1741-1745 : l’achèvement du fort par Frézier / sommaire



Légende : Plan du rez-de-chaussée du fort du Taureau : plan définitif, fait à Brest le 29 octobre 1742 par Frézier (Sources : Service Historique de l´Armée de Terre, Château de Vincennes).



Les travaux débutent dès le 10 mai 1741 après leur adjudication. La première phase de travaux concerne l’achèvement de l’enceinte du côté Est, c’est à dire entre le magasin à poudre et le grand escalier anciennement construit pour accéder à la plate-forme au-dessus de la porte d’entrée. Avant d’élever la nouvelle enceinte à l’Est, les ouvriers ont commencé par détruire le parapet provisionnel et la première assise, ils ont ensuite effectué des sondages pour situer le rocher de l’îlot. Ils ont repiqué entièrement la pierre de taille du parement des deux faces du redan, et refait les anciens joints. Deux embrasures sont aménagées dans les deux faces du redan, « lesquelles serviront en même temps de fenêtre à la chambre qu’on doit y faire au niveau du premier étage du rez-de-chaussée de la partie intérieure du nouveau bâtiment régnant sur la cour du château ».

Parallèlement aux travaux de l’enceinte à l’Est, il va y avoir « des augmentations dans l’ancien bâtiment » de la partie Sud en 1741. Cette « augmentation » est intéressante pour l’ingénieur Frézier dans la mesure où elle permet de gagner de la place rapidement et pour un coût peu élevé.


Légende : Plan de la terrasse du fort du Taureau : plan définitif, fait à Brest le 29 octobre 1742 par Frézier (Sources : Service Historique de l´Armée de Terre, Château de Vincennes).



Les travaux d’achèvement du fort du Taureau ont pour but de restructurer et rationaliser les espaces réservés aux officiers et à la garnison. Nous l’avons vu précédemment, la cour, jusqu’à 1741, est occupée par de petites constructions dispersées et très peu fonctionnelles.
La pénurie de logements est telle que des chambres sont créées dans les combles des bâtisses, la citerne est indigne d’une place forte et surtout, les bâtisses engouffrent chaque année une somme considérable en entretien ; il était devenu nécessaire de les raser et de construire un grand bâtiment à leur place. La construction du nouveau bâtiment démarre en 1742, les murs du bâtiment s’appuient sur l’enceinte achevée l’année précédente.
Pour construire le nouveau bâtiment, les bâtisses de la cour sont détruites, mais tout ce qui peut resservir est récupéré, mis en magasin et gardé précieusement, « pierres de taille, boutisses, carreaux, tours des fenêtres, portes, marches d’escalier, ferrures, plomberies, vitreries, menuiseries des portes et fenêtres, lambris, charpente ».
La façade du nouveau bâtiment se trouve en saillie par rapport au mur d’enceinte et « déborde » sur la cour. Comme l’avait prévu Vauban en 1697, la construction de ce bâtiment accentue encore l’étroitesse de la cour et de la place d’armes. D’après une note sur le plan Frézier de 1742, la terrasse du nouveau bâtiment est achevée en 1745.