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MinistĂšre de la Jeunesse, de l'Éducation nationale et de la Recherche

Direction de l’Enseignement scolaire

eduscol.education.fr/sem_faitreligieux.htm

Formation continue des
enseignants

L'enseignement du fait religieux

SĂ©minaire national interdisciplinaire

5, 6 et 7 novembre 2002

Abstracts des ateliers et bibliographie

21 octobre 2002

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SĂ©minaire national "L'enseignement du fait religieux" Paris 5, 6 et 7 novembre 2002

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 Direction de l'enseignement scolaire - DESCO A10- Pour le site Eduscol le 22 octobre 2002

L'enseignement du fait religieux - SĂ©minaire national interdisciplinaire -Paris les 5, 6 et 7 novembre 2002

ABSTRACTS DES ATELIERS

Mardi 5 novembre

Enseignement du fait religieux: partir des textes

Atelier 1

 

La GenĂšse et les mythes d’origine

Jean-Marie Husser, université Strasbourg II

En plus des deux rĂ©cits rapportĂ©s dans GenĂšse 1-3, la Bible hĂ©braĂŻque comporte les traces Ă©parses mais
nĂ©anmoins trĂšs explicites d’un troisiĂšme modĂšle mythique de crĂ©ation. Celle-ci y est envisagĂ©e sous la forme
d’un combat Ă©pique entre le dieu et un monstre aquatique personnifiant les forces du chaos.
L’atelier consistera en une prĂ©sentation de ces trois modĂšles de crĂ©ation (formes littĂ©raires, contenus
idĂ©ologiques) et de leur place dans les mythologies du Proche-Orient ancien. Nous examinerons ensuite les
raisons historiques de cette diversitĂ© de mythes des origines dans le corpus biblique. Enfin, on s’interrogera
sur le statut du mythe dans une religion monothĂ©iste qui manifeste, au moment de la mise en forme dĂ©finitive
de ses Écritures, de plus en plus de mĂ©fiance Ă  l’égard des reprĂ©sentations anthropomorphiques du divin.

Atelier 2

 

La formation des textes bibliques (Ier et IIe testament)

Gilles Dorival, universitĂ© de Provence, et Michel Quesnel, Institut catholique de Paris

La formation du texte de l'Ancien Testament

1. Par Ancien Testament, on entend deux rĂ©alitĂ©s littĂ©raires distinctes: l'Ancien Testament hĂ©breu, qui se
compose de 22 ou 24 livres, regroupĂ©s en trois catĂ©gories, la Torah ou Loi, les Nebiim ou ProphĂštes, les
Ketubim ou Ecrits; et l'Ancien Testament grec, qui donne les mĂȘmes livres plus quelques livres ou passages
supplémentaires (comme Judith, Sagesse, ou Maccabées), sans organisation tripartite. Paradoxalement, nous
connaissons l'histoire du dernier Ă©tat juif (avant la crĂ©ation d'IsraĂ«l en 1948) par la Bible grecque, qui
deviendra la Bible des chrétiens, et non par la Bible hébraïque.
2. Jusqu'aux annĂ©es 1950, les manuscrits bibliques les plus anciens Ă©taient grecs. Les manuscrits hĂ©breux
n'Ă©taient pas antĂ©rieurs au IXe siĂšcle. Ils tĂ©moignaient d'un long travail de mise au point du texte, la Massore.
Les dĂ©couvertes de QumrĂąn ont fait remonter de dix siĂšcles dans le temps et font connaĂźtre un texte
prĂ©massorĂ©tique, sans vocalisation, parfois trĂšs proche du texte consonantique de la Massore, mais parfois
Ă©loignĂ© de lui et proche de la Bible grecque. Nous savons aujourd'hui qu'au dĂ©but de l'Ăšre vulgaire, il y avait
plusieurs types de textes bibliques en circulation.
3. Les recherches rĂ©centes renouvellent la question de la "sacralisation" du texte, de sa canonicitĂ©. Il n'y a pas
eu d'abord la Loi, puis les ProphĂštes, puis les Ecrits. La plus ancienne rĂ©alitĂ© canonique que nous puissions
atteindre est le groupe "la Loi et les ProphĂštes", mais il est certain que "la Loi" a Ă©tĂ© reconnue comme Loi
pour les Hébreux par les Perses. L'apparition de la catégorie des Ecrits, qui est ignorée du cÎté du judaïsme
de langue grecque, doit ĂȘtre mise en relation avec les Pharisiens et les Sages (les rabbins).

