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Source : GFK
 
DOSSIER : QU'ATTENDRE DU CINEMA NUMERIQUE ?
 
 : DOSSIER : QU'ATTENDRE DU CINEMA NUMERIQUE ?
A ce jour, il existe environ 160 000 salles de cinéma à travers le monde. Sur cet immense réseau, seule une infime minorité (moins de 1 % du parc mondial) est aujourd'hui équipée en projection numérique. Pourtant, la « qualité numérique » semble mettre tout le monde d'accord à commencer par le grand public. En effet, en dépit de ventes à la baisse et de la menace constante du piratage, l'immense succès du DVD ne se dément pas. Ce support révolutionnaire a mis moins de 5 ans à tuer la bonne vieille VHS. La mort de la télévision analogique est d'or et déjà annoncée en France pour 2012. Si les grandes enseignes veulent bien arrêter leur pitoyable guerre de support, le HD DVD et/ou Blue Ray pourrai(en)t bien débarquer en force dans les dvdthèques du grand public d'ici 2009 remplaçant le bon vieux DVD PAL encodé en 720 par 576 pixels.



Le premier lecteur Blu-Ray

Quant à l'année 2006, elle restera dans les mémoires comme celle du véritable décollage de la TNT et de la vente des diffuseurs HD ready via une gamme de vidéo projecteurs, plasmas, LCD sans cesse plus performants et accessibles. Pendant ce temps, la photographie photochimique semble vivre ses dernières heures. Sur 5 millions d'appareils vendus en France en 2005, moins de 500 000 argentiques écoulés. Le constat est édifiant : rien ne semble résister à la vague numérique. Vinyles, VHS, cassettes audios, télévision analogique, photographie photochimique, tous ces supports ont été remplacés ou sont en passe d'être remplacés par des médias numériques plus pratiques et réputés plus performants.

Plus de 10 ans après l'arrivée du numérique (via le Laserdic) dans les salons des technophiles les plus convaincus, comment expliquer que la cabine de projection des cinémas modernes (lieu que l'on imagine volontiers à la pointe de la technologie) en soit encore à passer des bobines de pellicule à 24 images par seconde ? Le système d'exploitation sur support argentique serait-il plus performant et économique qu'une chaîne 100 % numérique ? Le D-cinema (Digital cinema) est-il encore handicapé par son manque d'expérience ? Les professionnels sont-ils réticents face au rendu des projections digitales ? La pellicule : un support irremplaçable dans les salles obscures ? Autant de questions que l'on peut se poser face à la situation actuelle et particulièrement en France où moins de 25 projecteurs numériques HD sont installés sur quelques 5300 salles.

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Lecteur HD-DVD Toshiba HD-EX1

Comment fonctionne le système d'exploitation argentique actuel ?

La production :

Bien que les tournages en HD se multiplient y compris pour les blockbusters (Star Wars, Superman returns, Miami vice…), le support pellicule 35 mm reste le format le plus utilisé par les réalisateurs. Si cette situation évoluera à moyen terme avec la baisse du prix des caméras HD, la pellicule reste un support extrêmement performant en terme de définition d'image et de rapport de contraste. Néanmoins, depuis le début des années 80 avec l'apparition d'Edit droid et Sound droid crées par George Lucas, le montage se fait sur vidéo numérique ce qui évite de manipuler à outrance (et de dégrader) les négatifs originaux. Quant à l'étalonnage photochimique, il devient de plus en plus rare et disparaîtra au profit de l'étalonnage numérique d'ici la fin de la décennie. Ce n'est qu'à l'ultime étape que la copie est re-transférée sur support photochimique soit sur des copies 35 mm tirées en laboratoire et acheminées vers les salles de cinéma du monde entier.

Le système économique :

D'un point de vue économique, les frais de tirage sont entièrement à la charge du distributeur (Warner, Fox, Universal…). L'exploitant (Gaumont, Pathé, UGC…) ne paie pas un centime mais, en contrepartie, il verse un pourcentage significatif -au moins 40 %- des recettes du film au studio. On trouve néanmoins un exception notable dans les cinémas équipés avec la technologie IMAX. Les copies IMAX permettent d'avoir une qualité d'image infiniment supérieure aux salles de cinéma traditionnelles grâce à une pellicule beaucoup plus large (70 mm sur 15 perforations). Néanmoins, les copies sont beaucoup plus chères qu'en 35 mm et l'exploitant doit régler la note. De plus le parc de salle IMAX est limité à moins de 300 salles dans le monde entier. Et plus les tirages sont importants, moins les copies sont chères à l'unité. A titre indicatif (il s'agit d'une moyenne très approximative), une copie 35 mm livrée coûte au studio entre 1000 et 1500 € selon le nombre de copies et la version présentée (le sous titrage au laser pour les VOST entraîne un surcoût). A l'échelle d'un studio, ces frais peuvent sembler minimes mais quand on sait qu'un blockbuster comme Harry Potter est distribué dans 4000 salles aux USA dans ses premières semaines d'exploitation, la note devient vite salée. On comprend alors les sorties discrètes de certains films indépendants dont la diffusion est freinée par des distributeurs limités par des frais de sortie trop onéreux.


