Une tribune de l’écrivain sud-africain André Brink, publiée le 24 juillet 2008 dans Libération.

Sa femme le réveille à trois heures du matin. - Il y a quelqu’un dans la maison lui dit-elle.

- N’importe quoi répond-il dans un brouillard de sommeil. Je suis sûr que c’est une souris.

- Ce n’est pas une souris, insiste-t-elle. C’est beaucoup plus gros.

- Alors c’est un rat, marmonne-t-il.

Et puis le rat lui tire en plein visage. Il meurt en présence de sa femme et de sa petite fille, que l’on force, d’un pistolet à bout portant, à accompagner les intrus tandis qu’ils mettent la maison à sac, laissant le corps sans vie sur le sol.

C’est – c’était – le fils aîné de ma sœur Elsabe. Un des êtres les plus gentils que j’aie jamais rencontrés dans ma vie. Il n’aurait pas fait de mal à une mouche. Ni, en cette occasion, à un rat. Ils habitaient au nord de Pretoria - ou Tshwane dans la nouvelle façon de parler en vogue depuis que le régime a décidé que seule l’ANC avait une histoire dans ce pays. (Personne de sensé n’aurait souhaité perpétuer les noms insultants, témoins de l’étroitesse d’esprit et du racisme du passé, mais l’actuelle folie de changement de noms atteinte de myopie historique, si ce n’est de paranoïa, devient une insulte à l’état d’esprit qui a rendu possible cette nouvelle disposition.) Ils menaient une vie tranquille jusqu’à récemment. Puis, en un seul mois, seize attaques à main armée dans un périmètre de moins d’un kilomètre autour de leur domicile avaient inquiété la jeune famille. Adri, le fils d’Elsabe, a été la dix-septième.

Avant la fin du même week-end une autre personne a été tuée dans la même rue. Il semblerait que la police locale ait finalement senti que tout n’allait pas très bien. Quelques jours après la dix-huitième attaque elle a réussi à arrêter un groupe de six personnes avec en leur possession les objets volés chez Adri. Deux téléphones portables et un ordinateur. La vie ne vaut vraiment pas grand-chose de nos jours.

Malheureusement, il semblerait que la police a maintenant égaré les preuves, ainsi que les empreintes digitales prises pendant son enquête – sans doute approfondie. Peut-être manque-t-elle du leadership ferme et exemplaire de son commissaire suspendu, l’immaculé M. Selebi, placé en congé (avec son salaire) en attendant le procès où il doit comparaître, accusé de corruption, et en particulier pour ses liens très étroits avec les chefs du crime organisé. Le résultat, c’est que les six suspects arrêtés après le meurtre d’Adri ont été gracieusement autorisés à rentrer chez eux et un dossier supplémentaire a été ajouté à l’Everest des statistiques de crimes non résolus dans ce pays.

Mais au moins nous avons l’assurance du ministre de la Sûreté et de la Sécurité, Charles Nqakula, que moins de meurtres, de viols et d’attaques à main armée sont commis aujourd’hui par rapport à l’année précédente (11,5 meurtres seulement par jour cette année, 16 viols ou attaques sexuelles seulement par jour et 40 attaques de maison à main armée seulement). Il va même organiser une série de discussions, ou peut-être un débat au Parlement à un certain moment.

Le problème c’est que trop peu de nos honorables députés pourront trouver un moment dans leur emploi du temps surchargé pour assister à un tel débat. Ils ont trop d’obligations pressantes : encore un voyage à Dubaï pour faire ses courses d’épicerie et de bijouterie, un rendez-vous à la banque pour déposer le dernier pot-de-vin d’un demi-million ou d’un million, une visite à l’agence de voyages pour un paquet de billets pour la famille maintenant que l’idée stupide de poursuivre les parlementaires indélicats a été abandonnée, un saut rapide à Harare pour s’assurer de la santé d’oncle Robert, ou même une visite au parloir pour montrer sa solidarité avec un haut-fonctionnaire qui passe les semaines d’une longue peine de prison à se languir dans un terrible confort à la merci des pédicures, des manucures et des masseuses.

