4 LES PLUS VIEUX RECITS CONNUS
5 LES ROUTES POSSIBLES EN S’INSPIRANT DES RECITS
5.1 Les routes exitantes pour ce franchissement des Alpes
au Nord du Mont Genèvre
5.1.1 Col du Mont Cenis (2083 m)
5.1.2 Col du petit Mont-Cenis (2182m)
5.1.5 Réflexions sur
l’itinéraire des cols du Clapier et de Savine-Coche
5.1.6 Col du petit St Bernard (2188m)
5.2 Les routes existantes pour
ce franchissement des Alpes au Mont Genèvre et plus au Sud
5.2.1 Col du Mont-Genévre (Sources de la Durance
1854m)
5.2.2 Le Queyras (Haute vallée du Guil affluent de la Durance)
5.2.4 Réflexions sur l’itinéraire du col de Larche
5.4 Les
principaux passages Romains
8 HISTOIRE DU PASSAGE DU COL DE LARCHE
8.2 Le rattachement de la vallée
de l’Ubaye à la France
Depuis Tite-Live en passant par Polybe, Sénèque et Varron, l’épopée de la traversée des Alpes par Hannibal est considérée comme l’un des plus grands exploits de l’antiquité.
En 2l8 a.n.è.[1], Hannibal réalisa cette traversée avec 38000 hommes accompagnés de plusieurs milliers de cavaliers et de 37 éléphants d’Afrique.
L’incertitude du passage réellement emprunté fascine les imaginations.
Deux points sont admis par la plupart des historiens :
- Le franchissement du Rhône entre Arles et Avignon.
- Puis son passage en Italie quelque part du coté de Turin.
Les essais pratiqués depuis une vingtaine d’années avec éléphants d’Asie sur les pentes du Mont Cenis et du Clapier ont fait apparaître la grande difficulté à engager des petits éléphants de cirque en terrain accidenté et en altitude.
L’échec des premières tentatives m’a conduit à rechercher un itinéraire plus vraisemblable.
Mes recherches se sont
rapidement portées sur le col de Larche. Bien que ce col soit plus au sud que
les passages généralement proposés, il présente plus de facilité que les autres
itinéraires. Son altitude n'est que de
Dans le texte qui suit, je vais également vous faire part de certaines découvertes et témoignages qui devraient permettre de faire valoir l’itinéraire de l’Ubaye et du col de Larche.
Pour de mieux comprendre le contexte du choix de la traversée des Alpes, il faut se rappeler que les garnisons romaines et Massalliotes gardaient la route du littoral, c’est-à-dire la seule voie reconnue praticable pour des éléments lourds. Cette voie étroite et escarpée aux abords de la zone alpine était facilement défendable. C'est cette raison qui poussa Hannibal à emprunter un chemin plus contraignant.
On peut parler de chance pour Hannibal lorsqu'il franchit le Rhône. Cela se passa peu de temps avant la halte d’un corps expéditionnaire romain à Marseille. Ce corps expéditionnaire était en route pour l’Espagne. Leur chef, Scipion, préféra attendre qu’Hannibal ait franchi les Alpes. Si toutefois il y parvenait…
De sérieux accrochages se produisirent avec les tribus gauloises lors de la difficile traversée du fleuve avec les éléphants.
Ce rappel historique (Tite-Live XXI-18) Polybe (III-15) souligne la minutie de l’expédition d’Hannibal. Ses guides savaient exactement où passer avec une caravane qui n’avait pourtant rien d’habituel. Hannibal n'a jamais été contraint à effectuer des contremarches tout en sachant profiter des retards d’information de l’adversaire. Il a tenté, dans la mesure du possible, d’éviter de trop importantes confrontations avec les Gaulois avant de faire front au Tessin et à la Trébie contre les armées romaines de Scipion.
Huit ans après, son frère
Hasdrubal franchit également les Alpes avec une armée et une vingtaine
d’éléphants. Parti plutôt depuis
l’Espagne Hasdrubal bénéficiera également de meilleures conditions climatiques.
Pour finir ce petit rappel historique et de mieux comprendre l’état des routes et des cols en 200 a.n.è., rappelons-nous que les romains entreprennent la construction de leurs voies principales vers le deuxième siècle de notre ère.
