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314

m/s nツー 3, vol. 14, mars 98

Histoire 

de la 

M

テゥdecine 

et des 

S

ciences

(1980) ; enfin, le dernier correspond テ
l窶冑istoire moderne du BCG.

De 1900 テ 1933 : l窶卩砥vre de Calmette

En 1894, Albert Calmette fut nommテゥ
Directeur du nouvel Institut Pasteur
de Lille, oテケ il se prテゥoccupa de la si-
tuation catastrophique de la popula-
tion trティs touchテゥe par la tuberculose,
crテゥant en 1901 les premiティres struc-
tures de prise en charge des patients
sous la forme de dispensaires テゥduca-
tifs. En 1897, il fut rejoint par Camille
Guテゥrin, vテゥtテゥrinaire qui avait travaillテゥ
sur la tuberculose en Allemagne. A
partir de 1902, ensemble ils  テゥtudiティ-
rent l窶冓nfection tuberculeuse des bo-
vins produite par voie orale et se prテゥ-
occupティrent plus particuliティrement des
modalitテゥs de pテゥnテゥtration des bacilles
bovins virulents au niveau de la mu-
queuse digestive. Par ailleurs, テ partir
de 1904, en collaboration avec
H. Vallテゥe et Rossignol, ils テゥtudiティrent
la protection acquise induite par le
Bovo-vaccin (bacille humain lテゥgティre-
ment attテゥnuテゥ) suivant la technique
de Berhing, aprティs administration par
voie veineuse テ des veaux de six mois.
Les conclusions de ces テゥtudes confir-
mティrent qu窶凖 cテエtテゥ d窶冰ne certaine pro-
tection, de faible durテゥe, cette mテゥtho-
de prテゥsentait un risque majeur :
l窶册xcrテゥtion par le lait et les selles de
bacilles tuberculeux humains. Malgrテゥ
la connaissance de tous les テゥchecs
des diffテゥrentes tentatives pour attテゥ-
nuer les bacilles humains virulents,

de nouvelles et nombreuses tenta-
tives furent entreprises sans plus de
succティs. Mais en 1908, une observa-
tion fortuite allait les mettre sur le
chemin de la dテゥcouverte. Ce fut l窶冩b-
tention d窶冰ne  テゥmulsion bacillaire fi-
nement dispersテゥe grテ「ce  テ  l窶兮jout
d窶冰ne goutte stテゥrile de bile de bナ砥f
dans le milieu de culture qui fut le
point de dテゥpart de cultures d窶冩テケ de-
vait dテゥriver le BCG. Aprティs de trティs
nombreuses tentatives pour obtenir
un milieu de culture appropriテゥ, le
choix dテゥfinitif se fit sur des morceaux
de pommes de terre cuits dans la bile
de bナ砥f pure, contenant 5 % de gly-
cテゥrine et maintenus テ 38 ツーC dans un
excティs de bile. Comme le signalait Ca-
mille Guテゥrin [2], aprティs quelques hテゥ-
sitations les bacilles bovins se mirent
テ prolifテゥrer et les cultures purent ain-
si テェtre transplantテゥes de 3 semaines en
3 semaines sur du milieu neuf. Mais
au bout de quelques mois, les colo-
nies types de bacilles bovins, de
sティches et granuleuses (rough) devin-
rent visqueuses, lisses, humides et
blanches (smooth) de faテァon perma-
nente. La virulence de chacune des
subcultures  テゥtait  テゥvaluテゥe sur des
veaux de six テ douze mois. Aprティs une
lテゥgティre augmentation initiale, les ba-
cilles issus des subcultures smooth per-
dirent graduellement leur virulence
et aprティs le 30

e

passage, ces bacilles

devinrent totalement avirulents, com-
me le montrティrent de nombreux es-
sais faits sur les vaches, les rongeurs
de laboratoire et les singes. Ces ca-

Vaccination antituberculeuse

par le BCG :

historique d窶冰ne dテゥcouverte

et de ses controverses

S

elon les rテゥsultats colligテゥs par
l窶儖MS relatifs テ la couverture
vaccinale du programme テゥlargi

des vaccinations (PEV), la vaccina-
tion antituberculeuse par le BCG re-
prテゥsente la plus frテゥquemment effec-
tuテゥe. Cela, malgrテゥ  l窶册xistence, tout
au long de son histoire, de dテゥbats et
de controverses passionnテゥs sur son
innocuitテゥ et son efficacitテゥ. L窶冓mpor-
tance de la rテゥsurgence de la tuber-
culose-maladie ces derniティres an-
nテゥes, aussi bien dans les pays
industrialisテゥs que dans les pays sous-
dテゥveloppテゥs, a suscitテゥ la rテゥテゥvaluation
de l窶册fficacitテゥ vaccinale et la renais-
sance de recherches sur la tubercu-
lose et sur sa prテゥvention vaccinale.
Le faible niveau des connaissances
sur la physiopathologie molテゥculaire
de la maladie, sur les mテゥcanismes
immunitaires associテゥs  テ la protec-
tion et donc sur les marqueurs utili-
sables comme tテゥmoins de l窶兮cquisi-
tion d窶冰ne rテゥponse immune a laissテゥ
le champ libre aux interprテゥtations
plus ou moins erronテゥes des variabi-
litテゥs d窶册fficacitテゥ vaccinale テゥvaluテゥes
dans les essais cliniques.

