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MINIST

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ÈRE DE LA JEUNESSE, DE L'ÉDUCATION NATIONALE

ÈRE DE LA JEUNESSE, DE L'ÉDUCATION NATIONALE

ET DE LA RECHERCHE

ET DE LA RECHERCHE

ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES 

ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES 

Sciences de la Vie et de la Terre

THÈSE de DOCTORAT

Mention : SIEB

Spécialité : Neurosciences Intégratives

présentée publiquement par

Serge WUNSCH

Pour l'obtention du grade de DOCTEUR de l'École Pratique des Hautes Études

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Ô L E   E T   I M P O R T A N C E   D E S   P R O C E S S U S   D E   R E N F O R C E M E N T

Ô L E   E T   I M P O R T A N C E   D E S   P R O C E S S U S   D E   R E N F O R C E M E N T

D A N S   L ' A P P R E N T I S S A G E   D U   C O M P O R T E M E N T   D E   R E P R O D U C T I O N

D A N S   L ' A P P R E N T I S S A G E   D U   C O M P O R T E M E N T   D E   R E P R O D U C T I O N

C H E Z   L ' H O M M E

C H E Z   L ' H O M M E

Thèse dirigée par Marie-Christine LOMBARD, directrice du LNIA (EPHE)

et tutorat de Philippe Brenot, directeur d'enseignement au DIU de sexologie (Paris V)

Soutenue le 21 novembre 2007

Devant le jury composé de :

Étienne MULLET

Directeur d'études, Laboratoire EPHE, Toulouse

Président

Jean-Pol TASSIN

Directeur de recherche INSERM, Collège de France, Paris

Rapporteur

Olivier Rampin

Directeur de recherche, INRA, Jouy-en-Josas

Rapporteur

Christian RICHARD-FOY

Médecin psychiatre et sexologue, Bordeaux

Examinateur

Philippe Brenot

Docteur ès Sciences, psychiatre et sexologue, Paris

Examinateur

Marie-Christine LOMBARD

Directeur d'études, Laboratoire EPHE, Bordeaux

Examinatrice

Laboratoire de Neurobiologie Intégrative et Adaptative (LNIA), EPHE
INSERM U862   Institut François Magendie   146, rue Léo Saignat   33077 Bordeaux cédex

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Chapitre :

 Préambules 

 

Résumé 

Quels sont les facteurs à l'origine des comportements humains ? Quels sont les processus neurobiologiques les plus 

primordiaux qui sous-tendent le développement et la dynamique de ces comportements ? Comment ces comportements 
émergent-ils de l'interaction entre les différents facteurs biologiques et environnementaux ? 

Afin de répondre à ces questions capitales, nous avons réalisé une synthèse transdisciplinaire (neurosciences, 

éthologie, ethnologie et psychologie) de la littérature actuelle relative au comportement de reproduction. Ce 
comportement a été choisi car il est le comportement fondamental, absolument nécessaire à la survie de l'espèce, et, 
de ce fait, vraisemblablement soumis à une intense pression des mécanismes de la sélection naturelle. Pour cette 
raison, l'étude de ce comportement devrait permettre de mettre en évidence les principaux moyens biologiques qui ont 
été sélectionnés par l'évolution pour réaliser et contrôler les différents comportements fondamentaux de l'être humain. 

À l'issue de l'analyse des données disponibles, il semblerait que les principaux facteurs biologiques innés (inhibition 

saisonnière par la mélatonine, hormones sexuelles, phéromones sexuelles, renforcements, lordose, érection, poussées 
pelviennes, réflexe éjaculatoire, libération de l'ovule lors du coït 

), à l'origine du comportement de reproduction des 

mammifères inférieurs, aient été modifiés au cours de l'évolution. Les facteurs hormonaux et phéromonaux seraient 
devenus marginaux tandis que les processus de renforcement et les facteurs émotionnels et cognitifs seraient devenus 
prépondérants. Apparemment, ce sont toujours les mêmes facteurs qui seraient à l'origine de la reproduction chez tous 
les mammifères, mais, comme 

l'importance relative 

de ces facteurs change au cours de l'évolution, 

la dynamique 

comportementale serait différente

. En conséquence, chez l'Homme, l'innéité du comportement de reproduction aurait 

été perdue, et ce serait les processus de renforcement, associés aux zones érogènes, qui seraient devenus les 
principaux facteurs à l'origine de l'apprentissage d'un comportement permettant la reproduction. Ces données nous ont 
amenés à formuler l'hypothèse que 

c'est principalement l'intense érogénéité de la zone génitale (pénis/clitoris, vagin) 

qui provoquerait la découverte puis la répétition de différentes séquences motrices de stimulation des organes génitaux, 
dont la séquence du coït vaginal

Pour des raisons éthiques, il n'a pas été effectué d'expérimentations neurobiologiques sur l'Homme. L'hypothèse a 

été testée au moyen d'un questionnaire, en utilisant la sensation consciente de plaisir érotique comme un indicateur de 
l'activité des processus de renforcement. Le questionnaire a été conçu de manière à pouvoir évaluer le rôle et 
l'importance du plaisir érotique – et donc indirectement des renforcements – dans l'apprentissage des activités de 
stimulation du corps et des zones érogènes, dont tout particulièrement l'activité du coït vaginal. L'enquête a été réalisée 
sur Internet au cours de l'année 2006 et 749 personnes ont complété le questionnaire. 

L'analyse des résultats indique, principalement, que : 1) le plaisir érotique procuré par la stimulation 

par un 

partenaire

 des organes génitaux serait le plaisir le plus intense que l'organisme humain peut ressentir ; 2) les 

principales activités sexuelles s'organisent autour des zones les plus érogènes du corps, ce qui suggère que le plaisir 
érotique (et donc indirectement les renforcements) serait à l'origine de l'activité sexuelle ; 3) le coït vaginal, pourtant 
essentiel à la reproduction de l'espèce, n'est qu'une activité préférée parmi d'autres ; 4) les facteurs qui motivent les 
personnes a réaliser des activités sexuelles avec des partenaires seraient pour les deux tiers le 

plaisir somatosensoriel

 

procuré par les différentes formes de stimulation du corps (contact corporel, étreintes, chatouilles, caresses sensuelles, 
stimulations érotiques 

), et pour un tiers des facteurs de type émotionnel (tendresse, complicité, curiosité 

) ;  et, 

5) il n'existe quasiment pas de différences significatives entre les réponses des femmes et des hommes, ce qui suggère 
l'existence d'une organisation neurobiologique des réactions sexuelles indépendante du genre de l'organisme. 

En conclusion générale de l'analyse des résultats de l'enquête et de l'ensemble des données actuellement 

disponibles, il semblerait, dans l'espèce humaine, qu'il n'existerait plus de 

comportement de reproduction inné

, mais, dû 

aux relations spécifiques et prépondérantes entre les processus de renforcement et les zones érogènes, il apparaîtrait 
un nouveau comportement dont le 

but

 est la 

stimulation du corps

. Ce comportement, qui pourrait être qualifié 

d'érotique, induirait, indirectement, l'

acquisition

 de la séquence cruciale du coït vaginal. Ainsi, la reproduction, pourtant 

fondamentale à la survie de l'espèce, ne serait paradoxalement chez l'Homme qu'une conséquence presque fortuite de 
la recherche des plaisirs physiques. 

La généralisation des résultats de cette étude à l'ensemble des comportements humains suggère qu'il n'existerait 

pas d' "instincts" ou de "programmations" innés des comportements, mais plutôt tout un ensemble de processus 
neurobiologiques, innés mais élémentaires, à l'origine uniquement de tendances globales et approximatives, qui, au 
cours du développement et de l'interaction avec l'environnement, permettraient l'apprentissage par essais et erreurs de 
comportements relativement adaptés et appropriés à la survie de l'individu et de l'espèce. 

 

Mots clés 

Comportement de reproduction, comportement sexuel, comportement érotique, renforcement, récompense, zones 

érogènes, neurobiologie des comportements, instinct, inné / acquis, sexualité, plaisir, Homme. 

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 ACQUIS

 

Chapitre :

 Sommaire 

 

 

 

 

Introduction.......................................................................................................................................................................... 1 

1 – Théories relatives au comportement de reproduction ................................................................................................... 3 

a – Description des comportements de reproduction .................................................................................................................... 3 

b – Préalable : définition des concepts clés .................................................................................................................................. 6 

c – Théories actuelles et limites de ces théories ........................................................................................................................... 8 

d – Le comportement de reproduction est-il inné ?..................................................................................................................... 13 

e – Apprentissage du comportement permettant la reproduction................................................................................................. 44 

2 – Présentation des hypothèses et du modèle comportemental ...................................................................................... 49 

a – Présentation synoptique de l'hypothèse principale ................................................................................................................ 49 

b – Présentation détaillée du modèle comportemental ................................................................................................................ 50 

c – Comparaison entre les modèles de la reproduction ............................................................................................................... 56 

d – Pansexualité 

potentielle

...................................................................................................................................................... 56 

e – Possible extension du modèle et perspectives de recherche .................................................................................................. 57 

f – Méthode de vérification de l'hypothèse principale .................................................................................................................. 59 

g – Transposition de l'hypothèse du niveau neurobiologique au niveau psychologique.................................................................. 61 

3 – Matériel & Méthode ...................................................................................................................................................... 63 

a – Matériel ............................................................................................................................................................................. 63 

b – Procédure .......................................................................................................................................................................... 64 

c – Participants ........................................................................................................................................................................ 64 

4 – Résultats ....................................................................................................................................................................... 67 

a – Le plaisir érotique est-il un des plaisirs les plus intenses que l'organisme peut éprouver ? ....................................................... 67 

b – Les zones érogènes des organes génitaux sont-elles à l'origine du plaisir érotique le plus intense ? ......................................... 79 

c – Le plaisir érotique provoqué par un partenaire est-il supérieur à celui provoqué par autostimulation ? ..................................... 95 

d – Facteurs à l'origine des activités érotiques.......................................................................................................................... 100 

e – Cas analysés à part........................................................................................................................................................... 102 

5 – Discussion ................................................................................................................................................................... 104 

a – Discussion relative aux limites de cette recherche............................................................................................................... 105 

b – Discussion relative à la validité de l'expérimentation ........................................................................................................... 110 

c – Discussion relative aux résultats expérimentaux.................................................................................................................. 118 

d – Discussion relative à la validité de l'hypothèse et du modèle ............................................................................................... 137 

e – Conclusion relative à la validité de l'hypothèse et du modèle ............................................................................................... 145 

 
 

Conclusion générale.......................................................................................................................................................... 146 

 
 

Bibliographie..................................................................................................................................................................... 151 

ANNEXES........................................................................................................................................................................... 168 

Annexe I : Proposition de définitions des concepts clés .................................................................................................. 169 

Annexe II : Questionnaire ................................................................................................................................................ 177 

Annexe III : Résultats et analyses de l'enquête par questionnaire ................................................................................. 178 

1 – Annexe du chapitre "Matériel & Méthode" ........................................................................................................................ 178 

a – Critères de sélection des participants & Formations des groupes ......................................................................................... 178 

b – Caractéristiques des participants à l'étude.......................................................................................................................... 182 

b.1 – Profil des activités érotiques .................................................................................................................................... 182 

b.2 – Désir & Fantasmes.................................................................................................................................................. 190 

b.3 – Conclusion.............................................................................................................................................................. 194 

2 – Annexe du chapitre "Résultats" ....................................................................................................................................... 195 

a – Le plaisir érotique est-il un des plaisirs les plus intenses que l'organisme peut éprouver ? ..................................................... 195 

b – Les zones érogènes des organes génitaux sont-elles à l'origine du plaisir érotique le plus intense ? ....................................... 197 

Annexe IV : Problèmes relatifs aux expériences éthiquement réalisables ...................................................................... 204 

 

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Chapitre :

 Préambules 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Connais-toi toi-même" 

Socrate 

 

 

 

"La science vise à l'amélioration du sort de l'Homme sur la terre." 

Francis Bacon 

 

 

 

We are recorders and reporters of the facts. Not judges of the behavior we describe. 

Alfred Kinsey 

 

 

 

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Chapitre : Préambules 

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Remerciements 

 

 

 

Je voudrais d'abord remercier toutes les personnes qui m'ont aidées, d'une manière ou d'une 

autre, à réaliser ces recherches. 

Je remercie tout particulièrement le Dr. Marie-Christine Lombard pour avoir accepté, malgré les 

difficultés supplémentaires induites par ce travail pluridisciplinaire, de diriger ma thèse. 

Je remercie également les Dr. Étienne Mullet, Jean-Pol Tassin et Olivier Rampin pour leurs critiques 

et conseils, ainsi que d'avoir accepté d'évaluer ce travail de recherche. 

Je suis très reconnaissant au Dr. Philippe Brenot, qui a été, par ses conseils et son aide, à l'origine 

de cette thèse. Je le remercie également pour tous nos échanges constructifs. 

J'exprime aussi une pensée amicale et chaleureuse au Dr. Christian Richard-Foy, pour ses apports 

cliniques et son soutient sans faille depuis le début de cette aventure intellectuelle. 

Je remercie le Pr. Jacques Paty qui m'a donné l'opportunité d'une passation du questionnaire 

auprès de ses étudiants, ainsi que les Dr. Michèle Koleck et Romuald Nargeot pour leur aide 
concernant les analyses statistiques. 

Je remercie également le Pr. Michel Le Moal qui m'a permis d'intégrer l'École Pratique des Hautes 

Études. 

Enfin, je remercie ma famille qui m'a soutenu tout au long de ces années de recherches. 

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Chapitre :

 Préambules 

Liste des abréviations 

A5: noradrenaline cells A5 

Noyau noradrénergique A5 

ACN: Anterior cortical nucleus (of amygdala) 

Noyau cortical antérieur de l'amygdale 

AOB: Accessory olfactory bulb 

Bulbe olfactif accessoire 

AON: Accessory olfactory nucleus 

Noyau olfactif accessoire 

Bar: Barrington's nucleus 

Noyau de Barrington 

BNST: Bed nucleus of the stria terminalis 

Noyaux du lit de la strie terminale 

CG: Central gray 

Matière grise centrale 

cl: colonne latérale (L6-S1) 

CL: Central lateral nucleus of the thalamus 

Noyau central latéral du thalamus 

CM: Central medial nucleus of the thalamus 

Noyau centromédian du thalamus 

CPOF: Centroposterior orbitofrontal cortex 

Cortex orbitofrontal centropostérieur (

 aire 13) 

DCN: Dorsal commissural nucleus 

Noyau de la commissure dorsale 

DLN: Dorsolateral nucleus 

Noyau dorsolatéral 

DM: Dorso median nucleus of the thalamus 

Noyau dorsomédian du thalamus 

DMvc: Caudal part of the medial dorsal nucleus of the 

thalamus 
Partie caudale ventrale du noyau dorso-médian du 
thalamus 

DPN: Dorsal penile nerve : 

Nerf dorsal du pénis 

DSTT: Dorsal spinothalamic tract 

Faisceau spinothalamique dorsal 

Ent: Entorhinal cortex 

Cortex entorhinal 

GL: Lateral geniculate nucleus of the thalamus 

Corps géniculé latéral du thalamus 

GM: Medial geniculate nucleus of the thalamus 

Corps géniculé médial du thalamus 

LD: Lateral dorsal nucleus of the thalamus 

Noyau latéral dorsal du thalamus 

LP: Lateral posterior nucleus of the thalamus 

Noyau latéral postérieur du thalamus 

LPOF: Lateroposterior orbitofrontal cortex 

Cortex orbitofrontal latéropostérieur (

 aire 12) 

LTF: Lateral tegmental field (of mesencephalon) 

Champ tegmental latéral 

LVN: Lateral vestibular nucleus 

Noyaux vestibulaires latéraux 

MN: Medial nucleus (of amygdala) 

Noyau médial de l'amygdale 

MPO: Medial preoptic area 

Aire préoptique médiale 

MOB: Main olfactory area 

Aire olfactive principale 

NGc: Nucleus gigantocellularis (of reticular formation) 

Noyau gigantocellulaire 

nPGi: Nucleus paragigantocellularis 

Noyau paragigantocellulaire 

NPOm: Noyau préoptique médian 

OT: Olfactory tubercule 

Tubercule olfactif 

Pf: parafascicular nuclei of the thalamus 

Noyau parafasciculaire du thalamus 

Pir: Piriform cortex 

Cortex piriforme 

PLCN: Posterolateral cortical nuclei (of amygdala) 

Noyau cortical postérolatéral de l'amygdale 

PMCN: Posteromedial cortical nucleus (of amygdala) 

Noyau cortical postéromédial de l'amygdale 

PP: Peripeduncular nucleus 

Noyau péripédonculaire 

PPRF: Paramedian pontine reticular formation 

Formation réticulée pontique paramédiane 

PVN: Paraventricular nucleus 

Noyau paraventriculaire 

RIMLF: Rostral interstitial nuclei of the median longi-tudinal 

fasciculus 

         Noyau interstitiel rostral du faisceau longitudinal médian 

Rpa: Raphe pallidus nucleus 

Noyau du raphé pallidus 

Rmg: Raphe magnus nucleus 

Noyau du raphé magnus 

RS: Reticulo spinal 

SI & SII: Somatosensory cortex I & II 

Cortex somatosensoriel I & II 

SNB: Spinal nucleus of the bulbocavernosus 

Noyau spinal du bulbocaverneux 

STT: Spinothalamic tract 

Faisceau spinothalamique 

TQA: Tubercules quadrijumeaux antérieurs 

VMb: Basal part of the ventral medial nucleus of the thalamus 

Région basale du noyau ventral médial du thalamus 

VMpo: Posterior part of the ventral medial nucleus 
          Partie postérieure du noyau ventral médial du thalamus 

VNO: Vomeronasal organ 

Organe voméronasal 

VPI: Ventral posterior inferior nucleus of the thalamus 

Noyau ventral postéro inférieur du thalamus 

VPL: Ventral posterior lateral nucleus of the thalamus 

Noyau ventral postéro latéral du thalamus 

VPLc: Caudal part of the ventral posterior lateral nucleus of the 

thalamus 

Partie caudale du noyau ventral postéro latéral 

VPM: Ventral posterior median nucleus of the thalamus 

Noyau ventro-postéro-médian du thalamus 

VSTT: Ventral spinothalamic tract 

Faisceau spinothalamique ventral 

 

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 ACQUIS

 

Introduction 

    

Introduction 

Le sujet de cette thèse s'inscrit dans le cadre général et fondamental de la recherche et de la 

compréhension des facteurs biologiques, environnementaux et culturels qui sont à l'origine des 
différents comportements humains. 

Objectif et objet de la recherche 

L'objectif principal de cette recherche transdisciplinaire (DELATTRE 1995) est d'identifier, chez 

l'Homme, les facteurs biologiques primordiaux qui sont à l'origine du comportement de reproduction. 
Ce comportement a été choisi car il est le comportement fondamental, absolument nécessaire à la 
survie de l'espèce, et, de ce fait, vraisemblablement soumis à une intense pression des mécanismes 
de la sélection naturelle. De plus, la reproduction chez les mammifères nécessite un minimum de 
coordination et de complémentarité entre les comportements de deux organismes de sexe opposé. 
Pour ces raisons, ce comportement semble être un objet d'étude privilégié permettant de mettre en 
évidence les principaux moyens biologiques qui ont été sélectionnés par l'évolution pour réaliser et 
contrôler les différents comportements fondamentaux de l'être humain. 

Principal résultat 

Les résultats de cette recherche suggèrent que l'

anatomie et la physiologie de la reproduction 

seraient 

innées, tandis que le comportement de reproduction serait acquis. 

Cette acquisition serait réalisée essentiellement grâce aux processus de renforcement, qui seraient 

à l'origine de l'apprentissage d'un comportement dont le 

but est la stimulation du corps, et non la 

reproduction. Le coït vaginal reproducteur serait ainsi une conséquence indirecte et presque fortuite 
de la recherche des plaisirs somatosensoriels. 

Particularités de ce travail 

Les deux principales difficultés de ce travail de synthèse transdisciplinaire (neurobiologie, 

éthologie, ethnologie et psychologie) sont l'ampleur du sujet étudié (la reproduction et la sexualité) et 
l'absence de recherche directe sur l'être humain dans ces domaines. 

Élaborer et tester une hypothèse qui concerne un comportement dans sa globalité nécessitent, 

d'une part, de vérifier plusieurs hypothèses intermédiaires, et, d'autre part, de recueillir un grand 
nombre de données provenant de différents champs disciplinaires. L'analyse et la synthèse de ces 
nombreuses données et concepts pluridisciplinaires posent des problèmes spécifiques. 

Par ailleurs, pour des raisons éthiques, il est impossible de tester des hypothèses neurobiologiques 

sur l'Homme. La vérification des hypothèses, qui ne peut donc être qu'indirecte, consiste à rechercher, 
de manière systématique et exhaustive, l'absence de réfutation et la maximalisation des 
corroborations. 

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Introduction 

Plan de l'ouvrage 

Le premier chapitre, l'

analyse de la littérature, est une analyse critique des différentes théories 

actuelles, explicatives du comportement de reproduction (voir page 3

 

). L'objectif de ce chapitre est de 

mettre en évidence les limites de ces modèles et de présenter les données cruciales à l'origine de 
l'hypothèse de l'apprentissage du comportement permettant la reproduction. 

Le second chapitre présente cette hypothèse de travail (voir page 49

 

). L'objectif est de décrire 

l'hypothèse, et, afin de l'expliciter au mieux, de présenter également le nouveau modèle 
comportemental qu'elle implique. De plus, ce chapitre contient aussi des sous-chapitres nécessaires à 
la compréhension des particularités de cette recherche. 

Le troisième chapitre, 

matériel & méthode, contient une description de la méthode et des moyens 

qui ont été utilisés pour tester et vérifier l'hypothèse principale (voir page 63

 

). L'expérimentation a été 

réalisée au moyen d'un questionnaire évaluant l'importance des processus de renforcement dans la 
dynamique du comportement sexuel. 

Les 

résultats de la partie expérimentale sont présentés dans le quatrième chapitre (voir page 67

 

). 

Le cinquième chapitre, 

discussion, concerne l'évaluation et l'argumentation des méthodes, des 

analyses et des résultats de cette étude (voir page 104

 

). L'objectif est de préciser la validité et les 

limites des conclusions de cette recherche. 

Les principaux résultats et analyses sont synthétisés dans la conclusion générale (voir page 146

 

). 

Enfin, les annexes contiennent différents documents complémentaires, apportant des explicitations 

et des précisions supplémentaires à certaines analyses ou résultats présentés dans les cinq principaux 
chapitres (voir page 168 et suivantes). 

 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

 

 

Chapitre premier 

Théories actuelles 

 

    

1 – Théories relatives au comportement de reproduction 

Les objectifs de ce chapitre sont : 1) de présenter les 

faits, c'est-à-dire les comportements qui 

permettent la reproduction ; puis 2) de présenter les 

théories, c'est-à-dire les structures d'idées qui 

permettent d'interpréter et d'expliquer ces comportements de reproduction ; puis 3) de mettre en 
exergue leurs limitations ; et enfin, 4) de présenter les principales données à l'origine de l'hypothèse 
de l'apprentissage du comportement permettant la reproduction. 

    

a – Description des comportements de reproduction 

La première étape de l'étude du comportement de reproduction est de décrire les séquences 

comportementales qui constituent ce comportement. Cette première étape, la description des 

faits, 

est distincte d'une seconde étape, l'élaboration d'une 

théorie, qui est l'explication de ces faits. La 

description des faits nécessite une grande rigueur afin de prendre en compte tous les faits significatifs 
existants dans les différents contextes et environnements. Pour l'Homme, en raison de la très grande 
influence du contexte culturel sur le comportement de reproduction, la description des faits tient 
compte de la diversité socioculturelle et est réalisée à partir des informations disponibles provenant de 
quelques centaines des 3.000 sociétés humaines connues (H.R.A.F. : Human Relations Area Files, 
banque mondiale de données ethnographiques, http://www.yale.edu/hraf/index.html). 

Bien que l'étude du comportement de reproduction des animaux non humains ne soit pas l'objet de 

cette recherche, le comportement sexuel des rongeurs et des chimpanzés est présenté. Les données 
provenant de ces animaux sont les plus significatives pour cette étude, car les rongeurs sont la source 
de la majorité des données expérimentales et le chimpanzé 

pan paniscus (Bonobo) est l'espèce 

animale la plus proche de l'Homme. 

Chez les rongeurs, le comportement de reproduction est relativement stéréotypé. La première 

phase du comportement de reproduction, appelée phase motivationnelle, permet un échange de 
stimulations adéquates entre les partenaires. Ces stimulations sont souvent nécessaires à la poursuite 
du comportement sexuel. En général, chez le rat, on observe les séquences suivantes : le rat mâle 
effectue une investigation olfactive, puis éventuellement gustative de la femelle, plus particulièrement 
de sa région périnéale. Cette investigation est d'autant plus longue que le rat est sexuellement 

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Chapitre 1 :

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inexpérimenté. Il se frotte parfois contre la femelle, et passe en dessous ou au dessus d'elle. Au cours 
de ces frottements, on observe fréquemment un comportement apparemment de marquage de la 
femelle par l'urine du mâle. Les deux partenaires peuvent émettre des vocalisations ultrasoniques. La 
rate œstrale répond aux stimulations du mâle par un comportement de saut et de fuite. En cas de 
défaillance du mâle, la femelle peut également prendre l'initiative en poussant les flancs de son 
partenaire. Puis, lors de la deuxième phase du comportement de reproduction, appelée phase 
consommatoire, le rat se positionne sur le dos et à l'arrière de la femelle. Durant la monte, le mâle 
palpe et étreint les flancs de la femelle avec ses pattes antérieures. La femelle est active et manifeste 
sa réceptivité par l'adoption d'une position de lordose et par l'orientation correcte de sa région 
périnéale, ce qui facilite l'intromission. Le mâle effectue des poussées pelvienne qui permettent 
l'intromission du pénis et l'éjaculation. Chez le mâle, l'éjaculation s'accompagne de contractions 
spasmodiques des muscles squelettiques. Après la copulation, le mâle procède généralement à une 
toilette de sa région génitale puis entre dans une période d'inactivité. L'éjaculation est suivie chez le 
mâle d'une période réfractaire caractérisée par une très faible réceptivité a tout type de stimuli et par 
un état de veille calme proche du sommeil (MEISEL & SACHS 1994). 

Dans toutes les espèces sub-primates, on observe que le comportement de reproduction est 

principalement hétérosexuel et qu'il est saisonnier. Les femelles ne présentent pas de comportement 
sexuel avant la puberté, tandis que les mâles de beaucoup de ces espèces exécutent fréquemment 
des séquences incomplètes du comportement sexuel, longtemps avant leur maturité (FORD & BEACH 
1965). 

Chez le chimpanzé 

pan paniscus (Bonobo), en résumant l'essentiel, sa sexualité est bisexuelle 

(environ 1/3 d'activités homosexuelles et 2/3 hétérosexuelles, mais jamais d'homosexualité ou 
d'hétérosexualité exclusive), et on observe beaucoup d'activités non-reproductives : masturbation, 
utilisation d'objets, masturbation réciproque, baiser, activités oro-génitales, en groupe, etc. (ces 
activités représentent environ les 3/4 de toutes les activités sexuelles). Enfin, la sexualité est continue 
tout au long de l'année (DE WAAL 1992, 1996, 1990 ; HASHIMOTO 1997). 

Chez l'Homme, le comportement sexuel est encore plus diversifié et on remarque des variations 

importantes en fonction des cultures. On observe des activités bisexuelles (caractérisée par des 
attitudes mâle 

et femelle, et/ou des partenaires mâle et femelle), et des activités hétérosexuelles ou 

homosexuelles, qui peuvent être exclusives ou non. On observe des activités autoérotiques, ou avec 
un ou plusieurs partenaires (de manière successive ou simultanée), comprenant des activités oro-
orales, oro-génitales, génito-génitales ou anales, des caresses sensuelles, l'utilisation d'objet ou 
d'aliments, etc. (pour une description de ces activités, voir RÉMÈS 2004), et, lorsque le contexte 
culturel est favorable, on observe également la combinaison de nombreuses activités sexuelles avec 
d'autres activités hédoniques dans les orgies, ainsi que des activités sexuelles avec des animaux 
(FORD & BEACH 1965 ; ALLGEIER & ALLGEIER 1992 ; PARTRIDGE 2002). Les activité sexuelles 
humaines peuvent débuter dès l'âge de 4-5 ans, soit bien avant la puberté (voir les références dans la 
section "Remarques générales" ci-dessous). Enfin, les activités sexuelles peuvent être réalisées pour le 
plaisir, la procréation, la conformité aux normes sociales ou dans le cadre de rituels, de pratiques 

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Chapitre 1 :

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religieuses ou spirituelles. Il est difficile d'évaluer la part respective de chaque type d'activité, dans la 
mesure où l'influence culturelle est à l'origine de variations qui peuvent être majeures. Par exemple 
les activités homosexuelles sont très minoritaires dans les sociétés occidentales, mais représentent 
100% des activités sexuelles avant le mariage dans certaines sociétés préindustrielles. 

A l'issue de cette description des comportements sexuels, on remarque qu'il existe une différence 

très nette entre le comportement des mammifères les plus inférieurs et celui des primates 
hominoïdes, en particulier 

pan paniscus et homo sapiens. Chez les rongeurs, comme précédemment 

indiqué, la phase consommatoire est très stéréotypée et se limite à la copulation. Les activités 
sexuelles observées correspondent bien ici à un comportement de reproduction. Chez le chimpanzé 
pan paniscus (Bonobo) et plus encore chez l'Homme, on observe que les activités sexuelles 
concernent toutes les combinaisons possibles de partenaires, et que ces activités sexuelles consistent 
en de nombreuses actions de stimulation de différentes régions corporelles et de zones érogènes, 
dont en particulier la région génitale. Les activités observées ne correspondent guère à un 
comportement de reproduction, mais plutôt à un comportement organisé autour de la stimulation du 
corps. 

Pour ces raisons, dans cette étude, nous conserverons au terme « sexuel » sont sens général, et 

nous appellerons « comportements sexuels » l'ensemble de tous les comportements en relation avec 
les zones érogènes et la reproduction, « 

comportements de reproduction » les comportement sexuels 

dont 

le but est la copulation, « comportements érotiques » les comportement sexuels dont le but est 

la stimulation du corps et des zones érogènes – et non le coït vaginal –, et « sexualité » l'ensemble 
des aspects comportementaux, émotionnels et cognitifs liés aux comportements sexuels, qu'ils soient 
érotiques ou de reproduction. 

Remarques générales 

Les comportements sexuels décrits ci-dessus ne correspondent pas à une 

théorie, mais à des faits, 

qu'il sera absolument nécessaire de prendre en compte pour élaborer une théorie qui puisse les 
expliciter. Sous réserve que ces faits rigoureusement analysés correspondent à la réalité (car le recueil 
d'un fait résulte souvent d'une interprétation subjective, et parfois de biais moraux ou culturels 
(WALLEN & PARSONS 1997)), toutes les théories qui ne peuvent expliquer ces faits sont très 
probablement erronées. 

Par ailleurs, on observe chez les primates que la fréquence des divers comportements sexuels n'est 

pas égale. Faut-il alors ne prendre en compte ou ne considérer comme significatifs que les 
comportements les plus fréquents, ou les plus culturellement valorisés ? En étudiant par exemple de 
manière détaillée le comportement sexuel qui semble le plus inapproprié à la reproduction, le plus 
"contre-nature", c'est-à-dire celui entre deux espèces distinctes, on s'aperçoit chez l'Homme que ce 
comportement dépend principalement du contexte. Bien que cette activité soit globalement peu 
pratiquée, il existe néanmoins quelques sociétés où l'activité sexuelle avec des animaux est 
culturellement acceptée. Mais le plus remarquable est que lorsque les êtres humains vivent avec les 
animaux, lorsqu'il existe une proximité physique et émotionnelle, et lorsqu'il n'existe pas d'interdits ou 

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de stigmatisations culturelles, alors la probabilité d'observer ce comportement est très grande 
(KINSEY & al. 1948 ; FORD & BEACH 1965). Par ailleurs, les activités sexuelles entre animaux 
d'espèces différentes existent également, et elles sont d'autant plus fréquentes que la morphologie 
des organismes est similaire (âne/cheval, tigre/lion, etc.) (FORD & BEACH 1965). Cette remarque 
n'est pas une "éloge de la bestialité", mais un rappel de la nécessité à prendre en compte tous les 
faits observés, qu'ils soient fréquents ou marginaux, magnifiés ou dévalorisés, afin que la théorie 
élaborée puisse les expliciter et ainsi correspondre à la réalité. 

Enfin, dans l'objectif de comprendre le développement du comportement sexuel et également 

d'évaluer les effets supposés majeurs des hormones, des phéromones et de la puberté (cf. la 
description des principales théories actuelles dans les sections suivantes), la sexualité prépubère a été 
étudiée en détail chez les primates. En résumé, en présentant l'essentiel, l'échographie montre que 
l'érection existe chez l'homme bien avant la naissance (BROUSSIN & BRENOT 1996). Des études, 
menées en particulier durant la période culturellement favorable des années 70, confirment que 
l'organisme humain est capable de réactions et d'activités érotiques dès le plus jeune âge (KINSEY & 
al. 1948 ; JOHNSTON 1973 ; CONSTANTINE & MARTINSON 1981 ; MARTINSON 1994). Par ailleurs, 
les données ethnologiques indiquent que dans les sociétés où il n'existe pas de restrictions culturelles 
à la sexualité des enfants (Marquisiens (SUGGS 1966), Maori, Trobriandais (MALINOWSKI 1970), 
Pilagá (HENRY & HENRY 1974), etc.), l'activité sexuelle débute vers 4-5 ans et les enfants acquièrent 
le répertoire comportemental sexuel adulte, incluant le coït vaginal, avant leur dixième année (FORD 
& BEACH 1965). De plus, on observe des similitudes comportementales entre ces jeunes enfants et 

les jeunes chimpanzés 

pan paniscus (Bonobo), tant dans le 

développement que dans les activités du comportement sexuel. Les 
activités sexuelles des Bonobos, espèce animale la plus proche de 
l'Homme, débutent vers l'âge d'un an, soit bien avant la puberté, et 
ces activités prépubères représentent presque 1/4 de la totalité des 
activités sexuelles (les activités des adolescents représentent environ 
la moitié, et celle des adultes un peu plus du quart) (HASHIMOTO 
1997 ; DE WAAL 1992, 1996, 1990). Toutes ces données suggèrent 
que l'organisme des primates hominoïdes, 

bien avant les effets 

hormonaux et phéromonaux de la puberté, est capable d'activités 
sexuelles dès les premières années de la vie. 

Baiser buccal avec interactions 
linguales entre deux chimpanzés 
mâles prépubères. 
( Photo Franz De Waal ) 

b – Préalable : définition des concepts clés 

La réalisation de cette recherche concernant les facteurs primordiaux à l'origine du comportement 

de reproduction a nécessité de formuler des définitions opérationnelles des concepts d' "innéité", 
d' "instinct" et de "comportement". Ces définitions, utilisées dans cette étude, ont été élaborées à 
partir des connaissances anatomo-fonctionnelles et développementales des organismes biologiques. 

La définition du concept d' "innéité" est la suivante : 

est "inné" tout élément (structurel ou 

fonctionnel) dont l'information développementale préexiste dans l'organisme et dont le développement 

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Chapitre 1 :

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est indépendant de l'influence des différents environnements (du chorion, de l'utérus, du milieu 
écologique, familial et culturel). Cet élément est toujours présent à la fin du développement, quelles 
que soient les caractéristiques de ces différents environnements, sauf dans les cas extrêmes où des 
caractéristiques particulières ont provoqué un développement pathologique (famine, maladies graves, 
…), qui dépasse les capacités adaptatives de l'organisme (physiologie du jeûne, système immunitaire, 
…). 

La définition de l'instinct, au sens strict, est ainsi formulée : 

action ou réaction comportementale, 

innée, fixe, immédiatement fonctionnelle et adaptée sans expérience préalable et sans apprentissage, 
et provoquée par des stimuli internes ou externes spécifiques. Ces réactions sont déterminées par 
l'existence de structures neurales spécifiquement organisées (récepteurs spécifiques, et/ou synapses 

spécifiques, et/ou neuromédiateurs spécifiques, et/ou précablage spécifique

), dont la formation est 

indépendante des influences du milieu extérieur à l'organisme. L'exemple type d'un comportement 
sexuel instinctif est la lordose lombaire (voir PFAFF & al. (1994) pour sa description détaillée chez la 
rate). 

La définition du concept de "comportement", valable pour tous les organismes vivants, est : 

ensemble des mouvements organisés pour agir à l'extérieur de l'organisme. Chez l'Homme, en tenant 
compte de son organisation anatomo-fonctionnelle, la définition spécifique devient : 

Ensemble des 

mouvements produits par l'activation du système musculaire squelettique, sous contrôle de l'activité 
neurale motrice pyramidale et extrapyramidale. 

Les données et les analyses utilisées pour l'élaboration de ces définitions sont présentées à 

l'annexe I, page 169

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Chapitre 1 :

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c – Théories actuelles et limites de ces théories 

Le comportement de reproduction est un comportement fondamental pour la survie des espèces. 

Aucune espèce sexuée ne peut se perpétuer sans qu'il n'existe en sa structure des éléments 
biologiques particuliers lui permettant de réaliser un comportement destiné à sa reproduction. 

Quels sont, chez l'Homme, ces facteurs biologiques fondamentaux ? Quel est l'état actuel des 

connaissances concernant ces facteurs ? Quelles théories permettent de donner un sens global à ces 
connaissances actuelles, permettant ainsi de comprendre et d'expliquer la sexualité humaine ? 

Les principales théories actuelles, extraites de la littérature, sont analysées et présentée dans les 

paragraphes suivants. 

Les premières théories modernes 

La première théorie marquante a été élaborée par Richard von Krafft-Ebing (1840-1902), qui était 

considéré de son vivant comme un des plus grands psychiatres de son époque. Son principal ouvrage, 
Psychopathia Sexualis, publié pour la première fois en 1882, abondamment pourvu de cas cliniques 
exemplaires, a été constamment réédité jusqu'à aujourd'hui. Sa théorie, principalement axée sur les 
aspects pathologiques de la sexualité, était basée sur l'existence d'un instinct sexuel. Toutes les 
activités sexuelles qui ne permettaient pas la reproduction, c'est-à-dire qui s'écartaient du coït vaginal 
hétérosexuel, étaient considérées comme pathologiques. Néanmoins les bases de sa théorie relevaient 
du postulat, puisque l'étude et la justification de l'instinct sexuel se limitait à l'affirmation de son 
existence : "La perpétuité de l'espèce humaine n'est pas laissé au hasard, ni au caprice des individus : 
un instinct naturel la garantit, et il réclame impérieusement, irrésistiblement satisfaction." (Krafft-
Ebing 1882, réédition 1999). 

Sigmund Freud (1856-1939) a élaboré une théorie globale du psychisme humain, où la sexualité 

avait une place centrale. Sa théorie psycho-sexuelle supposait que la libido (l’énergie sexuelle) sous-
tendait toute activité humaine. Son ouvrage 

Trois essais sur la théorie de la sexualité, publié en 1905, 

ainsi que le reste de son œuvre, furent accueillis avec indignation et dérision. Néanmoins, la 
psychanalyse devint finalement la théorie psychique la plus influente de l'époque, et aujourd’hui 
encore, elle influence un grand nombre de ceux qui s’intéressent à la sexologie. Néanmoins, là encore, 
les fondements de la théorie relèvent du postulat : la libido correspond en effet d'après S. Freud à 
l'énergie "de ces pulsions qui ont à faire avec tout ce que l'on peut comprendre sous le nom d'amour", 
et la pulsion correspond à des "poussées" psychiques d'origine biologique. 

On remarque ainsi que les principales théories sexuelles du XIX

e

 siècle sont basées sur l'existence 

quasi dogmatique d'une pulsion sexuelle ou d'un instinct sexuel, dont la preuve de leur existence est 
constitué uniquement par leur absolue nécessité à exister. 

L'erreur de ce raisonnement est que si la reproduction est effectivement absolument nécessaire à 

la survie de l'espèce et qu'il doit absolument exister des éléments biologiques innés permettant 
d'aboutir à la fécondation, cela n'implique pas la nécessité de motivations innées (pulsion) ou de 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

séquences motrices innées (instinct) 

spécifiques de l'hétérosexualité et du coït vaginal. L'essentiel est 

que la fécondation soit réalisée, 

peut importe les moyens et la manière qui permettent sa réalisation. 

Théories récentes 

Les diverses théories récentes ne sont pas présentées en détail dans cette étude, dans la mesure 

où les processus biologiques à l'origine du comportement de reproduction ne sont jamais décrits et 
restent spéculatifs. Le lecteur intéressé trouvera dans l'ouvrage "Sexualité humaine" (ALLGEIER & 
ALLGEIER 1992, p. 62-84) un exposé plus complet et les références des auteurs originaux. 

En résumé, les théories évolutionnistes expliquent le comportement sexuel comme étant le résultat 

optimisé de la sélection naturelle. Les processus qui sous-tendent le comportement de reproduction 
ne sont pas décrits, mais ils sont supposés avoir été optimisés au cours des millions d'années de 
l'évolution. 

Les théories sociobiologiques sont relativement similaires. Les comportements sexuels existent tels 

qu'ils sont aujourd'hui parce qu'ils ont dans un passé lointain donné à certains individus une valeur 
sélective supérieure. 

Les théories issues des travaux de Pavlov et de Skinner mettent l'accent sur l'influence des 

conditionnements et des récompenses dans le développement du comportement sexuel. Néanmoins, 
l'origine des stimuli inconditionnés qui permettent ces apprentissages n'est pas explicité. 

En synthèse, on observe dans toutes ces théories de la sexualité humaine qu'elles sont quasiment 

toutes basées sur la fonction fondamentale de reproduction. Il est généralement admis, en raison de 
l'importance cruciale de la reproduction pour la survie de l'espèce, que les organismes sexués doivent 
certainement comporter des éléments biologiques spécifiquement prévus et organisés pour contrôler 
un comportement permettant la fécondation. L'évolution aurait sélectionné une organisation innée, 
adaptée et optimisée, afin que les organismes se reproduisent. Cette organisation "instinctuelle" – 

qui 

n'est jamais décrite – aurait comme principale et unique finalité la reproduction et serait à l'origine de 
séquences comportementales hétérosexuelles permettant le coït vaginal entre des partenaires 
fécondables. Les apprentissages joueraient un rôle important, mais concerneraient plutôt des 
caractéristiques secondaires. L'essentiel, c'est-à-dire la réalisation du coït vaginal hétérosexuel, serait 
inné. Même si actuellement le concept d' "instinct" n'est plus très usité, il reste néanmoins, en 
filigrane, la référence à partir de laquelle sont basés la plupart des théories actuelles. 

Théories neurobiologiques 

Le développement récent des neurosciences a permis l'exploration anatomique et fonctionnelle du 

système nerveux, ainsi que des fondements neurobiologiques des comportements. Néanmoins, malgré 
de nombreuses recherches concernant le comportement de reproduction, 

il n'existe pas de modèle 

neurobiologique global. 

C'est ce qu'on observe par exemple dans les articles de synthèse publiés dans 

Annual review in sex 

research, le seul journal scientifique spécialisé dans les reviews en sexualité. Une analyse des 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

publications de cette revue montre qu'aucun modèle global, ni biologique ni psychologique ou ni 
pluridisciplinaire, n'est publié. 

Il apparaît que les différents chercheurs et laboratoires sont spécialisés dans un certain type 

d'étude (la différenciation sexuelle, les hormones, les phéromones ou les processus de renforcement, 
sur les rongeurs, les poissons ou les oiseaux, etc.), et les différents modèles publiés, 

partiels, reflètent 

bien souvent la spécialisation de leurs auteurs. 

Par exemple, Thomas Insel est spécialisé dans l'étude de la formation des liens d'attachement 

entre les partenaires sexuels (INSEL 2003, 2001, 1997, 1995, 1992, 1991), Anders Ågmo est plutôt 
spécialisé dans l'étude des renforcements sexuels (AGMO 2003, 2002, 1999, 1995, 1993, 1990), 
Michael Meredith étudie principalement les phéromones (MEREDITH 2001, 1994, 1991), etc. 

Dans un dossier récent de 

Nature neuroscience concernant la sexualité, le résumé introductif de 

Brian Fiske (2004) est représentatif des théories neurobiologiques actuellement dominantes, celles 
centrées sur les hormones sexuelles. Ces hormones seraient à l'origine de la formation au cours du 
développement d'un circuit (partiellement hypothétique) responsable de la motivation et du contrôle 
du comportement sexuel. À la puberté, la testostérone activerait ce circuit, qui contrôlerait, d'une 
part, la motivation à l'origine du rapprochement des mâles et des femelles, puis, d'autre part, le 
déroulement des séquences aboutissant au coït vaginal. Néanmoins, bien que ce dossier soit 
clairement destiné à apporter des informations concernant la sexualité humaine, l'essentiel des 
données concernent la reproduction, les hormones sexuelles et les relations hétérosexuelles chez 
l'animal. De plus, même les données animales connues relatives aux phéromones, aux renforcements, 
aux conditionnements et aux apprentissages ne sont ni analysées ni même citées afin de relativiser la 
portée des conclusions. 

Dans leur ouvrage 

Psychologie biologique, qui est à la fois un ouvrage de synthèse 

pluridisciplinaire et une méthode d'étude et d'explication des comportements à partir de la biologie, 
Rozensweig & al. (2002) présentent la sexualité d'une manière qui est typique des ouvrages actuels 
de neurosciences. La première page (p. 363) est une introduction centrée sur la sexualité humaine, 
puis quatre pages (p. 366-369) concernent la copulation chez le rat, suivie de trois pages (p. 370-372) 
traitant essentiellement de l'aspect physiologique de la reproduction humaine, puis une page (p. 373) 
sur les phéromones, et enfin vingt-quatre pages (p. 374-397) concernent les aspects phylogénétiques 
et ontogénétique de la sexualité, avec une mise en exergue des effets des hormones sexuelles. Si 
pour le rat un modèle explicatif du comportement de reproduction est présenté (p. 369), pour 
l'Homme il est juste présenté des données cliniques et expérimentales indiquant dans certains cas 
particuliers des effets hormonaux et phéromonaux. Aucun modèle explicatif n'est présenté, la diversité 
du comportement sexuel humain est juste citée, les renforcements, associations et conditionnements 
ne sont pas abordés, et l'influence culturelle à peine évoquée. On observe que les auteurs ne 
présentent que les connaissances bien établies en biologie et éludent tous les aspects qui pourraient 
être considérés comme spéculatifs ainsi que tous les aspects de la sexualité qui n'ont pas un lien 
direct avec la reproduction. Les connaissances présentées sont valides et fiables, mais partielles. Les 
facteurs et la dynamique de la reproduction humaine ne sont que suggérés. L'

impression qui se 

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REPRODUCTION 

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 ACQUIS

 

Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

dégage après la lecture de ce chapitre est que les processus fondamentaux permettant le 
comportement de reproduction chez l'Homme sont vraisemblablement très similaires à ceux des 
rongeurs, avec certainement un effet prépondérant des hormones sexuelles. Quand aux aspects non 
reproductifs de la sexualité, qui sont à peine évoqués, on ne connaît ni les facteurs à leur origine, ni 
leurs relations avec les facteurs de la reproduction. 

Néanmoins, après la synthèse des différents articles et ouvrages concernant la reproduction, il 

apparaît en résumé le modèle suivant du comportement de reproduction chez les mammifères : les 
hormones prénatales, et principalement la testostérone chez l'homme, seraient à l'origine du 
développement d'un circuit neural spécifique au comportement sexuel (phase d'organisation). Ce 
circuit, qui deviendrait mature entre la période de la puberté et l'âge adulte, serait responsable de la 
motivation sexuelle à rechercher un partenaire sexuel approprié et contrôlerait les séquences motrices 
conduisant au coït vaginal. À la puberté, l'augmentation importante du niveau des hormones sexuelles 
activerait ce circuit neural spécifique du comportement de reproduction (phase d'activation). Les 
phéromones, sous contrôle hormonal, permettraient la reconnaissance du partenaire approprié et 
l'initiation du comportement reproducteur. Les réflexes sexuels (lubrification vaginale, érection, 
poussées pelviennes, éjaculation, etc.) permettraient la réalisation des différentes séquences 
successives aboutissant à la transmission des gamètes et à la fécondation. Enfin, les renforcements et 
les conditionnements, l'expérience individuelle, des facteurs psychologiques et culturels moduleraient 
l'expression du comportement sexuel, mais celui-ci serait biologiquement déterminé pour 
l'hétérosexualité et le coït vaginal. 

Insuffisances des théories actuelles 

Mais ce modèle neurobiologique actuel, axé sur le coït hétérosexuel instinctuel et basé sur 

l'expérimentation animale, présente de nombreuses insuffisances et beaucoup de questions 
importantes, voire cruciales, restent sans réponses chez l'Homme : 

– Quel est précisément le circuit neural responsable du comportement sexuel (localisation, 

constitution, dynamique fonctionnelle, 

) ? 

– Quels sont les principaux processus neurobiologiques à l'œuvre ? 

– Où et comment agit la testostérone, afin de réaliser le coït vaginal fécondant ? 

– Quelle est la fonction et l'importance des processus de renforcement ? 

– Quelle est la fonction du plaisir ? 

– Quelle est l'importance de l'apprentissage, et quels aspects de la reproduction seraient 

acquis ? 

– Comment expliquer les variations du comportement sexuel entre les espèces ? 

– Comment expliquer les activités sexuelles non reproductrices : 

– La masturbation. 
– Le baiser. 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

– Les caresses sensuelles. 

– Les activités oro-génitales (fellation, cunnilingus 

). 

– Les activités bi- ou homo-sexuelles. 
– Les activités sexuelles prépubères (qui représentent chez les chimpanzés 

pan paniscus 

presque 1/4 des activités sexuelles). 

– Les activités sexuelles après la ménopause ou l'andropause. 
– L'utilisation d'objets. 
– Les activités sexuelles entre espèces (en particulier entre primates). 

– Comment expliquer les activités sexuelles potentiellement reproductrices, mais atypiques, 

telle la sexualité de groupe ? 

– Qu'est-ce que le phénomène appelé "amour" ? Quelle est sa fonction et son importance dans 

la sexualité ? 

– Comment expliquer l'addiction sexuelle ? 

La quantité et l'importance de ces insuffisances, ainsi que la nécessité d'adjoindre de nombreuses 

hypothèses complémentaires 

ad hoc afin d'expliciter ces insuffisances (indifférenciation de l'instinct 

avant la maturation, inversion de l'instinct, homosexualité latente ou contextuelle, plaisir sexuel, 
activités préliminaires d'amorçage, pathologies, perversions, etc.), mettent en question, au moins chez 
l'Homme, la validité des théories neurobiologiques actuelles. 

Origine des insuffisances 

Ces insuffisances des modèles théoriques contemporains découleraient de la conjonction de 

plusieurs facteurs : 

– L'existence en Occident de valeurs et de représentations culturelles hétérocentristes. 

– La dominance en sexologie d'un paradigme homosexuel/hétérosexuel qui rend difficile, voire 

inconcevable, l'existence d'autres formes de sexualité, telle par exemple la bisexualité 
(RODRIGUEZ-RUST 2003), ou d'autres conceptions théoriques radicalement différentes. 

– L'utilisation de données expérimentales provenant essentiellement d'animaux ayant un 

comportement de reproduction très différent de l'Homme (rongeurs, oiseaux et poissons). 

– La non prise en compte de toutes les activités sexuelles humaines qui ne permettent pas la 

reproduction. Ces activités sont généralement considérées comme relevant de contextes 
particuliers ou comme étant pathologiques. 

– L'absence de recherches fondamentales et transculturelles de la reproduction et de la 

sexualité humaine. 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

    

d – Le comportement de reproduction est-il inné ? 

Par ailleurs – et surtout – il semble que l'aspect essentiel de la plupart des théories actuelles, c'est-

à-dire l'

innéité du coït vaginal, soit réfuté tant chez l'Homme que chez les autres primates. 

En effet, on observe que lorsque les mammifères non humains, et tout particulièrement les 

primates, sont mis dans des conditions où ils ne peuvent apprendre aucun élément du comportement 
de reproduction, de manière systématique le mâle est incapable de coïter (GRUENDEL & ARNOLD 
1969 ; MISSAKIAN 1969 ; TURNER & al. 1969 ; WARD 1992 ; FORD & BEACH 1965). Cette incapacité 
du mâle à pratiquer le coït en dehors de toute expérience préalable a été vérifiée dans plusieurs 
espèces (cochon d'Inde, rat, chat, chien, macaque rhésus, chimpanzé), et elle est systématique chez 
tous les primates. En variant les conditions expérimentales, il est apparut que c'est vraisemblablement 
la privation du contact physique, et non de la vue, des sons ou des odeurs des congénères, qui est le 
facteur critique à l'origine du déficit coïtal (WARD 1992 ; GRUENDEL & ARNOLD 1969). On peut ainsi 
observer des mâles sexuellement naïfs manifester de nombreux comportements spécifiques de la 

reproduction (excitation, érection, contacts avec le partenaire 

) mais ils ne parviennent pas à 

copuler. Un des principaux problèmes, bien qu'il existe également des problèmes connexes de 
socialisation et de peur des autres congénères (GOLDFOOT 1977), pourrait être lié à un déficit de 
construction du "schéma corporel" et se caractérise par une incapacité à positionner correctement le 
corps afin de réussir l'intromission (HARD & LARSSON 1971). 

De plus, ces déficits comportementaux sont corrélés avec un moindre développement de 

l'amygdale médiale et du noyau préoptique médian (NPOm). Ces données montrent que le 
développement de certaines régions sexuellement dimorphes, sensibles aux hormones sexuelles et 
supposées jouer un rôle critique dans le comportement de reproduction et la copulation, n'est pas 
inné et dépend de l'expérience sociale (COOKE & al. 2000). 

En conclusion, toutes ces données suggèrent que chez les mammifères non humains, et 

systématiquement chez les primates, au minimum, le mâle doit apprendre la séquence la plus 
cruciale, celle du coït vaginal. 

Par extrapolation, l'Homme n'ayant que quelques pour cent de différence génétique avec les autres 

primates, il est quasiment impossible, en fonction des connaissances actuelles, de concevoir comment 
des mutations sur un nombre restreint de gènes peuvent coder 

ex nihilo une séquence 

comportementale aussi spécifique que le coït vaginal. Ces données animales corroborent plutôt 
l'hypothèse de la non innéité du coït vaginal chez l'Homme. 

Vérification de l'innéité : Recherche systématique d'éléments innés 

Les données déterminantes présentées ci-dessus montrent que chez les primates la séquence 

cruciale du coït vaginal n'est pas innée chez le mâle. Par ailleurs, il est généralement admis que déjà 
chez l'animal les apprentissages ont une grande importance (PFAUS & al. 2001), que l'importance des 
hormones et des phéromones décroît avec le développement cortical (BUVAT 1996 ; FOIDART & al. 

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Signaux innés

( Tactiles, Olfactifs

Gustatifs, Auditifs,

Visuels )

niveau  de  complexité 

 du  système  nerveux

Moelle épinière

Mésencéphale

Myélencéphale

Diencéphale

Télencéphale

Réflexes

Motivation

Images, Schémas

Connaissances

n

iv

ea

u

  de

  co

mp

le

xité

  d

es  

éventuels  élément

s  in

stinc

tu

els

Métencéphale

"Programmation"

comportementale

7

5

3

4

6

Mouvements

coordonnés

2

( phéromones )

( poussées

pelviennes ? )

( lordose )

( pulsion sexuelle,

libido ? )

( images innées :

fesses ou seins ? )

Signal moléculaire

Hormones

Neuromédiateurs

1

( testostérone )

8

Figure 1 : Méthode de vérification de l'innéité du comportement 

de reproduction

La vérification, chez l'Homme, de l'hypothèse de l'absence d'instinct de la 

reproduction, est réalisée de manière systématique.
A chaque niveau de complexité du système nerveux est recherché l'existence de 

structures spécifiques qui pourraient contrôler un aspect du comportement de 

reproduction.
Entre parenthèse est donné, pour exemple, une caractéristique innée de la 

reproduction, existant, soit chez au moins une espèce de mammifère, soit étant 

hypothétique chez l'Homme.

( copulation )

Structure

sensorielle

gulation  hormona

le

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REPRODUCTION 

:

 

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 ACQUIS

 

Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

1994), et qu'une grande partie des comportements sexuels humains serait appris (ALLGEIER & 
ALLGEIER 1992). Toutes ces données suggèrent que chez l'Homme, l'essentiel, et peut être la quasi 
totalité du comportement de reproduction ne serait pas inné mais acquis. 

Afin de vérifier cette possibilité avec un maximum de validité, une analyse systématique et 

méthodique de la littérature a été réalisée pour savoir s'il existe des caractéristiques innées du 
comportement de reproduction. S'il en existe, les théories actuelles sont partiellement valides. S'il n'en 
existe pas, la majorité des théories actuelles sont réfutées et il serait alors vraisemblable que le 
comportement de reproduction humain soit entièrement acquis. 

Dans les sections suivantes, la 

présence ou l'absence de différents processus innés, intervenant 

dans le comportement de reproduction et la séquence cruciale du coït vaginal, est recherchée de 
manière systématique dans l'ensemble du système nerveux (cf. également la section "Transcription 
biologique de l'instinct", en annexe, p. 171 et suivantes). Toutes les structures et les processus 
neuraux, des plus simples aux plus complexes, sont successivement explorés 

: systèmes 

neurohormonaux, systèmes sensoriels, système moteur, arcs réflexes, processus émotionnels et 
processus cognitifs (voire l'illustration de cette méthode dans la Figure 1, ci-contre). 

                                                         

Figure 1 

α

 – Hormones et neuromédiateurs 

Au niveau moléculaire, existe-t-il des molécules, des neuromédiateurs ou des hormones qui ont un 

effet inné sur le comportement de reproduction ? ( Figure 1, niveau [1] ) 

Introduction : molécules & mécanismes moléculaires 

Dans un premier temps, une analyse générale des connaissances actuelles concernant les 

molécules agissant dans le système nerveux permet-elle d'identifier des molécules ayant des 
"propriétés sexuelles innées" ? Les résultats de cette synthèse relative à la communication cellulaire, 
qui n'est pas l'objet de ce travail de recherche, est très brièvement présenté dans ce paragraphe.  

Une molécule, neuromédiateur ou hormone, peut avoir une fonction de transmission d'un signal en 

se fixant sur un récepteur membranaire ou intracellulaire d'une cellule (Figure 2). On connaît 
actuellement plus d'une centaine de molécules distinctes les unes des autres qui peuvent chacune 
véhiculer un signal particulier (voir la Figure 3 pour une présentation résumée des différents 
neuromédiateurs). La nature et l'effet du signal dépendent également de la structure des récepteurs, 
qui sont souvent constitués par un assemblage de différentes sous-unités (voir la Figure 4 pour une 
présentation résumée des différents types de récepteurs et de sous-unités). L'activation des 
récepteurs membranaires permet le passage d'ions ou la libération de seconds messagers (Figure 5), 
qui déclenchent des réactions cellulaires. La présence dans un neurone de différents récepteurs 
membranaires peut permettre de générer différents types de courant bioélectrique (Figure 6 et 
Figure 7). D'autres molécules, telles les hormones stéroïdes, pénètrent dans le neurone et se lient à 
des récepteurs nucléaires intracellulaires. Elles activent la transcription de certains gènes, induisant 
ainsi des activités métaboliques (en général la synthèse de protéines), qui modifient les propriétés et 

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4 domaines transmembranaires
Canal ionique ligand-dépendant
(ou Récepteur canal ionotropique)

cf. Fig 4

Récepteur
intra-cellulaire

Canal ionique calcium-dépendant

cf. Fig 4

Ions

Ions

Ions

Ions

Seconds
messagers

cf. Fig 5

Autres effets
métabotropes

Libération Ca

2+

endoplasmique

Synthèse
de protéines

Phosphorylation

1 domaine transmembranaire
Récepteur à tyrosine kinase

Signal moléculaire

( Neuromédiateur / Hormone )

cf. Fig 3

Ion calcium (Ca

2+

)

Figure 2 : Réception d'un signal

Schéma de synthèse montrant les principales possibilités de réception 
et de transduction d'un signal.
Actuellement, on ne connaît aucun de ces mécanismes qui serait 
spécifique de la sexualité ou de la reproduction.
( Références des schémas 2 à 7 : Darnell & al. 1993 ; Hammond & 
Tritsch 1990 ; Kandel & Schwartz 1995 ; Rawn 1990 )

7 domaines transmembranaires
Récepteur métabotropique

Ions

Ions

Différence
de potentiel

Canal ionique voltage-dépendant

cf. Fig 4

Membrane cellulaire

co

ur

ra

nts

  io

ni

qu

es

cf

. F

ig

  6

 &

 7

background image

TYPE

SP

Substance P (11aa)

NKA

Neurokinine A (3-10aa)

NKB

Neurokinine B (10aa)

NP

γ

Neuropeptide 

γ

 (9aa)

NP

κ

Neuropeptide 

κ

 (36aa)

Facteurs de libération hypothalamiques

GHRH, SRH  Somatolibérine
CRH, CRF  Corticolibérine (15-28aa)
TRH

Thyréolibérine (3aa)

GnRH, LHRH  Gonadolibérine (10aa)
GHIH, SRIH  Somatostatine (14aa)

Hormones antéhypophysaires ou issues du lobe intermédiaire

ACTH

Corticotrophine (39aa)

α

-MSH

Mélanotrophine (13aa)

β

-LPH

Lipotrophine (91aa)

CLIP

(22aa)

Hormones posthypophysaires

ADH

Vasopressine (9aa)

OCY

Ocytocine (9aa)

AII

Angiotensine (8aa)

CT

Calcitonine (32aa)

CGRP

P. du gène CT (38aa)

ANP

P. natriurétique (28aa)

BK

Bradykinine (9aa)

GAL
DSIP

P. du sommeil lent (9aa)

Muramyl-dipeptide
DBI

P. modulant le GABA (106aa)

TYPE

Endorphines

α

-end

α

-endorphine (13aa)

β

-end

β

-endorphine (10aa)

γ

-end

γ

-endorphine (14aa)

Enképhalines

met

Met-enképhaline (5aa)

leu

Leu-enképhaline (5aa)

Dynorphines

dynA

Dynorphine-A (17aa)

dynB

Dynorphine-B (13aa)

Motiline (22aa)
Insuline (51aa)

Famille de la gastrine

Gastrine (14, 17, 34 aa)
CCK

Cholécystokinine (8aa)

Famille de la sécrétine

Sécrétine (27aa)
Glucagon (29aa)
VIP

P. intestinal vasomoteur (28aa)

GIP

P. inhibiteur gastrique (43aa)

Glicentine (100aa)

Famille de la bombésine

Bombésine (14aa)
GRP

P. libérant la gastrine (27aa)

NB, NC

Neuromédines B & C

NT

Neurotensine (13aa)

Famille du neuropeptide-Y

NPY

Neuropeptide-Y (36aa)

PP

P. Pancréatique (36aa)

PYY

Peptide-YY

TYPE

Monoamines

Catécholamines

Adrénaline
Noradrénaline
Dopamine

Indolamines

Sérotonine

Imidazoles

Histamine

TYPE

Amines quaternaires

Acétylcholine

Acides aminés

Aspartate
Glutamate
Glycine
Taurine
GABA

TYPE

Polyamines

Spermidine
Spermine
Putrescine

Purines

Adénosine
ATP

Stéroïdes

Gluco- et  minéralo-corticoïdes
Androgènes
Estrogènes et Progestérone

TYPE

Acides aminés

Homocystéate
Quinolinate
N-Aspartylglutamate

Eicosanoïdes

Anandamide

Divers

Monoxyde d'azote (NO)

Amines

Pe

ptid

es opiacé

s

Tachykinines

Hormones hypothalamo-hypophysaires

Autres hormones et divers peptides

Hor

m

ones

 pa

ncr

éatiqu

es et gast

ro-in

testin

ales

NEUROPEPTIDES

Figure 3 : Principaux neuromédiateurs

Aucun de ces principaux neuromédiateurs connus
n'est spécifique du comportement de reproduction.

Diver

s

background image

canal  Ca

Ca

2+

I

,

 

 I

L

T      L      N      P      Q

canal  Na

Na

+

canal  K

K

+

I

A

Ach-R nic.

Na

+

,  K

+

, Ca

2+

2

α

3

β

  2

αβ  γ/ε δ

N

 N

2

          

α

à

 10

          β

à

 10

iGlu-R  NMDA

Na

+

,  Ca

2+

NR

1

          NR

2A

   NR

2B

   NR

2C

   NR

2D

            AMPA

Na

+

, (Ca

2+

)

GluR

1

          GluR

2

          GluR

3

          GluR

4

            KAINATE

Na

+

KA

1

   KA

2

          GluR

5

   GluR

6

   GluR

7

GABA

A

-R

Cl

 -

αβγδρ

α

à 

6

          β

à

 4

          γ

à

 3

          δ          ρ

Gly-R

Cl

 -

5HT

3

Na

+

,  K

+

Ach-R musc.

M

1   

M

2   

M

3   

M

4   

M

5

         

 [  M

1,3,5

  

(stimule PLC)

          M

2,4

  

(inhibe AC, régule canaux K

+

, Ca

2+

)  

]

mGlu-R

ACPD          L-AP4

GABA

B

-R

Dopamine-R

D

1

   D

2

   D

3

   D

4

   D

5         

 

 

D

1,5

  

(lié à G

)

          

D

2,3,4

  

(lié à G

)  

]

Adrénergique-R

β

1

   β

2

   β

3

          

α

1A

   α

1B

   α

1C

          α

2A

   α

2B

   α

2C

Opioïde-R

µ      δ      κ      

[  

couplage à G

i

  ]

Sérotonine-R

5HT

1A

   5HT

1B

   5HT

1C

   5HT

1D

          5HT

2

          5HT

4

Histamine-R

H

1

   H

2

   H

3

   

à tyrosyne kinase,

 

facteur de croissance

aux stéroïdes

canal  K

K

+

canal  Cl

Cl

 -

canal cationique 

(non spécifique)

Activateur Type de canal

Sélectivité

Courant

Structure

Sous type / Sous unité

ca

na

l i

on

iq

ue

ca

na

l i

on

iq

ue

ca

na

l c

ou

pl

é 

à 

pr

ot

éi

ne

 G

ca

na

l i

on

iq

ue

d

ép

o

la

ri

sa

ti

o

n

lig

an

d

ca

lc

iu

m

récepteur

récepteur

ac

tiv

é 

pa

pe

tit

e

 m

ol

éc

u

le

tr

an

sm

is

si

o

ra

pi

de

ac

tiv

é 

pa

pe

pt

id

e

tr

an

sm

is

si

o

le

n

te

5 régions
hydrophobes
transmembranaires ?

4 segments
transmembranaires

Aucune sous-unité constitutive des récepteurs membranaires, et aucun type d'activateur de ces récepteurs, 
n'est spécifique du comportement de reproduction.

( Voir la figure 2 pour situer le rôle des récepteurs à canaux ioniques dans la réception d'un signal. )

Figure 4 : Caractéristiques des récepteurs liés à un canal ionique

Ces différents récepteurs, qui sont parfois constitués par l'assemblage de plusieurs sous-unités, peuvent 
être activés par une dépolarisation, du calcium ou un neuromédiateur (ligand).

background image

Modulation, principalement par phosphorylation :
    - de la transmission synaptique
    - de nombreux processus
      métaboliques cellulaires

Activation de protéines kinases
GMPc-dépendantes (phosphorylation)

Formation de prostaglandines ayant une
fonction, entre autres, de modulation
de la transmission synaptique 

- Formation d'acide arachidonique
- Activation de la protéine kinase C

Libération de calcium endoplasmique

Activation de la Guanyl cyclase
soluble (GTP --> GMPc)

Protéine
calcium-dépendante

AMPc

GMPc

Acide

arachidonique

DAG + IP

3

NO

Ca

2+

ATP

GTP

Phosphatidylinositol

4,5 bisphosphate

Phosphatidylinositol

4,5 bisphosphate

Arginine

Réticulum endoplasmique

Canaux ioniques

adénylate

cyclase

AMP cyclique

guanylate

cyclase

phospholipase C

(PL C)

phospholipase A2

(PL A2)

NO

synthétase

IP3

Neuromédiateur

GMP cyclique

Acide arachidonique

Diacylglycérol (DAG)

+

Inositol triphosphate (IP3)

NO (messager
inter-cellulaire)

Ca

2+

Ca

2+

Figure 5 : Seconds messagers

Les seconds messagers permettent de diffuser un signal externe à l'intérieur de la cellule.
( Voir la figure 2 pour situer le rôle des seconds messagers dans la  réception et la 
transduction d'un signal. )
Aucun des seconds messagers connus n'est spécifique du comportement de reproduction.

background image

Types

Sélectivité Seuil d'activation

Seuil d'inactivation / Temps

Conductance

Pharmacologie

Remarques

I

A

  

I

K

 transitoire

K

+

 

- 65 à - 60

- 45 à - 40          20 à 30 ms

bloqué par

Provoque diminution fréquence / augmentation latence de la décharge des neurones

Volt-dep

                         

       rapide

4 amino Pyridine

Hyperpolarisation < 50mV rend I

activable (parfois c'est I

AHP

 qui active I

)

I

Kv

 retardé, rectification

K

+

 

- 30

bloqué par TEA

Volt-dep

                               lente

I

C

   

I

K(Ca)

K

+

 

- 30

200 pS

bloqué par TEA

Responsable de  ?

