à Milan de Vittorio De Sica et Mademoiselle Julie d’Alf Sjöberg dans un cas, Deux Sous d’espoir de Renato Castellani et Othello d’Orson Welles dans l’autre (encore que, dans ce cas, la mise en scène fasse littéralement exploser le genre de l’adaptation). De même, en 1951, un prix spécial va à Ève de Mankiewicz et, en 1952, un autre à Nous sommes tous des assassins d’André Cayatte : incertitudes, compromis, erreurs se succèdent ainsi jusqu’en 1960. En 1953, le triomphe de Clouzot avec Le Salaire de la peur apparaît comme une revanche pour le cinéaste persécuté du Corbeau (mais, dès 1949, Venise la lui avait accordée avec un lion d’or pour Manon). En 1954, le grand prix décerné à La Porte de l’enfer met de nouveau Cannes à la remorque de Venise où, l’année précédente, c’est Rashomon qui avait marqué la révélation capitale du cinéma japonais. N’importe. Même si Kinugasa Teinosuke ne valut pas Kurosawa, l’essentiel reste la découverte d’une cinématographie majeure ignorée de l’Occident pendant près d’un demi-siècle. Les années suivantes récompensent des films aujourd’hui oubliés ou, solution de facilité, des documentaires prestigieux comme Le Monde du silence, de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle et Le Mystère Picasso de Clouzot, et n’évitent pas certaines erreurs, la pire étant la palme d’or, ainsi nommée à partir de 1955, attribuée en 1957 à William Wyler pour une médiocre Loi du seigneur, qui triomphe ainsi de Bresson (Un condamné à mort s’est échappé), Fellini (Les Nuits de Cabiria), Bergman (Le Septième Sceau) et Wajda (Kanal). Le président du jury était cette année-là l’académicien André Maurois. Il y eut aussi Kalatozov, préféré à Jacques Tati, et, en 1959, le semi-oubli au palmarès d’une nouvelle vague que Cannes avait pourtant contribué à faire connaître. En effet, en cette année qui voyait les débuts de François Truffaut et d’Alain Resnais, les récompenses les plus importantes allèrent à Marcel Camus et à Konrad Wolf...

La décennie suivante va tenter de réparer de tels errements. Elle débute, en 1960, par la grande querelle autour de L’Avventura d’Antonioni, qui s’est fait connaître avec Chronique d’un amour et Le Cri, et cette fois la palme va à Fellini pour La Dolce Vita, un lauréat indiscutable. Lui succède Buñuel, revenu en Espagne pour Viridiana, film particulièrement sulfureux, ex aequo avec Une aussi longue absence d’Henri Colpi. La scénariste de ce film était Marguerite Duras, oubliée pour Hiroshima mon amour (1961).

Ensuite, on retrouve les habituels flottements; ce sont des choix aberrants comme l’obscur Brésilien Anselmo Duarte, l’année (1962) où concourent Antonioni (L’Éclipse) et Bresson (Le Procès de Jeanne d’Arc), ou des consécrations sans risque et très tardives, comme pour Antonioni (Blow Up) et Losey (Accident, grand prix spécial du jury), en 1967. Enfin, après l’édition avortée en 1968 pour cause de révolution au palais, les films politiques ou contestataires vont se multiplier, d’If de Lindsay Anderson (palme d’or 1969) et M.A.S.H. de Robert Altman (palme d’or 1970), à Adalen 31 de Bo Widerberg, Z de Costa-Gravas ou Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon d’Elio Petri.

Un bilan contrasté

Pendant vingt ans, le festival de Cannes est resté une fête, un immense marché du film, le rendez-vous de milliers de cinéphiles et le lieu de rencontre privilégié des professionnels du cinéma et des journalistes spécialisés. Des scandales mémorables y ont eu lieu, souvent liés à l’audace des films présentés. En 1972, le jury est conspué pour avoir donné le prix d'interprétation masculine à Jean Yanne pour son rôle dans Nous ne vieillirons pas ensemble de Maurice Pialat. En 1973, la sélection officielle de la Grande Bouffe de Marco Ferreri déclenche des bagarres dans la salle, et l'attribution du grand prix spécial du jury à la Maman et la Putain de Jean Eustache est saluée par des sifflets. En 1987, Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat reçoit la palme d'or sous les injures.