L'exploitation en salle :

Une fois la copie livrée dans les salles, le projectionniste de cinéma la réceptionne. Celle-ci se présente sous la forme de bobines séparées et numérotées où la pellicule est enroulée autour d'un petit galet en plastique. Chaque bobine représente une durée d'environ 20 minutes de projection. Le métrage pellicule est d'environ 600 mètres pour une bobine. Il faut savoir que pour obtenir une seconde de projection à l'écran, il faut 46 centimètres de pellicule. Un film comme King Kong comporte neuf bobines pour un métrage total de plus de 5000 mètres de pellicule ! On comprend mieux le sens de l'expression « long métrage » ! C'est le travail du projectionniste de coller les bobines les unes derrières les autres et ce dans le bon ordre pour obtenir une copie complète. Un fois ce processus terminé, la copie d'un film de plus de 2H30 peut peser jusqu'à 30 kilos. Il devient alors difficile pour l'opérateur de la prendre à la main. Si ce dernier la fait tomber, cela peut vite devenir dramatique avec des kilomètres de pellicule étalés sur le sol avec le risque de ne pas savoir la reconstituer à temps pour la prochaine séance…

La majorité des cinémas fonctionne sur le principe de la projection sur plateaux. La copie d'un long métrage est posée sur un plateau circulaire. La pellicule est chargée dans un palpeur qui vient réguler la vitesse de défilement du plateau (appelons-le « Plateau A, le plateau débiteur »). Puis, le projectionniste passe la pellicule dans un réseau de galets pour rembobiner le film sur le « Plateau B, (le plateau récepteur) » où se rembobine le film au fur et à mesure de la projection. Entre le « Plateau A » et le « Plateau B », la pellicule est chargée dans un projecteur. Le rôle du projectionniste est alors essentiel puisqu'il doit veiller à manipuler précautionneusement le film. Il doit alors respecter scrupuleusement un schéma de chargement, régler minutieusement la taille des boucles sous peine de détériorer la pellicule, et bien sûr cadrer justement sous peine de démarrer le film avec les têtes dans le plafond. C'est également à lui qu'incombe le choix du format. Aujourd'hui, la plupart des projecteurs proposent un choix de 3 formats : 1.66, 1.85 et 2.35 cinémascope. A l'opérateur de veiller au respect du cadrage via un objectif ET un cache judicieusement placés. Enfin, le son étant directement gravé sur pellicule, une cellule Dolby vient décoder le son analogique ou numérique présent sur le film. Ces informations sont envoyées vers un rack son constitué d'un processeur (en général CP 500 ou CP 650) et d'amplis répartissant le son sur les différents canaux. En DTS, un système de Time code vient synchroniser le son numérique gravé sur CD rom avec le film. La cellule DTS est souvent intégrée au schéma de chargement du projecteur de sorte que l'opérateur la charge même si le film diffusé ne propose pas de mixage DTS.


Les bandes annonces et publicités sont également livrées dans les cinémas sous forme de bobines évidemment moins imposantes que celles de la copie d'un long métrage. Toutefois, le procédé reste le même : une pellicule est chargée dans un projecteur 35 mm. Elle défile à 24 images par seconde de sorte que les milliers de photographies imprimées sur la pellicule forment un film continu grâce au phénomène de la persistance rétinienne. Une fois l'exploitation de l'œuvre cinématographique terminée, le projectionniste démonte la copie (c'est également le cas pour les bandes annonces et publicités). L'ensemble est renvoyé au laboratoire pour stockage ou recyclage de la pellicule. C'est ce procédé qui fonctionne dans les salles de cinéma depuis plus d'un siècle.

On peut donc dire que le support pellicule est :

  • Un système d'exploitation résolument efficace qui a fait ses preuves puisque le taux de fiabilité du support argentique approche des 99.9 % dans les salles de cinéma correctement entretenues. Le remplacement de la pellicule en triacétate de cellulose au début des années 90 par le polyester a permis d'avoir un support extrêmement solide réduisant ainsi les incidents en cours de projection. L'utilisation du polyester a également allongé l'espérance de vie d'une copie : de 300 ans en triacétate à 500 ans en polyester. Le potentiel d'une copie polyester est estimé à environ 1000 projections, un quota quasiment jamais atteint en exploitation courante.


