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NOTICE EXPLICATIVE 

INTRODUCTION  

Cette feuille qui intéresse le territoire le plus sud-occidental de la France, est 

traversée, depuis son angle nord-ouest jusqu'à sa bordure est par la frontière franco-
espagnole. Les principaux massifs basques sont des collines peu élevées, qui appar-
tiennent encore 

à 

la zone axiale des Pyrénées dont l'ennoyage, 

à 

Tolosa en Espagne, 

est proche de vingt kilomètres. Les schistes primaires, les calcaires et les grès de la 
couverture permo-triasico-jurassique sont imbriqués ici encore par une tectonique très 
serrée qui ajoute 

à 

la diversité morphologique et climatique due à la proximité de 

l'Océan. Le point culminant est la Rhune, haute de 900 mètres, au centre de la feuille 
sur la frontière. Cette montagne de basaltes et de grès permo-triasiques domine vers le 
Nord le versant français composé essentiellement de flysch ; elle couronne vers le Sud 
l'avancée la plus septentrionale des massifs primaires basques essentiellement 
schisteux ou granitiques (Mont Haya), qui, sur cette feuille, n'atteignent pas
son altitude.  

DESCRIPTION SOMMAIRE DES TERRAINS  

E. Éboulis, accumulations caillouteuses et rocheuses au pied des pentes fortes. 

Ils 

constituent le plus souvent des chaos rocheux puissants au pied d'abrupts dont la 
plupart sont conditionnés par des failles, au pied de l'Alchangue, par exemple, entre le
col des Trois-Fontaines et Lehenbiscaye, dans le mont Larroun. Ces accumulations cail-
louteuses et rocheuses contiennent des blocs parfois énormes et nourrissent souvent 
vers le bas, une puissante solifluction diffluant dans les vallons sous-jacents.  

S. Coulées de solifluction, dépôts de glissement sur les pentes modérées

. Ces 

épendages de pierres et d'éboulis sont chargés encore de blocs parfois énormes, et 
l'importance de ces dépôts de glissement est telle qu'ils ont perturbé l'évolution de 
nombreux thalwegs du mont Larroun et de l'Ibantelly.  

Fz. Les dépôts fluviatiles de la basse plaine alluviale

 souvent sont des fonds de 

vallées, plats marécageux drainés par d'innombrables petits canaux, tantôt alignés paral-
lèlement. tantôt sinueux et formant un véritable lacis. Du point de vue sédimentolo-
gique. ces dépôts ne montrent que des galets et des blocs, noyés sous une vase molle. 

Pour les terrasses :  

Fy

 désigne la terrasse de 5 - 8 m. 

Fx

 celle de 10 - 12 m.  

Fv

 celle de 15 - 20 m.  

M.  Dépôts littoraux sableux.

 Ils forment à Hendaye une plage à sable quartzeux 

généralement bien trié et fin. Le cortège minéral de ces sables comporte des feld-
spaths, de la muscovite, de l'amphibole, de la pigeonite, de l'épidote et un peu de glau-

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- 2 -

conie ainsi que des grains microscopiques de roches vertes. Les sédiments de la baie de 
Chingondy. comme ceux de la plage d'Hendaye sont évidemment influencés par la 
présence de la Bidassoa et se distinguent 

(fide 

S. Duplaix) des sables des plages plus 

septentrionales par l'absence de silex et de débris de Spongiaires, par la présence de 
micaschistes.  

J.  Dépôts torrentiels, cônes de déjections

. Ce sont des alluvions relativement

modernes. qui, soit envahissent parfois des confluences du réseau fluvial torrentiel, soit 
qui remblaient des zones marécageuses ou des lacs artificiels comme celui qui est placé 
au pied des monts Onéga et Mounio.  

P. Dépôts caillouteux de piedmont.

 Au sud d'Urugne et d'Olhette, sur les versants

nord du Mont du Calvaire, de l’Onéga et du plateau d'Aire-Iécou, il existe un
glacis presque continu de dépôts caillouteux. Ils sont considérés comme étant des
éboulis remaniés, des dépôts de piedmont.  