Gilles Dorival

La formation des textes du Nouveau Testament

Outre un important corpus Ă©pistolaire, le Nouveau Testament est composĂ© de rĂ©cits concernant JĂ©sus de
Nazareth (les quatre Ă©vangiles) et les dĂ©buts de l’Eglise (les Actes des ApĂŽtres). Les traditions orales et
Ă©crites Ă  l’origine de ces rĂ©cits ont fait l’objet de relectures successives qui ont abouti Ă  des Ɠuvres littĂ©raires
marquĂ©es par le milieu qui les a produites. L’étude comparĂ©e de passages parallĂšles empruntĂ©s Ă  des
Ă©vangiles diffĂ©rents permet de saisir ce processus.

Michel Quesnel

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Atelier 3

La formation du Coran

Alfred Louis de Prémare, université de Provence

Comme chacun des livres qui constituent la Bible, les textes qui sont rassemblĂ©s dans le Coran sont le
rĂ©sultat d’une Ă©laboration progressive et d’une activitĂ© rĂ©dactionnelle qui eurent lieu tout au long du septiĂšme
siĂšcle de notre Ăšre. Les premiers jalons furent posĂ©s dĂšs avant l’an 1 de l’hĂ©gire (622), et le dĂ©veloppement
s’en poursuivit au moins jusqu’à la fin du rĂšgne du calife omeyadde ‘Abd-al-Malik (685-705). Outre les
textes actuellement disponibles qu’il nous est loisible d’analyser dans leur forme, leur contenu et, pour
certains, Ă  travers les stades de leur Ă©laboration, les rĂ©cits traditionnels des musulmans sur ce dĂ©veloppement
et sur quelques-uns de ses acteurs les plus importants nous permettent de nous faire une idĂ©e du processus de
la formation du Coran en tant qu’Écriture sainte de la communautĂ© islamique.

Atelier 4

Comment parler des figures fondatrices (MoĂŻse, JĂ©sus, Mahomet)

Arnaud Serandour, CollĂšge de France, Simon Mimouni, EPHE, et Jacqueline Chabbi,
université Paris VIII

Mahomet
La vision collectivement assumĂ©e d’une figure fondatrice coĂŻncide rarement avec l’action historique du
fondateur, pour peu d’ailleurs que cette figure de fondateur corresponde Ă  un personnage rĂ©el et non Ă  une
image forgĂ©e dans le rĂ©cit mythique. Mahomet a Ă©tĂ© vraisemblablement un homme rĂ©el du dĂ©but du VIIe
siĂšcle. Mais il est demeurĂ© empris dans la sociologie du monde tribal de l’Arabie pĂ©ninsulaire, jusques et Ă 
travers le texte du Coran lui-mĂȘme. Il ne saurait continuer Ă  ĂȘtre confondu avec la figure largement remaniĂ©e
de prophĂšte musulman que la tradition religieuse va construire 

a posteriori

 dans une sociĂ©tĂ© nouvelle qui

aura besoin de se doter de rĂ©fĂ©rents communs, comme pour mieux transcender la diversitĂ© de ses origines.