  • Un système d'exploitation souple puisque la programmation en 35 mm peut être rapidement modifiée. En effet, il suffit à l'opérateur de bouger la copie d'une salle à l'autre selon les souhaits du programmateur ou de la direction du cinéma. De plus, le système d'Interlock (également appelé Selsing) permet de projeter simultanément une même copie dans 2, 3, 4 voire 5 salles différentes. Le projectionniste charge alors un réseau de galets placé entre plusieurs projecteurs 35 mm. Puis, il charge tous les projecteurs qui sont synchronisés entre eux. Au démarrage, le projecteur 1 envoie un signal aux projecteurs 2, 3, 4, 5 afin que tous les moteurs s'activent au même moment. La copie placée sur le plateau du projecteur 1 se rembobine sur le plateau du projecteur 5. C'est pourquoi, en argentique avec une exposition de 900 copies/France pour King Kong, on peut en fait projeter ce film dans une combinaison de salles bien plus vaste…

  • Une technologique performante qui a su évoluer avec son temps. En effet, il y a encore 30 ans, le mono était la norme dans les salles de cinéma. Sous la pression de réalisateurs comme George Lucas, la situation a considérablement changé. Les progrès du son Dolby dans les années 70-80 jusqu'au son numérique, l'apparition du DTS en 1992 grâce à Batman returns et Jurassic parc, le SDDS (Sony Dynamic Digital Sound) de chez Sony ont radicalement amélioré l'acoustique des salles obscures. N'oublions pas la norme THX qui ne concerne pas uniquement la partie son mais impose des règles drastiques dans le choix du matériel, l'isolation acoustique des salles, le réglage des projecteurs en terme de luminosité…

  • Un procédé universel. De Los Angeles à Tokyo, un projecteur 35 mm reste un projecteur 35 mm. Il s'agit d'une norme cinématographique mondiale admise par tous les professionnels et reconnus pour sa fiabilité.


  • Un système adapté pour la projection sur écran géant. Les performances techniques du support 35 mm sont telles qu'il est parfaitement envisageable d'imaginer des salles avec des écrans de plus de 200 mètres carrés. Plusieurs salles de cinéma en France proposent des écrans de plus de 20 mètres de base. Le défunt Gaumont Italie possédait ainsi une salle de 1000 places assises et un écran de 25 mètres de base. Sa disparition n'en est que plus amère. Souvent équipés par des redresseurs IRM très performants, des projecteurs 35 mm dotés de Xénon de 7000 voire 8000 watts et d'objectifs soignés, les multiplexes peuvent alors atteindre (s'ils s'en donnent les moyens) une qualité technique digne du label THX dans des salles possédant des écrans de 20 mètres de base et plus.

  • Un système adapté aux multiplexes les plus modernes. Si le travail du projectionniste en argentique reste imposant (montage, démontage des films, bandes annonces, publicités, chargement systématique des projecteurs, entretien du matériel, nettoyage divers…) les cabines de projection se sont considérablement automatisées au cours de ces trente dernières années. Autrefois, les opérateurs tournaient en double poste. Cette technique - encore employée notamment lors des festivals- nécessite deux projecteurs. Sur le projecteur 1 est chargée la bobine numéro 1, sur le projecteur 2 la bobine numéro 2. Le projectionniste assure le basculement d'un projecteur à l'autre lorsqu'il voit à l'écran les points de changement de bobine. Ce procédé a l'immense avantage d'éviter le long processus de montage par colleuse où l'opérateur relie les bobines les unes aux autres via un scotch spécial. Sans collage, il n'y a donc plus de saute d'image. Par contre, il faut un projectionniste par salle, une contrainte inimaginable pour les mégaplexes de 20 salles. C'est pourquoi, la projection sur plateaux s'est si vite développée. Cette méthode associée à une automatisation des opérations courantes par lecture de contacts magnétiques posés sur la pellicule (allumage des lumière, ouverture du volet, arrêt du moteur…) a permis de limiter le nombre de projectionnistes par salle. Aujourd'hui, il est courant de voir un projectionniste s'occuper de 8 salles à lui seul.


  • Une technologie durable. Correctement entretenu, un projecteur 35 mm a une très grande espérance de vie. Le format n'ayant pas changé, on trouve dans certains cinémas des projecteurs des années 50 toujours en état de marche. Seules quelques adaptations ont été nécessaires comme le passage à des lecteurs sons capables de lire des pistes cyans.

    Pourtant, en dépit de toutes ces qualités, tout porte à croire aujourd'hui que la projection argentique vit ses dernières années en Europe comme dans le reste du monde… De la production à la distribution, que va changer le cinéma numérique ?

