14 mai 2009

La guillotine en Algérie

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"Jusqu'en 1843, les exécutions capitales avaient eu lien dans l'Algérie par le yatagan, suivant l'usage que nous y avions trouvé établi : c'était aussi un exécuteur musulman qui avait continué de remplir ce redoutable office.
Le fait suivant, survenu en 1842, décida l'administration supérieure à employer désormais pour l'Algérie le mode de décapitation usité en France. Le 3 mai 1842, fut exécuté hors la porte Bab-Azoun, à Alger, un condamné à mort; l'exécuteur indigène, appelé peut-être pour la première fois à décapiter un chrétien , et saisi d'une émotion extraordinaire, fut obligé de s'y prendre à plusieurs reprises pour achever le supplice du malheureux ; mais alors la foule indignée menaça les jours de l'exécuteur, qui ne dut son salut qu'à l'intervention de la force armée. Pour prévenir le retour d'un si hideux spectacle, M. le ministre de la guerre a ordonné que l'instrument de supplice dont on se sert en France serait introduit en Algérie, et que l'exécuteur des hautes œuvres serait Français.
C'est donc le 16 février 1843 que l'échafaud fut dressé sur la place Bab-el-Oued à Alger, et que la terrible guillotine fonctionna pour la première fois : la nouveauté de ce triste spectacle parait avoir vivement impressionné les indigènes."

(Quetin, Guide du voyageur en Algérie, Paris, L. Maison, 1848, p. 93)
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