L’internationalisme et l’optimisme d’après-guerre caractérisèrent le premier festival ; les organisateurs mirent l’accent sur la stimulation mutuelle entre les productions nationales. Le prix spécial du jury fut décerné à la Bataille du rail de René Clément, mais Rome, ville ouverte (Roma, città aperta, 1945), de Roberto Rossellini, fut mal accueilli par les critiques.

Le festival acquit bientôt sa réputation d’événement chic, professionnel et commercial. Les critères de sélection du jury étaient surtout commerciaux, et les sujets politiques étaient évités ; en 1956, le film Nuit et Brouillard (1955) d’Alain Resnais, un documentaire sur les camps de concentration, provoqua presque un scandale diplomatique. Cette même année, on entendit les premières critiques sur le festival, lorsque François Truffaut expliqua qu’elle était le lieu d’intrigues politiques et d’opérations promotionnelles et qu’il prédit sa disparition. Cependant, le festival survécut et, en 1959, le même Truffaut fut récompensé pour les Quatre Cents Coups. Les événements de mai 1968 entraînèrent l’annulation du festival cette année-là et la création consécutive de la Société des réalisateurs de films.

Malgré ses intérêts financiers toujours présents, ses implications politiques, le Festival de Cannes est demeuré un rendez-vous essentiel du cinéma international.

Après 1970, le festival ayant surmonté les turbulences et absorbé la contestation et les contestataires (1969 a vu la création de la quinzaine des réalisateurs), il se partage au long de la décennie entre les valeurs sûres, telles que Losey (Le Messager, grand prix international du film 1971) et Visconti (Mort à Venise, prix du XXVe Festival international du film 1971), les frères Taviani (Padre Padrone, palme d’or 1977), Coppola (Apocalypse Now, palme d’or 1979) ex aequo avec Le Tambour de Volker Schlöndorff, et les habiletés diplomatiques : La Maman et la Putain de Jean Eustache et La Grande Bouffe de Marco Ferreri, événements majeurs du festival, sont écartés de la palme d’or en 1973, tandis que Chronique des années de braise de Mohamed Lakhdar-Hamina se voit récompensé pour des raisons extra-cinématographiques.

Par contre, les palmes d’or décernées à Taxi Driver de Martin Scorsese (1976) et à L’Arbre aux sabots d’Ermanno Olmi (1978) ne soulèvent aucune objection, non plus que le grand prix spécial enfin accordé à Éric Rohmer pour La Marquise d’O (1976).

À partir des années 1980, le rôle pionnier du festival s’estompe au profit d’un conformisme croissant, tendance qui s’inversera à partir de 1989-1990. Conformisme : ce sont les récompenses venues bien tard pour Kurosawa (Kagemusha, 1980) ou Wajda (L’Homme de fer, 1981), l’académisme qui concerne les oeuvres de Roland Joffé (Mission, 1986), Bille August (Pelle le conquérant, 1988), ou le geste purement politique que constitue la demi-palme d’or attribuée en 1982 à Yilmaz Güney, alors emprisonné, pour Yol, réalisé en réalité par Serif Goren à partir des indications du metteur en scène. Pendant la même période, Tarkovski (Le Sacrifice, 1986) ou Kieslowski (Tu ne tueras point, 1988) se contenteront de prix spéciaux du jury. Dans cette semi-léthargie, surgissent parfois quelques beaux coups d’éclat, tels La Ballade de Narayama de Imamura Shohei (1983) et Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat (1987). Enfin, depuis 1979, avec la création opportune de la caméra d’or vouée à la découverte de nouveaux talents, la modernité retrouve une place appelée à s’épanouir, avec des lauréats comme Jim Jarmusch (Stranger than Paradise, 1984) ou Vitali Kanevski (Bouge pas, meurs, ressuscite, 1990).

Cette orientation vers de nouveaux rivages se confirme après 1990 avec des palmes d’or audacieuses décernées à Barton Fink des frères Coen (1991), La Leçon de piano de Jane Campion (1993), Pulp Fiction de Quentin Tarantino (1994), Secrets et Mensonges de Mike Leigh (1996) et Le Goût de la cerise d’Abbas Kiarostami (1997), celle-ci partagée avec L’Anguille d’Imamura. Enfin, des prix spéciaux attirent l’attention sur des cinéastes comme Idrissa Ouedraogo (1990), Lars von Trier (1991), Kenneth Loach (1993), Zhang Yimou (1994), David Cronenberg (1996), Youssef Chahine (1997), et attestent la mondialisation croissante de la production cinématographique.

