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Tunisie
Plan de l'article
Présentation ; Le pays et ses ressources ; Population et société ; Économie ; Histoire
5.1La Tunisie carthaginoise

La région de Gafsa est associée à une civilisation pré-néolithique appelée Capsien (environ 7 000 av. J.-C.), fondée sur l'exploitation des mollusques (« escargottières »), et qui s'est propagée dans tout le nord du Sahara. Le peuplement de la Tunisie, issu de la migration des populations libyques venues du Sud, probablement les ancêtres des Berbères, est attesté au moins 4 000 ans av. J.-C. La première grande civilisation que connaît le pays est celle que fondent les Phéniciens sur les côtes, peuple sémite originaire de Syrie et du Liban. Dominant le commerce maritime en Méditerranée, ils établissent des comptoirs en Afrique du Nord, parmi lesquels Utique vers 1100 av. J.-C., dans le nord-est de la Tunisie. En 814 av. J.-C., est fondée Carthage, au nord-est de l’actuelle Tunis. Durant les siècles suivants, Carthage se trouve au cœur d’un empire puissant qui domine la majeure partie de l’Afrique du Nord et règne même sur le sud de la péninsule Ibérique, la Sardaigne et une partie de la Sicile. Cet empire règne essentiellement sur l’espace littoral et maritime, mais ne s’étend pas vers l’intérieur du pays. À partir de 264 av. J.-C., Carthage affronte l’Empire romain, alors en pleine expansion, au cours des guerres puniques. Durant la dernière de ces guerres, Rome vainc les Carthaginois et détruit entièrement leur capitale, en 146 av. J.-C. Du IIe siècle av. J.-C. au Ve siècle apr. J.-C., l’essentiel du territoire formant l’actuelle Tunisie est intégré à la province romaine d’Afrique, qui entreprend la colonisation de la partie basse du pays en développant l'agriculture. Les régions montagneuses, restées aux mains des Berbères demeurent toutefois réticentes à la domination romaine.

Au cours du Ve siècle, alors que l’Empire romain, soumis aux invasions barbares, décline, les Vandales, peuple germanique traversent la péninsule Ibérique, franchissent la Méditerranée et arrachent la province d’Afrique aux Romains. Après un siècle d’occupation vandale, de 430 environ à 534, le pays est conquis par le général byzantin Bélisaire.

5.2La conquête musulmane

Le pays, très urbanisé sur les côtes et en grande partie christianisé, est envahi par les Arabes musulmans au VIIe siècle, qui le dirigent jusqu’au début du XVIe siècle. Durant cette période, les populations urbaines adoptent progressivement le mode de vie musulman, qui se substitue à la culture chrétienne byzantine. Les conquérants se heurtent d’abord aux Berbères, mais l’islamisation est relativement rapide. En 670, Kairouan devient le centre des expéditions lancées contre le nord et l’ouest du Maghreb. L’islamisation s’accélère après la prise de Carthage par les Arabes, en 698, et la fondation du camp militaire de Kairouan. De 800 à 909, l’Ifriqiya (actuels Tunisie, Tripolitaine et Est algérien) est gouvernée depuis Kairouan par les Aghlabides, qui ont fait allégeance au califat abbasside de Bagdad. Le centre du pouvoir se déplace vers l’Égypte, lorsque avec l’aide de tribus berbères les Fatimides chiites renversent les Aghlabides. À partir de 972, cependant, la Tunisie musulmane est gouvernée par des Berbères opposés à la domination politique arabe, les Zirides d’abord, puis les Almohades marocains.

Durant la dernière partie du XIIe siècle, les Normands, commandés par le souverain sicilien Roger II, occupent temporairement plusieurs points stratégiques de la côte. En 1228, les Hafsides, qui ont fait allégeance aux Almohades, se déclarent indépendants. Ils règnent jusqu’en 1534 sur le prospère royaume de Tunis, qui donne son nom à la Tunisie.