R. Dépôts superficiels du flysch crétacé.

 Éluvions en manteau continu sur les

pentes. Ce revêtement est constitué de terres de décalcification jaunâtres, argilo-
sableuses dont la valeur agricole varie suivant la composition originelle du flysch
sous-jacent. Le sol devient souvent médiocre dès que la roche-mère est trop siliceuse.  

e4-1.  Éocène inférieur, marnes grises ou brunes avec calcaires en dalles

. Si la 

présence de l'Éocène inférieur, entre Bidart et Biarritz (feuille de Bayonne) est considérée 
comme possible mais non démontrée, par contre les marnes grises ou brunes et les cal-
caires en dalles qui affleurent au nord de Fuenterrabia ont livré depuis longtemps une 
microfaune riche en Alvéolines et en Nummulites.  

C8. Danien, calcaire rosé ou blanc dit 

«

 de Caseville », 

Le Crétacé supérieur, ici, 

présente  à  son sommet son faciès classique de calcaires fins, blancs ou rose saumon, 
alternant avec des bancs plus marneux, identiques à ceux que l'on peut observer au nord 
de Bidart (feuille de Bayonne) où a été découvert un 

Hamites 

géant et où, plus fréquem-

ment. on peut récolter des exemplaires de 

Jeronia pyrenaica 

et divers autres Échi-

nides tels que 

Echinocorys douvillei, E. Semiglobus, Coraster beneharnicus, Galeraster 

bertraindi. 

C7. Maestrichtien, formation des  «  marnes conchoïdes de Bidart ».

 Ce sont les cal-

caires marneux, autrefois exploités, de la Madeleine (Bidart. feuille de Bayonne). Ils 
affleurent  à  la Pointe Sainte-Anne à  Hendaye. On les retrouve aussi au NW et à  l'ouest
de Fuenterrabia toujours sous la forme de 

 

« marnes conchoïdes » grises bleutées, verdâtres

ou rouge carmin foncé. Niveau classique. contenant de belles empreintes de 

Cancello-

phycus: 

il a aussi fourni des 

Pachydiscidae (Parapachydiscus neubergicus, P. jacquoti),

des 

Gaudryceratidae, 

des 

Desmoceratidae. 

On trouve, en outre. 

Baculites anceps, 

Discoscaphites constrictus, Inoceramus, cf. cripsi, Stegaster bouillei, S

heberti, 

etc...

Comme microfaune, il a été signalé la présence de 

Globotruncana linnei et stuarti, 

de 

Textularia globifera 

et de diverses Globigérines.  

C6-2. Crétacé supérieur à  faciès  « flysch » (Campanien-Cénomanien). Conglomé-
rats, brèche de la base des environs de Véra

. On a coutume de grouper sous cette 

dénomination impropre des formations où alternent de façon plus ou moins rythmique
des calcaires en dalles. 

 

Le  faciès flysch apparaît sous la forme de calcaires en dalles avec lits de silex 

parallèles  à  la stratification et de marnes Iitées alternant avec des grès psammi-
tiques en bancs minces auxquels s'ajoutent localement des micropoudingues, des
microbrèches ou au contraire, des brèches monumentales. Les silex du « flysch » 
rappellent plutôt les chailles que les silex de la craie, car ils sont incomplètement
silicifiés et font corps avec la gangue. Si la macrofaune est totalement absente de
cette formation, par contre une microfaune est relativement abondante: son élément le 
plus caractéristique est 

Globotruncana linnei, 

J.  de Lapparent a signalé à  la base de cette 

formation. la présence 

d'Orbitolina concava. 

En dehors de cette faune, le flysch ne

renferme que des empreintes appelées Fucoïdes et un certain nombre de figures sédi-
mentaires intéressantes : telles que des figures de fluxion, de glissement et des 
empreintes et figures de charges. 

 

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- 3 -  

n7-5. Albien-Aptien.

 Série d'épaisseur variable où les faciès calcaires et détritiques 

s'interpénètrent, passant les uns aux autres latéralement ou verticalement, selon leur 
position paléogéographique et sont associés à des conglomérats et des brèches.  

n7-5Z

. Ce sont des calcaires durs, massifs, de teinte gris clair, communément appelés

«  marbre de Sare »,  «  calcaire à 

Caprina adversa 

».  Ces calcaires ont fourni suivant

les affleurements des faunes légèrement différentes mais sensiblement du même âge.
On peut recueillir, en particulier, des 

Rudistes 

qui appartiennent à l'espèce 

Durania 

pyrenaica. 