Historique du BCG

Celui-ci se divise en trois parties, arbi-
trairement sテゥparテゥes :

la premiティre

concerne les テゥvテゥnements contempo-
rains d窶僊lbert Calmette, la seconde a
trait aux dテゥveloppements survenus
entre sa mort (1933) et les rテゥsultats
publiテゥs de l窶册ssai de Chingleput

HISTOIRE

mテゥdecine/sciences 1998 ; 14 : 314-9

DE LA Mテ吋ECINE ET DES SCIENCES

background image

315

m/s nツー 3, vol. 14, mars 98

ractテゥristiques phテゥnotypiques furent
conservテゥes jusqu窶兮u 230

e

passage

aprティs treize ans de subcultures suc-
cessives, et caractテゥrisティrent la souche
dテゥfinitive appelテゥe alors bacille biliテゥ
de Calmette-Guテゥrin. Mais avant d窶册n
arriver lテ, que de controverses et quel
acharnement dans le travail pour dテゥ-
montrer la stabilitテゥ de cette souche,
son absence de rテゥversion vers la viru-
lence, donc son attテゥnuation perma-
nente et surtout sa capacitテゥ protectri-
ce. Des passages rテゥpテゥtテゥs de cobaye テ
cobaye, avec de fortes ou de faibles
doses, par voie intraveineuse, sous-cu-
tanテゥe, intrapテゥritonテゥale ne furent ja-
mais associテゥs  テ  l窶冓solement d窶冰ne
souche ayant regagnテゥ sa virulence
initiale. L窶冓njection intraveineuse de

Une  テゥtable expテゥrimentale  (figure 1),
oテケ furent implantテゥes des vaches
contaminantes, contenait des jeunes
gテゥnisses vaccinテゥes, intercalテゥes avec
des gテゥnisses tテゥmoins. Au bout de
18 mois, alors que la majoritテゥ des gテゥ-
nisses tテゥmoins テゥtaient atteintes de lテゥ-
sions tuberculeuses, aucune gテゥnisse
vaccinテゥe par le BCG ne montraient
de lテゥsions tuberculeuses. Par ailleurs,
les diffテゥrentes expテゥriences montrティ-
rent que l窶冓noculation des bacilles at-
tテゥnuテゥs pouvait テェtre rテゥalisテゥe chez les
jeunes veaux par voie orale, veineuse
ou sous-cutanテゥe. Cette derniティre voie
semblait la plus efficace. Les diffテゥ-
rentes dテゥmonstrations de l窶兮cquisi-
tion d窶冰ne protection aprティs vaccina-
tion chez les bovins furent
accompagnテゥes d窶册ssais de protection
chez les cobayes et chez les lapins
avec le mテェme succティs. Il fut proposテゥ
aux  テゥleveurs, dティs 1921, de protテゥger
leurs troupeaux infectテゥs par la vacci-
nation de tout veau nouveau-nテゥ, les
expテゥriences en grandeur nature dans
des fermes expテゥrimentales ayant
montrテゥ le bテゥnテゥfice de cette vaccina-
tion [2].
Par ailleurs, plusieurs essais prテゥlimi-
naires avaient fourni la preuve de
l窶冓nnocuitテゥ du BCG (1 テ 5 mg) par
voie sous-cutanテゥe ou intrapテゥritonテゥale
chez les macaques. Mais, avant
d窶凖ゥtendre les essais de vaccination
prテゥventive qui avaient テゥtテゥ  rテゥalisテゥs
chez quelques nourrissons, il parut
indispensable d窶凖ゥvaluer la protection
induite par le BCG de diffテゥrentes es-
pティces de singes maintenus dans des
conditions expテゥrimentales contrテエlテゥes
et sans faille. C窶册st ce qui fut rテゥalisテゥ
en collaboration avec le docteur Wi-
bert de l窶冓nstitut Pasteur de l窶册x-Gui-
nテゥe franテァaise [2]. Comme pour l窶册x-
pテゥrience des gテゥnisses en stabulation
contaminante, les jeunes singes
(chimpanzテゥs, pithテゥciens) vaccinテゥs
par voie orale (3 fois 50 mg) ou par
voie sous cutanテゥe (1 fois 50 mg) co-
habitaient dans la mテェme cage, d窶冰ne
part, avec un singe de mテェme espティce
infectテゥ par voie orale et, d窶兮utre part,
avec un ou deux singes tテゥmoins. Les
diffテゥrents singes infectテゥs et les tテゥ-
moins dans leur grande majoritテゥ  dテゥ-
cテゥdティrent de tuberculose.
Aucun singe vaccinテゥ ne mourut de
tuberculose. Il テゥtait ainsi clairement