Ca

2+

-Volt-dep

Chorybotoxine

Canaux BK (big conductance) 

 Sensible au potentiel et au Ca

2+

 

 Fast AHP

I

AHP

   

I

K(Ca)

 mais 

 

I

C

K

+

 

- 60

- 50

10 - 15 pS

Apamine

Responsable du phénomène d'adaptation de la décharge (accommodation)

Ca

2+

-dep  

(AHP = post potentiel hyperpolarisant)

Canaux SK (small conductance) 

 NA fait disparaître AHP 

 Slow AHP

I

M

  

M = muscarinique

K

+

 

- 40

Action permanente 

 Ne s'inactive pas

Lig-dep  ACh

m

 

Supprimé par agoniste muscarinique 

 Sensible au potentiel

I

S

  

S = sérotonine

Ouvert au repos, se ferme avec 5HT

Lig-dep  5HT

I

ATP

 

Ouvert au repos, se ferme avec ATP 

 ex : quand Glc dans C

β

 pancréas,

I

ATP

 se ferme 

 repolarisation 

 P.A. 

 entrée Ca

2+

 

 exocytose insuline

I

T

 

 transiant

Ca

2+

- 60  ( - 70)

- 50                        25 ms

8 pS

bloqué par :

Permet une activité répétée des neurones après une stimulation unique

Volt-dep

                              rapide

nickel, cobalt

Inactivation dépend du potentiel 

 Activation des canaux Ca de type T

I

L

 

 long lasting

Ca

2+

- 10  ( - 20)

0                    lente (plusieurs s.)

25 pS

bloqué par : cobalt

Repolarisation spontanée par courant I

K(Ca)

 ou parfois I

M

 

 Provoque les plateaux

Volt + Lig -dep

Ba

2+

cadmium, nipédipine Inactivation dépend du potentiel et de Ca

2+

 

 Amplifie les effets synaptiques

I

N

  

neuronal

         ( - 30)

                         intermédiaire

10 - 20 pS

(localisé dans les synapses 

 libé. NT 

 fonction : changer le gain entrée/sortie)

I

P

  

purkinjé

         ( - 60)

                                lente

10 - 12 pS

I

Q

  

Q après P

         ( - 30)

                         intermédiaire

I

NaP

  

P = persistant

- 70 à - 65

Provoque une augmentation de la fréquence de décharge du neurone

Activation rapide (2 à 4 ms) et persistant (plusieurs centaines de ms)

I

h

 

Na

+

 

 - 55

ne s'inactive pas

Responsable de l'activité pace-maker des cellules

K

+

 

(s'active à l'hyperpolarisation)

potentiel d'inversion : - 50 mV

I

Na

Na

+

 

- 40

- 30                       rapide

bloqué par TTX

Volt-dep

K

+

Ca

2+

Na

+

co

nd

uc

ta

nc

es

 s

or

ta

nt

es

 p

rin

ci

pa

le

:

I

A

   

I

K

  

I

K

(C

a)

Aucun courrant biolélectrique actuellement identifié, I

A

, I

T

, etc., n'est spécifique du 

comportement de reproduction.

Figure 6 : Courants K

+

, Ca

2+

, & Na

+

La combinaison des caractéristiques propres des récepteurs membranaires, avec leur quantité, leur localisation et leur 
association avec d'autres types de récepteurs permet l'émergence de différents types de courants bioélectriques.

background image

140

130

120

70

60

50

40

30

20

10

0

-10

-20

-30

-40

-50

-60

-70

-80

-90

-100

I

A

I

Kv

I

C

I

AHP

I

M

I

T

I

L

I

N

I

P

I

Q

I

Na

I

h

K

+

Na

+

Cl

-

Ca

2+

au repos

courant  K

+

courant

  

Ca

2+

courant

  

Na

+

  activation

 

inactivation

Valeurs

 obs

erv

ées

 du potentiel de membrane (V

m

) au repos

hy

perpolaris

ation

dépolaris

ation

I

NaP

Figure 7 : Seuil d'activation et d'inactivation des courants K

+

, Ca

2+

, & Na

+

Chaque courrant possède un seuil d'activation et d'inactivation particulier. C'est un des facteurs qui 
permet aux différents types de neurones d'avoir des caractéristiques bioélectriques spécifiques.
Aucun des seuils d'activation ou d'inactivation des différents courrants n'est spécifique du 
comportement de reproduction.

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

les activités des neurones (modifications électrophysiologiques, apoptose, remaniement du 

cytosquelette 

). Finalement, tous ces effets modifient soit l'activité métabolique du neurone, soit 

modifient l'architecture du neurone ou de celles de ses connexions, ou soit modifient ses propriétés 
bioélectriques. (pour des explications détaillées, voir : DARNELL & al. 1993 ; HAMMOND & TRITSCH 
1990 ; KANDEL & SCHWARTZ 1995 ; RAWN 1990 ; SARGENT 1994 ; VAN OOYEN & VAN PELT 1994 ; 
WILSON 1999). 

La compréhension détaillée de ces mécanismes moléculaires et cellulaires, où l'on n'observe 

aucune activité directement lié avec la reproduction, permet d'affirmer qu'en l'état actuel des 
connaissances 

il ne peut pas exister au niveau moléculaire et cellulaire de caractéristiques qui rendent 

une molécule spécifique et exclusive de la reproduction et qu'également aucun mécanisme 
moléculaire ou cellulaire n'est spécifique ou exclusif de la reproduction. 

Dans un second temps, la compréhension de ces mécanismes d'action de la communication 

cellulaire permet de comprendre que les effets dans le système nerveux d'une hormone ou d'un 
neuromédiateur dépendent en fait essentiellement des caractéristiques structuro-fonctionnelles du 
neurone récepteur et du réseau créé par l'architecture de ses connexions : l'action sur des neurones 
sensoriels et moteurs produira, respectivement, des effets sensoriels dans le premier cas et moteurs 
dans le second cas. Et un effet moteur ne pourra être considéré comme inné et spécifique du 
comportement de reproduction que si l'organisation au sein de cette structure de la réception, du 
traitement et de la transmission ultérieure du signal sont également innés et spécifiquement prévus 
pour exécuter des séquences motrices aboutissant au coït vaginal. 

En conclusion, on observe qu'il existe des molécules qui, en fonction de leurs cibles neurales, ont 

des effets qui peuvent être en relation avec la reproduction, mais qu'il n'existe ni de mécanismes 
moléculaires ni d'hormones ou de neuromédiateurs possédant des caractéristiques intrinsèques qui les 
rendent spécifiques uniquement du comportement de reproduction. S'il existe un instinct de la 
reproduction, il doit être recherché à un autre niveau d'organisation. 

Remarque : les hormones dites "sexuelles" 

Ces mécanismes neurobiologiques permettent d'expliquer les raisons pour lesquelles des hormones 

dites "sexuelles", telle la testostérone, qui ont des effets important sur la sexuation et le 
comportement de reproduction (MEISEL & SACHS 1994), ont également des effets sur les processus 
sensoriels (GANDELMAN 1983), les émotions (BEATTY 1992), et l'agression (KARLI 1987 ; GARIEPY & 
al. 1996). 

Bien que la majorité des données expérimentales proviennent des rongeurs et que les données 

humaines sont rares, ces hormones dites "sexuelles" sont actuellement considérées par la plupart des 
auteurs comme étant chez l'Homme le facteur majeur à l'origine d'un comportement inné de la 
reproduction. 

Mais en tenant compte des dernières données pluridisciplinaires, en particulier celles provenant des 

primates hominoïdes, cette conclusion est-elle toujours valide ? Quels sont chez l'Homme les sites 
d'action et les effets de ces hormones sexuelles sur le comportement de reproduction, et, surtout, 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

15

background image

Figure 8 : Les diverses modalités sensorielles

Stimulus

Intégration progressive

des stimuli sensoriels

Récepteur

/ Classe

Toucher

Gustation

Olfaction

Flaveur

Audition

Vision

Pression

Vibration

Étirement 

Magnétoception

Transfert d'énergie (agitation

moléculaire) entre l'extérieur

et l'intérieur de l'organisme

Thermoception

Cryoception ?

Terminaisons libres

Thermorécepteur

Nociception

2 types d'intégration :

sensori-discriminative

motivatio-affective

Lésion des tissus

Terminaisons libres

Nocicepteur

Disque de Merkel

Mécanorécepteur

Corpuscule de Meissner

Mécanorécepteur

Corpuscule de Pacini

Mécanorécepteur

Cils olfactifs de la cellule olfactive

situés dans l'épithélium olfactif

Chimiorécepteur

Substances chimiques volatiles

et hydrosolubles stimulant des

récepteurs des cils olfactifs

Substances chimiques

stimulant des récepteurs

des cellules gustatives

Cellules gustatives des

bourgeons du goût

Chimiorécepteur

Cellules ciliées sensorielles

de l'organe spiral de la cochlée

Mécanorécepteur

Cônes

Photorécepteur

Vibrations moléculaires (air ou

eau) transmises dans

l'oreille, du tympan à la cochlée

Photons de la lumière

excitants les molécules

de rhodopsine

Variations du champ

électromagnétique

Contact corporel

avec un

élément matériel

Typologie

Bâtonnets

Photorécepteur

Vision des couleurs

Vision périphérique

& vision crépusculaire

Vision détaillée &

vision des couleurs

Vision des

mouvements

Stéréoscopie (3D)

Tact discriminant

Corpuscule de Ruffini

Mécanorécepteur

Cellule sensorielle contenant

de la férromagnétite [Fe

3

O

4

] ?

Magnétorécepteur

Autres modalités sensorielles, actuellement inconnues ou non scientifiquement démontrées

(champ de la parapsychologie)

Cinétoception

Proprioception

Cellules sensorielles des crêtes

et des macules de l'oreille interne

Mécanorécepteur

Fuseaux neurotendineux

Mécanorécepteur

Fuseaux neuromusculaires

Mécanorécepteur

Mouvement de la membrane

otolithique provoqué par

un déplacement du corps

Variation des étirements des

tissus lors des mouvements

des segments articulaires

Kinesthésie

( + Vision )

( + Toucher )

( + Thermoception )

Réc

epteur

s s

ens

oriel

s s

im

ples, dis

séminés

 dans

 tout le c

orp

s

SO

MESTHÉSIE

ce

pt

eu

rs co

m

pl

exe

s,

groupés

 dans

 des

 organes

 s

itués

 dans

 la tête

Tact épicritique

conscient

Tact protopathique

cutané ou viscéral

Variations concentration O

2

Variations concentration CO

2

Variations pression artérielle

Variations de l'osmolarité

Variations du taux de glucose

Chimiorécepteur
Chimiorécepteur

Chimiorécepteur

Chimiorécepteur

Mécanorécepteur

Oxyception

Carboxyception

Baroception

Osmoception
Glucoception

ce

pt

eu

rs si

m

pl

es,

loc

alis

és

 dans

 des

stru

ctu

re

s cl

és

PHYSIOLOGIE

ORGANES  SENSORIELS

...

...

...

Remarque : Observé chez les Oiseaux

Existence chez les mammifères ?

?

Douleur

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

quelle est leur importance relative comparée à tous les autres facteurs impliqués dans ce 
comportement ? 

Chez l'Homme, on observe que les hormones sexuelles ont différents effets spécifiques en relation 

avec la sexualité : 

– Différenciation sexuelle en organisme mâle et femelle (sexuation). 

– Différenciation sexuelle des sites impliqués dans la morphologie sexuelle. 

– Effets physiologiques (développement des gamètes, cycle menstruel 

). 

– Différenciation sexuelle des sites de production, de réception et de traitement des 

phéromones. 

– Différenciation sexuelle des sites impliqués dans des séquences motrices liées à la 

reproduction. 

– Augmentation de la motivation sexuelle. 

Les trois derniers effets pourraient être considérés comme étant des effets innés contrôlant le 

comportement de reproduction. Ces effets sont discutés dans les sections appropriées (réflexes 

sexuels, olfaction, motivation 

) des pages suivantes, en fonction de la région et du niveau 

d'organisation du système nerveux où agissent ces hormones dites "sexuelles". 

β

 – Canaux sensoriels 

La réalisation du coït vaginal nécessite obligatoirement un échange de signaux entre les 

partenaires. Il est donc possible de vérifier s'il existe des structures sensorielles qui permettent la 
réception et le décodage de signaux innés, spécifiques à la copulation Figure 1, niveau [2], 
page 14 ). 

Dans un premier temps, une analyse générale des connaissances actuelles concernant les 

systèmes sensoriels permet-elle d'identifier des canaux de communication susceptibles de transmettre 
des signaux sexuels innés ? Les différents récepteurs, organes et systèmes sensoriels connus sont 
présentés de manière synoptique dans la Figure 8 (pour des explications détaillées, voir : 
ROSENSWEIG 1991 ; WILLIS & COGGESHALL 1991 ; BESSON & al. 1994 ; HOLLEY 1996). En fonction 
des données actuelles, les chimiorécepteurs et les mécanorécepteurs qui détectent certains signaux 

internes (oxygène, dioxyde de carbone, glucose 

), permettant ainsi le maintien de l'homéostasie, ne 

semblent pas pouvoir être impliqué dans la détection, même indirecte, de signaux innés du 
comportement de reproduction. Ils ne sont donc pas pris en compte dans cette étude. Par contre, les 
structures sensorielles de la somesthésie et des organes sensoriels peuvent percevoir des stimuli 
externes, et, de plus, soit possèdent des récepteurs spécifiques (par exemple spécifique à une 
phéromone sexuelle) ou soit rendent possible l'analyse au niveau cortical d'un signal complexe (forme 
visuelle par exemple) permettant de faire correspondre les caractéristiques prototypiques de ce signal 
à une éventuelle référence interne innée. Pour ces raisons, l'olfaction, la vision, l'audition, le toucher 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

16

background image

épithélium

olfactif

Niv

eau  I

( neuro

nes )

Niv

eau  I

I

Niv

eau  I

II

N

iv

eau  I

V

Niv

eau  V

( néoc

ort

ex

 )

neurones 

bipolaires ciliés

cellules

mitrales

Noyau olfactif

antérieur

Tubercule

olfactif

Cortex

prépiriforme 51

Cortex 

entorhinal 28

Bulbe olfactif

principal

ra

ci

ne la

térale

Septum

substance

innominée

Accumbens

LPOF

CPOF

Thalamus

n. médian

Amygdale

noyau cortical

antérieur

Hypothalamus

aire latérale

1

er

 et 2

e

 relais

3

e

 relais

4

e

 relais

5

e

 relais

aire olfactive basale

Intégration et "dilution" graduelle du signal olfactif

Amygdale

noyau cortical

postéromédial

Amygdale

organe

voméronasal

Organe

voméronasal

cellules

mitrales

BNST

Bulbe olfactif

accessoire

Hypothalamus

antérieur

Hypophyse

antérieure

LH

PRL

Amygdale

noyau médial

Amygdale

noyau cortical

postérolatéral

Stimuli

olfactifs

1

er

 et 2

e

 relais

Amygdale

3

e

 relais

n

e

 relais

Intégration et "dilution" graduelle du signal olfactif

Connexion forte
Connexion faible
Connexion prouvée
Connexion putative

A

Système

principal

B

Système

voméronasal

Effets endocriniens

( cycle ovarien, physiologie

utérine, etc. )

Faible                                Forte

co

m

pl

exi

 d

u systè

m

e n

er

ve

ux

Figure 9 : Système olfactif

Le système olfactif voméronasal [A] détecte des signaux 

innés, telles les phéromones sexuelles, qui permettent entre 

autres de reconnaître le partenaire sexuel adéquat.
Le système olfactif principal [B], plus complexe et cortical, 

permet plutôt des apprentissages adaptatifs, en réalisant 

des associations entre des odeurs et des contextes.

LHRH

FSH

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

et le goût sont des canaux sensoriels qui peuvent recevoir un signal inné, et sont donc étudiés en 
détail dans les sections suivantes. 

    

β

.1 – Olfaction 

L'olfaction, et de manière plus générale la chimioréception, est un canal majeur de communication 

chez tous les êtres vivants. On observe chez les mammifères inférieurs que l'olfaction joue un rôle 
important dans les interactions sociales (BARTOSHUK & BEAUCHAMP 1994), la lactation (SCHAAL & 
al. 2003) et la reproduction, en particulier par l'intermédiaire des phéromones (STOWERS & MARTON 
2005). 

Introduction : processus olfactifs 

Il existe chez l'Homme deux systèmes olfactifs, principal et voméronasal (STENSAAS 1991), 

susceptibles de détecter des phéromones (MEREDITH 2001) ( Figure 9, partie [A] et [B] ) (pour des 
explications détaillées, voir : FIRESTEIN 2001 ; NIEUWENHUYS & al. 1988 ; BOSSY 1990 ; SHIPLEY & 
al. 1996 ; SIGNORET 1996 ; HOLLEY 1996 ; SCHAAL 1996). Les récepteurs olfactifs (cils olfactifs de la 
cellule neurosensorielle de l'épithélium olfactif, et les microvillosités des cellules sensorielles de 
l'organe voméronasal) sont les seuls récepteurs de l'organisme mammalien qui peuvent détecter à 
distance des signaux spécifiques. En effet, une molécule olfactive peut provenir d'un autre organisme 
et peut avoir des caractéristiques physiques et chimiques particulières et bien distinctes de milliers 
d'autres molécules volatiles. Par ailleurs, le système olfactif voméronasal [A] possède environ 300 
gènes codant des récepteurs olfactifs très spécifiques à certaines molécules olfactives, et n'a pas de 
projections corticales mais amygdaliennes et hypothalamiques. Cette organisation anatomo-
fonctionnelle fait que le signal voméronasal est inconscient et provoque plutôt des effets endocriniens 
(par la régulation des hormones hypophysaires) ou comportementaux (agression, comportement 
maternel et sexuel). En général, la plupart des phéromones sont détectées par ce système, qui joue 
un rôle important dans le comportement sexuel (KEVERNE 2004). Le système olfactif principal [B] 
possède également des gènes codant pour des récepteurs spécifiques à des phéromones (LIBERLES & 
BUCK 2006), avec des circuits de projections spécifiques (BOEHM & al. 2005 ; projections non 
indiquées sur le schéma, car les données anatomiques actuellement disponibles sont contradictoires). 
Le système olfactif principal possède aussi et surtout environ un millier de gènes codant pour des 
récepteurs olfactifs permettant de détecter des milliers de molécules différentes et possède de 
nombreuses projections corticales, permettant ainsi un traitement conscient et plus cognitif de 
l'information olfactive. Bien qu'il puisse détecter des phéromones, qui sont des signaux souvent innés, 
ce système est en général plutôt impliqué dans le traitement des informations olfactives acquises. 
L'activation du système olfactif principal produirait principalement une analyse des molécules 
odorantes de l'environnement et l’association de ces stimuli olfactifs à des contextes. 

Ainsi, les caractéristiques physicochimiques des molécules font qu'il existe des milliers de signaux 

élémentaires distincts les uns des autres et l'organisation structurelle des deux organes olfactifs 
permettent la détection de nombreux signaux olfactifs élémentaires et hautement spécifiques. Pour 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

17

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

toutes ces raisons, le système olfactif, et en particulier le système voméronasal, est le système où la 
probabilité de trouver des signaux innés du comportement de reproduction est la plus grande. 

Olfaction & comportement de reproduction 

Par rapport au comportement de reproduction, une des principales fonctions des phéromones chez 

l'animal serait d'identifier le partenaire de sexe opposé (STOWERS & al. 2002 ; DULAC & TORELLO 
2003). Mais, chez les primates de l'Ancien Monde (Catarhiniens), dont l'Homme, cette capacité aurait 
été perdue en raison de l'altération au cours de l'évolution du système voméronasal (ZHANG & WEBB 
2003). Il est peu probable que cette discrimination hétérosexuelle soit réalisée chez les catarhiniens 
par d'autres phéromones, en raison d'une possible conservation phylogénétique des caractéristiques 
structurelles et fonctionnelles des phéromones (RAMPIN & al. 2006 ; KELLY 1996). 

En cohérence avec cette détérioration du système voméronasal, et en cohérence avec l'important 

développement des structures télencéphaliques au détriment des structures olfactives, le résultat des 
différentes expériences réalisées chez l'Homme avec des phéromones potentielles est plutôt négatif 
(FOIDART & al. 1994 ; DESCOINS 2000 ; GOWER & RUPARELIA 1993). Par exemple, le système 
olfactif principal permet de reconnaître des liens de parenté, ce qui pourrait jouer un rôle dans le 
choix des partenaires sexuels. Mais cette capacité est acquise (PORTER & MOORE 1981). Un autre 
effet, mais physiologique et non comportemental, est la synchronisation des cycles menstruels des 
femmes qui vivent en communauté (WELLER & WELLER 1993). Mais certains chercheurs n'ont pas 
réussi à répliquer ce résultat (WILSON & al. 1991). D'autres résultats montrent une légère 
modification de l'état émotionnel, mais non spécifique à la reproduction. En conclusion de ces 
différentes études, on observe qu'aucune molécule testée n'a induit ou déclenché un comportement 
spécifique à la reproduction. 

Les résultats les plus intéressants, par rapport au comportement de reproduction, concernent 

l’exposition aux androgènes, mais avec des résultats extrêmement contradictoires. On a ainsi montré 
que l'exposition expérimentale à l'androsténol augmente chez les femmes la durée de leur contact 
social avec les hommes (COWLEY & BROOKSBANK 1991). La molécule ne provoque pas le 
comportement de reproduction, mais elle permet de l'initier en favorisant le rapprochement 
hétérosexuel. Mais d'autres expériences ont montré que l'androsténone induit au contraire, chez les 
femmes, des réactions émotionnelles négatives envers les hommes (FILSINGER & al. 1985), que les 
hommes produisent simultanément les deux molécules, et que l'effet olfactif de l'androsténone est 
plus fort que celui de l'androsténol (MAIWORM 1990) : l'effet global, en situation "naturelle", devrait 
alors être répulsif. 

Une autre expérimentation, présentée sous toute réserve, suggère qu'une phéromone 

naturellement sécrétée par l'homme augmente de manière significative les relations et les activités 
sexuelles des hommes : les rencontres non prévues avec des femmes ont augmenté de 35,3 %, le fait 
de dormir avec une femme a progressé de 35,3 %, les caresses et les baisers ont également 
progressé de 41,2 %, et la fréquence des relations sexuelles a augmenté de 47 %. Par contre, 
l'augmentation de 23,5 % de la fréquence de la masturbation n'est pas statistiquement significative 

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REPRODUCTION 

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 ACQUIS

 

Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

(CUTLER & al. 1998). Ces résultats, qui ont été reproduit avec des femmes et des phéromones 
féminines (McCOY & PITINO 2002), suggèrent un effet facilitant ou attractant des phéromones sur les 
activités hétérosexuelles. Néanmoins, ces phéromones étant destinées à la commercialisation 
(GUEGUEN 2006 ; et cf. www.athenainstitute.com), en outre du problème de l'enjeux financier, il n'est 
pas précisé dans les articles quelles sont les molécules qui ont été utilisées. De plus, et surtout, 
comme ces molécules n'ont pas été testées ni avec des bisexuels et des homosexuels, ni avec des 
personnes ignorant tout de la sexualité, il est impossible de déterminer s'il s'agit d'un effet spécifique 
conduisant au coït vaginal hétérosexuel, ou plus simplement d'un effet émotionnel relativement 
général et de type euphorisant et/ou désinhibant (similaire par exemple à l'effet de désinhibition 
sociale et sexuelle de l'alcool). 

Par ailleurs, on observe que chez les chimpanzés pan paniscus (Bonobo) près d'un quart des 

activités sexuelles sont réalisées par des individus prépubères (HASHIMOTO 1997 ; DE WAAL 1990). 
Ensuite – et surtout – dans certaines sociétés ou groupes humains sexuellement libéraux, les enfants 
ont des activités sexuelles dès l'âge de 3-4 ans. (SUGGS 1966 ; MALINOWSKI 1970 ; HENRY & HENRY 
1974 ; KINSEY & al. 1948 ; MARTINSON 1994) (données détaillées à la section "1.a – Description des 
comportements de reproduction", page 3

 

). Ces données suggèrent que, chez l'Homme, les 

éventuelles phéromones sexuelles (et également les hormones sexuelles), qui apparaissent bien plus 
tard, essentiellement à la puberté (BRUCE & COHN 1994), n'ont qu'un rôle secondaire dans 
l’apprentissage et l'expression de la sexualité et du comportement de reproduction. 

En conclusion, en fonction des données éthologiques et expérimentales humaines déjà disponibles, 

on constate que les phéromones ont chez l'Homme un effet faible, essentiellement physiologique, 
avec quelques effets émotionnels qui modulent indirectement et faiblement des comportements en 
cours. Par rapport au comportement de reproduction, le seul effet comportemental des phéromones 
semblerait être, à partir de la puberté, de faciliter les interactions hétérosexuelles, favorisant ainsi 
indirectement la reproduction. 

L'ensemble des données présentées semble suffisant pour conclure avec une bonne probabilité de 

validité qu'il n'existe pas chez l'Homme de processus olfactifs innés spécifiques du coït vaginal. 

    

β

.2 – Vision 

La vision est un canal sensoriel majeur chez l'être humain. Certains auteurs ont donc supposé que 

des signaux visuels pourraient servir de signaux spécifiques au déclenchement du comportement de 
reproduction.  

Les photons qui constituent le rayonnement électromagnétique et la lumière sont des particules 

d'énergie. Ils peuvent être distingués les uns des autres par leur longueur d'onde comprise entre 10

3

 à 

10

-14

 mètre. Les structures sensorielles de la vision sont les récepteurs (3 types de cônes et 1 type de 

bâtonnets) des cellules neurosensorielles de la rétine qui détectent les photons dont la longueur 
d'onde est comprise entre 400 à 700 nm. En fonction de ces caractéristiques, au mieux, à la lumière 
du jour, il n'est possible que de détecter trois signaux visuels élémentaires. De plus, au niveau 

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Interstitiel

de Cajal

Noyaux 

vestibulaires

Neurones du

noyau IV

Neurone

effecteur

Noyau I

V tr

ochl

éai

re

Neurones du

noyau III

Neurone

effecteur

Cône

(6 millions)

Bâtonnet

(120 millions)

cellule

Bipolaire

cellule

Ganglionnaire

(1 million)

cellule

Amacrine

Niveau

I

Niveau

II

Niveau

III

Niveau

IV

Niveau

V

cellule

Horizontale

R I M L F

P P R F

Neurones du

noyau VI

Neurone

effecteur

Rétine

No

ya

u III o

cu

lo

m

ot

eu

r

Muscles extrinsèques

& intrinsèques

Muscle

oblique supérieur

Muscle

latéral droit

Prepositus 

hypoglossy

Aire 8 frontale 

oculomotrice

Colliculus 

supérieur

Région 

prétectale

Formation 

réticulaire 

mésencéphalique

Cervelet

Centre pré-

oculomoteur

Noyau du 

tractus optique

Olive

inférieure

Centre pré-

oculomoteur

Générateur de saccades 

oculaires verticales

Figure 10 : Orientation visuelle

Projections ascendantes

Projections descendantes

Projections équi-niveaux
Projections réciproques

Schéma fonctionnel hiérarchique :

PPRF : formation réticulaire pontique 

paramédiale ; RIMLF : noyau interstitiel 

rostral du faisceau longitudinal médian

Contrôle des 

saccades oculaires

Corps genouillé

latéral

Cortex visuel

primaire 17

(500 millions)

Cortex visuel

secondaire 18

Cortex visuel

secondaire 19

Pulvinar

Noyaux 

thalamiques

réticulaires

Cortex visuel

Nerf optique

80%

 des

 fi

br

es

10%

 des f

ibres

Processus d'orientation
visuelle et d'attention

Ra

di

ati

on op

tiqu

ou

fa

isceau géniculo-calcarin

Noyau supra-

chiasmatique

Régulation de certains
rythmes comportementaux

Corpus

parabigeminum

Cortex auditif 

(aire 22)

Cortex moteur

(aire 4)

Colliculus 

inférieur

Faisceaux

somatosensoriels

Substantia

nigra

Thalamus

dorsal

formation 

mésencéphalique 

locomotrice 

Système

optique

accessoire

Traitement des interactions
visuo-vestibulaires.

via le faisceau tecto-bulbaire latéral direct

formation réticulaire du pont

noyau réticulaire du tegmentum pontique

matière grise pontique dorsolatérale

Olive accessoire

médiale

via le faisceau tecto-spinal

 lamina VI et VII cervicales

via le faisceau croisé tecto-bulbo-spinal médial

formation réticulaire pontique et médullaire

noyau réticulaire du tegmentum pontique

matière grise pontique dorsolatérale

Noyau V

I abdu

ce

ns

NB :

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REPRODUCTION 

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 ACQUIS

 

Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

anatomique, il ne semble pas exister chez les rongeurs de connexions entre les structures visuelles et 
les neurones de l'hypothalamus qui contrôlent le système hormonal de la reproduction (neurones à 
GnRH / LHRH – YOON & al. 2005). Pour ces raisons, il est peu probable qu'il existe un signal visuel 
élémentaire inné du comportement de reproduction. 

Néanmoins, il est possible qu'une information élaborée, extraite du traitement des stimuli visuels 

élémentaires, puisse servir de signal inné. Ce traitement pourrait avoir lieu dans les parties plus 
centrales du système visuel, en particulier dans les structures corticales. 

Desmond Morris (1970) a formulé l'hypothèse que les fesses et les seins seraient des signaux 

visuels innés. D'après cette hypothèse, la similitude entre la forme des seins et des fesses s'explique 
par la nécessité, dans l’espèce humaine, et du fait du  coït  en  face  à  face,  de  transposer  un  signal 
excitateur postérieur spécifique, les fesses, en un signal antérieur similaire, les seins. Les seins 
seraient ainsi des « fesses par devant » signal adaptatif excitateur spécifique à l’espèce humaine. 
Diverses enquêtes déclaratives et comportementales ont montré que les fesses et les seins étaient 
bien les deux signaux sexuels les plus attractifs pour les mâles de l’espèce humaine. Néanmoins, la 
question cruciale est de savoir si ces signaux sont innés ou bien s'ils sont acquis par des processus 
d'associations ou de conditionnements au cours des expériences sexuelles antérieures. 

Les études génétiques, développementales, anatomiques et fonctionnelles du système visuel (voir 

Figure 10 pour l'orientation visuelle, et ROSENZWEIG & al. 2002 p. 281-321 pour le traitement 
cortical permettant la vision), montre que le système visuel est composé d'un grand nombre de 
petites structures (modules fonctionnels) qui ont chacune un rôle limité dans le traitement de 
l'information visuelle (traitement de la luminosité du signal par la rétine, génération des saccades 
oculaires par le noyau interstitiel rostral du faisceau longitudinal médian, traitement des couleurs par 

l'aire visuelle 4 ou des caractéristiques dynamiques (mouvement, direction, 

) par l'aire visuelle 5, 

etc.). C'est la coordination de toutes ces traitements élémentaires qui est à l'origine de la vision. En 
fonction de toutes ces connaissances actuelles, l'hypothèse de l'innéité d'une information visuelle ne 
semble guère plausible car il semble impossible d'expliquer le codage génétique (ou éventuellement 
épigénétique) et la localisation de l'image prototypique préformée à laquelle cette information visuelle 
complexe doit être comparée. En effet, la reconnaissance des formes complexes est située dans les 
aires corticales associatives, qui sont les régions les plus complexes du cerveau ( Figure 1, niveau 
[7], page 14 ). Or, par rapport au développement, seules les grandes voies de connexion du système 
visuel semblent être codées génétiquement, et de nombreuses capacités du système visuel se 
développent en interaction avec l'environnement. De plus, un gène code une protéine, qui, dans le 
meilleur des cas, ne peut servir que de molécule de guidage global aux connexions synaptiques. 
Comment alors expliquer le codage spécifique et précis des milliards de synapses nerveuses 
vraisemblablement nécessaires à l'interprétation des formes complexes des fesses et des seins dans 
les aires associatives du cortex temporal inférieur (GAZZANIGA & al. 2002, p. 195-204) ? Comment 
expliquer la stabilité de ce codage dans des régions connues pour être le siège de phénomènes de 
plasticité, de stabilisation sélective et de réorganisation ? Comment enfin ce signal participerait-il à 
l'exécution du coït vaginal fécondant ? 

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 ACQUIS

 

Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

Par ailleurs, chez les mammifères sub-primates, ce sont principalement des signaux chimiques qui 

contrôlent la reproduction, au sein de structures neurales phylogénétiquement anciennes. Ce canal de 
communication semble le mieux adapté aux réalités biologiques des organismes mammaliens : il suffit 
de quelques molécules, de quelques récepteurs et d'un simple réseau neural pour distinguer les 
partenaires, activer des voies sensorielles, motrices, et déclencher des séquences comportementales. 
Pour quelles raisons évolutives ce système simple et efficace aurait-il été remplacé par un système 
complexe de traitement de l'information visuelle au sein des régions néocorticales les plus 
phylogénétiquement récentes ? 

De plus – et surtout – sachant que l'Homme n'a que quelques pour cent de différence génétique 

avec les autres primates, il est quasiment impossible, en fonction des connaissances actuelles, de 
concevoir comment des mutations ou des modifications génétiques aléatoires dans un organisme 
protohumain et sur un nombre restreint de gènes peuvent avoir codé par anticipation une image 

prototypique de la nouvelle morphologie finale d'

homo sapiens. Ce phénomène est, en fonction des 

connaissances actuelles, rigoureusement impossible. 

D'autres auteurs ont proposé que chez les hominoïdes et les singes de l'ancien monde le système 

voméronasal aurait été remplacé par un système visuel simple, basé sur la perception chromatique, et 
qui permettrait par exemple de détecter les modifications de couleur de la peau sexuelle des femelles 
de certains primates (ZHANG & WEBB 2003). Néanmoins, même si une couleur est un signal simple, il 
semble nécessaire d'associer à cette détection chromatique un traitement cognitif plus élaboré (par 
exemple une analyse de la forme), afin d'éviter que les réactions instinctuelles ne se déclenchent à 
chaque perception dans l'environnement du signal chromatique inné. De surcroît, en plus du caractère 
hypothétique de ce circuit visuel, une expérimentation chez le macaque rhésus, qui effectivement ne 
semble plus avoir de système voméronasal fonctionnel (GOLDFOOT 1981), montre que la vision, au 
contraire de l'olfaction, n'est pas un mode sensoriel de communication des signaux sexuels innés. Des 
mâles sexuellement naïfs et privés expérimentalement de leur odorat n'engagent aucune activité 
sexuelle bien qu'ils voient une femelle réceptive ayant de surcroît le sexe tumescent et coloré 
(MICHAEL & KEVERNE 1968). 

En conclusion, dans l'état actuel des connaissances, les photons ne peuvent véhiculer une 

information sexuelle élémentaire, et il n’y a pas, chez l'Homme, de signal visuel inné qui provoquerait 
(ou au minimum qui induirait) le coït vaginal reproducteur. 

β

.3 – Audition 

Existe-t-il des signaux auditifs innés et spécifiques, participant au contrôle du comportement de 

reproduction ? 

Introduction : processus auditifs 

Les structures sensorielles de l'audition sont des cellules épithéliales ciliés sensorielles de l'organe 

spiral de la cochlée qui détectent les mouvements provoqués par les vibrations moléculaires de l'air ou 

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ganglion spiral

protoneurone

cellule bipolaire

cellule épithéliale

ciliée sensorielle

interne & externe

nerf VIII auditif

noyau

cochléaire ventral

noyau

cochléaire dorsal

complexe 
nucléaire
cochléaire

noyau olivaire

supérieur médial

noyau olivaire

supérieur latéral

noyau du

corps trapézoïde

noyaux
péri-
olivaires

faisceau olivo-cochléaire

origine épiblaste

noyaux

du pont

noyau du

lemniscus latéral

colliculus inférieur

noyau central

colliculus inférieur

zone latérale

colliculi
inférieurs

corps géniculé

médian

noyau ventral

corps géniculé

médian, noyau 

médial & dorsal

Thalamus

cortex auditif

primaire, gyrus

transverse Heschl

cortex auditif

planum temporale

Cortex

colliculi 
supérieur

cervelet

strie acoustique dorsale

(lemniscus latéralis)

la majeure partie des
fibres se terminent

dans le TQP

accomodation auditive

initiation de réactions réflexes

pas d'organisation

topique

noyau sensoriel

organisation topique

localisation
de la
source 

sonore

relais pour les

réflexes acoustiques

bras du colliculi inférieur

ruban de reil latéral

radiations auditives

"core" projection

radiations auditives

"belt" projection

bras du colliculi inférieur

ruban de reil latéral

FC

FC

FC

FC

FC

formation
réticulaire

Oreille

(Cochlée)

Entrée

sensorielle

Traitement de l'information auditive

Eventuelles
informations
sexuelles

innées

Figure 11 : Audition

Schéma simplifié de l'organisation anatomo-fonctionnelle du système auditif.
Les stimuli auditifs sont traités dans différentes structures neurales de complexité croissante. Les premiers traitements, les plus 
simples, consistent par exemple au niveau des noyaux cochléaires en l'initiation de réflexes (stapédien ...) ou en l'accomodation 
auditive. A un niveau supérieur, le traitement des stimuli auditifs consistera par exemple en la localisation de la source sonore au 
niveau des noyaux olivaires.
Ainsi, en étudiant les différentes structures fonctionnelles du système auditif, il apparaît qu'une éventuelle information innée 
relative au comportement de reproduction ne pourrait exister qu'au niveau des cortex auditifs.
( Schéma d'après BOSSY 1990 ; GUYTON 1989 ; NIEUWENHUYS & al. 1988 ) 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

de l'eau. Les vibrations moléculaires n'ayant pas de caractéristiques sexuelles spécifiques, il ne peut 
donc exister de signal auditif élémentaire inné du comportement de reproduction. 

De plus, au niveau anatomique, il ne semble pas exister chez les rongeurs de connexions entre les 

structures auditives et les neurones de l'hypothalamus qui contrôlent le système hormonal de la 
reproduction (neurones à GnRH / LHRH – YOON & al. 2005). 

Néanmoins, il est possible qu'une information élaborée, extraite du traitement des stimuli auditifs 

élémentaires, puisse servir de signal inné. Ce traitement pourrait avoir lieu dans les parties plus 
centrales du système auditif. L'organisation anatomique du système auditif est donné à la Figure 11 
(pour des explications détaillées, voir : NIEUWENHUYS & al. 1988 ; BOSSY 1990 ; GUYTON 1989). De 
manière similaire au système visuel, le système auditif est composé d'un grand nombre de structures 

(noyau cochléaire dorsal, noyau olivaire supérieur, colliculus inférieur 

) qui ont chacune un rôle 

limité dans le traitement de l'information auditive (accommodation auditive, initiation des réactions 
auditives réflexes (réflexe stapédien par exemple), localisation de la source sonore, etc.).  

En fonction de ces données anatomiques et fonctionnelles, une information auditive préformée 

spécifique du comportement de reproduction devrait être recherchée plutôt au niveau des cortex 
auditifs. Mais des problèmes similaires à ceux déjà exposés pour le système visuel (milliards de 
synapses, développement épigénétique, réorganisation corticale, etc., voir section précédente) 
rendent peu probable l'existence d'un signal auditif préformé, spécifique du comportement de 
reproduction. 

Audition & comportement de reproduction 

Par rapport aux données connues, on observe que les rats émettent des ultrasons durant la phase 

appétitive du comportement sexuel (BARFIELD & al. 1979). Mais ces vocalisations sont apprises 
(MAGGIO & al. 1983) et sont également émises durant le comportement d'agression, et surtout 
durant les jeux et les chatouilles. L'analyse des différents contextes où ces vocalisations sont émises 
suggère qu'elles seraient provoquées par des états affectifs positifs (BURGDORF & PANKSEPP 2001), 
et qu'elles ne seraient donc pas des signaux auditifs spécifiques du comportement de reproduction. 

L'Homme émet également des vocalisations durant les activités érotiques, mais elles ne semblent 

pas être des signaux spécifiques de la reproduction. Elles sont plutôt une conséquence physiologique 
provoquée par l'état de plaisir intense. On observe d'ailleurs qu'il s'agit d'une caractéristique générale 
et que tous les états affectifs intenses provoquent des réactions motrices et vocales particulières. 

En conclusion, dans l'état actuel des connaissances, les vibrations moléculaires ne peuvent 

véhiculer une information sexuelle élémentaire, et on ne connaît pas de données expérimentales ou 
éthologiques montrant qu'il existe chez les mammifères, et surtout chez l'Homme, des signaux auditifs 
innés, spécifiques du comportement de reproduction. 

β

.4 – Toucher 

Existe-t-il des signaux somatosensoriels innés et spécifiques, participant au contrôle du 

comportement de reproduction ? 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

Introduction : processus somatosensoriels 

Le système somatosensoriel est constitué de plusieurs types de récepteurs (mécanorécepteurs, 

nocicepteurs, thermorécepteurs 

) localisés dans la peaux, les viscères, les muscles et les tendons de 

l'organisme (Figure 12). À la différence des systèmes sensoriels où les récepteurs sont localisés dans 
des organes sensoriels, les différents récepteurs somatosensoriels sont disséminés dans tout le corps. 
Ces récepteurs permettent la détection de stimuli nociceptifs, de la température, de l'étirement, de la 
pression, des vibrations ou du contact. À ce niveau, on remarque qu'aucun de ces récepteurs ne peut 
être spécifique d'un signal sexuel. Tout contact avec le corps active des récepteurs somatosensoriels, 
que ce contact soit sexuel ou non. Il n'existe donc pas de signaux somatosensoriels élémentaires 
spécifiques du comportement de reproduction. 

Ces différents récepteurs somatosensoriels projettent des fibres sensitives dans la moelle épinière 

(Figure 13) où peuvent être organisé des réflexes moteurs. À ce niveau peut exister un précablage 
inné qui pourrait provoquer des réactions motrices réflexes spécifiques du comportement de la 
reproduction. 

De la moelle épinière partent également des faisceaux sensoriels qui transmettent au différents 

niveaux du système nerveux les informations somatosensorielles (Figure 14). La plupart de ces 
faisceaux se projettent dans des structures précises du cerveau (voir l'exemple du faisceau spino-
thalamique à la Figure 15). On remarque que le système somatosensoriel est en fait constitué de 
systèmes plus ou moins distincts. Ces systèmes sont constitués par des combinaisons de certains 
types de récepteurs, localisés en des régions particulières du corps (pulpe des doigts, peau glabre ou 
poilue, tissu muco-cutané, etc.), et connecté par des liaisons spécifiques avec certaines structures du 
système nerveux (motoneurone médullaire, substance réticulée, thalamus intralaminaire ou cortex 
somatosensoriel, etc.). Cette organisation permet l'émergence de propriétés particulières (réflexes, 
douleur, tact protopathique ou épicritique, discrimination fine ou grossière, etc.) (pour des explications 
détaillées, voir : NIEUWENHUYS & al. 1988 ; WILLIS & COGGESHALL 1991 ; BESSON & al. 1994 ; 
BOSSY 1990 ; MARIEB 1993). C'est à ce niveau qu'il pourrait exister un système particulier du 
système somatosensoriel, inné, comme éventuellement celui des sensations corporelles agréables 
(OLAUSSON & al. 2002 ; WESSBERG & al. 2003) ou érotiques, et qui pourrait être impliqué dans le 
comportement de reproduction. 

Système somatosensoriel & comportement de reproduction 

Par rapport au comportement sexuel, on remarque au niveau anatomique qu'il existe chez les 

rongeurs des connexions entre les structures somatosensorielles et les neurones de l'hypothalamus 
qui contrôlent le système hormonal de la reproduction (neurones à GnRH / LHRH – YOON & al. 2005). 

On observe par ailleurs, en particulier chez les rongeurs et les félidés, une activité spécifique de la 

reproduction qui est contrôlée par des signaux tactiles. Chez la femelle, en période œstrale, la lordose 

(décrite plus en détail à la section traitant des réflexes innés, "1.d.

γ

.1 – Réflexes  spécifique  au 

comportement de reproduction", p. 26) est déclenchée par des stimuli tactiles au niveau des flancs. 
Mais il convient de noter que ce signal tactile n'est pas spécifique de la reproduction : n'importe quel 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

23

background image

Figure 12 : Classification des récepteurs sensoriels

Classe anatomique

(structure)

Classe fonctionnelle

selon la situation anatomique (S)

selon le type de stimulus (T)

Illustration

Situation

Terminaisons libres

Terminaison dendritiques de

neurones sensitifs
(sujet à controverse)

Terminaison dendritiques
modifiées : disques de Merkel

Plexus de la racine

des poils

Corpuscules de Meissner

Corpuscule de Krause

Corpuscule de Pacini

Corpuscule de Ruffini

S : extérocepteurs, intérocepteurs et
     propriocepteurs.

T : nocicepteurs (douleurs), thermorécep-

     teurs (chaleur et froid).

S : extérocepteurs.
T : mécanorécepteurs (pression légère)

S : extérocepteurs.
T : mécanorécepteurs (mouvement

     des poils.

S : extérocepteurs.

T : mécanorécepteurs (probablement

     des corpuscules de Meissner
     modifiés).

S : extérocepteurs, intérocepteurs et cer-

     tains propriocepteurs.
T : mécanorécepteurs (pression intense,

     étirement, vibrations de haute fré-
     quence) ; adaptation rapide.

S : extérocepteurs et propriocepteurs.

T : mécanorécepteurs (pression intense

     et étirement) ; adaptation lente. 

S : propriocepteurs.

T : mécanorécepteurs (étirement
     des tendons).

S : propriocepteurs.

T : mécanorécepteurs.

Fuseaux

neuromusculaires

Fuseaux neurotendineux

Récepteurs kinesthésiques

des articulations (corpuscules
de Pacini et de Ruffini, termi-

naisons dendritiques libres et 

récepteurs ressemblant aux
fuseaux neurotendineux).

S : propriocepteurs.

T : mécanorécepteurs (étirement
     des tendons).

S : extérocepteurs.

T : mécanorécepteurs (pression légère,

     toucher discriminant, vibrations de
     basse fréquence).

La plupart des tissus ; très denses
dans les tissus conjonctifs (liga-

ments, tendons, derme, capsules

articulaires, périoste) et dans l'épi-
thélium (épiderme, cornée,

muqueuses et glandes).

A la base de l'épiderme.

A l'intérieur et autour des follicules
pileux

Papille du derme de la peau gla-
bre, et particulièrement des lèvres,

des mamelons, des organes géni-

taux externes, du bout des doigts,
et des paupières.

Tissu conjonctif des muqueuses

(bouche, conjonctive) et de la

peau glabre près des orifices
(lèvres).

Tissus sous-cutané ; périoste,

mésentère, tendons, ligaments,

capsules articulaires ; très abon-
dants dans les doigts, la plante

des pieds, les organes génitaux

externes et les mamelons.

Profondeur du derme, hypoderme

et capsule articulaire.

Muscles squelettiques, et particu-

lièrement ceux des membres.

Tendons

Capsules articulaires des
articulations synoviales.

Terminaisons encapsulées

Adaptation

Adaptation : Rapide

Récepteur phasique

Adaptation : Rapide
Récepteur phasique

Adaptation : Lente

SA I
Adaptation : Lente

Récepteur tonique

Adaptation : Lente

SA II

Adaptation : Lente

FA I

Adaptation : Rapide

A

B

C

D

E

F

G

H

I

J

FA I
(chez le chat)

C'est grâce à ces différents récepteurs que le système nerveux peux percevoir des informations
provenant du corps. Aucun de ces récepteurs n'est spécifique du comportement de reproduction.
( Adapté d'après Marieb (1993), page 426 )

background image

lissauer

zone marginale

noyau propre

gélatineuse

I

II

III

IV

V

VI

ILf

ILp

Dorsal

IC

IM

dorso
médian

ventro
médian

ventro
latéral

rétro
dorso
latéral

dorso
latéral

nociceptif spécifique

Contingent

médian

Contingent

latéral

A

αβδ

  

A

δ 

C

faisceau dorso
latéral

faisceau gracile

& cunéiforme

VII

VIII

IX

IX

IX

IX

IX

formation
réticulée

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

faisceau spino
cérébelleux croisé

(de Gowers)

faisceau spino

cérébelleux direct

(Flechsig)

faisceau spino

cérébelleux croisé

(de Gowers)

1

2

3

4

5

6

10

20

30

11

12

13

31

21

23

21

22

32

faisceau

spino-
réticulaire

50

A

δ 

C

noyau

spinocervical

nociceptif spécifique

nociceptif convergent

Entrées sensorielles

Eventuels réflexes

sexuels innés

Zone motrice

(corne ventra

le)

Zone sensorielle

(corne dorsale)

Sorties motrices

Figure 13 : Connexions intra spinales &
Réflexes sexuels innés

Schéma simplifié de l'organisation anatomo-
fonctionnelle des connexions au niveau d'un segment 
médullaire.
C'est à ce niveau qu'il peut exister des réflexes 
moteurs spécifiques au comportement de 
reproduction.

Faisceaux sensoriels  

( cf. Fig 

14 

)

background image

épiderme

épiderme

épiderme

tronc

membres

inférieurs

membres

supérieurs

tête

nocicepteur

mécanorécepteur

nocicepteur

mécanorécepteur

ganglion
spinal

ganglion
spinal

ganglion

spinal

nocicepteur

mécanorécepteur

cou

moelle
épinière

bulbe
rachidien

pont

mésencéphale

faisceau gracile

(de Goll)

faisceau cunéiforme

(de Burdach)

noyau gracile

(de Goll)

ruban de

Reil médian

noyau cunéiforme

(de Burdach)

noyau sensitif

du V (trijumeau)

aire somato-

sensorielle S2

noyaux intra-

laminaires :

central latéral
nucleus (mainly)

VPL
shell &

core

aires corticales

associatives

hypothalamus

thalamus

structures
limbiques

néocortex

substance

grise péri-
aqueducale

noyau

dorsal

intéroception

douleur viscérale

transmission rapide de
la douleur au cortex

faisceau néospinothalamique
(ou spinothalamique latéral)

faisceau paléospinothalamique

réactions comportementales

et émotionnelles à la douleur

phénomène de mémorisation

(ou faisceau spinoréticulothalamique)
(ou spinothalamique ventral)

pression intense et tact grossier

aire somato-

sensorielle S1

3a

3b

1

2

substance

réticulée
médiane

substance
réticulée

médiane

faisceau
spinotectal

tissu
profond

mécanorécepteur

ganglion

spinal

mécanorécepteur

tissu
profond

mécanorécepteur

ganglion

spinal

mécanorécepteur

faisceau spino

cérébelleux direct

(Flechsig)

faisceau spino
cérébelleux croisé

(de Gowers)

substance

réticulée
médiane

noyaux

vestibulaires

noyaux

olivaires

faisceaux

spino-olivaire

faisceaux

spino-vestibulaire

proprioceptif : articulation,
tendons, fuseaux neuromusculaires

TQA

Figure 14 : Faisceaux somesthésiques ascendants

Schéma simplifié des faisceaux ascendants du système somesthésique.
Les régions centrales du système nerveux sont impliquées dans les traitements élaborés
des informations somesthésiques. Des éventuelles informations innées relatives au 
comportement de reproduction ne pourraient exister qu'au niveau des cortex somatosensoriels.

Régulation de 
l'endocrinologie

sexuelle

Emotions sexuelles
(attachement, orgasme,
plaisir érotique ...)

Eventuelles
informations

sexuelles
innées

Traitement

conscient des

informations

tactiles

Entrées sensorielles

(pe

au)

Traitement de l'information somesthésique

(cerveau

)

Entrées sensorielles

(inté

rieur d

co

rps)

background image

DMvc

VPLc

VMpo

DSTT

VSTT

SII

SI

- Aire 3
- Insula dorsale

projection latérale du STT  ?

projection médiale du STT  ?

Pulvinar

- Cingulum

  antérieur

- Lamina I

- Lamina V-X

DSTT  ?

Figure 15 : Sites de projection du faisceau spino-thalamique

Le faisceau spino-thalamique (STT) serait le faisceau convoyant les informations relatives 
aux sensations érotiques.
La connaissance précise de ses connexions pourrait permettre d'identifier les différentes 
structures impliquées dans le système fonctionnel constitué par les zones érogènes 

associées aux renforcements érotiques.
( Schéma d'après Willis & Westlund 1997 ; Apkarian 1995 )

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

contact avec les flancs déclenche ce réflexe postural. En conclusion, c'est la posture de lordose qui est 
innée et spécifique de la reproduction, mais pas le signal somatosensoriel qui la déclenche. Par 
ailleurs, la lordose n'est pas observée chez la femme, où d'ailleurs elle n'aurait que peu d'intérêt, 
n'étant guère adaptée à la position d'accouplement des humains généralement en face à face en 
raison de la position plus antérieure du vagin dans l'espèce humaine. 

Plus intéressant, on observe que la stimulation mécanique du pénis ou du clitoris provoque 

l'éjaculation 

1

, phénomène physiologique spécifique à la reproduction et qui ne peut apparemment 

être déclenché, au moins initialement, que par des stimuli somatosensoriels. Néanmoins, là encore, il 
convient de noter que ce signal somatosensoriel n'est pas spécifique de la reproduction : de nombreux 
types de contacts avec le pénis, 

distincts de ceux particuliers au coït vaginal, peuvent provoquer 

l'éjaculation. En conclusion, c'est l'éjaculation qui est innée et spécifique de la reproduction, mais pas 
le signal somatosensoriel qui la déclenche. Pour donner un exemple théorique, un signal 
somatosensoriel inné et spécifique de la reproduction aurait pu être le déclenchement de l'éjaculation 
après une analyse corticale des sensations péniennes produites par l'intromission, lorsque cette 
analyse aurait abouti à la reconnaissance de la forme du vagin par comparaison au niveau des aires 
somatosensorielles avec une éventuelle image préformée de cet organe génital. Mais aucune donnée 
connue ne corrobore cette possibilité. 

En conclusion, dans l'état actuel des connaissances, les stimulations somatosensorielles n'ont pas 

de spécificités sexuelles élémentaires, et on ne connaît pas de données expérimentales ou 
éthologiques montrant qu'il existe chez les mammifères et chez l'Homme des signaux 
somatosensoriels innés et spécifiques du comportement de reproduction. 

β

.5 – Goût 

Existe-t-il des signaux gustatifs innés et spécifiques, participant au contrôle du comportement de 

reproduction ? 

Introduction : processus gustatifs 

Les structures sensorielles de la gustation sont les cellules épithéliales ciliés sensorielles des 

bourgeons gustatifs qui détectent les substances chimiques présentes dans la cavité buccale. Les 
molécules gustatives peuvent avoir de nombreuses caractéristiques physicochimiques qui les rendent 
distinctes et particulières des autres. Elles peuvent provenir et être spécifiques d'un autre organisme 
et pourraient être un signal spécifiquement sexuel. Néanmoins la structure et l'organisation des 
récepteurs gustatifs font que seul cinq modalités sensorielles sont détectées : salé, sucré, acide, amer 
et umami. Ces modalités n'ayant pas de caractéristiques sexuelles spécifiques, il ne peut donc exister 
de signal gustatif élémentaire inné du comportement de reproduction. 

Il est néanmoins possible qu'une information extraite du traitement des stimuli gustatifs 

élémentaires puissent servir de signal inné. Ce traitement pourrait avoir lieu dans les parties plus 
centrales du système gustatif, qui s'étend jusqu'au cortex. L'organisation anatomique du système 

                                                           

1

 À noter que l'existence chez la femme d'un phénomène similaire à l'éjaculation masculine est controversée. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

24

background image

sécrétion

de salive

bourgeons 

gustatifs

(antéro)

bourgeons 

gustatifs

(médio)

bourgeons 

gustatifs

(postéro)

ganglion

géniculé

ganglion

pétreux

ganglion

plexiforme

noyau du

 faisceau solitaire

(antéro)

noyau du

 faisceau solitaire

(médio)

noyau du

 faisceau solitaire

(postéro)

langue

noyau du
faisceau
solitaire

noyau

salivaire

noyau dorsal

du vague

glande

salivaire

paroie

gastrique

sécrétion de

suc gastrique

noyau ventral

de la

calotte

hypothalamus

noyau 

ventro-caudal

Thalamus

tubercule

mamillaire

partie médiale du

lemnisque médian

faisceau
longitudinal

dorsal

opercule pariétal

face ventrale

Cortex

nerf IX
glosso-

pharyngien

nerf V
facial

nerf X

vague

Entrées sensorielles

(cavité o

ra

le)

Traitement de l'information gustative

(cerve

au)

Réflexes

gustatifs

Perception
consciente

des sensations
gustatives

Régulation
alimentaire

(alliesthésie,
faim, etc.)

Eventuelles
informations
sexuelles

innées

Figure 16 : Gustation

Schéma simplifié de l'organisation anatomique du système gustatif
L'étude fonctionnelle du système gustatif suggère qu'une éventuelle 

information sexuelle innée ne pourrait exister qu'au niveau des cortex 
gustatifs.

( Schéma d'après BOSSY 1990 ; GUYTON 1989 ; NIEUWENHUYS & al. 1988 ) 

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

gustatif est donné à la Figure 16 (pour des explications détaillées, voir : NIEUWENHUYS & al. 1988 ; 
BOSSY 1990 ; GUYTON 1989). De manière similaire aux autres systèmes sensoriels, le système 
gustatif est composé de plusieurs petites structures qui ont chacune un rôle limité dans le traitement 
de l'information gustative (déclenchement de la sécrétion de salive ou de suc gastrique, alliesthésie, 
etc.). Néanmoins, plus encore que pour le système visuel ou auditif, l'existence d'information gustative 
préformée spécifique au comportement de reproduction semble peut probable. 

Gustation & comportement de reproduction 

Par rapport aux données connues, on observe chez certains mammifères des activités de léchage 

dans les activités qui précédent la copulation. Mais ces activités sont phéromones-dépendantes et 
n'ont pas comme finalité le recueil de molécules gustatives spécifiques de la reproduction. Les 
phéromones ainsi recueillies passent dans l'organe voméronasal par une voie de communication entre 
les cavités buccale et nasale (canal nasopalatin, chez les carnivores, les ongulés, les insectivores et les 
primates du Nouveau-Monde). Il ne s'agit donc pas de signaux gustatifs. 

En conclusion, dans l'état actuel des connaissances, les récepteurs gustatifs ne peuvent 

transmettre une information sexuelle élémentaire, et on ne connaît pas de données expérimentales ou 
éthologiques montrant qu'il existe chez les mammifères et chez l'Homme des signaux gustatifs innés 
de la reproduction. 

β

.6 – Conclusion relative aux systèmes sensoriels 

En fonction des données présentées dans les sections précédentes, le seul système sensoriel où il 

existe des signaux élémentaires qui peuvent avoir une spécificité sexuelle et où les récepteurs 
peuvent détecter de manière innée cette spécificité est le système olfactif. Pour ces raisons, les seuls 
signaux élémentaires innés et spécifiques de la reproduction actuellement connus sont les 
phéromones sexuelles. Quant aux informations "préformées" qui pourraient théoriquement exister 
dans les structures plus centrales des systèmes sensoriels, et ainsi permettre la reconnaissance innée 
d'une information sensorielle spécifique de la reproduction, aucune donnée expérimentale ne 
corrobore leur existence. 

En conclusion, les phéromones sont un mode de communication majeur pour de nombreuses 

espèces animales, mais elles ne jouent qu'un rôle mineur dans le comportement de reproduction 
humain. Elles ne sont pas le facteur à l'origine des différentes activités motrices qui permettent le coït 
vaginal reproducteur. 

γ

 – Système moteur 

S'il existe un instinct de la reproduction, c'est bien au niveau moteur qu'il devrait être possible de 

mettre en évidence des éléments neurobiologiques spécifiques, contrôlant le comportement de 
reproduction (cf. la section "Transcription biologique de l'instinct", p. 171 et suivantes). 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

25

background image

Figure 17 : Structure minimale permettant un contrôle moteur

Le ganglion stomatogastrique des crustacés est, avec C. elegans, l'aplysie et les rongeurs, un 

des objets d'étude privilégiés permettant de comprendre le fonctionnement du système nerveux.
Ce ganglion est une structure neurale qui contrôle les muscles de l'estomac lors de la prise de 

nourriture et de sa trituration.
L'étude de cette structure montre qu'il suffit que quelques dizaines de neurones ayant chacun 

des propriétés électrophysiologiques particulières soient interconnectés d'une manière spécifique 

pour permettre de générer et de contrôler de manière adaptée des mouvements moteurs 

relativement élaborés.

Pylorique

latéral

L P

Interneurone

A B

Dilatateur

du pylore

P D

Dilatateur

ventriculaire

V D

Cardial

inférieur

I C

Pylorique

P Y

Synapse inhibitrice

Synapse électrique

Neurone

background image

C4
C6

pont

chimiorécepteurs

périphériques

crosse de l'aorte
corpuscules carotidiens

nerf X vague

IX glosso-pharyngien

INSPIRATION

augmentation du

volume thoracique

m. intercos-

taux externe

diaphragme

m. intercos-

taux internes

EXPIRATION

diminution du

 volume thoracique

sensibilité à la diminution

importante de la PO2

muscles de

l'abdomen

noyau de

Bötzinger

noyau

retro-facial

noyau

ambigu

noyau

retro-ambigu

noyau

para-ambigu

noyau 

du tractus

solitaire

noyau de

Köliker-Fuse

noyau

parabrachialis

medialis

brachium

conjunctivum

(partie ventrale)

groupe
respiratoire
ventral

groupe
respiratoire
dorsal

chimiorécepteurs

centraux

aire
chémosensible

sensibilité à l'acidité (ions H+)

provoquée par le CO2

zone d'entrée des nerfs IX & X

centre
pneumotaxique

centre

apneustique

T2

T12

moelle
épinière

motoneurones
phréniques

motoneurones
intercostaux

INSPIRATION

augmentation du

volume thoracique

?

-

-

nerfs

intercostaux

nerfs phréniques

Figure 18 : Coordination et émergence d'une fonction motrice

La ventilation respiratoire est contrôlée par des centres neuraux situés au niveau du pont et du bulbe rachidien. L'analyse de l'organisation de ce 
système inné permet de caractériser certaines particularités structurelles et fonctionnelles, qui pourraient également exister pour le contrôle du 
comportement de reproduction :
- Le système est constitué de quelques structures neurales relativement simples (situées dans l'aire chémosensible, le groupe respiratoire ventral 

ou dorsal, et le centre pneumotaxique).

- Chacune de ces structures réalise une fonction élémentaire (inspiration, expiration ou accélération du rythme respiratoire).
- La coordination fonctionnelle de ces structures semble être réalisée principalement par une autorégulation due aux interconnexions réciproques.
- La fonction ventilatoire du système émerge de la coordination fonctionnelle des différentes structures élémentaires.
- Les structures centrales, telle le cortex qui permet un contrôle volontaire de la ventilation, ne font que moduler le fonctionnement de ce système.
En conclusion, c'est une organisation neurale très simple qui permet à la fois la génération du rythme ventilatoire, l'intégration fonctionnelle des 
informations périphériques et le contrôle approprié de la musculature thoracique. Aucune structure plus complexe ou plus centrale n'est nécessaire.
On retrouve ce même type d'organisation pour des fonctions végétatives (contrôle de l'érection), le contrôle de la musculature lisse (réflexe 
éjaculatoire), ou d'autres fonctions motrices (contrôle de l'équilibre).
( Schéma d'après BOSSY 1990 ; GUYTON 1989 ; NIEUWENHUYS & al. 1988 ) 

peut accélérer

le rythme respiratoire

- activité tonique sur

  les muscles inspiratoires

- pas d'expiration active

  durant l'eupnée

- influence majeure dans

le contrôle de la respiration

- inspiration (principalement)

- activité rythmique endogène

- pacemaker régulant

  le rythme respiratoire

- peut prolonger l'inspiration

Entrées sensorielles

Trait

ement de l'information

Sorties motrices

bulbe
rachidien

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

On devrait pouvoir trouver des structures neurales organisées de telle manière qu'elles peuvent 

initier, exécuter et contrôler sans aucun apprentissage des séquences motrices spécifiques permettant 
le coït vaginal. 

    

γ

.1 – Réflexes spécifiques au comportement de reproduction 

Au niveau d'organisation du système nerveux immédiatement supérieur aux cellules sensorielles, 

apparaissent les mécanismes réflexes (LAGET 2005 Figure 1, niveau [3], page 14 ) et les 
mouvements coordonnés plurisegementaires et suprasegmentaires (BUSER 2005 Figure 1, niveau 
[4] ). 

Introduction : processus moteurs 

Dans un premier temps, quelles sont les connaissances actuelles relatives à des systèmes moteurs 

innés et bien étudiés, et que peuvent elles apporter dans la recherche de l'existence d'un instinct du 
comportement de reproduction ? 

Par rapport à l'activité réflexe, les études des réflexes spinaux (réflexe myotatique, de flexion, 

d'extension contralatéral 

) montrent qu'il suffit d'un neurone sensoriel connecté à un neurone 

moteur pour faire apparaître un réflexe moteur. Par ailleurs, les études du contrôle des mouvements 
coordonnés du système digestif des crustacés montrent que l'interconnexion en réseau de quelques 
dizaines de neurones ayant des propriétés bioélectriques différentes est suffisant pour faire émerger 
des séquences motrices adaptées et relativement élaborées (Figure 17). En synthèse, on observe 
dans ces deux organisations neurales simples que l'interconnexion hautement spécifique entre des 
neurones sensoriels, moteurs et quelques dizaines d'interneurones organisés en réseaux permet 
l'émergence de réflexes moteurs adaptés ou de mouvements coordonnés élémentaires. Ces données 
indiquent qu'il serait possible que certaines séquences motrices du comportement de reproduction 
soient contrôlées de manière innée juste par quelques neurones qui peuvent se trouver même au 
niveau médullaire. Ce pourrait être le cas par exemple des séquences de l'intromission du pénis et des 
poussées pelviennes rythmiques. 

Par rapport à un contrôle un peu plus élaboré d'activités motrices, l'étude par exemple de la 

ventilation pulmonaire permet d'apporter des informations complémentaires (Figure 18) (pour des 
explications détaillées concernant la ventilation, voir : MARIEB 1993 ; BOSSY 1990 ; GUYTON 1989 ; 
NIEUWENHUYS & al. 1988 ). Cet exemple met en exergue les caractéristiques générales des réflexes 
élaborés, à savoir une organisation en réseau de structures neurales plutôt simples, qui chacune 
réalise une fonction élémentaire, et situées à proximité des récepteurs et des effecteurs. Bien qu'il 
existe des connexions avec des structures centrales plus complexes, ces connexions n'ont 
apparemment qu'un rôle modulateur ou coordonnateur. L'analyse fonctionnelle de ces processus 
neuraux, et d'autres similaires tel l'équilibre, suggère que le contrôle moteur est décentralisé : le 
niveau local effectue un contrôle précis du réflexe, le niveau plus central réalise une régulation et une 
coordination plus globale, en fonction d'informations internes et externes à l'organisme. 

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STIMULI

TACTILES

LORDOSE

OESTROGENE

Niveau  III

Niveau  II

Niveau  I

Interneurones

Hypothalamus

n. antérieur

Mécano-

récepteurs

Motoneurones

Moelle

épinière

L1, L2  &

L5, L6, S1

Mésencéphale

Peau

- Flancs

- Croupe

- Périné

Muscles

- Longissimus

- Transverso-spinalis

Précablage

du réflexe 

Modulation

du réflexe

Pré-optique

n. médian

Hypothalamus

n. ventro-médian

S.G.P.A.

mésencéphale

Réticulée

bulbaire : NGc

Vestibulaire

n. latéral

Réticulée

mésencéphalique

Facilitation

oestrogénique

Contrôle de
l'équilibre

Module

hypothalamique

Module

mésencéphalique

Module

spinal

Module

tronc cérébral

inférieur

Diencéphale

(Hypothalamus)

Projections ascendantes

Projections descendantes

Faibles                            Fortes

Figure 19 : Circuit neural du réflexe de la lordose

Le réflexe de la lordose est précablé au niveau médullaire [1], avec vraisemblablement un seul 

interneurone entre les neurones sensoriels et les motoneurones. Des structures spinales et 

supraspinales peuvent moduler l'expression de ce réflexe [2].