La microfaune relativement riche a fourni des 

Orbitolines, 

des 

Cibicides, 

des 

Nautiloculines, 

des 

Mélobésiées.  

n7-5D

.  Cette formation groupe des ensembles calcaréo-gréseux et schisto-gréseux

qui renferment de nombreux débris Iigniteux, parfois pyriteux. Ils sont aussi riches en 

Orbitolines 

et en 

Lamellibranches, 

souvent difficiles à identifier du fait de leur mauvais

état de conservation. Dans le massif de Béhobie, ces formations se présentent sous
forme d'alternance de bancs de poudingues, de grès grossiers et de calcaires
compacts, l'ensemble étant nettement granuloclassé. La présence de restes

d'Inocérames, 

de 

Textularidés 

et de 

Rotalidés 

a été signalée par J. de Lapparent.

Dans la région d'Ascain, ces faciès détritiques sont associés à des brèches monu-
mentales avec des klippes sédimentaires, paquets isolés de Trias et de Paléozoïque. Ces 
brèches renferment des intercalations sédimentaires schisto-gréseuses qui ont fourni 
des empreintes de roseaux et un exemplaire de 

Deshayesites deshayesi.  

j.  Jurassique indéterminé

. Près de Saint-Pée-sur-Nivelle, un certain nombre d'affleu-

r(;ments de calcaire ont été attribués, avec vraisemblance au Jurassique. Cependant. 
aucune preuve paléontologique n'est venue, jusqu'à présent. confirmer cette hypothèse.
Il faut classer, dans cette même catégorie, les affleurements attribués au Jurassique 
supérieur 

j4-3

 et au Dogger 

j2-1

 des environs de Mendiondoborda à 2 km au nord de

Sare et des environs d'Ihintz à 6 km au nord de cette localité et à 3 km à l'ouest de
Saint-Pée.  

Les couches correspondant à l'hypothétique 

j4-3

 et, rappelant d'autres faciès argo-

viens du Pays Basque, sont constituées de calcaires et de calcaires schisto-gréseux durs 
ou plus ou moins sableux.  

Les assises notées 

j2-1

 sont constituées de calcaires compacts bleu noir, en bancs.  

Stuart-Mentheath a signalé, au siècle dernier, dans les mêmes régions, la présence
d'une faune «  corallienne  »,  relativement riche en 

Térébratules, 

en 

Rhynchonelles, 

en 

Gastéropodes 

et en 

Cœlentérés 

qui n'a pas été retrouvée par l'auteur. Seul est parfai-

tement observable : le Lias, constituant une série complète de l'infralias au Toarcien.  

I6-5.  Marnes noires schisteuses et marno-calcaires du Lias supérieur

. Attribuable

au Toarcien, ce faciès bleu noir marneux et schisto-calcaire, très délitable, n'a fourni
que de rares débris fossilifères mal conservés.  

I4.  Marna-calcaires du Lias moyen.

 Ces calcaires contiennent quelques 

Pecten 

et 

quelques 

Belemnites.  

I3-1.  Lias inférieur et Infralias calcaréo-dolomitique

. Les dolomies rhétiennes et

les calcaires rubanés de l'Hettangien sont particulièrement développés et typiques. Ce
sont des calcaires gris bleu clair, cloisonnés, cargneulisés. noduleux ou des calcaires 
dOlomitiques plus ou moins compacts.  

t7-5. Argiles bariolées du Keuper

. Le Keuper est, comme partout dans la région pyré-

néenne, à l'état d'argiles bariolées. On notera seulement que ces argiles renferment
ici beaucoup moins de roches salines que dans la région de Bayonne et cela peut-être 
pour des raisons en partie tectoniques, Sur la carte d'Espelette, il n'existe pas de gîte de 
sel gemme et le type de gypse saccharoïde. parfois légèrement pyriteux et riche
à certain niveau en matière organique, n'est exploitable qu'aux plâtrières du col de
Saint-Ignace, près de Sare.  

t3. Muschelkalk (type Wellenkalk).

 La manière d'être originelle du Muschelkalk

mérite d'être notée. Sa disposition est toujours lenticulaire, en éléments discontinus, de 
très faibles dimensions. Ce sont des dolomies et des calcaires en plaquettes ondulées
où l'on peut trouver des 

Lingula. 

cf. 

tenuissima.  