3 mg de bacilles bovins virulents
(1,2

x

10

8

bacilles vivants) entraテョnait

rテゥguliティrement chez les veaux de six
mois une granulie pulmonaire aiguテォ
mortelle en 4 テ 6 semaines. Les ba-
cilles cultivテゥs sur bile, aprティs le
30

e

passage, inoculテゥs par la mテェme

voie et テ des doses de 1 テ 5 mg n窶册n-
traテョnaient aucune affection clinique
ni histologique prouvテゥe lors des au-
topsies. Il en テゥtait de mテェme avec des
doses trティs  テゥlevテゥes (200 mg). Par
ailleurs, les veaux ainsi traitテゥs deve-
naient rテゥsistants aux inoculations in-
fectantes avec les bacilles virulents.
Dティs 1912 furent entreprises des expテゥ-
riences qui montraient, par ailleurs,
la rテゥsistance des gテゥnisses vaccinテゥes
mises en stabulation contaminante.

HISTOIRE

Figure 1. Dessin reprテゥsentant une テゥtable pour l窶冓nfection tuberculeuse expテゥ-
rimentale par cohabitation. 
En rouge, les vaches contaminantes et les veaux
non protテゥgテゥs par la vaccination, intercalテゥs avec les veaux vaccinテゥs (en
blanc). (D窶兮prティs [2].)

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316

m/s nツー 3, vol. 14, mars 98

dテゥmontrテゥ que l窶冓noculation ou l窶冓n-
gestion de BCG, mテェme de doses
massives (100 mg de bacilles vivants
attテゥnuテゥs),  テゥtait inoffensive pour les
chimpanzテゥs et les pithテゥciens (ba-
bouins, callitriches, patas, cerco-
cティbes). L窶冓njection sous-cutanテゥe
d窶冰ne forte dose s窶兮ccompagnait
d窶冰n abcティs froid qui guテゥrissait sans
complication. En outre, ces singes
pouvaient  テェtre aisテゥment prテゥmunis
par une seule injection sous-cutanテゥe
de BCG, ou par cinq ingestions,
contre l窶冓nfection tuberculeuse テ la-
quelle ils テゥtaient exposテゥs lors de la
cohabitation continue et テゥtroite avec
des singes artificiellement infectテゥs et
contagieux.
Parallティlement, les connaissances テゥpi-
dテゥmiologiques touchant la mortalitテゥ
infantile liテゥe  テ la tuberculose permi-
rent de mesurer ses mテゥfaits, tout par-
ticuliティrement chez les nourrissons vi-
vant dans des foyers oテケ  l窶冰n des
parents  テゥtait atteint : sur 100 dテゥcティs
avant 1 an, 25 テ 50 テゥtaient liテゥs テ l窶冓n-
fection tuberculeuse. En 1921, de-
vant les rテゥsultats expテゥrimentaux ob-
tenus, le docteur Weill-Hallテゥ
demandait  テ A. Calmette la possibili-
tテゥ de faire un essai clinique de prテゥ-
munition par le BCG chez des nour-
rissons fatalement exposテゥs.
En juillet de la mテェme annテゥe, chez un
premier nourrisson, nテゥ d窶冰ne mティre tu-
berculeuse morte テ la naissance de
l窶册nfant, et qui devait テェtre  テゥlevテゥ par
une grand-mティre elle-mテェme tubercu-
leuse, le BCG fut administrテゥ aux 3

e

, 5

e

et 7

e

jours aprティs la naissance. Bien que

vivant dans un foyer tuberculeux, cet
enfant se dテゥveloppa normalement,
sans prテゥsenter de lテゥsion tuberculeuse.
Aprティs une pテゥriode d窶冩bservation de
six mois montrant la tolテゥrance et l窶册f-
fet bテゥnテゥfique de la vaccination, celle-ci
fut テゥtendue テ d窶兮utres nouveau-nテゥs de
l窶冑テエpital de la Charitテゥ テ Paris, exposテゥs
aux mテェmes conditions. Une premiティre
sテゥrie de vaccinations, de juillet 1921 テ
juin 1922, porta sur 120 nourrissons,
dont 80 furent revus quatre ans plus
tard : ils テゥtaient en bonne santテゥ, vingt-
quatre d窶册ntre eux vivaient en milieu
contaminテゥ. Cette premiティre expテゥrience
montrait  テ la fois l窶冓nnocuitテゥ du BCG
et sa possible efficacitテゥ. De juillet 1922
テ la fin juin 1924, le docteur Weill-Hal-
lテゥ et le professeur Turpin vaccinティrent