MoĂŻse

MĂ©diateur privilĂ©giĂ© de la RĂ©vĂ©lation du dieu d’IsraĂ«l et de ses commandements auprĂšs du peuple d’IsraĂ«l,
MoĂŻse est prĂ©sentĂ©, selon les traditions bibliques qui le mettent en scĂšne, tantĂŽt comme un chef
charismatique et thaumaturge, mĂ©diateur entre le ciel et la terre, homme de dieu lĂ©gislateur au visage
rayonnant auprĂšs de son peuple, intercesseur de son peuple auprĂšs de Dieu ; tantĂŽt comme le prophĂšte par
excellence, interprĂšte et instructeur de la Parole divine, intermĂ©diaire souffrant dans sa chair la disgrĂące de
son peuple ; tantĂŽt encore comme l’instigateur du temple du dĂ©sert, lieu de la RĂ©vĂ©lation et de la PrĂ©sence
continue de Dieu. Cependant, la Bible ne fournit aucun Ă©lĂ©ment historique propre Ă  ancrer MoĂŻse dans
l’histoire. En fait, du point de vue des fonctions qu’il assume, c’est avec le personnage d’Esdras, datĂ© de
l’époque perse, que MoĂŻse offre les meilleurs points de comparaison.

Atelier 5

Autour de la critique du fait religieux dans la littérature

Sylvain Menant, université Paris IV

Prochainement disponible

Atelier 6

Romantisme et religion (de Chateaubriand Ă  Michelet)

Jacques Seebacher, université Paris VII

L’atelier abordera la question suivante :
De l’ultramontanisme Ă  l’anticlĂ©ricalisme : la laĂŻcitĂ© au XIXĂšme siĂšcle autour du cartĂ©sianisme de Victor
Hugo.

Atelier 7

Un exemple de rĂ©cit vu par les trois religions du Livre : le sacrifice d’Abraham, la
ligature  d’Isaac

Jean-Yves L’HĂŽpital, universitĂ© Rennes II

Le coran reprend l’histoire d’Abraham et magnifie son geste de sacrifier son fils. Mais de quel fils s’agit-il :
Isaac ou IsmaĂ«l ? Le texte coranique n’est pas explicite, et les commentateurs ont divergĂ© avant que la
tradition gĂ©nĂ©rale ne se fixe sur IsmaĂ«l. Quel est le sens de ce choix, qui diffĂšre du rĂ©cit biblique, et comment
la communautĂ© musulmane rĂ©agit-elle Ă  une stricte Ă©tude Ă  une stricte Ă©tude des textes ?

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Mercredi 6 novembre

Enseignement du fait religieux: partir des oeuvres

Atelier 1

Histoire de l'image de Dieu

François Boespflug, universitĂ© Strasbourg II

Dieu dans les arts visuels
Normes et pratiques des monothĂ©ismes abrahamiques
L’interdiction de toute image cultuelle de Dieu dans le DĂ©calogue (Ex 20, 4) a conduit le judaĂŻsme post-biblique et
l’islam a une pratique rĂ©solument abstinente en la matiĂšre, tandis qu’elle a Ă©tĂ© tenue pour abolie ou partiellement
levĂ©e dans le christianisme, du fait de la lĂ©gitimation de l’image (ou de l’icĂŽne) de JĂ©sus-Christ, « Dieu fait
homme». De ce fait, le patrimoine des images de Dieu suscitĂ©es ou tolĂ©rĂ©es dans les sociĂ©tĂ©s chrĂ©tiennes (ou ex-
chrĂ©tiennes) et encore inscrites dans « l’inconscient visuel » (W. Benjamin) apparaĂźt particuliĂšrement riche, voire
touffu. L’atelier sera consacrĂ© Ă  l’examen de cette question toujours actuelle Ă  l’aide d’une sĂ©rie de thĂšses (dont la
liste sera fournie aux participants) et d’une brĂšve projection de diapositives.

Suggestions bibliographiques :

Fr. B

ƒSPFLUG

, Dieu dans l'art, 

Paris, 1984 ;

« Apophatisme thĂ©ologique et abstinence figurative. Sur l'“irreprĂ©sentabilitĂ© â€ de Dieu (le PĂšre) Â», 

Revue des

sciences religieuses

, Strasbourg, 72/4, octobre 1998, p. 446-468 ;

« Dieu-TrinitĂ© dans l'art, jusqu'Ă  la fin du 

VIII

e

 siĂšcle Â», 

Le Monde de la Bible

, n° 110, avril 1998, p. 79-87 ;

Le Christ dans l’art, des catacombes au 

XX

e

 siĂšcle

, Paris, 2000 ;

La TrinitĂ© dans l’art d’Occident (1400-1460). Sept chefs-d’Ɠuvre de la peinture, 

Strasbourg

,

 2000 ;

« Pour une histoire iconique du Dieu chrĂ©tien. Une esquisse », dans 

Histoire du christianisme (des origines Ă 

nos jours),

 sous la direction de J.-M. M

AYEUR

, C

H

. et

 

L. P

IETRI

, A. V

AUCHEZ

 , M. V

ENARD

, t. XIV,

AnamnĂšsis

, Paris, 2001, p. 83-122.

