Lens

Pose de la première pierre

Le Louvre à Lens : « Une réponse de l'avenir à l'histoire »

mercredi 09.12.2009, 14:00
Arrivé vers 10h, Frédéric Mitterrand est d'abord passé à la Maison du projet du Louvre-Lens afin de voir la maquette du musée conçu par le cabinet japonais Sanaa. Arrivé vers 10h, Frédéric Mitterrand est d'abord passé à la Maison du projet du Louvre-Lens afin de voir la maquette du musée conçu par le cabinet japonais Sanaa.

Comme prévu, il y avait foule vendredi matin sur le site du Louvre-Lens. Frédéric Mitterrand, ministre
de la Culture et de la Communication, est venu en grande pompe marquer le départ de la construction du musée

à l'entrée de la Maison du projet, vendredi 4 décembre à 9h, c'est d'abord l'odeur de peinture fraîche qui surprend.

Les murs blancs donnent le ton d'une sérénité qui domine les lieux. Mais elle va vite être dissipée par l'engouement déclenché par la pose de la première pierre sur le site du Louvre, à deux pas de là, sur le site de l'ancienne fosse 9.
Déjà sur les lieux, l'équipe du Louvre-Lens (les architectes japonais du cabinet Sanaa, Kazuyo Sejima, Ryue Nishizawa, Jean-Marc Legrand, responsable du projet, Stéphane Malfettes de la Maison du projet...) voit les élus locaux arriver à petits pas : Guy Delcourt à 9 h 15. Quinze minutes plus tard, à 9 h 30, Daniel Percheron et Michel Vancaille, présidents de la Région et de la CALL, lui emboîtent le pas.
Un peu après 10 heures, la vitesse supérieure est passée haut la main. Rue Bernanos, la voiture ministérielle arrive sous escorte de motards. Jack Lang ancien ministre de la Culture et Frédéric Mitterrand actuel détenteur du poste sortent comme un seul homme. Une foule de photographes, de journalistes se pressent face à eux.
Badge "I Love Louvre-Lens" au revers du manteau, Frédéric Mitterrand ne s'isole que quelques instants lorsqu'il appose sa signature après les 7 182 personnes ayant noirci les pages du livre d'or. Rapide tour dans les locaux de la Maison du projet : coup d'oeil sur la maquette du musée, oreilles grandes ouvertes pour l'explication de l'oeuvre L'archer de Darius Ier r, empereur perse du VIe siècle av. J.-C., et voilà le neveu de François Mitterrand revenu à ses amours d'animateur de télé lorsque la foule devient trop pressante : « Soyez disciplinés, posez les questions...  ». Même si autour de lui, on fait en sorte que les journalistes en posent le moins possible.

Montée vers le site, montée d'adrénaline
Tout le monde dehors. Le temps sec et les quelques percées d'un soleil grège voilé par les nuages réchauffent un peu la température. La montée du chemin dans le petit bois pour accéder au site est comme une traversée dans l'histoire. Historique car la pose de la première pierre est attendue depuis cinq ans presque jour pour jour, depuis l'annonce de l'implantation du musée (le 29 novembre 2004). C'est une première marche pour ce musée qui symbolise le temps de l'après-mine.
Sur ces quelques centaines de mètres, les élus croisent des visages, des histoires. On trouve Sophie et Helena, les mamies du Louvre qui, un jour de juillet  2004, ont peut-être fait pencher le coeur de Renaud Donnedieu de Vabres ministre de la Culture de l'époque. Il était là vendredi. Elles aussi, qui reçoivent un "bécot" sincère de Guy Delcourt et Jean-Pierre Kucheida.
À leurs côtés, Frédéric Mitterrand interoge sur la ville : « Comment s'appelait Lens lors de la Première Guerre mondiale ? Reste-t-il des textes sur le bassin minier ? » La ville de Lens rasée par les deux guerres mondiales s'est relevée grâce à l'exploitation minière. La ville de Lens rendue exsangue par l'agonie des houillères doit se relever grâce à l'implantation de ce musée. « C'est une réponse de l'avenir à l'histoire », expliquait lors de son allocution Frédéric Mitterrand dans les salons du stade Bollaert. Auparavant lors du dévoilement d'une stèle en verre sur le site, il avait tenu à respecter une minute de silence en mémoire de la catastrophe de la fosse Saint Amé en décembre 1974. Il a aussi salué de manière générale l'histoire du pays minier. Devant lui, des anciens mineurs et des veuves de mineurs étaient là. Des souvenirs nostalgiques ou dramatiques affluent, leur regard en témoigne. Dans leur besace  : la fierté jamais démentie des corons et de leurs sempiternelles briques rouges. À leur pied s'érigera - dans trois ans si tout va bien - un musée immaculé. Le soleil noir de l'ex-bassin minier semble s'éclaircir pour de bon.

