Les tresses de gloire aux couleurs françaises de la Croix d'Honneur, de la Médaille militaire, de la Croix de guerre, la coquette et sobre parure que nos soldats preux d'aujourd'hui fixent à l'épaule où, jadis, au temps de leur guerre en dentelles, nos gentilshommes piquaient un flocon de rubans ! Les Fourragères, souvenir chatoyant d'un héroïsme collectif et répété, joyau du brave, de même lumière et de même signification pour l'officier et le soldat, unis dans la reconnaissance nationale, comme ils ont été dans la mort et dans la victoire !. Les Fourragères appartiennent à l'histoire de notre France. Elles sont, chacune, un grand chapitre de la grande guerre. Nous entreprenons modestement de donner un résumé de chacun de ces chapitres en commençant par les plus merveilleux. Les pages en sont écrites dans les communiqués et les ordres du jour, histoire autour du drapeau ou du fanion des unités les plus vaillantes parmi les plus vaillantes. Un numéro de régiment, de bataillon ou d'escadrille, un étendard couvert de croix, une fourragère qui passe. Cela vaut une pensée et une émotion. Un souvenir pour les grands soldats. La Fourragère a été créée en 1916. Prévue originairement pour les unités qui avaient obtenu deux citations à l'ordre de l'armée, elle fut d'abord tressée aux couleurs du ruban vert et rouge de la Croix de guerre. Mais, en raison de la durée des hostilités et des nouvelles palmes acquises, il fallut attribuer des grades à la Fourragère. Il fut donc décrété que quatre citations à l'ordre de l'armée donneraient droit au port de la Fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire et que six citations à l'ordre de l'armée seraient récompensées par l'octroi de la Fourragère à la couleur du ruban de la Légion d'honneur. Mais on dut faire plus encore et donner de l'avancement à la Fourragère rouge elle-même, d'où la création de la double Fourragère (aux couleurs des rubans de la Légion d'honneur et de la Croix de guerre) pour les unités qui réuniraient au moins huit citations à l'ordre de l'armée. La double Fourragère est portée par les héros du : Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc et du Régiment de Marche de la Légion Étrangère. |
L'attribution de la fourragère rouge à un régiment ne confère pas en même temps au drapeau
de ce régiment le droit de porter la croix de la Légion d'honneur.
Il faut que le drapeau soit décoré par un décret spécial. Jusqu'au 5 juillet 1919, seuls, parmi les drapeaux des régiments à double fourragère ou à fourragère rouge, ceux du régiment d'infanterie coloniale du Maroc, du régiment de marche de la Légion étrangère, du 3e régiment de marche de zouaves, du 2e régiment de marche de tirailleurs indigènes, et des chasseurs à pied, étaient décorés de la croix de la Légion d'honneur. Le décret du 5 juillet 1919, paru dans le Journal officiel du 8, a attribué la même distinction aux autres régiments à fourragère rouge, c'est-à-dire aux : 23e, 26e, 152e, 153e régiments d'infanterie, 4e régiment de marche de zouaves, 8e régiment de marche de zouaves, 9e régiment de marche de zouaves, 4e régiment de marche de tirailleurs indigènes, 7e régiment de marche de tirailleurs indigènes, 4e régiment mixte de zouaves et tirailleurs, 43e régiment d'infanterie coloniale, bataillons de fusiliers marins. Le même décret a, d'autre part, conféré la Médaille militaire aux drapeaux des régiments ci-après, qui avaient été antérieurement décorés de la Légion f honneur : Régiment d'infanterie coloniale du Maroc, 3e régiment de marche de zouaves; 2e régiment de marche de tirailleurs indigènes. Lorsque, le 13 juillet 1919, les délégations des régiments à fourragère rouge furent reçues solennellement à l'Hôtel de Ville de Paris, tous leurs drapeaux portaient la croix de la Légion d'honneur. |
Un lanceur de mines (minenwerfer) et un bataillon de chasseurs Alpins à la baïonnette |