Durant la période oestrale, les oestrogènes agissant au niveau du noyau ventro-médian de 

l'hypothalamus [3] lèvent l'inhibition tonique du réflexe.

Les stimuli générés par la monte du mâle [4] provoquent la contractions des muscles lombaires 

de la femelle, produisant ainsi la lordose  [5].

NGc : noyau gigantocellulaire ; SGPA : substance grise périaqueducale.

Métencéphale

3

1

4

5

2

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 ACQUIS

 

Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

En conclusion, il apparaît que des séquences motrices réflexes de la reproduction pourraient être 

codées au niveau médullaire par quelque dizaine de neurone, organisé en réseau. Il ne semble pas 
nécessaire que le comportement de reproduction soit entièrement "programmé" dans une structure 
centrale relativement complexe, telle par exemple l'aire préoptique médiane de l'hypothalamus. S'il 
existe des séquences réflexes innées relatives au comportement de reproduction, elles doivent 
certainement être recherchés dans la coordination de petites structures neurales situées à un ou deux 
relais neuronaux des neurones sensoriels ou moteurs impliqués dans les séquences motrices de la 
reproduction. 

Système moteur & comportement de reproduction 

Chez les mammifères inférieurs, on observe le développement et l'existence, généralement sous 

l'effet des hormones sexuelles, de structures précablées permettant l'exécution de réflexes 
spécifiques, tel par exemple la lordose ou les poussées pelviennes permettant l'intromission. La 
lordose lombaire est sans doute le meilleur exemple actuellement connu de séquence motrice 
instinctuelle spécifique de la reproduction (Figure 19). La lordose est un réflexe somato-sensoriel 
œstrogène-dépendant, précablé au niveau médullaire et mésencéphalique, et sous contrôle de 
l'hypothalamus. Le précablage est relativement simple, au niveau des segments médullaires T11 à L6, 
avec vraisemblablement un seul interneurone qui reçoit des influx mésencéphaliques modulateurs, 
œstrogène-dépendant. Les récepteurs sensoriels sensibles à la pression, situés dans le derme des 
flancs de l'animal, transmettent des signaux tactiles, qui, en l'absence d'inhibition des interneurones, 
sont directement transmis aux motoneurones des muscles du pelvis et de la colonne vertébrale. Une 
pression sur les flancs de la femelle, en général au cours de la monte, provoque la courbure du dos et 
l'élévation de la croupe, présentant ainsi le périnée, ce qui facilite la copulation (PFAFF & al. 1994). À 
noter que si ce réflexe inné est spécifique de la reproduction, les stimulations tactiles qui le 
déclenchent ne le sont pas. De nombreux types de contacts tactiles avec les flancs provoquent la 
lordose. 

Chez l'Homme, par rapport aux structures précablées, on ne connaît que des structures neurales 

innées qui contrôlent des phénomènes 

physiologiques directement impliqués dans la reproduction, 

comme par exemple le circuit réflexe de l'éjaculation ou de l'érection (nerf dorsal du pénis, noyaux 
sensoriels lombo-sacrés, noyaux parasympathiques sacrés et noyaux d'Onuf, nerfs pelvien et 
honteux – GIULIANO & RAMPIN 2004), mais aucune structure qui contrôlerait des aspects 

moteurs, 

comme le positionnement correct préalable à l'intromission. À noter également que si ces réflexes 
physiologiques innés sont spécifiques de la reproduction, les stimulations qui les déclenchent ne le 
sont pas : de nombreux types de stimulations tactiles du pénis provoquent l'érection et l'éjaculation 

(cf. également la section 

β

.4 – "Toucher", page de la reproduction, sous réserve de vérification expérimentale, pourrait être les poussées pelviennes. 

Les observations comportementales confirment cette absence de précablage moteur spécifique à la 

reproduction. À partir de quelques cas où, à l'âge adulte, des humains, hommes ou femmes, n'ont pu 
accéder à la connaissance du coït vaginal, on a remarqué qu’en général, au cours de leurs activités 
sexuelles, ils ne pratiquaient pas le coït vaginal, même lorsqu'ils sont l'un contre l'autre (RICHARD-

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Ni

veau  V

( néoc

ort

ex

 )

Ni

veau  I

V

Ni

veau  I

II

Ni

veau  I

I

Ni

veau  I

( neurones

 )

B N S T

Cortex

insulaire

Accumbens

Substancia

innominata

Noyau

péripédonculaire

Aire tegmentale

ventrale

P A G

Noyaux

du raphé

A 1

noradrénergique

Locus

coeruleus

Habénula

latérale

Thalamus

n. périventriculaire

Zona

incerta

Emminence

médiane

Substance grise

centrale du pont

Noyau

pédonculopont.

Réticulé

mésencéphalic

Raphé

magnus

Raphé

obscurus

Paragiganto-

cellularis

Septum

n. latéral

Hypothalamus

aire latérale

Pré-optique

n. médian

Pré-optique

n. latéral

Hypothalamus

n. antérieur

Amygdale

n. médial

Hypothalamus

n. paraventriculaire

Hypothalamus

n. dorso-médian

Subiculum

27

Cortex  25 

infralimbique

Hypothalamus

Septum

n. de Broca

région

préoptique

médiane

Région préoptique

Préoptique

latéral

Périventricul

préoptique

Préoptique

médian MePO

Pr

éoptique médial 

MP

NMédial MPN

Central MPN

(SDN-POA)

Latéral MPN

Afférences

Efférences

Connexions  réciproques

Hypothalamus

n. ventro-médian

Hypothalamus

n. supra- 

chismatique

Amygdale

n. cortical

Rétine

Noyaux du 

tractus solitaire

Figure 20 : Connexions du noyau préoptique médian

Le noyau préoptique médian (NPOm) est considéré comme étant une structure clé dans le contrôle du 

comportement de reproduction.
Le schéma ci-dessus présente les afférences, les efférences et les connexions réciproques de cette structure 

chez l'Homme (d'après NIEUWENHUYS & al. 1988). On observe que le NPOm est une structure "carrefour", 

qui, grâce à ses nombreuses connexions, peut contrôler une séquence comportementale.
La question cruciale est de savoir si le rôle important de cette structure dans la copulation dépend soit de 

processus innés "instinctuels", soit d'apprentissages réalisés au cours du développement qui permettent de 

coordonner en un comportement adapté les différents réflexes sexuels avec les informations sensorielles.

Fo

rte

 co

m

pl

exi

du

 sy

st

èm

e ner

veux

Faible c

omplex

ité

du

 sy

st

èm

e ner

veux

Connexion forte
Connexion faible

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REPRODUCTION 

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 ACQUIS

 

Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

FOY 2004 ; voir également l'étude présentée à l'annexe IV, page 204) : il ne semble donc pas exister 
de mécanismes réflexes cruciaux provoquant les séquences motrices permettant l'intromission du 
pénis dans le vagin. 

De plus, ces caractéristiques motrices innées élémentaires n'interviennent que dans le contrôle 

local du coït, et ne constituent que la partie finale du comportement de reproduction. Même si les 
poussées pelviennes étaient innées, cette séquence motrice ne peut à elle seule permettre la 
reproduction. 

En conclusion, il existe chez les rongeurs des éléments moteurs instinctuels, mais ils ne 

concernent que des réflexes élémentaires, certes important pour la réalisation du comportement de 
reproduction, mais ne permettant pas sans un apprentissage qui les coordonne dans une organisation 
fonctionnelle supérieure, la réalisation d'un comportement cohérent et finalisé. Chez l'Homme, hormis 
peut-être le réflexe des poussées pelviennes, il ne semble exister aucun précablage moteur spécifique 
de la reproduction. 

                                                         

Figure 20 

γ

.2 – "Programmation" comportementale 

À un niveau d'organisation encore supérieur du système nerveux, apparaissent des structures 

capables de contrôler et de réguler de manière globale tout un ensemble d'informations et de 
séquences motrices ou autonomes ( Figure 1, niveau [5], page 14 ). 

Il est possible d'envisager que le caractère inné du comportement de reproduction soit intégré à ce 

niveau supérieur, dans des structures qui soit permettent la coordination globale des différents 
réflexes sexuels élémentaires en un comportement de reproduction, soit contiennent « un 

programme 

central organisateur de la succession des opérations impliquées par les divers stades du mouvement 
(dès lors, l'acte n'est plus une succession de réflexes mais bien une séquence prédéterminée des 
étapes de ce mouvement) » (BUSER 2005). 

Un des meilleurs candidats actuels de ce type de structure serait le noyau hypothalamique 

préoptique médian (NPOm) (Figure 20 ; NIEUWENHUYS & al. 1988). La lésion de cette structure, qui 
présente un dimorphisme sexuel et qui possède des relations avec la région génitale et le système 
voméronasal, supprime la copulation chez les rongeurs (MEISEL & SACHS 1994). Il est supposé que la 
fonction de cette structure serait soit 1) la régulation des aspects moteurs de la copulation ; soit 2) la 
régulation de la motivation sexuelle ; soit 3) la régulation de ces deux aspects, moteur et 
motivationnel (PAREDES 2003). 

Pour certains auteurs, la lésions du NPOm chez les rongeurs mâles supprimerait l'aspect moteur de 

la copulation (EVERITT 1990) et pour d'autres l'aspect motivationnel (PAREDES 2003). 
Anatomiquement, le NPOm reçoit des afférences du système voméronasal, via l'amygdale et le noyau 
du lit de la strie terminale (MEREDITH 1991), des afférences provenant des organes génitaux au 
travers de relais spinaux et bulbaires (MALLICK & al. 1994), et se trouve à proximité du striatum 
ventral, qui est impliqué dans certains aspects de la motivation sexuelle (EVERITT 1990). La mesure 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

de l'activité neuronale du NPOm lors de la copulation (SHIMURA & al. 1994), suggère, conformément 
aux connections anatomiques, que cette structure reçoit des informations phéromonales et participe à 
des aspects moteurs de la copulation, vraisemblablement par des facilitations des réflexes sexuels 
(DOMINGUEZ & HULL 2005). D'où, le NPOm ayant une position anatomique et fonctionnelle 
"carrefour", il est cohérent que sa lésion entraîne les effets observés. 

Ces données provenant essentiellement des rongeurs, à défaut de pouvoir préciser les fonctions 

exactes du NPOm, permettent néanmoins de répondre à la question de l'innéité. On observe que c'est 
la séquence motrice de la monte qui est la plus perturbée par la lésion du NPOm (EVERITT 1990), 
séquence dont nous avons vu précédemment qu'elle serait apprise (les animaux mâles isolés depuis la 
naissance ne parviennent pas à copuler, cf. section "1.d – Le comportement de reproduction est-il 
inné ?", page 13). D'où, si la fonction de NPOm est le contrôle moteur de la copulation, il s'agit donc 
d'une capacité apprise et non innée. Dans ce cas, NPOm ne contiendrait pas 

un programme central 

organisateur inné, mais des modifications neurales acquises durant la période du développement, 
permettant  le  contrôle  de  la  séquence  de  la  monte à partir vraisemblablement de l'intégration 
d'informations provenant des nombreuses structures auxquelles NPOm est connecté. Si la fonction du 
NPOm est la motivation sexuelle, innée, qui est apparemment induite par les stimuli phéromonaux ou 
hormonaux, il s'agit alors d'une motivation innée phéromone-dépendante ou hormone-dépendante. 
Or, non seulement le système voméronasal est vestigial chez les hominoïdes et les primates de 
l'ancien monde (ZHANG & WEBB 2003), mais ses effets fonctionnels sont faibles et ne permettent pas 

la réalisation du coït vaginal (cf. section "1.d.

β

.1 – Olfaction",  page 17) ; quant aux hormones, leur 

influence décroît avec le développement cortical (BUVAT 1996). Dans ce cas, la motivation sexuelle 
serait innée, mais uniquement chez les mammifères inférieurs puisque les mécanismes innés 
disparaîtraient parallèlement à l'évolution corticale. 

En conclusion, actuellement, on ne connaît aucun exemple chez l'Homme d'une organisation 

neurale spécifique qui, de part son architecture spécifique, soit permet la coordination innée des 
réflexes sexuels élémentaires en un comportement de reproduction, soit contient le "programme" d'un 
ensemble de séquences motrices, planifiées, coordonnés et finalisés, permettant la réalisation innée et 
adaptée de l'ensemble (ou de la majeure partie) du comportement de reproduction. 

Les seuls exemples connus de séquences motrices "programmées" ou "précablées" sont les 

réflexes sexuels élémentaires, telle la lordose, qui ont été décrits à la section précédente. 

δ

 – Régulation hormonale 

Existe-t-il des régulations hormonales, innées et spécifiques, qui participeraient au contrôle du 

comportement de reproduction ? 

En théorie, les hormones sont des facteurs parfaitement appropriés pour effectuer des régulations 

globales. La libération d'hormones, qui peuvent être diffusées dans tout l'organisme, peut permettre 
d'initier, d'inhiber, de moduler ou de coordonner de manière synchrone différents types de processus 
dans différentes régions du corps. En fonction des données provenant de l'expérimentation animale, 
ce type de régulation existerait au niveau d'un système constitué par l'hypothalamus, l'hypophyse et 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

l'épiphyse. Chez les mammifères inférieurs ces structures neurales régulent la puberté et deux cycles 
physiologiques, saisonnier et œstral, qui interviennent dans la reproduction et le comportement 
sexuel. 

Cycle saisonnier 

Le contrôle saisonnier de la reproduction, observé dans de nombreuses espèces de mammifères 

(caprins, ovins et la plupart des espèces sauvages, sauf les primates), permet d'améliorer la survie de 
l'espèce par des naissances ayant lieu durant la période la plus favorable de l'année. Ce cycle 
saisonnier dépend du système rétine / hypothalamus / épiphyse / mélatonine, qui détecte les 
variations annuelles de la durée des jours. L'information photopériodique, perçue au niveau de la 
rétine, est transmise par l'intermédiaire de plusieurs relais nerveux (noyaux suprachiasmatiques (LEAK 

& MOORE 1997), ganglions cervicaux supérieurs 

) à l'épiphyse. À ce niveau, le cycle lumineux est 

traduit en rythme circadien de sécrétion de mélatonine. Cette hormone régule les hormones sexuelles 
par son action, suivant les espèces, soit au niveau hypothalamique sur la sécrétion de GnRH ou de LH, 
soit parfois par une action directe sur les gonades. Mais chez l'être humain, l'activité sexuelle et la 
reproduction existent tout au long de l'année et on n'observe, seulement dans les pays nordiques, 
qu'un effet mineur des saisons sur le comportement de reproduction (ALEANDRI & al. 1996 ; PANDI-
PERUMAL & al. 2006). 

Cycle œstral 

Le contrôle œstral de la reproduction, qui dépend de l'axe hypothalamo-hypophysaire et des 

hormones sexuelles, permet de synchroniser la copulation avec l'ovulation. Mais contrairement à 
beaucoup de mammifères femelles, la femme a des activités sexuelles sur l'ensemble du cycle œstral. 
Néanmoins, on observe une augmentation de la fréquence du coït vaginal durant la période de 
fertilité, juste avant l'ovulation (WILCOX & al. 2004). Cependant, cet effet hormonal est relativement 
faible, et, surtout, il est général : toutes les activités sexuelles sont augmentées, masturbatoires ou 
avec un partenaire, hétérosexuelles ou homosexuelles (BURLESON & al. 2002). Cet effet hormonal, de 
type motivationnel, n'est donc ni spécifique de l'hétérosexualité, ni du coït vaginal. 

Puberté 

Quant au phénomène de la puberté, qui dépend d'une horloge biologique, des neurones à GnRH et 

des hormones sexuelles (SISK & FOSTER 2004), il permet d'initier de manière synchrone le 
comportement de reproduction avec la maturation physiologique de l'appareil reproducteur. 
Néanmoins, chez l'Homme, les effets de la puberté ne semblent pas être déterminant pour le 
comportement de reproduction. 

En effet, on observe vers l'âge de 10 ans lors de la sécrétion des hormones surrénales 

(adrénarche), que la déhydroépiandrosterone (DHEA) a un effet sur l'attraction sexuelle. Néanmoins 
cet effet est faible et l'attraction sexuelle n'est pas spécifique au sexe opposé (HERDT & MCCLINTOCK 
2000 ; MCCLINTOCK & HERDT 1996). Cet effet mineur ne peut donc pas être considéré comme étant 
un facteur participant à la réalisation d'un comportement inné de la reproduction. 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

On observe également à la puberté, à partir de l'âge de 12-13 ans, lors de la sécrétion des 

hormones sexuelles par les gonades (gonadarche), une augmentation de l'activité sexuelle. Cet effet 
dépendrait principalement, surtout chez l'homme, de la testostérone. Néanmoins, l'expérimentation 
animale a montré que cet effet n'est pas spécifique d'un comportement de reproduction, car la 
suppression de la testostérone supprime tant les activités hétérosexuelles qu'homosexuelles (ARON 
1996). De plus, la suppression clinique ou pathologique de cette hormone chez l'homme diminue 
fortement et parfois supprime le 

désir sexuel (BAGATELL & al. 1994; GIULIANO & al. 2004). Ces 

données suggèrent que l'effet de la testostérone est plutôt de type motivationnel (BANCROFT 2005), 
général, et ne concerne pas les séquences motrices spécifiques permettant d'aboutir au coït vaginal 
fécondant. 

Par ailleurs, comme on l'a déjà vu, on observe que chez les chimpanzés 

pan paniscus (Bonobo) 

près d'un quart des activités sexuelles sont réalisées par des individus prépubères (HASHIMOTO 
1997 ;  DE  WAAL  1990).  Ensuite – et  surtout – chez l'Homme, dans certains groupes sociaux 
sexuellement libéraux, les enfants ont des activités sexuelles dès l'âge de 3-4 ans. (SUGGS 1966 ; 
MALINOWSKI 1970 ; HENRY & HENRY 1974 ; KINSEY & al. 1948 ; MARTINSON 1994) (données 
détaillées à la section "1.a – Description des comportements de reproduction", page 3). Ces données 
montrent sans ambiguïté que les phénomènes hormonaux de la puberté, bien qu'ils augmentent 
significativement l'intensité du comportement érotique, ne sont pas à son origine. 

En conclusion, contrairement à ce que suggère une simple observation du comportement des 

adolescents des sociétés occidentales, la puberté, phase de croissance de l'organisme et de 
maturation de l'appareil reproducteur (THIBAULT & LEVASSEUR 1991, 2001), ne serait pas une phase 
cruciale du comportement de reproduction. Chez l'Homme, les fonctions des hormones sexuelles de la 
puberté seraient essentiellement la maturation des organes reproducteurs, la maturation de la 
physiologie de la reproduction, et la 

modulation de certains aspects motivationnels du comportement 

sexuel. 

Rôle central ou modulateur des hormones sexuelles 

Une question cruciale par rapport au rôle des hormones sexuelles dans les aspects 

comportementaux de la reproduction est de savoir si les effets comportementaux observés dépendent 
uniquement et directement de ces hormones, ou bien s'ils dépendent d'un autre phénomène, et les 
hormones sexuelles ne seraient que des hormones modulatrices ou ayant un rôle secondaire qui reste 
à préciser. 

Par exemple, par rapport à l'effet apparemment motivationnel de la testostérone, on pourrait 

envisager deux possibilités : 

Première possibilité : les éléments biologiques à l'origine de la motivation sexuelle sont 

spécifiquement organisés autour de la testostérone. La motivation sexuelle dépend principalement de 
la testostérone. La testostérone joue un rôle clé dans l'initiation et la dynamique de la motivation 
sexuelle. La motivation sexuelle ne peut exister que lorsque, par exemple, le niveau de testostérone 
atteint un certain seuil, à l'adolescence. Exprimé autrement, un ensemble de facteurs innés concourt à 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

l'apparition génétiquement programmée d'une motivation à la reproduction qui ne s'exprimera qu'à la 
puberté, grâce à la testostérone, et cela quelles que soient les caractéristiques de l'environnement. 

Seconde possibilité : les éléments biologiques à l'origine de la motivation sexuelle ne sont pas 

spécifiquement organisés autour de la testostérone. La testostérone n'a qu'un rôle modulateur ou 
secondaire. La motivation sexuelle ne dépend pas principalement de la testostérone. Les fluctuations 
du niveau de testostérone ne peuvent qu'augmenter ou diminuer l'intensité de la motivation sexuelle, 
mais ne pourront ni créé ni supprimer cette motivation. La motivation sexuelle se développera 
principalement en fonction des caractéristiques de ses facteurs spécifiques, vraisemblablement la 
stimulation des zones érogènes qui active les processus de renforcement. Exprimé autrement, 
l'existence, l'initiation, le développement et la dynamique de la motivation érotique dépendent 
principalement de facteurs autres que les hormones sexuelles. Les fluctuations au cours de la vie du 
niveau de la testostérone ne pourront que moduler, uniquement si elle existe, l'intensité d'une 
motivation érotique acquise. 

On peut objecter à cette seconde possibilité que la suppression expérimentale de testostérone 

diminue et souvent supprime la motivation sexuelle, suggérant que la molécule de testostérone est 
essentielle à l'activité de la structure neurale sous-tendant le processus de la motivation sexuelle. 
Mais, 

comme il existe toujours un niveau minimal de testostérone dans l'organisme, cette particularité 

expérimentale ou pathologique n'existe pas en situation naturelle. Ces expériences prouvent que la 
testostérone intervient dans la motivation sexuelle, mais ne donnent pas d'indications sur le rôle 
exact, primordial ou seulement modulateur, de cette hormone. 

De plus, il a été montré expérimentalement que l'action des androgènes sur la libération de 

dopamine dans l'aire préoptique médiale semble faire intervenir le monoxyde d'azote (NO) par 
l'intermédiaire d'une probable androgénodépendance de son enzyme de synthèse, la NO synthase (DU 
& HULL 1999 ; GIULIANO & al. 2004). Ce résultat corrobore fortement l'hypothèse d'un rôle 
modulateur des androgènes. Par ailleurs, on observe que la copulation et l'éjaculation des mâles de la 
souche de souris B6D2F

1

 sont indépendantes des androgènes (OLSEN 1992), ce qui corroborent 

davantage le rôle modulateur, et non primordial, des hormones sexuelles. En effet, si le contrôle 
neural de la copulation était organisé autour de la testostérone, comment des différences aussi 
minimes que celles existant entre des souches de souris peuvent-elles être à l'origine d'une nouvelle 
organisation neurale fonctionnelle indépendante des androgènes ? Si la testostérone n'a qu'un rôle 
modulateur, il est possible de concevoir une hypothèse plausible qui rend compte de ce fait 
expérimental : par exemple, en se basant sur les résultats de Du & Hull (1999) présenté juste ci-
dessus, une simple mutation sur l'enzyme NO synthase, qui rendrait cette dernière indépendante de 
l'action modulatrice des androgènes. 

Ces données, et d'autres non présentées, montrent que les hormones sexuelles ont plutôt un rôle 

modulateur sur le comportement de reproduction, en modifiant la concentration et/ou l'activité des 
neurotransmetteurs et de la plupart des neuropeptides (BALTHAZART & FABRE-NYS 2001). 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

Conclusion 

Les régulations hormonales, qui permettent de synchroniser les différentes composantes de la 

reproduction, entre-elles et avec les caractéristiques de l'environnement, existent toujours chez l'être 
humain. Néanmoins, 

au niveau comportemental, leurs effets résiduels sont relativement faibles, ne 

sont pas primordiaux, et, surtout, ne sont pas spécifiques du coït vaginal. Chez l'Homme, il semblerait 
que l'effet comportemental des hormones sexuelles – et en particulier la testostérone – soit surtout un 
effet de type motivationnel, général, qui tend à augmenter la fréquence toutes les activités sexuelles 
pratiquées par le sujet. 

En conclusion, en fonction des connaissances actuelles, on ne connaît chez l'Homme aucun effet 

des hormones hypothalamo-hypophysaires ou épiphysaires qui permet un contrôle hormonal inné d'un 
ensemble organisé de séquences motrices destinées spécifiquement à la réalisation du coït vaginal 
reproducteur. 

ε

 – Processus émotionnels 

À un niveau d'organisation encore supérieur du système nerveux, apparaissent des processus dits 

"émotionnels", caractérisés par des tendances psychocomportementales,  accompagnées chez les 
humains par des sentiments affectifs, et générées par un nombre limité de systèmes neuraux 
Figure 1, niveau [6], page 14 ) (PANKSEPP 1998 ; DE BONIS 1996 ; HOLSTEGE & al. 1996 ; 
COSNIER 1994 ; DAMASIO 1995). 

S'il existe un instinct de la reproduction, on pourrait éventuellement trouver, au niveau émotionnel, 

des structures neurales limbiques organisées de telle manière qu'elles peuvent initier des tendances 
comportementales globales permettant le coït vaginal. Une organisation spécifique pourrait être 
trouvée, par exemple, au niveau des structures impliquées dans la motivation. 

En effet, afin que le comportement de reproduction puisse s'exécuter correctement, on peut 

supposer l'existence d'une motivation psychique innée (phénomène cérébral conscient) ou d'un "drive" 
comportemental inné (phénomène sensorimoteur inconscient) qui incite le sujet à effectuer le coït 
vaginal reproducteur. Cette motivation instinctuelle reproductrice doit soit, au maximum, inciter les 
partenaires hétérosexuels à effectuer le coït vaginal, soit, au minimum, les inciter à entrer en contact 
physique approprié (le coït serait alors ensuite provoqué par des réflexes déclenchés par le contact 
physique). Cette motivation pourrait être induite soit par des signaux spécifiques externes 
(synchronisateurs environnementaux), soit par des signaux ou des états spécifiques internes (tel 
l'œstrus et le rut chez certains animaux). 

Or nous avons déjà montré plus haut qu'il n'existe pas, chez l'Homme, de stimuli-signaux 

spécifiques innés externes qui initient le comportement de reproduction hétérosexuel, qu'il n'existe 
pas de réflexes moteurs innés permettant le positionnement adéquat et l'intromission vaginale, et 
qu'enfin il n'existe pas non plus de connaissances innées relatives à la reproduction (voir la section 
suivante). La seule possibilité restante d’une motivation instinctuelle reproductrice serait alors 
l'existence innée d'une motivation ou d'un état interne induisant le rapprochement des partenaires 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

hétérosexuels. La motivation instinctuelle reproductrice correspondrait alors à une motivation au 
contact hétérosexuel. 

Exprimé autrement, la partie initiale du comportement de reproduction, c'est-à-dire le 

rapprochement sexuel de deux partenaires et l'initiation des activités sexuelles, pourrait être contrôlée 
par les hormones pubertaires par l'intermédiaire d'une motivation à rechercher une proximité physique 
ou un contact corporel avec un partenaire du sexe opposé. Le rôle des hormones sexuelles seraient 
limités à la phase appétitive du comportement sexuel. Les séquences suivantes du comportement de 
reproduction, c'est-à-dire la phase consommatoire, ne dépendraient plus des hormones sexuelles, 
mais d'autres processus, tels par exemple des réflexes déclenchés par le contact physique. 

Or justement, d'après les données expérimentales présentées dans la section précédente "

δ

 –

 Régulation hormonale", nous avons vu que la testostérone est apparemment à l'origine d'une 
motivation sexuelle. Comme la testostérone contrôle également les phéromones, et que certaines 
phéromones voméronasales permettent de discriminer le partenaire de sexe opposé (DULAC & 
TORELLO 2003 ; STOWERS & al. 2002), la combinaison d'une motivation sexuelle avec des 
informations phéromonales peut finalement être à l'origine d'un comportement sexuel hétérosexuel. 

Néanmoins, il existe deux problèmes qui semblent réfuter chez l'Homme l'hypothèse d'une 

motivation sexuelle innée, spécifique d'un comportement de reproduction. Le premier problème est la 
détérioration fonctionnelle du système voméronasal chez l'Homme (ZHANG & WEBB 2003), qui devrait 
le rendre incapable de discriminer de manière innée le partenaire reproducteur approprié. Le second 
problème, majeur, est la nature innée de cette motivation sexuelle. En effet, comment l'organisme 
humain (et également celui des autres mammifères) génère-t-il une motivation pour des activités 
motrices de stimulation génito-génitale avec un partenaire ? Même chez les mammifères inférieurs, 
avec une motivation hormonale innée, des phéromones innées qui discriminent le partenaire adéquat, 
plusieurs réflexes innés (lordose, érection, poussées pelviennes, éjaculation et d'ovulation réflexe), il 
manque un élément crucial qui est celui des actes moteurs permettant le contact physique génito-
génital  approprié.  Or  justement,  nous  avons  vu  (cf.  "d – Le  comportement  de  reproduction  est-il 
inné", pa: "schéma corporel", "images préformées" ou 

connaissances spécifiques. Or nous avons déjà vu, et nous verrons encore dans la section suivante, 
que l'existence innée de ce type d'éléments cognitifs, en raison de leur inhérente complexité, est 
vraisemblablement improbable. En fonction de toutes ces données, une hypothèse plausible serait, 
chez tous les mammifères, que cette motivation sexuelle induite par la testostérone corresponde 
vraisemblablement à une motivation à ré-exécuter certaines séquences motrices de contacts 
corporels. Ces séquences auraient vraisemblablement eu lieu et auraient été apprises et renforcées 
principalement au cours de la période du développement. 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

En conclusion, dans l'état actuel des connaissances, on ne connaît pas chez l'Homme de 

motivation psychique, ou de drive moteur, innés, spécifiques de la reproduction, qui provoqueraient le 
coït vaginal reproducteur. 

    

ζ

 – Processus cognitifs 

Au niveau d'organisation le plus supérieur du système nerveux, apparaissent des processus dits 

"cognitifs", permettant des traitement élaborée de l'information (abstraction, catégorisation, 

planification, symbolisation

) ( S'il existe un instinct de la reproduction, on devrait pouvoir trouver, à ce niveau cognitif, des 

réseaux neuronaux organisés de telle manière qu'ils contiennent des informations ou des 
connaissances spécifiques permettant de guider le comportement de reproduction vers le coït vaginal. 

ζ

.1 – Informations préformées 

Existe-t-il à un premier niveau cognitspécifiques, telles par exemples des images visuelles prototypiques, préformées dans les régions 
associatives sensorielles, et qui participent au contrôle du comportement de reproduction ? 

En l'état des connaissances actuelles en neurosciences, cela semble difficilement plausible. Voir la 

section "1.d.

α

.2 – Vision",  préformées 

. Ces explications seraient également valables pour tous les autres types d'information 

préformées. 

Chez les ovidés, les informations visuelles jouent également un rôle important dans l'attraction 

sexuelle, en particulier pour les mâles. Néanmoins, cette caractéristique semble acquise, dans la 
mesure où des animaux élevés dès la naissance par une mère d'une autre espèce (chevreau par 
brebis et agneau par chèvre) manifestent une attraction sexuelle pour des animaux de leur espèce 
adoptive et pas pour ceux de leur espèce génétique (KENDRICK & al. 1998). Ces données démontrent 
qu'il n'existe apparemment pas d'information innée spécifique du comportement de reproduction chez 
les ovidés. 

                                                           

2

 Ces explications, qui auraient logiquement dû être présentées dans cette section, ont déjà été données lors de l'étude des 

différents systèmes sensoriels. Pour la clarté des explications, chaque système sensoriel, du récepteur au néocortex, a été étudié 
dans une seule section plutôt que dans plusieurs. 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

Chez les primates non humains, les expériences classiques d'Harlow montrent que des primates 

élevés sans contacts avec leurs congénères présentent des réactions de peur en face du congénère et 
ne savent pas interagir avec les autres individus, tant au niveau social que sexuel (HARLOW 1958 ; 
1959 ; 1970). Des singes rhésus élevés avec un substitut maternel en tissu interagissent socialement 
et sexuellement avec un substitut et non des congénères réels (DEUTSCH & LARSSON 1974). Ces 
données suggèrent que non seulement les primates doivent apprendre à discriminer le partenaire 
sexuel approprié, mais doivent en plus apprendre à reconnaître leurs congénères et apprendre à 
interagir  avec  eux.  Il  ne  semble  donc  pas  exister chez les primates non humains, et donc 
vraisemblablement chez l'Homme, d'information innée sociale ou sexuelle. 

En conclusion, dans l'état actuel des connaissances, il ne semble pas pouvoir exister, chez 

l'Homme, d'informations cognitives préformées, innées, qui participeraient au contrôle du coït vaginal 
reproducteur. 

ζ

.2 – Connaissances innées 

En tenant compte du développement particulièrement important chez l'Homme des capacités 

cognitives, il pourrait exister de manière innée des "connaissances" ou des "schémas mentaux" 
Figure 1, partie [8], page 14 ), au moins partiels, qui permettraient d'induire le coït vaginal. 

Mais aucune donnée ne permet de supporter cette hypothèse. Les enquêtes réalisées auprès 

d'enfants et d'adolescents (VOLBERT 2000 ; voir également MARTINSON 1994 ; CONSTANTINE & 
MARTINSON 1981) montrent que les connaissances relatives à la reproduction doivent être apprises. 
Les données ethnologiques provenant de certaines sociétés traditionnelles pré-industrielles montrent 
que, non seulement l'Homme n'a aucune connaissance innée relative aux comportements nécessaires 
à la reproduction et au coït vaginal, mais que, de surcroît, il n'a aucune connaissance innée de la 
physiologie de la procréation sexuée et de la gestation. Dans ces sociétés, il existe diverses croyances 
erronées relatives à la procréation, comme par exemple que l'enfant provient de l'incarnation d'un 
esprit dans le ventre de la femme. 

En conclusion, dans l'état actuel des connaissances, il ne semble pas pouvoir exister, chez 

l'Homme, de connaissances préformées, innées, qui participeraient au contrôle du coït vaginal 
reproducteur. 

η

 – Archétype du comportement de reproduction mammalien 

Les analyses précédentes ont montré qu'il n'existait pas, même chez les mammifères non humains, 

une organisation neurale qui permet la réalisation préprogrammé d'un comportement de reproduction. 
Néanmoins, surtout chez les mammifères les plus simples, on observe qu'il existe de nombreux 
éléments innés, tant instinctuels que physiologiques ou autonomes, qui peuvent participer directement 
et indirectement à la réalisation appropriée du coït vaginal fécondant : l'inhibition saisonnière par la 
mélatonine, les hormones sexuelles, les phéromones sexuelles, la lordose, l'érection, les poussées 

pelviennes, le réflexe éjaculatoire, l'ovulation réflexe lors du coït 

 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

À partir de ces différents éléments, chacun relativement simple, mais nombreux et 

complémentaires, il semble apparaître un véritable comportement de reproduction, 

dont le seul but et 

les seules séquences comportementales sont la réalisation d'une copulation hétérosexuelle 
fécondante, effectuée à la saison propice. Néanmoins, il ne semble pas exister d'instinct, c'est-à-dire 
une programmation centrale innée des différentes séquences motrices nécessaires au comportement 
de reproduction. Il existerait plutôt une possibilité de coordination de différents modules fonctionnels, 
innés mais élémentaires, qui permet, après quelques apprentissages indispensables, l'émergence d'un 
comportement de reproduction. 

À partir de toutes les données recueillies dans les études précédantes, il semble possible de 

modéliser les facteurs et la dynamique de l'archétype du comportement de reproduction des 
mammifères. 

Facteurs primordiaux inné du comportement de reproduction 

Quels seraient les facteurs primordiaux à l'origine du comportement de reproduction et quel 

seraient leurs fonctions respectives ? 

Les analyses effectuées dans les sections précédentes ont mis en évidence l'existence de 5 

facteurs primordiaux innés : les hormones, les phéromones, les réflexes sexuels, les interconnexions 
précablées et les processus de renforcement. 

– Les hormones. Elles régulent et coordonnent la plupart des autres facteurs du comportement 

de reproduction (SIGNORET & BALTHAZART 2001, 1991). Elles régulent principalement : 

– L'activation du comportement sexuel durant : 

– la saison propice à la reproduction (ALEANDRI & al. 1996). 
– La période favorable du cycle physiologique de l'appareil reproducteur (période 

œstrale). 

– Une motivation sexuelle générale (mais qui serait acquise). 
– La facilitation des réflexes sexuels. 
– L'émission des phéromones sexuelles. 

– Les phéromones. Elles permettraient surtout le déclenchement de la motivation sexuelle (via 

le système olfactif principal et voméronasal ; MONCHO-BOGANI & al. 2004 ; YOON & al. 
2005) et la discrimination d'un partenaire reproducteur adéquat (via le système voméronasal ; 
STOWERS & al. 2002 ; DULAC & TORELLO 2003). 

– Les réflexes sexuels (moteurs, autonomes et neuroendocriniens). 

Les réflexes sexuels moteurs permettent la réalisation de la dernière phase de la copulation. 
Ces réflexes sont : 

– La lordose (PFAFF & al. 1994). 
– L'immobilisation (de la femelle). 
– L'intromission (MEISEL & SACHS 1994). 
– Les poussées pelviennes. 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

Les réflexes sexuels autonomes et neuroendocriniens facilitent la copulation et permettent la 
fécondation. Ces réflexes sont : 

– L'érection et la lubrification (GIULIANO & RAMPIN 2004). 
– L'éjaculation (COOLEN 2005). 
– L'ovulation réflexe, provoquée par le coït (SPIES & al. 1997). 

– Des  interconnexions  précablées. Elles permettent de relier entre elles les différentes 

structures neurales impliquées dans le comportement de reproduction. Apparemment, comme 
pour tous les précablages, seules les connexions globales seraient innées (CHILTON 2006). 
Les connexions précises et fonctionnelles seraient acquises, vraisemblablement par un 
mécanisme semblable à celui de la stabilisation sélective (CHANGEUX & DANCHIN 1976). 

– Les processus de renforcement. Ces processus, associés à la peau poilue (OLAUSSON & al. 

2002), aux zones érogènes, à la copulation (CAGGIULA & HOEBEL 1966) ainsi qu'à 
l'éjaculation et à l'orgasme (HOLSTEGE & al. 2003), seraient à l'origine de la réitération de 
toutes les activités de stimulation du corps et surtout des zones génitales. Ces processus 
seraient également, mais indirectement, à l'origine de l'apprentissage de la plupart des 
séquences non innées du comportement de reproduction. 

Facteurs primordiaux acquis du comportement de reproduction 

Par ailleurs, les analyses effectuées dans les sections précédentes ont mis en évidence des 

éléments cruciaux du comportement de reproduction qui ne seraient pas innés. Ces éléments, qui 
seraient acquis au cours de la période du développement de l'organisme, seraient : 

– La reconnaissance des congénères (KENDRICK & al. 1998). 

– La motivation sexuelle à rechercher le contact physique génital. 

– La socialisation sexuelle (SPEVAK & al. 1973). 

– La capacité au positionnement génito-génital approprié des corps (GRUENDEL & ARNOLD 

1969 ; MISSIAKAN 1969 ; TURNER & al. 1969). 

En fonction des connaissances et de la compréhension actuelle du fonctionnement du système 

nerveux, il est vraisemblable et cohérent que ces capacités doivent être acquises. En effet, on 
remarque que ces capacités sont en fait 

celles qui seraient les plus difficiles à précabler ou à coder 

génétiquement. Ces capacités nécessiteraient l'existence innée de connaissances ou de 
représentations élaborées du corps et du partenaire, qui ne pourraient être codées que dans les 
régions les plus complexes du système nerveux. En fonction des connaissances neurobiologiques 
actuelles, l'implémentation innée de telles capacités cognitives aussi complexes est difficilement 

explicable. (cf. la section "

ζ

 – Processus cognitifs", page 35). 

Par contre, il est très probable que ces capacités cognitives seraient acquises grâce aux diverses et 

très fréquentes interactions corporelles, sociales et sexuelles avec les congénères (mouvements et 
contacts physiques permanents avec les autres nouveau-nés, léchage ano-génital par la mère 
(MOORE 1992), investigation régulière phéromone-dépendante de la région anogénitale des 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

congénères (SPEVAK & al. 1973), jeux corporels (HARD & LARSSON 1971), jeux sexuels 

), ayant 

lieu durant toute la période du développement (WARD 1992 ; VANDERSHUREN & al. 1997). De plus, 
l'apprentissage de ces capacités induirait, au moins en partie, le développement des structures 
neurales impliquées dans le contrôle du comportement sexuel (amygdale médiale, noyau préoptique 

médian, noyaux moteurs médullaires 

 ; COOKE & al. 2000 ; MOORE & al. 1992 ; BAUM & al. 1995). 

De cette manière, l'interaction entre l'environnement et les facteurs innés permet le 

développement structurel et fonctionnel du système nerveux, et, à la puberté, tous les facteurs et 
processus nécessaires à la réalisation du comportement de reproduction seraient fonctionnels. 

Émergence du comportement de reproduction 

La première phase de l'émergence du comportement de reproduction se déroulerait durant la 

période du développement de l'organisme. C'est durant cette phase que les éléments non innés du 
comportement de reproduction seraient acquis. 

La motivation sexuelle au contact physique et génital serait acquise grâce au fait que la stimulation 

corporelle, en particulier au niveau des zones génitales, serait particulièrement renforçante. Les 
contacts  corporels  postnataux  avec  la  mère  et  avec  les  autres  nouveau-nés,  et  en  particulier  le 
léchage ano-génital (MOORE 1992 ; BAUM & al. 1995 ; WARD 1992) ainsi que les jeux sexuels avec 
les autres congénères, développeraient graduellement une motivation sexuelle à rechercher des 
stimulations génitales. Cette motivation sexuelle acquise serait ensuite fortement potentialisée à la 
puberté sous l'effet des hormones sexuelles, vraisemblablement par une action modulatrice sur les 
enzymes contrôlant la synthèse de certains neuromédiateurs (DU & HULL 1999). 

La socialisation sexuelle, c'est-à-dire l'ensemble des attitudes et des réactions appropriées à 

l'interaction sociale sexuelle avec les congénères, serait apprise au cours des nombreux jeux sociaux 
(VANDERSCHUREN & al. 1997). Ces activités ludiques sont fréquemment répétées car elles sont 
renforçantes, en particulier durant la période du développement (DOUGLAS & al. 2004). 

Le positionnement génito-génital (la séquence de la monte chez les mammifères inférieurs) serait 

appris au cours des interactions corporelles et des jeux sexuels avec les congénères. Ces activités 
seraient fréquemment répétées en raison de leur caractère renforçant (DOUGLAS & al. 2004). Les 
premiers contacts corporels post-nataux et plus particulièrement tous les types de contacts et 
d'explorations corporelles effectués au cours des jeux sociaux pourraient être à l'origine de la 
construction d'un "schéma corporel" 

3

 de l'individu et des congénères. L'apprentissage d'un schéma 

corporel permettrait à l'animal de pouvoir réaliser des ajustements posturaux adaptés lors 

d'interactions corporelles spécifiques avec ses congénères (toilettage, agression, copulation 

). Au 

cours de ces interactions corporelles, toutes celles en relation avec les régions génitales ou des 
réflexes sexuels pourraient amorcer des séquences sexuelles partielles (jeux sexuels), qui seraient 
progressivement intégrées dans des schèmes moteurs plus globaux (HARD & LARSSON 1971). La 

                                                           

3

 Définition du schéma corporel : "édifié sur les impressions tactiles, kinesthésiques, labyrinthiques et visuelles, le schéma corporel 

réalise dans une construction active constamment remaniée des données actuelles et du passé, la synthèse dynamique, qui 
fournit à nos actes, comme à nos perceptions, le cadre spatial de référence où ils prennent leur signification." 

De AJURIAGUERRA 

1970 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

motivation sexuelle pour la région génitale pourrait provenir en partie des fréquentes explorations, 
provoquées par des phéromones, de la région anogénitale. Quant à l'intromission effectuée juste 
après la monte, elle serait rendu possible, entre autres, par des stimulations postnatales ayant permis 
le développement de noyaux médullaires moteurs (MOORE & al. 1992). 

Ainsi, les éléments non innés du comportement de reproduction serait appris au cours du 

développement, et, à la puberté, tous les facteurs et processus nécessaires à la réalisation de ce 
comportement seraient fonctionnels. 

Chez les mammifères inférieurs, à la puberté, qui est la seconde phase de l'émergence du 

comportement de reproduction, la dynamique archétypique du comportement sexuel serait la 
suivante : 

Les hormones auraient principalement un rôle, 

par rapport au comportement, de coordination et 

de modulation, en rendant actif de manière simultané les différents processus neurobiologiques 
impliqués dans le comportement de reproduction. La mélatonine, par son action sur les neurones à 
GnRH, activerait le comportement sexuel durant la saison favorable à la reproduction (ALEANDRI & al. 
1996). Les hormones sexuelles lèveraient les inhibitions toniques sur les réflexes sexuels, 
abaisseraient les seuils sensoriels, déclencheraient la synthèse et la libération des phéromones 
sexuelles et potentialiseraient la motivation sexuelle (KNOBIL & NEILL 1994). L'organisme est ainsi 
prêt pour effectuer les séquences comportementales aboutissant à la fécondation. 

Puis, lorsque les animaux sexuellement naïfs seraient en présence, les phéromones seraient les 

principaux signaux primaires qui permettraient le déclenchement de la motivation sexuelle innée et 
acquise (MONCHO-BOGANI & al. 2005, 2004, 2002) et la discrimination du partenaire sexuel 
approprié (STOWERS & al. 2002 ; DULAC & TORELLO 2003). 

Enfin, lorsque les animaux seraient en contact physique, les stimuli corporels induiraient la monte 

et le déclenchement successifs des différents réflexes sexuels : lordose (PFAFF & al. 1994), 
intromission, poussées pelviennes, éjaculation (ALLARD & al. 2005) et libération de l'ovule (SPIES & 
al. 1997). 

On observe ainsi que le comportement de reproduction émergerait principalement de la 

coordination fonctionnelle de différents réflexes et processus sexuels innés, d'interactions avec les 
congénères et de différents apprentissages qui sont toujours réalisés dans l'environnement écologique 
normal. 

Remarques complémentaires 

Pour un observateur extérieur, le comportement de reproduction apparaîtrait comme inné, dans la 

mesure où les apprentissages, tels ceux induits par le léchage ano-génital, ne sont pas apparents, ne 
sont pas directement liés à la reproduction ou ne sont pas considérés comme "sexuels". 

Suivant les espèces, on observe que certains éléments, telle l'ovulation réflexe après le coït, sont 

absents. Néanmoins, tant que les éléments absents sont mineurs, le comportement n'est guère 
affecté et la reproduction reste toujours possible. 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

Une fois que l'animal naïf à réalisé un premier comportement sexuel, et au fur et à mesure de 

l'accroissement de son expérience sexuelle et des apprentissages concomitants, les différentes 
séquences motrices seront exécutées plus efficacement, d'autre signaux (visuels, auditifs, gustatifs, 
etc.) pourront devenir sexuels par conditionnement, et le comportement de reproduction pourra être 
effectué malgré l'absence de certains signaux cruciaux pour l'animal sexuellement naïf. 

Concept d' "Instinct partiel" 

L'étude ci-dessus des facteurs innés et acquis à l'origine du comportement de reproduction 

suggère qu'il n'existerait pas d'instinct, c'est-à-dire une programmation centrale innée des différentes 
séquences motrices nécessaires à la réalisation de ce comportement. Il existerait plutôt une possibilité 
de coordination de différents modules fonctionnels, innés mais élémentaires, qui permet, après 
quelques apprentissages indispensables, l'émergence d'un comportement de reproduction. 

Ces caractéristiques particulières nous amènent à proposer le concept d'un "instinct partiel", c'est-

à-dire un ensemble incomplet d'éléments innés, mais, parce qu'ils sont associées à des circonstances 
environnementales spécifiques qui existent quasiment toujours au cours du développement (par 

exemple les contacts corporels, les stimuli sensoriels, les interactions mère-enfant 

), les éléments 

manquant sont indirectement toujours acquis et le comportement "partiellement instinctuel" s'exécute 
correctement à sa période de maturité, sans nécessité d'apprentissages spécifiques. 

Évolution du comportement de reproduction & Extrapolation à l'Homme 

En étudiant les modifications de l'organisation du système nerveux des différentes espèces de 

mammifères au cours de l'évolution, on remarque d'importants changements structurels et 
fonctionnels qui influencent directement les facteurs primordiaux du comportement de reproduction. 

Les principales modifications, des rongeurs à l'Homme, sont les suivantes : 

– Un important développement du prosencéphale. 

– Une diminution importante de l'influence des hormones et des phéromones. 

– Une détérioration fonctionnelle du système voméronasal. 

L'important développement du néocortex, siège des fonctions cognitives, induit une augmentation 

de l'importance des facteurs cognitifs dans le comportement de reproduction. Apparemment, plus le 
néocortex est développé dans une espèce donnée, plus on observe de variations et d'adaptations 
comportementales dues aux capacités d'analyse du contexte et de prise en compte de l'expérience 
individuelle. Chez l'Homme, le cortex, qui s'est développé jusqu'à constituer les trois quarts du 
cerveau, serait le support ayant permis l'émergence de la culture et de son influence déterminante 
dans la sexualité humaine. 

Quant aux facteurs hormonaux, qui jouent un rôle majeur dans le contrôle du comportement de 

reproduction, on remarque que leur influence décroît graduellement jusqu'à devenir mineure chez 
l'être humain. Le contrôle saisonnier a quasiment disparu : l'activité sexuelle et la reproduction 
humaine existent tout au long de l'année et on n'observe, seulement dans les pays nordiques, qu'un 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

effet mineur des saisons sur le comportement de reproduction (ALEANDRI & al. 1996 ; PANDI-
PERUMAL & al. 2006). Le contrôle œstral est affaibli : la femme peut avoir des activités sexuelles tout 
au  long  de  son  cycle,  même  si  on  observe  encore  un  effet  hormonal  dans  la  période  de  fécondité 
(WILCOX & al. 2004). Les hormones pubertaires ne sont plus déterminantes dans l'initiation du 
comportement sexuel : tant chez les chimpanzés (HASHIMOTO 1997 ; DE WAAL 1990) que chez 
l'Homme (SUGGS 1966 ; MALINOWSKI 1970 ; MARTINSON 1994), si le contexte le permet, les 
activités sexuelles débutent dès les premières années de la vie. Enfin, le réflexe neuroendocrinien 
d'ovulation provoqué par le coït n'est plus fonctionnel chez de nombreuses espèces de mammifères, 
dont les primates. 

L'altération du système voméronasal chez les primates de l'Ancien Monde (ZHANG & WEBB 2003) 

provoque la dysfonction ou la disparition des fonctions assurées par cet organe, en particulier la 
discrimination du partenaire reproducteur approprié (STOWERS & al. 2002 ; DULAC & TORELLO 
2003). De plus, bien que des phéromones puissent encore être perçues au niveau du système olfactif 
principal (LIBERLES & BUCK 2006), on observe que leurs effets, en particulier comportementaux, sont 
faibles chez l'être humain (FOIDART & al. 1994). 

Il ne reste donc, chez l'Homme, que les facteurs primordiaux innés à l'origine de la dernière partie 

du comportement de reproduction : les réflexes sexuels (érection, lubrification, intromission, poussées 
pelviennes, éjaculation), qui permettent la réalisation de la copulation. Et il reste également les 
processus de renforcement, associés à la peau poilue et aux zones érogènes, qui sont à l'origine de la 
réitération des activités de stimulation du corps et surtout des zones génitales. 

Quelles règles générales concernant l'évolution du comportement de reproduction des mammifères 

peut-on déduire de toutes ces observations ? 

Il apparaît que les différents facteurs primordiaux sont relativement indépendants les uns des 

autres et peuvent être modifiés ou disparaître, sans obligatoirement compromettre la reproduction. 
Dans ces cas, on observe que le comportement de reproduction se développe en fonction des 
caractéristiques des facteurs qui sont encore existants. Si le contrôle saisonnier s'affaiblit, le 
comportement s'exprime en continu mais avec des variations saisonnières de fréquence ; si la 
discrimination du partenaire approprié disparaît,  le  comportement  devient  bisexuel  (DULAC  & 
TORELLO 2003) ; etc. Apparemment, quelles que soient les modifications provoquées par l'évolution 
dans une espèce, tant qu'un comportement aboutissant au coït vaginal fécondant peut se développer 
à partir des caractéristiques modifiées des facteurs primordiaux, cette espèce peut survivre et se 
reproduire. 

En conclusion, l'évolution du comportement de reproduction mammalien dépendrait des 

modifications ou des altérations que l'évolution de la structure du système nerveux provoque sur les 
différents facteurs primordiaux. Pour chaque espèce, les caractéristiques basiques du comportement 
de reproduction dépendraient des caractéristiques des facteurs primordiaux qui existent encore dans 
cette espèce. 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

Quelles caractéristiques du comportement de reproduction des primates peut-on déduire de ces 

tendances de l'évolution ? 

En synthèse, chez les primates et surtout chez l'Homme, les facteurs primordiaux hormonaux et 

phéromonaux deviendraient secondaires, la séquence copulatoire serait conservée, et ce serait des 
facteurs cognitifs et de renforcement qui seraient à l'origine de la partie initiale (motivation, 
orientation) du comportement de reproduction. Ces évolutions importantes des principaux facteurs 
comportementaux devraient avoir un impact majeur sur le comportement de reproduction humain. 

θ

 – Conclusion 

En conclusion, chez les mammifères inférieurs, il semblerait que les réflexes et les processus 

sexuels innés, la régulation et la coordination de ces éléments, ainsi que des apprentissages quasi 
systématiquement réalisés au cours du développement, permettraient, indirectement, le 
développement d'un comportement de reproduction qui apparaît comme étant inné. 

Chez l'Homme, en raison des modifications évolutives, la dynamique à l'origine du comportement 

de reproduction semble avoir été profondément modifiée. En synthèse des données précédemment 
analysées, il semblerait que les effets cycliques, saisonniers et phéromonaux ne seraient plus que 
marginaux. Les hormones sexuelles n'agiraient plus que sur les aspects 

anatomiques et 

physiologiques des tissus et des organes liés à la reproduction, et elles n'interviendraient, au niveau 
comportemental, que dans la modulation de l'intensité de la motivation sexuelle acquise. Aucune 
donnée disponible ne corrobore l'hypothèse d'un contrôle hormonal ou instinctuel 

inné d'un ensemble 

organisé de séquences motrices destinées spécifiquement à la réalisation du coït vaginal reproducteur. 
Quant aux réflexes et aux processus sexuels innés encore existants, ils semblent insuffisants pour 
faire émerger, par l'intermédiaire de coordinations et d'acquisitions latentes ou indirectes, un 
comportement permettant la reproduction sans des apprentissages spécifiques. 

Plus globalement, l'ensemble de toutes les données animales et humaines relatives à la 

reproduction montre qu'il est très probable que chez l'Homme, hormis le réflexe des poussées 
pelviennes chez le mâle, les différents aspects du comportement permettant la reproduction (en 
particulier les éléments les plus cruciaux : la motivation sexuelle, le rapprochement des partenaires et 
le coït vaginal) ne seraient ni instinctuels, ni même innés. 

Chez l'Homme, la reproduction dépendrait d'une autre dynamique que celle mise en évidence par 

expérimentation chez les mammifères inférieurs, les oiseaux et les poissons. 

L'ensemble des analyses et des données présentées dans ce chapitre réfuteraient 

toutes les théories innéistes relative au comportement de reproduction humain. 

    

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HORMONES

PHÉROMONES

RENFORCEMENT

COGNITION

HORMONES

PHÉROMONES

RENFORCEMENT
COGNITION

Modifications

STRUCTURELLES

Modifications

FONCTIONNELLES

ÉVOLUTION    PHYLOGÉNÉTIQUE

Figure 21 : Modification de l'importance relative 

des principaux facteurs à l'origine du comporte-

ment permettant la reproduction.

Chez les mammifères, l'organisation générale du système nerveux 
est globalement similaire. Pour cette raison, on retrouverait toujours 
dans chaque espèce les mêmes principaux facteurs (hormones 
sexuelles, phéromones sexuelles, processus de renforcement et 
capacités cognitives) qui seraient à l'origine du comportement 
permettant la reproduction.

Au cours de l'évolution phylogénétique, on observe des modifications 
structuro-fonctionnelles, des rongeurs à l'Homme, qui seraient 
graduelles, quantitatives et qualitatives, et qui seraient les suivantes :
- Les structures olfactives passent de 33% à quelques pour-cent du 

cerveau. Cette réalité structurelle, associée à la détérioration des 
gènes du système voméronasal au cours de l'évolution (ZHANG & 
WEBB 2003), induirait la diminution de l'importance fonctionnelle 
des phéromones.

- Les structures limbiques se développent. Ce qui induirait 

l'augmentation de l'importance des processus de renforcement et 
des facteurs hédoniques.

- Le cortex passe de quelques pour-cent à 76% du cerveau. Ce qui 

induirait l'augmentation de l'importance des facteurs cognitifs ainsi 
que la diminution de l'importance des facteurs hormonaux.

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

e – Apprentissage du comportement permettant la reproduction 

Les données et les analyses précédentes ont montré que le comportement de reproduction n'était 

vraisemblablement pas inné chez l'Homme. Mais si ce comportement est acquis, comment s'apprend-
il ? Quels sont les facteurs clés et la dynamique de cet apprentissage ? 

Certaines théories sociologiques, telles celles de Ira Reiss, ou de John Gagnon et William Simon, 

supposent que l'essentiel – voire la totalité – du comportement sexuel humain est acquis (ALLGEIER & 
ALLGEIER 1992). Cependant ces théories sociologiques ne peuvent expliquer ni l'origine et la 
persistance dans toutes les sociétés humaines du plaisir érotique, de l'orgasme et des activités 
sexuelles génitales, ni l'évolution phylogénétique de la fonction des hormones et des phéromones 
sexuelles, ni les moyens biologiques absolument nécessaires à la réalisation de la fonction vitale et 
fondamentale de la reproduction chez les organismes sexués. 

Il est donc nécessaire d'élaborer un nouveau modèle de l'apprentissage du comportement sexuel 

humain (WOODSON 2002), qui prenne en compte les facteurs biologiques cruciaux. Dans une 
approche pluridisciplinaire, l'analyse à la fois des données phylogénétiques, biologiques, du 
comportement sexuel, des connaissances en sexologie, des théories de l'apprentissage par 
conditionnement classique et opérant, ainsi que des théories de l'apprentissage social, permet, à partir 
d'éléments biologiques innés qui sont communs à tous les mammifères, de proposer un modèle de 
l'apprentissage du comportement permettant la reproduction. 

Phylogenèse et extrapolation à l'Homme 

Comme nous venons de le voir dans les chapitres précédants, on observe chez les mammifères 

que le comportement de reproduction dépend de la coordination et de l'interaction de plusieurs 
facteurs biologiques : hormones sexuelles, cycles physiologiques, phéromones sexuelles, réflexes 
élémentaires innés (lordose, érection, poussées pelviennes, …), et processus de renforcement. 

Un certain nombre de données, déjà présentées dans la section "Évolution du comportement de 

reproduction", suggèrent que l'importance relative de ces différents facteurs change en raison de la 
modification de l'architecture du système nerveux au cours de l'évolution phylogénétique. Ces 
modifications neurales structurelles entraîneraient des modifications fonctionnelles. Chez l'Homme, en 
raison de l'importance du développement des structures prosencéphaliques, et tout particulièrement 
du néocortex, certains facteurs deviendraient mineurs (hormones, cycles physiologiques, olfaction, 
phéromones …), tandis que d'autres deviendraient prépondérants (processus de renforcement, 
facteurs hédoniques, processus cognitifs …) (Figure 21). Les modifications de l'importance relative 
de ces facteurs structuro-fonctionnels provoqueraient une modification de la dynamique et des 
caractéristiques du comportement permettant la reproduction. Les mêmes facteurs, mais avec une 
importance relative différente, induiraient dans chaque ordre de mammifère le développement de 
comportements sexuels sensiblement distincts les uns des autres. (Voir également les travaux d'Insel 
(1997) relatif à l'attachement, pour un autre exemple bien étudié de modifications structurelles qui 
entraînent d'importantes modifications fonctionnelles). 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

Hypothèse de l'apprentissage 

En fonction de ces données phylogénétiques, où les facteurs de renforcement, hédoniques et 

cognitifs seraient devenus prépondérants chez l'Homme, quelle hypothèse peut-on proposer qui 
rendrait compte de l'apprentissage du comportement permettant la reproduction ? 

Dans un premier temps, l'observation du comportement sexuel humain montre que la sexualité 

consiste essentiellement, au  niveau  le  plus  basique,  en  des  stimulations hédoniques du corps : 
caresses sensuelles, baisers, activités oro-génitales, coït, etc. (ALLGEIER & ALLGEIER 1992 ; 
COMFORT 1992). Les études menées en sexologie dans différents groupes sociaux ou ethniques 
indiquent que, quelles que soient les variations des comportements sexuels, ils consistent toujours en 
la stimulation de certaines zones particulières du corps : les zones érogènes (FORD & BEACH 1965). 
Cette première analyse permet de caractériser le pattern basique du comportement sexuel humain, 
qui serait la répétition de la stimulation des zones érogènes. 

Dans un second temps, il existe en neurobiologie et en psychologie des théories qui expliquent la 

répétition des actions. La théorie psychologique de la récompense (reward) et la théorie 
neurobiologique des renforcements, qui correspondent vraisemblablement au même phénomène 
cérébral, prédisent que tout comportement qui est renforcé ou récompensé sera répété. Cette 
seconde analyse permet de formuler l'hypothèse que la stimulation des zones érogènes procure une 
récompense qui incite le sujet à répéter cette stimulation. Cette hypothèse permet d'expliquer la 
répétition des stimulations des zones érogènes du corps, activité qui constitue l'aspect primordial de la 
sexualité humaine. 

Un certain nombre de données corroborent cette hypothèse : 

– Des preuves expérimentales de l'implication des processus de renforcement dans les 

comportements sexuels, chez tous les mammifères. 

– L'importance fonctionnelle des zones érogènes, et surtout du pénis / clitoris dans la 

dynamique du comportement sexuel. 

– L'importance de la relation fonctionnelle entre les zones érogènes et les processus de 

renforcement. 

    

α

 – Processus de renforcement 

Les renforcements et les conditionnements sont des processus majeurs dans la dynamique 

psychique et comportementale chez l'Homme. Ces processus interviennent dans l'acquisition de 
nombreux comportements, dont le comportement sexuel (CRAWFORD & al. 1993). 

De nombreuses données expérimentales corroborent l'implication des processus de renforcement 

(niveau neurobiologique) et des récompenses (niveau psychique) dans le comportement sexuel (pour 
une revue, voir PFAUS & al. 2001). Ces renforcements et ces récompenses, activés par la stimulation 
des zones érogènes, sont appelés 

renforcements érotiques ou récompenses érotiques dans les textes 

suivants. 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

Pour donner quelques exemples, chez les rongeurs, en utilisant le protocole expérimental de 

préférence de place (

place preference), on observe que la copulation est une récompense érotique 

pour la rate (OLDENBURGER & al. 1992 ; PAREDES & ALONSO 1997), et que la copulation jusqu'à 
l'éjaculation est, vraisemblablement par l'intermédiaire des opioïdes endogènes, une récompense 
érotique pour le rat mâle (AGMO & BERENFELD 1990 ; AGMO & GOMEZ 1993). De plus, l'intromission 
sans éjaculation produirait également une récompense érotique, car cette activité est suffisante pour 
inciter un rat à réaliser un apprentissage dans un labyrinthe (WHALEN 1961). Par ailleurs, la 
stimulation dans le faisceau médian du télencéphale au niveau de l'hypothalamus postérieur provoque 
une récompense érotique chez le rat (CAGGIULA 1970 ; CAGGIULA & HOEBEL 1966). Chez les 
primates, on observe que la section du nerf dorsal du pénis provoque chez le macaque rhésus une 
diminution de la fréquence des copulations, malgré la persistance de l'éjaculation. Ce résultat suggère 
que la copulation est une récompense érotique et que les afférences péniennes ont un effet plus 
renforçant que l'éjaculation (MEISEL & SACHS 1994 p. 30). Enfin, chez l'Homme, on observe grâce à 
l'imagerie cérébrale qu'au moment de l'éjaculation et de l'orgasme les régions impliquées dans les 
renforcements sont actives (HOLSTEGE & al. 2003). 

Les renforcements érotiques sont extrêmement puissants déjà chez les mammifères les plus 

simples (CRAWFORD & al. 1993). Par exemple, uniquement en utilisant la copulation comme 
récompense chez des rats ou des lapins, il est possible de les conditionner expérimentalement à 
copuler avec d'autres espèces animales ou avec des objets (FORD & BEACH 1965, p. 152). 

À noter par ailleurs que les processus de renforcement interviendraient également de manière 

indirecte dans l'apprentissage du comportement de reproduction, en rendant appétitif les jeux sociaux 
qui permettent l'apprentissage des interactions sociales sexuelles appropriées au contexte (VAN DEN 
BERG & al. 1999 ; DOUGLAS & al. 2004 ; VANDERSCHUREN & al. 1997). 

De plus, il existe également des relations neuroanatomiques directes entre les processus de 

renforcement et les neurones de l'hypothalamus qui contrôlent le système hormonal de la 
reproduction (neurones à GnRH / LHRH – BOEHM & al. 2005). Ces données montrent que les 
processus de renforcement participent également à la physiologie de la reproduction. 

Même si on ignore actuellement le fonctionnement exact de ces processus de renforcements, les 

nombreuses données éthologiques, psychologiques et expérimentales montrent qu'ils existent chez 
tous les mammifères et qu'ils participent de manière significative à la dynamique du comportement 
sexuel. 

β

 – Zones érogènes 

Les zones érogènes, qui sont des régions du corps spécifiques, et dont la stimulation est à l'origine 

des sensations érotiques, sont un fait bien établi en sexologie (ZWANG in BRENOT 2004). 

L'importance des zones érogènes, et tout particulièrement des zones génitales, a été mis en 

évidence par les travaux de Masters & Johnson. L'observation et la mesure de différents paramètres 
anatomiques et physiologiques, au cours de plus de 10.000 cycles de réponse sexuelle auprès de 694 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

hommes et femmes, ont montré que le pénis et le clitoris étaient les principales régions sources du 
plaisir sexuel (MASTERS & JOHNSON 1980). 

Par ailleurs, le pénis et le vagin sont bien adaptés au coït, grâce à leur conformation anatomique 

complémentaires (SCHULTZ 1999), à l'érection pénienne, à la lubrification vaginale, et à la position du 
clitoris qui est indirectement stimulé lors du coït (MASTERS & JOHNSON 1980). 

Ces données bien établies permettent de prévoir que les stimulations érotiques du corps devraient 

principalement concerner les régions génitales et que le coït vaginal, absolument nécessaire à la 
reproduction de l'espèce, devrait être une des activités sexuelles les plus pratiquées. 

γ

 – Voies de liaison 

Les voies centrales de projections des récepteurs des zones érogènes ne sont pas connues avec 

précision. Les études neuroanatomiques détaillées disponibles concernent les projections des nerfs 
commandant l'érection des corps caverneux du pénis (MARSON & al. 1993) et du clitoris (MARSON 
1995) chez le rat, et rien ne permet dire que ces projections sont parallèles à celles des récepteurs 
des zones érogènes du pénis ou du clitoris. 

Néanmoins, des données expérimentales chez les rongeurs (COOLEN 2005 ; MALLICK & al. 1994) 

confirment l'existence de projections fonctionnelles vers le diencéphale, et, surtout, des données 
cliniques humaines corroborent l'existence de relations anatomiques entre les zones érogènes des 
organes génitaux et des structures cérébrales en relation avec les processus de renforcement. Ces 
données humaines montrent que cette relation fonctionnelle est capitale pour l'expression du 
comportement sexuel. 

– Dans les cas de section accidentelle de la moelle épinière au-dessus de la dixième vertèbre 

thoracique, les zones érogènes génitales et anales deviennent insensibles, laissant 
fonctionnelle uniquement la zone érogène buccale. Les données cliniques indiquent bien une 
disparition des sensations et des activités érotiques génitales, ainsi qu'une réorganisation du 
comportement érotique autour des zones érogènes orales. On observe également l'apparition 
de nouvelles zones érogènes (transfert érogène), autour desquels s'organise de nouvelles 
activités érotiques. Le coït vaginal est encore pratiqué, mais il est réalisé de manière 
volontaire, dans l'objectif de procréer ou de satisfaire un partenaire qui n'est pas handicapé. 
Le sujet lésé n'a plus de motivation à réaliser le coït (SOULIER 2001 ; SIPSKI 1998, 2001 ; 
SIPSKI & al. 2001). 