Parmi les films qui ont reçu la palme d’or, on peut citer : le Monde du silence (de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle, 1956), Orfeu Negro (de Marcel Camus, 1959), la Dolce Vita (de Federico Fellini, 1960), le Guépard (Il Gattopardo, de Luchino Visconti, 1963), les Parapluies de Cherbourg (de Jacques Demy, 1964), Un homme et une femme (de Claude Lelouch, 1966), Blow up (de Michelangelo Antonioni, 1967), le Messager (The Go-Between, de Joseph Losey, 1971), Taxi Driver (de Martin Scorsese, 1976), l’Arbre aux sabots (d’Ermanno Olmi, 1978), Apocalypse Now (de Francis Ford Coppola, 1979), Kagemusha (d’Akira Kurosawa, 1980), Yol (de Yilmaz Güney, 1982), Paris, Texas (de Wim Wenders, 1984), Sous le soleil de Satan (de Maurice Pialat, 1987), Sexe, mensonges et vidéo (Sex, Lies and Videotapes, de Steven Soderbergh, 1989), Wild at Heart (Sailor and Lula, de David Lynch, 1990), Secrets et Mensonges (Secrets and Lies, de Mike Leigh, 1996), Cris et Chuchotements (d’Ingmar Bergman, 1972). Bergman a également été récompensé, pour l’ensemble de son oeuvre, par la palme des palmes en 1997 lors du cinquantième anniversaire du festival de Cannes. En 1999, le jury présidé par le réalisateur canadien David Cronenberg a attribué la palme d’or à Rosetta des frères Dardenne. Le palmarès global, récompensant surtout des productions modestes et des acteurs non-professionnels a constitué un geste fort, et très controversé, en faveur du cinéma indépendant.

Quel bilan tirer des choix d’un festival demeuré sans autre rival que Venise ?

Côté critique, on peut, comme Michel Ciment, énumérer tous les grands cinéastes auxquels Cannes a refusé la récompense suprême : entre autres, Bresson, Kazan, Hitchcock, Wilder, Mankiewicz, Tarkovski, Tati, Resnais, Rohmer, sans parler de Bergman, «repêché» par une palme des palmes du cinquantenaire d’ailleurs boudée par le lauréat. Et certes, ce sont des omissions fâcheuses. En regard, on trouverait que Venise sut honorer Clouzot dès 1949, Kurosawa dès 1951, Satyajit Ray en 1957, Resnais en 1961 et Tarkovski en 1962. Mais le jury du Lido a lui aussi commis des erreurs. En revanche, on n’oubliera pas que Cannes sut faire connaître le néo-réalisme, la nouvelle vague ou le cinéma américain moderne, et rendre hommage, à défaut de les révéler, à Fellini, Buñuel, Visconti, Antonioni, Losey, Altman, Rosi, Coppola, Scorsese, Olmi, Wajda, Pialat, Imamura, Kusturica et Kiarostami. Ce palmarès des palmarès confirme l’importance de l’institution cannoise et son rôle dans l’évolution du cinéma. Il faut en rendre hommage à ses initiateurs, Georges Huisman, Philippe Erlanger, Robert Favre-Lebret, et à leurs successeurs, Maurice Bessy, Pierre Viot et Gilles Jacob, qui sont parvenus à égaler et même souvent à éclipser les fastes vénitiens du comte Volpi, l’incontestable précurseur.

Le festival de Berlin

Le festival de Berlin naît en 1951, avec les ours comme récompenses. Ceux-ci sont d’ailleurs généreusement distribués la première année, avec quatre ours d'or, trois d'argent et deux de bronze. Mais le jury devient vite plus sélectif, et se distingue à partir de 1958 en attribuant l'ours d'or aux Fraises sauvages (Smultronstället) d’Ingmar Bergman, puis en 1959, à Claude Chabrol pour les Cousins.