Il ne s’agit pas de dire que tout, dans l’Afrique du Sud d’aujourd’hui, est obscurité et mort. Si notre euphorie générale après les premières élections libres de 1994 était indubitablement irréaliste, elle n’était pas entièrement déplacée.

Même au plus fort des circonstances tragiques auxquelles nous devons faire face aujourd’hui, il est possible de prendre un peu de recul pour comparer notre situation actuelle à celle d’il y a quatorze ans à peine – et qu’est-ce que quatorze ans dans la vie d’une nation ? – on ne peut pas nier que nous avons fait un très long chemin de façon surprenante. Et je ne connais personne (excepté les troglodytes grand teint de l’ancien apartheid), qui, même pour une seconde, préférerait échanger le pays dans lequel nous vivons à présent contre les atrocités et la misère d’il y a à peine deux dizaines d’années.

Mais cela ne veut pas dire que nous soyons «arrivés» quelque part. Au mieux nous sommes toujours en route, et personne ne peut être entièrement sûr de notre destination. Pourtant, l’incertitude même d’une telle situation peut être stimulante et exaltante : et ce n’est pas pour rien que dans des situations où les Sud-Africains du passé auraient parlé de «problèmes» on préfère maintenant parler de «défis», ce qui montre à quel point nous avons évolué.

C’est principalement grâce à l’inspiration de grandes figures exemplaires.

Dominant toutes les autres, sans aucun doute, Nelson Rolihlahla Mandela qui, à lui seul, a changé l’obscurité du plein midi dans laquelle nous nous égarions en une aube nouvelle et scintillante. Si on regarde les grandes icônes que nous avons perdues le long du chemin, Steve Biko il y a longtemps, Chris Hani beaucoup plus récemment, Beyers Naudé, Joe Slovo, Dullah Omar… on ne peut que se réjouir que le plus remarquable d’entre eux, Mandela, ait survécu pour célébrer son 90e anniversaire cette année. L’ennui c’est qu’il n’a été Président que pour un seul mandat, bien que l’influence de sa simple présence ait été incommensurable même après son retrait. Et qu’il est triste de n’avoir eu personne de sa stature pour marcher dans ses pas et que le pays ait été forcé de faire avec Thabo Mbeki.

Des gens au talent immense et visionnaire ont été écartés assez rapidement par l’ambition et les manœuvres machiavéliques de Mbeki, qui a commencé de façon brillamment prometteuse puis a tout gâché par sa gestion grotesque de la situation au Zimbabwe, sa façon de traiter le sida et son utilisation croissante de l’appareil d’Etat pour régler des comptes et des problèmes personnels.

Mais au moins nous avions, et nous avons toujours, Mandela, dont la lumière montre le chemin dans un avenir menaçant et maussade. Et il y en a quelques autres, des gens intègres, enthousiastes et visionnaires. Le premier d’entre eux est l’archevêque Desmond Tutu, dont la contribution à la Commission pour la vérité et la réconciliation a aidé à transformer le désespoir en espoir pour d’innombrables Sud-Africains. Cela ne veut pas dire que la commission ait été un franc succès. A bien des égards, elle a été en deçà de ce qu’on aurait pu légitimement en attendre. Mais qu’aurions-nous fait sans la commission ? Elle a donné à d’innombrables victimes des années les plus sombres de l’histoire sud-africaine la possibilité de raconter leur propre histoire, et de trouver des gens pour les écouter. Au moins cela a permis de faire entrer l’Afrique du Sud dans l’ère de tous les possibles, ce qui aurait été impensable précédemment.