C窶册st alors qu窶凖ゥclata en 1929 ce qui
fut appelテゥ le dテゥsastre de Lテシbeck. Une
commission d窶册nquテェte, en 1932 [6],
テゥtablira que sur les 240 enfants qui
avaient  テゥtテゥ vaccinテゥs par voie orale
par le mテェme lot de BCG, 72 (30 %)
テゥtaient morts de tuberculose, 127
(53 %) avaient fait une tuberculose
clinique avec guテゥrison et 41 (17 %)
n窶兮vaient prテゥsentテゥ aucun signe cli-
nique mais une conversion tuberculi-
nique. De mテェme, cette commission
d窶册nquテェte  テゥtablira que la souche de
BCG utilisテゥe avait テゥtテゥ contaminテゥe
par une souche virulente de M. tuber-
culosis

(souche Kiel ; facilement iden-

tifiable en culture par son caractティre
pigmentaire) et qui avait テゥtテゥ manipu-
lテゥe dans le laboratoire produisant le
vaccin.
Malgrテゥ les rテゥsultats de cette commis-
sion d窶册nquテェte, excluant toute res-
ponsabilitテゥ du BCG dans ces テゥvテゥne-
ments, et les conclusions des rテゥunions
d窶册xperts internationaux (bactテゥriolo-
gistes, cliniciens, vテゥtテゥrinaires), en
1928 テ Paris et en 1930 テ Oslo, il fallut
attendre juin 1948 pour que soit re-
connue de faテァon dテゥfinitive l窶冓nnocui-
tテゥ du BCG[7], et que puissent alors
dテゥbuter les vastes campagnes de vac-
cination antituberculeuse, ce que ne
vit pas Albert Calmette qui mourut le
29 octobre 1933.

De 1933 テ 1980 :
l窶冑テゥritage d窶僊lbert Calmette

Un premier aspect テ signaler concer-
ne l窶兮mテゥlioration technologique de
la rテゥalisation des vaccinations. Alors
qu窶冓nitialement la voie d窶兮dministra-
tion recommandテゥe par Calmette, en
particulier pour les nouveau-nテゥs,
テゥtait la voie orale, les enfants plus
テ「gテゥs recevant une injection sous-cuta-
nテゥe, Wallgren recommandait, dティs
1928, la voie intradermique qui per-
mettait de diminuer en trティs grande
majoritテゥ les incidents locaux ou loco-
rテゥgionaux de la voie sous-cutanテゥe [8].
C窶册st cette technique qui est recom-
mandテゥe actuellement par l窶儖MS.
Mise au point par Rosenthal [9] une
variante vit le jour en 1937 qui consis-
tait テ administrer le vaccin grテ「ce テ un
multipuncteur, en particulier chez
les nouveau-nテゥs et le nourrisson. Un
deuxiティme apport technologique trティs

une autre sテゥrie d窶册nfants. Sur les
317 enfants vaccinテゥs, 236 provenaient
de milieux apparemment non conta-
minテゥs et 77 de parents tuberculeux.
Sur les 14 dテゥcティs relevテゥs, 1 seul concer-
nait une atteinte tuberculeuse chez
une enfant vivant en milieu contami-
nテゥ. Ces rテゥsultats テゥtaient communiquテゥs
le 24 juin 1924 テ l窶僊cadテゥmie de Mテゥde-
cine de Paris. Aussitテエt, affluティrent les
demandes de vaccin, tant de France
que de l窶凖ゥtranger. Le 1