Notons en préambule que pour le passage d’Hannibal dans les Alpes, la plupart des textes anciens[2] préconisent la vallée de la Durance ou la suggère; cela justifierait la difficile traversée du Rhône entre Arles et Avignon. Le nom de la rivière mentionnée dans les textes de Polybe et Tite-live n’à aucune similitude avec Isère, il s’agirait d’une confusion phonétique pour une rivière inconnue.
Polybe, historien grec, a été
retenu comme otage à Rome. Après sa libération, il a refait à pied le parcours
d’Hannibal entre 125 et 120 a.n.è. Il est le seul, à être reconnu pour ses
qualités d’historien.
Au paragraphe 47-1 : Dés le franchissement du Rhône, Polybe suit un fleuve qui remonte vers l’orient …seule la Durance correspond a cette position géographique.
Le nom d’un affluent interprété comme Isèra a conduit certains adeptes de Polybe à rechercher les itinéraires du petit St Bernard ou du Mont Cenis mais ce n’est qu’une hypothèse qui contribue à assimiler deux itinéraires différents.
A noter que dans la version « Isère », le franchissement du Rhône proche de son embouchure n’est pas logique. En effet, pourquoi aurait-il encouru ce risque supplémentaire, puisqu’il suffisait de remonter le Rhône en rive droite et d’effectuer une seule traversée au-dessus de Valence?
Polybe aurait refait le parcourt d’Hannibal 50 ans plus tard. A t-il put trouver des survivants et vérifier qu’il s’agissait bien d’Hannibal et non pas d’Hasdrubal ?
D’après Polybe, Hasdrubal retrouve pour la première fois le témoignage du passage de son frère dans la vallée du Po, ce qui implique que jusque là, il était sur une route différente.
Historien latin né en 64 a.n.è. décédé en 17 après J C.
Il se contente de se référer à des textes aujourd’hui disparus. Il désigne nommément la Durance (Durantia) et la vallée du Pô dès l’apparition du versant Italien. La source du Pô est effectivement dans l’axe du Guil qui est lui-même affluent de la Durance.
Historien au 1er
siècle a.n.è.
Il énumère les cinq cols empruntés dans l’antiquité:
- L’un le long de la mer qui deviendra Via Julia.
- Le second qui servi à Hannibal pour la traversée des Alpes entre le Mont-Genévre et la mer.
- Le troisième emprunté par Pompée et qu’il désigna comme étant le Mont-Genévre.
- Le quatrième utilisé par Hasdrubal frère d’Hannibal entre le Mont-Genévre et le Petit St Bernard.
- Le cinquième col qui est le petit St Bernard.
A cela s’opposent les textes de Polybe et de Tite-live citant l’épisode de deux frères se disputant le pouvoir dans une tribu des Allobroges, l’aîné aurait sollicité le concours d’Hannibal. En échange, Hannibal aurait obtenu une aide considérable en nourriture et une escorte pour traverser le pays des Allobroges.
S’agissait-t-il bien d’Hannibal ?
Question déterminante : Hannibal a-t-il suivi l’Isère pays des
Allobroges ou
Ordre des passages existants
du nord au sud dans la zone du Mont Cenis.
- Col de Clapier (2482m) Voie que j’attribue
à Donnas vers 55 a.n.è..
-Col
Savine-Coche (2503m) Voie rebaptisée Lavis-Trafford que
j’attribue également à Donnas.
- Col du petit St Bernard (2188m) Route actuelle, mais c’était aussi
une ancienne voie romaine.
Le col est moyennement
escarpé est bien dans l’axe de Turin. Une voie qualifiée de romaine a été
construite sous le règne de Cottius mais avant cela, la pente importante sur le
versant Français ne permettait pas le passage de mulets. Cette voie devait
exiger de nombreux lacets dans une forte pente rocailleuse qui impliquait de
gros efforts de réalisation et un travail constant d’entretien. Ce dernier
point surtout a été négligé et a entraîné la quasi disparition de cette voie.
Après cette période, les passages naturels nécessitant un minimum d’aménagement
et d’entretient ont étés favorisés et cela jusqu’au début du XIXe siècle.
Ci dessous le Col du Mont-Cenis versant Français
C’est la première route
transalpine qui sera équipée carrossable par Napoléon (1803-1813).