Irrégulier dans sa sélection comme dans ses palmarès, le festival de Berlin a néanmoins souvent défendu les auteurs indépendants, avec un prix de la mise en scène décerné à Jean-Luc Godard en 1960, et des ours d’or à Michelangelo Antonioni pour la Nuit (la Notte, 1961), à Roman Polanski pour Cul-de-sac (1966), à Pier Paolo Pasolini pour les Contes de Canterbury (The Canterbury Tales, 1972), à Robert Altman pour Buffalo Bill et les Indiens (Buffalo Bill And The Indians, 1976), à Werner Shroeter pour Palermo (1980), à Rainer Werner Fassbinder pour le Secret de Veronika Voss (Die Sehnsucht der Veronika Voss, 1982), à John Cassavetes pour Love Streams, 1984, à Zhang Yimou pour le Sorgho rouge (Hong goaliang, 1988), à Marco Ferreri pour la Maison du sourire (la Casa del soriso, 1991) et à Bertrand Tavernier pour l'Appât (1995).

Fondé en 1951, le festival de Berlin décerne chaque année ses ours d'or. En 1993, le lauréat fut le cinéaste chinois Xie Fei, pour son film la Femme du lac des âmes parfumées (Xian hunnü).

Accompagné de rétrospectives et d'une manifestation parallèle, le Forum, le festival de Berlin est, parmi les grands festivals, le plus axé sur l’identité culturelle européenne. C’est un événement très complet et souvent passionnant.

Le festival de Venise

Sur l'initiative personnelle de Benito Mussolini, le premier festival de cinéma de l’histoire voit le jour à Venise en 1932. Il devient compétitif dès 1934 et attribue chaque année deux coupes Mussolini, destinées à récompenser respectivement un film italien et un film étranger. Le festival de Venise décerne également un prix d'interprétation féminine et un prix d'interprétation masculine.

Le festival de cinéma se déroule ainsi jusqu’en 1942, sans interruption. Cependant, dès 1938, la coupe du film étranger est systématiquement attribuée à des films allemands, et celle du film italien à des films de propagande fasciste.

Repris en 1947, le festival reste compétitif jusqu'en 1968, année mouvementée où les organisateurs du festival mettent un terme à la distribution des lions, récompenses qui ont succédé aux coupes en 1949 et dont de grands cinéastes ont bénéficié, tels Akira Kurosawa, Carl Dreyer, Satyajit Ray, Roberto Rossellini, Alain Resnais, Andreï Tarkovski, Michelangelo Antonioni, Luchino Visconti et Luis Buñuel. En 1980, toutefois, les prix sont rétablis. Parmi les plus prestigieux lions d'or décernés depuis 1980, il faut citer Gloria de John Cassavetes (1980), l'État des choses (Der Stand der Dinge) de Wim Wenders (1982), Prénom Carmen de Jean-Luc Godard (1983) et le Rayon vert d’Éric Rohmer (1986).

Le festival de Locarno

Le festival international du film de Locarno est fondé en 1946. Il est aujourd’hui la plus importante manifestation de cinéma en Suisse, et l’une des plus importantes en Europe. Locarno est une ville idéalement située (face au lac Majeur, dans le Tessin), mais aussi une ville chargée d'histoire, raisons qui ont sans doute contribué au choix de cette ville pour l’accueil d’une fête du cinéma qui se veut digne de celles de ses prestigieuses rivales : Venise et Cannes.

À la recherche d'une identité

Lors des premières éditions du festival, René Clair se voit primé, en 1946, pour son film américain, les Dix Petits Nègres (And Then There Were None) et de nouveau l’année suivante, pour sa rentrée française avec Le silence est d'or. En 1948, c'est la reconnaissance de Roberto Rossellini qui présente Allemagne année zéro (Germania, anno zero) et celle de John Ford pour le Massacre de Fort Apache (Fort Apache). Puis, pendant quelques années, le palmarès se partage entre des oeuvres européennes et des films américains. En 1949, Jean Devaivre reçoit le grand prix pour la Ferme des sept péchés, tandis que Vittorio De Sica reçoit le prix spécial pour le Voleur de bicyclette (Ladri di biciclette) et que William Wellman obtient celui de la mise en scène pour Nevada (Yellow Sky). Puis, en 1950, John Ford est récompensé pour Planqué malgré lui (When Willie Comes Marching Home).

Comparés aux festivals de Cannes et de Venise, la programmation et les palmarès du festival de Locarno semblent refléter un goût plus sûr, indépendant et original. Mais la création d'une manifestation identique à Berlin a entraîné l’interruption du festival suisse jusqu’en 1952, date à laquelle il n’y a eu qu’un seul prix décerné (à Rapt - Hunted - de l'Anglais Charles Crichton). L'année suivante, le jury récompense le film américain indépendant de David Bradley, Jules César, ainsi que Glinka (Alexander Glinka) du vétéran soviétique Gregori Alexandrov. En 1954, le palmarès est consensuel, avec un prix au vainqueur du festival de Cannes, la Porte de l'enfer (Jigoku-Mon) de Teinosuké Kinugasa et un autre au Mouton à cinq pattes de Henri Verneuil.