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- 4  -   

t2. Grès à  Voltzia

Composés de grès bigarrés 

(s. str.), 

d'argilites, de psammites,

de grès en dalles. Cette formation comprend à la base des grès en dalles, de couleur
blanche, pouprée, rose ou verdâtre, suivis de psammites friables. très micacés puis de
roches intermédiaires entre des grès fins et des schistes argileux que l'on a coutume
d'appeler argilites. Il y a souvent alternances répétées de ces diverses couches, mais
on trouve toujours des argilites plus ou moins épaisses au toit. Seuls, les grès
psammitiques  «  Dalles de la Rhune » ont fourni des empreintes rares et peu signi-
ficatives 

d'Equisetites 

et de 

Coniferomyelon 

du Trias lorrain ; cependant. on peut 

admettre que probablement ces couches correspondent au Grès à 

Voltzia.  

t1 . Grès vosgiens, poudingues de base

. Ces grès-quartzites grossiers, en bancs à

stratifications fréquemment entrecroisées débutent par des poudingues de base à galets
de quartzite paléozoïque, le plus souvent craquelés et impressionnés, liés par un ciment
siliceux souvent grossier de couleur généralement lie de vin ; ils sont azoïques.  

r2. Grès et marnes rouges à  faciès saxonien.

 Ce Permien accuse une allure 

sporadique et une épaisseur extrêmement variable. La diminution rapide de cette épais-
seur avec terminaison en biseau entre les terrains antéhercyniens et le Trias montre
qu'il s'agit là du remplissage de poches et de dépressions d'une surface d'érosion post-
hercynienne encore très imparfaitement nivelée. Les problèmes de la concordance ou 
non-concordance de cette formation avec le Houiller sous-jacent ne sont pas résolus
de manière satisfaisante et n'ont été jusqu'à présent que superficiellement appréhendés. 
Cependant, ce sont donc les couches sous-jacentes fossilifères qui donnent une limite 
maximum pour l'âge de cet ensemble. Un fait important est à noter, car il ne peut être 
que lié aux mouvements tectoniques qui ont affecté ces formations à cette époque : celui 
de la présence au milieu de ces séries azoïques, de coulées, fort altérées en affleure-
ments, de roches éruptives (

β

).  

h5. Stéphanien - Autunien - Schistes anthracifères, grès et poudingues.

D'allure 

sporadique, les formations houillères basques sont nettement différenciées du reste du 
Dévono-Carbonifère. Ce sont des poudingues à éléments quartzeux blancs dont l'origine 
reste inconnue, des grès grossiers noirs ou gris souvent riches en micas, des schistes 
anthracifères à plantes fossiles. Ces divers faciès se trouvent soit isolément sous forme 
de bancs bien individualisés, soit le plus souvent. juxtaposés sans ordre défini. Ce fait 
paraît être lié à une origine tectonique plutôt que stratigraphique; l'exiguïté de chaque 
affleurement ne permet pas de lever cette ambiguïté. La flore relativement abondante
a fourni des 

Pecopteris 

du groupe 

Cyathea-arborescens, P. 

cf.

  daubrei, P. hemi-

teloides, P. subcrenulata, P. plumosa, P. dentata, P. 

cf.

  polymorpha, P. pseudo

buckland L P. unita, Alethopteris grandini, A. pyrenaica, Callipteridium pteridium,
C.  gigas, Odontopteris brardii, O.  minor, Linopteris brongniarti, L. neuropteroides, 
Pseudomariopteris busqueti, Dicksonites pluckeneti, Sphenophyllum thoni, Annularia 
sphenophylloides, Annularia stellata, Asterophyllites equisetiformis, Equisetites 
spatulatus, Calamites suckowi, Calamites cisti, Lepidodendron 

cf.

  scutatum,

Sigillaria brardi, Stigmaria, 

sp. Le caractère le plus frappant de la flore basque est

sa grande ressemblance avec les flores asturiano-cantabriques et la comparaison de 
cette flore avec celles de la même époque du Massif Central. d'Espagne et du Portugal 
incite à considérer que ces formations présentent les caractères de la fin du Stépha-
nien moyen, tels qu'ils ont été définis à Saint-Étienne. Les lits d'anthracite, indigents
et sporadiques, ont été l'objet d'essai d'exploitation depuis 1850, aussi bien en France 
qu'en Espagne. Seule, l'exploitation des houillères d'Ibantelly a présenté une certaine 
continuité au début de ce siècle (1918).  

h4-1. Carbonifère inférieur et moyen. Schistes noirs et grès avec lentilles de 
marbre.