er

juillet 1924,

テゥtait alors crテゥテゥ  テ  l窶冓nstitut Pasteur le
premier centre de fabrication et de
distribution gratuite de BCG [2].
En fテゥvrier 1927, apparut le rapport de
M. Moine (statisticien du Comitテゥ na-
tional de Dテゥfense contre la Tubercu-
lose) auquel avait テゥtテゥ confiテゥe l窶兮nalyse
des diffテゥrentes fiches individuelles des
enfants vaccinテゥs par le BCG.
Sur 21 200 enfants vaccinテゥs, 970 en-
fants de 0 テ  1 an  テゥtaient enregistrテゥs
comme ayant vテゥcu dans un foyer tu-
berculeux. Parmi ceux qui avaient
テゥtテゥ vaccinテゥs 1 テ 2 ans auparavant, la
mortalitテゥ globale テゥtait de 8,9 % et la
mortalitテゥ tuberculeuse de 0,8 % ; au-
cune mortalitテゥ par tuberculose
n窶凖ゥtait enregistrテゥe chez les enfants
vaccinテゥs depuis plus de 2 ans. Pre-
nant en compte les dテゥcティs par causes
non spテゥcifiテゥes comme pouvant テェtre
attribuテゥs par dテゥfaut テ la tuberculose,
M. Moine chiffrait alors la mortalitテゥ
tuberculeuse pour l窶册nsemble des
970 enfants vaccinテゥs et vivant dans
un milieu infectテゥ, テ 3,9 %, chiffre trティs
largement infテゥrieur au taux moyen
de mortalitテゥ des enfants de la mテェme
catテゥgorie non vaccinテゥs, qui テゥtait de
24 % pour l窶册nsemble du territoire
franテァais et de 33 % テ Paris. En 1929,
fut connu le rapport fait par Heim-
beck [3] en Norvティge qui concluait テ
l窶册fficacitテゥ du BCG comme vaccin an-
tituberculeux dans un groupe de
355 infirmiティres. Malgrテゥ  l窶兮ccumula-
tion des rテゥsultats favorables, obtenus
en France et テ  l窶凖ゥtranger, un scepti-
cisme concernant l窶冓nnocuitテゥ et l窶册ffi-
cacitテゥ du BCG persistait, relancテゥ  pテゥ-
riodiquement, soit par des critiques
mテゥthodologiques (absence d窶册ssais
contrテエlテゥs statistiquement valables
窶 Greenwood en 1928 [4] 窶, soit par
la proclamation d窶冓solement de
souches virulentes テ partir des cul-
tures de BCG (Petroff en 1929 [5]).

background image

317

m/s nツー 3, vol. 14, mars 98

important a テゥtテゥ la conservation des
souches de BCG sous forme lyophili-
sテゥe [10]. Ainsi afin de prテゥvenir tou-
te modification ultテゥrieure liテゥe aux
subcultures nテゥcessaires テ la prテゥpara-
tion du vaccin, le passage tradition-
nel des souches sur pommes de ter-
re biliテゥ a テゥtテゥ abandonnテゥ au profit
de lots de semence lyophilisテゥs, ser-
vant alors de lots primaires et de
source aux lots secondaires, pour la
production des vaccins. La mテゥthode
de prテゥparation du vaccin a テゥtテゥ stan-
dardisテゥe, et la trティs grande majoritテゥ
des laboratoires producteurs utili-
sent la mテェme technologie de pro-
duction et de contrテエle de qualitテゥ,
suivant les recommandations de
l窶儖MS [11]. Mais avant cette stabili-
sation les souches filles de BCG ont
dテゥrivテゥ dans le temps, aboutissant テ
des phテゥnotypes et gテゥnotypes diffテゥ-
rents suivant la technique utilisテゥe et
la sテゥlection des souches vaccinales.
Un deuxiティme aspect テ signaler est le
dテゥveloppement mondial de la vacci-
nation. A partir de 1948, sous l窶凖ゥgide
de l窶儷NICEF et de l窶儖MS, ont com-
mencテゥ les grandes campagnes de mas-
se de vaccination par le BCG. On note
qu窶册ntre 1951 et 1961, sur 800 mil-
lions de personnes concernテゥes, 45 mil-
lions avaient テゥtテゥ testテゥes avec la tuber-
culine, dans 41 pays, et 180 millions
avaient reテァu le BCG. Depuis cette pテゥ-
riode, la vaccination par le BCG a テゥtテゥ
largement utilisテゥe dans beaucoup de
pays pour leur programme de lutte
antituberculeuse, car elle reprテゥsentait
la seule mesure applicable テ grande
テゥchelle. En 1980, cette vaccination
テゥtait rテゥalisテゥe dans environ 3/4 de la
totalitテゥ des pays et territoires des cinq
continents, parmi lesquels la quasi-to-
talitテゥ des pays du tiers-monde [12].
Elle  テゥtait obligatoire dans 68 pays et
officiellement recommandテゥe dans
118 pays et territoires. L窶凖ゥchantillon
de la population le plus largement
vaccinテゥ est constituテゥ par les nouveau-
nテゥs et les enfants, en particulier ceux
d窶凖「ge scolaire.
Le troisiティme aspect concerne l窶凖ゥva-
luation de l窶册fficacitテゥ vaccinale du
BCG,  テ la fois sur le plan individuel
(niveau de protection contre la ma-
ladie tuberculeuse) et sur le plan
collectif (diminution de l窶冓ncidence
dans la population). De nombreux