En 1955, les jurés priment le dessin animé tchèque de Jiri Trnka, le Rossignol et l'Empereur de Chine et la comédie musicale américaine d’Otto Preminger, Carmen Jones, puis, après une nouvelle année d'interruption, le festival récompense en 1957 le Cri (il Grido) de Michelangelo Antonioni.

Le temps des voiles

En 1958, le festival ne décerne plus de «grand prix» mais des « voiles » d'or et d'argent. Il prime de la sorte le Beau Serge de Claude Chabrol, avant d’abandonner la formule en 1959, lorsqu’il donne un « prix de la mise en scène » au déjà ancien Baiser du tueur (Killer's Kiss, 1955) de Stanley Kubrick. Les voiles réapparaissent en 1960 avec deux voiles d’or, à l'Italien Mauro Bolognini pour son Bel Antonio (il Bell'Antonio) et au Soviétique Mark Donskoï pour Thomas Gordeiev (Foma Gordeev).

Dès 1962, la sélection s'intéresse surtout au nouveau cinéma. De jeunes auteurs sont primés : le Français Bertrand Blier obtient la voile d'argent 1963 pour Hitler, connais pas, le Tchèque Milos Forman reçoit la voile d'or 1964 pour l'As de pique (Cerny Petr) et l'Italien Marco Bellocchio la voile d'argent 1965 pour les Poings dans les poches (i Pugni in tasca).

Les voiles sont ensuite définitivement abandonnées pour revenir au grand prix qui récompense en 1966 Du courage pour chaque jour (Kazdy den odvahu) du Tchèque Ewald Schorm, et en 1967 Terre en transe (Terra em Transe) du Brésilien Glauber Rocha.

Le temps des léopards

En 1968, c'est l'instauration des « léopards » comme récompenses, et la volonté de primer exclusivement des cinéastes nouveaux. Le festival trouve alors un second souffle et se désintéresse en partie des productions traditionnelles, américaines ou autres. L'Italien Maurizio Ponzi reçoit le léopard d'or 1968 avec i Visionari, la Hongroise Judith Elek le léopard d'argent 1968 avec Où finit la vie ? (Meddig elaz ember), le Suisse Alain Tanner le léopard d’or 1969 avec Charles mort ou vif, le Soviétique Gleb Panfilov le léopard d’argent 1969 avec Pas de gué dans le feu (Y ogne broda net), l'Africain Med Hondo le léopard d’argent 1970 avec Soleil, le Français Gérard Blain le léopard d’or 1971 avec les Amis, le Britannique Mike Leigh le léopard d’or 1972 avec Bleak Moments, et le Polonais Krzysztof Zanussi remporte le léopard d’or 1973 avec Illumination (Illuminacja).

En 1975, la politique des rétrospectives s'installe et se voit assortie d'une publication sur les thèmes ou les auteurs choisis. Cependant, la concurrence de nombreux nouveaux festivals semble appauvrir la sélection. Jusqu'en 1992, les films primés déçoivent souvent, à l'exception du Troupeau (Sürü) des Turcs Zeki Okten et Yilmaz Güney (1978), Stranger Than Paradise de l'Américain Jim Jarmush (1984), Terre jaune (Huang Tudi) du Chinois Chen Kaige (1985), la Voix solitaire (Odinokij golos celoveka) du Soviétique Alexandre Sokourov (1987), Distant Voices, Still Lives du Britannique Davies Terence (1988), Où est la maison de mon ami (Khaneh-je doost kojast ?) de l'Iranien Abbas Kiarostami (1989).

Les années Quatre-vingt-dix

En 1992, Raimondo Rezzonico, président du festival, en confie la direction à Marco Muller. La manifestation s'ouvre alors à de nombreuses sections parallèles qui permettent de montrer des oeuvres expérimentales en vidéo, des films restaurés, des rétrospectives diverses assorties de colloques, un panorama de la production suisse et une sélection des oeuvres marquantes montrées dans d'autres festivals. Chaque film en compétition est montré devant un public de 4000 spectateurs et les séances en plein air sur la Piazza Grande ont lieu chaque soir devant 7000 personnes.

