Projet de Semestre
辿t辿 2005
Les espaces de Sobolev
Laurent Landry
Professeur Responsable:
prof. Marc Troyanov
Table des mati竪res
R辿sum辿
2
Table des notations
2
Chapitre 1.
Introduction
3
Chapitre 2.
Les espaces de Sobolev dans
R
n
5
1.
Introduction aux espaces de Sobolev
5
2.
Le th辿or竪me de Meyers-Serrin
8
3.
Les plongements de Sobolev
10
4.
Extension de domaines
24
5.
Le th辿or竪me de compacit辿 de Rellich-Kondrachov
25
6.
Op辿rateurs de traces
29
7.
Les in辿galit辿s de Poincar辿
35
8.
Dualit辿
39
Chapitre 3.
Les espaces de Sobolev sur les vari辿t辿s
43
1.
Pr辿liminaires et d辿finitions
43
2.
Les plongements de Sobolev sur les vari辿t辿s
46
3.
Sous-vari辿t辿s et plongements de Sobolev
47
Chapitre 4.
Les espaces de Sobolev sur les fibr辿s vectoriels
49
1.
D辿finition et plongements de Sobolev
49
Chapitre 5.
Annexe
53
1.
Rappels sur les espaces
L
p
()
53
Bibliographie
57
Index
59
1
2
TABLE DES MATIRES
R辿sum辿
Dans ce travail seront pr辿sent辿s les principaux r辿sultats concernant les espaces
de Sobolev dans lespace euclidien, sur les vari辿t辿s ainsi quune approche la th辿o-
rie des espaces de Sobolev sur les fibr辿s vectoriels. Nous commencerons par d辿finir
formellement les espaces de Sobolev. Nous donnerons ensuite une d辿finition 辿quiva-
lente gr但ce un r辿sultat d短 aux math辿maticiens Meyers et Serrin. Nous aborderons
ensuite les r辿sultats concernant les plongements des espaces de Sobolev. Nous g辿-
n辿raliserons enfin ces r辿sultats sur les espaces de Sobolev sur les vari辿t辿s et fibr辿s
vectoriels
Table des notations
Nous utiliserons les notations suivantes tout au long du travail:
N
=
{
0
,
1
,
2
...
}
留
= (
留
1
, ..., 留
n
)
multi-indice avec
留
i
N
pour tout
i
= 1
, ..., n
|
留
|
=
n
X
i
=1
留
i
D
留
u
=
|
留
|
x
留
1
1
揃
...
揃
x
留
n
n
u
留
-i竪me d辿riv辿e partielle
p.p
presque partout
supp
u
support de la fonction
u
|
|
mesure (de Lebesgue) de lensemble
f
g
produit de convolution
ouvert
fortement inclus dans
, cest--dire
compact et
竜
fonction r辿gularisante
u
竜
=
竜
u
r辿gularisation de la fonction
u
CHAPITRE 1
Introduction
Le principal int辿r棚t de la th辿orie des espaces de Sobolev r辿side dans lexistence
de plongements continus de Sobolev, et dans lexistence de plongements compacts
de Rellich-Kondrakov. ceux-ci, on rajoute bien entendu lexistence de th辿or竪mes
de r辿gularit辿, particuli竪rement pr辿cieux dans l辿tude des 辿quations aux d辿riv辿es
partielles. Nous traiterons dans un premier temps la th辿orie des espaces de Sobolev
dans lespace euclidien
R
n
, essentielle pour la suite. Nous aborderons ensuite les
espaces de Sobolev sur les vari辿t辿s compactes et finalement la th辿orie des espaces
de Sobolev sur les fibr辿s vectoriels. Nous supposerons le lecteur familier avec la
th辿orie de la mesure et de lint辿grale de Lebesgue. On trouvera en annexe un bref
rappel des propri辿t辿s constamment utilis辿es dans ce projet.
3
CHAPITRE 2
Les espaces de Sobolev dans
R
n
1. Introduction aux espaces de Sobolev
1.1. D辿riv辿es aux sens des distributions.
Les espaces de Sobolev requi竪rent quelques notions cl辿s et techniques de la th辿orie
des distributions de Schwartz. Sans entrer trop dans les d辿tails, nous introduirons
le concept de d辿riv辿e au sens des distributions ainsi que les espaces de distributions
(au sens de Schwartz).
D辿finition
2.1
.
Soit
un domaine ouvert de
R
n
.
Une suite
{
n
}
n
N
C
0
()
est dite convergente au sens de lespaces
D
()
vers la
fonction
C
0
()
si les conditions suivantes sont satisfaites :
(1) Il existe
K
tel que
supp (
n
)
K
, pour tout naturel
n
N
(2)
lim
n
D
留
n
(
x
) =
D
留
(
x
)
uniform辿ment sur
K
, pour tout multi-indice
留
Remarques
2.2
.
(1) Pour tout
u
L
1
loc
()
il existe une distribution
T
u
D
()
, le dual de
lespace fonctionnel
D
()
, d辿finie par
T
u
(
) =
Z
u
(
x
)
(
x
)
dx,
D
()
(1)
En effet, il est clair, par d辿finition et par la lin辿arit辿 de lint辿gral de
Lebesgue, que
T
u
est une application lin辿aire. Montrons alors que
T
u
est continue. Pour le voir, supposons quil existe une suite
{
n
}
n
N
qui
converge vers
dans
D
()
. Alors, par d辿finition, il existe
K
tel que
supp(
n
)
K
, pour tout
n
N
. Ainsi,
|
T
u
(
n
)
T
u
(
)
|
sup
x
K
|
n
(
x
)
(
x
)
|
Z
K
|
u
(
x
)
|
dx
Or, vu que lint辿grale
Z
K
|
u
(
x
)
|
dx
est finie et que
n
converge vers
uniform辿ment sur
K
lorsque
n
tend vers linfini, le membre de droite de
lin辿galit辿 pr辿c辿dente tend vers
0
, montrant ainsi la continuit辿 de
T
u
5
6
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
(2) Vu que toute fonction
D
()
sannule identiquement en dehors dun
sous-ensemble compact de
, il est clair, gr但ce une int辿gration par par-
ties, que pour toute fonction
u
C
1
()
la relation suivante est v辿rifi辿e :
Z
x
i
u
(
x
)
(
x
)
dx
=
Z
x
i
(
x
)
u
(
x
)
dx
(2)
Pour
i
= 1
, ..., n
quelconque.
De m棚me, pour tout multi-indice
留
, par int辿gration par parties
|
留
|
-fois on
a
Z
(
D
留
u
(
x
))
(
x
)
dx
= (
1)
|
留
|
Z
(
D
留
(
x
))
u
(
x
)
dx
(3)
Ces r辿sultats motivent ainsi la d辿finition de la d辿riv辿e
D
留
T
dune distri-
bution
T
D
()
. On pose alors
D
留
T
(
) = (
1)
|
留
|
T
(
D
留
)
(4)
Vu que
D
留
D
()
, pour autant que
D
()
,
D
留
T
est bien d辿finie
sur
D
()
. Clairement
D
留
T
est lin辿aire sur
D
()
. Soient alors
D
()
et une suite
{
n
}
n
N
D
()
telles que
n
dans
D
()
. Alors,
supp(
D
留
(
n
))
supp(
n
)
K
pour un certain
K
. De plus, on a
D
硫
(
D
留
(
n
)) =
D
硫
+
留
(
n
)
qui converge uniform辿ment vers
0
sur
K
lorsque
n
tend vers linfini et
ceci pour tout multi-indice
硫
. Ainsi,
D
留
n
D
留
dans
D
()
. Vu que
T
D
()
il en d辿coule que
D
留
T
(
n
) = (
1)
|
留
|
T
(
D
留
(
n
))
(
1)
|
留
|
T
(
D
留
(
)) =
D
留
T
(
)
montrant ainsi la continuit辿 de
D
留
T
et donc le fait que
D
留
T
D
()
.
Ces pr辿liminaires nous permettent ainsi de bien d辿finir le concept de d辿riv辿es
partielles au sens des distributions. Pour cela, consid辿rons une fonction
u
L
1
loc
()
.
En vertu des r辿sultats pr辿c辿dents, il se peut quil existe une fonction
v
留
L
1
loc
()
telle que
T
v
留
=
D
留
(
T
u
)
dans
D
()
. Si une telle fonction
v
留
existe, on peut montrer
quelle est unique, bien entendu en dehors dun ensemble de mesure nulle. On d辿finit
alors la d辿riv辿e partielle au sens des distributions de
u
de la mani竪re suivante :
D辿finition
2.3
.
Soient
un domaine ouvert de
R
n
,
u
L
1
loc
()
et
留
un
multi-indice quelconques. On dit que
u
admet une d辿riv辿e partielle au sens des
distributions dordre
留
, sil existe une fonction
v
留
L
1
loc
()
telle que
T
v
留
=
D
留
(
T
u
)
(5)
En dautres termes,
v
留
L
1
loc
()
est la
留
-i竪me d辿riv辿e partielle au sens des distri-
butions de
u
si
Z
v
留
(
x
)
(
x
)
dx
= (
1)
|
留
|
Z
u
(
x
)
D
留
(
x
)
dx
(6)
et ceci pour toute fonction
D
()
.
On note alors
D
留
u
=
v
留
.
1. INTRODUCTION AUX ESPACES DE SOBOLEV
7
Exemple
2.4
.
Posons
n
= 1
et
=]
1
,
1[
et consid辿rons la fonction
u
d辿finie
sur
par :
u
(
x
) =
1
2
(
|
x
|
+
x
)
On v辿rifie alors assez facilement que la fonction
v
d辿finie par :
v
(
x
) =
+1
si
0
< x <
1
0
si
1
< x <
0
correspond la premi竪re d辿riv辿e partielle au sens des distributions de la fonction
u
.
Remarque
2.5
.
On se convainc alors assez facilement, en vertu des d辿velop-
pements pr辿c辿dents, que si
u
est suffisamment lisse pour avoir une d辿riv辿e partielle
D
留
u
au sens usuel, celle-ci correspond 辿galement la d辿riv辿e partielle au sens des
distributions.
Tous ces pr辿liminaires nous permettent donc de d辿finir les espaces de Sobolev.
1.2. D辿finitions et propri辿t辿s 辿l辿mentaires des espaces de Sobolev.
Soit
R
n
un domaine ouvert,
p
R
avec
1
p <
et
k
un entier non nul.
D辿finition
2.6
.
Lespace de Sobolev
W
k,p
()
est d辿fini par
(7)
W
k,p
() =
{
u
L
p
()
|
pour tout multi-indice
留
avec
|
留
|
k, D
留
u
L
p
()
}
Dans cette d辿finition la d辿riv辿e partielle
D
留
est entendue au sens des distributions.
Remarque
2.7
.
Les espaces
L
p
()
sont caract辿ris辿s par des classes de fonctions
identifi辿es en dehors densembles de mesure nulle, nous conviendrons de parler dune
fonction
u
W
k,p
()
continue, born辿e, etc. sil existe une fonction
b
u
telle que
u
=
b
u
p.p.
x
et b辿n辿ficiant de telles propri辿t辿s. Dans la suite, lorsque cela deviendra
utile, par exemple pour donner un sens
u
(
x
)
, on remplacera syst辿matiquement
u
par son repr辿sentant.
On v辿rifie sans difficult辿 que lespace de Sobolev
W
k,p
()
est, comme son nom
lindique, un espace fonctionnel. Munissons alors celui-ci de la norme suivante :
Lemme
2.8
.
La fonction
k k
W
k,p
()
:
W
k,p
()
R
d辿finie par
(8)
k
u
k
W
k,p
()
:=
X
0
|
留
|
k
k
D
留
u
k
L
p
()
est une norme sur lespace vectoriel
W
k,p
()
.
La preuve de ce lemme est relativement simple, en se souvenant que la fonction
k k
L
p
()
d辿finit une norme sur lespace fonctionnel
L
p
()
. Nous laisserons donc la
preuve de ce lemme en exercice.
Lemme
2.9
.
Lespace
W
k,p
()
muni de cette norme est un espace de Banach.
D辿monstration.
Soit
{
u
n
}
n
N
une suite de Cauchy dans lespace fonctionnel
W
k,p
()
. Alors, pour tout multi-indice
留
dordre inf辿rieur ou 辿gal
k
, la suite
{
D
留
u
n
}
n
N
est de Cauchy dans
L
p
()
. Rappelons alors que lespace
L
p
()
est
complet et de ce fait, il existe des fonctions
u
et
u
留
pour tout multi-indice
留
,
0
|
留
|
k
, telles que
u
n
,
D
留
u
n
convergent vers
u
, respectivement vers
u
留
dans
8
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
L
p
()
et ceci pour tout multi-indice. De plus, vu que
L
p
()
L
1
loc
()
, chacune des
fonctions
u
n
d辿termine une distribution
T
u
n
D
()
. Ainsi, pour toute fonction
D
()
, on a
|
T
u
n
(
)
T
u
(
)
|
Z
|
u
n
(
x
)
u
(
x
)
||
(
x
)
|
dx
k
k
L
p
0
()
k
u
n
u
k
L
p
()
gr但ce lin辿galit辿 de H旦lder (103), o湛
p
0
est lexposant conjugu辿
p
. Ainsi,
T
u
n
(
)
T
u
(
)
pour toute fonction
D
()
lorsque
n
. Par un m棚me raisonnement,
T
D
留
u
n
(
)
T
u
留
(
)
pour toute fonction
D
()
et tout multi-indice
留
dordre
compris entre
0
et
k
. Il en d辿coule
T
u
留
(
) = lim
n
T
D
留
u
n
(
) = lim
n
(
1)
|
留
|
T
u
n
(
D
留
) = (
1)
|
留
|
T
u
(
D
留
) =
D
留
(
T
u
)(
)
pour toute fonction
D
()
. Ainsi,
u
留
=
D
留
u
au sens des distributions pour tout
multi-indice
留
v辿rifiant
0
|
留
|
k
. Finalement, vu que
lim
n
k
u
n
u
k
W
k,p
()
= 0
,
lespace fonctionnel
W
k,p
()
est complet.
D辿finition
2.10
.
Etant donn辿s
k, p,
, on d辿finit lespace de Sobolev
(9)
H
k,p
() =
le compl辿t辿 de
{
u
C
()
| k
u
k
H
k,p
()
:=
k
u
k
W
k,p
()
<
}
Pendant longtemps, jusque vers les ann辿es
60
, les espaces d辿finis en (7) et (9)
furent consid辿r辿s comme distincts. Cette confusion fut r辿tablie gr但ce au th辿or竪me
de Meyers-Serrin qui identifie ces deux espaces. On peut cependant d辿j remarquer
que la compl辿tude de lespace de Sobolev
W
k,p
()
nous induit linclusion de les-
pace fonctionnel
H
k,p
()
dans lespace fonctionnel
W
k,p
()
. En effet, comme les
d辿riv辿es distributionnels et classiques co誰ncident lorsque ses derni竪res existent et
sont continues sur
lespace
S
=
{
u
C
()
| k
u
k
W
k,p
()
<
}
est contenu dans
W
k,p
()
. Ainsi, vu que lespace de Sobolev
W
k,p
()
est complet,
lop辿rateur didentit辿 sur
S
s辿tend en un isomorphisme isom辿trique entre
H
k,p
()
,
le compl辿t辿 de
S
, et la fermeture de
S
dans
W
k,p
()
. On peut de ce fait identifier
lespace fonctionnel
H
k,p
()
avec cette fermeture.
2. Le th辿or竪me de Meyers-Serrin
Lemme
2.11
.