Les Romains ne privilégièrent
pas ce col qui ne figure pas sur la table de Peutinger
parmi les trois voies carrossables. Nos rois Charles VIII, Louis XII et
François 1er lors de leurs campagnes d’Italie envisageront d’autres
passages.
Ci dessous le Col du Mont-Cenis versant
Italien
Du temps d’Hannibal l’accès
ne pouvait se faire que dans la zone du petit Mont-Cenis en remontant la vallée
de l’Arc puis à droite par les villages de Bramans et du Planay.
Je qualifie cette voie
muletière de naturelle, car elle ne nécessite qu’un minimum d’équipement sur le
versant Français et au début de la descente sur le versant Italien. La seconde
partie de la descente sur le versant Italien, présente un passage étroit et
aérien. Ce passage désigné sous le nom d’échelles se trouve à 800m en aval du
barrage du Mont-Cenis. Il était commun avec la voie romaine du Mont-Cenis.
Cette difficulté ne parait
pas avoir nécessité des travaux importants ni pour la voie primitive du Petit
Mont-Cenis, ni même pour la voie romaine du Mont-Cenis.
Cela conduisait à la vallée
de
Avec des travaux
considérables Napoléon améliorera ce parcourt.
Pour ma part, dans le sens
France-Italie; que l’on se dirige ou non vers le col du Clapier, le col du
petit Mont-Cenis est incontournable. Il à du retenir l’attention des muletiers
avant Donnas, Cottius et l’époque romaine. Avec
trois cents mètres de dénivelée en moins, ce parcours ne présente pas plus de
difficultés que les cols du Clapier ou de Savine-Coche.
Ce col est resté dans son
état primitif et donne un excellent aperçu des chemins maîtrisant les cols
d’autrefois. Il est utilisé aujourd’hui comme GR.
Ci
dessous le col du petit Mont-Cenis (derrière la borne le versant Français)
Souvenons-nous que Varron
propose le passage d’Hasdrubal entre le petit St Bernard et le Mont-Genévre.
Dans des conditions
climatiques bien meilleures que celles qu’Hannibal avait du endurer dans
d’autres lieux, Hasdrubal et son armée auraient-ils franchis le col du petit Mont-Cenis ?
De nombreux historiens[3]
préconisent ce passage pour Hannibal. Des restants de dallage prouvent d’un
essai d’équipement a.n.è., probablement sous Donnas.
L’handicap de ce col sur le versant Français paraissait être son
altitude et sur le versant Italien, une très forte pente au début de la
descente de
La facilité du versant Français a donné l’idée de tenter l’aventure avec tout d’abord un petit éléphant de Ceylan qui faisait merveille dans un cirque. Le premier essai avec Jumbo ne permit pas à l’éléphant d’aller bien loin sur le sol caillouteux et l’organisation se rendit compte qu’il fallait entièrement reconsidérer le problème. Quelques jours plus tard, Jumbo a eu droit à un prix de consolation en franchissant le col du Mont Cenis par la route nationale.
En 1981, ce fut une spectaculaire démonstration avec 3 petits éléphants qui réussirent à atteindre le col Clapier par le versant Français.
Et après ?
Le journal indique seulement : C’est tout droit
jusqu'à Suse…
Que trouve t on après ce col ?
La vallée de la Clarée avec un goulet rapide entrecoupé de marches et incontournable « l’escalier du Clapier » En descente, malgré un aménagement conséquent et indispensable, seul un passage de mulets est envisageable à la belle saison.
Cette description ne prouve pas la traversée et démontre surtout, que les éléphants n’ont pas la capacité d’évolution des mulets en terrain accidenté, il nous indique également que le choix d’un col avec des pentes progressives sur les deux versants est primordial.
En rappelant que le passage au petit Mont-Cenis est plus facile au début de la descente sur son versant Italien, je ne vois pas pourquoi Hannibal aurait gravi 300m de dénivelée supplémentaire pour trouver une descente n’offrant pas d’avantages notables.
Sans même parler des conditions hivernales de cette traversée, la descente facile du petit Mont-Cenis, au moins dans sa première partie, ne cadre pas avec les récits concernant Hannibal mais elle conforte la thèse d’Hasdrubal, qui est la mienne en rejoignant Varron.