– La pathologie du spina-bifida se caractérise principalement par une malformation vertébrale, 

entraînant l'écrasement de la moelle épinière entre des vertèbres ou par le liquide céphalo-
rachidien. Dans certains cas l'atteinte neurologique provoque une absence de la sensibilité de 
la région génitale. À la différence des sections médullaires accidentelles, ces personnes 
atteintes n'ont jamais, au cours de leur vie, éprouvé de sensations génitales. On observe alors 
que les patients ne se masturbent pas et ne sont pas intéressés par ce type d'activité. De 
plus, l'orgasme génital est absent. Le coït vaginal, lorsque la pathologie n'a pas altéré les 

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REPRODUCTION 

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Chapitre 1 :

 Théories actuelles 

réflexes sexuels, n'est réalisé que de manière volontaire dans l'intention de procréer. On 
observe donc que l'activité érotique est absente des zones érogènes insensibles. Par contre, 
les patients perçoivent et recherchent des sensations de type érotique (‘frissons ou sensations 
particulières’ ; ‘impression de bouffées de chaleur’ ; para-orgasme) provoquées par la 
stimulation de la partie haute du corps (SOULIER 2001 ; LABAT & MAUDUYT DE LA GRÈVE 
1996 ; CASS & al. 1986). On observe donc que l'activité érotique s'organise autour des zones 
érogènes préservées ou nouvelles. 

Ces données cliniques suggèrent que des informations somatosensorielles cruciales pour le 

comportement permettant la reproduction sont véhiculées par des faisceaux ascendants de la moelle 
épinière (éventuellement les mêmes voies que celles de la sensibilité générale : le faisceau du 
lemnisque médian jusqu'au cortex sensoriel pour la sensibilité épicritique et le faisceau 
spinothalamique ventral pour la sensibilité protopathique). Ces données suggèrent également – et 
surtout 

– 

l'importance cruciale et primordiale des stimulations somatosensorielles dans le 

comportement sexuel humain. 

δ

 – Conclusion 

L'ensemble de toutes les données relatives à la reproduction, présentées dans tous les chapitres 

précédents, suggère que chez l'Homme le comportement permettant le coït vaginal reproducteur ne 
serait pas inné, mais qu'il serait acquis, par un apprentissage de type instrumental, grâce 
principalement aux processus de renforcements. Ces processus, en relation anatomique avec les 
zones érogènes, seraient à l'origine du développement et de l'apprentissage d'un comportement de 
stimulation de ces zones, avec une préférence particulière pour le pénis / clitoris. 

Cette hypothèse est présentée et explicitée plus en détail dans le chapitre suivant. 

 

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Hormones

Phéromones

"Précablage"

Organes

génitaux

complémentaires

( et intensément

érogènes : orgasme )

+

Coït vaginal

( comportement

de reproduction )

Acquisition

quasi certaine

Acquisition

fortement probable

Zones

érogènes

Renforcements

( Plaisir érotique )

INNÉ

ACQUIS

+

ÉMERGENCE

D'UNE DYNAMIQUE

COMPORTEMENTALE

Séquences motrices

de stimulation

des zones érogènes

( comportement érotique )

Influence

faible

+

APPRENTISSAGE

D'UNE SÉQUENCE

MOTRICE

1

2

4

3

5

Figure 22 : Acquisition du comportement 

permettant la reproduction

Chez l'Homme, le comportement permettant la repro-
duction serait acquis, grâce à des facteurs biologiques 
primordiaux.
C'est une organisation anatomique et (neuro)physio-
logique de l'organisme, innée, simple et spécifique, qui 
créerait les conditions inductrices à l'origine de l'acquisi-
tion de nombreuses activités motrices de stimulation du 
corps, dont une des séquences, le coït vaginal, permet 
la reproduction.
L'existence de processus de renforcements [1] associés 
aux zones érogènes [2] induirait chez quasiment tous 
les sujets l'acquisition et la répétition de nombreuses 
séquences motrices de stimulations du corps [3].
Toutes ces activités de stimulation, qui de plus procu-
rent des sensations de plaisir intense, pourraient être 
appelées "comportement érotique".
L'existence innée d'organes génitaux complémentaires 
[4] et intensément érogènes (orgasme) induirait, durant 
les activités érotiques, une grande probabilité d'acquisi-
tion du coït vaginal [5], nécessaire à la reproduction.

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Chapitre 2 :

 Hypothèses & Modèle 

 

 

Chapitre deuxième 

Hypothèses & Modèle 

 

                                                         

Figure 22 

2 – Présentation des hypothèses et du modèle comportemental 

L'objectif de ce chapitre est de présenter l'hypothèse principale de ce travail de recherche. Comme 

cette hypothèse est nouvelle et que la dynamique comportementale qu'elle implique est particulière, la 
seconde partie de ce chapitre présente ce nouveau modèle de l'apprentissage du comportement 
permettant la reproduction. Cette explicitation complète, par la description d'étapes et de séquences 
concrètes, devrait permettre au lecteur de mieux comprendre l'hypothèse principale. 

a – Présentation synoptique de l'hypothèse principale 

L'hypothèse principale de la thèse, formulée de la manière la plus synthétique, est la suivante : 

Chez l'Homme, l'acquisition du comportement permettant la reproduction dépend – 

principalement mais indirectement – de l'activation des processus de renforcement, 
provoquée par la stimulation des zones érogènes des organes génitaux. 

À noter par rapport à cette hypothèse que si le comportement permettant la reproduction est 

acquis, les caractéristiques biologiques qui permettent indirectement son apprentissage sont innées. 
Mais ce qui est inné serait les conditions qui rendent hautement probable l'acquisition d'un 
comportement permettant la reproduction, et non des motivations ou des séquences motrices 
neurobiologiquement préprogrammées pour le coït vaginal. 

En synthèse, les 

processus de renforcement, les zones érogènes, ainsi que l'anatomie et la 

physiologie de la reproduction sont innés, et induiraient indirectement l'acquisition d'un 
comportement permettant la reproduction (Figure 22). 

Plus précisément, les caractéristiques anatomiques et physiologiques de l'appareil reproducteur 

(vagin, utérus, pénis, cycles menstruels, régulation hormonale de la gamétogenèse 

) sont innées. 

D'autres caractéristiques innées, non liées à la reproduction, dont en particulier les processus de 
renforcement [1] et les zones érogènes [2], créent des conditions particulières qui induiraient 
l'apprentissage quasi certain de séquences comportementales de recherche et de production du plaisir 
physique [3]. La complémentarité des organes génitaux [4] et leur potentiel hautement érogène 
(orgasme) induiraient une forte probabilité d'apprentissage du coït vaginal [5]. 

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Chapitre 2 :

 Hypothèses & Modèle 

    

b – Présentation détaillée du modèle comportemental 

L'objectif des paragraphes ci-dessous est de présenter un modèle de l'apprentissage du 

comportement permettant la reproduction, qui découle de l'hypothèse principale de cette thèse. La 
description, chez l'Homme, de la dynamique supposée des processus et des situations, devrait ainsi 
permettre de bien comprendre le rôle primordial des processus de renforcement dans l'émergence et 
l'apprentissage du comportement permettant la reproduction. 

À noter que ce travail de recherche est essentiellement destiné à vérifier l'hypothèse principale 

(c'est-à-dire le rôle prépondérant des processus de renforcement), et pas le modèle comportemental 
ci-dessous. Ce modèle est 

partiellement spéculatif  et il existe actuellement peu de références 

permettant de le corroborer dans sa totalité. Il est uniquement présenté dans un but de 
compréhension, afin de donner un cadre global et cohérent à l'hypothèse principale. Sa vérification 
expérimentale sera réalisée ultérieurement. 

Acquisition du comportement permettant la reproduction 

En réalisant une synthèse des connaissances actuelles, on observe chez tous les mammifères une 

organisation sexuée innée, adaptée à la reproduction : les organes génitaux, externes comme 
internes, ont des structures et des fonctions spécifiques à la reproduction (pénis et vagin, testicules, 
ovaires, utérus…) et sont parfaitement adaptés à ce but. Au niveau physiologique, les organismes 
mammaliens sexués possèdent des caractéristiques qui sont également adaptées à la reproduction 
(sexuation, régulation hormonale de la gamétogenèse, complémentarité fonctionnelle des gamètes…). 
Il existe également des réflexes spécifiques (érection, lubrification, éjaculation…), précablés dans le 
système nerveux autonome, qui participent à la reproduction. Ces données confirment qu'il existe, 

au 

niveau anatomique et physiologique, une organisation innée, spécifique et adaptée à la reproduction 
(KNOBIL & NEILL 1994). 

La seule composante de la reproduction qui ne soit pas innée chez tous les mammifères est, 

au 

niveau comportemental, l'acte moteur qui permet le déplacement des spermatozoïdes du méat urétral 
du mâle au col de l'utérus de la femelle. 

En fonction des données présentées et analysées dans le chapitre précédant, ce comportement 

crucial, le coït vaginal, qui permet le dépôt des spermatozoïdes dans le vagin, serait chez l'Homme 
indirectement appris en raison des caractéristiques biologiques innées suivantes ( Figure 22, parties 
[1], [2] et [4], page 49 ) : 

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Chapitre 2 :

 Hypothèses & Modèle 

a) L'existence innée de processus de renforcement (vraisemblablement localisés dans la partie 

basse du faisceau médian du télencéphale : nucleus accumbens, aire tegmentale ventrale, 

). 

b) L'existence innée de zones corporelles érogènes (principalement : gland du pénis et clitoris ; 

secondairement : lèvre, langue, seins, anus, 

). 

c) L'existence innée d'organes génitaux complémentaires (pénis et vagin), ayant une haute 

potentialité érogène (orgasme). 

Ces trois caractéristiques semblent être à l'origine de deux phénomènes particuliers 

1) principalement, l'émergence d'une dynamique comportementale particulière : le comportement 
érotique, et 2) secondairement, l'apprentissage d'une séquence motrice spécifique : le coït vaginal. 

Émergence d'une dynamique comportementale : le comportement érotique 

L'association de deux facteurs biologiques innés, les processus de renforcement [1] avec les zones 

corporelles érogènes [2], crée un système fonctionnel. Ce système serait à l'origine de l'émergence 
d'un comportement érotique : celui de la répétition des séquences motrices de stimulation des zones 
érogènes [3]. 

Cette organisation anatomique et physiologique particulière fait qu'il existerait une très forte 

probabilité que chaque personne, au cours de son développement et de l'interaction avec les autres, 
découvre les zones érogènes du corps, et, par l'intermédiaire des processus de renforcements, 
acquière des activités répétées de stimulation de ces zones érogènes. 

Chaque enfant découvrirait progressivement (dès la première enfance (KINSEY & al. 1948), si ce 

n’est au cours de la vie intra-utérine (BROUSSIN & BRENOT 1995, 1996 ; MEIZNER 1987)) des 
stimulations corporelles et génitales qui produisent des sensations de plaisir intense. Ces premières 
stimulations génératrices de sensations érotiques peuvent être très diverses, et proviendraient 
généralement des soins parentaux, des jeux sexuels, d'une initiation par un partenaire plus 
expérimenté, ou de l'auto-stimulation manuelle des organes génitaux (du fait de la disposition 
anatomique des membres antérieurs, particulièrement propice à cette activité). Puis c'est au hasard 
des expériences et des apprentissages personnels (KINSEY 1948) qu'un sujet découvrirait peu à peu – 
ou ne découvrirait pas – les différentes pratiques et sources de plaisirs érotiques : caresses 
sensuelles, masturbation, baiser, activités oro-génitales, coït anal ou vaginal … Les activités érotiques 
seraient ainsi graduellement acquises au cours du développement, en quelques mois ou en plusieurs 
années, en fonction des apprentissages, de la quantité et de la qualité des expériences érotiques. 

Il serait même possible de parler de 

comportement érotique, dans la mesure où les renforcements 

(perçus consciemment comme sensation de plaisir érotique) agiraient comme un principe organisateur 
et structurant : au cours du temps et des expériences, les activités érotiques deviendraient plus en 
plus typiques, élaborées, identifiées, conscientes et délibérées. À la maturité, le but recherché, les 
schèmes mentaux et les activités motrices seraient structurés et organisés autour d'une finalité 
spécifique : celle de l'obtention des sensations érotiques, dont, surtout, la jouissance orgastique. 

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Chapitre 2 :

 Hypothèses & Modèle 

Le plaisir érotique (ou les renforcements érotiques) pourrait ainsi être considéré comme un facteur 

psychique et comportemental majeur, tant dans le développement que dans la dynamique du 
comportement érotique. 

Remarques complémentaires 

Afin de compléter la description ci-dessus du comportement érotique, il est important de rappeler 

que les stimuli qui déclenchent le plaisir érotique sont des stimuli 

somatiques mécaniques qui peuvent 

être provoqués par des activités 

sans aucun lien avec la reproduction. De nombreux types de contacts 

corporels – qu'ils soient ou non considérés comme sexuels ou érotiques, et par différents êtres vivants 
ou par des objets – peuvent provoquer un plaisir physique intense. 

De plus, il est très important de rappeler que ce comportement érotique, de par la dynamique des 

processus biologiques qui le sous-tendent, ne serait pas spécifiquement destiné à la réalisation du coït 
vaginal. Ce ne serait donc pas un comportement de reproduction. Il peut être qualifié d'érotique dans 
la mesure où la stimulation des zones érogènes provoque, en plus de l'activation des processus de 
renforcement, des sensations conscientes de plaisir intense, et que ce sont ces sensations psychiques 
érotiques qui semblent être le but conscient délibérément recherché, et non la reproduction. 

Enfin, il est également très important de noter que ce comportement érotique, de par la 

dynamique des processus biologiques qui le sous-tendent, n'existerait pas à la naissance, ni au niveau 
moteur, ni au niveau psychique. Il n'existerait pas à la naissance ni de besoin, de désir ou de pulsion 
érotique, ni d'activité érotique spontanée (WUNSCH & BRENOT 2004 ; 2005). Ces activités érotiques 
ne seraient pas instinctuelles, c'est-à-dire produites par des structures neurales motrices précablées 
en réponse à des stimuli-signaux innés et spécifiques de l'érotisme (ou de la reproduction ou de la 
"sexualité"). Ce ne serait qu'à partir du moment où une personne a ressenti du plaisir érotique et à 
compris par quelle action il a été provoqué, qu'il pourrait exister un désir érotique et une motivation à 
reproduire ces actions si intensément hédoniques. Ce qui semble être déterminant dans le 
développement du comportement érotique, ce ne serait pas tant le genre du partenaire, l'âge ou le 
type de l'activité érotique, mais plutôt la découverte de la première sensation érotique, la 
compréhension de la cause de ce plaisir, puis la répétition et la recherche de nouvelles sensations de 
ce plaisir si intense. 

Ainsi, en fonction du contexte socioculturel et des expériences singulières de chaque personne, le 

développement du comportement érotique pourrait commencer dès l'enfance, à l'adolescence ou à 
l'âge adulte, par des activités autosexuelles, hétérosexuelles, homosexuelles ou bisexuelles. Les 
premières activités peuvent être n'importe lesquelles, caresses ou stimulations manuelles, 
masturbation, baiser, activités oro-génitales ou coït, en fonction de la situation et de l'expérience d'un 
éventuel partenaire initiateur. L'influence des facteurs culturels serait très importante : par exemple, 
en Occident, l'homophobie et la valorisation sociale du couple hétérosexuel, induisent un contexte où 
les activités sexuelles entre un homme et une femme seront majoritaires. Dans ce contexte, les 
renforcements érotiques ont lieu essentiellement entre personnes de sexe opposé, ce qui induirait 
ainsi le développement d'une sexualité majoritairement hétérosexuelle. Quelle que soit la société, 

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Chapitre 2 :

 Hypothèses & Modèle 

l'enfant, l'adolescent, puis le jeune adulte observe, imite, apprend et se conforme aux mœurs 
sexuelles en usage dans son groupe social. Ainsi, quel que soit le contexte socioculturel, la grande 
majorité des renforcements érotiques ne concernent que les activités de stimulation des zones 
érogènes socialement acceptées, ce qui entraînerait leur répétition et ainsi la conformité du 
comportement sexuel aux normes sociales. 

Apprentissage d'une séquence motrice spécifique : le coït vaginal 

Par rapport à l'apprentissage de la séquence du coït vaginal, il conviendrait peut être de distinguer 

deux contextes : un contexte initial d'ignorance du coït vaginal, correspondant à l'époque 
préhistorique des tous premiers Hommes, et un contexte postérieur, correspondant à la connaissance 
de ce coït. 

Dans le premier contexte, comme on ignore ses caractéristiques exactes, nous allons nous mettre 

dans la situation la plus défavorable et supposer que 

la séquence du coït vaginal n'était 

vraisemblablement pas connue. Même dans ce cas, il semble très probable que le comportement de 
reproduction puisse être acquis. La découverte et l'apprentissage du coït vaginal ont pu se faire de la 
manière décrite dans les paragraphes ci-dessous. 

Dans le second contexte, qui représente la quasi-totalité de l'histoire humaine, 

le coït vaginal est 

déjà connu. Il serait appris soit par l'observation des activités coïtales d'autres personnes, soit par une 
initiation par un partenaire plus expérimenté, soit par la transmission théorique de cette connaissance 
par un moyen oral, écrit ou pictural. Dans ce deuxième contexte, les caractéristiques biologiques 
spécifiques à l'origine de l'acquisition du coït vaginal (principalement les processus de renforcement 
associés aux zones érogènes génitales) ne joueraient plus aucun rôle dans la 

découverte de cette 

séquence motrice, mais resteraient essentielles pour sa 

répétition. 

Comment, à l'époque des tous premiers Hommes, en l'absence d'instinct, de connaissances et 

d'informations, le coït vaginal peut-il être acquis ? D'après le modèle proposé (voir Figure 22), la 
découverte et l'apprentissage du coït vaginal semblent possible et hautement probable, et ont 
vraisemblablement dus se réaliser à l'époque originelle de la manière suivante : 

Durant le comportement érotique, au cours de la recherche de plaisirs physiques, l'existence 

d'organes génitaux complémentaires (pénis et vagin) ayant des zones hautement érogènes [4] serait 
une particularité qui induirait une forte probabilité que le coït vaginal devienne une des pratiques 
érotiques préférentielles [5]. ( Figure 22, parties [4] et [5], page 49 ) 

Le fait que la stimulation des organes génitaux est généralement susceptible de provoquer un 

plaisir érotique très intense, dont l'orgasme, serait un des principaux facteurs facilitant l'acquisition et 
la répétition du coït vaginal. Cette caractéristique ferait que les activités érotiques sont principalement 
centrées sur les organes génitaux (masturbation réciproque, fellation, cunnilingus, etc.), augmentant 
ainsi la probabilité de découverte du coït vaginal. De plus, la curiosité, la recherche de la nouveauté et 
les capacités cognitives seraient également des facteurs augmentant la probabilité de découverte de 
cette séquence. Ainsi, entre la maturation des capacités motrices, vers 3-4 ans, et la puberté, il existe 
une période d'une dizaine d'années d'expérimentations érotiques, vraisemblablement plus que 

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Zones

érogènes

Stimuli

mécaniques

Corps

du sujet

Cerveau

Comportement

érotique

Renforcements

( plaisir érotique )

4

2

1

3

Entrée

sensorielle

Sortie

motrice

A

C

D

État émotionnel

du sujet

Facteurs cognitifs

du sujet

Actions & réactions

des autres personnes

Plaisir

Joie

Peur

Douleur

Honte

Culpabilité

Dégoût

Intérêt

Incitation

Prohibition

Approbation

Colère

Culpabilisation

Sanctions

Explications

Laisser-faire

Sphère

culturelle

Amour

+ -

B

l e

   

s u

j e

t

l e

s  

  a

u t

r e

s

Dynamique primordiale
du comportement érotique

"Modulation" du
comportement érotique

Figure 23 : Dynamique générale du comportement érotique

Ce schéma simplifié présente les principaux facteurs de la dynamique générale du comportement 

érotique. Le premier facteur majeur [A] serait l'existence de renforcements érotiques [1] associés 

aux zones érogènes [2]. Ce facteur biologique, primordial, serait à l'origine de la répétition des 

activités de stimulation du corps [3]. Le second facteur majeur serait le contexte culturel [B], qui 

induit les actions et les réactions du groupe social. L'attitude des autres personnes aurait une 

influence majeure sur le développement du comportement érotique, soit par des activités érotiques 

avec le sujet [4], soit par la transmission de valeurs ou de connaissances érotiques [C], soit par 

l'induction d'états émotionnels positifs ou négatifs ( joie, bien-être ... ou dégoût, honte ...) [D], qui 

seront associés aux activités et aux représentations sexuelles.
NB: Les caractéristiques générales de ce modèle seraient applicables à tous les comportements. La 

dynamique primordiale change pour chaque comportement, mais la "modulation" resterait similaire.

Savoir

Savoir-faire

Conditionnements

Mémorisation

Apprentissages

Conscience

Catégorisation

croyances

fantasmes

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 ACQUIS

 

Chapitre 2 :

 Hypothèses & Modèle 

suffisante pour découvrir la séquence du coït vaginal. Cette séquence serait ainsi acquise au cours du 
développement et de la diversification des activités répétées de stimulations des zones érogènes. 

Par ailleurs, pour l'homme, la position anatomique du gland et du prépuce à l'extrémité du pénis 

ainsi que leur physiologie sensorielle font que la pénétration, vaginale mais également anale ou 
buccale, serait une des activités qui provoque le plaisir érotique le plus intense. Pour la femme, la 
sensibilité propre du vagin et sa relation étroite avec le clitoris, font que la pénétration vaginale serait 
également une des activités qui provoquerait le plaisir érotique le plus intense. De plus, la lubrification 
vaginale, la possibilité d'un important contact corporel (dans certaines positions) ainsi que la 

possibilité d'autres activités érotiques simultanées (caresses sensuelles, baiser 

), feraient que le coït 

vaginal deviendrait une des activités érotiques préférées, favorisant ainsi la fécondation et la 
reproduction nécessaire à la survie de l'espèce. 

En conclusion, il semblerait donc que le coït vaginal, nécessaire à la reproduction et à la survie de 

l'espèce humaine, dépende d'un apprentissage spécifique, généralement mais pas obligatoirement 
effectué au cours de l'apprentissage des différentes activités érotiques. Dans l'espèce humaine et 
peut-être chez d'autres primates anthropoïdes, la reproduction semblerait être un heureux aléa, 
conséquence presque fortuite de la recherche du plaisir physique. 

                                                         

Figure 23 

Autres facteurs intervenants dans le comportement de reproduction 

À cette dynamique comportementale de base, où les processus de renforcement seraient le facteur 

primordial, interviendraient, 

en plus, d'autres facteurs biologiques et culturels ( Figure 23 ). 

Ces facteurs n'auraient pas tous la même importance dans la sexualité. Les facteurs les plus 

primaires et les plus importants seraient les processus de renforcement ( Figure 23, partie [1], et 
Figure 22, partie [1] ), ainsi que les hormones et les phéromones sexuelles. Les facteurs secondaires 
seraient les processus émotionnels et cognitifs Figure 23, partie C & D ). Enfin, les facteurs 
tertiaires seraient les facteurs sociaux et culturels ( Figure 23, partie B ). 

Facteurs primaires : Hormones & phéromones sexuelles 

L'hypothèse de l'importance primordiale des processus de renforcement n'est absolument pas 

incompatible avec un rôle 

comportemental des hormones et des phéromones sexuelles. Certains 

effets hormonaux et phéromonaux mis en évidence par l'expérimentation animale existent très 
certainement chez l'Homme. Néanmoins ces effets seraient, 

comparés aux effets majeurs des 

processus de renforcements érotiques, relativement plus faibles

Vraisemblablement, les processus hormonaux et phéromonaux auraient une action modulatrice. 

Par exemple les hormones sexuelles (principalement la testostérone) augmenteraient à la puberté 
l'intensité du désir et du comportement érotique, tandis que les phéromones sexuelles pourrait 
augmenter la proportion d'activités hétérosexuelles, favorisant ainsi la reproduction. 

Remarque : à noter qu'il semble très important de bien distinguer les effets anatomiques, 

physiologiques et comportementaux les uns des autres. Par exemple, bien que les hormones sexuelles 

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Chapitre 2 :

 Hypothèses & Modèle 

ont, chez l'Homme, un effet majeur au niveau 

anatomique et physiologique de l'appareil reproducteur, 

cela n'impliquerait absolument pas qu'elles doivent également avoir un effet majeur sur le 
comportement qui permet la reproduction. 

Facteurs secondaires : Émotion & Cognition 

De plus, les processus émotionnels (plaisir, joie, peur, dégoût, affects, attachement 

 Figure 23

partie D ) et cognitifs (conditionnement pavlovien et opérant, habituation, extinction, associations, 

apprentissages, mémorisation, planification, catégorisation 

 Figure 23, partie C ) complexifieraient 

tant les séquences comportementales que les états affectifs, et, surtout, permettraient une dimension 
psychique et consciente aux activités érotiques. 

Enfin, les processus cognitifs les plus complexes seraient à l'origine d'une dimension culturelle de la 

sexualité, en permettant l'élaboration d'éléments abstraits (représentations, valeurs, croyances 

) qui 

transformeraient la simple étreinte des corps en actes éminemment chargés de sens et de symboles. 

Remarque : à noter que la majorité de ces facteurs émotionnels et cognitifs ne seraient pas 

indispensables à la réalisation du comportement permettant la reproduction. Comme ils existent dans 
l'organisme humain, ils agissent forcément sur le développement et la dynamique de tous les 
comportements et états psychiques, dont le comportement et les affects sexuels. Mais, en théorie, la 
plupart pourraient être supprimés sans affecter la reproduction de l'organisme. 

Facteurs tertiaires : facteurs sociaux & culturels 

Les facteurs sociaux et culturels ( Figure 23, partie B ), qui se traduisent concrètement par des 

attitudes et des actions particulières des personnes du groupe social, seraient les facteurs les moins 
importants. Ils n'agiraient que sur ce qui est biologiquement possible. Le contexte social et culturel 
peut interdire ou valoriser telles ou telles pratiques, valeurs ou croyances sexuelles, il peut induire le 
dégoût des organes génitaux, la crainte du péché de luxure ou l'élaboration du concept de "sexualité", 
mais il ne pourrait modifier le fonctionnement biologique des processus neurobiologiques primordiaux 
impliqués dans la reproduction et les renforcements érotiques. 

Pathologie : Addictions sexuelles 

Par ailleurs, ce modèle permettrait d'expliquer l'étiologie des principaux troubles de la sexualité 

(WUNSCH & BRENOT 2005), dont par exemple l'étiologie de l'addiction sexuelle. 

Les processus neurobiologiques impliqués dans les renforcements érotiques inconscients et/ou les 

perceptions érotiques conscientes seraient – au moins partiellement – les mêmes que ceux impliqués 
dans la dépendance aux drogues opioïdes. 

Il est possible qu'au-delà d'un certain seuil d'activité et d'intensité, l'organisme deviendrait 

dépendant aux sensations érotiques, éventuellement par l'intermédiaire des opioïdes endogènes. Ce 
phénomène neurobiologique pourrait être une des principales causes à l'origine des addictions 
sexuelles (REYNAUD 2005 ; AGMO & BERENFELD 1990). 

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ancien paradigme

Comportement

"sexuel"

nouveau paradigme proposé

Comportement

"érotique"

Finalité

du comportement

Modalités

de réalisation

Comportement

crucial

Variabilité du

comportement

Effets de

l'évolution

En résumé, la "normalité biologique" de la "sexualité" ne 

consisterait pas en un homme et une femme qui, guidé 

par l'instinct de reproduction, agissent pour procréer, 

mais en un ou plusieurs sujets, qui, par des activités et 

des moyens qui peuvent être très divers, stimulent leurs 

zones érogènes (et en particulier leur pénis / clitoris).

Figure 24 : Comparaison des paradigmes

Cette figure met en exergue les différences existant 

entre la conception "classique" du comportement dit 

"sexuel" et le nouveau paradigme du comportement dit 

"érotique", proposé dans ce travail de recherche.

Reproduction

de l'espèce

Stimulation hédonique

du corps

Un homme

et une femme

Une ou plusieurs

personne(s)

Coït vaginal

avec éjaculation

Stimulations des zones

les plus érogènes,

( et en particulier le pénis / clitoris )

Faible variabilité

( variations autour du coït vaginal )

Forte variabilité

( tout ce qui permet la stimulation

hédonique des zones érogènes )

"Bricolage de l'évolution"

( cf. F. Jacob )

Optimisation grâce à la

sélection naturelle

Processus

psychobiologiques

"Instinct"

circuit neural spécifique contrôlant

le comportement de reproduction

Processus de renforcements

+   zones érogènes

Motivation

psychique

Pulsion sexuelle

innée

Motivation érotique

acquise

Hormones

Neuromédiateurs

Hormones sexuelles

( testostérone )

Opioïdes endogènes

Dopamine

Signaux innés

et primordiaux

Signal olfactif

provoqué par

phéromones sexuelles

Signal somatosensoriel

provoqué par

stimulation mécanique

des zones érogènes

Développement

Durée longue : >15 ans

( maturation après puberté )

Processus spécifiques

Dominante cognitive

Durée brève : < 5 ans

( maturation vers 3-4 ans )

Nombreux processus

non spécifiques

Dominante émotionnelle

Orientation

sexuelle

Hétérosexualité

innée

Préférences sexuelles

acquises

Pathologie

Écart à la fonction de reproduction

Écart à la fonction hédonique

( ou dysfonction des

processus de renforcement )

- "Anhédonie" : absence de plaisir
- "Érotomanie" / "Érotophilie"
- Addiction sexuelle

- Entre personnes de même sexe
- Activités non reproductrices (oro-

génitales, anales, masturbation, ...)

- Entre personnes impubères
- Entre races/espèces différentes

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Chapitre 2 :

 Hypothèses & Modèle 

c – Comparaison entre les modèles de la reproduction 

Pour  terminer  la  présentation  de  ce  modèle – qui correspond à un nouveau paradigme (KUHN 

1983) de compréhension et d'explication du comportement de reproduction – est donné un tableau 
récapitulatif, qui, en opposant un à un tous les éléments clés, met en exergue les importantes 
différences qui existent entre ce modèle et le paradigme classique, innéiste, du comportement de 
reproduction humain (Figure 24). 

Le modèle classique explique la sexualité humaine principalement à partir d'un "instinct" de la 

reproduction tandis que ce modèle est basé sur la prépondérance fonctionnelle des processus de 
renforcement érotique. Depuis les années 1960 / 70, on observe une évolution des théories 
sexologiques de l'ancien vers le nouveau modèle, en particulier par la "normalisation" de nombreuses 
pratiques qui étaient autrefois considérées comme pathologiques. Comme principaux exemples, on 
peut donner : la quête de plaisirs érotiques diversifiés, la masturbation, le coït anal, les activités oro-
génitales et l' "homosexualité". 

À noter que ce modèle, chez l'Homme, de l'apprentissage du comportement permettant la 

reproduction, est en parfaite cohérence avec la théorie de l'évolution de François Jacob (prix Nobel de 
médecine en 1965). Sa théorie est généralement désignée par la métaphore du « bricolage de 
l'évolution » (JACOB 1977, JACOB 1981). Cette théorie, basée sur l'observation des bizarreries et des 
imperfections de structure et de fonction du monde vivant, suppose que l'effet majeur de la sélection 
naturelle n'est pas l'

optimisation 

4

 mais plutôt l'

élimination des organismes non viables. C'est-à-dire 

passer de l'idée que tout ce qui n'est pas optimisé est évolutivement impossible à l'idée que tout ce 
qui survit – 

peut importe la manière – est possible. 

d – Pansexualité potentielle 

Enfin, s'il faut désigner et nommer, chez l'Homme, ce modèle de l'apprentissage du comportement 

permettant la reproduction, l'expression la plus appropriée serait celle de la "pansexualité 

potentielle

 

". 

En effet, on observe que l'association entre les caractéristiques neurobiologiques objectives du 

comportement érotique (processus de renforcement, zones érogènes, orgasme 

) avec les 

caractéristiques subjectives des processus cognitifs (représentations, croyances, symbolisation 

), 

rend possible le fait que 

potentiellement  tout  peut devenir "sexuel". 

                                                           

4

 Stephen Jay Gould (1991) à également critiqué l'importance démesurée accordée à l'effet d'

optimisation

 : «La théorie de 

l'évolution, telle qu'elle est présentée dans de nombreux textes de vulgarisation, attribue à la sélection naturelle le rôle d'un 
principe de perfection qui opère avec tant de précision et d'omnipotence que les animaux paraissent répondre à un ensemble de 
mécanismes incorporés, programmés pour leur faire atteindre une forme optimale». 

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Chapitre 2 :

 Hypothèses & Modèle 

Le caractère 

potentiel de la sexualité humaine serait double : 

– D'une part, l'activité érotique objective serait 

potentielle : l'activité érotique en général, et 

chaque type d'activités érotiques en particulier, ne se développeraient et ne se diversifieraient 
que si le milieu environnant et/ou le contexte culturel le permet. 

– D'autre part, la représentation subjective et culturelle de la "sexualité" serait elle aussi 

potentielle : dans un premier temps, le concept de "sexualité" n'existerait que s'il est 
conceptualisé comme tel ; et, ensuite, ne deviendrait "sexuel" que ce qui est nommément 
désigné et spécifié comme "sexuel". 

Le caractère 

pan-sexuel (du grec pan, pantos signifiant "tout") de la sexualité humaine serait 

également double : 

– D'une part, l'activité érotique objective serait 

pan-sexuelle : quasiment tout être vivant (et 

tout particulièrement les mammifères familiers de taille et/ou d'apparence humaine) voire des 
éléments matériels ou abstraits pourraient être l'objet d'activités érotiques diverses et/ou 
pourraient être source d'affects érotiques. 

– D'autre part, la notion subjective et culturelle de "sexualité" serait également 

pan-sexuelle : 

l'être humain pourrait attribuer la caractéristique de "sexualité" à quasiment tout élément 
matériel ou abstrait. 

À noter que cette nature 

pansexuelle potentielle de la sexualité ne serait pas absolue. Les études 

de Pavlov et de Skinner, entre autres, ont montré que tous les types de renforcements, d'associations 
ou de conditionnements ne sont pas réalisables. Néanmoins, ce qui reste biologiquement possible est 
considérable, comme en témoigne toute la diversité des sexualités observées dans les centaines de 
sociétés humaines connues (FORD & BEACH 1965). 

À noter également que chaque personne n'est en général pas consciente de sa potentialité 

pansexuelle. Il semble que subjectivement chaque sujet ne puisse considérer comme "sexuel" que ce 
qui est aux "normes" de sa culture, de ses connaissances, et, surtout, de son expérience concrète et 
singulière. 

Si cette proposition de la "pansexualité 

potentielle

 

", explicative du comportement permettant la 

reproduction, est juste, elle permettrait d'expliquer la diversité des sexualités humaines observées à 
travers les âges et les cultures. 

    

e – Possible extension du modèle et perspectives de recherche 

Le modèle présenté dans les sections précédentes semble pouvoir être généralisé à d'autres 

comportements fondamentaux pour la survie de l'individu et de l'espèce. 

En effet, il apparaît que la plupart des zones érogènes correspondent à une structure particulière, à 

savoir du tissu muco-cutané, qui est un tissu de transition entre la peau externe et les muqueuses 
internes. Cette peau particulière est caractérisée par une moindre épaisseur du derme et les 

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Chapitre 2 :

 Hypothèses & Modèle 

structures neurales sensitives sont plus proches de l'épiderme que dans les autres types de peau 
(glabre ou poilue). Les zones érogènes constituées de tissu muco-cutané sont le pénis/clitoris, le 
prépuce, la partie externe de la vulve, la peau périanale, les mamelons et les lèvres (WINKELMANN 
1959). On remarque que quasiment tous les orifices de l'organisme qui sont impliqués dans les 
entrées et les sorties de matières possèdent un tissu muco-cutané, vraisemblablement en relation 
avec les processus de renforcement. Ce système, constitué par le tissu muco-cutané associé aux 
processus de renforcement, semblerait avoir pour fonction de renforcer tous les comportements 

d'excrétion ou d'incorporation d'éléments matériels (fèces, lait, eau, aliments, gamètes 

) qui sont 

essentiels au fonctionnement de l'organisme. 

Par exemple, l'allaitement, qui est une séquence cruciale du comportement maternel, dépendrait 

d'une dynamique similaire à celle qui vient d'être présentée pour le comportement érotique. En effet, 
des données expérimentales montrent que chez la rate la stimulation des mamelons provoque un 
renforcement majeur, supérieur à celui induit par la cocaïne (FERRIS & al. 2005). De plus, si l'on 
anesthésie le museau des ratons (STERN & JOHNSON 1990) ou les mamelles de la rate (STERN & al. 
1992), cette dernière cesse l'allaitement. Ces données, similaires à celles obtenues chez d'autres 
femelles de mammifères (cochon d'Inde, lapin, porc, brebis, poney et baleine), suggèrent que c'est le 
renforcement provoqué par la stimulation des mamelons qui est le principal facteur à l'origine de la 
répétition de l'activité d'allaitement. Par ailleurs, certaines études ethnologiques apportent des 
données complémentaires intéressantes : on observe dans les tribus de Nouvelle-Guinée, qui sont 
considérées comme ayant un mode de vie proche des premiers Hommes, que les mères ressentent un 
orgasme lors de l'allaitement et qu'elles donnent le sein afin de ressentir ces sensations hédoniques 
(HERDT 1990 ; voir également la discussion relative aux zones érogènes, page 120). Plus intéressant 
encore, et de manière similaire aux autres primates, on observe que les mères après le sevrage 
n'alimentent plus de manière spontanée leur progéniture (MARSHALL 1981), ce qui suggère que le 
renforcement provoqué par la tétée serait le seul facteur "instinctif" à l'origine d'un comportement de 
nourrissage. Toutes ces données suggèrent que chez les mammifères le renforcement provoqué par la 
stimulation du tissu muco-cutané du mamelon serait le facteur primordial, essentiel à l'apparition et à 
la répétition du comportement d'allaitement. Après le sevrage, et donc en l'absence du renforcement 
provoqué par la stimulation des mamelons, il n'existerait plus de facteurs, autres que culturels chez 
l'Homme, à continuer l'alimentation de la progéniture. 

En conclusion, il semble exister un système somatosensoriel particulier et fondamental, à l'interface 

entre l'intérieur et l'extérieur de l'organisme, qui participerait à l'émergence et à l'acquisition des 
comportements impliqués dans le contrôle des flux d'énergie et de matières (gamètes, nourriture, 
déchets), nécessaires au fonctionnement de l'organisme. Ces comportements cruciaux (excrétion, 

alimentation, allaitement, coït 

) sont absolument nécessaires à la survie de l'individu et de l'espèce. 

À noter que dans ce cadre, le plaisir érotique et l'orgasme ne pourraient plus être qualifiés de 

"sexuels", dans la mesure où leur fonction et leur dynamique ne seraient plus en relation exclusive 
avec le comportement sexuel et les régions sexuées de l'organisme. 

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Figure 25 : Vérification de l'hypothèse de 

l'acquisition du comportement de repro-

duction

La vérification, chez l'Homme, de l'hypothèse de 
l'apprentissage du comportement de reproduction est 
réalisée à 3 niveaux :
Au niveau structurel, en vérifiant l'existence des 
structures biologiques qui sont à l'origine de 
l'émergence du comportement.
Au niveau fonctionnel, en vérifiant le rôle et les 
interactions de chaque élément primordial participant au 
développement des différentes séquences de 
stimulation du corps.
Au niveau psychologique, en vérifiant le rôle et 
l'importance du plaisir érotique dans l'apprentissage et 
le développement du comportement érotique et de la 
séquence du coït vaginal.

Hormones

Phéromones

"Précablage"

Organes

génitaux

complémentaires

( et intensément

érogènes : orgasme )

+

Coït vaginal

( comportement

de reproduction )

Acquisition

quasi certaine

Zones

érogènes

( Plaisir érotique )

Renforcements

INNÉ

ACQUIS

+

ÉMERGENCE

D'UNE DYNAMIQUE

COMPORTEMENTALE

Séquences motrices

de stimulation

des zones érogènes

( comportement érotique )

Influence

faible

+

APPRENTISSAGE

D'UNE SÉQUENCE

MOTRICE

Niveau structurel

Vérification

de l'existence

des structures

biologiques

liaison

physique

s1

s2

s3

s4

Niveau fonctionnel

Vérification

de la dynamique

fonctionnelle

f2

f3

f4

f5

f6

section

inhibition

modification

suppression

suppression

Niveau psychologique

Vérification

du rôle et de l'importance

du plaisir érotique

enquête par

questionnaire

Acquisition

fortement probable

f1

inhibition

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Chapitre 2 :

 Hypothèses & Modèle 

Si des études complémentaires confirment l'existence de ce système fonctionnel (i.e. tissus muco-

cutané associé aux processus de renforcement), la présence des zones érogènes primaires au niveau 
des principaux orifices de l'organisme aurait ainsi une signification fonctionnelle adaptative. Quant au 
comportement érotique, sa dynamique fonctionnelle serait précisée : ce comportement apparaîtrait, se 
développerait et s'organiserait en fonction de la recherche de stimulations optimales du tissus muco-
cutané. La mise en évidence de cette dynamique permettrait de comprendre la raison pour laquelle 
les activités érotiques se développent essentiellement autour des principaux orifices de l'organisme, 
n'ont pas de lien direct avec la reproduction et semblent 

a priori  tellement "contre-nature". 

Quant à l'ensemble des comportements humains (maternel, agression, alimentation 

), leur 

développement et leur dynamique générale seraient similaires à celles du comportement érotique (cf. 
le résumé synoptique dans la Figure 23, page 54 ). Il existerait pour chaque comportement quelques 
processus primordiaux qui seraient à l'origine d'une dynamique particulière. Ces processus seraient 
différents pour chaque comportement. Puis, la dynamique primordiale de chaque comportement serait 
"modulée" par les processus émotionnels et cognitifs, ainsi que par les actions et les réactions des 
autres personnes du groupe social. Chaque comportement final adulte résulterait d'une interaction de 
nombreux facteurs, mais les processus neurobiologiques primordiaux seraient les seuls facteurs 
cruciaux et déterminants, à l'origine du développement et de la spécificité de chacun de ces 
comportements. Le principal enjeu de la recherche comportementale serait l'identification et la 
caractérisation de ces processus neurobiologiques primordiaux. 

f – Méthode de vérification de l'hypothèse principale 

La vérification complète et exhaustive d'un nouveau modèle comportemental nécessite de 

nombreuses vérifications systématiques de tous les aspects cruciaux de ce modèle. 

Par rapport au modèle de l'apprentissage du comportement permettant la reproduction (cf. 

Figure 22), sa vérification systématique nécessite de réaliser plusieurs expérimentations à trois 
niveaux différents : au niveau structurel, au niveau fonctionnel, et au niveau psychique (Figure 25). 

                                                         

Figure 25 

Niveau structurel 

Au niveau structurel, l'objectif des premières étapes de la vérification est de réaliser des 

expérimentations qui permettent de valider l'existence des différentes structures constituant le 
système neural à l'origine du comportement permettant la reproduction ( Figure 25, partie [s1], [s2], 
[s3] et [s4] ). 

C'est-à-dire réaliser des expérimentations qui vérifient : l'existence de processus de renforcement 

spécifiquement activés lors des stimulations des zones érogènes [s1] ; vérifier l'existence et la nature 
des liaisons fonctionnelles entre les zones érogènes et les processus de renforcement [s2] ; vérifier 
l'existence, le nombre, la localisation, le développement et les caractéristiques des différentes zones 
érogènes [s3] ; et enfin vérifier que le pénis, le clitoris et/ou le vagin sont bien les organes à l'origine 

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Chapitre 2 :

 Hypothèses & Modèle 

du renforcement le plus intense, c'est-à-dire vraisemblablement qu'ils seraient les structures clés 
permettant de provoquer l'orgasme [s4]. 

Niveau fonctionnel 

Au niveau fonctionnel, l'objectif des principales étapes de la vérification est de réaliser des 

expérimentations qui permettent de valider les phases théoriques du développement et la dynamique 
supposée du comportement permettant la reproduction ( Figure 25, partie [f1], [f2], [f3], [f4], [f5] 
et [f6] ). 

C'est-à-dire réaliser des expérimentations qui vérifient, entres autres, que l'inhibition sélective dans 

le fœtus des processus de renforcement fonctionnellement liés aux zones érogènes devrait supprimer 
le développement du comportement érotique [f1] ; que la section dans le fœtus de la liaison entre 
une zone érogène et les processus de renforcement devrait supprimer le développement d'un 
comportement de stimulation de cette zone [f2] ; que l'inhibition sensorielle transitoire d'une zone 
érogène devrait supprimer le développement d'un comportement de stimulation de cette zone jusqu'à 
la période de suppression de cette inhibition [f3] ; que la modification de l'intensité du renforcement 
procuré par les organes génitaux, par exemple la minimalisation du renforcement, devrait provoquer 
un relatif désintérêt de la zone érogène génitale [f4] ; que la suppression des stimulations érotiques 
par des partenaires devrait supprimer le développement d'un comportement érotique orienté vers les 
autres [f5] ; et enfin, que la suppression juste du coït vaginal par les partenaires devrait induire le 
développement d'un comportement érotique où le sujet aurait de nombreux désirs d'activités 
érotiques, mais aucun relatif au coït vaginal [f6] 

Niveau psychique 

Au niveau psychique, l'objectif des dernières étapes de la vérification est de réaliser des 

expérimentations qui permettent de valider l'existence de relations entre les processus 
neurobiologiques supposés et les perceptions qu'ils devraient engendrer au niveau psychique 
Figure 25, partie [Niveau psychologique] ). 

C'est-à-dire réaliser des expérimentations qui vérifient, entres autres, qu'en l'absence de toutes 

activités ou états érotiques il ne devrait exister aucun désir érotique ; que le désir psychique pour une 
activité érotique précise ne devrait exister qu'à partir de la période où cette activité à été vécue de 
manière positive pour la première fois ; et que le plaisir érotique devrait être perçu comme étant le 
principal facteur de l'économie psychique sexuelle. 

Problèmes théoriques, pragmatiques et éthiques 

Il est donc nécessaire de réaliser un grand nombre d'expérimentations, qui sont pour certaines 

longues et/ou complexes, afin de vérifier de manière systématique le nouveau modèle de 
l'apprentissage du comportement permettant la reproduction. 

De plus, il existe également des limites dues au manque actuel de connaissances concernant le 

fonctionnement détaillé des processus de renforcement et les caractéristiques précises des zones 
érogènes. Ces lacunes nécessiteraient de réaliser plusieurs expérimentations préliminaires, afin par 

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Figure 26 : Acquisition du comportement 

permettant la reproduction

( niveau psychologique )

Chez l'Homme, le comportement permettant la repro-
duction serait acquis, grâce à des facteurs psychiques 
primordiaux.
Ce serait l'existence de sensations psychiques intenses 
de plaisir érotique qui crée les conditions inductrices à 
l'origine de l'acquisition de nombreuses activités 
motrices de stimulation du corps, dont une des 
séquences, le coït vaginal, permet la reproduction.
L'existence du plaisir érotique [1] associé aux zones 
érogènes [2] induirait chez quasiment tous les sujets 
l'acquisition et la répétition de nombreuses séquences 
motrices de stimulations du corps [3].
Toutes ces activités de stimulation, qui procurent des 
sensations de plaisir intense, pourraient être appelées 
"comportement érotique".
L'existence innée d'organes génitaux complémentaires 
[4] et intensément érogènes (orgasme) induirait, durant 
les activités érotiques, une grande probabilité d'acquisi-
tion du coït vaginal [5], nécessaire à la reproduction.

Orgasme

( organes génitaux

complémentaires

et intensément

érogènes : orgasme )

+

Coït vaginal

( comportement

de reproduction )

Acquisition

quasi certaine

Acquisition

fortement probable

Zones

érogènes

Plaisir érotique

( Renforcements )

INNÉ

ACQUIS

+

ÉMERGENCE

D'UNE DYNAMIQUE

COMPORTEMENTALE

Comportement érotique

Séquences motrices

de stimulation

des zones érogènes

APPRENTISSAGE

D'UNE SÉQUENCE

MOTRICE

4

3

5

Hormones

Phéromones

"Précablage"

Influence

faible

+

1

2

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Chapitre 2 :

 Hypothèses & Modèle 

exemple de préciser en détail les mécanismes à l'œuvre, les neuromédiateurs, l'architecture et la 
localisation exacte des diverses structures impliquées dans les renforcements érotiques. 

Enfin – et surtout – il est impossible pour des raisons éthiques de réaliser chez l'Homme la plupart 

de ces expérimentations. Tout ces problèmes rendent difficile la vérification du modèle. 

Cependant, une possibilité alternative a été explorée, consistant en l'utilisation des situations 

"naturelles" particulières, proches des conditions expérimentales exposées dans les paragraphes ci-
dessus. Par exemple l'anhédonie (BOURGEOIS 1999), certaines atteintes médullaires pathologiques ou 
traumatiques (SOULIER 2001) ou des contextes culturels défavorables à l'expression de certaines 
activités sexuelles (FORD & BEACH 1965). Néanmoins la plupart de ces situations ne permettent pas 
de recueillir des données fiables, en raison de l'existence de nombreux paramètres non contrôlés, 
d'atteintes pathologiques difficiles à évaluer, de vraisemblables réorganisations cérébrales ou 
d'influences culturelles impossibles à mesurer. 

Pour toutes ces raisons, il a été impossible de réaliser la plupart des expérimentations nécessaires. 

La vérification de l'hypothèse principale a donc été finalement effectuée au niveau psychologique, au 
moyen d'un questionnaire. 

L'hypothèse principale étant une hypothèse neurobiologique, il a été nécessaire, afin de déterminer 

les caractéristiques psychiques à investiguer au moyen du questionnaire, de la transposer au niveau 
psychologique. 

g – Transposition de l'hypothèse du niveau neurobiologique au niveau psychologique 

L'hypothèse de l'acquisition du comportement permettant la reproduction peut être décrite à deux 

niveaux d'organisation : le niveau biologique (ou neurobiologique) et le niveau psychologique. 

Au niveau neurobiologique, le facteur clé de l'apprentissage du comportement érotique seraient les 

processus de renforcement érotique. Au niveau psychologique, il semblerait que cette activité des 
renforcements érotiques soit perçue comme une sensation consciente de plaisir érotique. 

L'hypothèse principale H

sous réserve qu'il existe une relation étroite entre renforcement érotique 

et plaisir érotique conscient, peut être exprimée aux deux niveaux d'organisation : 

                                                         

Figure 26 

H : 

Niveau (neuro)biologique : L'acquisition du comportement permettant la reproduction 

dépend – principalement mais indirectement – de l'activation des processus de renforcement, 
provoquée par la stimulation des zones érogènes des organes génitaux (Figure 22
page 49). 

H

ψ

 : 

Niveau psychologique : L'acquisition du comportement permettant la reproduction 

dépend – principalement mais indirectement – de la recherche de sensations conscientes de 
plaisir érotique, provoquées par la stimulation des zones érogènes des organes génitaux. 
(Figure 26

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Chapitre 2 :

 Hypothèses & Modèle 

L'objectif de la vérification expérimentale est d'examiner, au niveau psychologique, le rôle et 

l'importance de la sensation de plaisir érotique dans la dynamique et l'apprentissage du comportement 
de reproduction. 

La vérification de l'hypothèse H

ψ

 

 est réalisée à partir de 3 hypothèses intermédiaires clés. Ces 3 

hypothèses ont été élaborées de manière à pouvoir réfuter l'hypothèse H

ψ

 

, c'est-à-dire en 

recherchant les conditions expérimentales qui sont les plus susceptibles de montrer que l'hypothèse 
est fausse. 

C'est-à-dire, si le plaisir érotique est le facteur majeur à l'origine des activités érotiques (hypothèse 

H

ψ

 

), on devrait absolument trouver que : 

– Hypothèse  intermédiaire  H

ψ

:  Le plaisir érotique doit être un des plaisirs les plus 

intenses que l'organisme peut éprouver. 
Dans le cas contraire, afin de ressentir des plaisirs intenses, les personnes préféreront 
certainement réaliser d'autres activités que les activités érotiques, ce qui compromettrait la 
reproduction et donc la survie de l'espèce. 

– 

Hypothèse intermédiaire H

ψ

:  Les zones érogènes des organes génitaux 

(pénis/clitoris, vagin) doivent être à l'origine d'un des plaisirs érotiques les plus 
intense.
 
Dans le cas contraire, les personnes préféreront par exemple juste s'embrasser, ce qui 
compromettrait la reproduction. 

– Hypothèse intermédiaire H

ψ

Le plaisir érotique provoqué par un partenaire doit être 

supérieur à celui provoqué par autostimulation. 
Dans le cas contraire, les personnes préféreront uniquement se masturber, ce qui, là encore, 
compromettrait la reproduction. 

Si ces 3 conditions sont vérifiées, le plaisir érotique (et donc indirectement les processus de 

renforcement) serait un des facteurs psychiques majeurs à l'origine du développement et de la 
dynamique du comportement érotique, ainsi que de l'acquisition du coït vaginal reproducteur. 

Le questionnaire permettant la vérification expérimentale de l'hypothèse a donc été élaboré de 

manière à recueillir principalement des perceptions psychiques relatives aux activités et aux 
sensations érotiques, dans l'objectif de vérifier ces 3 hypothèses intermédiaires. 

 

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Chapitre 3 :

 Matériel & Méthode 

 

 

Chapitre troisième 

Matériel & Méthode 

 

 

3 – Matériel & Méthode 

a – Matériel 

Le questionnaire utilisé dans cette étude a été spécialement créé pour répondre aux spécificités de 

cette recherche. La première version du questionnaire, conçue pour une recherche exploratoire, 
contenait près d'une centaine de questions couvrant tous les aspects de l'hypothèse principale. Les 
réponses d'une trentaine de personnes, contactées dans l'entourage des auteurs, ont permis 
d'élaborer la version quasi finale du questionnaire à partir de l'analyse du contenu, de l'analyse des 
problèmes rencontrés, des commentaires des participants et des résultats obtenus. 

L'objectif du questionnaire est d'évaluer le rôle et l'importance, au niveau psychique, du plaisir 

érotique dans la dynamique du comportement sexuel. Pour atteindre cet objectif, le questionnaire 
contient plusieurs groupes de questions :  A] un premier groupe concerne l'évaluation des sensations 
érotiques, par des questions principales, relatives à la prépondérance du plaisir érotique dans les 
activités sexuelles (questions 13, 16 & 18, associées aux questions 1, 17 & 19), et des questions 
secondaires donnant des compléments d'informations sur le plaisir érotique (questions 4, 12, 14 & 
15) ;  B] un second groupe de questions est destiné à recueillir des informations qui permettent 
d'affiner les analyses des réponses relatives à l'importance du plaisir érotique : une question 
concernant les facteurs à l'origine des activités sexuelles (question 10), des questions relatives au 
profil des activités sexuelles (questions 2, 3, 5, 6, 7, 8 & 9), ainsi que des questions donnant des 
informations complémentaires diverses (questions 11, 20, 21 & 22) ; et  C] un troisième groupe de 
questions est destiné à recueillir des informations permettant d'exclure de l'analyse principale les 
sujets ayant des troubles perturbant leurs activités sexuelles (questions 23, 24, 25 & 26). 

En général, les questions comportent plusieurs items, tels par exemple ceux donnés ci-dessous, et 

il était demandé aux participants d'indiquer par des notes (de 0 à 9) l'intensité du plaisir ressentit pour 
chaque item. 

……  Le plaisir gustatif (aliments, boissons, friandises, etc.) le plus intense que j'ai vécu 
……  Le plaisir olfactif (odeurs, parfums, senteurs, etc.) le plus intense que j'ai vécu 
……  Le plaisir auditif (sons, musique, chants, etc.) le plus intense que j'ai vécu 
etc. 

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Chapitre 3 :

 Matériel & Méthode 

La finalisation et la vérification de la faisabilité de la version quasi finale du questionnaire ont été 

réalisés par l'intermédiaire du réseau Internet. Trois versions successives du questionnaire ont été 
testée et améliorées en fonction des réponses et des commentaires des internautes, ainsi que des 
analyses des résultats intermédiaires. 

La version finale du questionnaire est présentée en annexe, à la 

page 177

Analyses statistiques. Les analyses statistiques, les tableaux et les figures ont été réalisée avec 

SPSS 13.0 et SigmaStat 3.11 pour Windows. Sauf indication contraire, le seuil de significativité à été 
fixé à 0,05. 

b – Procédure 

Le questionnaire a été mis en ligne à l'adresse http://sexualite.ouvaton.org/questionnaire.htm 

5

Des messages invitant les internautes à y répondre on été postés sur des forums dédiés à 
l'information sexuelle (par exemple www.doctissimo.fr) et sur le site de l'Observatoire International du 
Couple (www.couple.asso.fr). Le questionnaire est resté en ligne durant toute l'année universitaire 
2005 / 2006. 

Par ailleurs, une autre passation à été réalisée en décembre 2005 auprès d'une quinzaine 

d'étudiants en médecine à Bordeaux. Les étudiants étaient dans une grande salle, suffisamment loin 
les uns des autres pour créer un climat d'intimité et d'anonymat. 

Tous les participants ont été informés que l'enquête concernait le comportement sexuel, qu'elle 

était totalement anonyme et basée sur le volontariat, d'une durée d'environ 30 minutes et qu'ils 
pouvaient arrêter la passation en cours s'ils ne désiraient plus participer à l'enquête. 

c – Participants 

Les 749 personnes francophones (398 femmes, 349 hommes et 2 transsexuels) qui ont participé à 

l'enquête par questionnaire se répartissent de la manière suivante : 

 

  Nombre de participants : 

749 

100 % 

Cas inclus dans l'étude : 

430 

  57 % 

 

Femmes : 

 

223 

  30 % 

 

Hommes : 

 

205 

  27 % 

Cas analysés à part : 

242 

  32 % 

Cas inutilisables : 

 

  79 

  10 % 

 

79 personnes ont rendu des questionnaires inexploitables à causes d'erreurs diverses. 240 

personnes ont déclaré différents problèmes qui perturbent actuellement leur sexualité et ont donc été 
analysées à part. Les 431 personnes restantes, incluses dans les analyses principales, ont été répartit 
dans 20 différents groupes, en fonction principalement du sexe, de l'orientation de leurs activités 

                                                           

5

 Pour exemple, une version inactivée du questionnaire est toujours accessible à cette adresse. 

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Chapitre 3 :

 Matériel & Méthode 

sexuelles et de certaines caractéristiques liées à ces activités (absence de masturbation, d'orgasme ou 
d'activités sexuelles avec un partenaire, etc.). 

 

Finalement, seul 5 groupes contiennent suffisamment de cas pour être analysés statistiquement : 

  Femmes hétérosexuelles ( F_Hété ) :  135 cas  soit 18 % des 749 questionnaires recueillis 
  Hommes hétérosexuels ( H_Hété ) :   114 cas  15 % 
  Femmes bisexuelles ( F_Bi ) :   

58 cas    7,7 % 

  Hommes bisexuels ( H_Bi ) : 

 

64 cas    8,5 % 

  Hommes homosexuels ( H_Homo ) : 

17 cas    2,3 % 

   

Total :   

                     388 cas  52 % 

 

Ces cinq groupes sont composés de 388 personnes, âgées de 18 à 83 ans (M = 31 ans ; 

σ

 = 

11,07), dont 193 femmes de 18 à 55 ans (M = 27,2 ; 

σ

 = 7,45) et 195 hommes de 18 à 83 ans (M = 

34,9 ; 

σ

 = 12,67). On remarque surtout que les hommes sont plus âgés que les femmes (entre 8 à 9 

ans de plus en moyenne). Les principales analyses statistiques présentées dans ce document portent 
sur les 4 premiers groupes. Le groupe des hommes homosexuels n'étant constitué que de 17 cas, le 
résultat de leur analyse est sujet à cautions. Les groupes homo-, bi- et hétéro-sexuels ont été 
constitués en fonction de 

l'activité sexuelle des participants. 

Plusieurs rubriques du questionnaire étaient spécialement destinées à recueillir des informations 

générales sur les participants et sur leurs activités sexuelles (questions n°2, 3, 6, 7, 9, 11, 14, 15, 20, 
21 & 22). Les données récoltées ont permis de préciser le profil général de la sexualité des 
participants à l'enquête. 

 

Groupe (genre 
+ orientation) 

Âge moyen 

Écart type 

H_Hété 

35,68 

114 

12,593 

F_Hété 

27,10 

135 

7,178 

F_Bi 

( 26,44 )   27,36 

58 

8,124 

H_Bi 

( 34,14 )   36,85 

64 

12,589 

H_Homo 

23,00 

17 

5,601 

Total 

31,03 

388 

11,066 

Remarque

 : les

 

nombres

 en italique 

correspondent aux personnes les plus bisexuelles ( 3, 4 et 5 sur l'échelle de Kinsey ) 

Pour la grande majorité des personnes, l'entrée dans la sexualité a été progressive : d'abord des 

activités autoérotiques (masturbation), puis des activités érotiques non coïtales (caresses sensuelles, 
baiser, masturbation réciproque, etc.), puis le coït vaginal, et enfin, pour certains, le coït anal. Cette 
initiation sexuelle s'étend presque sur une dizaine d'année, entre les âges de 10 à 20 ans.  

Chaque groupe d'orientation sexuelle (hétérosexuel, bisexuel et homosexuel) a un profil d'activités 

érotiques distincts des autres. 

La plupart des hétérosexuels ont eu entre 1 à 10 partenaires tandis que la majorité des 

homosexuels et surtout des bisexuels ont eu entre 5 à 50 partenaires. Un tiers des hommes bisexuels 
ont eu en moyenne entre 20 à 50 partenaires. La fréquence moyenne des activité sexuelles avec un 
partenaire est de plusieurs fois par semaine. La fréquence des homosexuels et un peu plus faible 

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Chapitre 3 :

 Matériel & Méthode 

tandis que celle des bisexuels est un peu plus importante. Environ 20% des personnes les plus 
bisexuelles (3, 4 et 5 sur l'échelle de Kinsey) ont des activités érotiques plusieurs fois par jour. La 
quasi totalité (environ 90%) des hétérosexuels ont actuellement un partenaire et en sont amoureux. 
Les bisexuels, et surtout les femmes bisexuelles, sont près d'un tiers à ne pas avoir actuellement de 
partenaire et un tiers à ne pas être amoureuse de leur partenaire actuel. 

Les hétérosexuels ne pratiquent quasiment pas l'échangisme ou la sexualité en groupe, mais 

environ 5 à 10% d'entre eux ont essayé des pratiques telles le triolisme, l'ondinisme ou le sado-
masochisme, et 2 à 3 % les pratiquent régulièrement. Les bisexuels, et surtout les personnes les plus 
bisexuelles, sont plus nombreux (entre 20 à 30%) à avoir essayé ces pratiques plusieurs fois, en 
particulier le triolisme, et environ 5 à 15 % les pratiquent régulièrement. Les femmes les plus 
bisexuelles ont la sexualité la plus diversifiée. 

Quand elles n'ont pas de partenaires, la majorité des personnes ont des activités autoérotiques en 

moyenne une fois par semaine. Les femmes se masturbent moins (environ une fois par semaine) que 
les hommes tandis que les hommes les plus bisexuel se masturbent de une à plusieurs fois par jour. 

Par rapport aux désirs et aux fantasmes sexuels, les bisexuels ont plus de fantasmes que les 

hétérosexuels et que le contenu de ces fantasmes correspond à une sexualité plus diversifiée. À noter 
que pour tous les groupes les fantasmes sexuels sont plus débridés que la sexualité réellement vécue, 
mais correspondent globalement à l'orientation sexuelle des activités érotiques réellement pratiquées. 

Le plaisir sexuel est important ou très important pour la quasi totalité des personnes, tandis que 

paradoxalement l'orgasme est jugé relativement moins important que le plaisir érotique. La sexualité 
occupe une grande importance dans la vie de la majorité des participants à l'enquête. Les bisexuels, 
et surtout les hommes bisexuels, accordent plus que les autres une plus grande importance à tous ces 
aspects de la sexualité. 

Dans chaque groupe d'orientation sexuelle, les différences entre le profil des femmes et celui des 

hommes sont faibles. Les différences hommes / femmes sont moins importantes que les différences 
hétérosexuel / bisexuel / homosexuel. 

En conclusion, les femmes et les hommes ont un profil sexuel relativement similaire et c'est au 

niveau de l'orientation des activités sexuelles qu'on observe des différences plus marquées. Les 
homosexuels et les bisexuels, et surtout les personnes les plus bisexuelles (uniquement 3, 4 et 5 sur 
l'échelle de Kinsey), ont la sexualité la plus précoce, la plus intense et la plus diversifiée. 

En raison de ces profils distincts, les différents groupes d'orientation sexuelle n'ont pas été 

regroupés en un seul pour les analyses statistiques et la vérification des hypothèses. 

Les informations détaillées relatives aux participants, au profil des activités sexuelles, aux critères 

de sélection et de constitution des groupes sont données en annexe, à la section "Critères de sélection 
des participants & Formations des groupes", page 178. 

 

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H_Homo

H_Bi

F_Bi

F_Hété

H_Hété

Groupe (genre + orientation)

10

8

6

4

2

0

-2

Mo

yenne

Note plaisir par partenaire

Note plaisir emotionnel

Note plaisir masturbation

Note plaisir auditif

Note plaisir visuel

Note plaisir corporel

Note plaisir gustatif

Note plaisir intellectuel

Note plaisir olfactif

Note plaisir artificiel

Error bars: +/- 1,00 SD

Figure 27 : Comparaison de 

l'intensité des plaisirs

( réponses à la question n° 13 )

L'évaluation par les sujets de l'intensité des 

différentes sensations de plaisirs qu'ils 

éprouvent donne les résultats présentés 

dans la figure ci-contre.

Remarques

 : Le groupe des femmes ayant 

des activités exclusivement homosexuelles 

n'étant constitué que de 4 cas, il ne figure 
pas dans les résultats ni dans les analyses 

statistiques.

Les barres d'erreur correspondent à l'écart-
type.

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Chapitre 4 :

 Résultats 

 
 

Chapitre quatrième 

Présentation des résultats 

 

    

4 – Résultats 

a – Le plaisir érotique est-il un des plaisirs les plus intenses que l'organisme peut 

éprouver ? 

L'hypothèse intermédiaire H

ψ

, "le plaisir érotique est un des plaisirs les plus intenses que 

l'organisme peut éprouver", est testée en utilisant deux questions : une, principale, spécifique à 
l'intensité du plaisir perçu, l'autre, complémentaire, spécifique aux activités préférées. 

( questions n° 13 & 1, en pages 6 et 2 du questionnaire présenté à l'annexe II ) 

    

α

 – Comparaison des différentes sensations de plaisir 

( réponses à la question n° 13 ) 

Quel que soit le groupe, on observe un profil relativement similaire de l'intensité perçue des 

différents types de plaisir. Le plaisir érotique provoqué par un partenaire est en première position, 
immédiatement suivit par le plaisir émotionnel et le plaisir par masturbation (Figure 27). A priori, il 
semble bien que le plaisir érotique soit un des plaisirs les plus intenses que l'organisme peut éprouver. 

Les analyses statistiques, réalisées dans les sections suivantes, permettront de vérifier si ces 

résultats sont significatifs. 

Groupe : Hommes hétérosexuels 

Les résultats détaillées des réponses du groupe des 114 hommes hétérosexuels sont donnés dans 

le tableau ci-dessous : 

 

Item

 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Plaisir sexuel par partenaire 

8,77 

,585 

112 

Plaisir émotionnel 

7,58 

1,193 

64 

Plaisir sexuel par masturbation 

6,78 

1,984 

111 

Plaisir auditif 

6,02 

2,027 

111 

Plaisir corporel 

5,91 

2,047 

111 

Plaisir visuel 

5,91 

1,928 

111 

Plaisir gustatif 

5,75 

1,938 

111 

Plaisir intellectuel 

5,50 

2,123 

111 

Plaisir olfactif 

4,95 

2,151 

111 

Plaisir artificiel (drogue, etc.) 

2,51 

2,727 

109 

Tableau 1

 : Classement de l'intensité des plaisirs des hommes hétérosexuels 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

67

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

Dans un premier temps, on cherche à savoir s'il existe des différences significatives entre les 

différents plaisirs, au moyen d'un test statistique de comparaison de plusieurs moyennes (test de 
Friedman 

6

 ). Le résultat du test ( n = 61 ; Khi-deux = 248,38 ; ddl = 9 ; p < 0,001 ) indique qu'il 

existe une différence statistiquement significative entre les moyennes des notes données aux 
différents types de plaisir. 