Soit
u
W
k,p
()
. Alors la r辿gularisation de
u
,
u
竜
a la propri辿t辿
suivante
(10)
lim
竜
0
k
u
竜
u
k
W
k,p
(
0
)
= 0
pour tout
0
. Dans le cas o湛
=
R
n
, alors
lim
竜
0
k
u
竜
u
k
W
k,p
(
R
n
)
= 0
2. LE THORME DE MEYERS-SERRIN
9
D辿monstration.
Vu que
0
est born辿, il existe
竜
0
tel que
竜
0
< dist
(
0
,
)
.
Soient alors
竜 < 竜
0
, x
0
, 留
un multi-indice avec
|
留
|
k
arbitrairement choisis.
Diff辿rentiant sous lint辿grale on trouve :
D
留
u
竜
(
x
) =
Z
D
留
x
竜
(
x
y
)
u
(
y
)
dy
=
竜
n
Z
D
留
x
x
y
竜
u
(
y
)
dy
=(
1)
|
留
|
竜
n
Z
D
留
y
x
y
竜
u
(
y
)
dy
=
竜
n
Z
x
y
竜
D
留
y
u
(
y
)
dy
par (7)
=
Z
竜
(
x
y
)
D
留
y
u
(
y
)
dy
par (7)
=(
D
留
u
)
竜
(
x
)
par (107)
La conclusion d辿coule alors du corollaire 5.7
Par le lemme pr辿c辿dant, on observe que pour toute fonction
u
W
k,p
()
, il
existe une suite de fonction
{
u
竜
}
C
0
()
convergente vers
u
dans
W
k,p
(
0
)
quel
que soit
0
de fermeture compacte dans
. Le r辿sultat que lon d辿montrera par le
th辿or竪me 2.12 nous donne un r辿sultat semblable valable sur tout ouvert
, et non
uniquement pour tout sous-domaine de fermeture compacte dans
Th辿or竪me
2.12
.
(Meyers-Serrin)
Soit
R
n
un ouvert quelconque. Alors
H
k,p
() =
W
k,p
()
D辿monstration.
Pour
i
= 1
,
2
, ..
d辿finissons
k
le sous-domaine de
par :
i
=
{
x
| |
x
|
< i et dist
(
x,
)
>
1
/i
}
et posons
1
=
0
=
.
On remarque que pour
i
= 1
,
2
, ...
on a
i
i
+1
et de plus
i
=1
i
=
.
Consid辿rons alors la famille
O
de sous-domaines de
d辿finie par :
O
=
U
i
|
U
i
=
i
+1
\
i
1
, i
= 1
,
2
, ...
Soit alors
F
une partition de lunit辿 subordonn辿e la famille
O
. Posons
F
i
=
{
f
F |
supp
f
U
i
}
f
i
=
X
f
F
i
f
(11)
Vu que
i
+1
est compacte, on a que
F
i
est un ensemble fini et par suite
f
i
C
0
(
U
i
)
et
X
i
=1
f
i
1
sur
.
Soient alors
竜 >
0
et
u
W
k,p
()
arbitrairement choisis. Si
0
< 竜 <
1
/
(
k
+
1)(
k
+ 2)
, alors le support de la r辿gularisation
(
f
i
u
)
竜
est contenu dans lintersection
10
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
V
i
=
i
+2
(
i
2
)
c
, sous-ensemble dadh辿rence compacte dans
. Ainsi, vu que
f
i
u
W
k,p
()
quel que soit
i
= 1
,
2
, ...
, on peut choisir
竜
i
tel que
k
(
f
i
u
)
竜
i
f
i
u
k
W
k,p
()
=
k
(
f
i
u
)
竜
i
f
i
u
k
W
k,p
(
V
i
)
<
竜
2
i
(12)
Posant alors
v
i
(
f
i
u
)
竜
i
, on remarque quuniquement un nombre fini des fonctions
v
i
ne sannule pas sur
0
arbitraire. De ce fait, la fonction
v
P
i
=1
v
i
est bien d辿fini et appartient
C
()
gr但ce notamment au corollaire
5
.
5
, et le fait
quune somme de fonctions continues reste continue.
Choisissons
x
i
quelconque, on a
u
(
x
) =
i
+2
X
j
=1
f
j
(
x
)
u
(
x
)
par (11)
v
(
x
) =
i
+2
X
j
=1
(
f
j
u
)
竜
j
(
x
)
do湛
k
u
v
k
W
k,p
(
i
)
i
+2
X
j
=1
(
f
j
u
)
竜
j
f
j
u
W
k,p
()
< 竜
i
+2
X
j
=1
2
j
< 竜.
Laissant
i
tendre vers linfini, on obtient le r辿sultat.
3. Les plongements de Sobolev
Dans ce chapitre, nous allons traiter les plongements des espaces de Sobolev
dans dautres espaces, savoir dautres espaces de Sobolev dordres plus petits
mais d辿fini sur une norme
L
p
plus grande. En effet, de mani竪re g辿n辿rale, linclusion
L
p
()
L
q
()
pour
1
p
q
est fausse.
Par le terme de plongement, de lespace vectoriel norm辿
(
X,
k k
X
)
dans lespace
vectoriel norm辿
(
Y,
k k
Y
)
, que le notera
X ,
Y
on entend de mani竪re g辿n辿rale les
faits suivants. Dune part
X
est un sous-espace vectoriel de
Y
et dautre part liden-
tit辿 est un op辿rateur continue. En dautres termes, lidentit辿 辿tant lin辿aire, par un
r辿sultat danalyse fonctionnelle, la continuit辿 de lop辿rateur identit辿 est 辿quivalente
lexistence dune constante
C
(ind辿pendante de toute fonction consid辿r辿e) telle
que
k
u
k
Y
C
k
u
k
X
, u
X
R辿sultat que lon exploitera maintes reprises. Parfois, on ne requiert par la pre-
mi竪re condition, et de plus, lapplication identit辿 est all辿g辿e pour justifier certains
plongements canoniques, notamment en ce qui concerne les op辿rateurs de traces.
Pour ces cas particuliers, nous red辿finirons au besoin ce que lon entendra par les
symboles
X ,
Y
.
Un grand nombre dauteurs ont trait辿s ces plongements par diff辿rents types dar-
guments. La premi竪re approche regroupe des r辿sultats concernant la th辿orie des
potentiels et la seconde fait appel des r辿sultats de moyennes et de combinatoire.
3. LES PLONGEMENTS DE SOBOLEV
11
Chacune a ses avantages et les r辿sultats cl辿s sont de difficult辿 th辿orique 辿gale. Nous
privil辿gierons lutilisation de la seconde. Pour lobtention des r辿sultats par la th辿o-
rie des potentiels, le lecteur pourra consulter louvrage de Adams [
1
]. D辿finissons en
premier lieu un nouvel espace de fonctions, qui sera notre principal centre dint辿r棚t
par la suite.
D辿finition
2.13
.
Lespace
W
k,p
0
()
est d辿fini par la fermeture de lespace
C
0
()
, relativement la norme (8).
Lavantage que porte les espaces
W
k,p
0
()
sur les espaces
W
k,p
()
est princi-
palement illustr辿s par les plongements de Sobolev. En effet, tous les r辿sultats que
nous d辿montrerons ne sont en g辿n辿ral pas valables pour les espaces
W
k,p
()
avec
domaine ouvert quelconque. Ils le sont cependant, moyennant certaines hypoth竪ses
g辿om辿triques sur le domaine
consid辿r辿. Nous nous bornerons d辿montrer les r辿-
sultats sur les espaces
W
k,p
0
()
. Pour les r辿sultats g辿n辿raux sur les espaces
W
k,p
()
,
le lecteur pourra trouv辿 toutes les d辿monstrations dans louvrage de Adams [
1
]. Ci-
tons cependant, que dans la plupart des cas, les espaces
W
k,p
0
()
et
W
k,p
()
ne
co誰ncident pas.
D辿finissons encore des espaces de fonctions que lon consid辿rera dans la suite,
tout particuli竪rement les espaces de H旦lder. Nous d辿montrerons par la suite quelques
propri辿t辿s concernant ces espaces. En particulier, nous verrons que les espaces de
Sobolev, sous certaines hypoth竪ses concernant les indices
k
,
n
et
p
, se plongent dans
de tels espaces. Nous reviendrons, suite la d辿finition de ces espaces, ce que lon
entend par de tels plongements.
D辿finition
2.14
.
Soient
R
n
,
0
< 留
1
et
m
un entier non n辿gatif.
(1) On d辿finit lespace
C
m
B
()
par lensemble des fonction
C
m
()
telles que
toutes les d辿riv辿es dordre inf辿rieur ou 辿gal
m
sont born辿es. On munit
lespace
C
m
B
()
de la norme
k k
C
m
B
()
d辿fini par
k
u
k
C
m
B
()
=
max
0
|
留
|
m
sup
x
|
D
留
u
(
x
)
|
(2) De m棚me, on d辿finit lespace
C
m
()
par
C
m
() =
{
u
C
m
()
|
D
留
u
s辿tend par continuit辿
,
0
留
m
}
muni de la norme
k k
C
m
()
d辿fini par
k k
C
m
()
=
k
u
k
C
m
B
()
(3) Espaces de H旦lder
Une fonction
u
est dite H旦lder-continue dexposant
僚
sur
si il existe une
constante
C
telle que
|
u
(
x
)
u
(
y
)
|
C
|
x
y
|
僚
, x, y
On note
C
0
,留
()
lespace de toutes les fonctions
u
satisfaisant la condition
pr辿c辿dente sur
De m棚me on note
C
m,留
() =
{
u
C
m
()
|
D
留
u
C
0
,僚
()
,
0
留
m
}
On muni les espaces de H旦lder de la norme
k k
C
m,僚
()
d辿finie par
12
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
k
u
k
C
m,僚
()
=
k
u
k
C
m
()
+
max
0
|
留
|
m
sup
x, y
x
6
=
y
|
D
留
u
(
x
)
D
留
u
(
y
)
|
|
x
y
|
僚
Proposition
2.15
.
Tous les espaces d辿finis pr辿c辿demment, munis de leur norme
respective sont des espaces de Banach.
Bien entendu, toute fonction
u
W
k,p
()
, nest priori que d辿finie presque
partout sur
. Cette fonction repr辿sente un membre particulier dune classe de
fonctions 辿gales en dehors dun ensemble de mesure nulle. On parlera ainsi dun
plongement du type
W
k,p
()
,
C
m,僚
()
si pour toute fonction
u
W
k,p
()
, sa "classe d辿quivalence" contient un membre
b
u
C
m,僚
()
tel que
k
b
u
k
C
m,僚
()
C
k
u
k
W
k,p
()
Comme pr辿c辿demment mentionn辿, nous ne distinguera d竪s lors pas
u
et
b
u
.
Th辿or竪me
2.16
.
(Plongements de Sobolev)
Soient
R
n
un domaine ouvert,
k
un entier positif,
j
un entier non n辿gatif et
1
p <
un r辿el. Alors
Cas 1
Si
kp < n
W
j
+
k,p
0
()
W
j,q
0
()
,
q
p,
n p
n
kp
(13)
Cas 2
Si
kp
=
n
(14)
W
j
+
k,p
0
()
W
j,q
0
()
,
q
[
p,
)
Cas 3
Si
kp > n
.
(a)
Si
kp > n >
(
k
1)
p
W
j
+
k,p
0
()
,
C
j,僚
()
,
0
< 僚
k
n
p
(15)
En particulier
W
j
+
k,p
0
()
,
C
j
()
(16)
(b)
Si
(
k
1)
p
=
n
W
j
+
k,p
0
()
,
C
j,僚
()
,
0
< 僚 <
1
(17)
En particulier
W
j
+
k,p
0
()
,
C
j
()
(18)
Remarques
2.17
.
(1) Si
est de mesure finie, il est 辿vident, en vertu du th辿or竪me 5.1, que les
r辿sultats du th辿or竪me pr辿c辿dant restent 辿galement valables pour
q
[1
, p
]
.
3. LES PLONGEMENTS DE SOBOLEV
13
(2) Il nous suffira de traiter les plongements consid辿rant
j
= 0
. En effet,
supposons par exemple le plongement
W
k,p
0
()
,
L
q
()
辿tabli, avec
q
satisfaisant aux hypoth竪ses respectives.
Alors, quelle que soit
u
W
j
+
k,p
0
()
, on a
D
留
u
W
k,p
0
()
pour
|
留
|
j
et ainsi
D
留
u
L
q
()
. Il en d辿coule que
u
W
j,q
0
()
et
k
u
k
W
j,q
()
=
X
|
留
|
j
k
D
留
u
k
L
q
()
C
1
X
|
留
|
j
k
D
留
u
k
W
k,p
()
C
2
k
u
k
W
j
+
k,p
()
et ainsi
W
j
+
k,p
0
()
,
W
j,q
0
()
(3) Par densit辿, ils nous suffira, dans le plupart des cas, de traiter dans un
premier temps les plongements consid辿rant
u
C
0
()
. Lavantage 辿tant
que les d辿riv辿es partielles au sens des distributions peuvent 棚tre remplac辿es
par celles au sens usuel.
Notation
2.18
.
Pour
留
= (0
, ...,
0
,
1
,
0
, ...
0)
un multi-indice tel que
|
留
|
= 1
dont l辿l辿ment non nul se trouve la
i
-i竪me position, nous noterons
D
留
u
=
D
i
u
.
Dans les paragraphes qui suivent, nous allons d辿montr辿s ce th辿or竪me. Nous
traiterons chaque cas les eux apr竪s les autres.
Nous utiliserons maintes reprises le lemme suivant, dont on trouvera une
preuve simple dans louvrage dAdams [
1
].
Lemme
2.19
.
Soient
u
W
k,p
0
()
. Posons
e
u
=
u
(
x
)
s
i
x
0
s
i
x
c
Si
|
留
|
k
, alors
D
留
e
u
=
g
D
留
u
dans le sens des distributions. En dautres termes
e
u
W
k,p
(
R
n
)
et
k
e
u
k
W
k,p
(
R
n
)
=
k
u
k
W
k,p
()
Ce lemme nous permet alors de ne plus nous soucier du domaine
consid辿r辿.
Pour nos besoins, nous ne traitons que des domaines ouverts de
R
n
. Cependant
gr但ce ce lemme, on se laisse convaincre que certains des r辿sultats suivants sont
valables pour des ouverts
quelconques.
3.1. Cas
kp < n
.
Th辿or竪me
2.20
.
(Sobolev, Gagliardo, Nirenberg)
Soient
R
n
un domaine ouvert et
1
p < n
un r辿el. Alors,
(19)
W
1
,p
0
()
,
L
p
()
o湛
p
est donn辿 par
p
=
n p
n
p
14
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
De plus, il existe une constante
C
=
C
(
n, p
)
telle que
k
u
k
L
p
()
C
k
Du
k
L
p
()
u
W
1
,p
0
()
(20)
Remarque
2.21
.
Pour des raisons mn辿motechniques, on remarque sans diffi-
cult辿 que
p
est donn辿 par la relation suivante :
1
p
=
1
p
1
n
Pour la preuve de ce th辿or竪me, on utilisera le lemme suivant.
Lemme
2.22
.
Soient
n
2
et
f
1
, ..., f
n
L
n
1
(
R
n
1
)
. Pour
x
R
n
et
1
i
n
, on pose
e
x
i
= (
x
1
, ..., x
i
1
, x
i
+1
, ..., x
n
)
R
n
1
Alors la fonction
f
(
x
) =
n
Y
i
=1
f
i
(
e
x
i
)
, x
R
n
appartient
L
1
(
R
n
)
et
k
f
k
L
1
(
R
n
)
n
Y
i
=1
k
f
i
k
L
n
1
(
R
n
1
)
La preuve de ce lemme sobtient sans r辿elle difficult辿 par induction. On en
trouvera une preuve par exemple dans louvrage de Brezis [
2
].
D辿monstration.