rents essais contrテエlテゥs, et malgrテゥ les
rテゥsultats dテゥsastreux de celui relatif au
dernier effectuテゥ en Inde (Chingle-
put), l窶儖MS recommandait en 1980
la poursuite de la vaccination intテゥ-
grテゥe dans la lutte antituberculeuse,
en particulier pour les nourrissons et
les enfants. Nテゥanmoins, il admettait
la nテゥcessitテゥ d窶冰ne politique vaccinale
adaptテゥe aux diffテゥrentes situations
gテゥographiques rencontrテゥes dans les
diffテゥrents pays.
Enfin le quatriティme aspect concerne
l窶凖ゥlargissement des indications du
BCG. Son rテエle comme vaccin poten-
tiel contre la lティpre  窶 dont les pre-
miers essais chez l窶冑omme sont
contemporains de celui rテゥalisテゥ pour
la lutte contre la tuberculose [16] 窶 a
テゥtテゥ remis en question du fait des rテゥ-
sultats obtenus aprティs diffテゥrents essais
contrテエlテゥs, car la mテェme variabilitテゥ des
rテゥsultats a テゥtテゥ observテゥe. Un deuxiティ-
me type d窶冓ndication a テゥtテゥ envisagテゥ,
concernant le pouvoir immunostimu-
lant du BCG en tant que traitement
adjuvant de certains processus tumo-
raux. Aprティs un certain nombre d窶册s-
poirs lテゥgitimes quant テ son efficacitテゥ,
celle-ci n窶兮 pu テェtre prouvテゥe que pour
le traitement des cancers de la vessie
qui reprテゥsentent, dans ce cadre, l窶冓n-
dication majeure du BCG depuis
1976 [15].

essais d窶凖ゥvaluation du BCG ont テゥtテゥ
rテゥalisテゥs dティs son application テ  l窶冑om-
me.
En ce qui concerne les essais statisti-
quement contrテエlテゥs du BCG, au
nombre de neuf et appliquテゥs  テ des
groupes d窶冓ndividus en gテゥnテゥral com-
portant des adultes jeunes et des
adultes, l窶册nsemble des rテゥsultats
montre que l窶册fficacitテゥ observテゥe varie
de 0 % テ 80 % [13]. Nテゥanmoins, il res-
sort des diffテゥrents essais que le BCG
est efficace dans la protection contre
les formes dissテゥminテゥes de tuberculo-
se, comme la mテゥningite tuberculeuse
et la miliaire du petit enfant.
Les rテゥsultats concernant la protection
contre la tuberculose pulmonaire de
l窶兮dolescent et de l窶兮dulte jeune sont
plus discordants et n窶册ntraテョneraient
une protection que chez 50 % des
vaccinテゥs. D窶兮utres  テゥtudes ont montrテゥ
que par ailleurs la vaccination des en-
fants par le BCG n窶册ntraテョnait au sein
d窶冰ne communautテゥ aucune modifica-
tion dans la transmission des bacilles,
donc pas de diminution de l窶冓nciden-
ce de la tuberculose maladie, au
contraire de la chimiothテゥrapie antitu-
berculeuse prescrite テ tout malade at-
teint de tuberculose pulmonaire acti-
ve contagieuse.
A la suite de l窶兮nalyse exhaustive des
rテゥsultats obtenus au cours des diffテゥ-

HISTOIRE

1977

1991

Pourcentage
de
couverture

100

0

80

60

40

20

1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990

Tテゥtanos

Rougeole

DTC3

Polio 3

BCG

Figure 2. Couverture vaccinale des enfants de moins de douze mois (1977-
1991). 
Donnテゥes extraites du systティme d窶冓nformation du programme テゥlargi de
vaccination, publiテゥes dans le 
Relevテゥ テ英idテゥmiologique Hebdomadaire de
l窶儖MS du 8 janvier 1993. DTC : diphtテゥrie, tテゥtanos, coqueluche.

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De 1980 テ nos jours

Suivant les rテゥsultats publiテゥs rテゥcem-
ment par l窶儖MS, le BCG reprテゥsente
le vaccin le plus utilisテゥ dans le mon-
de [16]. En 1993 dans 172 pays oテケ la
vaccination est employテゥe, 85 % des
nourrissons ont reテァu le BCG (figu-
re 2). 
La couverture moyenne va de
62 % en Afrique テ 92 % en Asie du
Sud-Est et dans le Pacifique occiden-
tal. La vaccination par le BCG est sys-
tテゥmatique dans les pays en voie de
dテゥveloppement, alors qu窶册lle a cessテゥ,
ou est devenue moins frテゥquente dans
de nombreux pays industrialisテゥs
d窶僞urope occidentale ou d窶僊mテゥrique
du Nord. Les politiques varient selon
le pays et les rテゥgions, de mテェme que
les prテゥparations vaccinales. Lorsque
le BCG est utilisテゥ, le vaccin est admi-
nistrテゥ le plus souvent テ la naissance
ou avant l窶凖「ge de 1 an. Cette capacitテゥ
d窶凖ェtre inoculテゥ trティs tテエt permet d窶冩bte-
nir la couverture la plus large pos-
sible. Dans certains pays, une revacci-
nation intervient テ  l窶册ntrテゥe  テ  l窶凖ゥcole,
avec ou sans vテゥrification de la rテゥpon-
se cutanテゥe テ la tuberculine.
A partir des annテゥes 1984-1985 ont
commencテゥ テ テェtre publiテゥs des articles
faisant  テゥtat d窶冰ne augmentation de
frテゥquence des tuberculoses chez les
patients co-infectテゥs par le virus de
l窶冓mmunodテゥficience humaine (VIH),