    La production :

    Imaginons maintenant une chaîne cinématographique 100 % HD du tournage à l'exploitation en salle. Lors du tournage, le film n'est plus stocké sur pellicule mais sur disque dur. Ce procédé présente plusieurs avantages de taille :

  • Tout d'abord, l'autonomie d'enregistrement est beaucoup plus importante en numérique (jusqu'à 50 minutes) qu'en 35 mm (11 minutes maximum). De plus, on peut effacer à volonté sans gaspiller des kilomètres de pellicule. Le procédé permet donc de faire des économies.


  • L'image digitale ne peut se dégrader ce qui exclut toutes les formes de poussières ou de rayures.

  • L'intégration des images de synthèse est plus facile en HD.

  • Il est inutile de transférer les négatifs sur des cassettes numériques pour le montage. On part déjà d'une source numérique.

  • Enfin, une source directement numérique facilite le travail d'étalonnage devenu lui aussi 100 % digital.

    Le système économique :

    Une fois le travail de montage et d'étalonnage achevé, la version finale du film est stocké sur un disque dur et envoyé vers les salles de cinéma. Des sociétés telles que XDC, Kodak Digital Cinema ou Dolby digital Cinema s'occupent du transfert HD. Pour l'instant, comme en 35 mm, les frais de tirage sont entièrement à la charge du distributeur. Toutefois, il y a une différence de taille puisqu'une copie HD d'un long métrage coûte 50 % moins chère que la copie du même film en 35 mm soit 500 à 750 €. De plus, une copie 35 mm pèse entre 15 et 40 kilos ce qui revient vite cher à transporter. Un disque dur ne pèse que quelques centaines de grammes. Le potentiel économique du D cinema est donc considérable. A terme, les studios économiseront des centaines de millions de dollars grâce à une chaîne d'exploitation numérique. De plus, les tests encourageants de la projection numérique par satellite laissent entendre que le stockage sur disque dur n'est que provisoire. Les coûts d'exploitation deviendraient encore plus minimes via une centralisation des zones de lancement des films à distance. L'avenir dira si les studios et exploitants tendent vers un système de gestion par satellite qui doit encore faire ses preuves sur la durée. Pour le moment, l'encodage et la livraison sur disque dur reste le procédé le plus couramment utilisé en Europe comme aux USA.


    L'exploitation en salle :

    En cabine de projection, un projecteur numérique est placé à côté du 35 mm. Cette procédure est la plus courante en France où il est tout simplement impossible de supprimer le 35 mm qui doit encore obligatoirement diffuser l'avant programme. En effet, les grandes régies publicitaires semblent encore frileuses face à la numérisation de leurs programmes. Quant aux films annonces, les cinémas équipés en D cinema n'en reçoivent que quelques uns par an. Malgré la présence du digital, l'opérateur doit donc encore aujourd'hui charger le projecteur 35 mm uniquement pour diffuser 15 minutes de pubs et de trailers. De plus, la continuité de la programmation en numérique n'est pas garantie et une fois l'exploitation HD d'un long métrage terminé, l'exploitant n'est pas assuré d'avoir à sa disposition un autre film digital. Il a heureusement toujours la possibilité de basculer en argentique. Cela pose néanmoins un problème de taille dans les cabines exigus où il est impensable de rajouter un deuxième projecteur pour des questions évidentes de place.

    Un projecteur numérique HD 2 K de forte puissance a un peu près les mêmes dimensions qu'un projecteur de cinéma traditionnel. L'ensemble se compose de deux parties distinctes :


  • Le projecteur lui-même. Doté d'une lanterne allant de 2000 à 6000 voire de 7000 watts, les projecteurs HD de type Barco DP 100 ou Christie CP 2000 peuvent éclairer de très grands écrans (jusqu'à 20 mètres de base). Leur technologie repose sur le procédé DLP (Digital Light Processing). Une matrice DLP se compose de trois puces DMD (Digital Micro Miroir Device), une pour chaque couleur primaire. Ces puces comportent des millions de minuscules miroirs qui viennent capturer la lumière. Au procédé DLP viennent s'associer des techniques de projection visant à améliorer la qualité d'image par un contraste renforcé (Ciné Black) ou des couleurs vives (Ciné Palette). Ces projecteurs affichent un rendu de luminosité compris entre 18 000 et 25 000 lumens cinéma et un rapport de contraste de 1700 :1 à 2000 : 1. Ces derniers proposent en outre des connectiques complètes afin d'accueillir n'importe quelles sources vidéos : HDMI, YUV, RVB, DVI, VGA… pour relier un lecteur DVD, un décodeur satellite, un magnétoscope betacam, une console de jeu vidéo… Contrairement au 35 mm, le projecteur numérique peut donc diffuser n'importe quelle source vidéo, HD ou SD (Standard Definition). Le choix du format (4/3 ou 16/9) et de la résolution (SD ou HDTV) se fait par le projectionniste lors des essais. En cinéma, plusieurs résolutions d'image sont possibles (1920 par 803, 1920 par 818, 1920 par 1080, 2046 par 1080…) en cinémascope comme en 1.85.