 Ce sont surtout des schistes, des grès et des quartzites accompagnés de 

poudingues à dragées de quartz. Les calcaires, véritables marbres bleu clair ou foncé,
ne se rencontrent qu'en lentilles de faibles dimensions. Ces formations, pauvres en 
fossiles, restent mal datées et nos observations n'apportent encore aucune solution 
satisfaisante. Par exemple, pour la Digitation d'Amotz, c'est-à-dire pour la zone paléo-
zoïque comprise entre Sare et Espelette, on est obligé de retenir encore les trois 
hypothèses suivantes:  

1. le Primaire du diverticule relève uniquement du Silurien.  

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- 5 -  

2.  il ne comprend que du Carbonifère.  

3. il est formé à la fois de Silurien et de Carbonifère, à l'exclusion du Dévonien (sauf 

la petite intercalation de couches peut-être gédinniennes du NW de Sare).  

d5. Calcaires zoogènes à Stromatopores (Frasnien 

?). Ce récif, qui ne paraît pas 

dépasser plus de 50 m de longueur, contient des 

Stromatopores 

du Dévonien supérieur 

pétris dans une pâte calcaire d'un gris bleuté. Les coordonnées exactes de ce gisement 
difficile à trouver, mais de la plus, grande importance paléogéographique sont : 
x  =  279,50 et y =  120,00. Il est visible dans un ravin à 600 m au SE du Mont 
d'Alchangue (cote 625), un peu au-dessus de la bergerie d'Argaine et dans le chemin 
qui monte de cette Bergerie au col des Trois-Fontaines.  

d2.

 Le Coblencien comporte à sa base des schistes très gréseux plus ou moins 

dolomitiques, et des grès à ciment dolomitique (d'aspect quartzitique) ou des dolomies 
gréseuses (suivant leur teneur en dolomie). Au sommet, les faciès carbonatés prévalent 
sur les faciès siliceux et on y trouve des dolomies franches alternant avec des schistes 
calcareux (grauwackes). Ces formations ont exactement les faciès du Coblencien de la 
région de Saint-Jean-Pied-de-Port, où Laverdière a séparé, d'une part : l'Emsien au 
sommet, surtout dolomitique, à 

Spirifer paradoxus, S.  subcuspidatus,  S.  carinatus,

S.  alatitormis,  S.  arduennensis, Stropheodonta interstrialis, S.  murchisoni.  S.  piligera,
S.  sedgwicki, Athyris undata, A. concentrica, A. campomanesii ; 

et d'autre part,

le

 Siegenien, 

à la base, avec

  Spiriter primœvus, S.  trigeri, Stropheodonta gigas, 

S. elegans, Dalmanella circularis, Athyris avirostris, 

etc., beaucoup plus siliceux.  

Il est possible, comme vient de l'indiquer Ph. Lagny (1964) que la partie supérieure

du Coblencien, où on trouve ici des schistes noirâtres, appartienne au Dévonien moyen. 
Ceci pose le problème de l'appartenance à ce Dévonien moyen de toute la région de 
l'ancienne mine de cuivre - sidérose d'Ainhoa, vers Perlaen - Jusqu'à Dolhare, au Nord 
et au mont Atchuleguy à l'Est où des schistes noirs, coupés de conglomérats intraforma-
tionnels, sont attribués ici, avec doute, au Carbonifère. Ce serait dans ce cas, les
seules formations conglomératiques connues au sein du Dévonien pyrénéen.  

d2-1

. On a bloqué sous cette notation la totalité du Dévonien inférieur

en raison des faciès de l'extrême base, qui sont tout à fait comparables à ceux du 
Gédinnien daté de la région de Saint-Jean-Pied-de-Port : grès en plaquettes à ciment 
calcaire, schistes fins, clairs ou jaunâtres. en petits bancs, dans lesquels Laverdière a 
reconnu en 1929 au NE d'Arnéguy : 

Homanolotus 

sp.. 