Ensuite, on cherche à savoir si les plaisirs érotiques sont supérieurs aux autres plaisirs. Comme 

l'hypothèse H

ψ

1

 – le plaisir érotique est un des plaisirs les plus intenses que l'organisme peut 

éprouver – est une hypothèse 

a priori, les moyennes des plaisirs érotiques sont simplement comparés 

deux à deux avec les moyennes des autres types de plaisir, en utilisant un test approprié (test de 
Wilcoxon 

7

 ). Le seuil de significativité est ici fixé à 0,01, uniquement pour ces comparaisons 

multiples. On obtient les résultats suivants : 

 

 

Note plaisir 

émotionnel

 - 

Note plaisir par 

partenaire

 

Note plaisir 

émotionnel

 - 

Note plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

auditif

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

corporel

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

visuel

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

intellectuel

 - 

Note plaisir 

masturbation

 

-5,414(a) 

-2,227(b) 

-3,111(a) 

-3,473(a) 

-3,464(a) 

-4,530(a) 

Asymp. Sig. (2-
tailed) 

,000 

,026 

,002 

,001 

,001 

,000 

( NB : présentation des comparaisons des moyennes les plus proches ; les autres comparaisons sont significatives à 0,001. ) 

On observe que la moyenne des notes données au plaisir érotique procuré par un partenaire est 

statistiquement différente de toutes les autres moyennes. Quant au plaisir érotique procuré par soi-
même, sa moyenne est statistiquement différente de toutes les autres moyennes, sauf de celle du 
plaisir émotionnel. Il apparaît donc trois groupes distincts d'intensité de plaisirs : 1) le plaisir érotique 
procuré par un partenaire ; 2) le plaisir émotionnel et le plaisir érotique procuré par soi-même ; et 
3) tous les autres plaisirs. 

D'où le plaisir érotique procuré par un partenaire est le plaisir le plus intense que ces personnes 

peuvent éprouver, tandis que le plaisir érotique procuré par soi-même n'est qu'un des plaisirs les plus 
intenses que ces personnes peuvent éprouver. 

En conclusion, chez les hommes ayant des activités érotiques hétérosexuelles, l'hypothèse 

intermédiaire H

ψ

 est donc vérifiée. 

Résultats supplémentaires 

En complément des analyses précédentes, afin de rechercher d'autres résultats significatifs 

concernant l'intensité des plaisirs, toutes les différentes moyennes sont comparées 2 à 2 avec un test 
approprié (analyse 

post-hoc exploratoire, test de Tukey 

8

 ). Cette analyse exploratoire (non présentée 

dans ce document) indique que l'intensité du plaisir artificiel (provoqué par des drogues, des 
médicaments, etc.) est statistiquement inférieure à tous les autres plaisirs, sauf au plaisir olfactif. 

                                                           

6

 Test non paramétrique de comparaison de plusieurs moyennes de rang pour des échantillons appariés. 

7

 Test non paramétrique de comparaison de deux moyennes de rang pour des échantillons appariés. 

8

 Test non paramétrique 

post hoc

 utilisé pour les comparaisons 2 à 2 entre plusieurs moyennes de rang. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

68

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REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

En conclusion de ces analyses statistiques, on observe apparemment 4 groupes d'intensité de 

plaisir, distincts les uns des autres. Dans l'ordre : 1) le plaisir procuré par un partenaire ; 2) le plaisir 
émotionnel et le plaisir procuré par soi-même ; 3) les plaisirs auditif, visuel, olfactif, gustatif, corporel 
et intellectuel ; et peut être, 4) le plaisir procuré artificiellement. 

Des analyses complémentaires, réalisées dans les sections suivantes, permettront d'affiner ces 

résultats. 

Groupe : Femmes hétérosexuelles 

Les résultats détaillées des réponses du groupe des 136 femmes hétérosexuelles sont donnés dans 

le tableau ci-dessous : 

 

Item

 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Plaisir sexuel par partenaire 

8,49 

1,046 

134 

Plaisir émotionnel 

7,98 

1,202 

46 

Plaisir sexuel par masturbation 

7,02 

1,972 

135 

Plaisir gustatif 

6,17 

1,921 

134 

Plaisir auditif 

6,13 

2,065 

135 

Plaisir corporel 

6,10 

2,035 

134 

Plaisir visuel 

5,96 

2,127 

134 

Plaisir intellectuel 

5,62 

2,409 

135 

Plaisir olfactif 

5,15 

2,035 

131 

Plaisir artificiel (drogue, etc.) 

2,95 

3,132 

133 

Tableau 2

 : Classement de l'intensité des plaisirs des femmes hétérosexuelles 

L'analyse des moyennes (test de Friedman : n = 43 ; Khi-deux = 157,56 ; ddl = 9 ; p < 0,001 ) 

indique qu'il existe une différence statistiquement significative entre les moyennes des différents types 
de plaisir. 

La comparaison des plaisirs érotiques avec les autres types de plaisir, au seuil de significativité de 

0,01, donne les résultats suivants (test de Wilcoxon) : 

 

 

Note plaisir 

émotionnel

 - 

Note plaisir par 

partenaire

 

Note plaisir 

émotionnel

 - 

Note plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

gustatif

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

auditif

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

corporel

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

intellectuel

 - 

Note plaisir 

masturbation

 

-2,238(a) 

-3,213(b) 

-4,116(a) 

-3,576(a) 

-4,339(a) 

-4,876(a) 

Asymp. Sig. (2-
tailed) 

,025 

,001 

,000 

,000 

,000 

,000 

( NB : présentation des comparaisons des moyennes les plus proches ; les autres comparaisons sont significatives à 0,001. ) 

On observe que la moyenne des notes données au plaisir érotique procuré par un partenaire est 

statistiquement différente de toutes les autres moyennes, sauf de celle du plaisir émotionnel. Quant 
au plaisir érotique procuré par soi-même, sa moyenne est statistiquement différente de tous les autres 
moyennes. Il apparaît donc également trois groupes distincts d'intensité de plaisirs : 1) le plaisir 
érotique procuré par un partenaire et le plaisir émotionnel ; 2) le plaisir érotique procuré par soi-
même ; et 3) tous les autres plaisirs. 

D'où le plaisir érotique procuré par un partenaire et le plaisir émotionnel sont les plaisirs les plus 

intenses que ces personnes peuvent éprouver, tandis que le plaisir érotique procuré par soi-même 
n'est qu'un des plaisirs les plus intenses que ces personnes peuvent éprouver. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

69

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REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

En conclusion, chez les femmes ayant des activités érotiques hétérosexuelles, l'hypothèse 

intermédiaire H

ψ

 est vérifiée. 

En complément, une analyse 

post-hoc exploratoire (test de Tukey), indique, à trois résultats 

négatifs près (plaisir artificiel VS plaisir olfactif, intellectuel et corporel – mais significatifs avec une 
simple comparaison 2 à 2), que l'intensité du plaisir artificiel tend à être statistiquement inférieure aux 
autres plaisir. 

En conclusion de ces analyses statistiques, on observe apparemment 3 groupes d'intensité de 

plaisir, distincts les uns des autres. Dans l'ordre : 1) le plaisir procuré par un partenaire et le plaisir 
émotionnel ; 2) le plaisir procuré par soi-même ; et 3) les plaisirs auditif, visuel, olfactif, gustatif, 
corporel, intellectuel et artificiel. 

Des analyses complémentaires, réalisées dans les sections suivantes, permettront d'affiner ces 

résultats. 

Groupe : Femmes bisexuelles 

 

Item

 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Plaisir sexuel par partenaire 

8,63 

,616 

57 

Plaisir émotionnel 

8,04 

1,261 

23 

Plaisir sexuel par masturbation 

7,38 

1,674 

58 

Plaisir auditif 

6,38 

2,007 

58 

Plaisir visuel 

6,07 

1,945 

58 

Plaisir corporel 

6,02 

2,107 

58 

Plaisir gustatif 

5,88 

1,499 

58 

Plaisir intellectuel 

5,48 

1,985 

58 

Plaisir olfactif 

5,10 

2,299 

58 

Plaisir artificiel (drogue, etc.) 

3,80 

3,445 

56 

Tableau 3

 : Classement de l'intensité des plaisirs des 58 femmes bisexuelles 

L'analyse des moyennes (test de Friedman : n = 22 ; Khi-deux = 96,45 ; ddl = 9 ; p < 0,001) 

indique qu'il existe une différence statistiquement significative entre les moyennes des différents types 
de plaisir. 

La comparaison des plaisirs érotiques avec les autres types de plaisir, au seuil de significativité de 

0,01, donne les résultats suivants (test de Wilcoxon) : 

 

 

Note plaisir par 

partenaire

 - 

Note plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

émotionnel

 - 

Note plaisir par 

partenaire

 

Note plaisir 

émotionnel

 - 

Note plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

auditif

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

visuel

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

corporel

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

-4,474(a) 

-2,223(b) 

-,235(a) 

-3,326(b) 

-4,001(b) 

-3,815(b) 

Asymp. Sig. (2-
tailed) 

,000 

,026 

,814 

,001 

,000 

,000 

( NB : présentation des comparaisons des moyennes les plus proches ; les autres comparaisons sont significatives à 0,001. ) 

On observe que la moyenne des notes données au plaisir érotique procuré par un partenaire est 

statistiquement différente de toutes les autres moyennes, sauf de celle du plaisir émotionnel. Le plaisir 
érotique procuré par soi-même est significativement distinct de tous les autres plaisirs, sauf des 
plaisirs émotionnel et érotique par partenaire. Néanmoins, ces résultats négatifs sont peut être dû au 
faible nombre de notes du plaisir émotionnel (22 notes seulement), car autrement le profil des 

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70

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REPRODUCTION 

:

 

 L

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 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

moyennes est similaire entre les femmes bisexuelles et hétérosexuelles. Il apparaît donc trois groupes 
distincts d'intensité de plaisirs : 1) le plaisir érotique procuré par un partenaire; 2) le plaisir érotique 
procuré par soi-même, avec le plaisir émotionnel qui n'est pas distinct de ces deux premiers groupe ; 
et 3) tous les autres plaisirs. 

On observe que le plaisir érotique procuré par un partenaire, le plaisir émotionnel et plaisir 

érotique procuré par soi-même sont les plaisirs les plus intenses que ces personnes peuvent éprouver. 

Chez les femmes ayant des activités érotiques bisexuelles, l'hypothèse intermédiaire H

ψ

 est vérifiée. 

L'analyse 

post-hoc exploratoire (Tukey) n'a pas mis en évidence d'autres résultats statistiquement 

significatifs, vraisemblablement en raison de la petite taille de l'échantillon. 

En conclusion, on observe que le groupe des femmes ayant des activités bisexuelles est 

relativement similaire à celui des hétérosexuels. 

Groupe : Hommes bisexuels 

 

Item

 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Plaisir sexuel par partenaire 

8,69 

,664 

64 

Plaisir sexuel par masturbation 

7,72 

1,474 

64 

Plaisir émotionnel 

7,39 

1,745 

36 

Plaisir auditif 

6,53 

1,976 

64 

Plaisir corporel 

6,39 

1,805 

64 

Plaisir gustatif 

6,27 

1,648 

63 

Plaisir visuel 

6,25 

1,944 

64 

Plaisir intellectuel 

5,70 

2,216 

64 

Plaisir olfactif 

5,02 

1,856 

64 

Plaisir artificiel (drogue, etc.) 

3,66 

3,506 

64 

Tableau 4

 : Classement de l'intensité des plaisirs des 64 hommes bisexuels 

L'analyse des moyennes (test de Friedman : n = 16 ; Khi-deux = 73,33 ; dll = 9 ; p < 0,001) 

indique qu'il existe une différence statistiquement significative entre les moyennes des différents types 
de plaisir. 

La comparaison des plaisirs érotiques avec les autres types de plaisir, au seuil de significativité de 

0,01, donne les résultats suivants (test de Wilcoxon) : 

 

 

Note plaisir par 

partenaire

 - 

Note plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

émotionnel

 - 

Note plaisir par 

partenaire

 

Note plaisir 

émotionnel

 - 

Note plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

auditif

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

visuel

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

-4,090(a) 

-3,894(b) 

-1,487(b) 

-3,345(b) 

-4,307(b) 

Asymp. Sig. (2-
tailed) 

,000 

,000 

,137 

,001 

,000 

( NB : présentation des comparaisons des moyennes les plus proches ; les autres comparaisons sont significatives à 0,001. ) 

On observe que le plaisir érotique procuré par un partenaire est le plaisir le plus intense que ces 

personnes peuvent éprouver, tandis que le plaisir érotique procuré par soi-même n'est qu'un des 
plaisirs les plus intenses qu'elles peuvent éprouver. Chez les hommes ayant des activités érotiques 

bisexuelles, l'hypothèse intermédiaire H

ψ

 est donc vérifiée. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

71

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REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

L'analyse 

post-hoc exploratoire (Tukey) n'a pas mis en évidence d'autres résultats statistiquement 

significatifs, vraisemblablement en raison de la petite taille de l'échantillon. 

En conclusion, on observe que le profil du groupe des hommes ayant des activités bisexuelles est 

très similaire à celui des hétérosexuels. 

Groupe : Hommes homosexuels 

 

Item

 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Plaisir émotionnel 

9,00 

(un seul cas)  1 

Plaisir sexuel par partenaire 

7,88 

2,125 

16 

Plaisir sexuel par masturbation 

7,56 

,964 

16 

Plaisir auditif 

6,44 

1,315 

16 

Plaisir intellectuel 

6,06 

1,879 

16 

Plaisir visuel 

5,69 

1,852 

16 

Plaisir gustatif 

5,44 

1,263 

16 

Plaisir corporel 

5,06 

2,594 

16 

Plaisir olfactif 

4,38 

1,821 

16 

Plaisir artificiel (drogue, etc.) 

2,25 

2,646 

16 

Tableau 5

 : Classement de l'intensité des plaisirs des 17 hommes homosexuels 

L'analyse des moyennes (test de Friedman : n = 16 ; Khi-deux = 58,98 ; dll = 8 ; p < 0,001) 

indique qu'il existe une différence statistiquement significative entre les moyennes des différents type 
de plaisir. 

La comparaison des plaisirs érotiques avec les autres types de plaisir, au seuil de significativité de 

0,01, donne les résultats suivants (test de Wilcoxon) : 

 

 

Note plaisir par 

partenaire

 - 

Note plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

auditif

 - Note 

plaisir par 

partenaire

 

Note plaisir 

intellectuel

 - 

Note plaisir par 

partenaire

 

Note plaisir 

visuel

 - Note 

plaisir par 

partenaire

 

Note plaisir 

corporel

 - Note 

plaisir par 

partenaire

 

Note plaisir 

gustatif

 - Note 

plaisir par 

partenaire

 

-1,134(a) 

-2,176(b) 

-2,370(b) 

-2,351(b) 

-2,864(b) 

-2,838(b) 

Asymp. Sig. (2-
tailed) 

,257 

,030 

,018 

,019 

,004 

,005 

 

 

Note plaisir 

auditif

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

intellectuel

 - 

Note plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

visuel

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

corporel

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

gustatif

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

Note plaisir 

olfactif

 - Note 

plaisir 

masturbation

 

-2,403(a) 

-2,220(a) 

-3,109(a) 

-2,772(a) 

-3,424(a) 

-3,372(a) 

Asymp. Sig. (2-
tailed) 

,016 

,026 

,002 

,006 

,001 

,001 

( NB : présentation des comparaisons des moyennes les plus proches ; les autres comparaisons sont significatives à 0,001. ) 

On observe dans ce groupe que les plaisirs érotiques sont distincts ou 

tendent à être 

significativement distincts des autres types de plaisirs, mais aucun plaisir érotique n'est 
statistiquement différent de 

tous les autres. L'analyse post-hoc exploratoire (Tukey) n'a pas mis en 

évidence d'autres résultats significatifs. Chez les hommes ayant des activités érotiques homosexuelles, 

l'hypothèse intermédiaire H

ψ

 n'est donc pas vérifiée, peut être en raison de la petite taille du groupe. 

En conclusion, on n'observe pas de résultats significatifs, mais le profil du groupe des hommes 

ayant des activités homosexuelles est assez similaire à celui des hétérosexuels. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

72

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REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

Conclusion 

Au terme des analyses statistiques, on observe chez tous les participants à cette étude – à 

l'exclusion du petit groupe des homosexuels – apparemment 3 groupes d'intensité de plaisir, distincts 
les uns des autres. Dans l'ordre : 1) le plaisir érotique procuré par un partenaire; 2) le plaisir érotique 
procuré par soi-même, avec le plaisir émotionnel qui n'est pas toujours distinct de ces deux premiers 
groupe ; et 3) tous les autres plaisirs. 

Des analyses complémentaires, réalisées dans les sections suivantes, permettront d'affiner ces 

résultats. 

En conclusion, quel que soit le groupe, l'hypothèse intermédiaire H

ψ

 est toujours vérifiée. 

    

α

.1 – Influence des souvenirs dans l'intensité du plaisir sexuel par auto-stimulation 

( réponses à la question n° 4, en pages 3 du questionnaire présenté à l'annexe II ) 

Les analyses statistiques précédemment réalisées ont montré que le plaisir érotique procuré par un 

partenaire est significativement supérieur au plaisir érotique provoqué par soi-même. Par ailleurs ont 
sait que la masturbation est rarement effectuée juste par la simple stimulation du pénis/clitoris, et 
qu'elle s'accompagne souvent de différents supports externes et/ou d'évocations psychiques internes. 

D'où il est possible qu'une partie importante de l'intensité du plaisir érotique provoqué par auto-

stimulation provienne du rappel mnésique des sensations perçues au cours des activités sexuelles 
avec des partenaires. 

Une rubrique du questionnaire a été spécifiquement élaborée afin d'apporter des précisions quand 

aux sources de l'excitation érotique des activités masturbatoires. La forme finale de cette question 
n'était présente que dans la dernière version du questionnaire, d'où le nombre de réponses est un peu 
plus réduit (205 réponses données par 118 hommes et 87 femmes). Par ailleurs, comme cette analyse 
est uniquement complémentaire et que les réponses données à cette question n'ont pas été 
influencées par l'orientation des activités érotiques, les groupes hétéro-, homo- et bi-sexuels n'ont pas 
été distingués. Les résultats sont présentés ci-dessous : 

Groupe : Femmes 

Les résultats détaillées des réponses des 87 femmes sont donnés dans le tableau ci-dessous : 

 

Item 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Source excitation - Fantasmes 

7,92 

1,422 

72 

Source excitation - Vécu 

7,23 

1,820 

61 

Combinaison de plusieurs sources 

6,84 

2,200 

38 

Source excitation - Vidéo 

6,57 

2,291 

51 

Source excitation - Lecture 

5,98 

1,928 

40 

Souvenirs de scènes sexuelles 

5,95 

2,428 

40 

Source excitation - Image 

5,87 

2,029 

38 

Uniquement la stimulation du corps 

5,79 

2,397 

34 

Discussion par Internet, téléphone … 

5,23 

2,208 

30 

Observation (discrète) de personnes 

2,92 

2,290 

13 

Tableau 6

 : Classement des sources de l'excitation auto-érotique des femmes 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

73

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

Groupe : Hommes 

Les résultats détaillées des réponses des 118 hommes sont donnés dans le tableau ci-dessous : 

 

Item 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Source excitation - Vidéo 

7,41 

1,903 

97 

Combinaison de plusieurs sources 

7,39 

1,801 

61 

Source excitation - Vécu 

7,30 

1,690 

82 

Source excitation - Fantasmes 

7,27 

1,866 

96 

Source excitation - Image 

6,05 

2,024 

81 

Source excitation - Lecture 

5,98 

2,128 

56 

Souvenirs de scènes sexuelles 

5,95 

2,028 

61 

Discussion par Internet, téléphone … 

5,87 

2,526 

31 

Observation (discrète) de personnes 

5,33 

2,614 

21 

Uniquement la stimulation du corps 

4,77 

2,429 

22 

Tableau 7

 : Classement des sources de l'excitation auto-érotique des hommes 

On observe, tant chez les femmes que chez les hommes, que l'autostimulation est quasi 

systématiquement accompagnée de souvenirs de vécu sexuel, de fantasmes et de vidéos érotiques, le 
plus souvent simultanément combinés durant l'activité masturbatoire. Les deux groupes ont un profil 
très similaire, et les principales sources de l'excitation érotique sont des supports externes et/ou 
internes d'activités érotiques avec des partenaires 

On peut conclure que la source de l'excitation sexuelle au cours de la masturbation ne se limite pas 

uniquement à l'autostimulation du corps (uniquement 1 cas sur les 205 réponses), mais s'accompagne 
presque toujours de différentes activités dont le point commun est vraisemblablement le rappel 
mnésique des sensations perçues au cours d'activités sexuelles antérieures, vécues avec des 
partenaires. 

Les données recueillies ne permettent pas d'évaluer, dans l'intensité globale du plaisir 

masturbatoire, les parts respectives du plaisir provoqué uniquement par l'autostimulation du corps de 
celle provoqué par le rappel mnésique. Néanmoins ces données suggèrent que l'intensité du plaisir 
sexuel provoqué uniquement par autostimulation, sans aucune activité psychique, est très 
certainement inférieure à celle recueillie par ce questionnaire (elle pourrait peut être se situer au 
niveau du plaisir corporel). Le plaisir sexuel 

provoqué par un partenaire serait donc, de loin, le plaisir 

érotique le plus intense que l'organisme peut éprouver. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

74

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

α

.2 – Existe-t-il une différence entre les hommes et les femmes par rapport à l'intensité des différents 

plaisirs ? 

Une hypothèse complémentaire à l'hypothèse principale testée dans cette enquête, est que les 

réactions hédoniques de base seraient indépendantes du genre et seraient similaires chez les femmes 
et chez les hommes. 

L'exploration graphiques des données semble confirmer cette hypothèse. 

 

Femme

Homme

10

8

6

4

2

0

31

482

121

150

420

407

244

407

680

121

692

676

355

761

1407

476

553

35

690

261

640

67

Note plaisir artificiel

Note plaisir corporel

Note plaisir intellectuel

Note plaisir visuel

Note plaisir auditif

Note plaisir olfactif

Note plaisir gustatif

Note plaisir emotionnel

Note plaisir par partenaire

Note plaisir masturbation

 

Figure 28

 : Comparaison 

des profils hédoniques 

Afin de vérifier si les données des groupes "Homme" et "Femme" sont identiques, les moyennes 

des données sont comparées pour chaque variable afin de vérifier s'il existe ou non une différence 
statistiquement significative entre ces deux groupes. 

Les résultats de l'analyse statistique (Mann-Whitney 

9

 ) sont donnés dans le tableau ci-dessous : 

 

 

Note plaisir 

masturbation 

Note 

plaisir par 

partenaire 

Note plaisir 

emotionnel 

Note 

plaisir 

gustatif 

Note plaisir 

olfactif 

Note plaisir 

auditif 

Note 

plaisir 
visuel 

Note 

plaisir 

intellectuel 

Note 

plaisir 

corporel 

Note plaisir 

artificiel 

Mann-Whitney U 

6903,500  6484,000  1158,000  6504,000 

6945,500 

7272,000  7308,000  7094,500  7043,500  6897,500 

Wilcoxon W 

13119,500  15529,000  3238,000  12720,000  13161,500  13488,000  13524,000  13310,500  13259,500  12892,500 

-1,082 

-2,432 

-1,983 

-1,717 

-,605 

-,402 

-,236 

-,724 

-,721 

-,672 

Asymp. Sig.  
(2-tailed) 

,279 

,015 

,047 

,086 

,545 

,688 

,813 

,469 

,471 

,501 

 

On observe qu'il existe une différence statistiquement significative pour les items "plaisir par 

partenaire" et "plaisir émotionnel", et que l'item "plaisir gustatif" tend à être significativement 
différent. Les groupes "Homme" et "Femme" ne sont donc pas identiques. L'intensité du plaisir 
érotique est plus forte chez les hommes tandis que l'intensité du plaisir émotionnel est plus grande 
chez les femmes. 

                                                           

9

 Test non paramétrique utilisé pour la comparaison de 2 moyennes de rang, provenant d'échantillons indépendants et constitués 

de données ordinales. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

75

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

Néanmoins, on observe, sur la visualisation graphique et sur les tableaux des moyennes, une 

relative similitude des données entre les deux groupes. 

En conclusion, il ne semble pas exister beaucoup de différences entre les hommes et les femmes 

par rapport à l'intensité des différents types de plaisirs. Au niveau neurophysiologique, il semble donc 
exister, indépendamment du genre, non pas une identité, mais une similitude des réactions 
hédoniques. 

α

.3 – Analyse factorielle exploratoire 

Une analyse en composantes principales (ACP), que ce soit sur l'ensemble des réponses ou sur les 

données de chaque groupe, met en évidence deux facteurs de valeur propre supérieure à 1. La 
majorité des items se projetant fortement sur le premier facteur, nous avons décidé de ne conserver 
qu'un facteur général. Les résultats ci-dessous proviennent de l'ACP effectuée sur les réponses de 
tous les participants à la question n° 13, en supprimant de l'analyse les items qui ont des saturations 
faibles sur le premier facteur, à savoir les items "Plaisir sexuel par masturbation", "Plaisir sexuel 
procuré par un partenaire" et "Plaisir artificiel". La solution retenue, présentée dans le Tableau 8, est 
composée de 7 items qui expliquent 51,4 % de la variance totale. La consistance interne de ce facteur 

est tout à fait satisfaisante (

α

 de Cronbach = 0,84 ) : les 7 items sont homogènes entre-eux. 

 

Item 

Facteur principal 

Plaisir gustatif 

,714 

Plaisir olfactif 

,775 

Plaisir auditif 

,818 

Note plaisir visuel 

,775 

Plaisir intellectuel 

,653 

Plaisir corporel 

,579 

Plaisir émotionnel 

,673 

Tableau 8

 : Résultats de l'ACP effectuée sur les réponses à la question n° 13, en regroupant tous les participants ( N = 168 ). 

Nous interprétons le facteur principal de la manière suivante : ce facteur correspondrait à une 

même catégorie ou type de plaisirs, qui seraient engendrés par des processus neurobiologiques 
identiques ou similaires. A partir des résultats de cette analyse factorielle, et en excluant le plaisir 
artificiel car provoqué par des drogues ou des substances pharmacologiques, il semblerait exister deux 
catégories bien distinctes de plaisirs naturels : les plaisirs sexuels et les plaisirs non sexuels. Comme 
nous avons vu que le plaisir procuré par la masturbation semble provenir en partie du rappel 
mnésique du plaisir sexuel vécu antérieurement avec un partenaire, ce plaisir érotique procuré par un 
partenaire apparaît comme étant un plaisir bien distinct, de nature différente et plus intense que tous 
les autres plaisirs. 

α

 4 – Analyses complémentaires 

Deux analyses complémentaires, relatives aux plaisirs érotique, émotionnel et artificiel, sont 

effectuées afin d'obtenir des précisions supplémentaires. 

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76

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REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

Remarque : Afin de limiter la taille de ce document, ne sont donnés ci-dessous que les résultats 

finaux de ces analyses complémentaires. 

Plaisir émotionnel et érotique 

Afin d'évaluer la supériorité de l'intensité du plaisir érotique procuré par un partenaire sur 

l'intensité du plaisir émotionnel, les personnes percevant les plus grandes intensités de plaisir 
émotionnel ont été regroupées pour une analyse complémentaire. 

En regroupant toutes les réponses (110 cas) où le plaisir émotionnel est maximal (notes égales à 8 

et 9), on observe que l'intensité perçue du plaisir émotionnel tend à être significativement inférieure à 
l'intensité du plaisir érotique avec un partenaire (érotique = 8,65 et émotionnel = 8,55, avec p = 
0,086). Ce résultat suggère que le plaisir érotique provoqué par un partenaire est bien le plaisir le plus 
intense que ces personnes peuvent éprouver. 

Plaisir artificiel 

Cette analyse complémentaire a été effectuée afin de savoir si le procuré artificiellement pourrait 

être dans certains cas plus intense que les plaisirs naturels. 

En regroupant toutes les réponses (51 cas) où le plaisir artificiel est maximal (notes égales à 8 et 

9), on observe que les plaisirs émotionnel et érotique avec un partenaire sont aussi intenses que le 
plaisir artificiel. On n'observe pas de différences significative entre les moyennes. Ce résultat suggère 
que l'intensité du plaisir artificiel dépend de la substance introduite dans l'organisme et qu'elle n'est 
jamais supérieure à un plaisir "naturel". La substance introduite ne ferait qu'activer artificiellement des 
structures neurales impliquées dans la genèse des plaisirs émotionnels et érotiques. 

α

.5 – Conclusion 

À l'issue de toutes ces analyses statistiques et complémentaires relatives aux intensités perçues 

des différents types de plaisir, on observe apparemment 4 groupes de nature et d'intensité de plaisir, 
qui semblent distincts les uns des autres. Dans l'ordre : 

1) le plaisir érotique procuré par un partenaire, qui serait de nature différente aux autres 

plaisirs naturels ; 

2) le plaisir procuré par des émotions (qui dans certains groupes n'est pas statistiquement 

différent du plaisir érotique par partenaire) ; 

3) le plaisir procuré par des processus non émotionnels : les plaisirs auditif, visuel, olfactif, 

gustatif, intellectuel, corporel et masturbatoire (sans rappel mnésique des souvenirs du plaisir 
par partenaire) ; 

4) le plaisir procuré artificiellement (dont l'intensité dépend de la substance introduite dans 

l'organisme ; ce plaisir peut être aussi intense que le plaisir érotique procuré par un 
partenaire). 

En conclusion, quel que soit le genre ou l'orientation des activités sexuelles, l'hypothèse 

intermédiaire H

ψ

 est toujours vérifiée. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

77

background image

H_Bi

F_Bi

F_Hété

H_Hété

Groupe (genre + orientation)

10

8

6

4

2

0

-2

Moyenne

Classement par partenaire

Classement masturbation

Classement audition

Classement gustation

Classement vision

Classement corporel

Classement intellectuel

Classement olfaction

Classement artificiel

Figure 29 : Activités  
préférées

( réponses à la question n° 1 )

L'évaluation par les sujets des 

activités qu'ils préfèrent donne 

les résultats présentés dans la 
figure ci-contre.

Remarques

 : Les groupes des 

personnes ayant des activités 
exclusivement homosexuelles 

n'ayant que quelque cas, ils ne 

figurent ni dans les résultats ni 

dans les analyses statistiques.

Les barres d'erreur 

correspondent à l'écart-type.

background image

Figure 30 : Classement des activités préférées

( réponses à la question n° 1 )

L'évaluation par les sujets des différentes activités qu'ils préfèrent donne les résultats présentés dans les tableaux ci-

dessus.

Remarques

 : Les groupes des personnes ayant des activités exclusivement homosexuelles n'ayant que quelque cas, ils 

ne figurent ni dans les résultats ni dans les analyses statistiques.

HOMMES hétérosexuels   ( 77 cas )

Note moyenne

Écart type

N

Minimum

Maximum

Classement par partenaire

8,68

,720

75

5

9

Classement audition

6,32

1,946

75

2

9

Classement corporel

6,17

2,106

76

1

9

Classement gustation

6,03

1,993

74

2

9

Classement vision

5,80

1,917

75

1

9

Classement intellectuel

5,69

2,073

75

1

9

Classement masturbation

5,53

2,411

74

0

9

Classement olfaction

4,50

2,479

74

0

9

Classement artificiel

2,86

2,660

74

0

9

FEMMES hétérosexuelles   ( 56 cas )

Note moyenne

Écart type

N

Minimum

Maximum

Classement par partenaire

8,43

1,059

56

3

9

Classement audition

6,80

1,699

56

2

9

Classement gustation

6,66

1,751

56

2

9

Classement masturbation

5,61

2,598

56

0

9

Classement intellectuel

5,43

2,079

56

1

9

Classement corporel

5,27

2,416

56

0

9

Classement vision

5,16

2,275

55

0

9

Classement olfaction

4,79

2,578

56

0

9

Classement artificiel

2,95

2,959

55

0

8

FEMMES bisexuelles   ( 31 cas )

Note moyenne

Écart type

N

Minimum

Maximum

Classement par partenaire

8,45

1,567

31

2

9

Classement masturbation

6,84

1,917

31

3

9

Classement audition

6,84

1,791

31

2

9

Classement gustation

6,39

1,838

31

2

9

Classement vision

6,17

1,802

30

1

9

Classement corporel

5,84

2,192

31

2

9

Classement olfaction

5,71

2,807

31

0

9

Classement intellectuel

5,26

2,435

31

0

9

Classement artificiel

2,97

3,093

31

0

9

HOMMES bisexuels   ( 41 cas )

Note moyenne

Écart type

N

Minimum

Maximum

Classement par partenaire

8,76

,538

41

7

9

Classement masturbation

7,27

1,950

41

2

9

Classement audition

6,90

1,789

39

2

9

Classement gustation

6,58

1,708

40

3

9

Classement vision

5,59

2,191

41

0

9

Classement corporel

5,56

2,303

39

0

9

Classement olfaction

4,98

2,166

40

1

9

Classement intellectuel

4,83

2,376

41

0

9

Classement artificiel

3,20

2,980

40

0

9

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

    

β

 – Comparaison des activités préférées 

( réponses à la question n°1 ) 

Dans la troisième version du questionnaire, l'évaluation par les sujets (87 femmes et 118 hommes) 

des différentes activités qu'ils préfèrent indique une nette préférence pour les activités érotiques avec 
un partenaire (Figure 29 et Figure 30). 

Les analyses statistiques confirment, dans tous les groupes, qu'il existe des différences 

significatives entre les moyennes (p<0,001), et que l'activité sexuelle avec un partenaire est 
significativement préférée (p<0,001). Les analyses exploratoires 

post hoc n'indiquent pas d'autres 

résultats significatifs. Ces résultats mettent en évidence que l'activité érotique avec un partenaire est 
une activité qui possède des caractéristiques hédoniques et appétitives nettement supérieure à celles 
des autres activités. 

(Voir égalemquestionnaire, avec un autre système de notation.) 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

78

background image

H_Homo

H_Bi

F_Bi

F_Hété

H_Hété

Groupe (genre + orientation)

12

10

8

6

4

2

0

Mo

yenne

Note plaisir Pénis - Clitoris

Note plaisir Testicules - Vagin

Note plaisir sexuel Langue

Note plaisir sexuel Fesse

Note plaisir sexuel Lèvre

Note plaisir sexuel Anus

Note plaisir Prostate - Point G

Note plaisir Poitrine - Seins

Note plaisir sexuel Dos

Note plaisir sexuel Ventre

Note plaisir sexuel Tête

Error bars: +/- 1,00 SD

Figure 31 : Comparaison de 

l'intensité des plaisirs érotiques

( réponses à la question n° 16 )

L'évaluation par les sujets de l'intensité des 

différentes sensations de plaisirs érotiques 

qu'ils éprouvent, en fonction de la zone du 
corps qui est stimulée, donne les résultats 

présentés dans la figure ci-contre.

Remarques

 : Le groupe des femmes ayant 

des activités exclusivement homosexuelles 
n'étant constitué que de 4 cas, il ne figure 

pas dans les résultats ni dans les analyses 

statistiques.

Les barres d'erreur correspondent à l'écart-

type.

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

b – Les zones érogènes des organes génitaux sont-elles à l'origine du plaisir érotique le 

plus intense ? 

L'hypothèse intermédiaire H

ψ

, "les zones érogènes des organes génitaux sont à l'origine d'un des 

plaisirs érotiques les plus intenses", est testée en utilisant deux questions : une, principale, spécifique 
à l'intensité du plaisir érotique perçu, l'autre, complémentaire, spécifique aux activités érotiques 
préférées. 

( questions n° 16 & 17, en pages 7 et 8 du questionnaire présenté à l'annexe II ) 

 

α

 – Comparaison des différentes sensations de plaisir érotique, en fonction des zones érogènes 

( réponses à la question n° 16 ) 

Quel que soit le groupe, on observe que les zones érogènes des organes génitaux (pénis/clitoris, 

vagin) procurent le plaisir érotique le plus intense (Figure 31). 

D'autres zones corporelles procurent également du plaisir érotique. Dans l'ordre chez les femmes : 

le point G, les seins, la zone orale (lèvre et surtout langue), la zone anale, et, en dernier, le dos, le 
ventre et la tête. Chez les hommes, l'intensité des autres zones que le pénis semble dépendre de 
l'orientation des activités érotiques. Dans l'ordre, on trouve les testicules, puis la zone orale pour les 
hétérosexuels mais la zone anale pour les bisexuels et les homosexuels, puis la zone orale pour les 
bisexuels et les homosexuels et la zone anale pour les hétérosexuels, et en dernier, comme chez les 
femmes, le tronc et la tête. En plus des régions mentionnées dans le questionnaire, une minorité de 
participants (dont surtout 10% des femmes) indique également comme zones érogènes le cou, la 
nuque et les oreilles, et, indiqués uniquement par quelques personnes, les cuisses, les jambes, les 
pieds, les bras, la main, les doigts et les paupières. 

Les analyses statistiques, réalisées dans les sections suivantes, permettront de vérifier si ces 

résultats sont significatifs. 

Remarques : Principalement en raison de la diversité des pratiques sexuelles individuelles, mais 
également en raison de caractéristiques neurophysiologiques particulières à chaque zone corporelle, 
les différentes régions du corps ne sont pas toutes stimulées durant les activités érotiques. Les 
données recueillies reflètent cette réalité et certaines zones corporelles ne sont pas ou peu citées, et 
dans certains cas le faible nombre de données disponibles rend les calculs statistiques impossibles ou 
peu fiables. Certaines données, quand elles sont insuffisantes, ne seront donc pas incluses dans les 
analyses statistiques. 

Groupe : Hommes hétérosexuels 

Les résultats détaillées des réponses du groupe des 114 hommes hétérosexuels sont donnés dans 

le tableau ci-dessous : 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

79

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

 

Item

 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Plaisir sexuel Pénis 

8,79 

,470 

114 

Plaisir sexuel Testicules 

6,99 

2,021 

109 

Plaisir sexuel Langue 

5,88 

1,878 

101 

Plaisir sexuel Fesse 

5,60 

2,150 

101 

Plaisir sexuel Lèvre 

5,52 

1,787 

103 

Plaisir sexuel Anus 

5,00 

3,240 

90 

Plaisir sexuel Prostate 

4,89 

4,260 

38 

Plaisir sexuel Dos 

4,87 

2,200 

92 

Plaisir sexuel Poitrine 

4,52 

2,025 

93 

Plaisir sexuel Ventre 

4,35 

2,170 

89 

Plaisir sexuel Tête 

3,70 

2,132 

91 

Tableau 9

 : Classement de l'érogénéité des zones corporelles des hommes hétérosexuels 

Dans un premier temps, on cherche à savoir s'il existe des différences significatives entre les 

différentes zones érogènes, au moyen d'un test statistique de comparaison de plusieurs moyennes 
(test de Friedman 

10

 ). Le résultat du test ( n = 30 ; Khi-deux = 113,62 ; ddl = 10 ; p < 0,001 ) 

indique qu'il existe une différence statistiquement significative entre les moyennes des notes données 
aux différentes régions érogènes. 

Ensuite, on cherche à savoir si les zones érogènes des organes génitaux sont supérieurs aux autres 

zones érogènes. Comme l'hypothèse H

ψ

1

 – les zones érogènes des organes génitaux sont à l'origine 

d'un des plaisirs érotiques les plus intense – est une hypothèse 

a priori, la moyenne de la principale 

zone érogène génitale (le gland du pénis) est simplement comparée deux à deux avec les moyennes 
des autres zones érogènes, en utilisant un test approprié (test de Wilcoxon 

11

, avec un seuil de 

significativité fixé à 0,01, uniquement pour ces comparaisons multiples ). On obtient les résultats 
suivants : 

 

 

Note plaisir 

sexuel 

Testicules

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Pénis

 

Note plaisir 

sexuel 

Pénis

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Langue

 

Note plaisir 

sexuel 

Fesse

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Pénis

 

Note plaisir 

sexuel 

Anus

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Pénis

 

Note plaisir 

sexuel 

Prostate

 

- Note plaisir 

sexuel 

Pénis

 

-7,397(a) 

-8,503(b) 

-8,446(a) 

-7,597(a) 

-4,168(a) 

Asymp. Sig. (2-
tailed) 

,000 

,000 

,000 

,000 

,000 

( NB : présentation des comparaisons des moyennes les plus proches ; les autres comparaisons sont significatives à 0,001. ) 

On observe que la moyenne des notes données à la zone érogène du pénis est statistiquement 

différente de toutes les autres moyennes. On observe donc que le plaisir érotique procuré par la 
stimulation du pénis est le plaisir érotique le plus intense que ces personnes peuvent éprouver. 

En conclusion, chez les hommes ayant des activités érotiques hétérosexuelles, l'hypothèse 

intermédiaire H

ψ

 est donc validée. 

Résultats supplémentaires 

En complément des analyses précédentes, afin de rechercher d'autres résultats significatifs, toutes 

les différentes moyennes sont comparées 2 à 2 avec un test approprié (analyse 

post-hoc exploratoire, 

                                                           

10

 Test non paramétrique de comparaison de plusieurs moyennes de rang pour des échantillons appariés. 

11

 Test non paramétrique de comparaison de deux moyennes de rang pour des échantillons appariés. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

80

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REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

test de Tuke

12

 ). Cette analyse exploratoire (non présentée dans ce document) a mis en évidence 

quelques autres résultats significatifs, qui suggèrent l'existence de plusieurs zones corporelles 
différentes les unes des autres par rapport à leur intensité érogène. On observe apparemment, dans 
l'ordre, une zone génitale (pénis et testicule), puis une zone orale (lèvre et langue), puis une zone 
anale (fesse, anus, prostate) et enfin le ventre, le dos et la tête. Néanmoins, principalement en raison 
des différences interindividuelles dans les pratiques sexuelles, certaines zones corporelles n'ont pas 
été stimulées par tous les participants. D'où, en raison du petit nombre de notes disponibles pour 
certaines variables ("prostate" par exemple) et du nombre important de variables à comparer, les 
analyses statistiques exploratoires manques de puissance. Ces particularités expliquent 
vraisemblablement une des raisons pour lesquelles les analyses statistiques n'ont pas mis en évidence 
de différences très significatives entre les différentes zones érogènes non génitales. 

Des analyses complémentaires, réalisées dans les sections suivantes, permettront d'affiner ces 

résultats. 

Groupe : Femmes hétérosexuelles 

Les résultats détaillées des réponses du groupe des 136 femmes hétérosexuelles sont donnés dans 

le tableau ci-dessous : 

 

Item

 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Plaisir sexuel Clitoris 

8,76 

,578 

134 

Plaisir sexuel Vagin 

8,20 

1,236 

133 

Plaisir sexuel Point G 

7,79 

2,189 

94 

Plaisir sexuel Seins 

6,50 

2,105 

135 

Plaisir sexuel Langue 

6,18 

1,932 

121 

Plaisir sexuel Fesse 

5,91 

1,959 

125 

Plaisir sexuel Lèvre 

5,69 

1,990 

127 

Plaisir sexuel Anus 

5,50 

2,976 

107 

Plaisir sexuel Dos 

5,19 

2,146 

107 

Plaisir sexuel Ventre 

4,89 

2,190 

110 

Plaisir sexuel Tête 

3,53 

2,294 

106 

Tableau 10

 : Classement de l'érogénéité des zones corporelles des femmes hétérosexuelles 

L'analyse des moyennes (test de Friedman : n = 64 ; Khi-deux = 343,35 ; ddl = 10 ; p < 0,001 ) 

indique qu'il existe une différence statistiquement significative entre les moyennes des différentes 
zones érogènes. 

La comparaison des zones érogènes génitales (clitoris et vagin) entre elles et avec les autres zones 

érogènes donne les résultats suivants (test de Wilcoxon, avec un seuil de significativité fixé à 0,01, 
uniquement pour ces comparaisons multiples) : 

                                                           

12

 Test non paramétrique 

post hoc

 utilisé pour les comparaisons 2 à 2 entre plusieurs moyennes de rang. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

81

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

 

 

Note plaisir 

sexuel 

Vagin

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Clitoris

 

Note plaisir 

sexuel 

Point G

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Clitoris

 

Note plaisir 

sexuel 

Clitoris

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Seins

 

Note plaisir 

sexuel 

Point G

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Vagin

 

Note plaisir 

sexuel 

Vagin

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Seins

 

-4,528(a) 

-3,725(a) 

-8,894(b) 

-2,714(a) 

-7,936(b) 

Asymp. Sig. (2-
tailed) 

,000 

,000 

,000 

,007 

,000 

( NB : présentation des comparaisons des moyennes les plus proches ; les autres comparaisons sont significatives à 0,001. ) 

On observe donc que le plaisir érotique, procuré par la stimulation des zones érogènes des organes 

génitaux, et en particulier du clitoris, est le plaisir érotique le plus intense que ces personnes peuvent 
éprouver. 

En conclusion, chez les femmes ayant des activités érotiques hétérosexuelles, l'hypothèse 

intermédiaire H

ψ

 est donc validée. 

En complément, l'analyse 

post-hoc exploratoire (Tukey) a mis en évidence que l'item "point G" est 

significativement inférieur aux items "clitoris" et "vagin", et supérieur à tous les autres items. Mais, 
bien que le profil des réponses soit similaire à celui des hommes hétérosexuels, il n'apparaît 
quasiment pas de différences statistiques entre les zones érogènes non génitales. Ce résultat 
signifierait que les zones érogènes non génitales produiraient des intensités équivalentes de plaisir 
érotique. Néanmoins, ce résultat statistique est difficilement plausible avec les moyennes (par 
exemple, la tête ne semble pas être une zone très érogène), et, surtout, est en contradiction avec les 
connaissances provenant de la sexologie. 

En conclusion de toutes ces analyses statistiques, on observe donc 4 groupes de zones érogènes, 

statistiquement différents les uns des autres. Dans l'ordre : 1) Le clitoris ; 2) le vagin ; 3) le point G ; 
et, 4) les seins, les lèvres, la langue, les fesses, l'anus, le dos, le ventre et la tête. 

Des analyses complémentaires, réalisées dans les sections suivantes, permettront d'affiner ces 

résultats. 

Groupe : Femmes bisexuelles 

 

Item

 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Plaisir sexuel Clitoris 

8,55 

1,046 

58 

Plaisir sexuel Vagin 

7,91 

1,857 

58 

Plaisir sexuel Point G 

7,63 

2,388 

46 

Plaisir sexuel Seins 

7,22 

1,676 

58 

Plaisir sexuel Langue 

6,18 

1,900 

57 

Plaisir sexuel Lèvre 

5,86 

1,894 

57 

Plaisir sexuel Anus 

5,85 

3,038 

52 

Plaisir sexuel Fesse 

5,70 

1,887 

53 

Plaisir sexuel Dos 

5,60 

1,884 

50 

Plaisir sexuel Ventre 

4,98 

2,515 

47 

Plaisir sexuel Tête 

3,74 

2,317 

42 

Tableau 11

 : Classement de l'érogénéité des zones corporelles des 58 femmes bisexuelles 

L'analyse des moyennes (test de Friedman : n = 33 ; Khi-deux = 149,59 ; ddl = 10 ; p < 0,001 ) 

indique qu'il existe une différence statistiquement significative entre les moyennes des différentes 
zones érogènes. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

82

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

La comparaison des zones érogènes génitales avec les autres zones érogènes, au seuil de 

significativité de 0,01, donne les résultats suivants (test de Wilcoxon) : 

 

 

Note plaisir 

sexuel 

Vagin

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Clitoris

 

Note plaisir 

sexuel 

Point G

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Clitoris

 

Note plaisir 

sexuel 

Clitoris

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Seins

 

Note plaisir 

sexuel 

Point G

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Vagin

 

Note plaisir 

sexuel 

Vagin

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Seins

 

-2,381(a) 

-2,159(a) 

-4,751(b) 

-,700(a) 

-3,168(b) 

Asymp. Sig. (2-
tailed) 

,010 

,031 

,000 

,484 

,002 

( NB : présentation des comparaisons des moyennes les plus proches ; les autres comparaisons sont significatives à 0,001. ) 

La seule comparaison qui n'est pas significative est entre les items "point G" avec "vagin" et 

"clitoris". Mais comme le point G, ou plus précisément une zone particulièrement sensible dans le 
vagin, participe au plaisir vaginal global, ce résultat indique que pour ce groupe il n'y a pas de 
différence significative entre le clitoris et le vagin . En conclusion, on observe donc que le plaisir 
érotique procuré par la stimulation du clitoris ou du vagin est le plaisir érotique le plus intense que ces 
personnes peuvent éprouver. Chez les femmes ayant des activités érotiques bisexuelles, l'hypothèse 

intermédiaire H

ψ

 est donc validée. 

L'analyse 

post-hoc exploratoire (Tukey) n'a pas mis en évidence d'autres résultats significatifs. 

Néanmoins, l'effectif du groupe étant plus faible que celui des hétérosexuels, les similitudes observées 
peuvent ne pas être statistiquement significatives. 

En conclusion, on observe que le groupe des femmes ayant des activités bisexuelles est 

relativement similaire à celui des femmes hétérosexuelles. 

Groupe : Hommes bisexuels 

 

Item

 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Plaisir sexuel Pénis 

8,86 

,435 

63 

Plaisir sexuel Prostate 

7,56 

2,117 

36 

Plaisir sexuel Testicules 

7,48 

1,649 

61 

Plaisir sexuel Anus 

6,95 

2,486 

61 

Plaisir sexuel Fesse 

6,49 

1,523 

61 

Plaisir sexuel Langue 

5,95 

1,896 

58 

Plaisir sexuel Lèvre 

5,61 

1,857 

54 

Plaisir sexuel Poitrine 

5,42 

2,230 

59 

Plaisir sexuel Dos 

5,39 

1,847 

54 

Plaisir sexuel Ventre 

4,55 

2,343 

56 

Plaisir sexuel Tête 

3,98 

2,462 

49 

Tableau 12

 : Classement de l'érogénéité des zones corporelles des 64 hommes bisexuels 

L'analyse des moyennes (test de Friedman : n = 29 ; Khi-deux = 154,79 ; ddl = 10 ; p < 0,001 ) 

indique qu'il existe une différence statistiquement significative entre les moyennes des différentes 
zones érogènes. 

La comparaison des zones érogènes génitales avec les autres zones érogènes, au seuil de 

significativité de 0,01, donne les résultats suivants (test de Wilcoxon) : 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

83

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REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

 

 

Note plaisir 

sexuel 

Prostate

 

- Note plaisir 

sexuel 

Pénis

 

Note plaisir 

sexuel 

Testicules

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Pénis

 

Note plaisir 

sexuel 

Anus

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Pénis

 

Note plaisir 

sexuel 

Fesse

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Pénis

 

Note plaisir 

sexuel 

Pénis

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Poitrine

 

-3,343(a) 

-5,757(a) 

-5,132(a) 

-6,565(a) 

-6,422(b) 

Asymp. Sig. (2-
tailed) 

,001 

,000 

,000 

,000 

,000 

( NB : présentation des comparaisons des moyennes les plus proches ; les autres comparaisons sont significatives à 0,001. ) 

On observe donc que le plaisir érotique procuré par la stimulation du pénis est le plaisir érotique le 

plus intense que ces personnes peuvent éprouver. Chez les hommes ayant des activités érotiques 

bisexuelles, l'hypothèse intermédiaire H

ψ

 est donc validée. 

L'analyse 

post-hoc exploratoire (Tukey) n'a pas mis en évidence d'autres résultats significatifs. 

Néanmoins, l'effectif du groupe étant plus faible que celui des hétérosexuels, les similitudes observées 
peuvent ne pas être statistiquement significatives. 

En conclusion, on observe que le groupe des hommes ayant des activités bisexuelles est 

relativement similaire à celui des hétérosexuels, avec, comme principale différence, une plus grande 
intensité érogène de la région anale (dans l'ordre : prostate, anus et fesse). 

Groupe : Hommes homosexuels 

 

Item 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Plaisir sexuel Pénis 

8,69 

,704 

16 

Plaisir sexuel Prostate 

8,25 

1,165 

Plaisir sexuel Anus 

7,58 

1,676 

12 

Plaisir sexuel Fesse 

6,08 

1,382 

13 

Plaisir sexuel Langue 

5,83 

1,697 

12 

Plaisir sexuel Testicules 

5,80 

2,305 

15 

Plaisir sexuel Lèvre 

5,23 

1,739 

13 

Plaisir sexuel Poitrine 

5,00 

2,683 

11 

Plaisir sexuel Ventre 

4,30 

1,703 

10 

Plaisir sexuel Dos 

3,73 

1,618 

11 

Plaisir sexuel Tête 

3,64 

2,098 

14 

Tableau 13

 : Classement de l'érogénéité des zones corporelles des 17 hommes homosexuels 

L'analyse des moyennes (test de Friedman : n = 6 ; Khi-deux = 40,44 ; dll = 10 ; p < 0,001 ) 

indique qu'il existe une différence statistiquement significative entre les moyennes de rang des 
différentes zones érogènes. 

La comparaison des zones érogènes génitales avec les autres zones érogènes donne les résultats 

suivants (test de Wilcoxon) : 

 

 

Note plaisir 

sexuel 

Prostate

 

- Note plaisir 

sexuel 

Pénis

 

Note plaisir 

sexuel 

Testicules

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Pénis

 

Note plaisir 

sexuel 

Anus

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Pénis

 

Note plaisir 

sexuel 

Fesse

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Pénis

 

Note plaisir 

sexuel 

Pénis

 - 

Note plaisir 

sexuel 

Poitrine

 

-1,342(a) 

-3,541(a) 

-2,565(a) 

-3,241(a) 

-2,938(b) 

Asymp. Sig. (2-
tailed) 

,180 

,000 

,010 

,001 

,003 

( NB : présentation des comparaisons des moyennes les plus proches ; les autres comparaisons sont significatives à 0,001. ) 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

84

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

On observe donc que le plaisir érotique procuré par la stimulation du pénis tend à être le plaisir 

érotique le plus intense que ces personnes peuvent éprouver. L'absence de différence significative 
entre les items "pénis" et "prostate" peut être due au petit nombre de données comparées 
(uniquement 8). Néanmoins, même s'il s'avérait que chez les personnes ayant des activités 
homosexuelles la prostate était aussi érogène que le pénis, ce résultat ne réfuterait pas l'hypothèse. 

D'où, chez les hommes ayant des activités érotiques homosexuelles, l'hypothèse intermédiaire H

ψ

 

est donc validée. 

L'analyse 

post-hoc exploratoire (Tukey) n'a pas mis en évidence d'autres résultats significatifs. 

Néanmoins, le groupe étant relativement petit et la puissance statistique de l'analyse exploratoire 
étant plus faible, il est difficile de conclure pour ce groupe. 

En conclusion, on observe que le groupe des hommes ayant des activités homosexuelles est 

relativement similaire à celui des bisexuels. 

Conclusion 

Au terme des analyses statistiques, on observe dans  tous  les  groupes,  et  tant  chez  les  hommes 

que chez les femmes, que le plaisir érotique provoqué par la stimulation des zones érogènes des 
organes génitaux (pénis/clitoris, vagin) est un des plaisirs érotiques les plus intenses que toutes ces 

personnes peuvent ressentir. L'hypothèse intermédiaire H

ψ

 est donc vérifiée. 

Des analyses complémentaires, réalisées dans les sections suivantes, permettront d'affiner ces 

résultats. 

α

.1 – Existe-t-il une différence entre les hommes et les femmes par rapport aux zones érogènes ? 

Une hypothèse complémentaire à l'hypothèse principale testée dans cette enquête, est que les 

réactions érogènes du corps seraient indépendantes du genre et seraient similaires chez les femmes 
et chez les hommes. 

L'exploration graphique des données, à part les deux dernières variables, semble confirmer 

globalement cette hypothèse. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

85

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REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

 

Femme

Homme

10

8

6

4

2

0

370

31

443

1407

164

1407

164

164

132

759

1408

789

443

373

13

412

1411

112

656

Note plaisir Prostate - Point G

Note plaisir Poitrine - Seins

Note plaisir Pénis - Clitoris

Note plaisir sexuel Anus

Note plaisir sexuel Fesse

Note plaisir sexuel Dos

Note plaisir sexuel Ventre

Note plaisir sexuel Langue

Note plaisir sexuel Lèvre

Note plaisir sexuel Tête

 

Figure 32

 : Comparaison 

des profils d'érogénéité 

Afin de vérifier si les données des groupes "Homme" et "Femme" sont similaires, les moyennes 

sont comparées pour chaque variable afin de vérifier s'il existe ou non une différence statistiquement 
significative entre ces deux groupes. 

Les résultats de l'analyse statistique (Mann-Whitney 

13

 ) sont donnés dans le tableau ci-dessous : 

 

  

Note plaisir 

sexuel 

Tête 

Note 

plaisir 

sexuel 

Lèvre 

Note plaisir 

sexuel 

Langue 

Note 

plaisir 

sexuel 
Ventre 

Note 

plaisir 

sexuel 

Dos 

Note plaisir 

sexuel 

Fesse 

Note 

plaisir 

sexuel 

Anus 

Note 

plaisir 

Pénis - 
Clitoris 

Note 

plaisir 

Poitrine - 

Seins 

Note 

plaisir 

Prostate - 

Point G 

Mann-Whitney U 

4656,500  5970,000  5419,500  4099,000  4446,000  5799,000  4466,500  7629,000  2929,000  1203,000 

Wilcoxon W 

10327,500  11326,000  10570,500  8104,000  8724,000  10950,000  8561,500  14184,000  7300,000  1944,000 

-,421 

-1,152 

-1,472 

-1,991 

-1,193 

-1,063 

-,882 

-,024 

-6,908 

-3,168 

Asymp. Sig. (2-
tailed) 

,673 

,249 

,141 

,046 

,233 

,288 

,378 

,981 

,000 

,002 

 

On observe qu'il n'existe aucune différence statistiquement significative entre les groupes 

"Homme" et "Femme" pour toutes les régions qui sont anatomiquement similaires : tête, lèvre, 
langue, dos, fesse et zone anale. La seule exception est le ventre. 

Pour les régions sexuellement dimorphes, poitrine-seins, pénis-clitoris, prostate-point G, on 

observe une différence pour la région de la poitrine, où les seins procurent chez les femmes un plaisir 
érotique plus intense. A noter que les zones "Prostate" et "Point G" ne sont peut être pas comparables 
(l'existence du point G est controversée, et de plus les notes données ne correspondent peut être pas 
toutes à cette zone, dans la mesure où le point G n'est pas forcément connu de toutes les femmes), 
ce qui pourrait rendre compte de la différence statistique. Quant au vagin et aux testicules, ils ne sont 
pas comparables ; la nature érogène du vagin pourrait correspondre à la stimulation indirecte du 
clitoris, qui l'enserre, et les testicules devraient être comparées à leur équivalent embryologique, non 
inclus dans l'enquête, qui sont les grandes lèvres et partiellement les petites lèvres. 

                                                           

13

 Test non paramétrique utilisé pour la comparaison de 2 moyennes de rang, provenant d'échantillons indépendants et constitués 

de données ordinales. 

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 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

Le résultat le plus intéressant est l'équivalence de l'intensité des sensations érotiques procurées 

par le pénis et le clitoris, structures ayant la même origine embryologique, et qui sont toutes les deux 
les zones érogènes à l'origine du plaisir érotique le plus intense. 

En conclusion, à part le ventre et surtout les seins, il ne semble pas exister de différences entre les 

hommes et les femmes par rapport à l'intensité du plaisir érotique provoqué par la stimulation des 
différentes zones érogènes du corps. Au niveau neurophysiologique, il semble exister, 
indépendamment du genre, une similitude des réactions érotiques à la stimulation du corps. 

    

α

.2 – Zones orgasmogènes 

Une analyse complémentaire, relative aux régions corporelles permettant de provoquer l'orgasme, 

a été effectuée afin d'obtenir des précisions supplémentaires. 

NB : Afin de limiter la taille de ce document, ne sont donné ci-dessous que les résultats finaux de 

cette analyse complémentaire. 

 

Groupe (genre + orientation)  

Item 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

Orgasme par Tête 

2,6% 

0,7% 

5,2%    

  

Orgasme par Lèvre 

5,3% 

5,1% 

6,9% 

6,3% 

5,9% 

22 

Orgasme par Langue 

8,8% 

5,9% 

8,6% 

6,3% 

5,9% 

28 

Orgasme par Poitrine  (H) 

5,3%    

  

7,8%    

Orgasme par Seins  (F) 

  

14,0% 

19%    

  

30 

Orgasme par Ventre 

1,8% 

3,7% 

3,4% 

4,7%    

12 

Orgasme par Pénis  (H) 

96,0% 

  

  

98,0% 

100,0% 

189 

Orgasme par Testicule  (H) 

29,0%    

  

44,0% 

12,0% 

63 

Orgasme par Clitoris  (F) 

  

95,0% 

95,0% 

  

  

184 

Orgasme par Vagin  (F) 

  

71,0% 

72,0% 

  

  

138 

Orgasme par Dos 

0,9% 

2,2% 

3,4% 

3,1%    

Orgasme par Fesses 

11,0% 

4,4% 

5,2% 

13,0% 

5,9% 

30 

Orgasme par Anus 

20,0% 

18,0% 

36,0% 

47,0% 

41,0% 

106 

Orgasme par Prostate  (H) 

16,0%    

  

34,0% 

47,0% 

48 

Orgasme par Point G  (F) 

 

0,9% 

48,0% 

60,0% 

  

  

101 

Tableau 14

 : Zones orgasmogènes 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 25% et à 50% sont grisées claires et foncées, afin de mettre en évidence le profil des 

réponses. 

On observe, tant chez les femmes que chez les hommes, que le penis/clitoris est la principale 

région orgasmogène. 

Les autres régions orgasmogènes sont proches ou liées au pénis/clitoris : testicule pour les 

hommes et vagin pour les femmes. La prostate et le point G, ainsi que la région anale sont également 
à l'origine d'orgasme. On observe également que la région anale est plus orgasmogène chez les 
bisexuels et les homosexuels que chez les hétérosexuels. En plus des zones mentionnées dans le 
questionnaire, 10 participants indiquent également comme orgasmogène, dans l'ordre des fréquences, 
les cuisses, les pieds, le cou, les oreilles, les tétons (hommes) et les paupières. 

On observe surtout que les principales régions à l'origine de l'orgasme sont situées au niveau de la 

région pelvienne. 

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 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

α

.3 – Analyse factorielle exploratoire 

Une analyse en composantes principales (ACP) a été effectuée afin de rechercher des facteurs qui 

permettraient de mieux expliciter les résultats. Mais en raison de la diversité des pratiques sexuelles 
individuelles, des régions corporelles de certains participants à l'enquête ne sont pas stimulées. Ces 
personnes n'ont donc pas évalués et notés plusieurs items de la question 16. Pour cette raison et afin 
de pouvoir réaliser l'ACP, les régions du corps les moins stimulées, "Tête" et "Point G" chez les 
femmes et "Prostate" chez les hommes, n'ont pas été incluses dans l'analyse. 

L'ACP sur le groupe "Femmes" met en évidence trois facteurs de valeur propre supérieure à 1. La 

majorité des items se projetant fortement sur le premier facteur, nous avons décidé de ne conserver 
qu'un facteur général. Les items qui ont des saturations faibles, à savoir les items "Clitoris", "Vagin" et 
"Anus", ont été supprimés de l’analyse. La solution retenue, présentée dans leest satisfaisante ( 

α

 de Cronbach = 0,72 ) : ces items sont homogènes entre-eux. 

 

Item du groupe Femmes 

Facteur principal 

Plaisir sexuel Lèvre 

,700 

Plaisir sexuel Langue 

,684 

Plaisir sexuel Seins  

,584 

Plaisir sexuel Ventre 

,681 

Plaisir sexuel Dos 

,667 

Plaisir sexuel Fesse 

,596 

Tableau 15

 : Résultats de l'ACP effectuée sur les réponses à la question n° 16, avec le groupe "Femmes" ( N = 141 ). 

L'ACP sur le groupe "Hommes" met en évidence trois facteurs de valeur propre supérieure à 1. La 

majorité des items se projetant fortement sur le premier facteur, nous avons décidé de ne conserver 
qu'un facteur général. Les items qui ont des saturations faibles, à savoir les items "Pénis", "Testicules" 
et "Anus", ont été supprimés de l’analyse. La solution retenue, présentée dans
est satisfaisante : ces items sont homogènes entre-eux ( 

α

 de Cronbach = 0,80 ). 

 

Item du groupe Hommes 

Facteur principal 

Plaisir sexuel Tête 

,657 

Plaisir sexuel Lèvre 

,752 

Plaisir sexuel Langue 

,740 

Plaisir sexuel Poitrine 

,743 

Plaisir sexuel Ventre 

,689 

Plaisir sexuel Dos 

,652 

Plaisir sexuel Fesse 

,512 

Tableau 16

 : Résultats de l'ACP effectuée sur les réponses à la question n° 16, avec le groupe "Hommes" ( N = 141 ). 

Dans les deux groupes, nous interprétons le facteur principal de la manière suivante : ce facteur 

correspondrait aux zones corporelles les moins érogènes, qui pourraient être les zones érogènes dites 
"secondaires". On observe que ces zones sont situées en différentes régions du corps, sauf dans la 
région pelvienne. A partir des résultats de ces analyses factorielles, il semblerait exister deux 

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 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

catégories distinctes de zones érogènes : les zones érogènes pelviennes et toutes les autres zones 
érogènes. Il apparaît ainsi une tendance qui se retrouve tant chez les femmes que chez les hommes : 
les principales zones érogènes de la région pelvienne (pénis/clitoris, vagin, testicule, anus) semblent 
être d'une nature différente que les autres régions érogènes du corps. 

α

.4 – Analyses complémentaires 

Deux analyses complémentaires, relatives au plaisir érotique de la zone anale, sont effectuées afin 

d'obtenir des précisions supplémentaires. 

NB : Afin de limiter la taille de ce document, ne sont donné ci-dessous que les résultats finaux de 

ces analyses complémentaires. 

Plaisir anal et prostatique 

Cette analyse complémentaire a été effectuée afin de savoir si le plaisir érotique procuré par les 

zones érogènes génitales est bien, chez tous les participants, le plaisir érotique le plus intense. La 
zone anale des hommes et des femmes, ainsi que la prostate, ont été choisies car elles sont dans 
cette enquête les zones non génitales les plus érogènes. En regroupant toutes les réponses, tant chez 
les femmes que chez les hommes, chez qui le plaisir procuré par la stimulation de l'anus ou de la 
prostate est maximal (notes égales à 8 et 9), on observe, comme les moyennes ne sont pas 
significativement différentes, que le plaisir anal et le plaisir prostatique procurent un plaisir qui est 
d'une intensité similaire au plaisir procuré par le pénis/clitoris. Ce résultat suggère, pour cet 
échantillon, que l'intensité du plaisir procuré par la stimulation de l'anus ou de la prostate n'est jamais 
supérieure à l'intensité du plaisir provoqué par le pénis/clitoris. Néanmoins, les données de l'enquête 
ne permettent ni de préciser la nature innée ou acquise de cette grande potentialité érogène de l'anus 
et de la prostate (ou plus précisément de la zone qui a été identifiée par les participants comme étant 
la prostate), ni de préciser les caractéristiques anatomo-fonctionnelles qui sous-tendent cette 
particularité. 

Érogénicité de la zone anale 

On observe chez les hommes homosexuels et surtout bisexuels que la région anale (fesse, anus et 

prostate) est significativement plus érogène que cette même région pour les hétérosexuels et des 
femmes bisexuelles (Prostate 7,56 vs 4,89, et Anus 6,95 vs 5,00). Néanmoins, les données de 
l'enquête ne permettent pas de préciser la nature innée ou acquise de cette particularité. 

α

.5 – Conclusion 

À l'issue de toutes ces analyses statistiques et complémentaires relatives à l'érogénéité des 

diverses régions du corps, on observe une similitude du pouvoir excitant des différentes zones 
érogènes entre les hommes et les femmes, et on remarque que les différences les plus importantes 
n'apparaissent pas en fonction du genre mais de l'orientation des activités érotiques. 

On observe également l'existence de 4 grandes zones érogènes, distinctes les unes des autres. 

Dans l'ordre : 

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H_Bi

F_Bi

F_Hété

H_Hété

Groupe (genre + orientation)

10

8

6

4

2

0

Moyen

ne

Classement Coit vaginal

Classement Fellation-Cunnilingus

Classement Coït anal actif

Classement Masturber passif

Classement Masturb. réciproque

Classement Cunnilingus actif

Classement 69

Classement Embrasser

Classement Caresses sensuelles

Classement contact corps

Classement Fellation actif

Classement Masturber actif

Classement Fesses Anus passif

Classement Fesses Anus actif

Classement Coït anal passif

Figure 33 : Activités 
érotiques préférées

( réponses à la question n° 17 )

L'évaluation par les sujets des 
activités érotiques qu'ils préfèrent 

donne les résultats présentés 

dans la figure ci-contre.