  • Le serveur : Ces derniers sont des ordinateurs où sont stockés les longs métrages, les bandes annonces, publicités, logos et programmes numériques. Les serveurs récents ont une capacité de 250 Go. Un long métrage en HD représente entre 50 et 80 Go. On peut donc conserver 4 à 5 films sur un même serveur. Bien que la DCI (Digital Cinema Initiative, conglomérat de studios qui ont fixé les normes du cinéma numérique) recommande une compression JPEG 2000, la plupart des serveurs installés en France sont pour l'instant en MPEG. Une situation très provisoire puisque les constructeurs s'acharnent à mettre au point des serveurs sans cesse plus fiables et performants qui répondent aux préconisations de la DCI.


    Lorsque le projectionniste reçoit le disque dur, il doit alors télécharger la copie numérique du film sur le serveur du projecteur numérique. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, télécharger un long métrage du disque dur au serveur n'est pas instantané. Il faut en moyenne 60 minutes pour télécharger un film de deux heures. « Monter » un long métrage numérique n'est donc pas plus rapide qu'en 35 mm. Une fois téléchargé, l'opérateur reçoit une clé de lecture indispensable pour la projection du film. C'est la parade indispensable que les studios ont mise au point afin de contrer le piratage des fichiers numériques. Via une prise satellite ou téléphonique, un distributeur peut ainsi bloquer ou autoriser la lecture d'un film. Il s'agit d'une des grandes révolutions du cinéma digital. En effet, en 35 mm, un studio n'a aucun moyen de savoir ce que l'on fait de sa copie. Une fois la clé de lecture acceptée, plus rien n'empêche la projection du long métrage. Quand le film est installé sur le serveur, on peut alors renvoyer le disque dur à son expéditeur. A la fin de l'exploitation numérique, il suffit pour le studio de désactiver la clé de lecture. Toute projection devient instantanément impossible. Le projectionniste peut alors effacer le long métrage du serveur.

    Les avantages de la projection numérique :

    On l'aura compris, pour le distributeur, la projection numérique est évidemment avantageuse. D'un point de vue économique bien sûr mais également sur le contrôle à distance qu'il peut exercer sur son film. Mais quels sont les véritables avantages pour le spectateur qui ignore souvent tout de ces considérations techniques / économiques ?

    Aucune détérioration de copie.

    En 100 ans d'existence et d'évolution, la technologie argentique n'est jamais parvenue à s'affranchir de son défaut majeur : l'usure du film. Bien sûr, une pellicule en nitrate de cellulose (un support très fragile en plus d'être particulièrement inflammable) se détériore beaucoup plus vite qu'une copie en polyester correctement projetée. Mais les faits sont là : un bobineau super 8 comme une copie IMAX s'usent à la projection. Cette perte de qualité peut être infime et parfaitement maîtrisée de sorte qu'elle ne constitue pas une gêne trop importante pour le public. Par exemple, une copie IMAX a une très grande espérance de vie, le projecteur IMAX fonctionnant par impulsion par air comprimé, la copie ne passe pas dans des chronos mécaniques comme en 35 mm. Le film est donc moins « maltraité » lors de son passage dans le couloir de projection.


    Un projectionniste méticuleux associé à un projecteur 35 mm bien entretenu peut alors considérablement réduire les risques de rayures. Toutefois, un tirage pellicule médiocre aura tendance à « déposer ». Dans le jargon des projectionnistes, cela veut dire qu'elle se dégrade à un tel point que de la poussière de pellicule vient salir le projecteur à chaque passage. Petit à petit, la copie se désagrège dans le chrono. A l'écran, cela se manifeste par une multiplication de poussières, des petites tâches noires qui viennent piquer l'image. Autre bête noire de l'argentique : les rayures. Aujourd'hui, il est encore parfaitement possible (et facile) de rayer la copie d'un long métrage. Il suffit en effet d'un seul mauvais chargement pour détériorer l'intégralité d'un film ! Galets de travers, palpeur défectueux, taille de boucle inadaptée, une rayure naît d'un frottement agressif d'un matériau sur la pellicule. Le processus de rayure est d'autant plus grave qu'il est quasi irréversible. Une copie rayée le premier jour de son exploitation le restera à moins que le projectionniste ou l'exploitant en demande une nouvelle. A moins de passer par une restauration photochimique ou numérique coûteuse, les rayures ne peuvent s'effacer de ce support physique (et sensible) qu'est la pellicule. Malgré le professionnalisme de (l'immense) majorité des projectionnistes, des accidents peuvent survenir d'autant qu'il suffit d'une mauvaise manipulation pour « flinguer » définitivement une copie. Il n'est donc pas rare de se rendre dans les salles obscures pour découvrir des nouveautés souillées par de disgracieuses lignes qui feraient probablement hurler de rage la plupart des réalisateurs…