La sélection s'oriente vers des films iraniens, chinois, turcs ou allemands, en compétition avec des oeuvres venues de France, des États-Unis et d'Italie. Parmi les récents léopards de Locarno se distinguent la Jarre (Khomreh, 1994) d’Ibrahim Foruzesh, Nenette et Boni (1996) de la Française Claire Denis et Gadjo Dilo (1997) du Français Tony Gatliff.

Chaque année, un léopard d'honneur est décerné à un cinéaste : Samuel Fuller l’a reçu en 1993, Jean-Luc Godard en 1995, Werner Schroeter en 1996 et Bernardo Bertolucci en 1997.

Les rétrospectives de ces dernières années ont porté sur les oeuvres de Mario Camerini en 1992, de Sacha Guitry en 1994, d’Abbas Kiarostami en 1995 et de Youssef Chahine en 1996.

Le festival international du film de Saint-Sébastien

Le festival international du film de Saint-Sébastien est un festival annuel de cinéma organisé depuis 1953.

À ses débuts, le festival présente uniquement des films espagnols. En 1955, il ouvre ses portes aux productions internationales et se transforme en compétition officielle qui distingue les films primés par des coquilles - à l’origine, d’argent uniquement. En 1957, la FIAPF (Fédération internationale des producteurs cinématographiques) lui attribue le statut de festival de première catégorie. Ce statut est perdu en 1963 puis regagné en 1964. En 1980, le festival de Saint-Sébastien perd son statut de festival de compétition et crée en compensation un prix de la critique internationale. En 1985, il récupère son statut de festival de première catégorie.

Le festival international du cinéma de Marrakech

Créé en octobre 2001 par la volonté de SM le Roi Mohammed VI, qui a assisté a son inauguration officielle, en présence de grands noms tels que Youssef Chahine, Omar Sharif, Toscan du Plantier, Claude Lelouch, Claude Miller, John Boorman, Jeremy Irons, Charlotte Rampling..., le festival aspire à devenir une manifestation cinématographique mettant en compétition des films du Nord et du Sud

Deux grandes figures lors de la première édition du festival de Marrakech en 2001
Jeremy Irons
Comédien britannique à l'apparence élégante et aristocratique et aux rôles souvent ambigus
Charlotte Rampling
Ici dans Portier de nuit (Il Portiere di notte, 1974), de Liliana Cavani

Les autres festivals de renom

Tous deux inaugurés en 1946, le festival de Locarno et celui de Karlovy Vary résistent au temps, cultivent une identité propre et parviennent à établir des programmes susceptibles d'attirer la presse internationale. Plus expérimentaux et intimistes, moins liés au commerce du cinéma, ils permettent de découvrir des films qui échappent aux sélectionneurs des trois grands festivals. Le festival de Saint-Sébastien, né sous le régime franquiste en 1954, subsiste, quant à lui, tant bien que mal, mais bénéficie d'un lieu et d’un site magnifiques qui continuent à lui assurer un certain prestige.

Créé en 1959 sous le gouvernement Khrouchtchev, le festival de Moscou ne brille guère par la pertinence de sa sélection. En revanche, celui de Pesaro, en Italie, offre une large place au cinéma expérimental et se distingue souvent par l'originalité de ses rétrospectives. De même, le festival de Valladolid en Espagne opère souvent des sélections remarquables.

Outre ces manifestations généralistes, il existe des festivals spécialisés, tel le festival de Trieste pour la science fiction et celui d'Avoriaz pour le cinéma fantastique. Les festivals d’Annecy, Ottawa, Varna et Zagreb sont spécialisés dans le film d'animation, et ceux de Leipzig, Lussas, Nyon, Paris et Marseille se consacrent au cinéma documentaire. Signalons enfin que le principal festival mondial de court métrage a lieu à Clermont-Ferrand et que Châteauroux, Cracovie, Grenoble, Lille et Oberhausen animent également des manifestations dédiées au court métrage.