(Th辿or竪me 2.20)
Supposons
p
= 1
et
u
C
0
()
. Prolongeons
u
par
0
en dehors de
. Alors, la
fonction ainsi obtenue, que lon notera 辿galement
u
appartient
C
0
(
R
n
)
. Pour
x
et
1
i
n
arbitrairement choisis, on a
u
(
x
) =
Z
x
i
D
i
u
(
x
1
, ..., t, ..., x
n
)
dt
et par suite
|
u
(
x
)
|
=
Z
x
i
|
D
i
u
(
x
1
, ..., t, ..., x
n
)
|
dt
Z
R
|
D
i
u
(
x
1
, ..., t, ..., x
n
)
|
dt
=:
h
i
(
e
x
i
)
Ce qui entra樽ne que
|
u
(
x
)
|
n
n
Y
i
=1
h
i
(
e
x
i
)
f
(
x
) :=
|
u
(
x
)
|
n
n
1
n
Y
i
=1
h
i
(
e
x
i
)
1
n
1
=:
n
Y
i
=1
f
i
(
e
x
i
)
3. LES PLONGEMENTS DE SOBOLEV
15
Par le lemme 2.22
k
u
k
n/
(
n
1)
L
n/
(
n
1)
(
R
n
)
=
k
f
k
L
1
(
R
n
)
n
Y
i
=1
k
f
i
k
L
n
1
(
R
n
1
)
=
n
Y
i
=1
Z
R
n
1
|
f
i
(
e
x
i
)
|
n
1
d
e
x
i
1
n
1
=
n
Y
i
=1
Z
R
n
1
Z
R
|
D
i
u
(
x
1
, ..., t, ...x
n
)
|
dt
d
e
x
i
1
n
1
=
n
Y
i
=1
Z
R
n
|
D
i
u
(
x
)
|
dx
1
n
1
ou encore
k
u
k
L
n/
(
n
1)
(
R
n
)
n
Y
i
=1
Z
R
n
|
D
i
u
(
x
)
|
dx
1
n
Utilisant la relation entre la moyenne g辿om辿trique et la moyenne arithm辿tique, on
obtient
k
u
k
L
n/
(
n
1)
(
R
n
)
1
n
Z
R
n
n
X
i
=1
|
D
i
u
(
x
)
|
dx
n
n
k
Du
k
L
1
(
R
n
)
Supposons maintenant
1
p < n
et
u
C
0
()
. Par un m棚me prolongement et
appliquant lin辿galit辿 pr辿c辿dant
|
u
|
t
pour
t >
1
on trouve, gr但ce lin辿galit辿 de
H旦lder,
|
u
|
t
L
n/
(
n
1)
(
R
n
)
n
n
D
(
|
u
|
t
)
L
1
(
R
n
)
=
t
n
n
|
u
|
t
1
|
Du
|
L
1
(
R
n
)
t
n
n
|
u
|
t
1
L
p
0
(
R
n
)
k
Du
k
L
p
(
R
n
)
avec
p
0
=
p
p
1
Ou encore
Z
R
n
|
u
|
t n
n
1
dx
n
1
n
t
n
n
Z
R
n
|
u
|
(
t
1)
p
p
1
dx
p
1
p
k
Du
k
L
p
(
R
n
)
(21)
Choisissons
t
tel que
t n
n
1
=
(
t
1)
p
p
1
t
=
(
n
1)
p
n
p
Lin辿galit辿 (21) devient
k
u
k
L
np/
(
n
p
)
()
=
k
u
k
L
np/
(
n
p
)
(
R
n
)
t
n
|{z}
:=
C
k
Du
k
L
p
(
R
n
)
=
C
k
Du
k
L
p
()
C
k
u
k
W
1
,p
()
(22)
Supposons maintenant
u
W
1
,p
0
()
Soit alors
{
u
n
}
n
N
C
0
()
une suite telle que
u
n
u
dans
W
1
,p
()
. Soit
竜 >
0
16
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
quelconque. Par d辿finition, il existe
N
N
tel que pour tout
n > m
N
k
u
n
u
m
k
W
1
,p
()
< 竜/C
Do湛, appliquant lin辿galit辿 (22) la diff辿rence
u
n
u
m
, on obtient
k
u
n
u
m
k
L
p
()
< 竜
Autrement dit la suite
{
u
n
}
n
N
est de Cauchy dans lespace de Banach
L
p
()
,
ainsi
u
L
p
()
Corollaire
2.23
.
Soient
R
n
un domaine ouvert,
k
un entier non n辿gatif,
1
p <
un r辿el tel que
kp < n
. Posons
p
=
n p
n
kp
Alors,
(23)
W
k,p
0
()
,
L
p
()
Remarque
2.24
.
Il est parfois plus commode de se souvenir que le r辿el
p
du
corollaire 2.23 est donn辿 par
1
p
=
1
p
k
n
D辿monstration.
Par r辿currence sur
k
.
(1) Pour
k
= 1
, cest le r辿sultat du th辿or竪me 2.20.
(2) Supposons
k
2
et le r辿sultat vrai pour
k
1
, i.e., pour toute fonction
v
W
k
1
,p
0
()
,
k
v
k
L
np
n
(
k
1)
p
()
C
k
v
k
W
k
1
,p
()
Posons
q
k
=
np
n
kp
. Soit alors une fonction
u
W
k,p
0
()
arbitrairement
choisie et supposons
kp < n
. Par linjection naturelle de lespace de So-
bolev
W
k,p
0
()
dans lespace de Sobolev
W
k
1
,p
0
()
, il en d辿coule que la
fonction
u
appartient lespace
W
k
1
,p
0
()
et quil existe une constante
C
telle que
k
u
k
L
qk
1
()
C
k
v
k
W
k
1
,p
()
Ainsi, on a
k
u
k
W
1
,qk
1
()
=
k
u
k
L
qk
1
()
+
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
qk
1
()
C
(
n
+ 1)
k
u
k
W
k,p
()
car chacune des fonctions
D
i
u
appartient lespace de Sobolev
W
k
1
,p
0
()
.
Or, vu que
kp < n
, on a
q
k
1
< n
et ainsi, par le th辿or竪me 2.20, il existe
une constante
C
0
telle que
k
u
k
L
q
()
C
0
k
u
k
W
1
,qk
1
()
avec
q
donn辿 par
q
=
nq
k
1
n
q
k
1
=
np
n
kp
=
p
3. LES PLONGEMENTS DE SOBOLEV
17
Posant
C
00
=
C
0
C
(
n
+ 1)
, on a
k
u
k
L
p
()
C
00
k
u
k
W
k,p
()
(3) On conclue par induction.
Corollaire
2.25
.
(G辿n辿ralisation du corollaire 2.23)
Soient
R
n
un domaine ouvert,
j, k
deux entiers non n辿gatifs,
1
p <
.
Supposons
kp < n
. Posons
p
=
n p
n
kp
Alors, on a les plongements suivants :
(24)
W
j
+
k,p
0
()
,
W
j,p
0
()
De plus, gr但ce a lin辿galit辿 dinterpolation, on a
(25)
W
j
+
k,p
0
()
,
W
j,q
0
()
Quel que soit
q
[
p, p
]
.
3.2. Cas
kp
=
n
.
Dans ce paragraphe, nous allons traiter le cas limite
kp
=
n
.
Nous supposerons dans un premier temps que
k
= 1
et nous d辿duirons le r辿sultat
par induction.
Th辿or竪me
2.26
.
(Cas limite
p
=
n
)
Soit
R
n
un domaine ouvert. Alors
(26)
W
1
,n
0
()
,
L
q
()
,
q
[
n,
)
D辿monstration.
Soit
u
C
0
(
)
quelconque. Par le Lemme 2.19 辿tendons
u
par
0
en dehors de
(1) Supposons de plus
p
= 1
Alors, vu que
kp
=
n
avec
k
= 1
, on a
n
= 1
. Vu que
u
est support
compact, on a pour
x
R
u
(
x
) =
Z
x
u
0
(
t
)
dt
Ainsi
|
u
(
x
)
|
Z
x
|
u
0
(
t
)
|
dt
k
u
0
k
L
1
(
R
)
k
u
k
W
1
,
1
(
R
)
=
k
u
k
W
1
,
1
()
Do湛,
k
u
k
L
()
k
u
k
W
1
,
1
()
Ainsi, vu que
u
L
1
()
, gr但ce lin辿galit辿 dinterpolation il existe
慮
[0
,
1]
tel que
k
u
k
L
q
()
k
u
k
慮
L
1
()
k
u
k
1
慮
L
()
k
u
k
W
1
,
1
()
quel que soit
q
[1
,
]
.
18
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
(2) Supposons maintenant
p >
1
Dans ce cas, l辿galit辿
kp
=
n
avec
k
= 1
impose
n >
1
. De ce fait,
1
n
1
a
un sens. Proc辿dant comme dans la preuve du th辿or竪me 2.20, on obtient,
quel que soit
t >
1
k
u
k
t
L
t n
n
1
(
R
n
)
t
k
u
k
t
1
L
(
t
1)
n
n
1
(
R
n
)
n
Y
i
=1
k
D
i
u
k
L
n
(
R
n
)
!
1
/n
Utilisant nouveau lin辿galit辿 entre les moyennes g辿om辿triques et arith-
m辿tiques, lin辿galit辿 pr辿c辿dente devient
k
u
k
t
L
t n
n
1
(
R
n
)
t
k
u
k
t
1
L
(
t
1)
n
n
1
(
R
n
)
1
n
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
n
(
R
n
)
Ou encore
k
u
k
L
t n
n
1
(
R
n
)
k
u
k
t
1
t
L
(
t
1)
n
n
1
(
R
n
)
t
p
t/n
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
n
(
R
n
)
!
1
t
Posons alors
a
=
t
p
t/n
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
n
(
R
n
)
!
1
t
b
=
k
u
k
t
1
t
L
(
t
1)
n
n
1
(
R
n
)
p
=
t
p
0
=
t
t
1
Appliquant lin辿galit辿 de Young
a b
a
p
p
+
b
p
0
p
0
on en d辿duit lin辿galit辿
suivante
k
u
k
L
t n
n
1
(
R
n
)
1
n
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
n
(
R
n
)
+
t
1
t
k
u
k
L
(
t
1)
n
n
1
(
R
n
)
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
n
(
R
n
)
+
k
u
k
L
(
t
1)
n
n
1
(
R
n
)
(27)
car
t, n >
1
.
Posons
t
=
n
. Lin辿galit辿 pr辿c辿dente devient
k
u
k
L
n
2
n
1
(
R
n
)
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
n
(
R
n
)
+
k
u
k
L
n
(
R
n
)
=
k
u
k
W
1
,p
(
R
n
)
=
k
u
k
W
1
,p
()
3. LES PLONGEMENTS DE SOBOLEV
19
Appliquant alors lin辿galit辿 dinterpolation (104), on a pour
q
h
n,
n
2
n
1
i
quelconque,
W
1
,p
0
()
,
L
q
()
Posant maintenant
t
=
n
+ 1
dans lin辿galit辿 (27), on trouve
k
u
k
L
(
n
+1)
n
n
1
(
R
n
)
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
n
(
R
n
)
+
k
u
k
L
n
2
n
1
(
R
n
)
(28)
2
k
u
k
W
1
,p
()
(29)
Appliquant nouveau lin辿galit辿 dinterpolation (104), il en d辿coule que
pour
q
h
n
2
n
1
,
(
n
+1)
n
n
1
i
quelconque
W
1
,p
0
()
,
L
q
()
R辿it辿rant cet argument avec
t
=
n
+ 2
, n
+ 3
, ...
on aboutit
k
u
k
L
q
()
C
k
u
k
W
1
,p
()
(30)
pour tout
u
C
0
()
et tout
q
[
n,
)
Lin辿galit辿 (30) se prolonge alors par densit辿 toute fonction
u
W
1
,p
0
()
Corollaire
2.27
.
Soient
R
n
un domaine ouvert,
k
un entier positif et
1
p <
un r辿el. Supposons
kp
=
n
. Alors
(31)
W
k,p
0
()
,
L
q
()
,
q
[
p,
)
D辿monstration.
Par induction sur
k
.
(1) Si
k
= 1
, le r辿sultat d辿coule du th辿or竪me 2.26.
(2) Soit
k
2
quelconque et supposons le r辿sultat vrai pour tout
1
l
k
1
,
savoir
W
l,p
l
0
()
,
L
q
()
pour tout
q
[
p
l
,
)
avec
p
l
=
n
l
.
Soit alors
1
p <
tel que
kp
=
n
. Montrons que
W
k,p
0
()
,
L
q
()
pour tout
q
[
p,
)
.
Posons
k
0
= 1
et
j
=
k
1
. Par le 2.25, on a, vu que
k
0
p
=
p < n
W
k,p
0
() =
W
j
+
k
0
,p
0
()
,
W
j,p
0
()
avec
p
=
n p
n
k
0
p
=
np
n
p
.
Or,
k
1 =
n
p
1 =
n
p
p
et par cons辿quent
(
k
1)
p
=
n
p
p
np
n
p
=
n
.
Par hypoth竪se dinduction
W
k
1
,p
0
() =
W
j,p
0
()
,
L
q
()
pour tout
q
[
p
,
)
. En composant nos diff辿rents plongements on trouve
W
k,p
0
()
,
L
q
()
20
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
pour tout
q
[
p
,
)
. Finalement, vu que trivialement
W
k,p
0
()
,
L
p
()
On applique lin辿galit辿 dinterpolation (104) pour en d辿duire qu辿galement
W
k,p
0
()
,
L
q
()
pour tout
q
[
p, p
]
.
Corollaire
2.28
.
(g辿n辿ralisation du th辿or竪me 2.27)
Soient
R
n
un domaine ouvert,
k
un entier positif,
j
un entier non n辿gatif et
1
p <
un r辿el. Supposons
kp
=
n
. Alors
(32)
W
j
+
k,p
0
()
,
W
j,q
0
()
,
q
[1
,
)
3.3. Cas
kp > n
.
Dans ce paragraphe, nous allons voir les cas particuliers o湛
kp > n
. Mais avant
cela, citons quelques propri辿t辿s de plongements entre les espaces de H旦lder.
Th辿or竪me
2.29
.
Soient
R
n
un domaine ouvert,
m
un entier non n辿gatif,
0
< 僚 < 了
1
deux r辿els. Alors
C
m
+1
()
,
C
m
()
(33)
C
m
+1
,了
()
,
C
m,了
()
(34)
C
m,了
()
,
C
m
()
(35)
C
m,了
()
,
C
m,僚
()
(36)
D辿monstration.
Les plongements (33)-(35) d辿coule imm辿diatement des d辿finitions. Pour 辿tablir (36),
on remarque dans un premier temps que si
x, y
sont deux points de
qui satisfont
0
<
|
x
y
|
<
1
alors
|
D
留
u
(
x
)
D
留
u
(
y
)
|
|
x
y
|
僚
=
|
D
留
u
(
x
)
D
留
u
(
y
)
|
|
x
y
|
僚
|
x
y
|
了
僚
|
x
y
|
了
僚
|
D
留
u
(
x
)
D
留
u
(
y
)
|
|
x
y
|
了
quel que soit
留
, un multi-indice dordre inf辿rieur ou 辿gal a
m
et pour toute fonction
u
C
m,了
()
. Par cons辿quent
sup
x, y
0
<
|
x
y
|
<
1
|
D
留
u
(
x
)
D
留
u
(
y
)
|
|
x
y
|
僚
sup
x,y
|
D
留
u
(
x
)
D
留
u
(
y
)
|
|
x
y
|
了
De m棚me si
x, y
v辿rifient
|
x
y
|
1
on a
sup
x, y
0
<
|
x
y
|
<
1
|
D
留
u
(
x
)
D
留
u
(
y
)
|
|
x
y
|
僚
sup
x,y
|
D
留
u
(
x
)
D
留
u
(
y
)
|
2
k
u
k
C
m
()
3. LES PLONGEMENTS DE SOBOLEV
21
De nos deux in辿galit辿s, on en d辿duit que
k
u
k
C
m,僚
()
2
k
u
k
C
m,了
()
Th辿or竪me
2.30
.