    Dans ce contexte, la projection numérique apparaît comme la solution miracle. Le film étant stocké sur disque dur, plus de détérioration d'image possible. La copie reste parfaitement propre du premier jour de son exploitation jusqu'à la dernière séance même si le film est massivement projeté 6 mois ou même 1 ans.

    Fixité d'image parfaite.

    En 35 mm, dans le couloir de projection, la pellicule arrive de manière saccadée à raison de 24 images par seconde. Il s'agit d'un mouvement intermittent et très rapide. Afin d'obtenir une image fixe à l'écran, il faut exercer une forte pression sur la pellicule pour que cette dernière reste stable dans le couloir de projection. Ce système est généralement très efficace et il faut bien admettre qu'avec un tirage pellicule soigné, on peut rapidement obtenir de très belles projections en 35 mm en terme de stabilité d'image. Pourtant, les accros des salles obscures peuvent encore parfois assister à la projection de bobines tremblotantes. Défaillance en cabine ? Pression insuffisante des patins sur la pellicule ? Tirage médiocre en laboratoire ? En tout cas, ce phénomène n'existe plus en projection numérique où il n'y a ni frottement, ni pression, ni même copie physique.


    Une restitution des couleurs élargie.
    En 35 mm, la superposition des trois couleurs primaires (loi de Grassmann) permet d'obtenir une immense variété de couleurs mais ce procédé, bien que très efficace, est limité sur support photochimique. Cet espace colorimétrique est bien plus vaste en digital où le traitement par adjonction de la couleur marque une révolution par rapport à l'argentique. En HD, la lumière émise par le Xénon (lampe) traverse un disque de couleurs dans son trajet vers les DMD. Ce disque filtre la lumière et la divise en 3 couleurs primaires. Au final, la gamme colorimétrique s'étend à près de 35 trillions de couleurs.


    Un média interactif et polyvalent. Un projecteur 35 mm ne projettera jamais rien d'autre que de la pellicule au format 35 mm. Aujourd'hui, si des sociétés privées veulent organiser des séminaires avec un support visuel, elles doivent passer par un prestataire technique pour la location et l'installation d'un vidéo projecteur. Le développement du D cinema va mettre fin à cette situation puisque le projecteur numérique peut être connecté à n'importe quelle source vidéo. Ainsi, cet été, de nombreux cinémas équipés en numérique ont diffusé la coupe du monde de football en HD (16/9 et 5.1) sur écran géant. Une initiative qui peut choquer (où s'arrête la télé ? où commence le cinéma ?) mais qui s'avère payante si on considère le succès de ces retransmissions sportives.

    Les limites de la projection numérique.

    Si l'avenir de l'exploitation cinématographique passe par une numérisation de parc de salle mondial, le D cinema est une technologie relativement récente qui souffre encore de quelques défauts de jeunesse. D'où quelques déceptions lors de certaines projections HD pas si phénoménales que ça…

    35 mm vs. HD 2K : où se trouve la vraie Haute définition ?

    « Haute définition », une expression qui fait rêver…une expression synonyme de modernité et de technologie High Tech. Dans tous les esprits, la HD est associée à l'émergence de nouveaux formats numériques. Et pourtant, la véritable HD au cinéma ne se trouve pas là où on l'attend. La DCI a imposé la projection 2 K. Les projecteurs HD ont donc une résolution de 2.2 millions de pixels, un résultat apparemment énorme mais paradoxalement loin d'atteindre les performances du 35 mm. En effet, si une définition d'image HD 2 K est équivalente à 2046 par 1080 pixels, une résolution argentique atteint sans problème l'équivalent de 8700 par 6400… La définition d'image en 35 mm est donc potentiellement largement supérieure à celle d'une projection HD. Néanmoins, ces résultats admirables sont à nuancer car l'étalonnage numérique se fait en résolution 2 K ce qui amenuise considérablement la plus value du support argentique. De plus, l'émergence annoncée des projecteurs 4 K en test chez SONY risque de réduire l'écart entre les résolutions numériques et argentiques.


    La HD dans les très grandes salles : un pari raisonnable ?