En montant plus à droite et au sud que le Clapier, il existe une
autre possibilité : Savine Coche.
Ce passage a été mis en
évidence par le docteur de Lavis Trafford. Il est connu également sous le nom
d’ancien petit Mont-Cenis. Probablement postérieur à la voie du col de Clapier
qui était trop pentue vers le sommet. Elle est actuellement inutilisable car il
y a un amalgame d’éboulis sous la corniche de
Plusieurs milliers d'années a.n.è. le colportage était déjà très actif. La
totalité des passages des Alpes (avec ou sans mulet) avaient étés repères. Les
franchissements à basse altitude et sans équipements routiers avaient la
faveur.
De nombreux admirateurs d'Hannibal ont étés déroutés
par deux voies:
Le Clapier et Savine-coche toutes deux équipées à
2500m en des temps anciens.
C’est l'explication de cette anomalie que je voudrais tenter
de résoudre.
En exigeant un aménagement
considérable, quel a put être l’intérêt de passer à si haute altitude en
empruntant le col du Clapier ou de Savine-Coche ?
En n’offrant pas d’avantages
notables par rapport au petit Mont-Cenis, je ne vois qu’un intérêt d’ordre
militaire permettant de faire diversion.
Donnas subit l’invasion de César et la combattit dans un
premier temps. Il était vital pour lui de s’assurer une liaison au-delà du col.
Cette circonstance me paraît être la seule justification possible à une aussi
singulière réalisation.
Ces deux voies ont étés
abandonnés pour un retour au petit Mont-Cenis, la
seule voie naturelle utilisée avant Napoléon.
Col moyennement escarpé.
Les légions romaines ont aménagé cet itinéraire (table de Peutinger), mais avant cela, certains passages étaient infranchissables pour des convois lourds, comme par exemple les «échelles d’Hannibal » en aval de Moutier.
Les Romains ont évités ce passage en franchissant l’Isère avec un pont remarquable qu’ils étaient seuls à savoir construire.
A cause d’une rupture de pente sur le versant Italien, ce col n’était franchissable qu’a pied en suivant le lit du torrent qui n’était actif qu’en temps de pluie. Ce passage est entrecoupé de marches (échelles de Claviére).
Pour rendre utilisable ce passage en voie, les romains auraient réalisés un important aménagement en faisant une tranchée dans les éboulis permettant un passage en force[4].
A l’époque d’Hannibal, vu l’importance de son expédition, ce passage me semble irréalisable.
La route actuelle, s’effectue
avec près d’un kilomètre de galeries, dont la première construction date de
Victor-Emmanuel III (1900-1946).
Cette vallée constitue l’enclave alpine la plus isolée de notre pays.
La difficulté majeure consiste à atteindre cette enclave dans le sens France-Italie. La carte la plus ancienne connue date de Jean de Beins en 1608. Elle fait apparaître un aménagement sommaire dans la combe du Guil. Il s'agit d’un sentier zigzaguant d’un bord à l’autre de cette combe et joignant 10 passerelles échelonnées en travers.
Cette
carte d’intérêt militaire nous montre que les passages naturels pour joindre le
Queyras à partir de
A savoir :
-
Rive gauche col Fromage
-
Rive droite col Garnier
-
Du Queyras au versant italien : Seuls subsistent
sur cette carte les cols de
Cette combe du Guil est réputée accessible aux piétons et caravanes muletières en 1830 (W H-Barlet) et ne sera carrossable qu’en 1849.
En 1790, les Escartons[5] du briançonnais et du Queyras se voient abolir leurs privilèges qui leur assuraient une certaine autonomie.
La vallée de
Reste la vallée de l’Ubaye…
Par la vallée de l’Ubaye
affluent de
Ce passage (vallée et col) est plus facile que les cols précédents, la difficulté principale de ce passage est une forte pente sur versant italien au-dessus d’Argentera.
C’est le seul itinéraire permettant de rejoindre aisément et logiquement le Po à proximité de Saluzzo, c’est-à-dire à une cinquantaine de kilomètres en amont de Turin.
Pour finir et d’après Varron, Hannibal aurait franchi les Alpes entre le Mont Genèvre et la mer, le col de Larche est dans ce secteur.