Mais à bien d’autres égards le pays n’a pas eu tant de chance. Certes nous avons abandonné les injustices et les atrocités, les anomalies et les absurdités de l’apartheid, y compris les tests ridicules pour déterminer la race des personnes, les expédients auxquels les autorités se laissaient aller pour séparer les membres des différentes races, au point de tendre un filet de pêche entre les membres de couleur d’un orchestre qui jouait pour les invités blancs d’un mariage, déclarant les Japonais «blancs honoraires» pour faciliter l’export de métal au Japon, (quoique notre nouveau gouvernement vienne de déclarer les Chinois «noirs honoraires» afin de leur faciliter l’accès aux avantages spécifiques dont bénéficient ceux qui précédemment étaient désavantagés). Mais notre société reste déchirée par de nombreux maux. Et sous le gouvernement de l’ANC, on a déplacé et réinstallé de force plus de gens que pendant l’apartheid.

On a ouvert des écoles pour les élèves de toutes races, ce qui est un grand pas en avant, pour que tous les Sud-Africains puissent grandir ensemble ; mais il y a toujours d’énormes inégalités entre les privilégiés et les pauvres, et la mauvaise planification, le gaspillage, le népotisme et le vol entravent la bonne évolution d’un système équitable et égalitaire qui souffre encore de la perte des milliers de professeurs les plus qualifiés à cause de l’application obtuse des nouvelles règles et d’une discrimination aveugle.

La pauvreté reste un problème crucial dans ce pays où les divisions sont tranchées entre riches et pauvres, et où les fonds, fournis par les gouvernements et les organisations du monde entier pour régler le problème, sont toujours pillés par des individus et des groupes qui ont un accès facile à cet argent qu’ils n’ont jamais appris à gérer. Même un leader exemplaire de la Lutte de libération comme Allan Boesak a été envoyé en prison pour avoir volé de l’argent en principe destiné à alléger les souffrances des enfants des communautés pauvres.

Le système judiciaire est handicapé par une mauvaise gestion, la corruption dans la police et chez les autorités pénitentiaires. Quand un membre du Parlement comme Tony Yengeni, célèbre autrefois pour avoir cruellement souffert aux mains de la police de sécurité, est plus tard condamné comme criminel, ses collègues, y compris le porte-parole du gouvernement, l’escortent en prison et le portent sur leurs épaules ; et lorsqu’on le relâche après avoir purgé une fraction infime de sa peine, on l’accueille en héros. L’un des seuls bureaux, au sein des structures du pouvoir – les Scorpions comme on les appelle dans les services de police – qui a constamment essayé de poursuivre et punir les criminels en col blanc, est menacé de fermeture depuis qu’il a commencé à poursuivre les propres amis de Mbeki.

A l’intérieur même du système judiciaire cela ne va pas mieux. Lorsqu’un président à la Cour est mis en accusation pour manquement au devoir, et que ses collègues noirs serrent les rangs autour de lui pour le défendre sans souci pour la lourdeur des accusations portées contre lui, la santé morale de la communauté est en danger.

Lorsque l’homme élu président du parti dominant et par conséquent très probablement appelé à devenir le futur président de ce pays – une personne à la moralité douteuse, dont la réputation est en grande partie fondée sur le fait qu’il est à la fois un démagogue et un agitateur – passe la plupart de son temps à éviter les poursuites pour corruption, une ombre s’installe non seulement sur son avenir personnel mais sur celui du pays tout entier. Et parmi ses supporters les plus influents on trouve des leaders vociférant comme Julius Melema de la ligue des jeunes de l’ANC et Zwelinzima Vavi du Congrès des syndicats, le Cosatu, qui font partie de la génération qui a créé le slogan «Libération d’abord, éducation ensuite», et qui annoncent publiquement qu’ils sont eux-mêmes prêts à assassiner et tuer pour Zuma, (quoique le camarade Melema essaie maintenant d’expliquer que «tuer» ne veut pas forcément dire «tuer»). Une fois encore l’abdication de la moralité et d’un minimum sens des responsabilités ne peut inspirer de grand espoir pour l’avenir.