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5.3La domination ottomane

En 1534, Tunis est enlevée par le pirate Khayr al-Din Barberousse. Il en est chassé par l’armée de Charles Quint dès 1535 ; les Hafsides sont rétablis mais le pays est placé sous la tutelle de l’empereur d’Espagne. La domination de la Tunisie par les Espagnols est brève car, en 1574, les troupes de l’Empire ottoman vainquent les Espagnols et établissent leur hégémonie sur la Tunisie. De 1574 à 1881, sous les Turcs ottomans, la Tunisie jouit d’une relative stabilité. L’autorité impériale est exercée par des administrateurs locaux, connus sous le nom de deys de Tunis jusqu’en 1705, puis de beys. Le bey Hussein ibn Ali, qui règne de 1705 à 1740, fonde, en 1710, la dynastie des Husseinites, qui se maintient sur le trône jusqu’en 1957.

La Tunisie acquiert alors une grande autonomie par rapport à l’Empire ottoman, auquel elle est toujours rattachée, et connaît une nouvelle prospérité, nourrie pour une large part par la piraterie. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle et au XVIIIe, plusieurs nations maritimes, parmi lesquelles les colonies américaines, versent leur tribut au gouvernement tunisien pour se prémunir contre toute agression au cours de leurs expéditions en Méditerranée. Au début du XIXe siècle, cependant, les marines européennes, auxquelles se sont joints des navires américains, anéantissent la piraterie méditerranéenne, attaquant Tunis et les autres bases des corsaires établies dans les États barbaresques d’Afrique du Nord.

Privé de ses revenus de la piraterie, le gouvernement tunisien se trouve rapidement très endetté. La crise financière est aggravée par les extravagances des beys et par la nécessité pour les gouvernements d’effectuer de fréquentes et coûteuses représailles contre les soulèvements des rebelles. Les principaux créanciers de la Tunisie sont la France, l’Italie et la Grande-Bretagne. Or, chacun de ces pays nourrit des ambitions impérialistes en Afrique du Nord.

5.4Le protectorat français

En 1830, la France conquiert et annexe l’Algérie. En 1869, l’État tunisien, ruiné, doit accepter l’instauration d’une commission de contrôle financière, au sein de laquelle siègent l’Italie et la Grande-Bretagne, sous la présidence de la France. Le pays est, de fait, sous la tutelle occidentale. Au congrès de Berlin, en 1878, la Tunisie fait l’objet de tractations entre les puissances européennes : la France se voit donner toute latitude pour coloniser le pays ; elle reconnaît en échange la domination britannique sur Chypre. L’Italie, présente en Libye, convoite cependant toujours la Tunisie. Prenant leur rivale de vitesse, les troupes françaises interviennent à partir de l’Algérie, sous prétexte de mater la rébellion des tribus kroumirs, des Berbères des hauts plateaux, accusées de pénétrer sur le territoire algérien. Le 12 mai 1881, le bey signe le traité du Bardo, qui reconnaît l’établissement du protectorat français en Tunisie : les affaires étrangères et la défense de la régence passent sous le contrôle de la France. Le traité est complété par la convention de la Marsa, signée par les deux pays en 1883.

Le protectorat est à l’origine de profonds changements politiques et sociaux, quoique le régime tunisien se soit occidentalisé dès 1861 avec l’adoption d’une Constitution. À partir de 1884, un résident général français gouverne le pays, dont le bey demeure le souverain nominal. Un nombre significatif de colons s’établissent dans la région côtière du nord du pays, occupant les fonctions administratives et dirigeant les entreprises. Influencés par le mouvement nationaliste et moderniste des Jeunes-Turcs et par le nationalisme arabe, et sensibilisés aux idéaux démocratiques européens, des représentants de l’élite s’organisent. En 1907 est fondé le parti des Jeunes-Tunisiens que les autorités françaises parviennent d’abord à étouffer. De 1914 à 1921, le pays est placé sous état d’urgence, la presse anticolonialiste interdite. De nombreux dirigeants nationalistes sont arrêtés. Toutefois, en 1920, plusieurs groupes nationalistes s’unissent pour former le Destour (Constitution), qui prône de profondes réformes démocratiques. En 1934, une scission provoque la création du Néo-Destour, dirigé par Habib Bourguiba. Ce mouvement regroupe les nationalistes favorables à une ouverture sur l’Occident. Les deux mouvements sont interdits en 1938, après des émeutes à Tunis. Bourguiba est incarcéré durant cinq ans.