Stropheodonta triculta,

Dalmanella verneuilli, Spirifer hystericus, 

S. 

excavatus. 

Fournier (1913) avait. le premier au 

sud d'Eyharce, caractérisé ce Gédinnien par sa faune. 

 

S4-d1.

 Ainsi que dans les Pyrénées orientales, il n'a pas été possible de distinguer

ici le seul Gothlandien, qui a été réuni, notamment au mont Atchuleguy à 4 km à l'E 
d'Ainhoa, au Dévonien inférieur sous cette notation; on y trouve en effet les deux
faciès imbriqués : de 

schistes fins, 

gris à rosâtres mêlés de grès en petits bancs, de la 

base du Dévonien, et de 

schistes carburés 

(Hatchou, Gayné) classiques du Gothlandien 

pyrénéen ayant fourni les faunes de Wenlock et du Ludlow.  

S. 

Le Cambro-Ordovicien comprend ici, au sommet, des schistes gris verdâtre luisants, 

alternant avec de gros bancs de véritables quartzites (Béhéré) qu'on distingue de ceux 
du Dévonien par l'absence totale de ciment carbonaté. Quelques lits conglomératiques, 
généralement à petits éléments bien roulés (Béhéré) peuvent représenter les poudingues
de l'Ordovicien moyen, connus maintenant dans l'ensemble des Pyrénées à ce niveau. 
Sur le versant N du mont Atchuleguy, au NW de Gayné, des calcschistes à  mauvaises 
empreintes peuvent représenter un des faciès habituels du Caradoc pyrénéen
(<<  Grauwacke à 

Orthis 

»).  Plus bas dans la série, des cipolins sont connus au nord 

d'Hatchou, liés à des formations métamorphiques ; on ne peut les attribuer avec certitude
au Cambrien.  

D.

 

Dolomie ankéritique

. Elle est connue dans un petit affleurement, perdu au milieu

des formations carbonifères indifférenciées, près de Biriatou. Cette dolomie ankéritique 
se présente sous son faciès classique avec sa cassure particulière et sa couleur 
jaunâtre ou brunâtre. Une ankérite, en blocs, a été trouvée également à Perlaen, dans 
les haldes de la vieille mine d'Ainhoa, à 3 km au SE de cette commune.  

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ω

Ophite.

 Gabbro à structure intersertale dont la nature, l'origine et les conditions

de gisement demeurent mystérieuses, toujours localisées en masses de formes et de 
dimensions quelconques, allant de quelques centimètres à quelques kilomètres. Cette 
roche, classée dans les roches éruptives, ne donne jamais lieu à des phénomènes de 
métamorphisme et de contact. Elle est, dans le Pays Basque, toujours liée au Permo-
Trias.  

β

Basaltes.

 Découvertes par Viennot, ces roches sombres, altérées, spilitiques, 

tachetées de vert et de rose, ont été classées dans les mélaphyres ; ce serait, en réalité, 
d'après N. Morre et J. Thiébaut, des albitophyres et des orthoalbitophyres. Nous 
conservons cependant. pour les désigner, le nom sous lequel elles sont habituellement 
connues. Elles sont localisées dans le Permien où elles paraissent se trouver en coulées
interstratifiées. On n'a jamais observé en superposition plus de deux couches. Très
épaisses au voisinage du Mont Larroun, ces coulées se retrouvent dans la plupart des 
affleurements de Permien des Pyrénées navarraises mais leur puissance, qui varie de 
plus de 100 m à moins de 10 m, va décroissant à partir du Mont Larroun, vers le Sud,
comme aussi vers l'Est. Aussi, semble-t-il que le centre d'émission principal soit non 
loin du sommet actuel de cette montagne et que les coulées aient rayonné à partir de 
ce centre, sur une distance de 30 km environ.  

η

.  Diorites.

 Sur la rive gauche de la Bidassoa, au sud de Lesaca, percent dans

les calcaires. sans doute dévoniens, quelques petits filons très altérés de diorites 
(épisyénites) et d'andésites. Ces roches s'avèrent partout trop décomposées pour se 
prêter à une détermination précise.  

γ

Granite de la Haya et du Mont Faaléguy.

 C'est un granite alcalin à l'état de gros

filon plutôt que de batholite et qui n'a exercé qu'un métamorphisme faible et limité.
Ce granite se présente souvent sous un faciès pegmatitique et est formé, en général. 
de l'association de quartz, d'orthose et d'albite souvent microperthitique ainsi que de 
mica noir.  