nismes de dテゥfenses vis-テ-vis des myco-
bactテゥries pathogティnes. Ces mテゥdiateurs
sont テゥlaborテゥs テ la suite d窶冰ne sテゥrie de
cascades de signalisation, d窶兮ctivation
et de diffテゥrenciation, impliquant les
cellules macrophagiques, les cellules
dendritiques, les cellules lympho-
cytaires (natural killer : NK ; lympho-
cytes T  窶 inflammatoires et cyto-
toxiques ayant des rテゥcepteurs T de
type 

ホアホイ

ou 

ホエホウ

). Une publication rテゥ-

cente [20] a mis en テゥvidence le rテエle
majeur jouテゥ par l窶僮FN

ホウ

dans la sus-

ceptibilitテゥ des enfants qui prテゥsentent
des BCGites dissテゥminテゥes mortelles,
malgrテゥ  l窶册mploi d窶冰ne chimiothテゥra-
pie efficace. Un des dテゥficits possibles
a  テゥtテゥ caractテゥrisテゥ sous la forme d窶冰n
dテゥficit transmis, autosomique et rテゥ-
cessif, qui entraテョne l窶兮bsence d窶册x-
pression de la sous-unitテゥ R1 du rテゥcep-
teur de l窶僮FN

ホウ

. Ce phテゥnotype peut

テェtre associテゥ テ un dテゥfaut gテゥnテゥtique liテゥ
テ plusieurs types de mutations dans
un des allティles du gティne de l窶僮FN

ホウ

R1,

ce qui entraテョne une invalidation gテゥ-
nique totale (ou knock-out) chez les
enfants homozygotes.
Parmi les nouvelles voies vaccinales
antituberculeuses qui s窶冩uvrent ac-
tuellement, plusieurs pistes sont envi-
sagテゥes. La premiティre est relative テ la
sテゥlection d窶兮ntigティnes impliquテゥs dans
la protection. Plusieurs antigティnes-
candidats solubles ont dテゥmontrテゥ une
certaine efficacitテゥ dans les modティles
expテゥrimentaux (souris, cobaye).
L窶冩bligation de les associer テ un ad-
juvant peut テェtre une limitation chez
l窶冑omme. La deuxiティme piste concer-
ne l窶兮ttテゥnuation de la virulence de
M. tuberculosis ayant conservテゥ une im-
munogテゥnicitテゥ protectrice, mais au-
cun rテゥsultat probant de protection
n窶兮 テゥtテゥ obtenu テ l窶冑eure actuelle. La
troisiティme direction s窶冩riente vers la
possibilitテゥ  d窶兮ttテゥnuation de la viru-
lence rテゥsiduelle du BCG afin de pou-
voir l窶冰tiliser en cas de dテゥficit immu-
nitaire. De mテェme l窶册mploi du BCG
recombinant prテゥsentant des テゥpitopes
d窶冓ntテゥrテェt, associテゥ  テ la production de
cytokines sテゥlectionnant une rテゥponse
favorable de longue durテゥe, a テゥtテゥ en-
visagテゥ aprティs quelques rテゥsultats expテゥri-
mentaux intテゥressants. Enfin la derniティ-
re approche consiste dans l窶冰tilisation
d窶冓njections intramusculaires d窶僊DN
plasmatique (ADN nu) codant pour

en particulier dans les pays (テ液ats-
Unis d窶僊mテゥrique) oテケ cette infection
semblait  テゥmerger [17]. Cette exten-
sion du nombre de nouveaux cas de
tuberculose-maladie a テゥtテゥ parfaite-
ment dテゥcelテゥe  テ partir de l窶兮nnテゥe
1985, comme cela apparaテョt dans la fi-
gure 3
. Si aucune diffテゥrence significa-
tive n窶兮  テゥtテゥ montrテゥe quant テ la plus
ou moins grande transmissibilitテゥ de
M. tuberculosis entre les populations
VIH

+

et VIH

, l窶凖ゥmergence de vテゥri-

tables  テゥpidテゥmies de tuberculoses no-
socomiales mettant en jeu la vie des
patients VIH