L’application de la discrimination positive a atteint des extrêmes ridicules qui ont conduit à l’exil bon nombre des personnes les plus qualifiés et les plus habiles du pays, tandis que le gouvernement et ses officines remplacent avec constance la compétence réelle par la médiocrité et l’infériorité : une maison d’édition renvoie tout son personnel blanc expérimenté et le remplace par des travailleurs noirs non qualifiés, puis réembauche le personnel renvoyé comme consultants au double de leur salaire précédent. Une tentative louable de remédier à l’inégalité passée, mais une très mauvaise pratique de gestion d’entreprise.

Sur tout ce qui arrive en Afrique du Sud en ce moment, plane aussi l’ombre d’un infâme et totalement inutile contrat d’armement, pour un coût qui atteint plusieurs milliards dont la plupart ont fini dans les poches des leaders politiques en Afrique du Sud et ailleurs, ce qui aggrave encore le sort des pauvres et des masses démunies dans le pays. Ainsi les retards dans la construction des logements, l’installation de l’électricité et de l’eau courante pour les plus pauvres parmi les pauvres, auraient pu être réglés plusieurs fois avec l’argent inutilement gâché dans cette entreprise mal conçue. Et le gouvernement essaie à toute force d’empêcher toute vraie enquête sur les conditions de ce marché tandis que ses ramifications continuent de s’étendre à un coût toujours croissant.

Sur le fond de ce nuage noir et pestilentiel, après le meurtre d’Adri, un nombre surprenant de personnes, amis et étrangers, ont pensé que j’allais maintenant envisager de quitter le pays. Nombre d’entre eux vivent déjà plus ou moins confortablement en Nouvelle-Zélande, Australie, Royaume-Uni ou Canada. Ils semblent perplexes quand je réponds que je reste où je suis. «Mais tu peux sans doute te le permettre ?», demandent-ils. Et si ce n’était qu’une affaire d’argent, qui sait ? Je pourrais partir. Peut-être, si j’avais quarante ou cinquante ans de moins, avec une carrière à construire et de jeunes enfants, aurais-je pu y songer sérieusement. Assurément, je ne blâme ni ne fais de reproche à quiconque a émigré ou y pense. Mais ça n’est pas pour moi. On ne peut jamais dire jamais. Pourtant il en faudra beaucoup plus pour me déloger.

Il y a eu une époque, après le changement politique de 1994, où j’aurais affirmé qu’après un demi-siècle d’apartheid et de loi nationaliste, j’avais suffisamment foi en l’ANC pour vouloir rester ici et vivre cette transition historique exceptionnelle vers la liberté et la justice. La myopie et la cupidité des nouveaux dirigeants de ce pays – et ils s’y entendent pour établir des règles, avec quelques rares mais notables exceptions, cependant que le reste peut pieusement prononcer le shibboleth de «démocratie» – ont érodé ma foi en cet avenir-là, auquel j’ai cru un jour et pour lequel j’étais prêt à payer mon propre tribut.

Je ne prévois, aujourd’hui, aucune baisse significative du crime et de la violence en Afrique du Sud ; je doute sérieusement que ceux qui nous dirigent puissent même garantir le succès et la sécurité de la Coupe du monde de foot en 2010 ; je ne crois pas que les niveaux de corruption et de népotisme, de racket et d’incompétence, d’injustice et de pratiques inacceptables de la «discrimination positive» dans ce pays diminueront dans un avenir proche.

Au contraire, je vois une prolifération infinie des maux dans cette «mer de difficultés» si passionnément évoquée par Hamlet : «… l’injure de l’oppresseur, l’humiliation de la pauvreté, les angoisses de l’amour méprisé, les lenteurs de la loi, l’insolence du pouvoir…»

Et pourtant je souhaite rester.