En remontant l’Ubayette donc en direction France-Italie on accède actuellement à Meyronnes par une route moderne à flanc de falaise en rive droite. Cet itinéraire est sans difficultés exceptionnelles. Les chemins d'autrefois, toujours existants de nos jours, côtoient le torrent en faisant de nombreux lacets.
Au delà de Meyronnes jusqu’au col nous avons une vallée large toute en prairie avec des pentes raisonnables.
Du col au village de Larche la distance à « vol d’oiseau » est de 4 ,8km pour une dénivelée de 300m soit 6%.
Du col à Argentera la distance toujours à « vol d’oiseau » est de 4km pour une dénivelée de 300m soit 7,5%.
Le col lui-même est un palier retenant naturellement le petit lac de la « Maddalena ».Il est propice à un rassemblement.
Ce passage en descente me
paraît être la clé de la réussite pour une caravane lourde sans chemins biens
établis.
Avant l’occupation romaine
les chemins de montagne devaient se borner à l’utilisation de mulets avec bat.
Des travaux conséquents auraient laissé quelques traces.
Mais si on considère ce
passage délicat pour Hannibal en raison de la constitution de son armée,
conditions aggravées par une récente chute de neige, ce franchissement me
semblerai un grand exploit.
Au vu des différentes thèses
avancées et compte tenu des essais tentés en été en grandeur nature avec
éléphants, la plupart des autres itinéraires ne me paraissent pas
réalisables.
Ci
dessous les lacets après d’Argentera sur la route actuelle.
Pour Hannibal, le passage du
col de Larche implique une descente jusqu'à Cuneo, puis une remontée à Turin.
Cela supposerait une grande
hardiesse à oser se rapprocher de la côte Ligure. Egalement, un risque sur son
flanc pour la remontée vers Turin.
Ne serait ce pas le même type
de risque qu'il avait encouru pour le franchissement du Rhône ?
Cette armée était surtout vulnérable
au passage des Alpes Au-delà, les Carthaginois nous prouveront leur valeur.
Hannibal subira tout de même
un terrible revers à la descente sur le versant Italien. En retard sur sa prévision
de marche, il ne pourra pas éviter les premières neiges d’automne. Ces neiges
lui coûteront une partie de son armée et la moitié de ses éléphants. Mais cela
ne le découragera pas.
Un
roi Gaulois nommé Donnas (-100-44) protégé par les Alpes et leur topographie
favorable, tenait un bon nombre de passages sur le versant Italien.
Confronté
à la conquête de
A
mon avis, pour rétablir par une voie muletière la communication avec
Le
fils de Donnas, vers
Vers
l’an 9 ap JC, ce roi dominait le versant des Alpes depuis
Cottius,
chef des Sugusini dont la capitale était Suse, commandait treize autres
peuplades alpines. La plus représentative était celle de Taurins.
- Une parenthèse pour Hannibal qui
traversa le territoire des Taurins :
D’après
le texte qui précède, il conviendrait peut-être de n’être pas trop exigeant sur
la limite territoriale des Taurins.
La
guerre avec les romains était terminée et Cottius accepta un accord.
Il
est précisé, sur le trophée de
On
n’y a pas joint les douze citées Cottiennes qui ne furent pas hostiles.
Conséquence
de cet accord :
Libre
circulation sur le passage du petit Mont Cenis
et plus tard, construction de la voie romaine correspondant au col
actuel du Mont Cenis.
Quelques
siècles plus tard, le manque d’entretien de la voie romaine nous ramène au
petit Mont Cenis dans les mêmes conditions semble-t-il, que du temps d’Hannibal
ou plutôt d’Hasdrubal.
-
En 44 ap JC l’empereur Claude rendit le titre de roi à Cottius. Il s’agit
sûrement de Cottius II.
-
En 64, sous le règne de Néron, le royaume fut transformé en province
procuratorienne et gouvernée par un chevalier. Les habitants reçurent le droit
Latin.
Les Romains vers le deuxième
siècle ont privilégié trois routes carrossables (visible sur la table de Peutinger) pour leurs
légions et peut-être pour l’usage de chars à bœufs.
-
Le petit St Bernard
-
Le Mont Genèvre via Briançon et Grenoble
-
La route du littoral
En délaissant
-
Le Mont Cenis qui faisait double emploi avec le Petit
St Bernard.