Atelier 2

 

L'usage chrétien du paganisme

René Nouailhat, Centre universitaire catholique de Bourgogne

La pĂ©riode retenue est celle des cinq premiers siĂšcles du dĂ©veloppement du christianisme.
A partir d'une typologie des syncrĂ©tismes religieux, il sera ici observĂ© quelques sources documentaires
relatives aux pratiques (notamment les fĂȘtes), aux notions (thĂ©ologiques) et Ă  l'iconographie (images
provenant de courants chrĂ©tiens populaires ou de l'art officiel des dĂ©buts de l'Empire chrĂ©tien).
Cette approche de la formation du christianisme ancien conduira Ă  reconsidĂ©rer le schĂ©ma habituel des
"origines du christianisme" pour en saisir la genĂšse dans la complexitĂ© de ses hĂ©ritages et de ses emprunts.

Atelier 3

 

La lecture d'un vitrail

Colette Deremble, universitĂ© Paris X

La cathĂ©drale de Chartres a conservĂ© des annĂ©es 1200 un ensemble d'une quarantaine de vitraux narratifs
qu'il est intĂ©ressant de relire non seulement comme une oeuvre littĂ©raire et artistique, mais aussi comme un
miroir de l'histoire, des enjeux sociaux-politiques de ce temps, de ses projets, de ses dĂ©couvertes, de ses
dĂ©bats thĂ©ologiques, de ses choix spirituels. On montrera Ă  partir de l'exemple, notamment, de la parabole du
Samaritain, comment ces chemins de l'art et de la narration peuvent permettre pour les Ă©lĂšves d'aujourd'hui
une approche concrÚte et vivante des textes sacrés.

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Atelier 4

L'iconoclasme, de Byzance Ă  la RĂ©forme

Marie-France AuzĂ©py, universitĂ© Paris VIII,  et Olivier Christin, universitĂ© Lyon II

L’iconoclasme byzantin

L’iconoclasme byzantin est la politique religieuse choisie par les empereurs de la dynastie isaurienne

au VIIIe siĂšcle (730-787), puis par certains de leurs successeurs au IXe siĂšcle (815-843), cette politique
consistant Ă  interdire le culte des images religieuses (prosternation, baiser, encens, lumiĂšres), qualifiĂ©
d’idolĂątre, et leur fabrication. L’iconoclasme est aboli le 1