Soient
R
n
un domaine ouvert et
n < p <
un r辿el.
Alors,
W
1
,p
0
()
,
C
0
()
(37)
Plus encore
W
1
,p
0
()
,
C
0
,僚
()
(38)
avec
僚
= 1
n/p
.
D辿monstration.
Soit
u
C
0
()
. Gr但ce au lemme 2.19, pour tout
x
R
n
\
posons
u
(
x
) = 0
.
Soit alors
Q
un cube ouvert, contenant 0, dont les c担t辿s, de longueur
r
, sont paral-
l竪les aux axes de coordonn辿es.
Pour
x
Q
, on a
u
(
x
)
u
(0) =
Z
1
0
d
dt
u
(
t x
)
dt
Do湛
(39)
|
u
(
x
)
u
(0)
|
Z
1
0
n
X
i
=1
|
x
i
| |
D
i
u
(
t x
)
|
dt
r
n
X
i
=1
Z
1
0
|
D
i
u
(
t x
)
|
dt
Posons
u
=
1
|
Q
|
Z
Q
u
(
x
)
dx
, la moyenne de
u
sur
Q
. Par int辿gration sur
Q
on trouve
|
u
u
(0)
|
=
1
|
Q
|
Z
Q
u
(
x
)
dx
u
(0)
=
1
|
Q
|
Z
Q
u
(
x
)
dx
1
|
Q
|
Z
Q
u
(0)
dx
1
|
Q
|
Z
Q
|
u
(
x
)
u
(0)
|
dx
r
|
Q
|
Z
Q
dx
n
X
i
=1
Z
1
0
|
D
i
u
(
t x
)
|
dt
par
(39)
=
1
r
n
1
Z
1
0
dt
n
X
i
=1
Z
Q
|
D
i
u
(
t x
)
|
dx
=
1
r
n
1
Z
1
0
dt
n
X
i
=1
Z
tQ
|
D
i
u
(
y
)
|
dy
t
n
Ainsi, vu que
tQ
Q
pour
0
< t <
1
, gr但ce lin辿galit辿 de H旦lder, on a
Z
tQ
|
D
i
u
(
y
)
|
dy
k
D
i
u
k
L
p
(
Q
)
|
tQ
|
1
/p
0
22
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
Do湛
|
u
u
(0)
|
1
r
n
1
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
p
(
Q
)
!
r
n/p
0
Z
1
0
t
n/p
0
t
n
dt
C r
1
n/p
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
p
(
Q
)
!
C
0
r
1
n/p
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
p
(
R
n
)
!
Par translation, cette in辿galit辿 reste valable pour tout cube
Q
de c担t辿
r
contenant
x
, i.e.
|
u
u
(
x
)
|
C
0
r
1
n/p
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
p
(
R
n
)
!
(40)
pour tout
x
Q
.
Soient
x
et
Q
un cube de c担t辿
r
= 1
contenant
x
. Par lin辿galit辿 (40) on en
d辿duit que
|
u
(
x
)
| |
u
|
+
C
0
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
p
(
R
n
)
!
C
00
k
u
k
L
p
(
R
n
)
+
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
p
(
R
n
)
!
=
C
00
k
u
k
W
1
,p
(
R
n
)
=
C
00
k
u
k
W
1
,p
()
De plus, Vu que
u
est support compact,
u
est uniform辿ment continu et donc
u
C
0
()
Par lin辿galit辿 du triangle appliqu辿e lin辿galit辿 (40), on obtient
|
u
(
x
)
u
(
y
)
|
2
C
0
r
1
n/p
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
p
(
R
n
)
!
pour tout
x, y
Q
.
Pour
x, y
, il existe un cube
Q
R
n
de c担t辿
r
= 2
|
x
y
|
contenant
x
et
y
, ainsi
|
u
(
x
)
u
(
y
)
|
K
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
p
()
!
|
x
y
|
1
n/p
o湛
K
=
K
(
n, p
)
. Ainsi
u
C
0
,僚
()
.
Si maintenant,
u
W
1
,p
0
()
, on utilise une suite r辿gularisante
u
i
C
0
()
qui
converge vers
u
dans
W
1
,p
0
()
et telle que
u
i
(
x
)
converge vers
u
(
x
)
pour presque
tout
x
. On obtient que la suite est fondamental pour la norme du sup sur
.
Corollaire
2.31
.
Soient
R
n
un domaine ouvert,
k
un entier positif et
1
p <
un r辿el. Supposons
kp > n
. Alors
(1)
Si
kp > n >
(
k
1)
p
W
k,p
0
()
,
C
0
,僚
()
,
(41)
Avec
僚
=
k
n
p
. En particulier
W
k,p
0
()
,
C
0
()
(42)
3. LES PLONGEMENTS DE SOBOLEV
23
(2)
Si
n
= (
k
1)
p
W
k,p
0
()
,
C
0
,僚
()
(43)
Pour
0
< 僚 <
1
quelconque. En particulier
W
k,p
0
()
,
C
0
()
(44)
D辿monstration.
(1) Supposons
n >
(
k
1)
p
.
On a, par le corollaire 2.25,
W
k,p
0
() =
W
1+(
k
1)
,p
0
()
,
W
1
,p
0
()
avec
p
=
np
n
(
k
1)
p
. Do湛
1
n
p
= 1
(
n
(
k
1)
p
)
n
np
=
k
n
p
Par le th辿or竪me 2.30
W
1
,p
0
()
,
C
0
,僚
()
avec
僚
= 1
n
p
=
k
n
p
(2) Supposons
n
= (
k
1)
p
.
Par le m棚me raisonnement, et appliquant cette fois-ci le corollaire 2.32
W
k,p
0
() =
W
1+(
k
1)
,p
0
()
,
W
1
,q
0
()
pour tout
p
q <
. Soit alors
0
< 僚 <
1
quelconque. Il existe
p
q <
tel que
q > n
et
僚 <
1
n
q
. Par le th辿or竪me 2.30
W
1
,q
0
()
,
C
0
,了
()
avec
了
= 1
1
q
. Finalement, vu que
僚 < 了
, on a, gr但ce au th辿or竪me 2.29
C
0
,了
()
,
C
0
,僚
()
Composant ces deux plongements, on obtient bien le r辿sultat cherch辿.
Corollaire
2.32
.
(G辿n辿ralisation du corollaire 2.31)
Soient
R
n
un domaine ouvert,
k
un entier positif et
1
p <
un r辿el.
Supposons
kp > n
(
k
1)
p
. Alors
(1)
Si
n >
(
k
1)
p
W
j
+
k,p
0
()
,
C
j,僚
()
,
(45)
Avec
僚
=
k
n
p
. En particulier
W
j
+
k,p
0
()
,
C
j
()
(46)
24
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
(2)
Si
n
= (
k
1)
p
W
j
+
k,p
0
()
,
C
j,僚
()
(47)
Pour
0
< 僚 <
1
quelconque. En particulier
W
j
+
k,p
0
()
,
C
j
()
(48)
Remarque
2.33
.
Si
kp > n
de mani竪re g辿n辿rale, il existe
0
j < k
tel que
(
k
j
)
p > n
(
k
j
1)
p
posant
k
0
=
k
j
, on a
W
k,p
0
() =
W
j
+
k
0
,p
0
()
. On est alors ramen辿 lun des
deux cas pr辿c辿dant.
4. Extension de domaines
On conna樽t d辿sormais les principaux r辿sultats pour les espaces
W
k,p
0
()
.
Lid辿e serait alors de travailler sur de tels espaces, rempla巽ant les espaces
W
k,p
()
par les espaces
W
k,p
0
(
0
)
pour
0
un domaine born辿 contenant ladh辿rence de
.
Sous certaine hypoth竪se, savoir pour des domaines
suffisamment r辿guliers et
born辿s, il existe un op辿rateur continu
L
:
W
k,p
()
W
k,p
(
R
n
)
ayant les propri辿t辿s suivantes
(1)
L
(
u
)(
x
)
|
=
u
(
x
)
p.p.
x
(2) il existe une constante
C
=
C
(
k, p
)
telle que
k
L
(
u
)
k
W
k,p
(
R
n
)
C
k
L
(
u
)
k
W
k,p
()
Par suite, on consid竪re une fonction
f
C
0
(
R
n
)
telle que
f
1
sur
. Ainsi, si
u
W
k,p
()
, alors
f
揃
L
(
u
)
W
k,p
0
(
0
)
o湛
0
est un domaine born辿 contenant le
support de la fonction
f
. Les r辿sultats des sections pr辿c辿dents (plongements) sont
alors valable moyennant la cha樽ne din辿galit辿s suivantes, dans le cas o湛 linjection
W
k,p
0
(
0
)
,
L
q
(
0
)
est v辿rifi辿e :
k
u
k
L
q
()
C
1
k
f
揃
L
(
u
)
k
L
q
(
0
)
C
2
k
f
揃
L
(
u
)
k
W
k,p
(
0
)
=
C
2
k
f
揃
L
(
u
)
k
W
k,p
(
R
n
)
par le lemme 2.19
C
3
k
u
k
W
k,p
()
L辿tablissement de telles extensions est relativement difficile, nous ne d辿montrerons
de ce fait pas les r辿sultats. On en trouvera les 辿nonc辿s dans la plupart des ouvrages
cit辿s en r辿f辿rence.
5. LE THORME DE COMPACIT DE RELLICH-KONDRACHOV
25
5. Le th辿or竪me de compacit辿 de Rellich-Kondrachov
Nous avons trait辿 les diff辿rentes injections continues possibles des espaces de
Sobolev les espaces de Banach de la forme
(
X,
k k
X
)
. Cependant, dans cette section
nous allons pousser ces r辿sultats encore plus loin, pour montrer, du moins partiel-
lement, que certaine de ces injections poss竪dent des propri辿t辿s de compacit辿s. Pour
motiver cela, rappelons quelques d辿finitions et r辿sultats essentielles.
D辿finition
2.34
.
Soient
(
X,
k k
X
)
et
A
X
un sous-ensemble.
(1) On dit que
A
est compact dans
X
si pour toute suite
{
a
n
}
n
N
A
, il
existe une sous-suite
{
a
n
k
}
k
N
qui converge dans
X
et dont la limite
a
A
(2)
A
est dit pr辿compact si
A
est compact.
D辿finition
2.35
.
Soient
X, Y
deux espaces norm辿s,
L
:
X
Y
un op辿rateur
lin辿aire. Alors
(1)
L
est dit compact si
L
(
A
)
est pr辿compacte dans
Y
, pour toute partie
born辿e
A
X
.
(2)
L
est dit compl竪tement continue si il est continue et compact. On notera
alors
X
Y
Th辿or竪me
2.36
.
(Ascoli-Arzela)
Soient
R
n
un domaine born辿,
K
C
0
()
. Alors
K
est pr辿compact si les
conditions suivantes sont satisfaites :
(1)
Il existe une constante
M
telle que pour toute fonction
u
K
et tout point
x
|
u
(
x
)
|
M
(2)
Pour tout
竜 >
0
, il existe
隆 >
0
, pour tout
x, y,
avec
|
x
y
|
< 隆
, on a
|
u
(
x
)
u
(
y
)
|
< 竜
Corollaire
2.37
.
Soient
R
n
un domaine ouvert born辿,
m
un entier non
n辿gatif,
0
< 僚 < 了
1
deux r辿els. Alors
C
m,了
()
C
m
()
(49)
C
m,了
()
C
m,僚
()
(50)
D辿monstration.
Soit
F
un sous-ensemble born辿 dans
C
0
,了
()
. Alors, il existe
M
telle que
k
u
k
C
0
,了
()
M
, pour toute fonction
u
F
. Do湛
|
u
(
x
)
u
(
y
)
|
M
|
x
y
|
, pour toute fonction
u
F
, et tout
x, y
, ainsi par le th辿or竪me 2.36,
F
est pr辿compact dans
C
0
()
, prouvant le r辿sultat de (49) pour
m
= 0
.
Si
m
1
, tout sous-ensemble born辿 dans
C
m,了
()
lest 辿galement dans
C
0
,了
()
.
Par les consid辿rations pr辿c辿dents, il existe une suite,
{
u
i
}
i
N
F
convergente
vers
u
dans
C
0
()
. De plus, la suite
{
D
1
u
i
}
i
N
est born辿 dans
C
0
,了
()
. Il existe
donc une sous-suite de la suite
{
u
i
}
i
N
, que lon notera 辿galement
{
u
i
}
i
N
telle
que
D
1
u
i
1
dans
C
0
()
. La convergence dans
C
0
()
辿tant une convergence
uniforme sur
, on a
1
=
D
1
u
. R辿it辿rant ce proc辿d辿, on peut extraire une sous-
suite, toujours not辿
{
u
i
}
i
N
, telle que
D
留
u
i
D
留
u
dans
C
0
()
pour tout multi-
indice
留
v辿rifiant
0
|
留
|
m
. On a donc prouver la compacit辿 de (49) de mani竪re
26
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
g辿n辿rale.
Pour (50), on proc竪de comme suit :
|
D
留
u
(
x
)
D
留
u
(
y
)
|
|
x
y
|
僚
=
|
D
留
u
(
x
)
D
留
u
(
y
)
|
|
x
y
|
了
僚/了
|
D
留
u
(
x
)
D
留
u
(
y
)
|
1
僚/了
C
|
D
留
u
(
x
)
D
留
u
(
y
)
|
1
僚/了
(51)
Pour toute fonction
u
dans un sous-ensemble born辿 de
C
m,了
()
. Ainsi lin辿galit辿
(51) nous dit toute suite born辿e dans
C
m,了
()
et convergente dans
C
m
()
converge
辿galement dans
C
m,僚
()
. Ainsi, la compacit辿 de (50) d辿coule de celle de (49).
Le th辿or竪me qui suit est une version "
L
p
" du th辿or竪me dAscoli-Arzela. Nous
ne d辿montrerons pas ce r辿sultat. Une preuve relativement technique, qui montre
en particulier la n辿cessit辿 et la suffisance des hypoth竪ses du th辿or竪me, peut 棚tre
trouv辿 dans louvrage de Adams [
1
].
Th辿or竪me
2.38
.
(Riesz-Fr辿chet-Kolmogorov)
Soit
R
n
un domaine ouvert et soit
F
un sous-ensemble born辿 de
L
p
()
avec
1
p <
. Pour toute fonction
u
F
on note
e
u
son extension par
0
en dehors de
. Supposons satisfaites les hypoth竪ses suivantes :
Pour tout
竜 >
0
, il existe
隆 >
0
et un sous-domaine
tels que
(1)
Z
|
e
u
(
x
+
h
)
e
u
(
x
)
|
p
dx
1
/p
< 竜
pour tout
h
R
n
avec
|
h
|
< 隆
et pour toute fonction
u
F
.
(2)
k
u
k
L
p
(
\
)
< 竜
, pour toute fonction
u
F
.
Alors
F
est pr辿compact dans
L
p
()
Th辿or竪me
2.39
.
(Rellich-Kondrachov)
Soient
R
n
un domaine ouvert born辿,
k
un entier naturel,
j, m
deux entiers non
n辿gatifs,
1
p <
un r辿el. Alors
(1)
Si
kp < n
W
j
+
k,p
0
()
W
j,q
0
()
,
q
1
,
n p
n
kp
(52)
(2)
Si
kp
=
n
(53)
W
j
+
k,p
0
()
W
j,q
0
()
,
q
[1
,
)
(3)
Si
kp > n
.