Maxime PRUVOST
Photos : Benjamin Potdevin et Jean Huret. Retrouvez-en de nombreuse autres sur lavenirdelartois.fr

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testart dit le Feb 9 2010, 08:57 AM
un gouffre financier
les communes environnantes rencontre deja une prècaritè, avec un chiffre du chomage au dessus de la moyenne national.Alors que l'on sais qui va encore subir ce cout ènorme, les plus dèmunis encoreil faut que cela cesse.Il y a un manque de logement , de travail,alors pourquoi n'avoir pas creer un parc d'entreprise, ou cela aurai plus creer des emplois.On sais que l'etat va se dèsengager, et que les collectivitèes vont devoir subirce cout alors arrèter de gaspiller l'argentqui pouvai servir au plus dèmunit

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qiq dit le Dec 15 2009, 10:32 PM
(suite) Les dix raisons pour lesquelles le Louvre-Lens est un mauvais projet
(suite) 8. La collection du Louvre ne peut être dépecée comme si elle n’avait pas une cohérence. Il est question par exemple d’envoyer Monsieur Bertin d’Ingres à Lens pendant plusieurs années. Ce tableau - et bien d’autres - manquera évidemment aux cimaises du Louvre. 9. De très nombreuses collections sont en déshérence dans les musées français ; s’il fallait vraiment créer un nouveau musée à Lens, celui-ci aurait pu exposer des œuvres importantes tout en les sauvant, sans priver le Louvre de ses collections. 10. La seule raison pour laquelle le Louvre-Lens a été créé est politique ; il fallait montrer que l’on décentralise. On ne devrait jamais faire de musées pour des raisons politiques. Didier Rykner, La Tribune de l'Art, jeudi 3 décembre 2009

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qiq dit le Dec 15 2009, 10:29 PM
(suite) es dix raisons pour lesquelles le Louvre-Lens est un mauvais projet
(suite) peut-être cet argent aurait-il pu être dépensé de manière plus utile. Bien sûr ce projet a déjà gravement dérapé sur le plan financier. D’un coût de 100 millions d’euros d’investissement et 10 millions de charges de fonctionnement, on est aujourd’hui passé respectivement à 150 millions et 15 millions, soit 50% d’augmentation.. 6. Les autres musées du Nord-Pas-de-Calais voient leurs budgets diminuer, car il faut payer le Louvre-Lens. 7. Paris est bien plus facile d’accès à partir de Bordeaux, Pau, Montpellier, Toulouse, Grenoble, Lyon, Dijon, Rennes, Cherbourg... que ne l’est Lens ; la France étant, de par son histoire, un pays centralisé, il sera beaucoup plus difficile pour les habitants des autres régions de se rendre à Lens qu’à Paris, ce qui les privera de nombreuses œuvres, pendant de longues durée. 8. La collection du Louvre ne peut être dépecée comme si elle n’avait pas une cohérence. Il est question par exemple d’envoyer Monsieur Bertin d’Ingres à Lens pendant

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qiq dit le Dec 15 2009, 10:27 PM
les dix raisons pour lesquelles le Louvre-Lens est un mauvais projet
1. Les vraies antennes du Louvre sont les musées de province, dont certains ont des dépôts du Louvre qu’ils ne peuvent même pas exposer ; plutôt que de créer un nouveau musée, il aurait mieux fallu aider ceux déjà existants. 2. Lens est loin d’être un désert culturel : Lille est à une demi-heure de train, Arras à un quart d’heure. Soit deux des plus riches musées en France. Arras a encore en réserve de grands Mays qu’il ne peut exposer. 3. La multiplication des expositions (Lens, Abou Dhabi, le Louvre lui-même plus les autres partenariats) va accaparer une grande partie du temps des conservateurs, au détriment des collections permanentes. 4. Ces multiples expositions à Lens et à Abou Dhabi vont entraîner de nombreux transports inutiles d’œuvres, ce qui est risqué et difficilement admissible lorsque la raison du déplacement est discutable. 5. Le coût pour la ville de Lens et la région Nord est très élevé ; compte-tenu de la situation économique, peut-être cet argent aurait-

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La rédaction dit le Dec 15 2009, 10:27 PM
Le Louvre à Lens Article complet: http://www.lavenirdelartois.fr//actualite/...e_l_aveni.shtml

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