er

 dimanche de CarĂȘme 843, par une cĂ©rĂ©monie

liturgique oĂč un culte est Ă  nouveau rendu aux images religieuses et oĂč est lu un document stigmatisant les
iconoclastes et cĂ©lĂ©brant les images et leurs dĂ©fenseurs (appelĂ©s iconodoules), le Synodikon de l’Orthodoxie.
Ce jour est appelĂ© le “ Triomphe de l’Orthodoxie â€ par l’Église orientale qui fĂȘte dĂ©sormais l’évĂ©nement le
premier dimanche de CarĂȘme, appelĂ© pour cette raison “ dimanche de l’Orthodoxie â€. L’Église orientale a
donc choisi d’identifier l’exactitude de la religion avec la reprĂ©sentation imagĂ©e et de revendiquer une
religion de l’image, ce qui n’est pas si frĂ©quent.
L’iconoclasme byzantin pose un problĂšme historique intĂ©ressant, celui d’une pĂ©riode documentĂ©e seulement
par les ennemis et les vainqueurs de ceux qui en ont Ă©tĂ© les acteurs. Des iconoclastes, il reste en tout et pour
tout un code juridique (Ecloga), des bribes du concile de HiĂ©reia (754), quelques phrases de l’empereur
Constantin V, alors que leurs ennemis, les iconodoules, ont produit une littĂ©rature de propagande d’une
violence extrĂȘme, qu’il faut essayer de lire en creux pour retrouver la politique iconoclaste. Difficile dans ces
conditions, de comprendre pourquoi l’iconoclasme a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© par les empereurs isauriens, puis
rĂ©installĂ© en 815, mais aussi de comprendre pourquoi l’impĂ©ratrice IrĂšne a trouvĂ© si urgent de l’abolir en 787
(concile de NicĂ©e II) et l’impĂ©ratrice ThĂ©odora en 843. En revanche, l’unilatĂ©ralitĂ© des sources permet de
comprendre le jugement de valeur implicite portĂ© sur cette pĂ©riode, jugement qui reste opĂ©ratoire de nos
jours. Dans les manuels et livres d’histoire des pays europĂ©ens, en effet, cette pĂ©riode est unanimement
nommĂ©e non pas par le nom de la dynastie (comme plus tard Ă  Byzance “ l’époque macĂ©donienne â€ ou â€œ les
MacĂ©doniens â€, ou comme au mĂȘme moment en Occident, â€œ les Carolingiens â€), alors mĂȘme que la dynastie
isaurienne est glorieuse et a sauvĂ© l’empire de la conquĂȘte arabe, mais par le nom de la politique religieuse
menĂ©e par les empereurs de la dynastie. Cette permanence tient sans doute au fait que, au cours des siĂšcles,
l’intĂ©rĂȘt de l’Église de l’Église orthodoxe a coĂŻncidĂ© avec celui de l’Église catholique pour considĂ©rer
l’iconoclasme comme une hĂ©rĂ©sie et pour faire, avec le traitement infligĂ© aux empereurs isauriens, un
exemple Ă  l’usage des princes qui voudraient rĂ©gir la foi et l’Église. De fait, et cela le diffĂ©rencie de
l’iconoclasme de la RĂ©forme, l’iconoclasme byzantin a une origine impĂ©riale.

L’iconoclasme protestant

A partir de la crise de l’hiver 1521/1522, les progrĂšs du protestantisme en Europe s’accompagnent partout de
mutilations ou de destructions des images religieuses, des croix et des crucifix, des cloches, des orgues, des
tombes, des ornements d’église et des vĂȘtements sacerdotaux. De Tallin Ă  Montpellier, d’Edinburgh Ă 
ZĂŒrich, Strasbourg ou Lyon, ces Ă©pisodes, sans commune mesure sinon sans lien avec les profanations
mĂ©diĂ©vales des images saintes, sont bien attestĂ©s. Pourtant, l’étude de la querelle des images du XVIe siĂšcle
et de ses consĂ©quences iconoclastes se heurte Ă  des problĂšmes Ă  la fois pratiques (destruction des images et
des archives qui auraient pu en porter tĂ©moignage) et thĂ©oriques (inadĂ©quation des concepts forgĂ©s, depuis,
par l’histoire de l’art ou la sociologie des religions, voire tout simplement par une historiographie
confessionnelle longtemps dominante) redoutables. C’est en partant de ceux-ci et non en cherchant Ă  les
ignorer ou Ă  les contourner que l’on peut nĂ©anmoins espĂ©rer retrouver les enjeux particuliers du
renversement des images de religion Ă  partir des annĂ©es 1520 et en cerner les effets dĂ©cisifs dans l’invention
de l’art pour l’art, la transformation de l’espace du politique et la formation des identitĂ©s confessionnelles.

Atelier 5

 

L’art sacrĂ© dans la crĂ©ation contemporaine

Isabelle Saint-Martin, EPHE, et Paul-Louis Rinuy, université Paris X

Les liens entre l'art occidental et les expressions religieuses ne disparaissent pas avec la modernitĂ© et le
contexte de la sĂ©cularisation. Tout au contraire le XXe siĂšcle a connu non seulement un mouvement de
rĂ©flexion particuliĂšrement fĂ©cond sur la nature de l'art chrĂ©tien, mais encore des rĂ©alisations de grande
ampleur. L'atelier se propose de remettre en perspective les grands moments qui ont prĂ©cĂ©dĂ© et accompagnĂ©
la "Querelle de l'Art sacrĂ©" dans la production artistique du XXe siĂšcle et d'aborder Ă©galement la place
actuelle des commandes religieuses dans la crĂ©ation contemporaine comme les aspirations spirituelles
Ă©voquĂ©es dans les origines de l'art abstrait et revendiquĂ©es par des artistes qui Ă©chappent aux cadres habituels
des religions instituées.