ν

Granulites et pegmatites d'Espelette

. Sans doute. ces roches sont-elles formées 

de feldspath acide. de quartz et de muscovite avec parfois un peu de biotite, mais l'état 
d'altération de ces granulites kaolinisées et pour la plupart pulvérulentes ne permet
pas de préciser davantage la composition pétrographique. On doit noter que dans la zone
comprise sur cette carte d'Espelette, il n'a jamais été aperçu de vraie pegmatite. De 
plus, ces couches altérées ont été l'objet d'une exploitation de kaolin.  

d

Σ

γ

Métamorphisme du granite de la Haya, affectant le Dévonien inférieur.

Dans 

la région d'Articusa, les calcaires dévoniens sont transformés au contact des apophyses
granitiques en un mélange d'épidote, de grenat et de calcite.  

h

Σ

γ

Auréole métamorphique du granite de la Haya et du Mont Faaléguy.

Sur le 

pourtour du Mont Haya et Faaléguy. les zones notées 

h

Σ

γ

   correspondent moins à

des auréoles proprement dites qu'à l'aire granitisée, c'est-à-dire injectée de veines
de granites, avec micaschistes et roches du cortège, dont le détail est ici impossible à 
représenter.  

Dans la région placée au NE d'Ainhoa, malgré de multiples recherches, il n'a pas

été possible d'acquérir la certitude de l'existence de gneiss signalés par Viennot 
et par Seunes. On trouve bien des roches tendres altérées et rubéfiées susceptibles
de correspondre à ceux-ci. Seul, le lit des ruisseaux a fourni. par endroits, des échantil-
lons cohérents, encore ceux-ci sont-ils dans un tel état qu'on ne saurait les déterminer. 
Les seules roches identifiables avec certitude, dans cette zone, sont des quartzites 
micacés et des schistes noirs à andalou site. Les seuls. franchement métamorphiques 
sont les schistes métamorphiques des hauteurs au SW de Bassebowe, notés 

h

Σ

ν

 

et les

lentilles de cipolins, notées ; 

C

 de Belezcabicta.  

HYDROGÉOLOGIE  

Les alluvions des vallées n’offrent, en général, qu'une épaisseur très faible et ne 

renferment que des réserves insignifiantes. Aussi, ne peuvent-elles, sauf exceptions, 
être utilisées pour l'alimentation en eau potable des agglomérations de quelque impor-
tance. Le flysch fournit des exurgences médiocres d'eaux trop calcaires et, de plus, 
 

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souvent troubles et polluées. Le Crétacé inférieur schisto-gréseux donne, au 
contraire, des eaux fraîches et légères, mais cette formation affectée de phénomènes 
karstiques est le siège de pollutions pour les eaux qui la traversent : ces pollutions sont
d'autant plus dangereuses que les landes qui recouvrent ce domaine sont souvent consa-
crées  à  l'élevage des moutons. Un très beau ponor est visible au pied du pic de 
Sayberri et les grottes de Sare sont évidemment un ancien réseau hydrographique 
souterrain. Les formations sédimentaires permo-triasiques, très faiblement aquifères, 
n'offrent guère que des suintements et des sources temporaires liées à  des sous-
écoulements superficiels ; par contre les laves permiennes sont perméables et donnent 
des eaux agréables au goût, pures, fraîches, à débit relativement constant et présentent, 
lorsqu'on peut les capter, un intérêt réel.  

MINES ET MATÉRIAUX UTILES  

Si la tradition veut que les mines d'or, au pied du Gorramendi près de Maya, furent 

exploitées par les Romains – ainsi, leurs importants vestiges fournissent encore 1 à
2 grammes à la tonne - et si on signale la présence d'uranium dans les environs de la 
Rhune, de sidérose, de chalcopyrite, de plomb, de fluorine à  la périphérie du Mont Haya,
il n'en demeure pas moins que tous ces gîtes, en filons, le plus souvent, en amas 
parfois, plus rarement en imprégnation diffuse, sont, pour la plupart, à  l'état d'indice 
ne présentant qu'un intérêt spéculatif de troisième catégorie et ont été l'objet 
d'exploitations artisanales qui, à l'heure actuelle, ont été presque toutes abandonnées.  