Liste de quelques autres Festivals à travrs le monde

Pays Festival
Allemagne Hof, Manheim, Munich
Australie Sidney, Melbourne
Belgique Bruxelles, Namur
Brésil Rio de Janeiro
Burkina Ougadougou
Canada Montréal, Toronto, Vancouver
Cuba La Havane
Egypte Le Caire
Espagne Benalmadena, Huelva
France Amiens, Annecy, Biarritz, Deauville, Dinard, Hyères, Orléans, La Rochelle, Montpellier, Nantes, Paris, Pessac, Strasbourg, Tours, Valence
Grande-Bretagne Édimbourg, Londres
Grèce Salonique
Hongrie Budapest
Irlande Cork
Italie Bergame, Bologne, Florence, Pordenone, Poretta Terme, San Remo, Taormina, Turin
Japon Tokyo
Maroc Marrakech, Tétouan, Khouribga, Rabat
Pays-Bas Rotterdam
Pologne Gdansk
Portugal Fuguiera da Foz, Porto
Suède Göteborg
Suisse Genève
Tunisie Carthage
USA Chicago, Denver, Los Angeles, New York, San Francisco

Les prix les plus célèbres

L'Oscar

L'oscar est une haute récompense décernée tous les ans par l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences, qui tient son nom de la statuette remise aux lauréats. Cette académie fut créée en 1927, à Hollywood, dans le but d'élever les niveaux culturel et technique de la production cinématographique. Bien que l'académie soit ouverte aux professionnels du cinéma de toute nationalité, les cinq mille membres qu'elle réunit appartiennent essentiellement à l'industrie cinématographique américaine. Les Oscars sont attribués à des artistes et à des techniciens dans les domaines suivants : le jeu d'acteur (meilleurs premiers rôles et meilleurs seconds rôles), la mise en scène, le scénario (adaptation et scénario original), la direction artistique, la cinématographie, les costumes, le montage, le son, le montage d'effets sonores, la photographie, la chanson originale, la musique de film originale, le court-métrage de fiction, le court-métrage d'animation, le long-métrage documentaire, le court-métrage documentaire, les effets spéciaux, le maquillage (depuis 1982), le film étranger (depuis 1956). En outre, plusieurs prix spéciaux ou d'honneur sont souvent décernés pour couronner une carrière remarquable.

L'ensemble des membres de l'Académie prend part aux attributions des Oscars. Dans chaque catégorie, cinq candidats sont d'abord choisis. À partir de cette liste de noms, l'Académie procède au vote final par scrutin secret. Les noms des lauréats sont rendus publics au cours d'une cérémonie officielle qui a lieu au printemps.

L'Académie encourage également la recherche technique, gère une bibliothèque renfermant des documents cinématographiques et fait paraître des fiches concernant les producteurs, acteurs, écrivains et metteurs en scène, à des fins de production et de gestion.