Remarques

 : Les groupes des 

personnes ayant des activités 

exclusivement homosexuelles 

n'ayant que quelque cas, ils ne 

figurent ni dans les résultats ni 

dans les analyses statistiques.

Les barres d'erreur 

correspondent à l'écart-type.

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REPRODUCTION 

:

 

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 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

1) La zone génitale, avec principalement le pénis/clitoris et le vagin, et, secondairement, les 

testicules et le point G ; Cette zone génitale est, dans tous les groupes, significativement 
distincte des autres zones érogènes, et serait, avec la zone anale, d'une autre nature que les 
zones non pelviennes. 

2) La zone orale, avec principalement la langue, et, secondairement, les lèvres ; 

3) la zone anale, avec principalement l'anus, et, secondairement les fesses et la prostate pour 

les hommes ; L'intensité érogène de cette zone semble dépendre, du moins pour les hommes, 
de l'orientation des activités érotiques. 

4) le tronc (dos et ventre), la tête et les membres. 

En conclusion, quel que soit le genre ou l'orientation des activités sexuelles, l'hypothèse 

intermédiaire H

ψ

 est toujours vérifiée. 

    

β

 – Comparaison des activités préférées 

( réponses à la question n°17 ) 

Dans la version finale du questionnaire, l'évaluation par les sujets (87 femmes et 118 hommes) des 

différentes activités érotiques qu'ils préfèrent donne les résultats suivants (Figure 33) : le coït vaginal 
et recevoir une fellation ou un cunnilingus sont les activités érotiques préférées pour tous les groupes, 
sauf les homosexuels. Néanmoins, on observe que les différences sont faibles, en particulier pour les 
hommes bisexuels, ce qui suggère que le coït vaginal est une activité érotique qui ne se distingue 
guère des autres. 

Les analyses statistiques, réalisées dans les sections suivantes, permettront de vérifier si ces 

résultats sont significatifs. 

Groupe : Hommes hétérosexuels : Activités sexuelles préférées 

Les résultats détaillées des réponses du groupe des 77 hommes hétérosexuels sont donnés dans le 

tableau ci-dessous : 

 

Item 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Classement Coït vaginal 

8,53 

,895 

74 

Classement Fellation passif 

8,36 

1,002 

66 

Oro-génital réciproque 

8,07 

1,150 

68 

Classement Coït anal actif 

7,95 

1,465 

41 

Classement Cunnilingus actif 

7,80 

1,324 

74 

Classement Masturb. réciproque 

7,80 

1,224 

64 

Classement Masturber passif 

7,44 

1,490 

71 

Classement Masturber actif 

7,41 

1,234 

70 

Classement Embrasser 

6,87 

1,563 

75 

Classement Caresses sensuelles 

6,83 

1,524 

69 

Classement Fesses Anus passif 

6,69 

1,893 

42 

Classement contact corporel 

6,66 

1,812 

71 

Classement Fesses Anus actif 

6,64 

1,669 

59 

Tableau 17

 : Classement des activités érotiques préférées des hommes hétérosexuels 

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 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

Le résultat du test de Friedman 

14

 ( n = 20 ; Khi-deux = 55,17 ; ddl = 12 ; p < 0,001 ) indique 

qu'il existe une différence statistiquement significative entre les moyennes des notes données aux 
différentes activités érotiques. Les résultats du test de Wilcoxon 

15

 (cf. tableau ci-dessous), au seuil de 

significativité de 0,01, indiquent que la préférence pour l'activité du coït vaginal est significativement 
supérieure aux autres activités, sauf la fellation et le coït anal (cf. cellules grisées). 

 

 

Classement 

Coït vaginal

 - 

Classement 

Fellation passif

 

Classement 

Coït anal

Classement 

Coït vaginal 

Classement 

69

 –  

Classement 

Coït vaginal 

Classement 

Coït vaginal

 - 

Classement 

Cunnilingus

 

Classement 

Coït vaginal

Classement 

Masturber 

réciproque

 

Classement 

Coït vaginal

 - 

Classement 

Masturber 

passif

 

-,820(a) 

-1,632(b) 

-2,640(b) 

-4,048(a) 

-3,798(a) 

-4,958(a) 

Asymp. Sig. (2-
tailed) 

,412 

,103 

,008 

,000 

,000 

,000 

( NB : présentation des comparaisons des moyennes les plus proches ; les autres comparaisons sont significatives à 0,001. ) 

Ces résultats indiquent que les activités érotiques qui provoquent une stimulation intense du pénis 

(coït anal ou vaginal et fellation) sont équivalentes et sont significativement préférées aux autres 
activités érotiques. 

Groupe : Femmes hétérosexuelles : Activités sexuelles préférées 

Les résultats détaillées des réponses du groupe des 56 femmes hétérosexuelles sont donnés dans 

le tableau ci-dessous : 

 

Item 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Classement Coït vaginal 

8,71 

,610 

51 

Classement Cunnilingus 

8,26 

,923 

53 

Classement Masturber passif 

7,67 

1,717 

51 

Classement Masturb. réciproque 

7,41 

1,707 

46 

Classement contact corporel 

7,23 

1,688 

52 

Classement Caresses sensuelles 

7,23 

1,783 

53 

Oro-génital réciproque 

7,12 

1,844 

49 

Classement Fellation 

7,04 

2,139 

53 

Classement Fesses Anus passif 

6,93 

2,323 

46 

Classement Embrasser 

6,89 

1,781 

55 

Classement Fesses Anus actif 

6,65 

2,017 

37 

Classement Masturber actif 

6,54 

1,982 

50 

Classement Coït anal 

5,37 

3,419 

30 

Tableau 18

 : Classement des activités érotiques préférées des femmes hétérosexuelles 

Le résultat du test de Friedman ( n = 19 ; Khi-deux = 47,77 ; ddl = 12 ; p < 0,001 ) indique qu'il 

existe une différence statistiquement significative entre les moyennes des notes données aux 
différentes activités érotiques. Les résultats du test de Wilcoxon (cf. tableau ci-dessous), au seuil de 
significativité de 0,01, indiquent que les préférences pour les activités du coït vaginal et du cunnilingus 
sont significativement distinctes entre elles et des autres activités érotiques. 

                                                           

14

 Test non paramétrique de comparaison de plusieurs moyennes de rang pour des échantillons appariés. 

15

 Test non paramétrique de comparaison de deux moyennes de rang pour des échantillons appariés. 

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 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

 

  

Classement 

Coït vaginal

 - 

Classement 

Cunnilingus

 

Classement 

Coït vaginal

Classement 

Masturber 

passif

  

Classement 

Masturber 

passif

Classement 

Cunnilingus

 

Classement 

Masturber 

réciproque

 - 

Classement 

Cunnilingus

 

Classement  

69

 –  

Classement 

Cunnilingus

 

-2,359(a) 

-4,042(a) 

-2,244(b) 

-2,903(b) 

-3,782(b) 

Asymp. Sig. (2-
tailed) 

,018 

,000 

,025 

,004 

,000 

( NB : présentation des comparaisons des moyennes les plus proches ; les autres comparaisons sont significatives à 0,001. ) 

Ces résultats indiquent que les activités érotiques qui provoquent une stimulation intense du 

clitoris ou du vagin (coït vaginal, cunnilingus et être masturbé) sont équivalentes et sont 
significativement préférées aux autres activités érotiques. 

Groupe : Femmes bisexuelles : Activités sexuelles préférées 

 

Item 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Classement Masturber passif 

7,83 

1,289 

30 

Classement Cunnilingus passif 

7,82 

1,657 

28 

Classement Coït vaginal 

7,77 

2,156 

31 

Oro-génital réciproque 

7,44 

1,739 

27 

Classement Masturb. réciproque 

7,33 

1,605 

30 

Classement contact corporel 

7,26 

1,505 

31 

Classement Cunnilingus actif 

7,25 

1,552 

20 

Classement Embrasser 

7,23 

1,382 

30 

Classement Masturber actif 

7,10 

1,676 

29 

Classement Caresses sensuelles 

7,07 

1,585 

28 

Classement Fellation 

6,67 

2,187 

30 

Classement Fesses Anus actif 

6,19 

2,040 

26 

Classement Fesses Anus passif 

6,15 

2,428 

26 

Classement Coït anal 

6,00 

2,769 

25 

Tableau 19

 : Classement des activités érotiques préférées des 31 femmes bisexuelles 

Le résultat du test de Friedman ( n = 13 ; Khi-deux = 29,24 ; ddl = 13 ; p < 0,006 ) indique qu'il 

existe une différence statistiquement significative entre les moyennes des notes données aux 
différentes activités érotiques. Les résultats du test de Wilcoxon indiquent que les 4 premières 
activités du tableau ci-dessus tendent à être préférées aux autres activités érotiques. L'existence de 
résultats statistiquement non significatifs est peut être dû à la petite taille de l'échantillon. Ces 
résultats suggèrent que les activités érotiques qui provoquent une stimulation intense du clitoris et du 
vagin sont préférées aux autres activités érotiques. 

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REPRODUCTION 

:

 

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 INNÉ 

 

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 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

Groupe : Hommes bisexuels : Activités sexuelles préférées 

 

Item 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum 

Maximum 

Classement Coït vaginal 

8,53 

,971 

36 

Classement Fellation passif 

8,27 

,962 

37 

Classement Masturb. réciproque 

8,15 

,961 

39 

Classement Coït anal actif 

8,07 

1,486 

29 

Oro-génital réciproque 

8,05 

1,213 

39 

Classement Cunnilingus 

7,86 

1,843 

37 

Classement Masturber passif 

7,82 

1,275 

39 

Classement Coït anal passif 

7,80 

1,322 

20 

Classement Masturber actif 

7,65 

1,167 

40 

Classement Fellation actif 

7,50 

2,147 

24 

Classement Fesses Anus passif 

7,47 

1,581 

34 

Classement Fesses Anus actif 

7,19 

1,451 

36 

Classement Embrasser 

7,15 

1,292 

40 

Classement contact corporel 

7,03 

1,386 

39 

Classement Caresses sensuelles 

6,90 

1,374 

40 

Tableau 20

 : Classement des activités érotiques préférées des 41 hommes bisexuels 

Le résultat du test de Friedman ( n = 14 ; Khi-deux = 46,69 ; ddl = 14 ; p < 0,001 ) indique qu'il 

existe une différence statistiquement significative entre les moyennes des notes données aux 
différentes activités érotiques. Les résultats du test de Wilcoxon indiquent que la préférence pour 
l'activité du coït vaginal est significativement supérieure aux autres activités, sauf la fellation, l'activité 
oro-génitale réciproque et le coït anal. Ces résultats indiquent que les activités érotiques qui 
provoquent une stimulation intense du pénis (coït anal ou vaginal, 69 et fellation) sont équivalentes et 
sont préférées aux autres activités érotiques. 

Groupe : Personnes Homosexuelles: Activités sexuelles préférées 

Les groupes des personnes ayant des activités exclusivement homosexuelles n'étant constitués que 

de quelque cas (4 pour les hommes et 2 pour les femmes), n'ont pas été analysés et ils ne figurent 
donc ni dans les résultats ni dans les analyses statistiques. 

Conclusion 

Chez les hétérosexuels, les activités consistant en une pénétration du pénis pour les hommes (coït 

anal ou vaginal, fellation) et de stimulation du clitoris ou du vagin chez les femmes (coït vaginal et 
cunnilingus, et secondairement être masturbé) sont significativement préférées aux autres activités 
érotiques. Mais sur l'ensemble des groupes et surtout pour les bisexuels, on observe peu de 
différences statistiquement significatives, ce qui suggère que les préférences entre les différentes 
activités érotiques ne sont pas très importantes. 

Néanmoins, il faut noter que les échantillons sont de petites tailles et qu'il existe plus d'une 

douzaine d'activités à comparer, ce qui affaibli la puissance des tests statistiques. En analysant les 
tendances des données, il semblerait qu'avec des échantillons de taille plus importante on devrait 
trouver plus de différences statistiques, montrant une préférence pour les activités qui provoquent 
une stimulation intense du pénis/clitoris et du vagin (coït vaginal ou anal, recevoir un cunnilingus ou 
une fellation, être masturbé). 

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REPRODUCTION 

:

 

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 INNÉ 

 

&

 

 L

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 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

En complément, en analysant les réponses à cette même question, mais données dans les deux 

premières versions du questionnaire avec un classement sans ex æquo (voir en annexe, page 197), 
on observe un contraste encore plus fort entre les activités qui provoquent une stimulation du 
pénis/clitoris et du vagin et les autres activités érotiques. 

En conclusion, tous ces résultats suggèrent que les activités érotiques préférées ne sont pas celles 

qui permettent la reproduction (i.e. les variations autour du coït vaginal), mais celles qui procurent les 
stimulations les plus intenses aux zones corporelles les plus érogènes. Le coït vaginal, essentiel à la 
reproduction, est certes une activité préférée, mais parmi plusieurs autres. 

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REPRODUCTION 

:

 

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 INNÉ 

 

&

 

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 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

c – Le plaisir érotique provoqué par un partenaire est-il supérieur à celui provoqué par 

autostimulation ? 

L'hypothèse intermédiaire H

ψ

, "le plaisir érotique provoqué par un partenaire est supérieur à celui 

provoqué par autostimulation", est testée en utilisant deux questions : une, principale, spécifique à 
l'intensité du plaisir perçu, l'autre, complémentaire, spécifique aux activités préférées. 

( questions n° 18 & 19, en page 9 du questionnaire présenté à l'annexe II ) 

α

 – Comparaison des sensations de plaisir érotique en fonction de l'agent inducteur 

( réponses à la question n° 18 ) 

L'évaluation par les sujets de l'intensité du plaisir érotique qu'ils éprouvent, en fonction de l'agent 

inducteur, indique sans aucune ambiguïté que le plaisir érotique provoqué par un partenaire est 
supérieur à celui provoqué par autostimulation. 

Groupe : Hommes hétérosexuels 

 

 

Fréquence 

Cumul % 

Seul 

,9 

,9 

Couple 

57 

50,0 

50,9 

Couple R 

54 

47,4 

98,2 

Groupe 

,9 

99,1 

Indifférent 

,9 

100,0 

  
  
  
  
  

Total 

114 

100,0 

  

Tableau 21

 : Agents inducteurs du plaisir le plus intense, chez les 114 hommes hétérosexuels 

Par rapport à l'hypothèse à tester, seules 3 modalités de réponses sont importantes : 

1) l'autostimulation procure le plaisir érotique le plus intense : 1 cas, soit 0,9% (variable : 

"Seul") ; 

2) la stimulation par une autre personne procure le plaisir érotique le plus intense : 112 

cas, soit 98,3% (variables : "Couple" + "Couple Réciproque" + "Groupe") ; et, 

3) la situation d'équivalence : 1 cas, soit 0,9% (variable : "Indifférent"). 

Dans 98,3 % des cas, les sensations provoquées par un partenaire sont plus intenses que celles 

provoquées par soi-même. Le cas du plaisir par auto-stimulation, qui aurait pu réfuter l'hypothèse, ne 
représente que 0,9 %. 

On observe donc sans aucune ambiguïté que le plaisir érotique provoqué par un partenaire est 

supérieur à celui provoqué par auto-stimulation. Chez les hommes ayant des activités hétérosexuelles, 

l'hypothèse intermédiaire H

ψ

 est validée. 

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 25/12/07 à 08:12

 

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REPRODUCTION 

:

 

 L

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 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

Groupe : Femmes hétérosexuelles 

 

 

Fréquence 

Cumul % 

Seul 

3,7 

3,7 

Couple 

66 

48,5 

52,2 

Couple R 

52 

38,2 

90,4 

Groupe 

,7 

91,2 

Indifférent 

12 

8,8 

100,0 

  
  
  
  
  

Total 

136 

100,0 

  

Tableau 22

 : Agents inducteurs du plaisir le plus intense, chez les 136 femmes hétérosexuelles 

Dans 87,4 % des cas, les sensations provoquées par un partenaire sont plus intenses que celles 

provoquées par soi-même. Le cas du plaisir par auto-stimulation, qui aurait pu réfuter l'hypothèse, ne 
représente que 3,7 %. 

On observe donc que le plaisir érotique provoqué par un partenaire est supérieur à celui provoqué 

par auto-stimulation. Chez les femmes ayant des activités hétérosexuelles, l'hypothèse intermédiaire 

H

ψ

 est validée. 

Groupe : Femmes bisexuelles 

 

 

Fréquence 

Cumul % 

Seul 

6,9 

6,9 

Couple 

26 

44,8 

51,7 

Couple R 

18 

31,0 

82,8 

Groupe 

5,2 

87,9 

Indifférent 

12,1 

100,0 

  
  
  
  
  

Total 

58 

100,0 

  

Tableau 23

 : Agents inducteurs du plaisir le plus intense, chez les 58 femmes bisexuelles 

Dans 81 % des cas, les sensations provoquées par un partenaire sont plus intenses que celles 

provoquées par soi-même. Le cas du plaisir par auto-stimulation, qui aurait pu réfuter l'hypothèse, ne 
représente que 6,9 %. 

On observe donc que le plaisir érotique provoqué par un partenaire est supérieur à celui provoqué 

par auto-stimulation. Chez les femmes ayant des activités bisexuelles, l'hypothèse intermédiaire H

ψ

 

est validée. 

Groupe : Hommes bisexuels 

 

 

Fréquence 

Cumul % 

Seul 

1,6 

1,6 

Couple 

26 

40,6 

42,2 

Couple R 

26 

40,6 

82,8 

Groupe 

7,8 

90,6 

Indifférent 

9,4 

100,0 

  
  
  
  
  

Total 

64 

100,0 

  

Tableau 24

 : Agents inducteurs du plaisir le plus intense, chez les 64 hommes bisexuels 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

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REPRODUCTION 

:

 

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 INNÉ 

 

&

 

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 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

Dans 89 % des cas, les sensations provoquées par un partenaire sont plus intenses que celles 

provoquées par soi-même. Le cas du plaisir par auto-stimulation, qui aurait pu réfuter l'hypothèse, ne 
représente que 1,6 %. 

On observe donc sans aucune ambiguïté que le plaisir érotique provoqué par un partenaire est 

supérieur à celui provoqué par auto-stimulation. Chez les hommes ayant des activités bisexuelles, 

l'hypothèse intermédiaire H

ψ

 est validée. 

Groupe : Hommes homosexuels 

 

 

Fréquence 

Cumul % 

Seul 

11,8 

11,8 

Couple 

29,4 

41,2 

Couple R 

47,1 

88,2 

Indifférent 

11,8 

100,0 

  
  
  
  

Total 

17 

100,0 

  

Tableau 25

 : Agents inducteurs du plaisir le plus intense, chez les 17 hommes homosexuels 

Dans 76,5 % des cas, les sensations provoquées par un partenaire sont plus intenses que celles 

provoquées par soi-même. Le cas du plaisir par auto-stimulation, qui aurait pu réfuter l'hypothèse, ne 
représente que 11,8 %. 

On observe donc que le plaisir érotique provoqué par un partenaire est supérieur à celui provoqué 

par auto-stimulation. Chez les hommes ayant des activités homosexuelles, l'hypothèse intermédiaire 

H

ψ

 est validée. 

Conclusion 

Dans tous les groupes, tant chez les hommes que chez les femmes, on observe toujours sans 

aucune ambiguïté que le plaisir érotique provoqué par un partenaire est supérieur à celui provoqué 
par auto-stimulation. 

L'hypothèse intermédiaire H

ψ

 est donc validée. 

α

.1 – Existe-t-il une différence entre les hommes et les femmes par rapport à la préférence de l'agent 

réalisant l'activité érotique ? 

Une hypothèse complémentaire à l'hypothèse principale testée dans cette enquête, est que les 

réactions érogènes du corps seraient indépendantes du genre et seraient similaires chez les femmes 
et chez les hommes. 

 

 

   

Hétérosexuel 

  

  

Bisexuel 

  

 

Seul  Couple  Couple R Groupe Indifférent Seul 

Couple 

Couple 

Groupe 

Indifférent 

Femme 

  1 50 48 1  1 

7 45 31 5 12 

Homme 

  4 49 38 1  9 

2 41 41 8  9 

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REPRODUCTION 

:

 

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 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

La comparaison entre les groupes "Femme" et "Homme" de la distribution des différentes 

proportions des variables ci-dessus ne montre pas de différence. Les hommes et les femmes ne 
semblent donc pas réagir différemment suivant que la stimulation érotique est provoquée par 
autostimulation ou par un partenaire. Les caractéristiques des réactions érotiques ne semble 
apparemment pas dépendre du genre. 

β

 – Comparaison des activités préférées, en fonction de l'agent 

( réponses à la question n° 19 ) 

L'évaluation par les sujets de l'agent qu'ils préfèrent pour la réalisation de l'activité érotique indique 

également sans ambiguïté que les personnes préfèrent avoir des activités érotiques avec un 
partenaire. 

Groupe : Hommes hétérosexuels 

 

 

Frequency 

Percent 

Valid Percent 

Cumulative 

Percent 

Seul 

0,0 

0,0 

0,0 

Couple 

113 

99,1 

99,1 

99,1 

Groupe 

,9 

,9 

100,0 

  
  

Total 

114 

100,0 

100,0 

  

Tableau 26

 : Agents préférés pour les activités érotiques, chez les 114 hommes hétérosexuels 

Dans 100 % des cas, les activités érotiques avec un ou plusieurs partenaires sont préférées aux 

activités érotiques réalisées uniquement par le sujet. 

Groupe : Femmes hétérosexuelles 

 

 

Frequency 

Percent 

Valid Percent 

Cumulative 

Percent 

Seul 

,7 

,7 

,7 

Couple 

126 

92,6 

92,6 

93,4 

Groupe 

,7 

,7 

94,1 

Indifférent 

5,9 

5,9 

100,0 

  
  
  
  

Total 

136 

100,0 

100,0 

  

Tableau 27

 : Agents préférés pour les activités érotiques, chez les 136 femmes hétérosexuelles 

Dans 93,4 % des cas, les activités érotiques avec un ou plusieurs partenaires sont préférées aux 

activités érotiques réalisées uniquement par le sujet. 

Groupe : Femmes bisexuelles 

 

 

Frequency 

Percent 

Valid Percent 

Cumulative 

Percent 

  Seul 

3,4 

3,4 

3,4 

   Couple 

46 

79,3 

79,3 

82,8 

   Groupe 

3,4 

3,4 

86,2 

   Indifférent 

13,8 

13,8 

100,0 

   Total 

58 

100,0 

100,0 

  

Tableau 28

 : Agents préférés pour les activités érotiques, chez les 58 femmes bisexuels 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

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REPRODUCTION 

:

 

 L

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 INNÉ 

 

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 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

Dans 82,7 % des cas, les activités érotiques avec un ou plusieurs partenaires sont préférées aux 

activités érotiques réalisées uniquement par le sujet. 

Groupe : Hommes bisexuels 

 

 

Frequency 

Percent 

Valid Percent 

Cumulative 

Percent 

Seul 

0,0 

0,0 

0,0 

Couple 

46 

71,9 

71,9 

71,9 

Groupe 

12,5 

12,5 

84,4 

Indifférent 

10 

15,6 

15,6 

100,0 

  
  
  

Total 

64 

100,0 

100,0 

  

Tableau 29

 : Agents préférés pour les activités érotiques, chez les 64 hommes bisexuels 

Dans 84,4 % des cas, les activités érotiques avec un ou plusieurs partenaires sont préférées aux 

activités érotiques réalisées uniquement par le sujet. 

Groupe : Hommes homosexuels 

 

 

Frequency 

Percent 

Valid Percent 

Cumulative 

Percent 

Seul 

0,0 

0,0 

0,0 

Couple 

16 

94,1 

94,1 

94,1 

Indifférent 

5,9 

5,9 

100,0 

  

  

Total 

17 

100,0 

100,0 

  

Tableau 30

 : Agents préférés pour les activités érotiques, chez les 17 hommes homosexuels 

Dans 94,1 % des cas, les activités érotiques avec un ou plusieurs partenaires sont préférées aux 

activités érotiques réalisées uniquement par le sujet. 

Conclusion 

Dans tous les groupes, tant chez les hommes que chez les femmes, on observe toujours une très 

nette préférence pour les activités érotiques avec au moins un partenaire. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

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REPRODUCTION 

:

 

 L

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 INNÉ 

 

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'

 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

d – Facteurs à l'origine des activités érotiques 

Les résultats présentés dans les chapitres précédants ont montré que le plaisir est un facteur 

important de l'activité érotique. L'objectif de ce chapitre est d'évaluer l'importance relative du facteur 
plaisir par rapport à tous les autres facteurs qui interviennent dans l'initiation des activités érotiques 
avec un partenaire (phase motivationnelle, préalable à la phase consommatoire). 

Remarque : comme des analyses préliminaires non présentées dans ce document ont montré que 

les réponses à cette question sont significativement similaires quelle que soit l'orientation sexuelle, les 
réponses de toutes les femmes et de tous les hommes ont été regroupées. 

α

 – Résultats 

L'évaluation par les sujets de l'importance des différents facteurs à l'origine de leurs activités 

érotiques avec un partenaire, donne les résultats suivants : 

( réponses à la question n° 10, en page 5 du questionnaire présenté à l'annexe II ) 

Groupe Homme 

Les résultats détaillées des réponses du groupe des 113 hommes sont donnés dans le tableau ci-

dessous : 

 

Item 

Points

 (

Σ

 notes)  Note moyenne 

Écart type 

Minimum  Maximum 

Raison sexe - Plaisir sexuel 

872 

8,15 

1,204 

107 

Raison sexe - Amour 

781 

8,05 

1,349 

97 

Raison - Contact physique 

675 

7,76 

1,276 

87 

Raison sexe - Complicité 

622 

7,78 

1,368 

80 

Raison sexe - Tendresse 

548 

7,61 

1,691 

72 

Raison sexe - Pénétrer 

537 

7,26 

1,688 

74 

Raison sexe - Pulsion sexuelle 

537 

7,16 

1,569 

75 

Raison sexe - Reconnaissance 

462 

7,57 

1,617 

61 

Raison sexe - Câlins 

367 

6,55 

1,747 

56 

Raison - Demande partenaire 

277 

6,02 

2,304 

46 

Raison sexe - Normes sociales 

216 

6,55 

2,137 

33 

Raison sexe - Sécurité 

193 

6,89 

2,043 

28 

Raison sexe - Chahut 

183 

6,31 

2,156 

29 

Raison sexe - Curiosité 

106 

5,89 

2,423 

18 

Raison sexe - Enfants 

58 

4,83 

2,480 

12 

Tableau 31

 : Facteurs à l'origine des activités érotiques des hommes 

On observe que les principaux facteurs donnés par les hommes comme étant à l'origine de leurs 

activités sexuelles sont, dans l'ordre, le plaisir, l'amour, le contact physique, la complicité, la 
tendresse, le désir de pénétrer la (ou le) partenaire, une pulsion, le désir d'être reconnu par le 
partenaire et les caresses sensuelles. 

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1] Le premier facteur à l'origine des activités érotiques avec un partenaire semble être les effets, immédiats puis ultérieurs, de la stimulation

hédonique du corps. La stimulation du corps provoque l'activation du système somatosensoriel, qui lui même entraîne un certain nombre de
phénomènes neurophysiologiques spécifiques : diverses sensations physiques agréables et/ou voluptueuses, activation des processus de
renforcement, et attachement au partenaire.

– Stimulation du corps, activation du système somatosensoriel, et effets immédiats de cette activation :

Hommes ( N = 113 )

Femmes ( N = 87 )

item

notes

moyenne

notes

moyenne

– Plaisir

107

8,15  (14%)

  82

8,41  (13%)

– Contact physique

  87

7,76

  73

7,74

– Câlins

  56

6,55

  51

6,53

– Chahut

  29

6,31

  45

6,91

Soit au total :

279

2097 points

251

1899 points

33 % 

des points

36 % 

des points

– Activation des processus de renforcement (qui provoquent la répétition ultérieure des activités érotiques) :

– Pénétration

  74

7,26

  74

7,41

– Pulsion sexuelle

  75

7,16

  55

7,29

Soit au total :

149

1074 points

129

949 points

17 %

18 %

– Attachement (effet ultérieur de la stimulation physique) :

– Amour

  97

8,05

  71

7,96

Soit au total :

  97

781 points

  71

565 points

12 %

11 %

Total facteur 1 :

525

3952 points

451

3413 points

61 % 

des points

64 % 

des points

2] Le second type de facteur (ou plutôt groupe de facteurs) est constitué par les traitements cérébraux de type émotionnel et cognitif, qui

seraient à l'origine de caractéristiques psychiques particulières. Il convient de noter que ces facteurs, même s'ils participent à l'initiation de
l'activité érotique, ne sont pas spécifiques à cette activité, c'est-à-dire qu'ils participent également à l'initiation d'autres activités.

– Complicité

  80

7,78

  62

7,97

– Tendresse

  72

7,61

  61

7,44

– Reconnaissance

  61

7,57

  48

7,79

– Sécurité

  28

6,89

  30

6,40

– Curiosité

  18

5,89

  23

5,61

Soit au total :

259

1931 points

224

1595 points

30 %

30 %

3] Le troisième type de facteur est constitué par les influences sur le sujet de l'environnement humain, social et culturel.

– Demande du partenaire

  46

6,02

  27

4,67

– Normes sociales

  33

6,55

  20

6,10

– Désir enfant

  12

4,83

  10

5,50

Soit au total :

  91

547 points

  57

303 points

8,5 %

5,7 %

Total général :

875

6430 points

732

5311 points

100 % 

des points

100 % 

des points

Figure 34 : Facteurs initiateurs des activités érotiques entre les partenaires

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REPRODUCTION 

:

 

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 ACQUIS

 

Chapitre 4 :

 Résultats 

Groupe Femme 

Les résultats détaillées des réponses du groupe des 87 femmes sont donnés dans le tableau ci-

dessous : 

 

Item 

Points

 (

Σ

 notes)

 

Note moyenne 

Écart type 

Minimum  Maximum 

Raison sexe - Plaisir sexuel 

690 

8,41 

,831 

82 

Raison sexe - Amour 

565 

7,96 

1,870 

71 

Raison - Contact physique 

565 

7,74 

1,616 

73 

Raison sexe - Pénétrer 

548 

7,41 

1,835 

74 

Raison sexe - Complicité 

494 

7,97 

1,402 

62 

Raison sexe - Tendresse 

454 

7,44 

1,432 

61 

Raison sexe - Pulsion sexuelle 

401 

7,29 

1,641 

55 

Raison sexe - Câlins 

333 

6,53 

2,101 

51 

Raison sexe - Reconnaissance 

326 

6,79 

2,133 

48 

Raison sexe - Chahut 

311 

6,91 

1,905 

45 

Raison sexe - Sécurité 

192 

6,40 

2,207 

30 

Raison sexe - Curiosité 

129 

5,61 

2,692 

23 

Raison - Demande partenaire 

126 

4,67 

2,075 

27 

Raison sexe - Normes sociales 

122 

6,10 

3,243 

20 

Raison sexe - Enfants 

55 

5,50 

2,635 

10 

Tableau 32

 : Facteurs à l'origine des activités érotiques des femmes 

On observe que les principaux facteurs donnés par les femmes comme étant à l'origine de leurs 

activités sexuelles sont, dans l'ordre, le plaisir, l'amour, le contact physique, le désir d'être pénétrer 
par le partenaire, la complicité, la tendresse, une pulsion, les caresses sensuelles et le désir d'être 
reconnu par le partenaire. 

On observe également un profil de réponse très similaire entre les femmes et les hommes. 

Les réponses brutes des 15 items des raisons des activités érotiques avec un partenaire sont 

regroupés en fonction du phénomène biologique ou sociologique qui les sous-tend. Les 3 principaux 
phénomènes retenus sont 1) l'activation du système somatosensoriel, 2) le traitement émotionnel et 
cognitif, et 3) les facteurs environnementaux externes au sujet. 

Pour chaque item sont additionnés le nombre de notes données et les points donnés (points = 

somme de toutes les notes). Les facteurs principaux à l'origine des activités érotiques avec un 
partenaire seraient ceux ayant reçu le score le plus élevé (Figure 34). 

En conclusion, on observe que les facteurs à l'origine des activités érotiques avec un partenaire 

sont similaires entre les femmes et les hommes. Le plaisir érotique est un facteur important, mais il 
n'est pas le seul. 

Le facteur principal, d'une importance d'environ 60% (un peu moins de 2/3), serait les effets 

spécifiques, tant immédiats qu'ultérieurs, de la stimulation du corps. Ce facteur inclut le plaisir 
érotique (qui représente à lui seul un peu moins de 15%). 

Le facteur secondaire, d'une importance d'environ 30% (près de 1/3), serait des caractéristiques 

émotionnelles et cognitives, non spécifiques à la sexualité. 

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Chapitre 4 :

 Résultats 

En schématisant, les deux principaux facteurs qui font que les activités sexuelles avec un (ou 

plusieurs) partenaires sont nettement préférables aux activités sexuelles avec soi-même, sont : 1) les 
effets particuliers de la stimulation du corps par autrui, et 2) les effets affectifs de l'interaction positive 
avec les autres. 

Remarque : les réponses à la question des raisons des activités érotiques avec un partenaire 

peuvent être interprétés de plusieurs manières différentes. L'interprétation présentée ci-dessus est 
explicitée plus en détail dans la section "discussion", page 104. 

β

 – Existe-t-il une différence entre les hommes et les femmes par rapport aux facteurs initiant 

l'activité érotique avec un partenaire ? 

Une hypothèse complémentaire à l'hypothèse principale testée dans cette enquête, est que les 

réactions érotiques seraient indépendantes du genre et seraient similaires chez les femmes et chez les 
hommes. 

 

  

 Somatosensoriel 

Renforcement 

Attachement 

Émotion 

Environnement 

 

 Femme 

36 18 11 30 5,7 

 

 

Homme 

33 17 12 30 8,5 

 

La comparaison entre les groupes "Femme" et "Homme" de la distribution des différentes valeurs 

des facteurs initiateurs n'indique pas de différence statistiquement significative ( Khi-deux = 1,34 ; 
avec ddl = 4  et Khi-deux (théorique à 0,05) = 9,49 ). 

Les hommes et les femmes ne semblent donc pas réagir différemment par rapport aux facteurs qui 

les incitent à avoir des activités érotique avec un partenaire. Au niveau neurophysiologique, il semble 
exister, indépendamment du genre, une identité des réactions érotiques basiques. 

e – Cas analysés à part 

Cette section traite de l'analyse des cas qui ont été écartés en raison de l'existence déclarée de 

troubles physiologiques ou psychologiques qui perturbe la sexualité. 

Environ un tiers des participants à l'enquête ont indiqué avoir un problème de ce type. 

Malheureusement, l'absence de précisions sur le trouble, l'existence de plusieurs troubles simultanés 
ou la diversité des problèmes indiqués à rendu impossible la constitution de groupes homogènes 
ayant suffisamment de cas pour permettre des analyses statistiques. 

L'analyse descriptive de ces cas indique que 240 personnes (137 femmes et 103 hommes) ont 

déclaré avoir des troubles qui perturbent actuellement leur sexualité. La prévalence des troubles dans 
l'échantillon est de 32% au total (240 cas sur 749), de 30% pour les hommes (103 cas sur 348) et de 
34% pour les femmes (137 cas sur 398). Ces taux de prévalence sont dans la moyenne de ceux qui 
sont généralement observés dans les enquêtes concernant les dysfonctions sexuelles : de 10 à 52% 
pour les hommes et de 25 à 63% pour les femmes (LAUMANN & al. 1999). Les hommes représentent 

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Chapitre 4 :

 Résultats 

les 2/3 (66%) des 59 personnes ayant un trouble physiologique (39 hommes et 20 femmes), tandis 
que les femmes représentent également les 2/3 (65%) des 202 personnes ayant un trouble 
psychologique (117 femmes et 64 hommes). Ces 240 personnes ont déclaré 290 troubles (202 
psychiques et 88 physiologiques) et 80 de ces personnes ont déclaré plusieurs troubles. La fréquence 
des troubles simultanés est de 33% au total (80 personnes sur 240), dont près des 2/3 (59%) chez 
les femmes (47 femmes et 33 hommes). Les troubles psychologiques représentent plus des 2/3 
(70%) des troubles. En résumé, la majorité des hommes ont plutôt des troubles physiologiques et la 
majorité des femmes ont plutôt des troubles psychiques avec souvent d'autres troubles associés. 

Chez les femmes, on observe 38 cas de troubles physiologiques : 15 cas de dyspareunies (douleurs 

au cours des rapports), 6 cas de vaginisme, 6 cas de sécheresse vaginale, 2 cas d'infections urinaires, 
2 cas de traumatisme de la région pelvienne, 2 cas d'obésité et 5 cas divers (problème rénal ou 

urinaire, accouchement, 

). On observe également 124 cas de troubles psychologiques : 47 cas de 

gêne importante avec un partenaire, 16 cas d'abus sexuels et 8 cas de viol, 16 cas d'expériences 

sexuelles négatives (première expérience traumatique, infidélité, inceste entre adulte 

), 14 cas de 

problèmes d'éducation parentale (négligence, autoritarisme, éducation anti-sexuelle 

), 4 cas de 

traumatismes dû à des scènes sexuelles choquantes (homosexualité, pornographie 

), 3 cas de 

violences conjugales, 3 cas de grande gêne provoquée par le questionnaire, 3 cas de pathologie 

psychique (dépression, anorexie 

), 1 cas de perte de libido, 1 cas de peur des MST, 4 cas divers 

(avortement, stress 

) et 22 cas non précisés. 

Chez les hommes, on observe 50 cas de troubles physiologiques : 22 troubles divers de l'érection, 

14 cas d'éjaculation précoce, 5 cas de phimosis, 1 cas de prostatite, 1 cas de trouble de l'éjaculation, 

1 cas de douleur pénienne, 1 cas de séropositivité, 2 cas divers (insuffisance rénale 

) et 3 cas non 

précisés. On observe également 78 cas de troubles psychologiques : 25 cas de gêne importante avec 
un partenaire, 16 cas d'expériences sexuelles négatives, 8 cas de problèmes d'éducation parentale, 5 

cas de pathologie psychique (dépression, schizoïdie 

), 4 cas d'abus sexuel et 2 cas de viol, 2 cas de 

grande gêne provoquée par le questionnaire, 1 cas de perte de libido, 1 cas de traumatisme dû à des 
scènes sexuelles choquantes, 1 cas de forte timidité, 1 cas divers et 12 cas non précisés. 

On observe en général que les personnes indiquant un problème qui perturbe leur sexualité ont un 

profil de réponse au questionnaire qui est différent des autres participants. Le plus souvent, l'intensité 
du plaisir érotique avec un partenaire est inférieure aux autres plaisirs, les personnes préfèrent 
d'autres activités à l'activité érotique, et, quand elles ont des activités sexuelles, elles préfèrent les 
sensations et les activités autoérotiques. 

 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

 

 

Chapitre cinquième 

Discussions 

 

    

5 – Discussion 

L'objectif de ce travail de recherche était de vérifier si les processus de renforcement, associés aux 

zones érogènes, étaient bien, chez l'Homme, le facteur primordial à l'origine de l'apprentissage du 
comportement permettant la reproduction. En utilisant les sensations conscientes de plaisirs comme 
un indicateur de l'activité des processus de renforcement, la vérification de cette hypothèse à été 
réalisée au moyen d'un questionnaire destiné à évaluer le rôle et l'importance du plaisir érotique dans 
le comportement sexuel. Les principaux résultats montrent que 1) la stimulation par un partenaire du 
pénis/clitoris et du vagin est le plaisir le plus intense que l'être humain peut ressentir ; et 2) les 
principales activités sexuelles consistent en la stimulation du pénis/clitoris et du vagin. Ces résultats 
suggèrent que c'est le plaisir érotique (et donc indirectement les processus de renforcement) qui 
seraient le principal facteur à l'origine des activités sexuelles, dont le coït vaginal qui permet la 
fécondation. 

Le but de ce chapitre est, en tenant compte des différents problèmes rencontrés au cours de cette 

recherche, d'évaluer la validité des résultats expérimentaux et des hypothèses relatives au 
comportement de reproduction. La discussion est organisée en 4 parties. Sont successivement 
discutés :  a) les limitations de cette recherche,  b) la validité de l'expérimentation,  c) les  résultats 
expérimentaux, et  d) la validité de l'hypothèse et du modèle. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

a – Discussion relative aux limites de cette recherche 

Cette section présente les principaux problèmes rencontrés au cours de cette recherche. Ces 

problèmes, d'ordre général, ne sont pas spécifiques au sujet de la thèse. Les autres problèmes, plus 
particuliers et spécifiques, sont présentés dans les chapitres appropriés chaque fois que nécessaire. 

Il existe quatre grands types de problèmes généraux qui rendent complexe la vérification, chez 

l'Homme, de l'hypothèse de l'apprentissage du comportement permettant la reproduction. Ces 
problèmes sont : 

1) L'éthique. 

2) Les conditions de vérification non optimales. 

3) L'extrapolabilité des données animales à l'Homme. 

4) Le manque de connaissances en neurosciences. 

Ces différents problèmes sont présentés et discutés dans les paragraphes suivants. 

α

 – L'éthique 

Le principal problème de la vérification expérimentale de l'hypothèse de cette recherche est un 

problème éthique. 

L'hypothèse à vérifier est une hypothèse dont la composante fondamentale concerne des 

processus neurobiologiques de l'organisme humain. Pour vérifier cette hypothèse, il faudrait, d'une 
part, réaliser différentes expériences complémentaires (lésion focale du noyau accumbens ou de la 
région préoptique, implantation chronique de canules pour des injections de substances 

pharmacologiques 

) qui modifieraient de manière irréversible certaines structures cérébrales chez 

des hommes et des femmes, et, d'autre part, modifier les conditions du développement de plusieurs 
dizaines de nouveau-nés. 

Or on ne peut réaliser des expériences qui portent atteinte à l'intégrité physique ou psychique d'un 

être humain. Pour cette raison, il est impossible d'effectuer les expériences les plus appropriées, 
"idéales", qui seraient nécessaires à la vérification expérimentale de l'hypothèse. 

La vérification de l'hypothèse est donc faite, 

par défaut, à partir, d'une part, de données déjà 

existantes, et, d'autre part, d'expériences humaines éthiquement réalisables, mais moins appropriées 
et limitées. 

Remarque 

Pour certains épistémologues, dont Popper (1990), tout ce qui n'est pas vérifiable et réfutable ne 

relève pas de la science. 

Il convient néanmoins de préciser que l'hypothèse de cette étude est une hypothèse scientifique, 

dans la mesure où elle est vérifiable par le moyen d'expériences. Les expériences appropriées ne sont 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

pas réalisées, non pas parce qu'elles sont irréalisables, mais pour des raisons éthiques, parce que ces 
expérimentations porteraient atteinte à l'intégrité des éventuels participants. 

β

 – Les conditions de vérification non optimales 

Comme les expériences les plus appropriées ne peuvent être réalisées chez l'Homme pour des 

raisons éthiques, les conditions de la vérification de l'hypothèse ne sont pas optimales. 

Les principaux problèmes induits par cette vérification 

par défaut concernent les limitations des 

rares vérifications qui peuvent être menées chez l'Homme ainsi que la valeur des données 
scientifiques déjà existantes. 

Problèmes relatifs aux expériences éthiquement réalisables 

Pour vérifier l'hypothèse de cette recherche, les expériences réalisables qui ne sont pas contraires 

à l'éthique sont malheureusement peu nombreuses. Elles correspondent surtout à des observations de 
situations "naturelles" (telles par exemple la pathologie du spina bifida ou bien des groupes sociaux où 
la sexualité est taboue) qui s'approchent des conditions expérimentales "idéales". 

Ces situations "naturelles" ne correspondent qu'approximativement aux conditions qui seraient 

requises pour vérifier de manière fiable l'hypothèse de la thèse. De plus, beaucoup de facteurs et de 
paramètres de ces situations ne sont pas contrôlés, voire sont inconnus. En particulier, il est 
impossible de connaître et de contrôler la plupart des facteurs qui ont influencé le vécu sexuel des 
personnes participant à des enquêtes ponctuelles (voir un exemple en annexe IV, page Pour ces raisons, les données recueillies ne permettent guère de formuler des conclusions valides. 

Dans le meilleur de cas, il est seulement possible de mettre en évidence des tendances qui peuvent 
infirmer ou conforter l'hypothèse. 

Problèmes relatifs aux données déjà existantes 

Pour vérifier l'hypothèse de cette étude, il est également possible d'utiliser des données qui 

existent déjà et qui proviennent d'expériences relativement proches de l'expérience "idéale". 
Néanmoins, il existe deux types de problème par rapport à ces données. 

Le premier problème est que ces données déjà existantes n'ont pas été recueillies dans le but de 

vérifier l'hypothèse de cette recherche. Les conditions expérimentales dans lesquelles elles ont été 
recueillies ne sont pas celles qui auraient été nécessaires pour tester précisément l'hypothèse 
spécifique de cette étude. De ce fait, ces données sont vraisemblablement différentes de celles qui 
auraient été recueillies dans l'expérience "idéale". Pour ces raisons, elles ne permettent de tester 
l'hypothèse que de manière approximative. 

Le second problème est qu'une grande majorité de ces données déjà existantes proviennent de 

l'éthologie ou d'expérimentations animales. Bien qu'un grand nombre de processus neurobiologiques 
soient commun à tous les mammifères, il est néanmoins souvent difficile de savoir dans quelle mesure 
une donnée animale est extrapolable à l'Homme. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

γ

 – L'extrapolabilité des données animales à l'Homme. 

La plupart des données physiologiques et neurobiologiques relatives au comportement de 

reproduction proviennent d'expérimentations réalisées avec des animaux non humains, en général des 
rongeurs. La plupart des données éthologiques proviennent également d'études animales. 

Dans quelle mesure ces données sont-elles extrapolables à l'Homme ? 

En effet, les données présentées dans le premier chapitre montrent que la structure du cerveau 

n'est pas la même des rongeurs à l'Homme, que l'effet des hormones diminue en fonction de la 
complexité cérébrale, que les phéromones humaines ont un effet faible et essentiellement 
physiologique, et enfin que le comportement permettant la reproduction chez les rongeurs est très 
différent de celui des humains. 

De plus, les données animales proviennent d'expérimentations en milieu contrôlé, qui, du fait de ce 

contrôle de certains paramètres, peuvent être des situations bien différentes des situations 
écologiques normales, voire être appauvries. Ce contexte expérimental particulier influence le 
développement de l'animal et on observe parfois que l'animal de laboratoire peut être différent 
structurellement et fonctionnellement de l'animal écologique. Par exemple, l'élevage en isolement des 
rongeurs supprime le léchage anogénital par la mère qui permet le développement de l'amygdale et 
du noyau préoptique médian (NPOm) (COOKE & al. 2000 ; voir également Wallen (1996) pour les 
problèmes induits par le contexte particulier des expériences très connues d'Harlow). D'où le problème 
de l'extrapolabilité des données animales à l'Homme se complique encore du problème de la validité 
de ces données animales. 

Après analyse, il semblerait même que quasiment aucune donnée animale ne puisse être 

directement extrapolée à l'Homme. 

C'est-à-dire, par exemple, que la mise en évidence de l'importance chez les rongeurs de la 

testostérone dans la reproduction n'implique absolument pas qu'elle doive également être importante 
dans les autres espèces de mammifères. En effet, l'expérimentation moléculaire, cellulaire et animale 
permet surtout de comprendre l'anatomie et le fonctionnement du système nerveux. Elle permet de 
comprendre que l'effet d'une hormone dépend de l'existence de récepteurs à cette hormone, des 
modifications neuronales induites par cette hormone et des caractéristiques fonctionnelles de la 
structure réceptrice. Ainsi, la testostérone ne peut avoir des effets similaires dans une autre espèce 
que si la structure du système nerveux de cette espèce est similaire à celle des rongeurs. Si la 
distribution cérébrale des récepteurs change, si les faisceaux de connexion ont une autre architecture, 
ou si les fonctions des structures neurales réceptrices sont différentes, alors les effets de la même 
hormone peuvent être radicalement différents. 

Or on sait que déjà entre deux espèces très proches, tels les campagnols des prairies et ceux des 

montagnes, une différence limitée à la distribution cérébrale des récepteurs d'un neuromédiateur peut 
entraîner d'importantes différences comportementales (INSEL & al. 1992). D'où, connaissant les 
importantes différences structurelles entre le cerveau des rongeurs, espèce privilégiée de 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

l'expérimentation animale, et celui de l'Homme, il semble difficile, voire impossible, de réaliser des 
extrapolations 

directes fiables. 

Ce qui semble possible, ce sont des analyses indirectes. L'expérimentation moléculaire, cellulaire et 

animale permet de comprendre l'anatomie, les fonctions, les rapports structure / fonction et les 
principes généraux de l'organisation des systèmes neuraux. Ces connaissances permettent, dans un 
second temps, indirectement, et sous réserve que des connaissances précises relatives à l'organisation 
structurelle du système nerveux humain soient disponibles, d'expliquer et de prédire certaines 
caractéristiques 

fonctionnelles des émotions, de la cognition ou des comportements de l'Homme. 

δ

 – Le manque de connaissances en neurosciences 

Les connaissances actuelles en neurosciences, et en particulier en neurosciences humaines, sont 

partielles. De nombreux aspects du système nerveux, tant structurels que fonctionnels, demeurent 
mal compris ou restent inconnus. De plus, principalement pour les raisons éthiques présentées en 
début de ce chapitre, les connaissances disponibles concernent surtout les espèces animales non 
humaines. Ce manque de connaissances ne permet pas toujours de concevoir et de réaliser, surtout 
chez l'Homme, les expériences qui seraient les plus adaptées. 

Ainsi, par rapport aux processus de renforcement, même s'il est quasi certain qu'ils sont activés 

par la stimulation des zones érogènes, on ignore actuellement quels sont précisément les processus 
exacts qui sont à l'œuvre. D'où certaines expériences cruciales, comme par exemple l'inactivation 
sélective uniquement des processus de renforcement liés à l'activation sensorielle des zones érogènes, 
sont aujourd'hui impossibles à réaliser. 

Quant aux zones érogènes, on connaît très mal la neurophysiologie érotique du vagin et du point G 

chez la femme et de la prostate chez l'homme. Il est donc difficile de préciser le rôle de chacune de 
ces zones dans la dynamique du comportement sexuel. 

Ce problème de manque de connaissances, en plus du problème éthique, limite encore le nombre 

d'expériences possibles, oblige à recourir à des moyens de vérification parfois moins appropriés et 
plus limités, et rend plus complexe les interprétations des résultats expérimentaux. 

Néanmoins, ce problème n'est pas rédhibitoire dans la mesure où il est possible de vérifier 

l'existence et l'importance des processus de renforcement dans le comportement érotique, tout en 
ignorant leur localisation précise et le détail des mécanismes neurobiologiques à l'œuvre. L'hypothèse 
principale de cette recherche ne concerne pas le fonctionnement de ces processus, mais leur 
intervention dans l'acquisition du comportement permettant la reproduction. La connaissance du 
fonctionnement précis de ces processus n'est donc pas absolument nécessaire ni à l'élaboration de 
l'hypothèse, ni à sa vérification. Depuis Olds & Milner, de nombreuses expérimentations ont mis en 
évidence l'existence de ces processus, qui sont acceptés à la fois par les neurobiologistes et par les 
psychologues (cf. la théorie de la Récompense / Reward). De plus, il existe des expérimentations qui 
montrent que ces processus interviennent chez les rongeurs et chez l'Homme dans le comportement 
de reproduction (voir section "Processus de renforcement", page 45). On dispose donc de données 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

expérimentales qui corroborent l'existence et l'intervention de ces processus dans la sexualité. La 
vérification de l'hypothèse peut se limiter, dans un premier temps, à tester l'importance – supposée 
primordiale – des renforcements érotiques par rapport aux autres facteurs connus (hormones 

sexuelles, phéromones, réflexes sexuels 

). Le fonctionnement détaillé des renforcements érotiques 

restera spéculatif, mais l'essentiel de l'hypothèse peut être vérifié. 

Remarque générale 

Par ailleurs, il convient de noter que ce manque de connaissance est en partie dû à des facteurs 

culturels, et pas uniquement au fait que l'élaboration du savoir scientifique est une activité récente. Il 
semble en effet, bien que paradoxalement les sociétés occidentales aient une tradition humaniste, que 
le développement de connaissances objectives relatives à l'Homme ne soit guère une priorité. On 
observe qu'il existe une recherche "technique" (anatomie, physiologie, psychologie cognitive, 
pathologie humaine, etc.), mais qu'il n'existe pas de structures institutionnelles ayant pour objet de 
recherche, par exemple, la compréhension globale de l'être humain, l'étude des différents modes 
d'organisation sociale ou économique, la réalisation de structures expérimentales d'enseignement ou 
d'éducation, l'étude de la joie, du bonheur ou encore l'évaluation des valeurs éthiques. 

En résumé, il existe apparemment des facteurs psychosociologiques et culturels défavorables aux 

recherches concernant les aspects les plus essentiels et existentiels de la vie humaine. On observe 
que tout ce qui concerne l'essence même de la vie humaine n'est pas sujet de recherche. Et même le 
simple fait de suggérer que la recherche devrait avoir une finalité humaniste semble relever de 
l'incongruité. Ces caractéristiques psychologiques et culturelle, qui d'ailleurs semblent être une 
constante des sociétés humaines (EDGERTON 1992), sont un obstacle au développement de 
connaissances objectives relatives à l'Homme. 

ε

 – Remédiations 

Les solutions adoptées pour remédier aux problèmes éthiques et de conditions non optimales de 

vérification sont de réaliser une étude systématique, d'effectuer des observations et des enquêtes, 
d'utiliser un maximum de données pluridisciplinaires permettant de multiplier les approches et les 
recoupements, ainsi que de rechercher systématiquement l'absence de réfutation et la maximalisation 
des corroborations. 

Quant au problème de l'extrapolabilité, les solutions adoptées sont d'utiliser principalement des 

données humaines, de rechercher des observations humaines qui permettent de corroborer ou de 
réfuter indirectement les données expérimentales animales, de ne pas faire d'extrapolations directes 
de l'animal à l'Homme, mais de réinterpréter les données animales en fonction de l'évolution 
phylogénétique, puis d'évaluer leur pertinence par la recherche d'une convergence de similitudes 
physiologiques, comportementales, ainsi que structurelles et fonctionnelles des systèmes neuraux 
impliqués. 

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 Discussion 

b – Discussion relative à la validité de l'expérimentation 

Quelle est la validité de la partie expérimentale ? Dans quelle mesure les différents problèmes 

rencontrés affectent-ils les résultats de l'enquête par questionnaire ? 

Les principaux problèmes de la vérification expérimentale sont les suivants : 

– La dichotomie entre le niveau neurobiologique et le niveau psychologique. 

– Les caractéristiques de la population à étudier 

– Les critères de représentativité 

– La particularité du thème de la sexualité. 

α

 – Niveau biologique & Niveau psychologique 

Les données expérimentales spécifiquement recueillies pour vérifier l'hypothèse principale de cette 

recherche sont collectées à partir d'un questionnaire. Cette méthodologie ne pose pas de problème 
éthique particulier mais n'est pas la plus appropriée pour tester l'hypothèse. 

En effet, le problème est que l'hypothèse principale de ce travail de recherche concerne des 

processus neurobiologiques (niveau biologique) tandis que les évaluations expérimentales 
éthiquement réalisables sont basées sur des déclarations conscientes (niveau psychologique). Or 
actuellement il est très difficile de savoir quels sont les rapports exacts entre les processus 
neurobiologiques inconscients et les perceptions conscientes de ces processus. 

La principale limitation de la vérification des hypothèses, au niveau psychologique, est l'absence de 

connaissances sur les rapports fonctionnels entre les niveaux biologique et psychologique : il est très 
difficile de connaître les rapports exacts entre 1] les processus de renforcement activés par la 
stimulation des zones érogènes (renforcements érotiques), et 2] les sensations conscientes de plaisirs 
intenses et particuliers (plaisirs érotiques) qui sont perçus lors de la stimulation de ces zones 
érogènes. 

Les principales questions qui découlent de cet absence de connaissances sont : 

– Le plaisir érotique correspond-il exactement à l'activation des renforcements érotiques ? 

– L'intensité du plaisir érotique correspond-il à l'intensité (ou à la force) du renforcement 

érotique ? 

– Peut-il exister un renforcement érotique sans qu'il y ait perception de plaisir érotique ? 

– Inversement, peut-il exister du plaisir érotique en l'absence de renforcement érotique ? 

Il semble que l'on peut établir une relation, au moins partielle, entre les renforcements érotiques 

inconscients et la perception consciente du plaisir érotique. Néanmoins rien ne permet de garantir 
avec certitude que la sensation consciente de plaisir érotique est un indicateur univoque de l'activité 
des processus neurobiologiques de renforcement érotique. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

D'où les problèmes suivants lors de l'analyse des questionnaires : par exemple lorsqu'une personne 

déclare n'avoir jamais ressentit du plaisir érotique, cela indique-t-il que ses processus de renforcement 
érotique n'ont jamais été activés ? Lorsqu'une personne déclare ressentir du plaisir érotique, cela 
indique-t-il que les processus de renforcement ont été activés ? 

Pour répondre à ces questions, on dispose de quelques éléments de réponse : 

– Des résultats expérimentaux obtenus principalement chez les rongeurs 

– Des résultats d'imagerie cérébrale obtenus chez l'Homme 

– Des données psychologiques obtenues par introspection 

Les données expérimentales (déjà présentées à la section "Processus de renforcement" du chapitre 

"e – Apprentissage du comportement D'où, comme les activités qui provoquent des activations des structures neurales impliquées dans 

les renforcements provoquent également des sensations conscientes de plaisir érotique, et que ces 
activités sont ensuite volontairement et activement recherchées pour ce plaisir intense, on peut 
raisonnablement conclure qu'il existe une forte relation entre l'activité des processus biologiques de 
renforcement érotique et les sensations psychiques de plaisir érotique. Néanmoins, ces données ne 
permettent pas de savoir ni si cette relation est directe ou indirecte, ni si elle existe toujours. 

En résumé, les problèmes sont les suivants : au niveau psychique, à partir des données présentées 

juste ci-dessus, on suppose que l'activation des processus de renforcement érotique provoque une 
sensation consciente de plaisir érotique. D'où, on suppose qu'il pourrait ainsi être possible d'obtenir 
des informations sur l'activité des processus de renforcement érotique en questionnant une personne 
sur les différentes sensations de plaisirs érotiques qu'elle perçoit consciemment au cours de sa vie et 
de ses activités sexuelles. 

Néanmoins, cette hypothèse ne repose que sur des recoupements entre des données indirectes 

provenant de l'expérimentation animale, de l'imagerie cérébrale humaine, des observations 
comportementales chez l'homme, des perceptions de sensations conscientes et des analyses 
introspectives. Rien ne permet d'affirmer avec certitude qu'il existe une correspondance univoque 
entre l'activation des processus de renforcement érotique et les sensations conscientes de plaisir 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

érotique. L'extrapolation d'un certain nombre de conclusion à partir de l'analyse des perceptions d'un 
sujet de ses sensations de plaisir érotique est donc sujet à caution. 

Exprimé autrement, le présupposé, partiellement étayé, sur lequel est bâtit la méthode de 

vérification est que les sensations de plaisirs érotiques seraient un indicateur de l'activité 
des processus de renforcement lorsqu'ils sont activés par la stimulation des zones 
érogènes
. Et c'est cet indicateur qui est utilisé pour vérifier, indirectement, l'hypothèse principale. 
Comme il est actuellement impossible d'évaluer précisément le degré de fiabilité de cet indicateur, il 
existe donc une marge d'incertitude – que l'on ne peut mesurer – sur la validité intrinsèque de la 
méthode de vérification. 

Quelle est alors la validité de cette méthodologie par questionnaire ? 

L'exploration par questionnaire des perceptions conscientes permettra de préciser avec un bon 

niveau de fiabilité, mais au niveau psychique, le rôle du plaisir érotique dans la dynamique du 
comportement érotique. Par contre, quelles que soient les conclusions qui pourront être déduites de 
cette étude, il n'est vraisemblablement pas possible de faire une simple transposition de ces 
conclusions du niveau psychique au niveau neurobiologique. Il sera donc difficile d'en extrapoler une 
conclusion absolument fiable concernant le rôle des processus neurobiologiques de renforcement dans 
l'acquisition du comportement de reproduction. 

β

 – Population à étudier 

Le principal – et majeur – problème relatif à la population à étudier est que cette population 

n'existe plus. En effet, l'objectif de cette recherche est d'identifier les processus primordiaux à l'origine 
du comportement permettant la reproduction. Or l'influence technologique et culturelle, et surtout la 
connaissance des activités qui permettent la reproduction, font qu'aujourd'hui il est vraisemblable que 
les processus neurobiologiques à l'origine du comportementaux de la reproduction sont, au moins 
partiellement, différents des processus primordiaux. Par exemple, la connaissance de la fonction du 
coït vaginal fait qu'une personne peut volontairement réaliser cette activité dans un but procréatif : 
dans ce cas, vraisemblablement, ce sont des processus neurobiologiques télencéphaliques (ganglions 
de la base, et les cortex frontal, prémoteur et moteur) qui sont principalement à l'œuvre. Au contraire, 
en situation d'ignorance, ce serait plutôt les processus primordiaux mésencéphaliques et 
diencéphaliques qui seraient à l'origine d'un comportement involontaire permettant la reproduction. 

Pour être certain de limiter l'influence culturelle et d'être dans les conditions les plus proches de 

celles ayant existé, il faudrait étudier la population des tous premiers 

homo sapiens, il y a environ 

100.000 ans. 

Le principal problème de cette étude est que les caractéristiques exactes de cette population 

originelle sont inconnues et donc spéculatives, et que la population humaine actuelle est certainement 
très différente pour de nombreux paramètres, dont la plupart sont inconnus. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

γ

 – Représentativité de l'échantillon 

La représentativité est une caractéristique cruciale de l'échantillon, qui permet à l'issue des 

analyses d'extrapoler les résultats à l'ensemble de la population étudiée. Il existe plusieurs problèmes 
spécifiques relatifs aux critères de la représentativité : 

– L'existence de différents critères de représentativité. 

– L'identification des critères cruciaux et spécifiques à la recherche en cours. 

– La répartition et la distribution de ces critères dans la population. 

Il existe différents critères de représentativité, variables en fonction des objectifs de la recherche 

en cours. En effet, il est possible d'avoir des échantillons qui sont représentatifs par rapport aux 
critères de catégories socio-professionnelles, d'âge et de sexe (ces critères sont les plus utilisés, et 
sont souvent implicitement requis de manière systématique), mais aussi des croyances religieuses, du 
régime alimentaire, de la pratique régulière d'activités physiques, de la consommation de substances 
psychogènes, de la réactivité neurophysiologique, de la densité synaptique du cortex, du système 
HLA, des groupes sanguins, de certains marqueurs génétiques, etc. L'idéal étant de pouvoir prendre 
en compte un grand nombre de critères pertinents, de telle sorte qu'on puisse être sûr que 
l'échantillon est bien, à tout point de vue, représentatif de la population totale. Mais cette situation 
idéale n'est que rarement possible, et donc, par défaut, on sélectionne l'échantillon en fonction des 
quelques critères cruciaux qui sont les plus spécifiques et nécessaires pour la recherche en cours, et 
dont on connaît la distribution dans la population. 

Quels sont les critères de représentativité nécessaires et spécifiques à cette recherche ? 

Contrairement à la majorité des enquêtes concernant les comportements sexuels, l'objectif du 
questionnaire n'est pas de connaître les pratiques érotiques des personnes interrogées, mais 
l'importance des sensations de plaisir dans la dynamique du comportement sexuel. Pour donner un 
exemple précis, une des questions est de savoir quelles sont les zones du corps qui provoquent 
l'orgasme. Pour cette question, a-t-on besoin du critère de la représentativité professionnelle ? Un 
ouvrier a-t-il des zones corporelles déclenchant l'orgasme qui sont différentes de celles d'un cadre 
supérieur ? En fonction des connaissances disponibles, on peut dire que ses opinions politiques seront 
certainement différentes, l'âge de son premier rapport sexuel sera certainement différent, ses 
représentations et valeurs sexuelles seront certainement différentes, mais l'orgasme sera-t-il 
déclenché par le pénis/clitoris chez l'ouvrier et les lèvres et la langue chez le cadre supérieur ? En 
fonction des connaissances actuelles en sexologie et en neurobiologie, vraisemblablement non. Les 
critères de représentativité qui sembleraient être les plus pertinents se situeraient au niveau 
neurophysiologique et seraient tous les facteurs qui influencent d'une manière importante les 
réactions neurobiologiques érotiques primaires : c'est-à-dire probablement la sensibilité somes-
thésique des zones érogènes, la réactivité neurophysiologique, des caractéristiques quantitatives et 
qualitatives des nerfs qui relient les zones érogènes au cerveau, les caractéristiques hormonales de la 
puberté, les caractéristiques des processus cérébraux responsables de l'orgasme, etc. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

Enfin, une fois les critères cruciaux identifiés, il est nécessaire d'en connaître la distribution dans la 

population étudiée afin de pouvoir sélectionner un échantillon qui soit représentatif de cette 
population. Le problème est qu'à part les données de type démographique et socio-économique (âge, 
sexe, CSP, salaires, etc.), on ne connaît pas la distribution dans la population générale des autres 
critères possibles (anatomiques, physiologiques, biologiques, taille, poids, régime alimentaire, niveau 
d'anxiété, consommation de psychotropes, croyances spirituelles, valeurs culturelles et morales, etc.). 
D'où il est impossible pour de nombreux critère de pouvoir constituer des échantillons représentatifs 
d'une population donnée. Quant aux problèmes de cette étude, non seulement on ne sait pas si les 
critères neurophysiologiques cités dans le paragraphe précédant sont réellement pertinents, mais en 
plus on ne connaît pas la distribution de ces critères dans la population humaine originelle. 

La question est donc de savoir si la disparition de la population originelle qui devrait être étudiée et 

si l'absence de représentativité de l'échantillon par rapport aux caractéristiques neurophysiologiques 
des réactions sexuelles font que : 1) soit l'étude n'a aucune valeur, ou 2) soit, malgré ces problèmes, 
les réponses recueillies permettent quand même de formuler des conclusions suffisamment valides 
pour faire progresser les connaissances relatives au comportement de reproduction. 

En effet, on observe que les caractéristiques essentielles de tous les processus basiques et 

fondamentaux du système nerveux ne sont pas modifiées par les caractéristiques de l'environnement : 
sensibilité somatique, nociceptive, réflexes, saccades oculaires, peur, curiosité, etc. existent dans 
toutes les sociétés humaines quel que soit le contexte culturel ou écologique. Et rien ne permet de 
penser que les réactions neurophysiologiques érotiques de base dérogent à ce constat. Il est donc 
vraisemblable que la robustesse et l'importance des processus fondamentaux qui ont permis à 
l'espèce humaine de se reproduire depuis des milliers d'années fassent qu'ils existent chez toutes les 
personnes et qu'ils ne soient guère influencés par les vicissitudes de la vie quotidienne. Pour ces 
raisons, les problèmes de représentativité ne seraient pas majeurs. Sauf cas très particuliers 
(anhédonie, lésion neurale, traumatismes graves, abstinence sexuelle, etc.) qui sont exclus de 
l'analyse, un échantillon de quelques centaines de personnes des deux sexes et relativement jeunes 
(18 à 40 ans – âge probable de la procréation à l'époque des origines) devrait permettre d'apporter 
des éléments de réponse, au niveau psychique, quant au rôle et à l'importance du plaisir érotique 
dans la dynamique du comportement permettant la reproduction. 

δ

 – Particularité du thème de la sexualité. 

L'étude du comportement de reproduction humain implique nécessairement l'étude du 

comportement sexuel. Mais, dans la société occidentale, la sexualité est un sujet très particulier et en 
partie tabou. Cette particularité est à l'origine de nombreux problèmes, dont certains sont un obstacle 
à l'étude objective de la sexualité et de la reproduction. 

Problèmes généraux de la recherche en sexologie 

De manière générale, il n'existe quasiment pas de structures institutionnelles dont l'objectif est 

l'étude de la sexualité humaine. Les études disponibles sont généralement ponctuelles, limitées à une 
problématique précise (exemple du SIDA), relèvent d'une approche de type psychosociologique, et 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

sont souvent influencées par des valeurs morales particulières. Les études neurobiologiques restent 
limitées essentiellement aux rongeurs et concernent la reproduction. Dans ces conditions, comment 
obtenir des connaissances objectives relatives à l'ensemble des différents phénomènes regroupés 
dans le concept culturel de "sexualité" ? 