(a)
Si
kp > n
(
k
1)
p
W
j
+
k,p
0
()
C
j,僚
()
,
僚
0
, k
n
p
(54)
En particulier
W
j
+
k,p
0
()
C
j
()
(55)
5. LE THORME DE COMPACIT DE RELLICH-KONDRACHOV
27
(b)
Si
kp > n
(de mani竪re g辿n辿rale)
W
k,p
0
()
C
m
()
,
0
m < k
n
p
(56)
W
j
+
k,p
0
()
W
j,q
0
()
,
q
[1
,
]
(57)
Remarques
2.40
.
(1) Pour prouver la compacit辿 des injections (52)-(55) et (57), il suffit de
consid辿rer le cas
j
= 0
.
En effet, prenons par exemple (52) (les autres se traitent de mani竪re si-
milaire).
Pour
j
1
et pour toute suite born辿e
{
u
i
}
i
N
dans
W
j
+
k,p
0
()
, la suite
{
D
留
u
i
}
i
N
est born辿 dans
W
k,p
0
()
pour tout multi-indice
留
v辿rifiant
|
留
|
j
. Du fait que
W
k,p
0
()
L
q
()
,
q
h
1
,
np
n
kp
il est possible, par induction finie, dy extraire une sous-suite
{
u
0
i
}
i
N
telle
que la suite
{
D
留
u
0
i
}
i
N
converge dans
L
q
()
pour tout multi-indice
留
avec
|
留
|
j
.
Par construction, la suite
{
u
0
i
}
i
N
converge dans
W
j,q
0
()
.
(2) Vu que
est born辿,
C
0
()
,
L
q
()
,
1
q
. Ainsi la compacit辿 de
(57) d辿coule imm辿diatement de celle de (56) (pour
j
= 0
).
D辿monstration.
(1) Supposons
kp < n
Soit
F
un sous-ensemble born辿 dans
W
k,p
0
()
. Posons
j
=
{
x
|
dist
(
x,
)
>
1
/j
}
Notons, pour toute fonction
u
F
,
e
u
son extension par
0
en dehors de
.
Par lin辿galit辿 de H旦lder et le corollaire 2.23
Z
\
j
|
u
(
x
)
|
dx
C
1
k
u
k
W
k,p
()
|
\
j
|
1
1
/p
avec
p
=
n p
n
kp
et
C
1
ind辿pendante de
u
.
Vu que
est de volume fini, on peut choisir
j
suffisamment grand de sorte
que pour toute fonction
u
F
Z
\
j
|
u
(
x
)
|
dx < 竜
et de m棚me pour tout
h
R
n
(58)
Z
\
j
|
e
u
(
x
+
h
)
e
u
(
x
)
|
< 竜/
2
28
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
Ainsi, si
|
h
|
<
1
/j
,
x
+
th
2
j
, pour tout
x
j
et pour tout
t
[0
,
1]
.
Si
u
C
0
()
on trouve
Z
j
|
u
(
x
+
h
)
u
(
x
)
|
dx
Z
j
dx
Z
1
0
d
dt
u
(
x
+
th
)
dt
|
h
|
Z
1
0
dt
Z
2
j
|
Du
(
y
)
|
dy
|
h
| k
u
k
W
1
,
1
()
C
2
|
h
| k
u
k
W
k,p
()
(59)
De m棚me lin辿galit辿 pr辿c辿dente reste valable pour toute fonction
u
W
k,p
0
()
par densit辿.
Ainsi pour
|
h
|
suffisamment petit, on a, gr但ce aux in辿galit辿s (58) et (59)
que
Z
|
e
u
(
x
+
h
)
e
u
(
x
)
|
dx < 竜
Do湛, par le th辿or竪me 2.38,
F
est pr辿compact dans
L
1
()
.
Par suite on sait que
W
k,p
0
()
,
L
p
()
et gr但ce lin辿galit辿 dinterpo-
lation on obtient, on a, pour
q
[1
, p
)
(60)
k
u
k
L
q
()
k
u
k
留
L
1
()
k
u
k
1
留
L
p
()
C
k
u
k
留
L
1
()
k
u
k
1
留
W
k,p
()
Soient alors
{
u
i
}
i
N
une suite born辿e dans
F
. Vu que
W
k,p
()
L
1
()
,
il existe une sous-suite
{
u
0
i
}
i
N
convergente dans
L
1
()
. Cette sous-suite
est alors de Cauchy dans
L
1
()
. Par lin辿galit辿 (60), elle lest 辿galement
dans
L
q
()
qui est complet. Do湛,
W
k,p
()
L
q
()
,
q
[1
, p
)
(2) Supposons
kp
=
n
Soit
F
un sous-ensemble born辿 dans
W
k,p
0
()
. Alors
F
est born辿 dans
W
k
1
,p
0
()
vu que
W
k,p
0
()
,
W
k
1
,p
0
()
. Ainsi, vu la partie pr辿c辿dente,
F
est pr辿compact dans
L
1
()
Soit alors
1
q <
arbitraire, il existe donc
q < q
1
<
. Vu le th辿or竪me
2.26, on sait que
W
k,p
0
()
,
L
q
1
()
. Do湛, par un raisonnement similaire
la fin de la partie pr辿c辿dente, on obtient que
F
est pr辿compact dans
L
q
()
.
(3) Supposons
kp > n
Supposons
kp > n
(
k
1)
p
, et
m
= 0
et montrons que
W
k,p
0
()
C
0
,僚
()
,
0
< 僚 < k
n
p
En effet, soit
僚 < k
n
p
quelconque, il existe
僚 < 了 < k
n
p
.
Par le corollaire 2.32 on sait que
W
k,p
0
()
,
C
0
,了
()
. Vu que
est born辿, par le corollaire 2.37,
C
0
,了
()
C
0
,僚
()
. Ainsi,
W
k,p
0
()
C
0
,僚
()
.
En effet, toute suite born辿e dans
W
k,p
0
()
est 辿galement born辿 dans
6. OPRATEURS DE TRACES
29
C
0
,了
()
et par compacit辿 de linjection
C
0
,了
()
C
0
,僚
()
, elle ad-
met une sous-suite qui converge dans
C
0
,僚
()
.
De m棚me vu que
C
0
,僚
()
C
0
()
on a 辿galement que
W
k,p
0
()
C
0
()
Si
kp > n
de mani竪re g辿n辿rale (plus particuli竪rement si
(
k
1)
p > n
)
Alors, il existe
0
j
k
tel que
(
k
j
)
p > n
(
k
j
1)
p.
Posant
k
0
=
k
j
, on a
W
k,p
0
() =
W
j
+
k
0
,p
0
()
.
Vu la partie pr辿c辿dente et la remarque, on a que
W
j
+
k
0
,p
0
()
C
j
()
,
0
m
j
Or
(
k
j
)
p > n
j < k
n
p
do湛
W
k,p
0
()
C
m
()
,
0
< m < k
n
p
(
m
entier)
6. Op辿rateurs de traces
Alors que les plongements sont valables dans le cas dun domaine ouvert
R
n
on peut maintenant se poser la question de cette validit辿 si lon consid竪re lintersec-
tion de
avec un plan de dimension
r
n
. Pour cela posons
r
=
r
o湛
r
est
un plan de
R
n
quelconque de dimension
r
. Bien entendu, on supposera que
r
6
=
.
Pour
r
=
n
, les r辿sultats ont d辿j 辿t辿 prouv辿s, nous d辿montrerons les r辿sultats pour
r < n
. Par cons辿quent imposons
n
2
.
On sint辿resse alors la validit辿 des plongements du type
(61)
W
k,p
0
()
,
W
m,q
0
(
r
)
Ici, le symbole "
,
" doit 棚tre interpr辿ter de la mani竪re suivante :
Toute fonction
u
W
k,p
0
()
est la limite dune suivante
{
u
n
}
de fonctions
C
0
()
.
Ces m棚mes fonctions ont des traces sur
r
qui appartiennent
C
0
(
r
)
. Ainsi, les
plongements du type (61) signifient donc que ces traces convergent dans
W
m,q
0
(
r
)
vers une fonction
e
u
satisfaisant
k
e
u
k
W
m,q
(
r
)
C
k
u
k
W
k,p
()
, o湛
C
est une constante
ind辿pendante de
u
.
De m棚me, sous certaines hypoth竪ses de r辿gularit辿 sur
, on peut interpr辿ter de
mani竪re similaire, gr但ce notamment au th辿or竪me de Meyers-Serrin, les plongements
du type
(62)
W
k,p
()
,
W
m,q
(
r
)
De tels op辿rateurs sont appel辿s op辿rateurs de traces, ils permettent notamment de
g辿n辿raliser, comme on le verra plus tard, les notions de plongements des espaces de
Sobolev sur les vari辿t辿s aux sous-vari辿t辿s, ainsi que sur les fibr辿s vectoriels restreints
aux sous-vari辿t辿s. Nous verrons, une fois la d辿finition des espaces de Sobolev sur
les vari辿t辿s et fibr辿s vectoriels donn辿e, que les r辿sultats de ce paragraphe s辿tendent
naturellement. Il est de ce fait essentiel de bien comprendre ces types dop辿rateur.
30
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
Nous allons donc 辿tablir les r辿sultats concernant les espaces euclidiens
R
n
.
Th辿or竪me
2.41
.
(G辿n辿ralisation des plongements de Sobolev)
Soient
(1)
j, k, n, r
quatre entiers non n辿gatifs tels
1
r
n
(2)
1
p <
un r辿el
(3)
un domaine ouvert born辿 de
R
n
(4)
r
un plan de dimension
r
tel
r
6
=
Posons
r
=
r
.
Les plongements du type
(63)
W
j
+
k,p
0
()
,
W
j,q
0
(
r
)
sont v辿rifi辿s dans tous les cas suivant :
(1)
si
kp < n
,
n
kp < r
n
,
1
q
rp
n
kp
. De plus, le plongement est
compl竪tement continu si
q <
rp
n
kp
(2)
si
kp
=
n
,
1
r
n
,
1
q <
. Plus encore, le plongement est
compl竪tement continu dans tous les cas.
(3)
si
kp > n
,
1
r
n
,
1
q
, avec plongement compl竪tement continu
dans tous les cas.
Remarque
2.42
.
(1) Nous avons d辿j montr辿 le r辿sultat pour le cas
r
=
n
par les r辿sultats
pr辿c辿dents, nous supposerons d竪s lors
r < n
imposant de ce fait
n
2
(2) Comme dans le cas particulier
r
=
n
, il nous suffira de consid辿rer le
cas
j
= 0
. En effet, soient
k
,
n
,
r
, et
p
satisfaisant lune ou lautre des
hypoth竪ses, alors
(a) Supposons que le plongement
W
k,p
0
()
,
L
q
(
r
)
辿tabli, avec
q
satisfaisant aux hypoth竪ses respectives.
Alors, quel que soit
u
W
j
+
k,p
0
()
, on a
D
留
u
W
k,p
0
()
pour
|
留
|
j
et ainsi
D
留
u
L
q
(
r
)
. Il en d辿coule que
u
W
j,q
0
(
r
)
et
k
u
k
W
j,q
(
r
)
=
X
|
留
|
j
k
D
留
u
k
L
q
(
r
)
C
1
X
|
留
|
j
k
D
留
u
k
W
k,p
()
C
2
k
u
k
W
j
+
k,p
()
et ainsi
W
j
+
k,p
0
()
,
W
j,q
0
(
r
)
(b) De m棚me, supposons
W
k,p
0
()
L
q
(
r
)
6. OPRATEURS DE TRACES
31
Alors, pour toute suite born辿e
{
u
i
}
i
N
dans
W
j
+
k,p
0
()
, la suite
{
D
留
u
i
}
i
N
est born辿 dans
W
k,p
0
()
, quel que soit
留
avec
|
留
|
j
.
Par cons辿quent, la suite
{
D
留
u
i
|
r
}
i
N
admet une sous-suite conver-
gente dans
L
q
(
r
)
. Par induction finie, il est alors possible dextraire
de la suite
{
u
i
}
i
N
, une sous-suite
{
u
0
i
}
i
N
telle que
{
D
留
u
0
i
|
r
}
i
N
converge dans
L
q
(
r
)
pour tout
留
avec
|
留
|
j
.
Par construction, on voit que la suite
{
u
0
i
}
i
N
converge dans
W
j,q
0
(
r
)
.
La preuve du th辿or竪me 2.41 passe essentiellement dans lobtention du r辿sultat
qui suit. Nous citerons ce r辿sultat sans preuve. Une preuve simple se trouve dans
louvrage de Adams [
1
], qui utilise notamment une g辿n辿ralisation du lemme 2.22.
Lemme
2.43
.
Soit
un domaine ouvert de
R
n
. Soit
k
,
r
deux entiers positifs
et
p >
1
. Supposons
kp < n
et
n
kp < r
n
. Soit
僚
le plus grand entier inf辿rieur
kp
, tel que
n
僚
r
. Soit
r
=
r
, o湛
r
est un plan de
R
n
quelconque de
dimension
r
.
Alors, il existe une constante
C
telle que pour tout
u
W
k,p
0
()
on a
k
u
k
L
rq/n
(
r
)
C
k
u
k
1
慮
L
q
()
k
u
k
慮
W
k,p
()
(64)
avec
q
=
p
=
n p
n
kp
慮
=
僚 p
僚 p
+ (
kp
僚
)
q
(65)
o湛
慮
v辿rifie
0
< 慮 <
1
D辿monstration.
(Th辿or竪me 2.41)
Soit
r < n
quelconque
(1) Supposons
n
kp < r
(a) Montrons que
W
k,p
0
()
,
L
q
(
r
)
,
1
q
rp
n
kp
(66)
(i) Supposons
p >
1
Par le lemme 2.43, on a
k
u
k
L
rq/n
(
r
)
C
k
u
k
1
慮
L
q
()
k
u
k
慮
W
k,p
()
avec
q
=
p
=
n p
n
kp
慮
=
僚 p
僚 p
+ (
kp
僚
)
q
Or,
r q
n
=
r p
n
kp
<
n p
n
kp
.
Ainsi
k
u
k
L
rq/n
(
r
)
C
k
u
k
1
慮
W
k,p
()
k
u
k
慮
W
k,p
()
=
C
k
u
k
W
k,p
()
Vu que
est born辿,
r
lest 辿galement. On conclut alors par
lin辿galit辿 dinclusion 105.
32
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
(ii) Supposons maintenant
p
= 1
On doit avoir
0
< n
k < r < n
, imposant de ce fait
k
2
.
Par le corollaire 2.25, on obtient
W
k,
1
0
() =
W
(
k
1)+1
,
1
0
()
,
W
k
1
,l
0
()
avec
l
=
n p
n
1
p
=
n
n
1
>
1
Or
n
k
=
n
kp < r
et donc
n
(
k
1)
l < n
(
k
1)
r
.
Alors, par le point pr辿c辿dant, on trouve
W
k
1
,l
0
()
L
q
(
r
)
pour tout
q
satisfaisant
1
q
p
pour
p
donn辿 par
p
=
r l
n
(
k
1)
l
=
r n/
(
n
1)
n
(
k
1)
n/
(
n
1)
=
r
n
k
(b) Montrons que
W
k,p
0
()
L
q
(
r
)
,
1
q <
rp
n
kp
(67)
(i) Supposons de plus dans un premier temps que
p >
1
Par la partie pr辿c辿dente, on a
W
k,p
0
()
,
L
rp
n
kp
()
(68)
Pour
q <
rp
n
kp
, choisissons
l
un r辿el tel que
1
l < p
et
n
k l < r
et
q
rl
n
kl
<
rp
n
kp
. Vu que
est born辿, le
plongement suivant existe :
W
k,p
0
()
,
W
m,l
0
()
Utilisant nouveau le lemme 2.43, et lin辿galit辿 dinclusion
(105), on a
k
u
k
L
q
(
r
)
C
1
k
u
k
L
rl/
(
n
kl
)
(
r
)
C
2
k
u
k
1
慮
L
nl/
(
n
kl
)
()
k
u
k
慮
W
k,p
()
Comme
nl
n
kl
<
n p
n
kp
, le th辿or竪me de Rellich-Kondrachov
nous permet de dire que si
{
u
i
}
i
N
est une suite born辿e de
W
k,p
0
()
, il existe une sous-suite
{
u
0
i
}
i
N
qui converge dans
L
nl/
(
n
kl
)
()
. Cette sous-suite est de Cauchy dans
L
nl/
(
n
kl
)
()
et donc 辿galement dans lespace de Banach
L
q
(
r
)
. Elle y
converge donc.