+

et du personnel soi-

gnant a dramatisテゥ la perception que
l窶冩n avait de la tuberculose. Elle a en-
core  テゥtテゥ aggravテゥe par la publication
de l窶凖ゥmergence de bacilles tubercu-
leux multirテゥsistants, en particulier
vis-テ-vis de l窶冓soniazide et de la rifam-
picine.
Sont apparues alors deux notions im-
portantes pour la lutte contre la tu-
berculose : la premiティre concerne l窶兮p-
plication supervisテゥe des traitements
(appelテゥe DOT : directly observed therapy)
et, la seconde, la possible utilisation
du BCG (ou de tout nouveau vaccin
antituberculeux) comme moyen pro-
phylactique [19].
Du fait de cette nouvelle perception
et d窶冰ne apparente faible efficacitテゥ
protectrice du BCG, de nombreuses
approches molテゥculaires et gテゥnテゥ-
tiques des relations hテエte-BCG se sont
dテゥveloppテゥes afin de proposer de
nouveaux vaccins.
Ces approches correspondent テ la nテゥ-
cessitテゥ de bien comprendre les inter-
relations qui peuvent permettre,
d窶冰ne part, テ  l窶冑テエte de se dテゥfendre
vis-テ-vis du BCG et de M. tuberculosis
et, d窶兮utre part, d窶冩ptimaliser la
connaissance des antigティnes (テゥpitopes
protecteurs) produits par le vaccin
actuel. Une approche complテゥmentai-
re vise テ  dテゥterminer les facteurs de
pathogテゥnicitテゥ de M. tuberculosis et,
par manipulation gテゥnテゥtique, de pro-
duire des souches avirulentes, non
pathogティnes, capables d窶冓nduire une
rテゥponse protectrice.
Les テゥtudes expテゥrimentales chez l窶兮ni-
mal (en majoritテゥ la souris) ont mon-
trテゥ le rテエle essentiel des mテゥdiateurs
cellulaires (interfテゥron gamma : IFN

ホウ

;

tumor necrosis factor

ホア

: TNF 

ホア

; et in-

terleukine-12 : IL-12) dans les mテゥca-

Cas

Annテゥe

1980

1984 1986 1988 1990 1992 1994

1982

28 000

20 000

27 000

26 000

25 000

24 000

23 000

22 000

21 000

Figure 3. Nombre de nouveaux cas
annuels de tuberculose notifiテゥs entre
1980 et 1995 aux テ液ats-Unis.  
Don-
nテゥes du CDC 
(Centers for disease
control and prevention) d窶僊tlanta.

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HISTOIRE

une protテゥine d窶冓ntテゥrテェt. Les rテゥsultats
expテゥrimentaux d窶冰ne telle approche
ont montrテゥ une capacitテゥ protectrice
テゥquivalente テ celle du BCG.
Nテゥanmoins ces diffテゥrentes approches,
issues des progrティs technologiques et
conceptuels doivent テェtre confrontテゥes
aux rテゥalitテゥs du terrain. Et si l窶冰tilisa-
tion de tels vaccins devait テェtre envisa-
gテゥe, il est テゥvident que le poids finan-
cier et テゥthique d窶冰ne dテゥmarche
d窶凖ゥvaluation pour dテゥmontrer leur ca-
pacitテゥ supテゥrieure  テ celle du BCG ac-
tuel doivent テェtre pris en compte. Il de-
vient alors primordial de dテゥvelopper
nos connaissances sur les mテゥcanismes
de la protection antituberculeuse et
d窶册n dテゥgager des marqueurs indivi-
duels permettant d窶兮ffirmer la protec-
tion acquise postvaccinale. Que les dテゥ-
marches acharnテゥes de Calmette et de
Guテゥrin, pour s窶兮ssurer d窶冰ne protec-
tion et de l窶冓nnocuitテゥ de leur souche
vaccinale, nous soient un exemple
dans la poursuite de nos investigations
qui doivent aboutir テ la mise en
ナ砥vre d窶冰ne immunisation effective
contre toutes les formes de tuberculo-
se 

Rテ宇テ嘘ENCES

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tracavitary bacille Calmette-Guテゥrin in the

TIRテ唄 テ PART

P.H. Lagrange.

Philippe H. Lagrange

Professeur des universitテゥs, Praticien hos-
pitalier, Chef de service. Service de micro-
biologie, Hテエpital Saint-Louis, 1, avenue
Claude-Vellefaux, 75475 Paris Cedex 10,
France.

Jeune sociテゥtテゥ de biotechnologie,

spテゥcialisテゥe dans la mise au point de nouveaux traitements contre le cancer,

Recherche (H/F) :

1 RESPONSABLE DE PRODUCTION

(Medical Device)

De formation scientifique : Ph. D, pharmacien ou ingテゥnieur.

Expテゥrience en biotechnologie souhaitテゥe.

1 TECHNICIEN DE PRODUCTION

Formation BTS ou テゥcole technique, orientation biotechnologie.

Envoyer C.V. + lettre de motivation (Rテゥf. MC) テ IDM :

172, rue de Charonne, 75011 Paris, France.

Fax : 01 40 09 04 25

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