-
Le col de Larche qui faisait double emploi avec la
route du littoral.
Par manque de précisions et également en absence des
textes de référence aujourd’hui disparus, les remarques observées sur le
parcours par les historiens semblent difficilement exploitables. En ajoutant
toutes les données recueillies sur son parcourt, Hannibal aurait franchi le
Rhône entre Arles et Avignon, aurait remonté l’Isère et passé également par la
vallée du Po. Le parcourt ainsi obtenu serait plutôt complexe et les passages
possibles sont forcement nombreux !!!
Maintenant en regardant ces mêmes données et en considérant le passage
d’Hannibal et celui d’Hasdrubal comme deux passages distincts, la solution se
simplifie.
N’oublions pas, que si les
différentes tentatives de reconstitutions avec des éléphants, ne sont
pas parvenues à étayer une quelconque thèse sur le franchissement d’un col,
elles eurent le mérite de mettre en évidence que des éléphants, n’ont pas les
aptitudes des mulets…
Ceci nous démontre également que
le choix d’un col avec des pentes progressives et cela sur les deux versants
est primordial.
Reprenons la version de
Polybe : N’aurait t il pas confondu le passage d’Hannibal en pays
Allobroges avec celui d’Hasdrubal ?
En suivant un fleuve
remontant vers l’orient dés la traversée du Rhône, il semblait pourtant
désigner
Il signale aussi, qu’Hasdrubal retrouve pour la première fois le
témoignage du passage de son frère dans la vallée du Po, ce qui implique que
jusque là, il était sur une route différente.
Ensuite reprenons la version
de Tite-Live : Il désigne nommément
La source du Po est
effectivement dans l’axe du Guil qui est lui-même affluent de
Reprenons maintenant la version de Varron
Si on veut bien accorder du
crédit à cet historien, on peut réduite notablement les possibilités des lieux
de franchissement.
Il situe le parcourt
d’Hannibal entre le Mont-Genévre et la mer, le col de Larche se trouve dans ce
secteur, il est d’un accès facile sur ses deux versants.
Le franchissement se fit dans
de mauvaises conditions climatiques, ce qui rend cette solution encore plus
plausible. Cette hypothèse est confortée par la version de Tite-Live, puisque
le col de Larche précède la vallée du Po.
Quand à Hasdrubal ,8 ans plus
tard et en été, Varron situe son passage entre le Mont-Genévre et le petit St
Bernard
L’hypothèse la plus probable
de son passage avec son armée et une vingtaine d’éléphants, se situe dans la
zone du Mont Cenis.
Dans cette zone éliminons le col actuel du Mont-Cenis infranchissable sur le versant Français ainsi que les
cols Clapier et Savine-Coche ou le passage à 2500m ne se justifie pas.
Reste le col du petit Mont
Cenis 2182m, la seule voie naturelle et muletière utilisée après la disparition
des voies romaines et de Cottius et cela jusqu'à Napoléon.
En conclusion, la faible
pente au début de la descente sur le versant Italien du petit Mont-Cenis ne
cadre pas avec le récit concernant Hannibal mais convient pour Hasdrubal. Pour
Hannibal, la vallée de
Pour finir, nous pouvons dire que nos ancêtres Grenoblois ont peut-être vus passer des éléphants mais, appartenaient-ils à Hannibal ou à Hasdrubal ?
Dans la vallée de
A
Puis, sur le même lieu en août 1939, en présence des mêmes témoins, découverte d’objets anciens :
- Aiguilles en bronze
- Bagues en bronze
- Fragments d’épées en fer
- Défenses d’éléphant sculptées.
Cette découverte a été consignée aux archives départementales des Hautes Alpes à Gap sous la référence No F3435 (Page 1 à12).
Quant aux objets, ils ont été
déposés au musée de Gap en oct. 1948 sous la référence N°
Dans le journal "Les Affiches édition 1981" disponible aux archives de Grenoble, on peut lire le rapport de Mr Lachat.
REMARQUE : Ce site de la Bâtie en rive droite de la Durance se trouve dans l’axe de la vallée de l’Ubaye.
Plus loin, toujours en direction du col de Larche, un ensemble de Drachmes Phéniciennes à été découvert au Lauzet sur Ubaye.