(ii) Supposons maintenant
p
= 1
On doit avoir
0
< n
k < r < n
, imposant de ce fait
k
2
.
Par le corollaire 2.25, on obtient
W
k,
1
0
() =
W
(
k
1)+1
,
1
0
()
,
W
k
1
,l
0
()
avec
l
=
n p
n
1
p
=
n
n
1
>
1
Or
n
k
=
n
kp < r
et donc
n
(
k
1)
l < n
(
k
1)
r
.
6. OPRATEURS DE TRACES
33
Alors, par le point pr辿c辿dant, on trouve
W
k
1
,l
0
()
L
1
(
r
)
et donc de m棚me,
W
k,
1
0
()
L
1
(
r
)
nous permettant de conclure en appliquant un r辿sonnement
similaire la fin de la preuve du cas 1 du th辿or竪me de Rellich-
Kondrachov.
(2) Montrons que
W
k,p
0
()
L
q
(
r
)
,
1
q <
(69)
(a) Supposons
p >
1
et soient
m p
=
n
et
1
q <
quelconques
Choisissons
1
l < p
tel que
r > n
kl >
0
et
r l
n
kl
> q
. Do湛
W
k,p
0
()
,
W
k,l
0
()
L
q
(
k
)
par la partie pr辿c辿dente.
(b) Supposons
p
= 1
et soient
n
=
m
2
et
1
q <
quelconques
Alors, posant
l
=
n
n
1
>
1
n
= (
n
1)
l
, on a gr但ce au cas
p >
1
et au corollaire 2.28
W
n,
1
0
()
,
W
n
1
,l
0
()
L
q
(
k
)
(3) Montrons que
W
k,p
0
()
L
q
(
r
)
,
1
q
(70)
(a) Montrons que
W
k,p
0
()
,
L
q
(
r
)
,
1
r
n,
1
q
Soit
u
C
0
()
quelconque. Gr但ce au corollaire 2.32 on sait que
|
u
(
x
)
|
C
k
u
k
W
k,p
()
,
x
Donc en particulier
x
r
.
Ainsi,
W
k,p
0
()
,
L
(
r
)
Or,
est born辿, et par suite
r
aussi, do湛, gr但ce toujours lin辿galit辿
dinclusion (105)
W
k,p
0
()
,
L
q
(
r
)
,
1
q
On conclut alors par densit辿.
(b) Montrons maintenant que
W
k,p
0
()
L
q
(
r
)
,
1
q <
En effet, soit
1
q <
quelconque. Par le th辿or竪me de Rellich-
Kondrachov et lin辿galit辿 dinclusion (105) on obtient la suite de
plongements suivante :
W
k,p
0
()
C
0
()
,
C
0
(
r
)
,
L
(
r
)
,
L
q
(
r
)
34
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
Ainsi, toute suite born辿e dans
W
k,p
0
()
admet une sous-suite conver-
gente dans
C
0
()
par compacit辿 du plongement. Cette sous-suite est
alors de Cauchy dans
C
0
()
. Vu la suite dinclusion, elle est 辿gale-
ment de Cauchy dans lespace de Banach
L
q
(
r
)
, et par cons辿quent
converge dans ce m棚me espace.
Corollaire
2.44
.
Soient
(1)
un domaine ouvert born辿 de
R
n
, bord lisse
(2)
m, k
deux entiers non n辿gatifs tels que
k
1
m
min
{
n, k
}
(3)
1
< p <
un r辿el
Alors
(71)
W
k,p
()
,
W
k
m,p
(
n
m
)
En particulier, si
k
=
m
= 1
, alors
(72)
W
1
,p
()
,
L
p
(
n
1
)
La preuve du corollaire pr辿c辿dant est imm辿diate en vertu du th辿or竪me 2.41.
Nous mettons en avant ce r辿sultat pour une simple comparaison avec le cas parti-
culier
p
= 2
qui suit.
Remarque
2.45
.
Cas particulier :
p
= 2
Moyennant une d辿finition convenable, gr但ce notamment la transform辿e de Fourier,
il est possible de d辿finir les espaces de Sobolev
W
s,
2
()
et W
s,
2
0
()
pour tout r辿el
s
0
. On peut alors 辿galement montrer que pour
s
1
/
2
, il existe
un plongement continu
W
s,
2
(
R
n
)
,
W
s
1
/
2
,
2
(
R
n
1
)
Ainsi, sous certaines hypoth竪ses de r辿gularit辿 sur
domaine ouvert born辿 dont
lintersection avec le plan
R
n
1
0
est non vide, posant
n
1
=
(
R
n
1
0)
,
on a
W
s,
2
()
,
W
s
1
/
2
,
2
(
n
1
)
En effet, on a la suite de plongements suivante :
W
s,
2
()
,
W
s,
2
(
R
n
)
,
W
s
1
/
2
,
2
(
R
n
1
)
,
W
s
1
/
2
,
2
(
n
1
)
Par induction, notant
R
n
r
0 =
{
(
x
0
,
0
, ...,
0)
R
n
|
x
0
R
n
r
}
et identifiant
R
n
r
0
R
n
r
on peut montrer que si
s
r/
2
alors
W
s,
2
(
R
n
)
,
W
s
r/
2
,
2
(
R
n
r
)
et de m棚me si
n
r
:=
(
R
n
r
0)
6
=
alors
W
s,
2
()
,
W
s
r/
2
,
2
(
n
r
)
R辿ciproquement, il est possible de montrer quil existe un plongement inverse
W
s
1
/
2
,
2
(
R
n
1
)
,
W
s,
2
(
R
n
)
7. LES INGALITS DE POINCAR
35
Ainsi, par induction, que si
s
r/
2
W
s
r
2
,
2
(
R
n
r
)
,
W
s
r
1
2
,
2
(
R
n
r
+1
)
,
... ,
W
s,
2
(
R
n
)
et donc de m棚me si
n
r
:=
(
R
n
r
0)
6
=
W
s
r
2
,
2
(
n
r
)
,
W
s,
2
()
7. Les in辿galit辿s de Poincar辿
Nous avons vu, par le th辿or竪me 2.20 et la preuve du th辿or竪me 2.30 deux r辿sul-
tats tr竪s int辿ressants, savoir que pour
u
W
1
,p
0
()
(1) Si
p > n
|
u
u
(
x
)
|
C
1
r
1
n/p
k
Du
k
L
p
()
u
=
1
|
Q
|
Z
Q
u
(
x
)
dx
(73)
(74)
(2) Si
p < n
k
u
k
L
p
()
C
2
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
p
()
(75)
o湛 chacune des constantes ne d辿pend que de
n
et
p
,
r
辿tant le c担t辿 du cube
Q
et
p
=
n p
n
p
.
Par lin辿galit辿 dinclusion (105), on remarque ainsi que lin辿galit辿 (75) est v辿rifi辿e
rempla巽ant
p
par
p
, pour autant que
soit de mesure fini.
Nous allons g辿n辿raliser cette in辿galit辿 tout
1
p <
et
k
1
. Nous d辿montre-
rons dans un premier temps le r辿sultat suivant :
k
u
k
L
p
()
C
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
p
()
(76)
pour
u
C
0
()
quelconque.
Il deviendra alors ais辿 de se convaincre que le r辿sultat reste valable pour toute fonc-
tion
u
W
1
,p
0
()
. Lin辿galit辿 pr辿c辿dente est une version particuli竪re des in辿galit辿s
de Poincar辿.
On verra par la suite quelle permet de d辿finir une norme 辿quivalente la norme
standard sur
W
k,p
0
()
.
Th辿or竪me
2.46
.
(In辿galit辿 de Poincar辿)
Soient
1
p <
et
un domaine de mesure finie. Alors, il existe une constante
C
=
C
(
p
)
telle que pour toute fonction
u
C
0
()
on a
k
u
k
L
p
()
C
k
Du
k
L
p
()
(77)
36
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
D辿monstration.
Soient
u
C
0
()
et
1
p <
quelconques. Soit
p
0
lexposant conjugu辿 de
p
au sens de H旦lder. Sans perte de g辿n辿ralit辿, supposons
que le domaine
est contenu entre les hyperplans
x
n
= 0
et
x
n
=
c >
0
. On 辿tend
u
par
0
en dehors de
.
Notons alors
x
= (
x
0
, x
n
)
avec
x
0
= (
x
1
, ..., x
n
)
. Vu que
u
est support compact
dans
,
u
(
x
) =
Z
x
n
0
D
n
u
(
x
0
, t
)
dt
Ainsi,
k
u
k
p
L
p
()
=
k
u
k
p
L
p
(
R
n
)
=
Z
R
n
1
Z
R
|
u
(
x
0
, x
n
)
|
p
dx
n
dx
0
Or
Z
R
|
u
(
x
0
, x
n
)
|
p
dx
n
=
Z
c
0
|
u
(
x
0
, x
n
)
|
p
dx
n
=
Z
c
0
Z
x
n
0
D
n
u
(
x
0
, t
)
dt
p
dx
n
Et
Z
x
n
0
D
n
u
(
x
0
, t
)
dt
p
Z
x
n
0
|
D
n
u
(
x
0
, t
)
|
dt
p
=
k
D
n
u
k
p
L
1
([0
,x
n
])
k
D
n
u
k
p
L
p
([0
,x
n
])
k
1
k
p
L
p
0
([0
,x
n
])
Z
c
0
|
D
n
u
(
x
0
, t
)
|
p
dt
x
p
1
n
Ainsi,
Z
R
|
u
(
x
0
, x
n
)
|
p
dx
n
Z
c
0
Z
c
0
|
D
n
u
(
x
0
, t
)
|
p
dt
x
p
1
n
dx
n
=
c
p
p
Z
c
0
|
D
n
u
(
x
0
, t
)
|
p
dt
Finalement
k
u
k
p
L
p
()
c
p
p
Z
R
n
1
Z
c
0
|
D
n
u
(
x
0
, t
)
|
p
dt
dx
0
=
c
p
p
Z
R
n
|
D
n
u
(
x
)
|
p
dx
=
c
p
p
k
D
n
u
k
p
L
p
(
R
)
Lin辿galit辿 pr辿c辿dente nous permet de conclure que
k
u
k
L
p
()
c
p
1
/p
n
X
i
=1
k
D
i
u
k
L
p
()
Achevant de ce fait la preuve de ce th辿or竪me.
7. LES INGALITS DE POINCAR
37
Remarque
2.47
.
Il est 辿vident que cette in辿galit辿 ne peut 棚tre g辿n辿ralis辿e
aux espaces de Sobolev
W
1
,p
()
. Pour sen convaincre, il suffit de consid辿rer les
fonctions constantes sur
born辿 (ou de mesure finie).
Nous allons maintenant tirer un corollaire de lin辿galit辿 de Poincar辿, d辿finissons
pour cela la fonction
|揃|
W
k,p
()
de la mani竪re suivante :
D辿finition
2.48
.
Soit
u
W
k,p
()
quelconque, on pose
|
u
|
W
k,p
()
=
X
|
留
|
=
k
k
D
留
u
k
L
p
()
(78)
En vertu de la remarque pr辿c辿dente, il est clair que la fonction
|揃|
W
k,p
()
ne peut
棚tre une norme sur lespace de Sobolev
W
k,p
()
. Nous allons cependant montrer
quelle lest sur lespace de Sobolev
W
k,p
0
()
, pour autant que le domaine
soit de
mesure finie.
Corollaire
2.49
.
Si
est de mesure finie, la fonction
|揃|
W
k,p
()
est une norme
sur lespace de Sobolev
W
k,p
0
()
辿quivalente la norme standard
k揃k
W
k,p
()
.
D辿monstration.
Nous allons d辿montrer ce corollaire par induction sur
k
.
Remarquons en premier lieu que si
u
C
0
()
, toutes ces d辿riv辿es appartiennent
辿galement lespace de fonctions
C
0
()
. De plus, par d辿finition, il est clair que
lin辿galit辿 suivant est toujours v辿rifi辿e :
|
u
|
W
k,p
()
k
u
k
W
k,p
()
Il nous suffit de montrer quil existe une constante
K
v辿rifiant
k
u
k
W
k,p
()
K
|
u
|
W
k,p
()
quel que soit
u
W
k,p
0
()
.
(1) Supposons
k
= 1
Appliquant lin辿galit辿 de Poincar辿, on trouve
k
u
k
W
1
,p
()
=
|
u
|
W
1
,p
()
+
k
u
k
L
p
()
|
u
|
W
1
,p
()
+
C
|
u
|
W
1
,p
()
= (1 +
C
)
|
u
|
W
1
,p
()
On pose alors
K
= (1 +
C
)
(2) Soit
k
2
et supposons le r辿sultat vrai pour tout
1
l
k
1
, savoir
quil existe une
K
l
v辿rifiant
k
u
k
W
l,p
()
K
l
|
u
|
W
l,p
()
pour tout
u
W
l,p
0
()
. On a
k
u
k
W
k,p
()
=
k
u
k
W
k
1
,p
()
+
|
u
|
W
k,p
()
K
l
|
u
|
W
k
1
,p
()
+
|
u
|
W
k,p
()
Or, pour tout multi-indice
留
dordre
k
1
, par lin辿galit辿 de Poincar辿, on
a
k
D
留
u
k
L
p
()
C
n
X
i
=1
k
D
i
D
留
u
k
L
p
()
38
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
Ainsi
|
u
|
W
k
1
,p
()
C
n
X
i
=1
X
|
留
|
=
k
1
k
D
i
D
留
u
k
L
p
()
=
C
n
X
i
=1
X
|
留
|
=
k
留
i
1
k
D
留
u
k
L
p
()
n C
|
u
|
W
k,p
()
Et finalement, combinant nos diff辿rentes in辿galit辿s, on obtient
k
u
k
W
k,p
()
(1 +
n C K
l
)
|
u
|
W
k,p
()
Pour ce qui est de lin辿galit辿 (73), elle peut ce g辿n辿ralis辿e comme suit :
Th辿or竪me
2.50
.
(In辿galit辿 de Poincar辿-Wirtinger)
Soient
R
n
un domaine ouvert convexe.
p > n
un r辿el. Alors, pour toute fonction
u
W
1
,p
()
et pour toute partie mesurable
B
de mesure non nulle, posons
u
B
=
1
|
B
|
Z
B
u
(
y
)
dy
Alors
k
u
u
B
k
L
p
()
1
1
/n
n
|
B
|
|
|
1
/n
(
diam
)
n
k
Du
k
L
p
()
(79)
En particulier, lin辿galit辿 reste valable si lon prend
B
=
.
Pour la preuve de ce th辿or竪me, nous utiliserons les lemmes suivants, qui utilisent
des r辿sultats concernant la th辿orie des potentiels. On trouvera les preuves de ceux-ci
dans louvrage de Jost [
4
].
Lemme
2.51
.