    Encore incapable de soutenir la comparaison avec une bonne projection 35 mm il y a quelques années, la projection numérique a fait des bonds de géants grâce à la technologie DLP de Texas instrument et le SXRD de SONY. Entre 2002 et 2004, chaque nouveau modèle de projecteur numérique chez Barco, Nec et Christie voyait naître des machines de plus en plus puissantes prêtes à éclairer des écrans de plus en plus grands. Aujourd'hui, la limite est fixée à 24 mètres de base pour les projecteurs DLP qui représentent l'immense majorité des installations numériques en Europe et dans le monde. Pourtant, en dépit de toutes les qualités de la projection HD, les performances du support atteignent leurs limites à ces dimensions. Avec « seulement » 2.2 millions de pixels sur les écrans de plus de 200 mètres carrés, les spectateurs au premier rang risquent d'avoir une image manquant de définition… Quant à la luminosité, elle est, sur certain projecteur, en retrait par rapport à une projection 35 mm. Un comble lorsque l'on sait que la projection HD part avec un avantage de taille : celui de ne pas avoir d'obturateur, procédé qui fait perdre beaucoup de lumière en argentique. Néanmoins, ces défauts restent tolérables et ne gêneront que les regards avertis. On attend quand même avec une vraie impatience le développement du 4 K qui propose 4 fois plus de pixels que le 2 K (8.8 millions de pixels). Il deviendra alors impossible de voir les pixels même au premier rang des salles les plus vastes.


    Pourquoi tourner en 35 mm pour diffuser en HD ?

    Même en 2006, le 35 mm reste le format préféré des réalisateurs. Pourtant, réaliser un film en 35 mm coûte cher et s'avère plus contraignant que le tournage en HD. Dans ce contexte, on imagine fort bien que les réalisateurs et les directeurs de la photographie ne tournent pas en argentique par caprice mais par choix et que ce choix relève d'une démarche esthétique qui sert les œuvres cinématographiques. Dans la mesure où la majorité des longs métrages sont tournés en 35 mm, on peut parfaitement se demander pourquoi la projection numérique se justifie à l'autre bout de la chaîne d'exploitation cinématographique ? Les projections HD de Mission : impossible 3 ou d'Oliver Twist confirment ces réserves. Là où la diffusion en 35 mm propose un grain pellicule naturel et parfaitement intégré, la projection HD semble parasiter par une bruine numérique qui affadit l'image au lieu de lui donner un aspect organique. Au contraire, les films pensés pour la HD (Les indestructibles, Chicken little…) brillent de mille feux en digital. Faudra-il attendre que l'intégralité de la chaîne cinématographique soit numérique pour bénéficier pleinement de la plus value de la projection digitale ?

    Une distribution numérique qui laisse perplexe en France :

    Question : Entre Burt Munro (sympathique film avec Anthony Hopkins distribué dans une poignée de salles dans tout l'hexagone) et X men 3 (gros blockbuster à 800 copies), lequel a été exploité en numérique en France ? Indice : les super héros ne sont pas les vainqueurs. King Kong, L'âge de glace 2, Da Vinci Code, Miami Vice, World Trade Center, autant de gros films qui n'ont pas eu les honneurs d'une diffusion numérique dans les salles françaises en dépit d'un potentiel commercial évident. Pourquoi exploiter en numérique MI : 3 (qui a été tourné en 35 mm) et pas Miami Vice (tourné avec la Viper HD de Sony) et qui doit être une publicité vivante pour le cinéma numérique ? Pourquoi exploiter Pirates des caraïbes 2 en digital et pas Monster house alors que la production Spielberg / Zemeckis a eu les honneurs d'une diffusion numérique 3 D aux USA ? La politique de distribution numérique reste floue. Par exemple, début 2005, Pathé a réalisé une copie numérique de Pollux le manège enchanté. Un an plus tard, Renaissance -une autre sortie Pathé qui met en avant un métrage 100 % numérique- est exclusivement diffusé en 35 mm. On cherche bien mais on avoue ne pas toujours comprendre la logique de la distribution numérique en France.


    Un manque de visibilité à long terme.

    Les premiers projecteurs numériques installés en France début 2000 pour la sortie de Toy story 2 proposaient une résolution de 1.4 K avec une définition de 1280 par 1024. Des performances obsolètes pour des machines aujourd'hui à la retraite. Quelle est donc la durée de vie d'un projecteur numérique ? Les spécialistes s'accordent sur une espérance de 5 à 8 ans. On est donc loin de la longévité du 35 mm. Qui paiera l'upgrade de projecteur électronique encore beaucoup plus onéreux que les projecteurs mécaniques argentiques ? Ce manque de visibilité explique la frilosité de nombreux exploitants en France même si des solutions de financement sont à l'étude et que les USA sont en passe de trouver un modèle économique qui arrange les exploitants comme les distributeurs.