On observe également que les recherches relatives à la sexualité sont réalisées le plus souvent à 

l'initiative d'un homme et non d'une communauté scientifique ou d'un organisme institutionnel. De 
plus, le thème de la sexualité – ou plutôt un aspect de la sexualité – n'est souvent pour ce chercheur 
qu'un sujet de recherche parmi d'autres : c'est rarement un spécialiste qui consacre l'essentiel de son 
activité professionnelle à étudier la sexualité. Cette caractéristique est un obstacle à une recherche 
approfondie tendant à l'exhaustivité pluridisciplinaire. 

Par ailleurs, les éléments et phénomènes regroupés dans la notion culturelle de "sexualité" sont, 

dans de nombreuses sociétés – dont les sociétés occidentales –, associés à des connotations 
subjectives et particulières, souvent péjoratives, et sont des sujets facilement polémiques et 
passionnels. On observe ainsi que la sexualité est un sujet d'étude qui provoque des réactions 
particulières, tant au niveau social que dans la communauté scientifique. Plus le sujet d'étude est 
sensible et plus les résultats sont dérangeants, plus les entraves et l'hostilité envers le chercheur 
augmentent. Cette caractéristique est un sérieux obstacle à la découverte et à la présentation de 
résultats différents des modèles en usages. 

Toujours en raison de la nature particulière de la sexualité, on observe également une influence 

très forte des valeurs et des représentations culturelles dans la recherche concernant ce sujet. Par 
rapport aux sujets d'études qui sont conceptualisés et considérés comme "sexuel", ce qui est 
culturellement valorisé ou stigmatisé, ou bien ce qui est considéré, à une époque donnée, comme 
étant éthiquement de l'ordre du bien ou mal, influence l'ensemble de la recherche en sexualité. Cette 
caractéristique est un des obstacles majeurs à l'intention d'objectivation de la recherche scientifique. 

On observe aussi que beaucoup d'études relatives à la sexualité concernent ce qui est considéré, à 

une époque donnée, comme relevant de la pathologie, de la déviance ou de l'immoralité. Il se produit 
ainsi une sur-représentation d'aspects particuliers au détriment des phénomènes normaux. Cette 
caractéristique est un obstacle à l'étude et à la compréhension de ce qu'est réellement la sexualité, en 
dehors de la pathologie et des représentations culturelles négatives. 

Enfin, on observe que la recherche relative au comportement de reproduction et à la sexualité est 

réalisée dans plusieurs champs disciplinaires et sur des sujets d'études

 a priori difficilement 

comparables : l'Homme, avec une approche psychologique, sociologique ou ethnologique ; l'animal, 
en particulier les mammifères inférieurs, avec une approche éthologique et neurobiologique. Cette 
caractéristique est un obstacle à une compréhension globale de la reproduction et de la sexualité 
humaine. De plus, ces études relèvent également d'approche le plus souvent monodisciplinaire et 
analytique, et, de surcroît, concernent généralement des sujets très spécifiques et/ou limités 
(comportements à risques face aux MST, cooccurrence entre sexualité et consommation de drogue, 
rôle de la testostérone chez le rat mâle, rôle de l'androsténone (phéromone) dans le déclenchement 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

de la lordose chez la souris femelle, etc.). D'où toutes ces différentes études monodisciplinaires et 
provenant de différents champs disciplinaires, souvent sans liens entre elles, donnent une vision 
morcelée et hétéroclite du comportement de reproduction et de la sexualité humaine. 

Problèmes particuliers à cette recherche 

Par rapport à ce travail de recherche et au recueil d'une partie des données par l'intermédiaire d'un 

questionnaire, un premier type de problème est la déformation volontaire de la réalité. Déjà, par 
exemple, on sait que même pour des questions relativement anodines, telle que le nombre de 
partenaires sexuels au cours de la vie, une partie importante des réponses ne sont pas sincère. D'où, 
par rapport à des sujets beaucoup plus sensibles, il est quasi certain que plus les activités ou les 
pensées sexuelles d'une personne s'éloigneront de ce qu'elle considère comme "socialement 
acceptable", plus la déformation, voire l'autocensure de l'information sera importante. De plus, même 
si quelques participants à cette étude donneront sur une question sensible des réponses qui 
sembleront authentiques, rien ne permettra de connaître la proportion exacte de ceux qui ont répondu 
sincèrement, de ceux qui ont modifié leur réponse, et de ceux qui ont pratiqué l'autocensure. Il est 
possible que les réponses d'une étude sur la sexualité ne reflètent pas tant les croyances et la 
pratique sexuelle réelle des personnes, mais plutôt un instantané de ce que le groupe interrogé 
considère comme "socialement normal et acceptable". 

Un second type de problème rencontré dans cette étude, majeur, est l'influence culturelle. Le 

contexte social et culturel modèle le comportement sexuel, et de ce fait certaines questions ne 
peuvent être testées de manière fiable. Par exemple, l'orientation "naturelle" de l'activité sexuelle est 
difficile à évaluer juste à partir de l'observation des comportements sexuels, dans la mesure où en 
Occident l'importance de l'homophobie et la dominance du modèle hétérosexuel favorisent 
l'hétérosexualité exclusive. 

Un troisième type de problème, également majeur, est que les facteurs qui ont influencé le 

développement de la sexualité de chaque participant à cette étude ne sont pour la plupart ni connus 
ni contrôlés. Il est donc très difficile de savoir quels sont les facteurs réellement importants par 
rapport aux caractéristiques actuelles de la sexualité de ces personnes. 

Néanmoins, du fait de l'anonymat et du caractère facultatif de cette enquête par Internet, ainsi 

que du caractère relativement non problématique des questions principales (évaluer l'intensité du 
plaisir érotique) on peut supposer que seules les personnes intéressées et peu gênées d'évoquer leur 
sexualité ont répondu à ce questionnaire de manière honnête et fiable. Cette sur-représentation d'une 
catégorie particulière de la population ne semble pas être un biais, dans la mesure où ces traits de 
caractères n'influencent pas la neurophysiologie érotique. La particularité du thème de la sexualité ne 
semble donc pas trop affecter la validité de cette enquête par questionnaire. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

ζ

 –Conclusion 

Malgré les problèmes méthodologiques exposés dans ce chapitre, la forte relation existant entre le 

niveau biologique et le niveau psychologique, la robustesse vraisemblable des processus de 
renforcement érotiques, ainsi que la nature anonyme et facultative du questionnaire, font que les 
réponses recueillies semblent suffisamment valides pour être exploitées. De plus, l'absence 
d'ambiguïté des réponses et leur grande cohérence avec l'organisation anatomo-fonctionnelle du 
système nerveux humain, suggèrent que les hypothèses testées sont apparemment proches de 
phénomènes neurobiologiques réellement existants. Toutes ces données permettent de conclure que 
cette enquête et les principaux résultats obtenus ont une validité suffisante pour apporter des 
éléments de réponses relatifs au comportement de reproduction humain. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

    

c – Discussion relative aux résultats expérimentaux 

L'expérimentation, réalisée au moyen d'une enquête par questionnaire, avait pour objectif de 

vérifier si le plaisir érotique était bien, chez l'Homme, le principal facteur psychique à l'origine du 

comportement permettant la reproduction (hypothèse H

ψ

 

). Afin de tester cette hypothèse, trois 

hypothèses intermédiaires ont été élaborées de manière à pouvoir réfuter l'hypothèse H

ψ

 

Exprimé autrement, si le plaisir érotique est le facteur majeur à l'origine des activités érotiques, on 

devait absolument trouver que : 

– H

ψ

: Le plaisir érotique doit être un des plaisirs les plus intenses que l'organisme peut 

éprouver. 

– H

ψ

: Les zones érogènes des organes génitaux (pénis/clitoris, vagin) doivent être à l'origine 

d'un des plaisirs érotiques les plus intense. 

– H

ψ

: Le plaisir érotique provoqué par un partenaire doit être supérieur à celui provoqué par 

autostimulation. 

Si ces 3 conditions sont vérifiées, le plaisir érotique (et donc indirectement les processus de 

renforcement) serait un des facteurs psychiques majeurs à l'origine du développement et de la 
dynamique du comportement érotique, ainsi que de l'acquisition du coït vaginal reproducteur. 

Après la passation du questionnaire, à l'issue de toutes les analyses statistiques, les principaux 

résultats obtenus sont les suivants : on observe apparemment 4 groupes d'intensité de plaisirs, 
distincts les uns des autres. Dans l'ordre : 1) le plaisir érotique procuré par un partenaire, qui serait de 
nature différente aux autres plaisirs naturels ; 2) le plaisir procuré par des émotions ; 3) le plaisir 
procuré par des processus non émotionnels : les plaisirs auditif, visuel, olfactif, gustatif, intellectuel, 

corporel et masturbatoire ; et 4) le plaisir procuré artificiellement (par drogues, médicaments 

). Par 

rapport au plaisir érotique, on observe apparemment 4 grandes zones érogènes, distinctes les unes 
des autres. Dans l'ordre : 1) La zone génitale, avec principalement le pénis/clitoris et le vagin, et, 
secondairement, les testicules et le point G ; 2) La zone orale, avec principalement la langue, et, 
secondairement, les lèvres ; 3) la zone anale, avec principalement l'anus, et, secondairement les 
fesses et la prostate pour les hommes ; et 4) le tronc (dos et ventre), la tête et les membres. Enfin, 
dans tous les groupes, tant chez les hommes que chez les femmes, on observe toujours sans aucune 
ambiguïté que le plaisir érotique provoqué par un partenaire est supérieur à celui provoqué par auto-
stimulation. 

Par rapport aux activités érotiques, on observe une forte relation entre le plaisir et l'activité : les 

activités érotiques s'organisent surtout autour des zones les plus érogènes. Les principales activités 
pratiquées ne sont pas uniquement des variations autour du coït vaginal – bien qu'il s'agisse d'une 
activité cruciale absolument nécessaire à la reproduction – mais 

toutes les activités qui stimulent 

intensément le pénis/clitoris et le vagin. Le plaisir et les renforcements érotiques sont les principaux 
facteurs qui motivent les activités sexuelles, mais des facteurs affectifs et cognitifs liés aux 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

interactions positives avec le partenaire interviennent également. En conclusion, tous ces résultats 
suggèrent, tant chez les femmes que chez les hommes, que les activités érotiques qui sont 
recherchées avec un partenaire ne sont pas celles qui permettent la reproduction (i.e. le coït vaginal), 
mais 

celles qui procurent les stimulations les plus intenses aux zones corporelles les plus érogènes. Le 

coït vaginal, essentiel à la reproduction et à la survie de l'espèce, est une activité préférée, mais parmi 
plusieurs autres. 

Ces principaux résultats, qui valident les hypothèses H

ψ

, H

ψ

, H

ψ

  et  donc  H

ψ

 

, sont discutés 

plus en détail dans les sections suivantes afin d'évaluer la portée de leur validité et leur extrapolabilité 
à la population générale. 

α

 – Le plaisir érotique est-il un des plaisirs les plus intenses que l'organisme peut éprouver ? 

Au terme de toutes les analyses des réponses aux questions 13, 1 et 4, on a observé 

apparemment 4 groupes de nature et d'intensité de plaisir, qui semblent distincts les uns des autres. 
Dans l'ordre :  

1) le plaisir érotique procuré par un partenaire (et qui serait de nature différente aux autres 

plaisirs naturels) ; 

2) le plaisir procuré par des émotions ; 

3) le plaisir procuré par des processus non émotionnels : les plaisirs auditif, visuel, olfactif, 

gustatif, intellectuel, corporel et masturbatoire (sans rappel mnésique des souvenirs du plaisir 
par partenaire) ; 

4) le plaisir procuré artificiellement (drogues, médicaments 

). 

Par rapport au plaisir procuré par des émotions, il est à noter que dans certains groupes ce plaisir 

n'est pas statistiquement différent du plaisir érotique par partenaire. Néanmoins, il n'a pas été 
examiné dans cette enquête dans quelle mesure l'intensité des émotions positives qui sont 

considérées comme non sexuelles (bien-être, gaieté, joie, bonheur 

) a été influencé par les effets 

des activités et surtout des intenses affects sexuels. 

Quant aux activités, on observe que toutes les personnes, indépendamment de leur genre ou de 

leur orientation sexuelle, préfèrent sans ambiguïté les activités érotiques avec un partenaire. En 
comparant les activités avec les plaisirs, on observe que le plaisir érotique avec un partenaire est le 

plaisir le plus intense (note la plus élevée, cf. § 4.a.

α

, p.partenaire est l'activité préférée (note la plus élevée, cf. § 4.a.

β

, p.qu'il existe une relation causale importante entre le plaisir et l'activité, et corrobore l'hypothèse que le 
plaisir érotique est un facteur important à l'origine des activités érotiques, en particulier avec un 
partenaire. Par contre, la relation est moins nette entre le plaisir érotique ressenti, provoqué par soi-

même (en général la 2

e

 note la plus élevée, cf. § 4.a.

α

), et la préférence pour l'activité de 

masturbation (comprise suivant les groupes entre la 2

e

 et la 7

e

 position, cf. § 4.a.

β

). Une explication 

plausible serait qu'une grande partie du plaisir provoqué par la masturbation provienne du rappel 

mnésique des plaisirs ressentis lors des activités érotiques avec des partenaires ( cf. section "4.a.

α

.1 –

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Chapitre 5 :

 Discussion 

 Influence des souvenirs dans l'intensité du plaisir sexuel par auto-stimulation", pagL'ensemble de ces analyses et résultats, en plus de confirmer l'importance des émotions chez l'être 

humain, indiquent que l'hypothèse H

ψ

1

 nécessite des précisions complémentaires. Ce serait 

uniquement le plaisir érotique procuré par un partenaire qui serait le plaisir "naturel" le plus intense 
que peut ressentir l'organisme humain. Ce résultat, qui n'était que partiellement prévu mais qui valide 

néanmoins l'essentiel de l'hypothèse intermédiaire H

ψ

, est beaucoup plus significatif pour valider 

l'hypothèse principale du rôle majeur du plaisir érotique dans l'acquisition de la séquence motrice du 
coït vaginal. En effet, la masturbation, qui ne permet pas la fécondation, est nettement délaissée au 
profit des activités érotiques avec des partenaires, qui elles sont susceptibles de permettre la 
reproduction. 

β

 – Les zones érogènes des organes génitaux sont-elles à l'origine du plaisir érotique le plus 

intense ? 

Au terme de toutes les analyses des réponses aux questions 16 et 17, on a observé, dans les 

différents groupes et tant chez les hommes que chez les femmes, que le plaisir érotique provoqué par 
la stimulation des zones érogènes des organes génitaux (pénis/clitoris, vagin) est le plaisir érotique le 
plus intense que les participants à l'enquête peuvent ressentir. 

Néanmoins, même si le pénis est 

en moyenne la zone corporelle la plus érogène pour les 195 

hommes sélectionnés pour les analyses statistiques, on observe que 

d'autres régions du corps 

peuvent devenir autant érogènes que le pénis : les testicules (dans 23,6 % des cas), la prostate (dans 
18,5 % des cas, mais jusqu'à 25 % des cas chez les hommes ayant des activités bisexuelles), l'anus 
(18 %, mais 29,7 % pour les bisexuels), les fesses (4,6 %), la poitrine (3,1 %), la langue (5,1 %) et 
les lèvres (2,7 %). Chez les 194 femmes, le clitoris et le vagin sont 

en moyenne les zones corporelles 

les plus érogènes, mais, comme chez les hommes, d'autres régions corporelles peuvent devenir autant 
érogènes : le point G (dans 40,7 % des cas), les seins (17,0 %), l'anus (16,0 %), les fesses (5,2 %), 
la langue (7,2 %) et les lèvres (5,2 %) peuvent devenir autant érogènes. On observe même quelques 
cas où ces autres régions du corps 

sont plus érogènes que le pénis/clitoris et le vagin. Par ailleurs, par 

rapport au plaisir orgastique, les zones dont la stimulation peut provoquer l'orgasme sont les mêmes 
que celles précédemment citées, en particulier celles qui sont les plus érogènes : surtout le 
pénis/clitoris et le vagin, mais également les testicules, la prostate, le point G et la zone anale, c'est à 
dire essentiellement des zones localisées au niveau du bassin, tant chez les femmes que chez les 
hommes. Mais on observe aussi que plusieurs autres régions du corps, telles la tête, le dos ou les 
pieds, peuvent également provoquer l'orgasme. 

Ces résultats indiquent que certaines régions du corps, parfois différentes d'une personne à l'autre, 

peuvent être très érogènes, voire même dans quelques cas 

produire un plaisir érotique plus intense 

que celui provoqué par le pénis/clitoris et le vagin. Ces quelques cas, s'ils ne sont pas des exceptions, 
pourraient réfuter l'hypothèse. En effet, comme on sait que les pratiques sexuelles changent en 
fonction du contexte culturel, il est possible de supposer que l'intense érogénéité du pénis/clitoris 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

constatée dans cette étude proviendrait en fait de la pratique culturellement valorisée et dominante 
du coït vaginal dans les sociétés occidentales ; vraisemblablement, dans des contextes culturels 
différents, en fonction d'autres pratiques érotiques absentes ou valorisées, on pourrait trouver 
d'autres régions intensément érogènes. Des données ethnologiques et expérimentales, présentées 
dans les paragraphes suivants, confirment l'importance des stimulations corporelles dans le 
développement des zones érogènes. Ainsi, il semble envisageable que de nombreuses régions 
corporelles puissent devenir hautement érogènes si elles sont adéquatement stimulées, en particulier 
durant la période cruciale du développement de l'organisme. 

Or il est capital pour la validité de l'hypothèse que le pénis/clitoris et le vagin soient les régions 

corporelles les plus érogènes, et cela quelles que soient les normes et les pratiques culturelles. Une 
étude plus approfondie de ces résultats et des zones érogènes semble donc nécessaire afin d'évaluer 
à la fois la validité des réponses recueillies, l'impact des stimulations corporelles et des pratiques 
sexuelles, ainsi que la pertinence de l'hypothèse. 

Développement des zones érogènes 

Des données ethnologiques, cliniques et expérimentales montrent que les stimulations précoces 

sont un facteur important pour le développement des zones érogènes. 

Par exemple, chez l'animal, on observe que les rates lèchent régulièrement la région anogénitale 

de leurs petits et que la déprivation expérimentale de ces stimulations entraîne une augmentation de 
la latence d'éjaculation chez les rats devenus adultes (MOORE 1984). Ces données suggèrent que la 
stimulation régulière des organes génitaux (et donc des régions érogènes) durant la période du 
développement faciliterait le déclenchement des réflexes sexuels. 

Chez la femme, par rapport aux seins, contrairement à ce qui est observé dans les sociétés 

occidentales, on remarque dans les tribus de Nouvelle-Guinée que les enfants reçoivent beaucoup de 
stimulations somatosensorielles, entre autres au niveau de la poitrine, et que, à l'âge adulte, 
apparemment 

toutes les mères ressentent un orgasme lorsqu'elles allaitent des enfants (HERDT & 

STOLLER 1990). Par rapport aux zones érogènes génitales, en comparant les données provenant, 
d'une part, des sociétés océaniennes où la sexualité est valorisée et pratiquée dès le plus jeune âge, 
où les organes génitaux font l'objet de soins et de préparations dès la naissance et où les femmes ont 
des orgasmes aussi rapidement que les hommes (DIAMOND 2004), et, d'autre part, une société 
africaine, les So, où le plaisir sexuel est occulté, du moins pour les femmes, et où ces dernières 
n'éprouvent que de la douleur durant les rapports sexuels (ALLGEIER & ALLGEIER 1992, p.12), il 
apparaît pour les sujets féminins que certains types de stimulations corporelles et génitales (qui 
restent à déterminer avec précision) semblent indispensables au développement des processus 
érotiques génitaux. Ces observations montrent que la région a priori la plus érogène du corps féminin, 
la zone génitale (clitoris/vagin), peut être soit très érogène soit anérogène en fonction uniquement du 
contexte développemental, ce qui est un argument fort en faveur d'un rôle majeur de l'apprentissage 
dans l'érogénéité des zones érogènes. On peut, dans le même ordre d’idée, rappeler l’existence dans 
plusieurs sociétés traditionnelles de rituels de préparations ou d’ablutions génitales, chez les 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

nourrissons garçons et filles, dans le but de sensibiliser la région sexuelle aux stimulations sensorielles 
(De RACHEWILTZ 1964). Ces données, ainsi que les données cliniques de l'anorgasmie primaire, 
vraisemblablement provoquée par l'absence de stimulations génitales (ZWANG in BRENOT 2004) et 
celles d'observations de sexualité précoce (YATES 1990, 2004), confirment l'importance des 
stimulations somatosensorielles durant la période du développement. Cette hypothèse de l'influence 
des expériences érotiques infantiles sur le développement des zones érogènes et des processus 
érotiques a été initialement proposée par Kinsey A.C. en 1951 et Mead M. en 1955. 

Ces données montrent qu'il existe une certaine plasticité des processus impliqués dans les 

réactions neurophysiologiques érotiques, que les zones érogènes primaires ne sont peut être pas 
limitées aux régions génitales, et que l'échantillon sélectionné pour l'enquête n'est pas représentatif 
de toutes les potentialités érogènes de l'organisme humain. 

Afin de mieux comprendre la neurophysiologie des zones érogènes et de pouvoir mieux évaluer la 

validité des résultats de l'enquête, les données anatomiques et neurobiologiques actuellement 
disponibles sont présentées et discutées dans les paragraphes suivants. 

Caractéristiques neurobiologiques des zones érogènes 

Les données neurobiologiques actuellement disponibles permettent d'envisager 4 types de 

structures érogènes périphériques impliqués dans les sensations érotiques. 

La première structure périphérique serait constituée par l'association fonctionnelle entre la peau 

poilue et des fibre C non myélinisées qui ont des relations anatomiques privilégiées avec le cortex 
insulaire. Ce système serait impliqué dans les sensations tactiles agréables, l'attachement et peut être 
les sensations érotiques (OLAUSSON & al. 2002 ; WESSBERG & al. 2003). Ce système pourrait 
participer aux sensations érotiques provenant des régions poilues des zones érogènes, comme par 
exemple le mont de vénus ou les testicules. Néanmoins, l'importance érotique de ce système semble 
limitée, dans la mesure où les principales zones érogènes sont constituées de peau glabre. 

La seconde structure périphérique pourrait éventuellement être constituée par le tissu de type 

prostatique, qui se trouve dans la prostate masculine et dans les glandes de Skeve féminine 
(ZAVIACIC 1998). Ce tissu semble constituer une zone érogène primaire, dont la stimulation 
provoquerait l'orgasme. La raison de l'existence et la fonction de ce tissu érogène, interne à 
l'organisme et donc difficile d'accès, sont inconnues. Ce tissus prostatique érogène pourrait expliquer 
les notes élevées données par les femmes et surtout les hommes bisexuels pour ce qu'ils ont identifié 
comme étant le point G et la prostate. La faible érogénéité indiquée par les hommes hétérosexuels 
serait due au fait que le massage prostatique n'est guère pratiqué par les hétérosexuels (REMES 
2004). 

La troisième structure érogène serait éventuellement le tissus spongieux, qui se trouve dans le 

pénis masculin et qui constitue le fascia d'Halban chez la femme. Ce fascia, homologue du corps 
spongieux du pénis, pourrait être à l'origine de l'orgasme vaginal (HOANG & al. 1991). 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

Le quatrième système périphérique serait constitué par le tissu muco-cutané, qui est un tissu de 

transition entre la peau externe et les muqueuses internes. Cette peau particulière est caractérisée 
par une moindre épaisseur du derme et les structures neurales sensitives sont plus proches de 
l'épiderme que dans les autres types de peau (glabre ou poilue). Les régions corporelles constituées 
de tissus muco-cutané sont le pénis/clitoris, le prépuce, la partie externe de la vulve, la peau 
périanale, les mamelons, les lèvres et la conjonctive (WINKELMANN 1959). Ce tissu, associé aux 
processus de renforcements, pourrait être un système fonctionnel majeur impliqué dans le contrôle de 
comportements liés aux entrée/sorties de matière de l'organisme (voir la section "e – Généralisation 
du modèle", page 57). Il semblerait que les caractéristiques anatomiques et fonctionnelle de ce 
système muco-cutané soient à l'origine des principales zones érogènes primaires. Il permettrait 
d'expliquer les notes élevées données par les participants à l'enquête pour le pénis/clitoris, les seins, 
les lèvres et l'anus, ainsi que la désignation de ces zones comme étant les principales permettant de 
déclencher l'orgasme. 

Quant au vagin, les facteurs à l'origine de son intense érogénéité ne sont pas connus avec 

précision. L'érogénéité pourrait provenir soit de l'innervation intrinsèque du vagin, soit du clitoris (qui 
enserre le conduit vaginal), soit d'autres structures connexes, soit d'une combinaison de ces 
possibilités. Les structures connexes seraient le sphincter urétral (LENCK & al. 1992), les glandes de 
Skene (BENATTAR 2005) et le fascia d'Halban. Ces deux dernières structures, et surtout le fascia 
d'Halban, pourraient correspondre au controversé point G (HINES 2001). Enfin, il est possible que la 
stimulation vaginale provoque une stimulation indirecte des structures internes du clitoris, qui 
entourent le vagin (O'CONNELL & al 1998 ; O'CONNELL & DeLANCEY 2005). Dans ce cas, l'érogénéité 
du vagin proviendrait en fait de la stimulation indirecte du clitoris. Néanmoins, comme il n'existe pas 
actuellement d'étude ayant comparé et évalué l'importance relative de ces différentes possibilités de 
l'érogénéité vaginale, il est difficile de conclure. La seule certitude est que le vagin possède des zones, 
le plus souvent sur sa paroi antérieure, dont la stimulation tactile est intensément érogène et peut 
conduire à l'orgasme (ALZATE 1987). 

Les facteur à l'origine de l'érogénéité de deux autres zones corporelles, la langue et la conjonctive, 

sont également mal connus. La langue, indiquée dans l'enquête comme très érogène, n'est pas 
constituée de tissus muco-cutané. Son érogénéité pourrait provenir de l'existence de récepteurs 
similaires à ceux du tissu muco-cutané (WINKELMANN 1959) ou du fait que la langue est richement 
innervée et occupe une surface importante dans les cortex somatosensoriels. La conjonctive, bien 
qu'étant du tissu muco-cutané, n'est généralement ni considérée ni perçue comme une zone érogène. 
Néanmoins, un participant à l'enquête indique que sa paupière est une zone orgasmogène. 

Les données ci-dessus suggèrent que le tissu muco-cutané serait la structure périphérique qui 

constituerait les principales zones érogènes primaires. D'où, les caractéristiques de ce tissu 
permettraient-elles de mettre en évidence des propriétés particulières aux zones les plus érogènes ? 
Contrairement aux hypothèses de certains auteurs, il n'existerait pas dans ce tissu de récepteurs 
spécifiques du plaisir érotique (tels par exemple les supposés «corpuscules de la volupté», qui 
seraient des corpuscules de Meissner modifiés) (MALINOVSKY 1996). Chez tous les primates, on 

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trouve dans le pénis/clitoris les mêmes récepteurs sensoriels que dans les autres structures 
somatiques (COLD & McGRATH 1999). Par contre, la distribution et l'organisation de ces récepteurs 
diffèrent : chez l'homme, on observe dans le gland du pénis une grande abondance de terminaisons 
libres et l'absence de disques de Merkel et des autres mécanorécepteurs typiquement présents dans la 
peau glabre (doigts par exemple) (HALATA & MUNGER 1986), tandis que dans le prépuce on observe 
beaucoup de corpuscule de Meissner. Chez la femme, la distribution dans le prépuce et dans le gland 
du clitoris des terminaisons libres et des récepteurs encapsulés est plus homogène (COLD & TAYLOR 
1999). Néanmoins, si ces données montrent des différences structurelles entre les différentes zones 
érogènes muco-cutanées, on ignore actuellement quels types de différences fonctionnelles elles 
entraînent. Éventuellement, elles pourraient être à l'origine des différences quantitatives et 
qualitatives dans les sensations érotiques qui sont produites par chaque zone érogène. C'est un des 
facteurs qui pourrait expliquer la raison pour laquelle les participants à l'enquête indiquent une 
gradation des sensations érotiques provenant des zones muco-cutanées : pénis/clitoris en premier, 
puis seins, lèvres, anus, et, bon dernier, la conjonctive. 

Quant à l'érogénéité de ces 4 types de structures érogènes périphériques, il semblerait qu'elle 

dépende de processus centraux. En effet, on observe lors des sections de la moelle épinière 
l'apparition de nouvelles zones érogènes (transfert érogène), capable de provoquer des para-
orgasmes (SOULIER 2001). Ces données cliniques suggèrent que la nature érogène de certaines 
stimulations corporelles ne dépendrait pas uniquement de l'existence de récepteurs spécialisés ou 
d'une organisation particulière des récepteurs au niveau des zones érogènes, mais plutôt d'un 
traitement effectué à un niveau plus central du système nerveux. Les influx nerveux provoquées par 
la stimulation de ces tissus muco-cutanés seraient principalement véhiculées par le faisceau spino-
thalamique (GUYTON 1989), et aboutiraient au niveau cérébral (région préoptique, MALLICK & al. 
1994 ; hypothalamus, YANAGIMOTO & al. 1996). Les données cliniques suggèrent que c'est à ce 
niveau cérébral que ces influx acquerraient leurs caractéristiques sensorielles érotiques (HEATH 1972). 

Enfin, pour terminer l'analyse des facteurs à l'origine de l'érogénéité, il convient de rappeler que 

les organismes ne seraient pas optimisés (cf. JACOB 1977 ; 1981), qu'il existe de manière significative 
des variations génétiques (REDON & al. 2006) et épigénétiques (STROHMAN 1997), qu'il existe de 
surcroît des possibilités d'associations structurelles et fonctionnelles entre les différents processus de 
l'organisme, et que, pour toutes ces raisons, il n'est peut être pas possible de mettre en évidence un 
unique et parfait système neuroanatomique qui expliquerait simplement l'érogénéité du corps. 

Conclusion 

L'étude anatomique et embryologique met en évidence une similitude entre les hommes et les 

femmes : ce sont apparemment les mêmes structures organiques qui peuvent devenir intensément 
érogènes : pénis/clitoris, prostate/point G, seins/poitrine, anus, langue et lèvres. Parmi ces zones, 
trois types de tissus, prostatique, spongieux et surtout muco-cutané, associés à des processus 
limbiques centraux, seraient à l'origine de la nature érogène primaires de ces zones. La sensibilité 
érotique de ces zones se développerait en grande partie sous l'effet de stimulations physiques au 
cours de la période du développement. Les facteurs qui pourraient expliquer les variations inter et 

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intra individuelle entre les différentes zones érogènes seraient l'existence de variations génétiques et 
épigénétiques, et, surtout, des différences structurelles entre les différentes zones érogènes et des 
différences dans les pratiques sexuelles, en particulier durant l'enfance et l'adolescence. 

Dans le contexte culturel des sociétés occidentales, à partir des résultats de cette étude et surtout 

des travaux de Masters & Johnson (1966), on observe que le pénis/clitoris et le vagin sont nettement 

les principales zones érogènes, et de très loin les principales zones orgasmogènes. L'hypothèse H

ψ

"les zones érogènes des organes génitaux sont à l'origine d'un des plaisirs érotiques les plus intenses", 
est donc, dans ce contexte, validée. Dans les sociétés non occidentales, en fonction des rares données 
ethnologiques disponibles, on observe que les seins peuvent devenir autant érogènes et 
orgasmogènes que le clitoris. Pour les autres zones érogènes, l'absence de données ne permet pas de 
conclure. 

À partir des résultats de l'enquête et sous réserve d'un contexte développemental spécifique, il 

semblerait possible d'envisager que les testicules, le tissus prostatique ou spongieux et l'anus, dont 15 
à 30% des participants donnent une note maximale, pourraient être autant, voire peut être plus 
érogène et orgasmogène que le pénis/clitoris. Néanmoins, comme aucune étude physiologique, 
clinique ou ethnologique actuellement disponible ne confirme cette hypothèse, cette possibilité reste 
spéculative. 

En conclusion, c'est le pénis/clitoris, le vagin et éventuellement les seins qui sont potentiellement à 

l'origine du plaisir érotique le plus intense que l'organisme peut ressentir. Et même s'il existerait deux 
ou trois zones supplémentaires (éventuellement zone anale ou orale) qui pourraient être aussi 

érogènes et orgasmogènes que les zones génitales, l'hypothèse H

ψ

, "les zones érogènes des 

organes génitaux sont à l'origine d'un des plaisirs érotiques les plus intenses", serait et resterait 
validée, quelque soit le contexte culturel. 

Relation plaisir / activité 

Quant aux activités érotiques, on observe que la quasi totalité des personnes préfèrent les activités 

qui provoquent des stimulations du pénis/clitoris et du vagin, indépendamment de leur genre ou de 
leur orientation sexuelle. En comparant les activités avec les plaisirs, on observe que les zones 

génitales sont les plus orgasmogènes (cf. § 4.b.

α

.2plaisirs érotiques les plus intenses (notes les plus élevées, cf. § 4.b.

α

érotiques génitales sont les activités préférées (notes les plus élevées, cf. § 4.b.

β

suggère fortement qu'il existe une relation causale importante entre le plaisir et l'activité, et corrobore 
l'hypothèse que le plaisir érotique est un facteur important à l'origine des activités érotiques, en 
particulier au niveau des organes génitaux. 

Remarque importante : bien qu'on observe que les activités érotiques s'organisent autour des 

structures les plus érogènes, le pénis et le clitoris, 

ces activités érotiques ne sont pas spécifiques du 

coït vaginal. Il est très important de noter que ce coït vaginal, absolument nécessaire à la 
reproduction, n'est pas toujours l'activité significativement préférée. De plus, il n'a pas été évalué dans 
cette enquête l'influence de la 

désirabilité sociale dans la préférence pour le coït vaginal : cette 

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activité a peut être été surévaluée par les participants. Néanmoins, par rapport à ce qui est le plus 
fondamental, que le coït vaginal soit l'activité érotique préférée ou seulement une des activités 
préférées, il est pratiqué par tous les hétérosexuels et les bisexuels, ce qui permet d'assurer la 

reproduction et la survie de l'espèce (voir également la section "5.a.

ζ

 – Facteurs de l'apprentissage du 

coït vaginal", page 134 ). 

γ

 – Le plaisir érotique provoqué par un partenaire est-il supérieur à celui provoqué par 

autostimulation ? 

Au terme de toutes les analyses des réponses aux questions 18 et 19, on observe, dans les 

différents groupes et tant chez les hommes que chez les femmes, que le plaisir érotique provoqué par 
un ou plusieurs partenaire(s) est sans aucune ambiguïté supérieur à celui provoqué par 

autostimulation. L'hypothèse intermédiaire H

ψ

3

 est donc vérifiée. 

La supériorité qualitative des activités érotiques avec un partenaire est également confirmée au 

niveau physiologique par une plus grande libération de prolactine (+400%), vraisemblable indicateur 
de la satiété et de la satisfaction sexuelle (BRODY & KRUGER 2006). 

En complément, les questions 18 et 19 contiennent plusieurs items destinés à préciser l'hypothèse 

de la prépondérance des renforcements (ou du plaisir) dans le comportement sexuel, en particulier 
pour savoir si l'activité érotique se développe en fonction de la recherche du renforcement (ou du 
plaisir) maximal. En effet, on observe dans quasiment toutes les activités humaines une recherche de 
la maximalisation des plaisirs : alimentation (gastronomie, diversité des préparations culinaires), 

audition (diversité de musiques et des ambiances sonores), odorat (parfums, senteurs 

), etc. Par 

rapport à la sexualité, cette recherche de la maximalisation du plaisir pourrait se traduire par la 
sommation de diverses stimulations érotiques et hédoniques. C'est vraisemblablement ce qu'on 
observe au cours des orgies, prisées à certaines époques historiques (PARTRIDGE 2002), où, en plus 
de la diversité des stimuli érotiques (stimulations par plusieurs partenaires, jeux et danses érotiques, 
etc.), s'additionnent les stimuli auditifs, visuels, olfactifs et gustatifs provenant de l'ambiance 
particulière et raffinée, où se mêlent à la décoration suggestive mets fins et boissons capiteuses, 
musique langoureuse et senteurs enivrantes, afin de fournir de nombreuses, diverses et intenses 
sensations érotiques et hédoniques. Dans le questionnaire, l'objectif est limité à préciser les éventuels 
effets du nombre de partenaires au cours des activités sexuelles. L'analyse des réponses indique qu'un 
peu plus de la moitié des personnes préfèrent les sensations érotiques simples provoquées par un 
partenaire, et l'autre moitié préfèrent les sensations érotiques provoquées par l'addition des 
stimulations simultanées et réciproques avec un partenaire. Les personnes préférant les sensations 
érotiques procurées lors d'activités sexuelles en groupe sont très peu nombreuses. Néanmoins, les 
internautes sont francophones et la plupart proviennent de France, ou secondairement du Canada, de 
Suisse et de Belgique, pays occidentaux où le contexte culturel est défavorable à la sexualité de 
groupe. Cette pratique étant marginale, tant au niveau social que dans l'échantillon, il est donc difficile 
de tester cette hypothèse complémentaire de la recherche du renforcement érotique et hédonique 
maximal. 

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Par ailleurs, le fait que la stimulation érotique par un partenaire soit, de très loin, préférée à 

l'autostimulation, suggère l'existence d'un phénomène neurophysiologique particulier. L'existence de 
ce phénomène particulier est de plus corroboré par les résultats de l'analyse factorielle (cf. chapitre 

"4.a.

α

.3 – Analyse factorielle exploratoire", page 76 ). Plus généralement, on observe que tous les 

types d'autostimulation provoquent moins d'effets que les stimulations provoquées par un élément 
externe à l'organisme. Il est supposé, à partir des études effectuées sur les chatouilles, que les effets 
de l'auto-stimulation somatosensorielle seraient vraisemblablement inhibés au niveau du cervelet 
(SELDEN 2004). C'est ce processus neurobiologique qui rendrait compte de la plus grande intensité 
des stimulations érotiques procurées par un partenaire, comparées aux autostimulations. De manière 
toute spéculative, on peut supposer que si cette particularité neurophysiologique était inverse (c'est-à-
dire si l'autostimulation procurait un plaisir bien plus intense que la stimulation avec un partenaire), il 
n'y aurait vraisemblablement quasiment pas de comportement sexuel avec autrui, il n'y aurait pas de 
coït reproducteur, et l'espèce humaine se serait sans doute éteinte depuis longtemps. Il semble dans 
certain cas qu'il suffise d'une modification neurophysiologique minime pour provoquer des 
modifications psychiques, comportementales et évolutives majeures. Ce phénomène 
neurophysiologique particulier et contre-intuitif, qui n'est pas spécifique de la sexualité ou de la 
reproduction, est conforme au modèle de l'évolution de François Jacob (1977, 1981), qui suppose que 
les organismes actuels sont le résultat du « bricolage de l'évolution ». 

Quant aux activités, on observe sans aucune ambiguïté, tant chez les hommes que chez les 

femmes, que la quasi totalité des sujets ressentent le plaisir érotique le plus intense avec un 
partenaire et préfèrent les activités érotiques également avec un partenaire. Il existe ainsi une nette 
relation entre le plaisir ressenti et l'activité pratiquée, ce qui suggère que le plaisir érotique est un des 
facteurs importants à l'origine de l'activité érotique. 

δ

 – Facteurs à l'origine des activités érotiques 

Enfin, la dernière partie de l'enquête concerne l'évaluation de l'importance relative du facteur 

plaisir par rapport à tous les autres facteurs qui interviennent dans l'initiation des activités érotiques 
avec un partenaire (question n° 10). 

L'analyse des réponses semble mettre en évidence une caractéristique extrêmement intéressante 

des phénomènes biologiques de la sexualité. 

Les 15 items de cette question, ainsi que les réponses à ces items, ont été regroupés en fonction 

de 3 caractéristiques biologiques et sociales, qui sont bien identifiables et qui jouent un rôle important 
dans la dynamique des comportements : 1) l'activation du système somatosensoriel, 2) le traitement 
émotionnel et cognitif, et 3) les facteurs environnementaux externes au sujet. 

Sachant que la sexualité consiste au niveau le plus basique en la stimulation érotique des zones 

érogènes du corps, que les primates sont des animaux de contact, que la stimulation du corps produit 
des effets physiologiques et psychiques majeurs (voir ci-dessous), et que l'innervation sensorielle du 
corps constitue le système somatosensoriel (WILLIS & COGGESHALL 1991), nous avons élaboré 
toutes une série de questions spécifiques aux différentes façons de stimuler le corps et aux effets 

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supposés de l'activation du système somatosensoriel. La stimulation érotique du corps (facteur 
"plaisir" et item "Pour se donner du plaisir" de la question n° 10 ) recueille 14% des notes chez les 
hommes et 13% des notes pour les femmes. 

A priori, par rapport à notre hypothèse de l'importance 

primordiale du plaisir érotique dans la sexualité, le score est faible et l'hypothèse semble réfutée. En 
continuant l'analyse des réponses, on trouve que l'ensemble des facteurs correspondant à la 
stimulation du corps (facteurs "Plaisir", "Contact physique", "Câlins" et "Chahut") recueillent environ 
un tiers des points (36% pour les femmes et 33% pour les hommes). Ce qui signifie que par rapport à 
ce que perçoivent les sujets, la stimulation du corps représente un tiers des facteurs qui les incitent à 
avoir des activités sexuelles avec leur partenaire. Ce résultat, nettement plus important, suggère que 
le plaisir érotique ne serait qu'un aspect d'un continuum de plaisirs somatosensoriels qui culmineraient 

éventuellement avec l'orgasme. Il faudrait peut être reformuler l'hypothèse H

ψ

 et supposer que les 

plaisirs somatosensoriels, et non juste le plaisir érotique, seraient à l'origine des activités sexuelles. 

En continuant cette analyse, on trouve que ce qui correspondrait aux effets des processus de 

renforcement (facteurs "Pulsion sexuelle" et "Pénétration" des items "Parce que je ressens comme 
une tendance ou un besoin qui me pousse à faire des activités sexuelles" et "Pour le désir d'être 
pénétrée (ou de pénétrer) mon (ou ma) partenaire") représentent environ 17-18% des notes. Ces 
facteurs "Pulsion sexuelle" et "Pénétration" peuvent être interprétés comme étant la traduction 
psychique soit d'un instinct de la reproduction, soit des effets des processus de renforcement. 
L'interprétation relative à l'instinct n'est pas retenue en raison des données du chapitre sur l'innéité 
(cf. "1.d 

– 

Le comportement de reproduction est-il inné 

?", p. 

13), qui montrent que 

vraisemblablement il n'existe pas d'instinct de la reproduction. Il est supposé que la stimulation 
corporelle provoque des renforcements (ayant des effets au niveau des structures prémotrices), et, 
lorsque ces renforcements sont réactivés, ils seraient perçus comme une pulsion psychique 
particulière (ce serait un phénomène similaire au fumeur qui ressent une impulsion à fumer en voyant 
une cigarette ou un cendrier). 

L'explication que nous proposons est la suivante : les personnes ont répondu aux facteurs "Plaisir", 

"Contact physique", "Câlins" et "Chahut" parce qu'elles se rappelaient de ces sensations provoquées 
au cours de leurs dernières stimulations érotiques. Elles ont répondu aux facteurs "Pulsion sexuelle" et 
"Pénétration" parce qu'elles se rappelaient d'une impulsion perçue juste 

avant les activités sexuelles. 

Les réponses des personnes traduiraient à la fois l'activité inconsciente des processus de renforcement 
et la perception hédonique consciente de ces processus. 

Toujours en continuant l'analyse, on trouve que le facteur "Amour" correspond à environ 11-12% 

des notes. Ce facteur peut également être interprété de plusieurs façon : en particulier comme étant 
soit un facteur distinct des processus de renforcement, soit comme étant une des conséquence de 
l'activité de ces processus. Cette dernière interprétation est retenue dans la mesure où il semblerait 
que ce qui est culturellement appelé "amour" corresponde en fait chez un sujet à une forme de 
"dépendance" à certaines caractéristiques des personnes "aimées" (REYNAUD 2005). 

Ainsi, en considérant que l'activation des processus de renforcement lors de la stimulation du corps 

provoque des effets immédiats (les différentes sensations de plaisirs), et des effets ultérieurs (des 

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renforcements, éventuellement au niveau des structures motrices ou prémotrices, et des phénomènes 
d'attachement romantique ou de dépendance), on peut constituer un super facteur qui regroupe les 
effets immédiats et ultérieurs, conscients et inconscients, de l'activation des processus de 
renforcement par les stimulations corporelles. On observe alors que ce super facteur représente 64% 
des notes chez les femmes et 61% des notes chez les hommes, ce qui signifie que les processus de 
renforcement (et pas juste le plaisir érotique), indépendamment du sexe, seraient à l'origine de près 
des deux tiers des facteurs qui incitent les personnes à avoir des activités de plaisirs somatosensoriels 
(incluant le plaisir érotique et l'orgasme). 

Avec une analyse similaire, on constitue un deuxième super facteur, regroupant des facteurs 

émotionnels et cognitifs (facteurs "Tendresse", "Complicité", "Reconnaissance", "Sécurité" et 
"Curiosité"). On observe alors que ce super facteur représente 30% des notes chez les hommes et 
chez les femmes, ce qui signifie que les processus émotionnels et cognitifs, indépendamment du sexe, 
seraient à l'origine de près d'un tiers des facteurs qui incitent les personnes à avoir des activités 
sexuelles. 

Enfin, le dernier super facteur correspondrait aux influences sur le sujet de l'environnement 

humain, social et culturel (facteurs "Demande du partenaire", "Normes sociales" et "Désir d'enfants"). 
Le facteur "désir d'enfants" n'est pas ici considéré comme étant un facteur biologique, dans la mesure 
où il semble que la naissance d'un enfant est la conséquence du coït vaginal et non d'un désir 
"instinctif" inné. Lorsqu'un désir d'enfants existe, il proviendrait soit d'un vécu positif au contact 
d'enfants, soit de l'influence du contexte social et culturel (BADINTER 1980). Ce super facteur 
correspondant à l'influence de l'environnement est presque négligeable, puisqu'il ne représente que 
8,5% des notes chez les hommes et 5,7% des notes chez les femmes. 

En conclusion, on observe que les facteurs à l'origine des activités érotiques avec un partenaire 

sont très similaires entre les femmes et les hommes. Le plaisir érotique est un facteur important, mais 
c'est surtout l'ensemble des effets, immédiats puis ultérieurs, de l'activation des processus de 
renforcement par la stimulation du corps qui est principalement à l'origine des activités érotiques. 

Ces résultats montrent l'importance du système somatosensoriel, et surtout l'importance 

des effets 

de l'activité de ce système, dans la sexualité humaine. En raison de l'importance de ce système, nous 
allons présenter des données complémentaires qui permettent de mieux comprendre le rôle et 
l'importance apparemment cruciale des effets – à tous les niveaux de l'organisme – de la stimulation 
du corps. Toutes les observations montrent que les stimulations somesthésiques, qui ont des effets 
physiologiques, psychiques et comportementaux, semblent être une véritable nécessité 
développementale et fonctionnelle chez les mammifères (MONTAGU 1984). Le système 
somatosensoriel est constitué d’un ensemble de sous-systèmes sensoriels corporels (tact, 
viscéroception, proprioception, kinesthésie, nociception…), essentiels pour la dynamique fonctionnelle 
des organismes mammaliens. La somesthésie est le premier système à être fonctionnel au cours de la 
vie embryonnaire. Le développement des différents récepteurs commence dès la 7

e

 semaine de 

gestation dans la région péri-buccale, il est achevé pour l'ensemble de la surface cutanée et 
muqueuse à la 20

e

 semaine, selon une progression céphalo-caudale (LECANUET & al. 1993). Les 

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ganglions rachidiens et les faisceaux, gracile et cunéiforme, se développent à partir de la 8

e

 semaine, 

le noyau cunéiforme à partir de la 9

e

 semaine (WILLIS & COGGESHALL 1991). Le système 

somatosensoriel devient alors progressivement fonctionnel à partir du 3

e

 mois de gestation. Ce 

système est constitué de nombreux récepteurs spécialisés (terminaisons libres, disques de Merkel, 
corpuscule de Meissner, de Krause, de Pacini et de Ruffini…). Ces récepteurs sont localisés dans le 
derme, superficiel et profond, dans les muscles, les tendons et les viscères. Ils participent à la genèse 
des sensations tactiles, thermiques, proprioceptives, kinesthésiques et nociceptives, élaborées à partir 
d'états spécifiques des tissus de l'organisme (MARIEB 1993). Le système somesthésique est le seul 
système sensoriel ayant des projections, souvent directes, sur l'ensemble du névraxe : moelle 
épinière, substance réticulée mésencéphalique et diencéphalique, thalamus, hypothalamus, structures 
limbiques, cervelet et cortex reçoivent des afférences somesthésiques (WILLIS & COGGESHALL 1991). 
Ces nombreuses projections rendraient compte des effets physiologiques et comportementaux 
majeurs produits par les stimulations somesthésiques. Chez les primates, la déprivation des stimuli 
somesthésiques, en particulier durant la prime enfance, provoque ainsi de nombreux troubles 
psychiques et comportementaux (cf. les expériences classiques d'Harry F. Harlow avec des macaques 
rhésus privés de contacts physiques durant les six premiers mois postnataux). Chez l'Homme, la 
déprivation somesthésique, avec déprivation vestibulaire, est vraisemblablement le facteur principal à 
l'origine du syndrome d'hospitalisme (SPITZ 1945) et du nanisme psychosocial : croissance retardée, 
développement psychomoteur et intellectuel perturbé, tristesse, inhibition motrice ou agitation, auto-
agressivité et balancement compulsif (ROUBERGUE 2003). De plus, les résultats d'une étude 
comparative entre plusieurs sociétés préindustrielles semble montrer que la déprivation de stimuli 
somesthésiques à caractère hédonique (privation de plaisirs somatosensoriels) provoquerait, 
directement et indirectement, des effets comportementaux et sociaux négatifs : probabilité de sévices 
physiques et d'un faible niveau d'affection envers les enfants, probabilité d'un statut inférieur de la 
femme, probabilité de guerre, de torture et d'esclavage, probabilité d'activité religieuse avec des 
divinités plutôt cruelles et agressives (PRESCOTT 1975). À l'opposé, la stimulation régulière du 
système somatosensoriel produit de nombreux effets positifs, tant physiologiques, psychiques que 
comportementaux. Par exemple, on observe chez le nourrisson : un gain pondéral de 47%, à quantité 
calorique ingérée égale ; une augmentation des performances d'orientation et d'activité motrice ; une 
diminution de la durée d'hospitalisation, dans le cas de pathologies péri-natales. Et chez l'adulte, une 
meilleure capacité cytotoxique du système immunitaire ; une diminution des hormones du stress 
(cortisol et noradrénaline) ; une diminution du niveau d'anxiété ; une diminution de l’état dépressif ; 
une augmentation de la qualité du sommeil ; un meilleur niveau attentionnel et cognitif ; une 
facilitation de l'attachement interpersonnel … (FIELD 1995 ; MONTAGU 1979 ; LEIDERMAN & al. 
1973). Enfin, à un niveau plus général, on observe que les primates sont des animaux de contact, et 
que la recherche – voire la nécessité – des stimulations somatosensorielles dépasse largement le 
cadre de ce qui est culturellement appelé "sexualité". Toutes ces données suggèrent que les fonctions 
et l'importance du système somatosensoriel sont globales, majeures et cruciales dans la dynamique 
fonctionnelle de l'organisme humain, et que de ce fait, l'importance de ce système dans le plaisir 
érotique et la sexualité n'est vraisemblablement pas un hasard. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

Quelles sont les limitations et la portée des analyses et des résultats de cette question concernant 

les facteurs motivant les activités sexuelles ? Les 15 réponses possibles à cette question proviennent 
de la synthèse des réponses de 2 autres questions testées dans les deux premières versions du 
questionnaire. Ces 15 réponses, sélectionnées parmi plus d'une trentaine, sont celles qui ont suscité le 
plus de réponses de la part des participants. Elles sont donc relativement représentatives de ce que le 
sujet perçoit subjectivement comme étant les raisons de ses activités érotiques. À noter donc que les 
éventuels facteurs inconscients ne sont pas pris en compte. Par ailleurs, la quasi totalité des 
participants ayant déjà vécu des activités sexuelles, les réponses ne correspondent vraisemblablement 
pas aux facteurs qui ont initié les toutes premières activités érotiques. De plus, l'influence des 
phéromones sexuelles (bien que faible, cf. le chapitre "Olfaction" page 17) n'est pas pris en compte. 
Enfin, comme la forme finale de cette question (n° 10) n'était présente que dans la troisième version 
du questionnaire, le nombre de participants est donc plus réduit (113 hommes et 87 femmes). Pour 
toutes ces raisons, et en tenant compte également du caractère partiellement spéculatif des analyses 
ci-dessus, les résultats sont donnés sous toutes réserves et nécessitent d'être confirmés par des 
études ultérieures. Néanmoins, on observe que ces résultats sont très cohérents avec ce qui est connu 
des processus neurobiologique et de la réalité concrète de la sexualité : les activités sexuelles ne se 
limitent pas juste aux stimulations érotiques des zones érogènes mais comportent généralement 
d'autres types de stimulations corporelles ; et lors des activités sexuelles, on observe que les 
interactions émotionnelles et affectives positives entre les partenaires sont également très 
importantes. Pour ces raisons, ces résultats semblent suffisamment fiables pour permettent de 
préciser les caractéristiques et l'importance des différents facteurs impliqués dans le comportement 
sexuel. Par ailleurs, par rapport aux processus somatosensoriels – qui actuellement ne font guère 
l'objet de beaucoup de recherches – ces résultats suggèrent que l'étude de ces processus et de leurs 
effets émotionnels et cognitifs devrait permettre une meilleure compréhension de la sexualité et de 
l'affectivité humaine. 

Néanmoins, même sujet à cautions, ces résultats montrent que les renforcements érotiques (ou le 

plaisir érotique) n'est pas le facteur principal de la phase motivationnelle du comportement sexuel. Ce 
serait plutôt les processus de renforcement activés par l'ensemble du système somatosensoriel 
("renforcements somatosensoriels", ou, au niveau psychique, les "plaisirs somatosensoriels") qui 
seraient le principal facteur incitant les partenaires à avoir des activités sexuelles. Pour ces raisons, 
l'hypothèse principale, rappelée ci-dessous, nécessite des précisions complémentaires. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

H : 

Niveau (neuro)biologique : L'acquisition du comportement permettant la reproduction 

dépend – principalement mais indirectement – de l'activation des processus de renforcement, 
provoquée par la stimulation des zones érogènes des organes génitaux (Figure 22
page 49). 

H

ψ

 : 

Niveau psychologique : L'acquisition du comportement permettant la reproduction 

dépend – principalement mais indirectement – de la recherche de sensations conscientes de 
plaisir érotique, provoquées par la stimulation des zones érogènes des organes génitaux. 
(Figure 26, page 61). 

Les précisions complémentaires seraient les suivantes (les modifications sont indiquées en gras) : 

H : 

Niveau (neuro)biologique : L'acquisition du comportement permettant la reproduction 

dépend – principalement mais indirectement – de l'activation des processus de renforcement, 
provoquée par la stimulation du corps et des zones érogènes des organes génitaux. 

H

ψ

 : 

Niveau psychologique : L'acquisition du comportement permettant la reproduction 

dépend – principalement mais indirectement – de la recherche de sensations conscientes de 
plaisirs somatosensoriels, provoquées par la stimulation du corps et des zones érogènes 
des organes génitaux. 

Ces précisions ne remettent pas en cause la caractéristique essentielle de l'hypothèse, qui est le 

rôle primordial des processus de renforcement dans l'apprentissage à la fois du comportement 
permettant la reproduction et de la séquence cruciale du coït vaginal. Cependant, ce serait les 
renforcements somatosensoriels, et non juste les renforcements érotiques, qui seraient primordiaux 
dans la phase motivationnelle du comportement sexuel. Pour la phase consommatoire, les 
renforcements érotiques semblent toujours être les seuls facteurs à l'origine de la focalisation des 
activités érotiques sur les zones érogènes. 

Il semblerait donc exister un phénomène biologique particulier qui apparaîtrait lors de la 

stimulation du système somatosensoriel, et qui serait constitué par 

tous les effets immédiats, puis 

ultérieurs, de la stimulation du corps. Ce qui est culturellement appelé "sexualité" ne correspondrait 
qu'a une partie de ce phénomène. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

ε

 – Validité des réponses et des résultats 

L'objectif de cette section est : 1) d'évaluer la validité des réponses données par les participants à 

l'enquête ; et, 2) d'évaluer la validité des résultats de l'analyse de ces réponses. 

Après la lecture, l'examen et la saisie informatique des réponses au questionnaire, l'impression 

générale est que la grande majorité des participants ont répondu de manière très sérieuse et 
appliquée. Ce fait s'explique vraisemblablement par la longueur du questionnaire, qui a induit une 
sélection où seules les personnes très intéressées ont répondu. Ce biais ne semble pas être un 
problème, car il n'affecterait pas les réponses : aucune donnée connue ne permet de dire que l'intérêt 
pour un questionnaire ou pour la sexualité influence les processus basiques des réactions érotiques. 
Néanmoins, un petit groupe de participants, peut être moins consciencieux, n'a pas donné de 
réponses à plusieurs questions, et quelques participants n'ont apparemment pas compris les 
consignes. Tous ces cas ont été exclus de l'analyse des réponses. 

Le problème identifié le plus notable est la fiabilité de la notation. Les réponses aux principales 

questions se font par l'intermédiaire de notes allant de 0 à 9, et, à partir des quelques cas où il a été 
possible de réaliser deux ou trois passations successives aux mêmes personnes, il est apparut que 
seul les 2 ou 3 notes les plus extrêmes (les plus intenses et les moins intenses) sont relativement 

fiables. Les notes intermédiaires fluctuent à  

±

  1 ou 2 points. Néanmoins, ce problème n'est pas 

gênant dans la mesure où la validation ou la réfutation des hypothèses est basée sur les notes les plus 
élevées et pas sur les notes intermédiaires. 

Quant au profil hédonique et comportemental des participants qui est apparu à la lecture des 

réponses, il ne met en évidence aucun problème particulier. Pour les aspects qui sont comparables, 
les réponses sont globalement similaires et compatibles avec les données connues en sexologie 
(ZWANG in BRENOT 2004 ; ALLGEIER & ALLGEIER 1992 ; MASTERS & JOHNSON 1966 ; LAUMANN & 
al. 1999 ; RÉMÈS 2004). Par exemple, les régions du corps qui ne seraient jamais érogènes, telles le 
front, les joues, le nez, les oreilles, la face postérieure des épaules, des coudes, la face antérieure des 
genoux, la plante des pieds, etc. (ZWANG in BRENOT 2004), ne sont quasiment jamais citées par les 
participants. 

En conclusion, l'évaluation de la validité des réponses ne met pas en évidence de problème majeur 

susceptible de rendre inutilisable les données recueillies au cours de cette enquête. 

Quant aux résultats provenant de l'analyse de ces réponses, le principal problème est qu'il a fallu, 

au moins initialement, distinguer plusieurs groupes (homme, femme, hétérosexuel, bisexuel, 
homosexuel, anorgasmique, etc.). De plus, l'existence de 3 versions du questionnaire (mais 
concernant uniquement des questions complémentaires) ainsi que parfois l'absence de réponses à une 
partie des questions diminuent encore le nombre de cas pouvant être pris en compte dans certaines 
analyses. Pour ces raisons, le nombre de sujets par groupe est au final relativement faible par rapport 
au nombre total de participants. Plusieurs groupes n'ont pas pu être analysés statistiquement et seul 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

deux groupes contiennent plus de 100 individus, malgré un échantillon initial de 749 personnes. D'où, 
pour les petits groupes, la portée des conclusions est plus limitée. 

Néanmoins, l'analyse de tous les résultats montre qu'ils sont cohérents entre-eux, et, quand la 

comparaison est possible, qu'ils sont conformes aux connaissances anatomiques et fonctionnelles du 
système nerveux, ainsi qu'aux données des sciences humaines concernant la sexualité. En particulier, 
la conformité aux connaissances sexologiques des deux principaux résultats de l'enquête, à savoir que 
le plaisir le plus intense que l'organisme peut ressentir provient de la stimulation des organes génitaux 
par un partenaire et que les facteurs à l'origine des activités érotiques humaines sont principalement 

le plaisir et des émotions (tendresse, complicité 

), suggère fortement l'absence de biais ou d'erreurs 

d'analyse. 

En conclusion, l'étude des résultats ne met pas en évidence de problème majeur susceptible 

d'invalider les résultats principaux, qui sont ceux relatifs à l'importance du plaisir érotique (questions 
1, 4, 13, 16, 17, 18, 19). Pour une partie des autres résultats provenant de l'analyse de petits 
groupes, et en particulier pour les résultats apparemment très intéressants relatifs aux facteurs à 
l'origine du désir d'avoir des activités sexuelles avec un partenaire (question 10), des 
expérimentations complémentaires seraient souhaitables. 

    

ζ

 – Généralisation des résultats 

Facteurs de l'apprentissage du coït vaginal 

Une question absolument cruciale pour la reproduction est de savoir comment est appris le coït 

vaginal. Le modèle théorique et les résultats de l'enquête permettent-ils d'apporter des éléments de 
réponse ? 

Actuellement, et sans doute depuis l'époque des origine, le coït est appris par observation, 

imitation ou par initiation. Mais pour les tous premiers Hommes ? Car en l'absence de processus innés 
et en l'absence de connaissances innées, la séquence motrice du coït vaginal est 

a priori improbable : 

l'orifice vaginal n'est guère visible et sa profondeur n'est nullement apparente, le vagin est moins 
érogène et surtout moins accessible que le clitoris, la conception intellectuelle de l'intromission n'est 
pas évidente, et la pénétration du pénis dans le vagin juste au hasard des stimulations érotiques est 
plus qu'aléatoire. Alors, quels seraient donc les facteurs à l'origine de la découverte et de 
l'apprentissage de ce coït vaginal ? Même si l'on ignore tout du contexte ayant existé aux origines de 
l'espèce humaine, la réponse – même théorique – à cette question fondamentale est importante, au 
minimum pour la capacité explicative du modèle. Si ce modèle peut rendre compte de la découverte 
cruciale du coït vaginal dans le contexte le plus défavorable, c'est-à-dire sans aides internes (instinct, 
réflexes sexuels, etc.) ou externes (par exemple l'observation du coït d'autres animaux), mais 
uniquement à partir des éléments constitutifs du modèle, à savoir les processus de renforcement, les 
zones érogènes, la morphologie complémentaire des organes génitaux et des caractéristiques 
émotionnelles et cognitives de l'organisme humain, alors sa crédibilité sera plus grande. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

En fonction des données sexologiques (MASTERS & JOHNSON 1980 ; ALLGEIER & ALLGEIER 

1992), on observe que le pénis/clitoris (ou plutôt la vulve pour la femme) est à la fois la région la plus 
érogène ainsi qu'une région visible et facilement accessible. Ces caractéristiques anatomiques et 
physiologiques seraient à l'origine du développement et de l'organisation, autour de ces zones les plus 
érogènes, de la majorité des activités érotiques. Mais ces activités génitales ne semblent pas 
spécifiques du coït vaginal. Ce qui serait recherché n'est pas le coït vaginal, mais, grâce à la diversité 
des activités morphologiquement possibles, la maximalisation des plaisirs érotiques procurés par la 
stimulation du pénis/clitoris. C'est ce qu'on observe dans les réponses au questionnaire, où les 
activités érotiques préférées (coït vaginal, fellation/cunnilingus par la/le partenaire, masturbation par 
le partenaire) ne sont pas spécifiques du coït vaginal mais de la stimulation du pénis/clitoris, qui sont 
les zones déclarées comme les plus érogènes. 

Néanmoins, on observe chez les Bonobos et chez l'Homme dans les sociétés où il existe peu de 

restrictions culturelles, que les activités érotiques sont fréquentes (plusieurs fois par jour) et débutent 
dès les premières années de la vie (HASHIMOTO 1997 ; DE WAAL 1992, 1996, 1990 ; SUGGS 1966 ; 
MALINOWSKI 1970 ; HENRY & HENRY 1974). D'où, entre l'âge de 4-5 ans et la puberté, vers 15 ans, 
il existe une période d'une dizaine d'années de pratiques représentant une potentialité de plusieurs 
milliers d'activités sexuelles. De surcroît, les études psychologiques ont montré l'existence de 
phénomènes d'habituation, de curiosité, de recherche de sensations et de nouveauté, ainsi que 
l'existence de grandes capacités cognitives de réflexion, de mémoire et de compréhension. En 
fonction de tous ces facteurs, il est très probable qu'après plusieurs milliers d'explorations, 
d'expérimentations et de recherche de nouveaux plaisirs érotiques, les premiers être humains auraient 
progressivement découvert des activités érotiques de plus en plus élaborés (caresses érotiques, 

masturbation, masturbation réciproque, fellation, cunnilingus 

), jusqu'aux plus complexes (oro-

génitale réciproque, coït vaginal, coït anal 

). Ensuite, la complémentarité morphologique du pénis et 

du vagin, la nature hautement érogène du vagin et sa lubrification, les sensations érotiques péniennes 
intenses provoqués par la pénétration, ainsi que la possibilité de maximaliser les stimulations 
somesthésiques et érotiques par d'autres activités simultanées (contact cutané d'une grande partie du 

corps, caresses, étreintes, baiser, 

), feraient que le coït vaginal deviendrait une des activités 

érotiques préférées. 

Cette explication de la découverte et de l'apprentissage du coït vaginal est en grande partie 

spéculative. En raison de l'impossibilité de connaître le contexte des premiers Hommes, il est 
impossible de la vérifier. Néanmoins, au moins au niveau théorique, aucune donnée connue ne 
permet d'invalider cette explication. La découverte du coït vaginal semble possible, même en l'absence 
de toute information et connaissance, essentiellement grâce à la nature intensément érogène du 
pénis/clitoris et du vagin et grâce à leur complémentarité morphologique. 

Remarques importantes & Généralisation 

Ce modèle, chez l'Homme, de l'apprentissage du comportement permettant la reproduction, dont 

surtout de la séquence cruciale du coït vaginal, ne se situe pas dans le cadre de l' "instinct" et de la 
téléonomie, mais des paradigmes du « bricolage de l'évolution », de l'interactionnisme, de 

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Chaque niveau inférieur 

déterminerait des contraintes 

structurelles et fonctionnelles 

pour le niveau supérieur

Les propriétés émergentes de 

chaque niveau supérieur 

dépendraient des propriétés 

émergentes des niveaux inférieurs

Niveaux structurels 

d'organisation 

permettant l'émergence 

de propriétés 

fonctionnelles, 

successives et de 

complexité croissante

Microcosme

Niveaux

 d'organisation

Macrocosme

Émergence

chaîne linéaire d'acides aminés

( Niveau d'organisation inférieur )

protéine tertiaire

( Niveau d'organi-

sation supérieur )

2D linéaire

3D compact

Repliement de la chaîne 

linéaire en une conformation 

tridimensionnelle

Facteur principal d'émergence 

: Rapprochement 

spatial et interactions entre des acides aminés 

chimiquement actifs

Propriété émergente

 : fonction enzymatique

Figure 35 : Emergence

L'émergence  serait un phénomène crucial et général, que l'on retrouve à tous les niveaux 

d'organisation des êtres vivants, et qui permettrait d'expliquer l'apparition du comportement 

permettant la reproduction. Pour expliquer ce phénomène, un exemple simple est donné au 

niveau moléculaire, l'exemple de l'émergence de la fonction enzymatique.
Comme illustré dans le schéma ci-dessus, le rapprochement dans l'espace tridimensionnel 

d'acides aminés chimiquement actifs fait apparaître de nouvelles propriétés physico-

chimiques dans une région discrète de l'espace.
L'apparition (ou émergence) de cette nouvelle propriété, enzymatique, est entièrement 

explicable par l'interaction entre des facteurs matériel et physique de matière, d'espace, de 

force et d'énergie.
Le phénomène d'émergence est - et doit être, sous peine de métaphysique - entièrement 

physicaliste.

Le comportement de reproduction humain, et surtout la séquence du coït vaginal, ne 

dépendraient pas de phénomènes instinctuels téléonomiques, mais de phénomènes 

interactionniste, constructiviste et d'émergence.
Les comportements complexes, émergents, qui apparaissent au sein du système nerveux, ne 

pourraient être réduit aux éléments qui composent ce système, ni avoir d'existence en dehors 

d'eux. Les processus neurobiologiques complexes, dont le comportement de reproduction, ne 

pourraient être ni réduits à des mécanismes physico-chimiques, moléculaires, cellulaires ou 

génétiques, et ni exister en dehors de la structure cérébrale.
Le comportement de reproduction émergerait principalement de l'interaction entre le système 

processus de renforcement / zones érogènes et les actions des congénères.