Cette information à été diffusée au cours de l'année 1968 lors d'un journal radio de l'époque.
Bien sûr, on peut toujours évoquer la circulation des monnaies; dans ce cas, il s'agit d'un ensemble de pièces.
Le regroupement de tous ces indices et témoignages devrait permettre de constituer une forte probabilité pour faire valoir l’itinéraire de l’Ubaye et du col de Larche.
Ce passage est connu depuis l’antiquité. La fréquentation de cette route et de ces lieux est mesurable à toute époque grâce aux nombreux objets retrouvés aux alentours.
-
Dolmen de
- Dolmen du Lauzet-sur-Ubaye objets d’époque Néolithique 1er découverte en 1859.
- Et également au Lauzet-sur-Ubaye une médaille de l'empereur Romain Commode et une autre de l'empereur Septime-Severe (1989).
La vallée de l'Ubaye et le col de Larche restent pourtant à l’écart des mouvements de troupes en direction de l’Italie : Charles VIII, Louis XII.
Les cols du Mont-Cenis et du Mont Genévre étant bien défendus, François 1er utilisera le col de Larche en 1515 avec un guide Espagnol.
Sur l'histoire de Bayard
éditée en 1892 à partir des archives de l’Isère, je cite : « Le passage des Alpes présentait des
difficultés presque insurmontables. Les Suisses occupaient le pas de Suse (Mont
Cenis ?). Heureusement, le Roi de France avait à son service un capitaine
que les impossibilités n’effrayaient pas. Pietro de Navaro résolut de débuter
par un coup d’éclat en renouvelant les exploits d’Hannibal. A la tête de 3000
pionniers, il traverse
La description du parcours n’est guère plus instructive que le récit de Tite-Live et l’aménagement de la route du col n’avait sans doute guère évolué depuis le passage d'Hannibal.
Les éléments importants de ce récit succinct du passage des Alpes par Bayard sont d'une part la connaissance d’un passage relativement facile et d'autre part, l'utilisation de ce col dans un contexte qui, finalement, est relativement proche de celui rencontré par Hannibal.
Le rattachement de
- Histoire de Bayart par A . Prud‘homme archiviste de l’Isère édité en 1892.ce livre précise : nous adoptons cette orthographe Bayart rétablie par M.de Terre basse d’après les signatures originales de Bayart-Bayartius sic enim vocandus non ut vulgo Bayardus
- Queyras Hautes Alpes réalisé par la direction régionale des affaires culturelles de Provence Alpes Côte d’Azur.
- L’hypothèse du petit St Bernard réalisé de Mr Conninck.
- L’itinéraire d’Hannibal (Archéologie N° 324) par J P Renaud.
- Les études de Serge Lancel
et du Général Guillaume sur le col de
- Hannibal en Gaule de Mr de
Galbert dont l’aide précieuse m’a permit d’améliorer mon texte en préservant
une conclusion différente.
- La résistance des peuples Alpin
du royaume de Cottius http://www.arbre-celtique.com/encyclopedie/resistance-des-peuples-alpins-du-royaume-de-cottius-64-3838.htm
- Mes recherches
- Au musée de Gap.
- Au service des archives Direction des affaires culturelles d’Aix en Provence.
- Aux archives départementales de l’Isère à Grenoble.
http://ollier.pierre.free.fr
[1] a n è = Avant notre ère
[2] Selon : Polybe, Tite-live et Varron
[3] Camille Jullian ; Paul Azan ; Guy Barruol ; Jean Prieur Serge Lancel ; Geoffroy de Galbert.
[4] Ce passage se faisait peut-être même en démontant les chariots.
[5]
L’histoire des escartons naît le 29 mai 1343 avec le rachat par les communautés
du Briançonnais à Humbert II de 5 territoires qui prirent le nom d'escartons.
Ces escartons à cheval sur les Alpes comprenaient, d'une part ceux de Briançon
regroupant les vallées de
D'autre part, à l'est des Alpes sur l'Italie actuelle les escartons d'Oulx de Chateau-Dauphin et Val-Cluson Frontière actuelle établie en 1713 selon le partage naturel des eaux. Les escartons resteront autonomes jusqu'a 1790. http://ollier.pierre.free.fr/mur_des_Vaudois.htm