    Un média qui manque encore de souplesse.

    Imaginons un complexe de 12 salles entièrement équipé en projecteurs HD. Chaque mercredi, la programmation change. En argentique, il suffit de bouger les copies d'une salle à l'autre à la main ou avec un plateau. En numérique, la situation est plus problématique. Dans la configuration technique actuelle, pour bouger un film en HD de la salle 1 à la salle 2, il faut à nouveau passer par le processus de téléchargement. Une démarche longue et assez fastidieuse par rapport au 35 mm. Des solutions techniques sont à l'étude pour pallier à ce manque de souplesse.

    Vers le cinéma de demain…

    Ne voyez pas dans cette liste des limites de la projection numérique une volonté d'attaquer ce nouveau support par une réaction passéiste face à l'émergence d'une technologie qui va entraîner la disparition (inévitable) de la pellicule. Le but est d'exposer avec un maximum d'objectivité les qualités et les limites de ce nouveau procédé de projection dans les salles obscures. Cette démarche vise avant tout à s'éloigner des clichés véhiculés par la publicité et les médias dans leur ensemble où « la qualité numérique est forcément la meilleure » ce qui n'est pas toujours vrai dans les faits. L'expression « qualité numérique » est d'ailleurs tellement galvaudée et utilisée à mauvais escient qu'elle ne veut plus rien dire aujourd'hui.


    Pourtant, dans le domaine cinématographique, le D cinema va bel et bien ouvrir de nouvelles perspectives qui vont radicalement changer notre approche du visionnage des films. Parmi ces innovations, l'arrivée de la 3 D représente une véritable révolution. Jusque là cantonné à l'IMAX 3 D, la projection en relief (ne parlons pas de la 3 D en 35 mm avec les lunettes vertes et rouges), est déjà une réalité aux USA où Chicken little et Monster house ont été exploités en numérique 3 D avec des résultats commerciaux encourageants. Des réalisateurs célèbres comme George Lucas ou James Cameron n'en finissent plus d'apporter leur soutien au D cinema. Des programmes d'installation de vastes parcs numériques ont commencé aux USA et tout porte à croire que l'Europe se prépare elle aussi à cette inévitable révolution.

    Reste à savoir comment évolueront les métiers de l'exploitation cinématographique. Le remarquable rapport de Daniel Goudineau remis au CNC sur le développement du numérique en salle, aussi précis et documenté soit-il, n'aborde pas la réforme de l'examen de projectionniste et la nécessité de nouvelles formations face à l'arrivée du digital dans les cabines de projection. Impossible également de prédire comment s'adapteront les laboratoires qui vivent de l'exploitation photochimique. Evolution ? Disparition ? Espérons que les professionnels comme l'état saura penser à des solutions de reconversion afin d'éviter le drame des licenciements massifs.


    En attendant, le D cinema porte avec lui l'espoir de belles promesses : celles de découvrir enfin des œuvres en 3 D avec un rendu convaincant sur grand écran (en dehors du réseau IMAX), celles aussi d'aller toujours plus loin vers des définitions d'image de plus en plus importantes. Pourtant, tous ces atouts n'empêcheront pas les amoureux de la pellicule de verser une larme sur la mort annoncée d'un support qui a -magnifiquement- fait battre le cœur du cinéma pendant plus d'un siècle. Un support qui continuera d'illuminer pour quelques années encore les écrans des salles obscures… en projetant les rêves et les visions des plus grands cinéastes de notre époque.

    Sources pour la réalisation de ce dossier :

    www.manice.org : De très nombreuses news sur l'actualité du cinéma numérique écrites par des professionnels de l'audiovisuel. Le glossaire sur les termes techniques propres à cette nouvelle technologie est particulièrement intéressant. Le site est très régulièrement alimenté en nouvelles fraîches.

    www.digital-cinema.org : Tout sur l'actualité du cinéma digital avec une liste complète des cinémas équipés en projecteur HD en France.

    www.batfredland.free.fr/Argentique.htm : On y trouve un remarquable mémoire de DEA sur le développement du numérique en salle ainsi qu'un très intéressant tableau comparatif entre une chaîne 100 % argentique et numérique.

    http://www.cnc.fr/Site/Template/T1.aspx?SELECTID=1921ETID=1226 : Lien direct vers le passionnant rapport de Daniel Goudineau : « Adieu la pellicule ? Les enjeux de la projection numérique. »

    www.hdnumerique.com : le site est plus spécialisé vers la vidéo, notamment sur l'émergence du HD DVD et du Blue ray. Cependant, toute une partie est consacrée au cinéma numérique.


  • Frédérick Lanoy

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