Soit
袖
(0
,
1]
, f
L
1
()
, posons
(
V
袖
f
)(
x
) :=
Z
|
x
y
|
n
(
袖
1)
f
(
y
)
dy
Soient
1
p
q
, v辿rifiant
0
隆
=
1
p
1
q
< 袖
Alors
V
袖
est un op辿rateur lin辿aire et continue de
L
p
()
dans
L
q
()
, et de plus,
pour toute fonction
f
L
p
()
, on a
k
V
袖
f
k
L
q
()
1
隆
袖
隆
1
隆
1
袖
n
|
|
袖
隆
k
f
k
L
p
()
Lemme
2.52
.
Soient
R
n
un domaine ouvert convexe,
u
W
1
,
1
()
quel-
conque et
B
une partie mesurable de mesure non nulle. Alors, pour presque
tout
x
, on a
|
u
(
x
)
u
B
|
(
diam
)
n
1
|
B
|
V
1
n
(
|
Du
|
)
(80)
8. DUALIT
39
D辿monstration.
(In辿galit辿 de Poincar辿-Wirtinger)
Par le lemme 2.52,
|
u
(
x
)
u
B
|
(
diam
)
n
1
|
B
|
V
1
n
(
|
Du
|
)
et par le lemme 2.51, avec
p
=
q
et par cons辿quent
隆
= 0
,
袖
= 1
/n
V
1
n
(
|
Du
|
)
L
p
()
n
1
1
n
|
|
1
n
k
Du
k
L
p
()
Combinant les deux in辿galit辿s, on trouve bien le r辿sultat cherch辿.
8. Dualit辿
Nous allons dans ce paragraphe nous int辿resser au dual dun espace de Sobolev.
Le dual dun espace de Banach existe toujours, nous nous proposons didentifier ses
辿l辿ments dans le cas des espaces de Sobolev. Il est souvent commode de consid辿rer
les espaces de Sobolev
W
k,p
()
comme le produit de copie des espaces fonction-
nels
L
p
()
. Nous introduirons pour cela un nouvel espace de fonctions, qui nous
donnera notamment quelques nouveaux r辿sultats concernant les espaces de Sobolev
W
k,p
()
.
D辿finition et propri辿t辿s
2.53
.
Pour
, k
et
p
fix辿s, on pose
(1)
N
=
X
0
|
留
|
k
1
le nombre de multi-indice
留
satisfaisant
0
|
留
|
k
(2)
L
p
N
() =
N
Y
i
=1
L
p
()
lespace fonctionnel muni de la norme d辿finie par :
(81)
k
u
k
L
p
N
()
=
錚
錚
錚
錚
錚
錚
錚
N
X
i
=1
k
u
i
k
L
p
()
si
1
p <
max
1
i
N
k
u
i
k
L
()
si p
=
pour tout vecteur
(
u
i
)
1
i
N
L
p
N
()
(3)
P
lop辿rateur lin辿aire d辿fini par :
P
:
W
k,p
()
L
p
N
()
u
7
P u
= (
D
留
u
)
0
|
留
|
m
On remarque sans difficult辿 que pour toute fonction
u
W
k,p
()
, on a
k
P u
k
L
p
N
()
=
k
u
k
W
k,p
()
. Autrement dit,
P
est un isomorphisme isom辿trique de
W
k,p
()
dans
W
L
P
N
()
.
On peut de plus montrer que
(1)
1
p <
, L
p
()
est s辿parable
40
2. LES ESPACES DE SOBOLEV DANS
R
n
(2)
1
< p <
, L
p
()
est r辿flexif
(3) Le produit despaces vectoriels s辿parable, respectivement r辿flexif, est en-
core un espace s辿parable, resp. r辿flexif.
On peut donc conclure que
W
k,p
() =
P
1
(
W
)
poss竪de les m棚mes propri辿t辿s.
Avant de donner une caract辿risation de lespace dual dun de lespace de Sobolev
W
k,p
()
, rappelons deux principaux r辿sultats danalyse fonctionnelle bien connus,
dont on trouvera les preuves respectives par exemple dans louvrage de Brezis [
2
].
Th辿or竪me
2.54
.
(Hahn-Banach)
Soient
(
E,
k k
)
un espace norm辿 sur le corps
K
,
T
:
D
(
T
)
E
K
une application
lin辿aire et born辿e. Alors il existe un 辿l辿ment
b
T
E
tel que
b
T
(
u
) =
T
(
u
)
,
u
D
(
T
)
et
k
b
T
k
=
sup
{|
T
(
u
)
|
:
u
D
(
T
)
et
k
u
k
= 1
}
Th辿or竪me
2.55
.
(Th辿or竪me de Repr辿sentation de Riesz)
Soient
1
p <
,
T
(
L
p
())
et
p
0
le conjugu辿 de
p
. Alors, il existe
v
L
p
0
()
tel que pour tout
u
L
p
()
T
(
u
) =
Z
u
(
x
)
v
(
x
)
dx
=
h
u, v
i
et
k
v
k
L
p
0
()
=
k
T
k
Corollaire
2.56
.
Soit
1
p <
. Pour tout op辿rateur
T
(
L
p
N
())
, il
existe un unique
v
L
p
0
N
()
telle que pour toute fonction
u
L
p
N
()
T
(
u
) =
n
X
i
=1
h
u
i
, v
i
i
et
k
v
k
L
p
0
N
()
=
k
T
k
Th辿or竪me
2.57
.
Soit
1
p <
. Pour tout op辿rateur
T
(
W
k,p
())
, il
existe un 辿l辿ment
v
L
p
0
N
()
telle que pour tout
u
W
k,p
()
T
(
u
) =
n
X
1
留
k
h
D
留
u, v
留
i
et
min
k
v
k
L
p
0
N
()
=
k
T
k
o湛 le minimum (atteint) est pris sur tout les
v
L
p
0
N
()
pour qui v辿rifie la condition
pr辿c辿dente.
D辿monstration.
D辿finissons
T
:
W
R
P u
7
T
(
P u
) =
T
(
u
)
Vu que
P
est un isomorphisme isom辿trique,
T
W
et
k
L
k
=
k
L
k
.
Par le th辿or竪me de Hahn-Banach, il existe une extension
e
T
de
T
d辿fini sur tout
L
p
N
()
, et par le corollaire pr辿c辿dant, il existe un 辿l辿ment
v
L
p
0
N
()
tel que si
u
= (
u
留
)
0
|
留
|
k
L
p
N
()
alors
e
T
(
u
) =
X
0
留
k
h
u
留
u, v
留
i
8. DUALIT
41
Ainsi
u
W
k,p
()
on a
T
(
u
) =
T
(
P u
) =
e
T
(
P u
) =
X
0
留
k
h
D
留
u, v
留
i
k
T
k
=
k
T
k
=
k
e
T
k
=
k
v
k
L
p
0
N
()
CHAPITRE 3
Les espaces de Sobolev sur les vari辿t辿s
1. Pr辿liminaires et d辿finitions
Dans tout ce chapitre on supposera que
M
est une vari辿t辿 de dimension
n
sans
bord et compacte. Rappelons un r辿sultat essentielle concernant lexistence dune
partition de lunit辿.
Lemme
3.1
.
Soit
M
une vari辿t辿 muni dun atlas
{
(
U
i
,
i
)
}
i
I
localement fini,
i.e., pour tout compact
K
M
, lensemble
{
i
|
U
i
K
}
est de cardinalit辿 finie.
Il existe alors une partition de lunit辿, savoir une famille
{
i
|
i
I
}
de fonctions
C
(
M
)
telle que pour tout
i
I
(1)
0
i
(
x
)
1
,
x
M
(2)
supp (
i
)
U
i
(3)
X
i
I
i
(
x
) = 1
,
x
M
Notons encore un r辿sultat relativement simple d辿coulant imm辿diatement du
lemme 3.1
Lemme
3.2
.
Si
f
C
(
M
)
, alors
f
=
X
i
I
f
i
avec
f
i
C
(
M
)
et
supp (
f
i
)
U
i
,
i
I
D辿monstration.
Posons
f
i
=
i
f,
i
I
. Alors
f
i
C
(
M
)
et
supp (
f
i
)
U
i
,
i
I
f
= 1
f
=
X
i
I
i
!
f
=
X
i
I
i
f
=
X
i
I
f
i
Remarque
3.3
.
Si
M
est une vari辿t辿 compacte sans bord, il existe un atlas
fini et donc localement fini.
43
44
3. LES ESPACES DE SOBOLEV SUR LES VARITS
D辿finition
3.4
.
Soient
M
une vari辿t辿 compacte sans bord de dimension
n
munie dun atlas fini
A
=
{
i
:
U
i
V
i
}
i
=1
,...,m
avec
V
i
domaine born辿 ( bord
lisse),
{
i
}
C
(
M
)
une partition
C
de lunit辿 et
f
:
M
R
une fonction
quelconque,
i
= 1
, ..., m
on pose
f
i
=
i
f
:
M
R
,
supp(
f
i
)
U
i
(82)
e
f
i
:=
f
i
1
i
:
V
i
R
(83)
On dit alors que
f
est mesurable ssi
e
f
i
est mesurable
i
= 1
, ..., m
et on pose
L
p
(
M
) =
(
f
:
M
R
|
Z
M
|
f
|
p
d袖
:=
m
X
i
=1
Z
M
|
e
f
i
|
p
dx <
)
(84)
W
k,p
(
M
) =
n
f
:
M
R
|
e
f
i
W
k,p
(
V
i
)
, i
= 1
, ..., m
o
(85)
Lemme
3.5
.
La fonction
k k
W
k,p
(
M
)
:
W
k,p
(
M
)
R
d辿finie par :
(86)
k
f
k
W
k,p
(
M
)
:=
m
X
i
=1
e
f
i
W
k,p
(
V
i
)
est une norme sur lespace vectoriel
W
k,p
(
M
)
Remarques
3.6
.
Cette norme trouve son sens par la compacit辿 de notre vari辿t辿. En effet, insistons
sur le fait que la somme dans l辿quation (86) est finie.
Cependant, la d辿finition 3.4 et par cons辿quent la norme sous-jacente sont jusque
l d辿pendante de latlas. Nous devrions de ce fait noter en premier lieu lespace de
Sobolev de la mani竪re suivante :
W
k,p
(
M,
A
)
Nous allons cependant montrer, que toutes les normes d辿finies par ce proc辿d辿 sont
辿quivalentes. Pour cela, commencer par 辿noncer un r辿sultat compl辿mentaire concer-
nant les transformations dans les espaces de Sobolev sur
R
n
.
Th辿or竪me
3.7
.
Soient
,
0
deux domaines de
R
n
,
陸 :
0
un diff辿omor-
phisme. Notons
率 = 陸
1
.
Posons
y
1
= 陸
1
(
x
1
, ..., x
n
)
x
1
= 率
1
(
y
1
, ..., y
n
)
y
2
= 陸
2
(
x
1
, ..., x
n
)
x
2
= 率
2
(
y
1
, ..., y
n
)
..
.
..
.
y
n
= 陸
n
(
x
1
, ..., x
n
)
x
n
= 率
n
(
y
1
, ..., y
n
)
Supposons
(1)
陸
1
, ...,
陸
n
C
k
()
(2)
率
1
, ...,
率
n
C
k
(
0
)
(3)
il existe
0
< c
C
deux constantes telles que
c
|
detJ
陸
(
x
)
|
C,
x
,
o湛 la matrice
J
陸
(
x
)
d辿signe la matrice jacobienne de la transformation.
D辿finissons les op辿rateurs de pullback
陸
et
率
de la mani竪re suivante :
1. PRLIMINAIRES ET DFINITIONS
45
(1)
陸
:
W
k,p
(
0
)
W
k,p
()
qui a une fonction
u
W
k,p
(
0
)
fait corres-
pondre la fonction
陸
u
W
k,p
()
d辿finie par
(陸
u
)(
x
) :=
u
(陸(
x
)) =
u
(
y
)
(2)
De mani竪re similaire
率
:
W
k,p
()
W
k,p
(
0
)
associe la fonction
v
W
k,p
()
la fonction
率
v
W
k,p
()
d辿finie par
(率
v
)(
y
) :=
v
(率(
y
)) =
v
(
x
)
Alors, les op辿rateurs
陸
et
率
sont continus. En dautres termes, on a
W
k,p
()
'
W
k,p
(
0
)
On trouvera une preuve de ce th辿or竪me dans louvrage de Adams [
1
].
Th辿or竪me
3.8
.
Soit
M
une vari辿t辿 compacte diff辿rentiable de dimension n,
A
1
=
{
(
U
1
i
,
i,
1
)
}
i
=1
,...,m
,
A
2
=
{
(
U
2
j
,
j,
2
)
}
j
=1
,...,r
deux atlas finis et
{
1
i
}
,
{
2
j
}
deux partitions de lunit辿 subordonn辿es. Alors les espaces
W
k,p
(
M,
A
1
)
et
W
k,p
(
M,
A
2
)
sont 辿quivalents.
D辿monstration.
Soit
f
W
k,p
(
M,
A
1
)
arbitraire. On a
k
f
k
W
k,p
(
M,
A
1
)
=
m
X
i
=1
(
f
1
i
)
1
i,
1
W
k,p
(
i,
1
(
U
1
i
)
)
Or
x
M
,
r
X
j
=1
(
2
j
f
)(
x
) =
f
(
x
)
(
1
i
f
)(
x
) =
r
X
j
=1
1
i
f
2
j
(
x
)
(
f
1
i
)
1
i,
1
W
k,p
(
i,
1
(
U
1
i
)
)
C
i
r
X
j
=1
1
i
f
2
j
1
i,
1
W
k,p
(
i,
1
(
U
1
i
U
2
j
)
)
Posant
C
= max
1
i
m
C
i
, on a
k
f
k
W
k,p
(
M,
A
1
)
C
m
X
i
=1
r
X
j
=1
1
i
f
2
j
1
i,
1
W
k,p
(
i,
1
(
U
1
i
U
2
j
)
)
Do湛, par l辿quivalence des syst竪mes de coordonn辿es
A
1
et
A
2
et des changements
de cartes
j,
2
1
i,
1
:
i,
1
(
U
1
i
U
2
j
)
j,
2
(
U
1
i
U
2
j
)
46
3. LES ESPACES DE SOBOLEV SUR LES VARITS
On a, par le th辿or竪me pr辿c辿dant :
k
f
k
W
k,p
(
M,
A
1
)
C
0
m
X
i
=1
r
X
j
=1
1
i
f
2
j
1
j,
2
W
k,p
(
j,
2
(
U
1
i
U
2
j
)
)
=
C
0
r
X
j
=1
m
X
i
=1
2
j
f
1
j,
2
1
i
1
j,
2
W
k,p
(
j,
2
(
U
1
i
U
2
j
)
)
C
0
r
X
j
=1
m
X
i
=1
K
i
2
j
f
1
j,
2
W
k,p
(
j,
2
(
U
1
i
U
2
j
)
)
C
0
r
X
j
=1
m
X
i
=1
K
i
2
j
f
1
j,
2
W
k,p
(
j,
2
(
U
2
j
)
)
C
00
r
X
j
=1
2
j
f
1
j,
2
W
k,p
(
j,
2
(
U
2
j
)
)
=
C
00
k
f
k
W
k,p
(
M,
A
2
)
Inversant les r担les des syst竪mes, on obtient bien que
W
k,p
((
M,
A
1
))
'
W
k,p
((
M,
A
2
))
2. Les plongements de Sobolev sur les vari辿t辿s
Les normes 辿tant 辿quivalentes, on peut alors g辿n辿raliser les th辿or竪mes de plon-
gements 辿tablis dans le chapitre pr辿c辿dant. La preuve du th辿or竪me suivant devient
alors 辿vidente par le simple fait que les plongements sont valables sur chacun des do-
maines de carte de latlas. Par sommation finie, les r辿sultas restent alors 辿galement
valables pour la vari辿t辿 elle-m棚me.