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SĂ©minaire national "L'enseignement du fait religieux" Paris 5, 6 et 7 novembre 2002

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Atelier 6

Musiques religieuses, musiques profanes

François Picard, université Paris IV

Nous appuyant sur les mĂ©thodes et les rĂ©sultats de l'anthropologie religieuse, nous tenterons de dĂ©finir les
espaces et les lieux de contacts et d'Ă©changes entre sacrĂ© et profane, Ă  travers diffĂ©rents thĂšmes : lecture,
profĂ©ration, dĂ©clamation, psalmodie, chant ; mythe, rite et thĂ©Ăątre, reprĂ©sentation et 

performance

 ; rite, rituel,

service, cĂ©rĂ©monie ; analyse structurale du rituel ; tradition comme rĂ©ception et transmission.

Atelier 7

La naissance de la modernitĂ© et le patrimoine religieux immatĂ©riel

Nicole LemaĂźtre, professeur Ă  l’universitĂ© Paris 1

Pour des raisons historiographiques, on associe souvent trop schĂ©matiquement la naissance du monde
moderne Ă  la Renaissance et aux transformations religieuses. Or, si les institutions se sĂ©parent, les maniĂšres
de penser le monde et Dieu n’ont pas fondamentalement changĂ©.
On examinera des systĂšmes de rĂ©fĂ©rence au monde et Ă  la vie qui marquent profondĂ©ment et souvent Ă  leur
insu les cultures europĂ©enne et amĂ©ricaine. D'une part des notions comme la crĂ©ation ex nihilo, la rĂ©vĂ©lation,
opposent les religions du Livre aux autres systĂšmes religieux du monde et d'autre part, le monde chrĂ©tien se
distingue par des structures psychologiques profondes sans lesquelles on ne comprend pas la perception de
l'État, la foi en soi-mĂȘme et la volontĂ© d'universalisme au moyen de la communication (nature du Christ,
prédestination et élection, Trinité).

Bibliographie

L’enseignement du fait religieux dans l’école laĂŻque, Rapport au ministre de l’Éducation nationale,
R. Debray, Odile Jacob, 2002
Dieu un itinĂ©raire, R. Debray,  Odile Jacob, 2001

S’initier aux religions. Une expĂ©rience de formation continue dans l’enseignement public, F. Boespflug, E.
Martini, Cerf 1999

Dans la collection « Histoire des religions Â» du CRDP de Franche ComtĂ© entre autres :

- Enseignement, littĂ©rature et religion, R. Nouailhat, B. Descouleurs CRDP-DesclĂ©e de Brouwer
2000

- Protestantisme, J P. Willaime Cerf-CRDP, 1998
- Les voies de l’Islam, Approche laĂŻque des faits islamiques, D. Cusenier, M.C. Ferjani, Y. Lequin, Cerf-
CRDP 1992
- Enseigner l’histoire des religions dans une dĂ©marche laĂŻque. ReprĂ©sentations, perspectives, organisation des
apprentissages : Besançon, 20-21 novembre 1991, Y. Lequin, Cerf-CRDP 1992

Pour lire les textes bibliques: collÚge et lycée ; Gabriel Boulade, Janine Kohler, Violaine Montsarrat; 2e
Ă©dition 2001; Argos dĂ©marches; CRDP de CrĂ©teil.
Chapitre "Le Déluge", en ligne sur le site du CRDP de Créteil http://www.ac-
creteil.fr/crdp/CRDP/publi/deluge/deluge-sommaire.html, consulté le 18 octobre 2002.

Egalement disponible sur le site Eduscol:

 http://www.eduscol.education.fr/D0033/sem_faitsreligieux.htm