Lauréats des Oscars

1928-1929 Les Ailes (Wings) de William Wellman
1929-1930 Broadway Melody de Harry Beaumont
1930-1931 À l’Ouest rien de nouveau (All Quiet on the Western Front)
de Lewis Milestone
1931-1932 Cimarron de Wesley Ruggles
1932-1933 Grand Hôtel d'Edmund Goulding
1933-1934 Cavalcade de Frank Lloyd
1935 New York-Miami (It Happened One Night) de Frank Capra
1936 Les Révoltés du Bounty (Mutiny on the Bounty) de Frank Lloyd
1937 Le Grand Ziegfeld (The Great Ziegfeld) de Robert Z. Leonard
1938 La Vie d’Émile Zola (The Life of Émile Zola) de William Dieterle
1939 Vous ne l’emporterez pas avec vous (You Can’t Take It With You)
de Frank Capra
1940 Autant en emporte le vent (Gone With the Wind) de Victor Fleming
1941 Rebecca d'Alfred Hitchcock
1942 Qu’elle était verte ma vallée (How Green Was My Valley) de John Ford
1943 Madame Miniver (Mrs. Miniver) de William Wyler
1944 Casablanca de Michael Curtiz
1945 La Route semée d’étoiles (Going My Way) de Leo McCarey
1946 Le Poison (The Lost Weekend) de Billy Wilder
1947 Les Plus Belles Années de notre vie (The Best Years of Our Lives)
de William Wyler
1948 Le Mur invisible (Gentleman’s Agreement) d'Elia Kazan
1949 Hamlet de Laurence Olivier
1950 Les Fous du roi (All the King’s Men) de Robert Rossen
1951 Ève (All About Eve) de Joseph Mankiewicz
1952 Un Américain à Paris (An American in Paris) de Vincente Minnelli
1953 Sous le plus grand chapiteau du monde (The Greatest Show on Earth)
de C. B. De Mille
1954 Tant qu’il y aura des hommes (From Here to Eternity)
de Fred Zinnemann
1955 Sur les quais (On the Waterfront) d'Elia Kazan
1956 Marty de Delbert Mann
1957 Le Tour du monde en 80 jours (Around the World in 80 Days)
de Michael Anderson
1958 Le Pont de la rivière Kwaï (The Bridge on the River Kwai) de David Lean
1959 Gigi de Vincente Minnelli
1960 Ben-Hur de William Wyler
1961 La Garçonnière (The Apartment) de Billy Wilder
1962 West Side Story de Robert Wise et Jerome Robbins
1963 Lawrence d’Arabie (Lawrence of Arabia) de David Lean
1964 Tom Jones de Tony Richardson
1965 My Fair Lady de George Cukor
1966 La Mélodie du bonheur (The Sound of Music) de Robert Wise
1967 Un homme pour l’éternité (A Man for All Seasons) de Fred Zinnemann
1968 Dans la chaleur de la nuit (In the Heat of the Night) de Norman Jewison
1969 Oliver ! de Carol Reed
1970 Macadam cowboy (Midnight Cowboy) de John Schlesinger
1971 Patton de Franklin Schaffner
1972 The French Connection de William Friedkin
1973 Le Parrain (The Godfather) de Francis Ford Coppola
1974 L’Arnaque (The Sting) de George Roy Hill
1975 Le Parrain II (The Godfather, Part II) de Francis Ford Coppola
1976 Vol au-dessus d’un nid de coucou (One Flew Over the Cuckoo's Nest)
de Milos Forman
1977 Rocky de John G. Avildsen
1978 Annie Hall de Woody Allen
1979 Voyage au bout de l’enfer (The Deer Hunter) de Michael Cimino
1980 Kramer contre Kramer (Kramer vs. Kramer) de Robert Benton
1981 Des gens comme les autres (Ordinary People) de Robert Redford
1982 Les Chariots de feu (Chariots of Fire) de Hugh Hudson
1983 Gandhi de Richard Attenborough
1984 Tendres Passions (Terms of Endearment) de James L. Brooks
1985 Amadeus de Milos Forman
1986 Out of Africa de Sydney Pollack
1987 Platoon d'Oliver Stone
1988 Le Dernier Empereur (The Last Emperor) de Bernardo Bertolucci
1989 Rain Man de Barry Levinson
1990 Miss Daisy et son chauffeur (Driving Miss Daisy) de Bruce Beresford
1991 Danse avec les loups (Dances With Wolves) de Kevin Costner
1992 Le Silence des agneaux (The Silence of the Lambs)
de Jonathan Demme
1993 Impitoyable (Unforgiven) de Clint Eastwood
1994 La Liste de Schindler (Schindler's List) de Steven Spielberg
1995 Forrest Gump de Robert Zemeckis
1996 Braveheart de Mel Gibson
1997 Le Patient anglais (The English Patient) de Saul Zaentz
1998 Titanic de James Cameron
1999 Shakespeare in Love de John Madden
2000 American Beauty de Sam Mendes

Le César

césar (cinéma), distinction honorifique décernée chaque année dans plusieurs disciplines cinématographiques par un jury composé de professionnels. Née en 1976, à l'initiative de Georges Cravenne, la cérémonie des césars est une manifestation destinée, comme les oscars hollywoodiens, à la promotion du cinéma national et au couronnement des meilleurs travaux de l'année. Le nom vient du sculpteur César, qui a créé la statuette remise aux lauréats.

Prix Louis-Delluc

Récompense annuelle attribuée à un film français par un jury de critiques depuis 1937. L'initiative de ce prix revient à quelques journalistes de cinéma qui se plaçaient sous le patronage de Louis Delluc, pionnier du cinéma et de la critique, symbole d'indépendance et de dévouement à la création. Le premier film primé fut les Bas-Fonds, de Renoir. Après l'interruption de la guerre les jurés reprirent leurs activités et distinguèrent de nombreux premiers films (Tati, Astruc, Malle, Rappeneau, Carax, Rochant, notamment) en marquant une préférence pour des cinéastes affirmant une forte personnalité (Rouch, Resnais, Rohmer, Godard, Delvaux, Cavalier, Pialat, Téchiné).


Voir aussi
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