Ce n’est pas que je croie un seul instant que ma famille ou moi-même le méritions, ou que ce soit un droit. Pendant près de ces quatre cents ans où nous avons survécu en Afrique du Sud, nous avons toujours, en raison de la couleur de notre peau, hélas, été du côté des privilégiés. Même si nombre de mes ancêtres étaient pauvres et ont dû lutter, d’une façon ou d’une autre ils ont toujours fait partie de ceux qui possèdent plutôt que de ceux qui n’avaient rien. Ils ont même eu des esclaves et n’ont pas été esclaves eux-mêmes. En une occasion au moins, un de mes ancêtres a eu plusieurs enfants avec une esclave et a vendu ces enfants-là lors d’une vente aux enchères. Non, nous n’avons pas droit à une considération spéciale. Mais nous sommes ici. Comme le dit si merveilleusement Rilke : «Oh, non que le bonheur existe réellement… / Mais parce qu’être ici est beaucoup, et parce que toutes choses ici, si fugaces, semblent nous réclamer et nous concernent étrangement…»

Mais que signifie être ici, être né ici ?

Assurément, cela signifie que je partage avec d’autres, noirs, bruns, blancs, cet endroit de la terre où ma mère et mon père sont enterrés, et mes grands-parents, et leurs ancêtres, depuis des générations et des générations. Cela signifie que nous nous sommes assimilés par près de quatre siècles de vie sur ce continent, et qu’en retour nous avons assimilé ces siècles dans nos os et notre sang : les rythmes de sécheresse et d’inondation, les famines et l’abondance, les cruautés inhumaines et les meurtres et les privations, les rires et l’amour, la pitié et la générosité. Tout ceci a eu un prix, et nous l’avons payé parfois de mauvaise grâce ou même avec ressentiment, souvent avec joie et bonne volonté.

Nous sommes d’ici et non pas d’ailleurs ; et nous souhaitons être ici. Cela nous concerne et je veux croire que simplement être ici et rester ici me permet d’offrir quelque chose en échange.

Je sais que je ne suis pas indispensable : mais je peux être ici et ce faisant, j’ose affirmer qu’être ici peut signifier quelque chose : en un sens, cela signifie que seule notre cohabitation ensemble en ce lieu peut nous constituer en tant qu’être. Parce que dans le proverbe clé qui unit cette nation, umntu ngumntu mgabantu, une personne est une personne à travers d’autres personnes.

Aucune société au monde n’est sans défis, problèmes ou danger ; mais la vie en Afrique du Sud a un caractère d’urgence et d’immédiateté qui lui confère un sens de l’engagement, une pertinence et une signification que je ne peux pas facilement imaginer ailleurs. C’est cette urgence qui rend important et même nécessaire pour moi de vouloir écrire et vivre ici plutôt que n’importe où ailleurs. La seule chose qui vaille véritablement la peine, disait Goethe, est celle pour laquelle vous devez vous battre chaque jour.

Je ne propose pas ceci comme explication de mon choix. Un amour qui peut s’expliquer n’est pas de l’amour. Mais le fait que ça ne puisse pas être rationnellement expliqué ne l’invalide pas. Il est aussi valide et aussi réel que la composition de mon ADN.

Ni la stupidité, ni la brutalité, ni les manœuvres de séduction du régime actuel ne peuvent m’imposer une décision. C’est moi qui choisis et j’exerce mon choix librement. C’est plus qu’une simple appartenance, c’est un engagement et une responsabilité que j’assume. Pour moi-même, pour mes enfants et mes petits-enfants, pour mes amis, pour les femmes et les hommes et les enfants que j’aime et sans lesquels je ne peux être moi.

Dernier ouvrage paru : la Porte bleue, Actes Sud, 2007.

Traduit de l’anglais par Jean-Charles Burou.

 http://www.liberation.fr/rebonds/340872.FR.php


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