5.5L'accession à l'indépendance

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Tunisie joue un rôle important dans les opérations militaires menées par les Alliés contre les puissances de l’Axe. Après qu’en novembre 1942 les forces alliées ont débarqué en Algérie et au Maroc, les armées allemandes occupent le pays. Au terme de plusieurs mois de combats, les forces alliées repoussent les troupes ennemies jusqu’à la presqu’île du cap Bon. Le 12 mai 1943, les Allemands capitulent. Cette reddition signifie la défaite finale des puissances de l’Axe en Afrique du Nord. Le 15 mai, les Alliés transfèrent l’autorité en Tunisie à la France libre. Sans attendre, les autorités françaises procèdent à l’arrestation de centaines de sympathisants nationalistes, qui ont cru trouver des alliés à leur lutte dans les puissances de l’Axe, et déposent le bey régnant, Moncef Bey, jugé pro-allemand, pour le remplacer par Lamine Bey. Cette intervention française suscite un profond ressentiment au sein de la population tunisienne, qui a dans sa majorité, de même que les nationalistes, soutenu la reconquête alliée.

En 1945, le général de Gaulle propose à la Tunisie le statut d’État associé au sein de l’Union française. Cependant, Bourguiba, de retour au pays en 1949, intensifie sa campagne pour l’indépendance de la Tunisie, en s’appuyant notamment sur l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), dirigée par Ferhat Hached. En 1952, la lutte pour l’indépendance prend un nouveau tour après les arrestations de Bourguiba et des chefs nationalistes et la dissolution forcée du gouvernement Chenik, qui s’est ouvert au Néo-Destour et a élaboré un mémorandum sur l’autonomie interne. Les indépendantistes prennent les armes contre le colonisateur tandis qu’à l’opposé, l’organisation « la Main rouge », créée par des colons extrémistes, lance une campagne terroriste contre les nationalistes, dont l’une des premières victimes est Ferhat Hached.

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Émeutes populaires antifrançaises, attentats nationalistes et antinationalistes, tentatives de réformes proposées par les Français se succèdent, menant la Tunisie au bord de la guerre. Le 31 juillet, Pierre Mendès France, nouveau président du Conseil français, se rend lui-même dans le pays et promet, dans un discours prononcé à Carthage, l’autonomie interne. Bourguiba, qui est invité à participer aux négociations, juge cette déclaration acceptable et les émeutes stoppent. Le 3 juin 1955, le Premier ministre tunisien Tahar ben Amar et le successeur de Mendès France, Edgar Faure, signent une série de conventions consacrant l’autonomie tunisienne. Le 17 septembre, pour la première fois en 74 ans, est installé à Tunis un gouvernement composé exclusivement de Tunisiens.

Le 20 mars 1956, un nouvel accord abroge le traité du Bardo de 1881 et reconnaît la Tunisie comme une monarchie constitutionnelle entièrement souveraine. Les premières élections législatives de l’histoire tunisienne, organisées le 25 mars, donnent une large victoire au Néo-Destour. Le 8 avril, Habib Bourguiba est élu président de la première Assemblée nationale tunisienne ; le 11 avril, il est nommé Premier ministre. L’Assemblée adopte une Constitution transférant au peuple tunisien les pouvoirs législatifs. Le 12 novembre 1956, la Tunisie est admise aux Nations unies.

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