Th辿or竪me
3.9
.
(Rellich-Kondrachov appliqu辿 aux vari辿t辿s)
Soient
M
une vari辿t辿 compacte de dimension
n
,
j, k
deux entiers non n辿gatifs,
1
p <
un r辿el. Alors
(1)
Si
kp < n
W
j
+
k,p
(
M
)
,
W
j,q
(
M
)
,
q
h
1
,
n p
n
kp
i
(87)
De plus, si
q
h
1
,
n p
n
kp
, linjection est compl竪tement continue
(2)
Si
kp
=
n
(88)
W
j
+
k,p
(
M
)
W
j,q
(
M
)
,
q
[1
,
)
(3)
Si
kp > n
W
k,p
(
M
)
,
C
j
(
M
)
,
0
j
k
n
p
(89)
3. SOUS-VARITS ET PLONGEMENTS DE SOBOLEV
47
De plus, si
0
j < k
n
p
, linjection est compl竪tement continue.
De m棚me
W
j
+
k,p
(
M
)
W
j,q
(
M
)
,
q
[1
,
]
(90)
3. Sous-vari辿t辿s et plongements de Sobolev
D辿finition
3.10
.
Soit
M
une vari辿t辿 compacte sans bord de dimension
n
.
Posons
(1)
R
n
=
R
n
r
R
k
(2)
x
R
n
x
= (
x
0
, x
00
)
avec
x
0
R
n
r
,
x
00
R
r
(3)
R
n
r
0 =
{
(
x
0
,
0
, ...,
0)
R
n
|
x
0
R
n
r
}
Une sous-vari辿t辿
Y
de
M
de codimension
r
est un sous-ensemble
Y
M
muni de
la topologie induite de celle de
M
avec la propri辿t辿 suivante :
y
Y
,
(
U,
)
carte de
M
telle que
y
U
on a
(91)
(
U
Y
) =
(
U
)
(
R
n
r
0)
Proposition
3.11
.
Soient
M
une vari辿t辿 compacte sans bord de dimension
n
munie dun atlas
A
=
{
i
:
U
i
V
i
}
i
=1
,...,m
avec
V
i
domaine born辿 ( bord lisse),
Y
une sous-vari辿t辿 de
M
de codimension
r
.
Soit
i
j
:
U
i
j
V
i
j
j
=1
,...,t
une sous-famille de
A
, telle que
Y
t
[
j
=1
U
i
j
Alors, si lon identifie
R
n
r
0
R
n
r
,
n
i
j
|
Ui
j
Y
, U
i
j
Y
o
j
=1
,...,t
est un atlas sur
Y
Corollaire
3.12
.
(Op辿rateurs de traces sur les vari辿t辿s)
Soient
(1)
j, k, n, r
quatre entiers non n辿gatifs tels
0
r
n
1
(2)
1
p <
un r辿el
(3)
M
une vari辿t辿 compacte sans bord de dimension
n
(4)
Y une sous-vari辿t辿 de codimension
r
Les plongements du type
(92)
W
j
+
k,p
(
M
)
,
W
j,q
(
Y
)
sont v辿rifi辿s dans tous les cas suivant :
(1)
si
r < kp < n
,
1
q
(
n
r
)
p
n
kp
, avec compacit辿 si
q <
(
n
r
)
p
n
kp
.
(2)
si
kp
=
n
,
1
q <
, avec compacit辿 dans tous les cas.
48
3. LES ESPACES DE SOBOLEV SUR LES VARITS
(3)
si
kp > n
,
1
q
, avec compacit辿 dans tous les cas.
En particulier, pour tout r辿el
1
< p <
, et quels que soient
k
r
(93)
W
k,p
(
M
)
,
W
k
r,p
(
Y
)
Remarque
3.13
.
On peut 辿galement g辿n辿raliser aux sous-vari辿t辿s le cas par-
ticulier
p
= 2
cit辿 sur les ouverts de
R
n
comme suit :
Soient
M
une vari辿t辿 compacte sans bord de dimension
n
, Y une sous-vari辿t辿 de
codimension
r
,
s
r/
2
, alors la restriction canonique
:
C
(
M
)
C
(
Y
)
se
prolonge en une application lin辿aire, continue et bijective
:
W
s,
2
(
M
)
W
s
r/
2
,
2
(
Y
)
CHAPITRE 4
Les espaces de Sobolev sur les fibr辿s vectoriels
Nous allons finalement nous int辿resser bri竪vement aux espaces de Sobolev sur
les fibr辿s vectoriels. L encore, les r辿sultats que nous 辿nonceront sont imm辿diats par
extension de leur 辿quivalent d辿montr辿 dans les espaces euclidiens. Nous les donnons
de ce fait comme compl辿ment et ne seront pas d辿montrer pour all辿ger la r辿daction.
1. D辿finition et plongements de Sobolev
D辿finition
4.1
.
Soient
(1)
k
un entier non n辿gatif,
1
p
un r辿el
(2)
M
une vari辿t辿 compacte sans bord de dimension
n
munie dun atlas
{
i
:
U
i
V
i
}
i
=1
,...,m
avec
V
i
domaine born辿 ( bord lisse),
{
i
}
C
(
M
)
une partition
C
de lunit辿 subordonn辿e
(3)
(
E, , M
)
un fibr辿 vectoriel de classe
C
de rang
d
de fibre typique
F
=
R
d
et de groupe structural
G
GL
(
F
)
R
d
2
muni dun syst竪me de trivialisations
n
i
:
E
|
U
i
=
1
(
U
i
)
U
i
F
o
i
=1
,...,m
dont les transitions
j
1
i
: (
U
i
U
j
)
F
(
U
i
U
j
)
F
(
x, 慮
)
7
(
x,
ji
(
x
)
慮
)
sont de classe
C
de d辿riv辿es born辿es.
En particulier, pour tout
i, j
{
1
, ..., m
}
, pour lesquels lintersec-
tion
U
i
U
j
est non vide, lapplication
ji
:
U
i
U
j
G
est
C
(4)
(
E
)
lensemble des sections
C
Soit alors une section
(
E
)
, on dit que
appartient lespace de Sobolev
W
k,p
(
M, E
)
si la condition suivante est v辿rifi辿e :
(94)
Quel que soit
i
= 1
, ..., m
,
lapplication
i
=
proj
2
i
1
i
:
V
i
R
d
appartient
lespace de Sobolev
W
k,p
(
V
i
,
R
d
)
49
50
4. LES ESPACES DE SOBOLEV SUR LES FIBRS VECTORIELS
En dautres termes, pour
i
= 1
, ..., m
quelconque, on a
i
= (
1
i
, ...,
d
i
)
, alors
W
k,p
(
M, E
)
si et seulement si
(95)
j
i
W
k,p
(
V
i
)
,
(
i, j
)
{
1
, ..., m
} {
1
, ..., d
}
On muni alors lespace de Sobolev
W
k,p
(
M, E
)
de la norme d辿finie par
(96)
k
k
W
k,p
(
M,E
)
=
X
0
|
留
|
k
m
X
i
=1
d
X
j
=1
j
i
W
k,p
(
V
i
)
Tout comme dans le cas des vari辿t辿s, on peut v辿rifier que toutes les normes
relatives aux atlas et aux syst竪mes de trivialisations sont 辿quivalentes. De plus, les
plongements de Sobolev restent valables.
Th辿or竪me
4.2
.
(Rellich-Kondrachov appliqu辿 aux fibr辿s)
Soient
(1)
M
une vari辿t辿 compacte
C
de dimension
n
(2)
(
E, , M
)
un fibr辿 vectoriel de classe
C
de rang
d
, de fibre typique
F
=
R
d
et de groupe structural
G
GL
(
F
)
(3)
j, k
, deux entiers
k
1
et
j
0
(4)
1
p <
un r辿el
Alors
(1)
Si
kp < n
W
j
+
k,p
(
M, E
)
,
W
j,q
(
M, E
)
,
q
h
1
,
n p
n
kp
i
(97)
De plus, si
q
h
1
,
n p
n
kp
, linjection est compl竪tement continue
(2)
Si
kp
=
n
(98)
W
j
+
k,p
(
M, E
)
W
j,q
(
M, E
)
,
q
[1
,
)
(3)
Si
kp > n
W
k,p
(
M, E
)
,
C
j
(
M, E
)
,
0
j
k
n
p
(99)
De plus, si
0
j < k
n
p
, linjection est compl竪tement continue.
De m棚me
W
j
+
k,p
(
M, E
)
W
j,q
(
M, E
)
,
q
[1
,
]
(100)
Corollaire
4.3
.
(Op辿rateurs de traces sur les fibr辿s)
Soient
(1)
M
une vari辿t辿 compacte
C
de dimension
n
(2)
Y
une sous-vari辿t辿 de codimension
r
(3)
(
E, , M
)
un fibr辿 vectoriel de classe
C
de rang
d
, de fibre typique
F
=
R
d
et de groupe structural
G
GL
(
F
)
(4)
j, k
, deux entiers avec
k
1
et
j
0
(5)
1
p <
un r辿el
Alors, les plongements du type
(101)
W
j
+
k,p
(
M, E
)
,
W
j,q
(
Y, E
|
Y
)
sont v辿rifi辿s dans tous les cas suivant :
1. DFINITION ET PLONGEMENTS DE SOBOLEV
51
(1)
si
r < kp < n
,
1
q
(
n
r
)
p
n
kp
, avec compacit辿 si
q <
(
n
r
)
p
n
kp
.
(2)
si
kp
=
n
,
1
q <
, avec compacit辿 dans tous les cas.
(3)
si
kp > n
,
1
q
, avec compacit辿 dans tous les cas.
En particulier, pour tout r辿el
1
< p <
, et quels que soient
k
r
(102)
W
k,p
(
M, E
)
,
W
k
r,p
(
Y, E
|
Y
)
CHAPITRE 5
Annexe
On trouvera une preuve de ces diff辿rents r辿sultats dans louvrage de Brezis [
2
].
1. Rappels sur les espaces
L
p
()
1.1. In辿galit辿s principales.
Th辿or竪me
5.1
.
Soient
un ouvert de
R
n
,
1
p
q
deux r辿els et
p
0
lexposant conjugu辿 de
p
, i.e
1
p
+
1
p
0
= 1
.
(1)
In辿galit辿 de H旦lder
Si
f
L
p
()
,
g
L
p
0
()
, alors
f
揃
g
L
1
()
et
k
f
揃
g
k
L
1
()
k
f
k
L
p
()
k
g
k
L
p
0
()
(103)
(2)
In辿galit辿 dinterpolation
Si
f
L
p
()
L
q
()
, alors
f
L
r
()
, quel que soit
r
[
p, q
]
et
k
f
k
L
r
()
k
f
k
留
L
p
()
k
f
k
1
留
L
q
()
avec
1
r
=
留
p
+
1
留
q
(104)
pour un certain
0
留
1
(3)
In辿galit辿 dinclusion
Si de plus
|
|
<
et
f
L
q
()
, alors
f
L
p
()
et
k
f
k
L
p
()
|
|
1
/p
1
/q
k
f
k
L
q
()
(105)
En particulier
L
q
()
L
p
()
,
1
p
q <
1.2. Convolution et r辿gularisation.
D辿finition
5.2
.
Soit
C
0
(
R
n
)
une fonction non n辿gatives telle que
(106)
Z
R
n
(
x
)
dx
= 1
,
supp
B
(0
,
1)
Pour
竜 >
0
arbitrairement choisi,la fonction
竜
(
x
) :=
竜
n
(
x/竜
)
appartient
C
0
(
R
n
)
et
supp
竜
B
(0
, 竜
)
. La fonction
竜
est appel辿e fonction r辿gularisante
53
54
5. ANNEXE
et la convolution
(107)
u
竜
(
x
) := (
竜
u
)(
x
) =
Z
R
n
竜
(
x
y
)
u
(
y
)
dy
est appel辿, pour autant que le membre de droite de l辿galit辿 (107) ait un sens, la
r辿gularisation de u.
Corollaire
5.3
.
Soient
p
1
f
L
1
(
R
n
)
et
g
L
p
(
R
n
)
. Les assertions
suivantes sont v辿rifi辿es :
(1)
pour presque tout
x
R
n
, la fonction
y
7
f
(
x
y
)
g
(
y
)
est int辿grable sur
R
n
.
(2)
on pose
(108)
(
f
g
)(
x
) =
Z
R
n
f
(
x
y
)
g
(
y
)
dy
Alors
f
g
L
p
(
R
n
)
et
k
f
g
k
L
p
(
R
n
)
k
f
k
L
1
(
R
n
)
k
g
k
L
p
(
R
n
)
.
En outre, on a
(
f
g
)(
x
) = (
g
f
)(
x
)
Th辿or竪me
5.4
.
Soient
f
C
k
0
(
R
n
)
, g
L
1
loc
(
R
n
)
et
留
un multi-indice tel que
|
留
|
k
. Alors
f
g
C
k
(
R
n
)
et
D
留
(
f
g
) = (
D
留
f
)
g
En particulier si
f
C
0
(
R
n
)
et
g
L
1
loc
(
R
n
)
, alors
f
g
C
(
R
n
)
. Ici
D
留
repr辿sente la
留
-i竪me d辿riv辿e au sens usuel.
Corollaire
5.5
.
Si
u
L
1
loc
(
R
n
)
,
竜 >
0
, alors
u
竜
C
(
R
n
)
et
D
留
(
竜
u
) = (
D
留
竜
)
u
Th辿or竪me
5.6
.
Soit
u
C
(
R
n
)
, alors
竜
u
u
uniform辿ment sur tout
compact de
R
n
Corollaire
5.7
.
Soient
un domaine ouvert de
R
n
et
u
une fonction d辿finie
sur
R
n
qui sannule identiquement en dehors de
. Les assertions suivantes sont
v辿rifi辿es :
(1)
Si
u
L
1
loc
()
alors
u
竜
C
(
R
n
)
(2)
Si de plus
supp
u
, alors
u
竜
C
0
()
pour autant que
竜 < dist
(supp
u,
)
(3)
Si
u
L
p
()
avec
1
p <
, alors
u
竜
L
p
()
. De plus
k
u
竜
k
L
p
()
k
u
k
L
p
()
et
lim
竜
0
k
u
竜
u
k
L
p
()
= 0
.
(4)
Si
u
C
()
et
0
, alors
lim
竜
0
u
竜
(
x
) =
u
(
x
)
uniform辿ment sur
0
(5)
Si
u
C
()
, alors
lim
竜
0
u
竜
(
x
) =
u
(
x
)
uniform辿ment sur
1. RAPPELS SUR LES ESPACES
L
p
()
55
(6)
C
0
()
est dense dans
L
p
()
si
1
p <
Bibliographie
[1]
Adams, Robert A
.
Sobolev spaces
, Acadamic Press 1975
[2]
Brezis, Ha誰m
.
Analyse fonctionnelle : Th辿orie et application
. Masson, 1996
[3]
Ziemer, Williams P
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Weackly differentiable functions
. Springer-Verlag, 1989
[4]
Jost, J端rgen
.
Partial differential equations
. Springer, 2002
[5]
Aubin, Thierry
.
Nonlinear analysis on manifolds. Monge-Amp竪re equations
. Springer-Verlag,
1982
57
Index
Ensembles compacts et pr辿compacts, 25
Espaces de H旦lder, 11
Espaces de Sobolev
W
k,p
()
, 7
Espaces de Sobolev
W
k,p
(
M
)
, 44
Espaces de Sobolev
W
k,p
(
M, E
)
, 49
Espaces de Sobolev
H
k,p
()
, 8
Espaces de Sobolev
W
k,p
0
()
, 11
Op辿rateurs compacts, 25
Op辿rateurs compl竪tement continus, 25
59