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sur le site de l’Etat de Genève consacré au
vote par Internet. Genève est l’une des quelques
collectivités publiques de par le monde qui travaille au
vote par Internet et qui organise régulièrement
des scrutins officiels en ligne.
Le projet est né en l’an 2000,
lorsque le canton a entrepris sous l’impulsion du Chancelier
d’Etat une réflexion sur l’administration en
ligne. La même année, le parlement fédéral
invitait le gouvernement à réfléchir à
la mise en œuvre des technologies de l’information
dans le cadre des institutions démocratiques.
Ainsi le projet genevois s’est-il
fondu dans un projet-pilote fédéral, pour le plus
grand bénéfice des deux parties. Genève est
soutenue financièrement par la Confédération
et peut bénéficier du savoir-faire et des conseils
du groupe fédéral d’accompagnement. A l’inverse,
la Confédération et le groupe d’accompagnement
tirent parti du défrichement par Genève d’un
champ nouveau.
Le vote par Internet a une double nature
: à la fois vote à distance et vote électronique.
Par sa première nature, il est apparenté au vote
postal, que Genève a généralisé en
1995, entraînant une progression de 20 points de la participation
électorale moyenne. Sa seconde nature l’apparente
aux machines à voter qui se généralisent,
en Europe notamment.
A la différence de ces dernières,
cependant, et en particulier à la différence des
machines à voter qui ne sont pas en réseau mais
fonctionnent en mode autonome, l’application genevoise de
vote par Internet ne peut être approchée ni physiquement
ni logiquement durant les scrutins. Le verrouillage et le déverrouillage
du serveur a lieu en présence de contrôleurs nommés
par les partis politiques (assimilables en l’occurrence
aux membres d’une commission électorale)
Il peut paraître étonnant que
ce projet voit le jour dans un pays où dans certains cantons
les citoyens se réunissent encore sur la place centrale
une fois par an pour voter à main levée. Pourtant,
un ensemble de raisons militent pour ce projet :
- Les citoyens suisses votent quatre à
cinq fois par an, parfois plus. Le confort est le mot-clé
de la procédure de vote.
- La démocratie directe se prête
au vote par Internet, non seulement parce qu’elle entraîne
de nombreux scrutins, mais aussi pour les vastes compétences
données au peuple.
- Selon l’Office fédéral
de la statistique, 65% de la population suisse a accès
à Internet, à la maison ou sur son lieu de travail.
Un Suisse sur trois surfe quotidiennement sur le Web.
- Des 5,6 millions de citoyens suisses
(pour une population totale d'environ 7 millions d’individus),
580.000 vivent à l'étranger. Il est important
qu’ils disposent aussi d’un système de vote
efficace et simple. C'est aussi vrai des personnes handicapées
vivant en Suisse.
- Le service public doit s’adapter
aux nouveaux modes de vie pour aller à la rencontre de
son public, y compris sur Internet.
Le vote par Internet ne remplacera pas les
deux autres formes de scrutin que nous connaissons – le
vote postal et le vote au local de vote ; il s’ajoutera
à elles, afin de servir aux mieux les citoyennes et citoyens
de Genève.
Voter n’est pas un acte que l’on
peut abandonner au secteur privé. A Genève, L’Etat
est propriétaire de l’application de vote en ligne.
Elle a été développée en collaboration
entre le Centre des technologies de l’information de l’Etat
de Genève (CTI) et deux entreprises installées à
Genève, Hewlett Packard (HP) et Wisekey. Ce partenariat
nous a permis de dresser notre propre cahier des charges et d’inclure
dans le projet les exigences et les éléments que
nous retenons nécessaires à la transparence et au
bon déroulement des scrutins.
Au fond, la question est la suivante :
quelles formes prendront à l’avenir les rapports
entre les citoyens et l’Etat ? Il y a deux attitudes possibles
face à cette question. Émile de Girardin disait
au XIXe siècle "gouverner c’est prévoir"
? A quoi le chercheur et essayiste Joël de Rosnay répond
: "La meilleure façon de prédire l’avenir,
c’est de l’inventer." Prévoir ou inventer
? Qui, de l’homme du XIXe siècle ou de celui du XXIe
siècle, a vu juste ?
Le rythme des développements techniques impose que nous
prenions de l’avance sur les demandes futures de la population
et les possibilités légales. Pour une collectivité
publique, attendre le "bon moment" pour monter dans
le train des nouvelles technologies, c’est prendre du retard
! Nous devons anticiper les attentes de la population, pour déjà
travailler sur de nouvelles formes de rapports entre l’Etat
et les citoyens, pour le meilleur. C’est ce que nous avons
choisi de faire à Genève, avec l’appui de
la Confédération. |