Comme combustibles minéraux, des anthracites, malheureusement pauvres et aux 

gîtes sporadiques, ont été l'objet d'exploitations qui ne furent couronnées que de 
médiocre succès dans les environs de l'Ibantelly, tant du côté français que du côté 
espagnol.  

Pour les arts céramiques, de construction et décoratifs, la région est assez riche

en gîtes subvenant aux besoins locaux et même fournit. à  une exportation plus loin-
taine, des matériaux relativement prisés : le grès de la Rhune, par exemple, est vendu
dans le commerce sous le nom de « dalles de la Rhune ». En outre, il conviendrait de 
citer un nombre assez important de carrières fournissant des moellons, des pierres 
de taille, du ballast, des calcaires transformés en ciment ou en castine et « marbres ».  

TECTONIQUE  

L'extraordinaire complication des accidents tectoniques qui affectent cette zone

et qui interfèrent souvent entre eux, donne à  toute division du Pays Basque, en 
unités, un aspect sans aucun doute, subjectif ; cependant, il est commode pour l'avan-
cement et l'exposé des recherches de délimiter un certain nombre d'éléments structuraux ;
ceux-ci ont au moins le mérite de correspondre à  un certain nombre d'unités morpholo-
giques : leur définition et leur localisation sont indispensables pour de nombreuses 
recherches bibliographiques. Aux environs d'Hendaye et de Fuenterrabia, la fin du
« chaînon tertiaire côtier » et le « couloir crétacé de Irun à  Saint-Sébastien » se 
développent. Au Sud-Est, aux environs de Biriatou, le massif primaire qui s'appuie 
sur les granites du Mont Faaléguy est connu, dans la littérature géologique, sous le 
nom de Massif de San-Martial et de Biriatou. Toute la partie sud de cette carte est 
occupée par les massifs primaires du Mont Larroun-Haya et du Cinco-Villas. Ils ne sont
séparés que par la bande synclinale de Vera – Ainhoa : celle-ci. fortement enserrée 
au niveau de Vera-de-Bidassoa : s'égrène vers l'Ouest en lambeaux lenticulaires. Enfin, 
entre Espelette et Sare, il convient de citer la digitation primaire d'Amotz qui se 
poursuit 
sur la carte d'Iholdy vers Cambo-les-Thermes et que l'on peut considérer comme étant
un diverticule soudé mais indépendant du massif de l'Ursuya dont quelques granites 
sont représentés à l'Est de cette feuille.  

Une étude approfondie du terrain, dans chacune de ces unités, a montré que ce mor-

cellement des couches est dû non pas à de grands charriages mais au moins à trois paro-
xysmes orogéniques posthercyniens et l'absence de toute superposition du Primaire au 
 

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Flysch a été démontrée : seuls ne sont observables que des chevauchements locaux 
affectant des motifs de détail. Ces trois paroxysmes sont les suivants :  

I. les mouvements antéaptiens qui se placent entre le Lusitanien et l'Aptien et

dont l'existence peut aisément être démontrée au nord de Sare, dans les environs de la 
boutonnière de Mediondoba. Ces mouvements, de style cassant, donnent des 

« 

concas-

sements 

», 

des broyages. des replis aigus en accordéon.  

II. les mouvements antécénomaniens. plus souples. 
III. les mouvements pyrénéens.  
De plus, il n'est nullement exclu, du fait de la vigueur des reliefs malgré leur

faible altitude. que des mouvements quaternaires lents existent encore de nos jours,
même si nous ne sommes pas sensibles 

à 

leurs manifestations.  

DOCUMENTS ET TRAVAUX CONSUl.TÉS  

Carte géologique :  

Carte géologique de la France au 1/320 000, feuille de Bayonne par F. Daguin, 
P. Lamare, J. Repelin (1949).  

Travaux de 

MM. R. Abrard. A. Almela, G. Astre, L. Bertrand, J. Boussac,

M. Casteras. L Carez, R, Deloffre, J.-P. Destombes, J. de Lapparent,
J. W. Laverdière. N. Llopisllado, M. Mouline, N. Morre, A. Poignant. J. Seunes,
P. W, Stuart Menteath. J. Thiébaut. P. Viennot. G. Viers, M, R. Zeiller,