20 mai 2008

Les Pays-Bas abandonnent définitivement le vote électronique

L’association belge Pour une éthique du vote automatisé vient d’annoncer l’abandon définitif du vote électronique aux Pays-Bas, à quelques jours de l’ouverture d’un débat public sur le futur du vote électronique en Belgique :

Par conséquent, si la Belgique persiste à utiliser le vote électronique lors des prochaines élections dans les mêmes proportions que depuis 1999 (depuis cette date, 44% des électeurs de Belgique sont soumis au vote électronique), elle sera le seul parmi les 27 Etats de l’Union européenne à encore imposer le vote électronique a un nombre significatif d’électeurs.

Le vote électronique est en effet en recul partout dans le monde. De plus en plus de pays ayant expérimenté des systèmes de vote automatisé font machine arrière.

[…]

La décision qui vient d’intervenir aux Pays-Bas est le résultat de longues discussions et d’un large débat public. Nous osons espérer que la décision néerlandaise (après celle de l’Irlande et de la Californie) amènera nos élus à réaliser que le vote électronique représente plutôt le passé que le futur en matière de mode d’organisation des élections.

Chez nous le ministère de l’intérieur est toujours confit dans son jus et, malgré une timide promesse arrachée dans la douleur de « réfléchir » à la question (pendant que les communes gaspillent l’argent de leurs administrés), n’a toujours pas bougé une oreille.

Pour bien remettre les chose dans leur contexte, cette décision a été prise par le ministère de l’intérieur néerlandais, après une étude sérieuse des travaux de recherche qui ont montré qu’aucune des machines disponibles ne fournissait un niveau adéquat de sécurité et de confidentialité. Cette conclusion n’a rigoureusement rien d’étonnant pour quiconque s’intéresse sérieusement et objectivement au sujet, car telle est la situation partout dans le monde. Si les fonctionnaires de la Place Beauvau venaient à considérer le contraire chez nous, ce serait très exactement du même niveau que la légendaire étanchéité de nos frontières à la radioactivité du nuage de Tchernobyl !

Quant aux développements de la société néerlandaise NEDAP dans le domaine du vote électronique, qu’on savait déjà hasardeux, ils sont désormais clairement menacés. Les acheteurs français des matériels NEDAP/France Election (la grande majorité du parc de l’hexagone) doivent se sentir dans leur petits souliers. Pour ma part, s’ils venaient à se retirer de ce marché désormais pourri, je ne verserai pas une larme pour des gens qui :