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Chapitre 5 :

 Discussion 

l'émergentisme (Figure 35) et du constructivisme. Ce serait à partir d'éléments innés, 

non optimisés 

par l'évolution, interagissant entre-eux et avec des caractéristiques de l'environnement, qu'émergerait 
un comportement de stimulation du corps. Ce qui serait 

inné ne seraient que des potentialités 

élémentaires et globales (détection de phéromones, réflexes, renforcement 

), qui néanmoins 

permettraient, mais uniquement de manière approximative, la réalisation des fonctions 
fondamentales, dont celle de la reproduction. Les schèmes moteurs du comportement érotique – dont 
ceux du coït vaginal –, les affects érotiques, les représentations et les valeurs sexuelles seraient 
acquis et se construiraient graduellement au cours du temps, principalement au cours de la période 
du développement. 

La généralisation des résultats de cette étude à l'ensemble des comportements humains suggère 

qu'il n'existerait pas d' "instincts" ou de "programmations" innés des comportements, mais plutôt tout 
un ensemble de processus neurobiologiques, innés mais élémentaires, à l'origine uniquement de 
tendances globales et approximatives, qui, au cours du développement et de l'interaction avec 
l'environnement, permettraient l'apprentissage par essais et erreurs de comportements relativement 
adaptés et appropriés à la survie de l'individu et de l'espèce. 

Par exemple les deux tendances psychiques et innées de curiosité et de peur permettent une 

exploration approximative de l'environnement, avec parfois des comportements acquis inadaptés 
(peurs irrationnelles, curiosités inappropriés). Néanmoins ces deux tendances opposées sont 
suffisantes pour assurer l'exploration relativement adaptée de l'environnement et ainsi permettre la 
survie d'une majorité d'individus. 

Si l'image – qui découle de ces cadres explicatifs – celle d'un être humain imparfait, principalement 

organisé pour des activités sexuelles, alimentaires, exploratoires, excrétoires et de sommeil, n'est pas 
aujourd'hui culturellement "noble" et "valorisante", elle semble néanmoins correspondre aux hasards 
de l'évolution et à une réalité biologique très pragmatique de nécessité impérieuse à réaliser, même 
approximativement, les fonctions fondamentales à la survie de l'individu et de l'espèce. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

d – Discussion relative à la validité de l'hypothèse et du modèle 

Après avoir présenté dans les chapitres précédants les analyses, les résultats, les problèmes et les 

limitations de cette recherche, quelle évaluation peut-on faire de la validité des conclusions finales ? 

α

 – Validité de l'hypothèse principale 

Par rapport à l'évaluation de la validité de l'hypothèse principale (l'acquisition chez l'Homme du 

comportement permettant la reproduction dépend 

– principalement mais indirectement 

– 

de 

l'activation des processus de renforcement, provoquée par la stimulation du corps et des zones 
érogènes des organes génitaux), on dispose des données suivantes : 

– L'analyse préalable de la littérature a montré qu'il est probable qu'il n'existe pas d'instinct de 

la reproduction chez l'Homme (voir section "1.d – Le comportement de reproduction est-il 
inné ?", page 13). Ce résultat implique que ce comportement est très certainement appris. 

– La recherche de la nature de cet apprentissage a montré qu'il est très probable que ce soient 

les processus de renforcement qui sont impliqués (voir section "1.e – Apprentissage du 
comportement permettant la reproduction", page 44). 

– La vérification expérimentale, au moyen d'un questionnaire, a montré que la plupart des 

activités érotiques étaient centrées sur les organes génitaux, en raison de l'intensité du plaisir 
provoqué par la stimulation par un partenaire du pénis/clitoris et du vagin (voir chapitre 
"5.a – Discussion relative aux résultats expérimentaux", page 118). Ce résultat corrobore 
l'importance fonctionnelle du système constitué par les processus de renforcement et le 
pénis/clitoris/vagin. 

– D'autres données, présentées dans la section suivante, qui corroborent l'ensemble du modèle, 

corroborent indirectement l'hypothèse principale. 

– On ne connaît pas d'autres hypothèses ou modèles qui soient aussi satisfaisants (voir section 

"1.c – Théories actuelles et limites de ces théories", page 8). 

– Enfin, aucune donnée actuellement connue ne réfute cette hypothèse. 

Au terme de cette évaluation, et sous toutes réserves, tous ces éléments corroborent l'hypothèse. 

β

 – Validité du modèle 

La vérification systématique du modèle qui découle de l'hypothèse principale (voir section "2.b –

 Présentation détaillée du modèle comportemental", page 50), n'est pas l'objet de ce travail de 
recherche. Les éléments de corroboration présentés ci-dessous sont essentiellement destinés à 
conforter, bien qu'indirectement, l'hypothèse principale. Néanmoins, ces éléments, à savoir 
l'expérimentation ayant servie à la vérification de l'hypothèse principale, ainsi que des données 
recueillies au cours de cette étude, permettent dans le même temps de réaliser une évaluation globale 
du modèle théorique. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

β

.1 – Principales réfutations du modèle 

Dans un premier temps, existe-t-il des faits objectifs qui réfuteraient le modèle ? 

L'objection principale à ce modèle est le rôle majeur, expérimentalement vérifié, des hormones 

sexuelles et des phéromones dans la reproduction et le comportement sexuel. Bien qu'on observe que 
l'influence des hormones diminue avec le degré de développement du cortex, tant pour le 
comportement sexuel (BUVAT 1996) que d'ailleurs pour le comportement maternel (STERN 1997), il 
existe de nombreuses données qui montrent que la différenciation sexuelle de l'organisme et du 
système nerveux a encore une influence sur le comportement et l'orientation sexuelle des hommes et 
des femmes (MORRIS & al. 2004). Néanmoins, il convient de noter que le rôle primordial des 
renforcements érotiques n'est absolument pas contradictoire et incompatible avec un effet hormonal 
ou phéromonal. Ce sont des systèmes qui ont un fonctionnement complémentaire, et suivant la 
dynamique de mise en œuvre de ces systèmes, et suivant l'importance d'autres facteurs (émotionnels, 

cognitifs, environnementaux, culturels

),  l'interactions  de  tous  ces  facteurs  aboutira  à  un  résultat 

comportemental singulier qui sera propre à chaque sujet. Le modèle de l'apprentissage du 
comportement permettant la reproduction n'exclut pas des effets hormonaux ou phéromonaux, il 
suppose uniquement que ces effets seraient, 

comparés aux effets majeurs des processus de 

renforcements érotiques, relativement plus faibles

Par ailleurs, d'après le modèle théorique, la grande majorité des personnes devraient avoir des 

activités bisexuelles. Or, on observe dans les sociétés occidentales actuelles une sexualité quasi 
hétérosexuelle, ce qui, 

a priori, réfute le modèle. Néanmoins, on observe que quasiment tous les 

primates ont des activités bisexuelles (WALLEN & PARSONS 1997), en particulier les chimpanzés 

pan 

paniscus (Bonobo) (DE WALL 1992), que dans les sociétés sexuellement libérales les enfants et les 
adolescents ont des activités bisexuelles (FORD & BEACH 1965 ; MALINOWSKI 1970 ; DIAMOND 
2004), et qu'apparemment il existait dans toutes les sociétés anciennes de guerriers, avant 
l'avènement des religions actuelles qui sont peu favorables à la sexualité, des pratiques bisexuelles 
généralisées (SERGENT 1986). Toutes ces données suggèrent qu'il existe une tendance significative à 
la bisexualité chez l'être humain. De plus, il faut prendre en compte en Occident la grande valorisation 
culturelle du couple hétérosexuel, une très forte homophobie (BAGLEY & TREMBLAY 2000), le fait que 
les bisexuels sont souvent rejetés par les hétérosexuels et également par les homosexuels, que la 
bisexualité n'existe pas au niveau des pratiques et des valeurs culturelles (RODRIGUEZ-RUST 2002), 
et qu'il est donc extrêmement difficile de vivre de manière bisexuelle (EVANS 2003). Afin de 
comprendre l'effet majeur de la pression de conformité et du contexte culturel, on peut donner 
comme premier exemple les normes sociales vestimentaires. Bien qu'il n'existe pas de lois ou 
d'interdits formels et que les personnes sont 

a priori "libres", on observe que la quasi totalité des 

hommes ne portent jamais d'habits de femmes. Tous les hommes se conforment aux codes implicites 
de la masculinité (BADINTER 1992). Cet exemple, relativement proche du domaine de la sexualité 
tout en ne dépendant d'aucun facteur biologique, permet de comprendre la puissance des normes 
sociales dominantes. Dans un autre registre, on peut donner l'exemple des conditionnements culturels 
alimentaires : dans les sociétés occidentales, on ne consomme pas d'annélides ou d'insectes, malgré 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

leurs intérêts gustatifs et nutritionnels (DeFOLIART 1992), et l'idée d'en manger provoque en général 
du dégoût. Dans d'autres sociétés, les personnes sont par exemple prêtes à effectuer une journée de 
marche pour trouver des vers de palmier, et quand elles les mangent, on observe sur leur visage tous 
les signes du plaisir et du contentement. Enfin, encore dans un autre registre, on remarque que les 
personnes de certaines sociétés peuvent se suicider après être accidentellement entrées dans un 
cimetière, en raison de conditionnements émotionnels relatifs aux malédictions que les esprits des 
morts leurs auraient jeté. Ces trois exemples différents mettent en évidence l'importance majeure du 
facteur culturel 

– 

et surtout des conditionnements émotionnels concomitants 

– 

dans les 

comportements et les réactions affectives, et devraient permettre de comprendre l'effet 
vraisemblablement déterminant de l'homophobie et de l'hétérocentrisme sur le comportement et les 
affects sexuels. Malgré tout cela, on observe quand même qu'entre un tiers et la moitié des personnes 
occidentales ont eu au moins une expérience bisexuelle (KINSEY 1948), mais que vraisemblablement 
la plupart des personnes, en raisons de toutes les difficultés et pressions psychologiques exposées 
précédemment, se conforment aux pratiques et aux valeurs dominantes. 

Une autre objection fréquente aux modèles différents du modèle dominant de l'hétérosexualité est 

la mise en évidence de caractéristiques particulières chez les homosexuels (par exemple LANDOLT & 
al. 2004), qui suggèrent que cet état (ainsi que les orientations autres qu'hétérosexuelles) ne serait 
pas "normal". Néanmoins, que ce soit pour la sexualité ou pour tout autre pratique, en raison de 
l'existence de très fortes pressions de conformité et de franche hostilité à la différence (cf. les 
paragraphes ci-dessus), il est très probable qu'une grande partie des caractéristiques particulières 
observées soient plus une conséquence qu'une cause du choix homosexuel (ou bisexuel). 

Une autre réfutation possible serait apparemment l'existence d'une orientation sexuelle innée, mise 

en en évidence chez les homosexuels masculins, et dont l'origine serait due aux caractéristiques 
anatomiques et fonctionnelles de l'aire préoptique médiane (LEVAY 1991 ; SAVIC & al. 2005 ; 
BERGLUND & al. 2006). Néanmoins, même si ces résultats – bien qu'ils ne permettent pas 
actuellement de savoir si ces caractéristiques fonctionnelles sont innées ou acquises – correspondent 
effectivement à une orientation sexuelle inné, cela ne réfute pas le modèle. En effet, le modèle 
suppose uniquement la prépondérance des processus de renforcement érotique. Les effets des 
hormones et des phéromones peuvent exister, mais seraient plus faibles. 

Enfin, certains résultats concernant les préférences pour les activités érotiques (cf. § 4.b.

β

, p. 90

semblent réfuter le modèle théorique : comment expliquer les préférences importantes pour des 
activités qui ne stimulent aucune zone érogène du sujet, telles par exemple pratiquer une 
fellation/cunnilingus ou masturber le sexe du partenaire ? En effet, lorsqu'une personne masturbe 
sont partenaire, il n'existe aucune relation anatomique directe entre les processus de renforcement du 
sujet et le pénis/clitoris du partenaire ; il n'existe donc aucun renforcement direct entre l'action de la 
main du sujet et les sensations érotiques provenant du sexe du partenaire. En fonction du modèle 
théorique, seul le partenaire devrait ressentir du plaisir érotique et le sujet ne devrait avoir aucune 
motivation à réaliser cet acte. Vraisemblablement, cet effet est secondaire et serait induit par certains 
processus émotionnels et cognitifs  : conditionnement, association, empathie, mémorisation, 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

anticipation 

 Initialement, les personnes ne rechercheraient que les activités qui provoquent un 

renforcement érotique direct : masturbation par le sujet lui-même et stimulation de ses zones 
érogènes par un partenaire. Puis, graduellement, les activités érotiques effectuées par le sujet sur ses 
partenaires deviendraient également appétitives, vraisemblablement de la manière suivante. Dans un 
premier temps, on observe que déjà chez les rongeurs un stimuli 

même aversif peut devenir appétitif 

quand il est couplé à la copulation (PFAUS & al. 2001), ce qui montre la puissance des renforcements 
érotiques. Comme nous avons vu dans cette étude que le plaisir érotique procuré par un partenaire 
est le plaisir le plus intense que l'organisme humain peut ressentir, ce qui suggère l'importance 
fonctionnelle des renforcements érotiques chez l'Homme, il est donc vraisemblable que l'effet mis en 
évidence par Pfaus et ses collaborateurs chez les rongeurs existe également dans l'espèce humaine. 
Dans un second temps, la répétition des diverses activités érotiques entraîneraient également leur 
mémorisation et la mémorisation associée des états affectifs érotiques. De plus, des conditionnements 
de type pavlovien peuvent provoquer le rappel des états érotiques antérieurs juste par la perception 
d'un stimulus conditionné (vérifié expérimentalement chez le lapin, cité par FORD & BEACH 1965, 
p. 152). La capacité d'empathie (FRITH & FRITH 1999) peut induire chez le sujet un état mental 
similaire à celui qu'il observe ou déduit chez son partenaire. Les réactions positives du partenaire 
peuvent également être associées de manière gratifiante à l'activité érotique que réalise le sujet. 
Toutes ces caractéristiques émotionnelles et cognitives seraient à l'origine, progressivement, au cours 
du temps et de la répétition des activités érotiques, d'une 

association étroite entre, d'une part, les 

activités et les états érotiques du sujet, et, d'autre part, les activités et les états érotiques similaires de 
ses partenaires. C'est ce que déclare une des participantes à l'enquête, dans une remarque qui 
résume l'essentiel de cette interprétation : «Au début, je n'aimais pas faire les fellations demandées 
par mon compagnon, mais j'ai fini par aimer ça». Cette interprétation, partiellement étayée, nécessite 
néanmoins des vérifications complémentaires afin de préciser exactement les processus 
neurobiologiques à l'œuvre. 

β

.2 – Méthode systématique d'évaluation du modèle 

Existe-t-il une méthode qui permettrait d'évaluer l'ensemble d'un modèle théorique d'une manière 

relativement fiable ? 

À partir des travaux d'épistémologues et de philosophes des sciences (POPPER 1990, LADRIÈRE 

1995, GIL 1995, LARGEAULT 1995 & 1999, CHALMERS 1982), il serait possible d'établir une méthode 
et une liste de critères qui permettraient d'évaluer globalement le « 

degré de crédibilité »  (d'après 

Watanabe S. in LADRIÈRE 1995) d'une hypothèse ou d'une théorie. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

Les critères d'évaluation de cette méthode seraient les suivants : 

 Critères généraux : 

– L'

absence, après une recherche systématique qui tend à l'exhaustivité, de réfutation. 

– La 

simplicité 

– La 

minimalisation des spéculations. 

– La 

cohérence interne, externe et factuelle. 

– l'

explicabilité et la prédictibilité 

– La 

maximalisation des corroborations, par des facteurs et des données pluridisciplinaires. 

 Critères biologiques : 

– Phylogenèse : cohérence avec les connaissances phylogénétiques. 

– Ontogenèse : cohérence avec les connaissances ontogénétiques. 

 Conclusion : 

– Tout ces critères devraient permettre d'évaluer le « 

degré de crédibilité » de la théorie. 

La réfutation 

Le critère de la 

réfutation (POPPER 1990) suppose qu'en l'absence de réfutation d'une hypothèse 

ou d'une théorie, plus cette 

réfutation a été recherché de manière systématique et exhaustive, plus le 

« degré de crédibilité » de cette hypothèse ou théorie est élevé. 

Ce critère de validité est d'une importance majeure. 

Or dans cette étude, malgré une expérimentation spécifique, l'analyse systématique de la 

littérature et la confrontation avec la diversité ethnologique des pratiques sexuelles, aucune donnée 
actuellement connue ne réfute ni l'hypothèse principale, ni apparemment le modèle théorique. 

Simplicité 

Le critère de 

simplicité suppose que plus une hypothèse ou une théorie est simple, plus son 

« degré de crédibilité » est élevé. 

Néanmoins ce critère de validité n'est pas un critère important et déterminant. La simplicité est 

fréquente mais pas systématique dans les structures biologiques. 

Par rapport à ce critère de simplicité, le modèle du comportement permettant la reproduction chez 

les primates hominoïdes est biologiquement simple. Il suffit de quelques éléments anatomiques et 

neurophysiologiques (processus de renforcement, pénis/clitoris 

) – qui existent déjà chez tous les 

mammifères, mais dont juste l'importance relative change chez les anthropoïdes – pour que 
l'acquisition du comportement de reproduction devienne hautement probable. Il n'est nul besoin de 
faire appel à des hypothèses sophistiquées de "programmation" spécifique, de "représentations 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

préformées" ou de comportement de reproduction instinctuel précablé, qui nécessiteraient des 
organisations complexes au sein du système nerveux. 

Minimalisation des spéculations 

Ce critère suppose que moins il existe d'éléments 

spéculatifs dans une hypothèse ou une théorie, 

plus son « degré de crédibilité » est élevé. 

Or aucun des principaux processus ou caractéristiques sur lesquels sont basés l'hypothèse et le 

modèle théorique de cette étude ne sont spéculatifs : les zones érogènes, les processus de 
renforcement, les organes génitaux intensément érogènes, les processus émotionnels et cognitifs, la 
conservation phylogénétique des principaux facteurs impliqués dans le comportement de 
reproduction, les modifications structurelles et fonctionnelles du système nerveux mammalien des 
rongeurs à l'Homme, l'importance de la stimulation corporelle dans la sexualité, la grande diversité 
des pratiques sexuelles, etc., sont connus ou démontrés expérimentalement, et sont acceptés par la 
communauté scientifique. 

Cohérence interne 

Ce critère suppose que plus une hypothèse ou une théorie possède une bonne cohérence interne, 

plus son « degré de crédibilité » est élevé. 

Or l'hypothèse et le modèle proposés ne présentent pas d'incohérences, tant au niveau structurel 

que fonctionnel, et ne nécessitent aucune hypothèse supplémentaire 

ad hoc, nécessaire pour 

compléter le modèle afin de pouvoir expliquer tous les comportements sexuels (masturbation, 
activités homosexuelles, baiser, etc.). 

Cohérence externe 

Le critère de 

cohérence externe suppose que plus une hypothèse ou une théorie est en accord 

avec plusieurs autres hypothèses, théories ou connaissances déjà éprouvées, plus son « degré de 
crédibilité » est élevé. 

Or l'hypothèse de cette étude est en accord avec les théories du renforcement en biologie et les 

théories de la récompense (Reward) en psychologie. De plus, ce nouveau paradigme de la sexualité 
humaine est en parfaite cohérence avec la théorie de l'évolution de François JACOB (1977, 1981). 

Par ailleurs, l'hypothèse de l'apprentissage du comportement permettant la reproduction est 

conforme aux données connues relatives à l'importance majeure du système somatosensoriel dans le 
développement physiologique et psychique, à l'importance majeure du plaisir dans l'économie 
psychique (CABANAC 1971 ; 1992), à l'existence des réflexes moteurs sexuels (par exemple les 

poussées pelviennes, la lordose 

), à la diminution de l'influence des hormones sexuelles en fonction 

de la complexité cérébrale, à l'influence surtout physiologique des phéromones chez l'Homme, et 
enfin, au rôle des processus cognitifs, qui rendent possible l'élaboration du concept culturel de 
"sexualité" (constitué de représentations, de valeurs et de symbolisations complexes, qui influencent à 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

la fois le développement du comportement "sexuel" et la perception que le sujet aura de tout ce qui 
est lié à la sphère définie comme "sexuelle"). 

Cohérence factuelle 

Le critère de 

cohérence factuelle suppose que plus une hypothèse ou une théorie est en accord 

avec les faits, plus son « degré de crédibilité » est élevé. 

Ce critère de validation est un critère majeur. Il est en effet crucial qu'une hypothèse soit conforme 

à la majorité, voire à la quasi totalité des faits. 

Or le modèle présenté dans cette étude est conforme aux observations éthologiques des primates 

les plus proches de l'Homme et aux observations de la diversité des comportements sexuels humains, 
tant au niveau individuel qu'au niveau ethnologique dans les centaines de sociétés connues (FORD & 
BEACH 1965). 

Enfin le modèle est cohérent avec les principales caractéristiques du comportement sexuel du 

chimpanzé 

pan paniscus (Bonobo). Ce fait est d'autant plus significatif que cette espèce serait la plus 

proche de l'Homme, tant au niveau génétique que cognitif et comportemental, et qu'il est difficile de 
supposer que son comportement sexuel puisse être "dénaturé" par l'influence culturelle. En particulier, 
la sexualité des chimpanzés 

pan paniscus démontre bien qu'un comportement dont le but est la 

stimulation du corps et non la procréation, permet néanmoins sans aucun problème particulier 
d'assurer la fonction fondamentale de la reproduction. 

Phylogenèse 

Le critère de la 

cohérence avec les connaissances phylogénétiques suppose que plus une 

hypothèse ou une théorie est en accord avec les données de la phylogenèse, plus son « degré de 
crédibilité » est élevé. 

Or le modèle présenté est bien en accord avec la conservation au cours de l'évolution des 

principales molécules, structures et fonctions au sein du système nerveux mammalien. Il n'est nul 
besoin de faire disparaître, ou surtout faire apparaître, des systèmes fonctionnels. Les mêmes 
structures et fonctions, mais ayant évoluées, permettent d'expliquer les modifications de la dynamique 
comportementale. 

Ontogenèse 

Le critère de la 

cohérence avec les connaissances ontogénétiques suppose que plus une hypothèse 

ou une théorie est en accord avec les données de l'ontogenèse, plus son « degré de crédibilité » est 
élevé. 

Or le modèle présenté est bien en accord avec le développement des structures et fonctions 

nécessaires à la dynamique fonctionnelle du modèle. Principalement, le système somatosensoriel, les 
réflexes sexuels et les processus de renforcement sont fonctionnels avant la naissance, tandis que la 
maturation de la coordination motrice intervient vers la troisième année, âge où peut apparaître, si le 
contexte est favorable, le comportement érotique. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

L'explicabilité et la prédictibilité 

Le critère d'

explicabilité et de prédictibilité suppose que plus une hypothèse ou une théorie peut 

expliquer et prévoir les faits, plus son « degré de crédibilité » est élevé. 

Ce critère de validité est d'une importance majeure. 

Or le modèle présenté dans cette étude permet de comprendre et d'expliquer toute la diversité des 

activités érotiques humaines, et de plus à partir d'

un seul et unique modèle. Les grands types 

d'activités érotiques connus (masturbation, activités homoérotiques ou hétéroérotiques, en couple ou 
en groupe, activités érotiques avec des animaux ou avec des objets), ayant actuellement chacun une 

explication causale différente (reproduction, instinct, plaisir, pathologie, perversions

), peuvent être 

regroupés dans un seul modèle neurobiologique explicatif, global et cohérent. Ces activités deviennent 
alors "logiques", "cohérentes" et "biologiquement normales" (même si dans certaines sociétés, 
certaines de ces pratiques peuvent être "culturellement anormales"). En effet, si le plaisir physique 
intense, principalement provoqué par des stimulations mécaniques, est bien le facteur 
neurobiologique majeur à l'origine des activités érotiques, il est biologiquement "logique" et "normal" 
que l'être humain cherche à reproduire toutes les situations de jouissance érotique et orgastique qu'il 
découvre, quel qu’en soit le moyen : autostimulation, un homme ou une femme, un ou plusieurs 
partenaires, un animal, un objet, ou bien – moyen artificiel mais le plus efficace et direct pour stimuler 
les régions cérébrales du plaisir – l'injection d'une molécule psycho-active érogène. 

De plus, ce modèle permet d'expliquer et de prévoir les principales modifications du comportement 

sexuel dans chaque espèce (ou plutôt pour chaque ordre) de mammifère, en fonction de l'

importance 

relative de chaque facteur de la reproduction (réflexes sexuels, hormones, phéromones, processus de 
renforcement). 

Maximalisation des corroborations 

Le critère de 

maximalisation des corroborations suppose, qu'en l'absence de réfutation, plus il 

existe d'éléments et de données qui confortent une hypothèse ou une théorie, plus son « degré de 
crédibilité » est élevé. 

Ce critère de validation est un critère important. 

En rapport à ce critère, la majorité des données pluridisciplinaires (génétique, biologie moléculaire, 

neuroanatomie-fonctionnelle, imagerie cérébrale, éthologie, ethnologie, psychologie…), recueillis par 
une analyse de la littérature, des observations, des interviews et des enquêtes, et présentées tout au 
long de cette étude, confortent l'hypothèse. 

De plus, la conformité de l'hypothèse et du modèle aux différents critères présentés dans les 

paragraphes ci-dessus est un élément supplémentaire de corroboration. 

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Chapitre 5 :

 Discussion 

e – Conclusion relative à la validité de l'hypothèse et du modèle 

En fonction de toutes les analyses réalisées dans ce chapitre "Discussion", quelle est alors la 

validité de l'hypothèse et du modèle théorique ? 

Aucune donné actuellement disponible ne permet d'affirmer avec une absolue certitude que 

l'hypothèse et le modèle proposés rendent compte de la réalité des processus biologiques à l'œuvre 
chez l'être humain. 

Néanmoins, comme il n'existe pas de données connues qui réfutent cette hypothèse, et qu'il existe 

beaucoup de données et d'éléments qui la corrobore, on peut donc formuler la conclusion suivante : 

L'hypothèse de l'importance primordiale des processus de renforcement, ainsi que le modèle global 

de l'apprentissage du comportement érotique qui en découle, seraient, 

à partir des différentes 

données scientifiques actuellement connues et disponibles,  le moins mauvais modèle  qu'il est 
aujourd'hui possible de proposer et qui permette d'expliquer l'origine et la dynamique du 
comportement permettant la reproduction, ainsi que de préciser les fondements primordiaux de la 
sexualité humaine. 

 

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Conclusion 

 

 

Chapitre sixième 

Intérêts & Enjeux 

Conclusion générale 

L'objectif principal de ce travail de recherche était d'identifier et de comprendre la dynamique des 

différents 

facteurs biologiques fondamentaux et primordiaux qui sont à l'origine du comportement 

permettant la reproduction, essentiel à la survie de l'espèce humaine. 

Principal résultat 

Dans la première partie de cette recherche, nous avons vérifié à partir de l'analyse des données 

éthologiques, ethnologiques et neurobiologiques, que, chez l'Homme, le comportement de 
reproduction (dont tout particulièrement la séquence cruciale du coït vaginal) ne serait 
pas inné.
 

Puis nous avons vérifié, en partie au moyen d'une expérimentation, que, chez l'Homme, 

l'acquisition du comportement permettant la reproduction dépendrait – principalement 
mais indirectement – de l'activation des processus de renforcement, provoquée par la 
stimulation du corps et des zones érogènes des organes génitaux. 

Cette double vérification, montrer que le comportement permettant la reproduction n'est pas inné 

et qu'il est acquis, est nécessaire, car le fait de démontrer l'existence d'apprentissages ne permet pas 
d'exclure l'hypothèse de l'innéité de ce comportement. En effet, il est toujours possible d'objecter que 
les apprentissages ont masqué les processus innés, et que, s'il n'y avait pas eu d'apprentissages, ces 
processus innés auraient été révélés et auraient permis la réalisation du comportement de 
reproduction. 

Cette double vérification nous permet de conclure, en résumant l'essentiel, que, chez l'Homme, 

le comportement permettant la reproduction ne serait pas inné, mais acquis. 

Le « bricolage de l'évolution » 

Pour bien comprendre les résultats de cette recherche, il est nécessaire de les interpréter dans le 

cadre du paradigme du « bricolage de l'évolution » de François Jacob (1977 ; 1981). Contrairement 
au modèle dominant de la théorie néodarwinienne qui suppose une 

optimisation des organismes qui 

tend presque à la perfection, il semblerait que l'effet majeur de la sélection naturelle n'est pas tant 
cette optimisation que l'élimination des organismes non viables. Ce qui signifie que les organismes 
actuels ne sont pas forcément 

parfaits ni même optimisés, mais que leurs structures anatomiques et 

physiologiques leur permet – peut importe la manière – de 

survivre et de se reproduire. 

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Conclusion 

Facteurs primordiaux à l'origine du comportement permettant la reproduction 

A l'issue de toutes les analyses présentées dans cette étude, quels sont les facteurs à l'origine de 

l'apprentissage du coït vaginal ? 

Le premier facteur 

inné,  primordial et principal, serait un système fonctionnel constitué par les 

processus de renforcement (localisés dans la partie basse du faisceau médian du télencéphale –

 noyau accumbens, aire tegmentale ventrale 

), associés au système somatosensoriel (et en 

particulier aux zones érogènes mucocutanées orales et pelviennes, dont principalement le 
pénis

 

/

clitoris

 

). Des 

processus hédoniques (localisés dans la partie haute du faisceau médian du 

télencéphale – septum latéral, lobe préfrontal ventromédian 

) seraient également étroitement 

associés à ce système fonctionnel. Cette organisation structurelle provoquerait la répétition de la 
stimulation du corps et des organes génitaux, ainsi que des sensations conscientes de plaisirs intenses 
associées à ces stimulations (plaisir sensuels et érotiques, orgasme). 

Le deuxième facteur 

inné,  primordial mais plus secondaire, serait un système hormonal et 

phéromonal (principalement localisé au niveau hypothalamique – aire  préoptique  médiale, 

hypothalamus antérieur 

). Cette organisation structurelle et moléculaire provoquerait à la puberté 

une 

augmentation significative du désir et des activités sexuelles, ainsi qu'éventuellement une 

tendance – mais faible – au rapprochement hétérosexuel, sous l'effet des phéromones. 

La structure (neuro)biologique principale – processus de renforcement associés aux zones 

érogènes (pénis/clitoris principalement) – 

similaire aux deux sexes, crée les conditions d'un 

apprentissage hautement probable d'une grande variété de séquences motrices érotiques, dont 
certaines, telles le coït vaginal fécondant, deviennent préférentielles. La grande intensité du 
renforcement érotique serait à l'origine d'une importante fréquence des activités érotiques, qui est 
constatée par exemple dans les sociétés où n'existent pas ou peu de restrictions culturelles à la 
sexualité. Cette fréquence élevée permet ainsi la réalisation d'un nombre plus que suffisant de coïts 
fécondants, et, par voie de conséquence, la reproduction et la survie de l'espèce. 

Par rapport à la phase 

motivationnelle du comportement sexuel, c'est-à-dire au rapprochement des 

partenaires, les renforcements liés à la stimulation hédonique du corps (plaisirs somatosensoriels) 
représenteraient environ les deux tiers des facteurs à l'origine du 

désir d'avoir des activités érotiques 

avec un partenaire. Le tiers restant serait essentiellement constitué par des facteurs émotionnels et 

cognitifs (amour, tendresse, complicité, curiosité 

). 

Par rapport à la phase 

consommatoire du comportement sexuel, c'est-à-dire à la réalisation 

effective du comportement érotique, les renforcements érotiques seraient le facteur majeur, et peut 
être unique, à l'origine de l'organisation des activités érotiques autour de 3 zones érogènes majeures : 
la zone génitale (principalement), et les zones buccale et anale (secondairement). 

Comportement de reproduction, comportement érotique & Pan-sexualité potentielle 

Toutes ces données suggèrent qu'il n'existerait pas chez l'Homme de 

comportement de 

reproduction  inné, c'est-à-dire une organisation neurale hautement spécifique qui contrôle sans 

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Conclusion 

apprentissage préalable le rapprochement hétérosexuel des partenaires, ainsi que les séquences 
motrices du coït vaginal permettant la fécondation. 

La prépondérance fonctionnelle d'un système constitué par les processus de renforcement et le 

système somatosensoriel serait à l'origine de l'apprentissage d'un comportement dont le 

but est la 

stimulation du corps, et 

non la reproduction. Le coït vaginal reproducteur serait ainsi une 

conséquence  indirecte et presque fortuite de la recherche des plaisirs somatosensoriels. Ce 
comportement, dont le but perçu au niveau conscient est le plaisir intense, pourrait être appelé 
"

comportement érotique

 

". 

Le fait que toute stimulation corporelle qui est érotiquement renforcé sera répétée – si le contexte 

le permet – fait qu'il existe une grande potentialité d'activités qui peuvent devenir 

érotiques. 

L'existence de 

capacités cognitives développées rend possible la création potentielle du concept de 

"sexualité" et son attribution, également 

potentielle, à une grande variété d'activités, d'éléments 

psychiques et de situations. Ces caractéristiques font que la sexualité humaine serait 

acquise et 

aurait une 

potentialité pan-sexuelle

Analyse fonctionnelle et phylogénétique 

En synthèse, on observe que l'

 

anatomie

 et la physiologie de la reproduction sont innées, tandis 

que le comportement permettant la reproduction est acquis. Cela signifie que ce qui est inné sont les 
conditions

 qui rendent hautement probable l'acquisition du comportement permettant la reproduction. 

Chez l'Homme, ce qui est biologiquement organisé de manière innée, c'est essentiellement la 

stimulation 

potentielle du corps. 

On observe qu'il s'agit d'une 

organisation minimale. Ce qui est inné est juste l'essentiel : la 

tendance à la stimulation préférentielle du pénis/clitoris (et éventuellement du vagin). Le reste, c'est-
à-dire le détail des séquences motrices permettant les stimulations érotiques ainsi que le coït vaginal 
fécondant, est appris grâce aux processus émotionnels et cognitifs. Il est important de remarquer que 
ces processus émotionnels et cognitifs 

ne sont pas spécifiques à la sexualité. Ces processus 

participent également à l'apprentissage des autres comportements. 

Au niveau phylogénétique, chez les mammifères, on observe que le contrôle du comportement 

sexuel devient moins moléculaire et se déplace vers le télencéphale : principalement localisé dans le 
mésencéphale et le diencéphale avec surtout des hormones et des phéromones chez les rongeurs, et 
principalement localisé dans le diencéphale et le télencéphale avec plutôt des processus émotionnels 
et cognitifs chez l'Homme. 

Par ailleurs, l'analyse phylogénétique suggère l'existence initiale chez les proto-mammifères d'un 

comportement 

spécifiquement organisé pour la reproduction (inhibition saisonnière par la mélatonine, 

rut, hormones sexuelles, phéromones sexuelles, lordose, érection, poussées pelviennes, réflexe 

éjaculatoire, libération de l'ovule lors du coït 

) dont une partie des différents éléments constitutifs 

auraient été perdus ou modifiés lors des transformations du système nerveux au cours de l'évolution. 
Les éléments restant chez l'Homme, bien que profondément modifiés, permettent toujours la 

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reproduction, mais d'une manière 

indirecte, particulière et contre-intuitive. C'est là un parfait exemple 

du « bricolage de l'évolution ». 

Toutes ces caractéristiques phylogénétiques, ontogénétiques et psychobiologiques, qui ont été 

mise en évidence dans cette étude pour le comportement de reproduction (cf. Figure 23, page 54 ), 
existeraient également dans la dynamique fonctionnelle des autres comportements humains. 

Affectivité & Sexualité 

De manière plus générale, il semble exister un phénomène psychobiologique d'ordre "affectif", plus 

large que ce qui est aujourd'hui culturellement défini comme "sexualité". La stimulation du corps 
(chatouilles, contacts corporels, caresses sensuelles, stimulations érotiques) correspondrait au niveau 
le plus basique, le cœur primordial de ce phénomène. Puis s'ajouterait successivement les différents 
effets
, immédiats puis ultérieurs, de cette stimulation : effets 

sensoriels, effets renforçants, effets 

d'attachement et parfois de dépendance, effets émotionnels et effets cognitifs. 

Ce qui est culturellement défini comme étant la "sexualité" correspondrait en fait à une partie de 

ce phénomène biologique affectif, associé avec des représentations cognitives élaborées. L'ensemble 
des données disponibles suggère que la "sexualité" serait le résultat – à  partir  des  stimulations 
répétées du corps et des effets émotionnels et passionnels que ces stimulations entraînent – d'une 
construction sensorielle, émotionnelle, cognitive et culturelle, tout au long du développement et de 
l'existence du sujet. 

 

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 Intérêts & Enjeux 

 

 

 

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Annexes :

 Sommaire 

ANNEXES 

 

 

 

 

Annexe I 

– Proposition de définitions 

 

Annexe II 

– Le questionnaire "Enquête sur le comportement sexuel" 

 

Annexe III 

– Les résultats complémentaires de l'enquête par questionnaire 

 

Annexe IV 

– Complément : Problèmes relatifs aux expériences éthiquement réalisables 

 

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Annexe I :

 Définitions 

Annexe I : Proposition de définitions des concepts clés 

Comment se traduisent, en terme de structures et de fonctions biologiques, l'inné et l'instinct ? 

Que doit-on rechercher afin de tester les hypothèses ? 

Cette section propose, basées sur les caractéristiques structurelles et fonctionnelles des 

organismes biologiques, des définitions de l'inné, de l'instinct et du comportement. 

Ces définitions, les plus précises possibles, devraient permettre d'identifier de manière non 

ambiguë les éléments à examiner qui permettront de vérifier l'existence éventuelle de comportements 
instinctuels. 

α

 – Inné & acquis 

La problématique de l'inné et de l'acquis est une problématique ancienne et polémique, mais c'est 

également une des questions fondamentales de l'étude des organismes vivants : quelle est la part des 
caractères innés, qui proviennent de l'interaction entre l'expression du génome et les molécules de la 
cellule primitive, de celles, acquises, qui proviennent de l'influence des différents environnements 
(chorionique, utérin, écologique, familial et culturel). 

Actuellement, cette approche est jugée non pertinente par de nombreux auteurs, car le 

développement des organismes est perçu comme une interaction réciproque de différents facteurs qui 
s'inter-influencent, et dont il serait impossible ou sans intérêt de séparer ou d'identifier les facteurs de 
causalité. Néanmoins, les dernières connaissances en génétique, en biologie du développement et en 
neurosciences, grâce à, d'une part, l'identification précise des mécanismes et des processus 
biologiques en cause, et, d'autre part, grâce à l'identification précise des différents environnements et 
de leurs influences respectives, permettent d'apporter des éléments de précision. Ces données, même 
si elles ne permettent pas de tout expliciter, démontrent l'existence de caractéristiques qui sont 
indubitablement de l'ordre de l'inné, et d'autres qui ne peuvent être qu'acquises. 

Par exemple, le système nerveux des mammifères présente de nombreuses caractéristiques 

innées : l'organisation générale du cerveau est toujours la même (systèmes sensoriels, système 
moteur, système nerveux autonome, hypothalamus, amygdale, néocortex organisé en six couches de 
neurones et divisé en lobes…) (NIEUWENHUYS 1988). Ces caractéristiques toujours présentes 
dépendent de mécanismes moléculaires spécifiques, qui peuvent être identifiés et décrits, et dont le 
fonctionnement explique la permanence des processus innés observés. 

À un premier niveau, dans l'œuf fécondé en développement, on peut mettre en évidence des 

gènes (dans le noyau ou dans les mitochondries) et des molécules informatives qui vont déterminer 
de nombreux processus cellulaires (régulation de l'expression du génome, synthèse des protéines, 
division cellulaire, …). Ensuite on peut mettre en évidence des molécules qui déterminent la 
spécialisation des cellules (cellules de la peau, des os, du système nerveux, …), l'orientation céphalo-
caudale de l'organisme ou la création des membres (GILBERT 1996). On peut même mettre en 

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Annexe I :

 Définitions 

évidence des mécanismes innés de la variabilité, tel l'épissage alternatif des ARN prémessagers, qui 
permettent des modifications adaptatives de l'organisme face à son environnement. Il est donc 
possible d'expliquer les effets de l'influence du milieu sur l'organisme en tant que résultat de 
processus biologiques identifiables – et dont certains sont innés – plutôt qu'en terme d'interactions 
globales. 

En conclusion, il est généralement possible, en détaillant les processus moléculaires, cellulaires, 

physiologiques ou neurobiologiques, d'identifier des éléments permanents, innés, résultat d'une 
"programmation" biologique, qui existent toujours et partout, quel que soit l'environnement, tant que 
ce dernier n'altère pas l'organisme. L'identification de ces éléments biologiques permanents et 
l'explication des mécanismes et des processus biologiques qui induisent cette permanence permettent 
de conclure à l'innéité de ces éléments. 

Proposition de définition 

Quelle est la raison biologique de la nécessité du concept d' "innéité" ? 

Les études en biologie du développement ont montré que l'organisme se développe à partir 

d'informations codées dans l'environnement de la cellule primitive, et à partir d'informations provenant 
des différents environnements extérieurs. 

La question cruciale est de savoir quelle est la part et la dynamique de ces différentes 

informations – et tout particulièrement des informations de la cellule primitive – dans  l'organisation 
spatiale et temporelle du développement de l'organisme. L'étude de l'information initiale codée dans 
l'organisme et de son impact sur le développement  est  un  sujet  majeur  de  la  biologie  du 
développement. 

Les caractéristiques biologiques d'un élément (structurel ou fonctionnel) innés seraient : 

– L'information ayant permis le développement de cet élément est contenue dans l'organisme 

(information génétique et/ou épigénétique). 

– L'élément existe à la fin du développement, quelles que soient les caractéristiques des 

différents environnements extérieurs à l'organisme (tant que ces derniers n'altèrent pas 
l'organisme). 

Le substantif "inné" fait référence à la naissance, étape particulièrement spectaculaire du 

développement. Mais la sortie du nouveau-né de l'environnement utérin ne marque ni la fin de son 
développement ni le début ou la fin des influences des différents environnements. La fin du 
développement, c'est-à-dire la 

maturité, plutôt que la naissance, devrait être la période de référence 

du concept d' "innéité". 

En fonction des analyses présentées ci-dessus, il est proposé la définition suivante de l'innéité : est 

"inné" tout élément (structurel ou fonctionnel) dont l'information développementale préexiste dans 
l'organisme et dont le développement est indépendant de l'influence des différents environnements 
(du chorion, de l'utérus, du milieu écologique, familial et culturel). Cet élément est toujours présent à 
la fin du développement, quelles que soient les caractéristiques de ces différents environnements, 

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Annexe I :

 Définitions 

sauf dans les cas extrêmes où des caractéristiques particulières ont provoqué un développement 
pathologique (famine, maladies graves, …), qui dépasse les capacités adaptatives de l'organisme 
(physiologie du jeûne, système immunitaire, …). 

 

β

 – Instinct 

Qu'est-ce que l' "instinct" ? À quelles réalités biologiques correspond-il ? Quelle définition, basée 

sur des caractéristiques biologiques, pourrait-on proposer ? 

Les deux principaux problèmes liés au concept d'

instinct sont, d'une part, la question de sa réalité 

biologique et, d'autre part, l'élaboration d'une définition précise et opérationnelle du terme. 

L'instinct est une des explications qui tentent de répondre à une question fondamentale de la 

biologie animale : quels sont les facteurs qui déterminent et qui sous-tendent les comportements ? 
Une première réponse, générale, serait que l'instinct correspondrait au développement ou à une 
organisation particulière d'une structure biologique spécifique, codée par le génome, et qui 
contrôlerait les comportements adaptatifs d'une espèce. L'instinct désignerait un processus 
neurobiologique inné qui est à l'origine d'un comportement qui s'exprime en dehors de tout 
apprentissage. Ou, exprimé autrement, le comportement instinctuel correspondrait, chez les 
mammifères, à une activation organisée et précablée du système musculaire squelettique par une 
structure innée et spécifique du système nerveux. 

Le concept d' "instinct" désigne un 

comportement qui est inné, qui existe en dehors de tout 

apprentissage et de toute expérience. 

L'instinct existe-t-il ? 

Les observations éthologiques 

16

 mettent en évidence l'existence de comportements systématiques 

et stéréotypés, existants en dehors de tout apprentissage et de toute expérience préalable. Les 
connaissances en génétique (DARNELL 1993), en biologie du développement (GILBERT 1996) et en 
neurosciences (VAN PELT & al. 1994 ; VERNIER 2002) montrent qu'il existe un génome, des gènes du 
développement, des molécules de guidage, des structures neurales précablés, c'est-à-dire tout un 
ensemble de propriétés et de structures qui rendent possible l'existence chez les mammifères de 
réactions innées. L'ensemble de ces données rend plausible l'hypothèse éthologique et biologique de 
l'existence d'un "instinct". 

Définition du concept d'instinct 

Il existe dans la littérature scientifique de nombreuses définitions de la notion d' "instinct" (THINÈS 

2003 ; GALLO & COQUERY 1994 p. 388). Le problème est que, suivant la définition utilisée, la notion 
d'instinct peut recouvrir des réalités différentes. La prise en compte des données éthologiques 
combinées avec les données neurobiologiques devrait alors permettre une meilleure précision et une 
plus grande objectivité de la définition. 

                                                           

16

 Voir les travaux pionniers de K. Lorenz et de N. Tinbergen (L'étude de l'instinct, paris, 1953). 

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Annexe I :

 Définitions 

Les observations éthologiques montrent que les comportements qui sont considérés comme innés 

peuvent être soit très stéréotypés (tels les réflexes), soit avoir une expression relativement variable 
(telles les réactions émotionnelles). En outre, les données neurobiologiques nous enseignent qu'il 
existe des structures neurales "précablées" (KOESTER & O'LEARY 1994) et donc susceptibles de 
produire des réactions innées stéréotypées, mais également qu'il existe des mécanismes permettant 
une certaine plasticité neurale (GAZZANIGA 1995, p. 9-122) qui pourrait être à l'origine de réactions 
innées variables. 

La prise en compte de l’ensemble de ces données amène à proposer deux définitions, l’une au sens 

strict et l’autre au sens large, de la notion d' "instinct" : 

Définition au sens strict 

La définition 

stricto sensu correspond, tout en restant compatible avec les données 

neurobiologiques, à l'archétype de l'instinct : la "programmation" complète, contrôlée et finalisée 
d'une action ou d'une réaction comportementale. 

Une proposition d'une définition de l'instinct, au sens strict, pourrait ainsi être formulée : action ou 

réaction comportementale, innée, fixe, immédiatement parfaite sans expérience préalable et sans 
apprentissage, provoquée par des stimuli internes ou externes spécifiques. 
Ces réactions sont déterminées par l'existence de structures neurales spécifiquement organisées 
(récepteurs spécifiques, et/ou synapses spécifiques, et/ou neuromédiateurs spécifiques, et/ou 

précablage spécifique

), dont la formation est indépendante des influences du milieu extérieur à 

l'organisme. 

L'exemple type de telles réactions instinctives du système nerveux, est représenté par 

les réflexes. 

Par exemple, c'est l'architecture et les connections spécifiques des neurones sensoriels, des 

interneurones et des neurones moteurs qui permettent le réflexe du retrait de la main à la douleur. 
Cette séquence motrice instinctuelle est exécutée parfaitement en dehors de tout apprentissage 
préalable. 

Définition au sens large 

La définition 

lato sensu de l'instinct correspond, tout en restant compatible avec les données 

neurobiologiques, à la configuration minimaliste et aux limites extrêmes de ce qui est inné. Le critère 
minimaliste de l'innéité serait la réalisation d'une action ou d'une réaction comportementale en 
l'absence d'expérience. 

Une proposition d'une définition de l'instinct, au sens large, pourrait donc être formulée ainsi : 

action ou réaction comportementale, innée, réalisée sans expérience préalable, mais dont seule la 
réaction globale est innée et non les détails variables de sa réalisation. 
Ces réactions sont provoquées par l'existence de structures neurales dont la macrostructure est 
génétiquement déterminée, mais dont la microstructure, plastique, dépend des influences de 
l'environnement. 

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Annexe I :

 Définitions 

L'exemple type de telles réactions comportementales instinctives, au sens large, sont les réactions 

provoquées par 

les émotions primaires. 

Les réactions instinctives de peur en sont un bon exemple. Elles sont commandées par l'amygdale, qui 
est une structure clé pour cette réaction émotionnelle (DAVIS 1992 ; LE DOUX 1995). L'amygdale 
existe chez tous les mammifères et son développement est indépendant des influences externes : tous 
les mammifères ont ainsi des réactions instinctives de peur. Par contre, la microstructure des 
neurones de l'amygdale (avec des propriétés électrophysiologiques particulières des membranes 

neuronales, une organisation spécifique des connexions synaptiques, 

) dépend à la fois des 

influences internes et externes : ce qui permet que les réactions instinctives de peur soient variables 
en fonction de l'expérience propre de l'animal. 

Transcription biologique de l'instinct 

Quels éléments neurobiologiques spécifiques devraient être identifiés afin de mettre en évidence 

l'existence d'un instinct contrôlant le comportement de reproduction ? 

L'existence d'un instinct de la reproduction impliquerait la présence dans l'organisme d'éléments 

biologiques et neurobiologiques spécifiques : gènes spécifiques et/ou hormones spécifiques et/ou 
organes spécifiques et/ou structures neurales spécifiques… organisés d'une manière telle que les 
différentes séquences comportementales de la reproduction soient parfaitement initiées, exécutées et 
contrôlées. 

Dans l'hypothèse d'un instinct de la reproduction  au  sens  strict  (hypothèse  du  « tout 

programmé »), on devrait pouvoir trouver au minimum chez l'Homme les caractéristiques suivantes : 

– Une organisation neurale spécifique du comportement de la reproduction (de manière 

similaire à celles existant spécifiquement pour la vision, l'audition, la respiration ou la 
régulation cardio-vasculaire). De plus, cette organisation devrait être relativement similaire à 
celle de tous les autres mammifères (en effet, les observations phylogénétiques montrent que 
l'organisation des fonctions fondamentales est semblable d'une espèce à l'autre). 

– Des émetteurs et des récepteurs innés produisant et détectant des stimuli spécifiques au 

comportement de reproduction. 
Ces éléments (comme par exemple les phéromones sexuelles et l'organe voméronasal (LIMAN 
1996)) devant permettre la reconnaissance des partenaires, l'initiation et la poursuite des 
comportements reproducteurs. 

– Des voies nerveuses spécifiques aux signaux des comportements de la reproduction. 

– Une ou plusieurs structures neurales locales, spécifiques aux différentes séquences ou 

réflexes reproducteurs élémentaires (noyaux spécifiques à l'intromission, aux poussées 
pelviennes, à la fellation, au cunnilingus, au baiser, etc.). Ces éléments neuraux devant 
permettre le contrôle local de chacune des différentes activités motrices constitutives des 
comportements de la reproduction : identification du partenaire, positionnement adéquat du 
corps, séquences oro- ou génito-génitales, caresses érotiques … 

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Annexe I :

 Définitions 

– Enfin, une organisation neurale spécifique, plus générale et plus centrale, permettant un 

contrôle global du comportement de la reproduction. 
Cette organisation spécifique devrait, après traitement des stimuli-signaux spécifiques à la 
reproduction, induire un phénomène cérébral aboutissant aux activités comportementale de la 
reproduction. Ce phénomène pourrait être soit de type sensorimoteur (déclenchement et 
contrôle par des stimuli sensoriels spécifiques d'une succession de séquences réflexes 
aboutissant aux activités reproductrices), soit de type psychique (perception subjective d'une 
motivation spécifique produisant une forte tendance comportementale à rechercher, par 
exemple, le plaisir érotique et/ou le contact physique). 

Dans l'hypothèse d'une configuration la plus minimale possible (instinct au sens large) permettant 

un comportement inné, on devrait pouvoir trouver au minimum chez l'Homme les caractéristiques 
suivantes : 

– Des émetteurs et des récepteurs de signaux (internes, olfactifs, auditifs, visuels

) induisant 

des comportements permettant la reproduction. Dans cette configuration minimale, il serait 
quand même nécessaire d'avoir des signaux – même s'ils ne sont pas spécifiques – qui 
permettent, directement ou indirectement, la reconnaissance des partenaires, l'initiation et la 
poursuite d'un comportement à visée reproductrice. 

– Des structures neurales locales et précablées contrôlant la plupart des réflexes et/ou des 

séquences motrices élémentaires des activités de la reproduction (positionnement du corps, 
intromission, poussées pelviennes, fellations, cunnilingus, baiser…). 

– Une, plusieurs, ou un réseau, de structures produisant un phénomène neural global 

conduisant à la reproduction, avec la nécessité d’avoir une forte tendance sensorimotrice 
(drive), et/ou psychique (motivation), à accomplir des actes aboutissant, directement ou 
indirectement, aux activités reproductrices (ou au minimum au contact physique 
hétérosexuel). 

La mise en évidence d'éléments biologiques de ce type permettrait de conclure à l'existence d'un 

instinct de la reproduction, contrôlant toutes ou certaines séquences comportementales nécessaires à 
la réalisation du coït vaginal. L'analyse quantitative et qualitative de ces éléments instinctuels 
permettrait d'évaluer la part respective des caractères innés, des comportements instinctuels et des 
apprentissages dans le comportement de reproduction. 

Remarque 

Pour donner un exemple concret et connu, la lordose, spécifique du comportement de reproduction 

et existant chez les mammifères inférieurs, précablée au niveau médullaire et mésencéphalique, peut 
être considérée comme une preuve de l'existence de séquences motrices "instinctuelles". Elle est 
considérée dans cette étude comme un archétype, mais simple, de ce qui doit être recherché afin de 
vérifier l'existence de comportements "instinctuels". 

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Annexe I :

 Définitions 

γ

 – Comportement 

Préalables 

Quelles sont les raisons à l'origine du regroupement de certaines actions motrices en 

comportements distincts et identifiés ? Quelles sont les raisons à l'origine de la focalisation de l'intérêt 
scientifique sur tel comportement, à l'exclusion des autres ? Par exemple, pourquoi étudie-t-on le 
comportement de marche, de course ou de saut, mais pas le comportement "giratoire" ? Pourtant les 
observations d'enfants (et également d'adultes) montrent que leurs comportements moteurs sont très 
variés, qu'ils marchent, courent et sautent, mais qu'également ils "gyrent" de toutes les façons que les 
caractéristiques de l'environnement rendent possible : "toupie", manège, tourniquet, etc. Pourquoi 
étudie-t-on les comportements associés à la peur ou à la communication mais pas les comportements 
liés au rire ou à la joie ? Pourtant la joie est,  tout  comme  la  peur,  considéré comme une émotion 
primaire, et les comportements liés à ces émotions sont considérés comme faisant partie du répertoire 
comportemental de l'espèce humaine ? Quels sont les facteurs à l'origine de ces préférences ? Sont-ils 
réellement justifiés, ou bien dépendent-ils d'un effet de mode, de subjectivité ou de la dynamique 
socioculturelle d'une époque ? 

Par ailleurs, l'étude du comportement basée principalement sur l'observation d'un sujet met en 

exergue la problématique béhavioriste de la dissociation entre les réactions motrices externes et les 
processus neurophysiologiques internes. Cette dissociation ne semble guère conforme à la réalité 
neurologique, où comportements et processus cérébraux relèvent d'une même unité fonctionnelle 
dynamique. Cette dissociation interne/externe est considéré dans le cadre de cette recherche plus 
comme un moyen didactique d'analyse et de description que comme une réalité psychobiologique. 

Un autre problème serait la pertinence scientifique de l'étude d'un comportement qui 

apparemment semble bien caractérisé et défini, tels les comportements sexuel, maternel ou 
d'agression, mais qui en fait correspondraient au regroupement d'un ensemble d'actions motrices 
diverses, sous-tendu par des processus psychobiologiques différents. Exprimé autrement, qu'est-ce 
qui permet d'être certain que le comportement sexuel ou maternel existe au niveau neurobiologique ? 
Quels seraient alors les problèmes et les biais introduits par l'étude d'un objet conceptuel qui n'existe 
que dans l'esprit du chercheur ? 

Proposition de définition 

La première étape de l'élaboration d'une définition est d'identifier et de caractériser ce qui rend 

nécessaire la création de cette définition. 

Une caractéristique majeure de certains organismes vivants est la capacité de mouvements, qui 

permet d'interagir activement avec l'environnement. Un aspect important de cette capacité est que le 
mouvement n'est pas un effet fortuit (comme le mouvement d'une branche au vent), mais le résultat 
d'une organisation spécifique de l'organisme. 

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Limites  de 

 l'

organism

e

OR

GANISME

Intérieur

Extérieur

COMPORTEMENT

f a c u l t a t i f

O b l i g a t o i r e

M o u v e m e n t     O r g a n i s é

Mouvement organisé

pour l'intérieur

Mouvement organisé

pour l'extérieur

Principes fondamentaux du vivant

Organisation :

L'organisation est un des facteurs fondamentaux de la vie. La désorganisation provoque la mort.

Mouvement :

Le mouvement est autre facteur fondamental de la vie. L'arrêt du mouvement provoque la mort.

Limite :

La délimitation est également un facteur fondamental de la vie. La suppression des limites provoque la mort.

Organisme :

L'organisme n'est une structure vivante et autonome que par l'existence de limites et de mouvements organisés

Le mouvement organisé pour l'intérieur est 
obligatoire pour toute structure vivante.

Le mouvement organisé pour l'extérieur est 
facultatif. Il n'existe principalement que 
dans les règnes protiste et animal.

PH

YS

IOLOG

IE

ÉTHO

LO

GI

E

PROCESSUS

MÉCANISME

Figure 36 : Définition 

Il semblerait que le mouvement 
organisé soit l'essence même 
du phénomène vivant.

En prenant comme référence 
l'organisme et ses limites, on 
pourrait distinguer, d'une part, 
le mouvement organisé pour 
l'intérieur de l'organisme, et, 
d'autre part, le mouvement 
organisé pour l'extérieur.

Le comportement pourrait être 
défini comme étant l'ensemble 
des mouvements organisés 
pour agir à l'extérieur de l'orga-
nisme.

Définition du concept de "comportement"

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Annexe I :

 Définitions 

Les facteurs primordiaux du vivant qui sont directement en relation avec cette capacité de 

mouvement sont : l'

organisation, le mouvement, la limite et l'organisme. L'organisation est un facteur 

primordial et fondamental du vivant : tout être vivant est une structure hautement 

organisée. La 

désorganisation provoque la mort. Le 

mouvement est un autre facteur primordial du vivant : 

quasiment tous les éléments d'une structure vivante sont en 

mouvement perpétuel. L'arrêt du 

mouvement provoque la mort. La 

limite est également un facteur primordial du vivant : tous les êtres 

vivants possèdent des 

limites externes et souvent de nombreuses limites internes. La suppression des 

limites provoque la mort. L'

organisme n'est une structure vivante que par l'existence de limites et de 

mouvements organisés. 

La synthèse de tous les éléments présentés ci-dessus permet d'élaborer une définition du concept 

de "comportement", basée sur les caractéristiques biologiques structurelles et fonctionnelles 
primordiales, et qui est valable pour tous les organismes vivants (Figure 36). 

On observe que le mouvement organisé pour l'intérieur de l'organisme (réactions enzymatiques, 

transport intracellulaire des molécules, pompes protéiques, endocytose, migrations cellulaires, 
circulation sanguine, etc.) est une nécessité vitale absolue pour tous les êtres vivants. Par contre, le 
mouvement organisé pour l'extérieur de l'organisme (locomotion, préhension, etc.), qui correspond à 
la notion de "comportement", est facultatif. Il n'existe principalement que dans les règnes protiste et 
animal. 

En fonction de cette synthèse, la définition du concept de "comportement", valable pour tous les 

organismes vivants, est : ensemble des mouvements organisés pour agir à l'extérieur de l'organisme. 

Cette définition permet d'identifier sans ambiguïté tous les comportements : l'observation externe 

et objective d'un mouvement d'un organisme (ou d'une partie d'un organisme) est un comportement 
s'il existe des structures biologiques spécifiquement organisées pour produire ce mouvement ; par 
exemple le mouvement des yeux des mammifères n'est pas le résultat indirect des mouvements de la 
tête, mais résulte d'un contrôle neural (noyaux oculomoteurs III, IV et VI, etc.) des muscles 
oculaires : il existe donc un comportement oculaire. 

En tenant compte de cette définition générale et des caractéristiques anatomo-fonctionnelles des 

mammifères, la définition proposée du concept de "comportement" pour l'Homme serait : Ensemble 
des mouvements produits par l'activation du système musculaire squelettique, sous contrôle de 
l'activité neurale motrice pyramidale et extrapyramidale. 

 

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REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Annexe II :

 Questionnaire 

Annexe II : Questionnaire 

 

 

 

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Enquête sur le comportement sexuel 

 

 

 

Madame, Mademoiselle, Monsieur, 

 

Nous sommes une équipe de chercheurs en sexologie et nous organisons, avec le concours de l'École Pratique 

des Hautes Études (Paris) et l'Observatoire International du Couple, une enquête sur le comportement sexuel. 

 

Nous cherchons pour cette étude universitaire des personnes qui accepteraient de témoigner de leur 

expérience personnelle, en toute honnêteté et confidentialité, pour aider à mieux comprendre la sexualité. 

 

Si vous souhaitez participer à cette étude, merci de bien vouloir répondre au questionnaire ci-joint, qui est 

entièrement anonyme. Si en complétant ce questionnaire vous changez d'avis, vous êtes libre de vous arrêter 
à tout moment. 

 

Les données recueillies dans le cadre de cette recherche 

sont anonymes et resteront confidentielles. Vous 

pouvez à tout moment demander toute information complémentaire que vous souhaiteriez aux coordonnées 
indiquées ci-dessous.  

 

 

Merci pour votre participation 

 

 

 

 

 

Comment nous joindre ? 

Dr. P. Brenot, Dr. C. Richard-Foy, Dr. S. Wunsch 

49 bis avenue Jean-Jaurès, 33600 Pessac 

Téléphone : 05 56 80 32 13 

 Fax : 05 56 45 10 14 

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Enquête sur le comportement sexuel 

 
 
 

INTRODUCTION 

 

Ce questionnaire s'adresse à un public très large et très divers. Certaines remarques ou précisions peuvent vous sembler 

inutiles ; des questions pourront vous paraître naïves, ou éventuellement choquantes, en fonction de vos connaissances ou de 
votre sensibilité. Nous vous remercions malgré tout de répondre à ce questionnaire consciencieusement et avec sincérité. 

Merci donc de prendre un peu de temps (environ 30 mn) pour répondre à cette enquête qui est, bien entendu, 

entièrement anonyme

 

Remarque importante

 : les réponses à certaines des questions ci-dessous se font par des notes. Toutes les notes vont de 

0 à 9, et ce n'est pas un classement : vous pouvez donner plusieurs fois la même note, si nécessaire. 

 

 

QUESTION  1 : 

– Quelle est la ou les activités que vous préférez le plus ? 

Donnez à toutes les activités ci-dessous une note allant de 0 (aucune préférence) à 9 (préférence maximale), en 
fonction de vos préférences. 

Remarque

 : lisez d'abord les différentes rubriques, comparez, évaluez, puis notez. 

……  Respirer des senteurs, des parfums, etc. (activité olfactive) 

……  Manger ou goûter des aliments, des friandises, des boissons, etc. (activité gustative) 

……  Faire l'amour avec mon partenaire (activité sexuelle) 

……  Écouter de la musique, des chants, etc. (activité auditive) 

……  Regarder un paysage, une œuvre d'art, des visages, etc. (activité visuelle) 

……  Me masturber (activité sexuelle) 

……  Lire une revue, écrire un poème, jouer aux échecs ou au Scrabble, etc. (activité intellectuelle) 

……  Faire des activités physiques : baignade, sports, glisse, vitesse, vertige, etc. (activité corporelle) 

……  Consommer de l'alcool, du tabac, une drogue, un médicament, ou vivre une situation non "naturelle" 

(activité "artificielle") 

Autres activités que vous préférez le plus : 

……  …………………………………………………………………………………… 

……  …………………………………………………………………………………… 

 

QUESTION  2 : 

Nous appelons "coït vaginal" l'activité sexuelle qui consiste à introduire le pénis de l'homme dans le vagin de la femme. 

Nous appelons "coït anal" l'activité sexuelle qui consiste à introduire le pénis de l'homme dans l'anus de la femme ou de 
l'homme. 

– Pouvez-vous vous rappeler à partir de quel âge vous avez eu les activités sexuelles listées ci-dessous ? 

Remarque

 : Si vous ne vous rappelez pas de l'âge exact, donnez l'âge qui vous semble, en accord avec vos 

souvenirs, le plus vraisemblable. Mais si vous ne vous rappelez vraiment pas, ne mettez pas de fausse réponse. 
Mettez un point d'interrogation [ ? ] 

– Avez-vous eu, au cours de votre vie, au moins une activité sexuelle avec vous-même (par exemple caresse de vos 

organes génitaux pour avoir du plaisir sexuel, ou masturbation pour ressentir l'orgasme, etc.) 

†

  Oui, une ou quelques fois 

†

  Oui, régulièrement 

†

  Non 

– Si OUI, votre âge lors de la première fois : ……… ans 
– Si c'est régulier, à partir de quel âge la masturbation est-elle devenue répétée et habituelle : ……… ans 

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– Avez-vous eu, au cours de votre vie, au moins une activité sexuelle avec une autre personne (par exemple caresses 

érotiques des fesses ou des organes génitaux de l'autre personne, ou masturbation réciproque, ou baiser, ou 
fellation, ou coït vaginal ou anal, etc.) ? 

†

  Oui, une ou quelques fois 

†

  Oui, régulièrement 

†

  Non 

– Si OUI, votre âge lors de la première fois : ……… ans 
– Si c'est régulier, à partir de quel âge ces activités sont-elles devenues répétées et habituelles : ……… ans 

– Avez-vous eu, au cours de votre vie, au moins un coït vaginal (pénétration du pénis dans le vagin) avec une autre 

personne ? 

†

  Oui, une ou quelques fois 

†

  Oui, régulièrement 

†

  Non 

– Si OUI, votre âge lors du premier coït vaginal : ……… ans 
– Si c'est régulier, à partir de quel âge le coït vaginal est-il devenu répété et habituel : ……… ans 

– Avez-vous eu, au cours de votre vie, au moins un coït anal (actif ou passif) avec une autre personne ? 

†

  Oui, une ou quelques fois 

†

  Oui, régulièrement 

†

  Non 

– Si OUI, votre âge lors du premier coït anal : ……… ans 
– Si c'est régulier, à partir de quel âge le coït anal est-il devenu répété et habituel : ……… ans 

 

QUESTION  3 : 

– Quand vous n'avez pas de partenaire, quelle est, en général, la fréquence de vos activités sexuelles avec vous-

même ? 

†

  Plusieurs fois par jour 

†

  Une fois par jour 

†

  Plusieurs fois par semaine 

†

  Une fois par semaine 

†

  Plusieurs fois par mois 

†

  Une fois par mois 

†

  Moins d'une fois par mois 

†

  Durant toute ma vie, moins de cinq activités sexuelles 

†

  Aucune activité sexuelle 

 

QUESTION  4 : 

– Quand vous êtes seul et que vous vous masturbez, quelle est la ou les sources de votre excitation sexuelle ? 

a) Cochez la case des sources d'excitation sexuelle que vous utilisez quand vous vous masturbez. 
b) Puis donnez à chacune de vos sources d'excitation une note allant de 0 (aucune excitation) à 9 (excitation 

maximale), en fonction de son importance pour provoquer l'excitation sexuelle. 

Remarque

 : Comparez d'abord vos différentes sources, évaluez-les, puis notez. 

……  

†

  Des images érotiques fixes (photographies, dessins, etc.) 

……  

†

  Des images érotiques animées (films, vidéos, etc.) 

……  

†

  Des lectures érotiques 

……  

†

  Des discussions érotiques par Internet / Minitel / Téléphone 

……  

†

  Des souvenirs d'activités sexuelles que vous avez vues (souvenirs de scènes sexuelles) 

……  

†

  Des souvenirs de vos activités sexuelles avec vos partenaires (souvenirs de vécus sexuels) 

……  

†

  Des situations et des activités sexuelles que vous imaginez (fantasmes sexuels) 

……  

†

  Une combinaison de plusieurs sources : par exemple, des souvenirs avec des fantasmes tout en 

regardant en même temps des images ou une vidéo 

……  

†

  En observant (discrètement) une autre personne 

……  

†

  Uniquement la stimulation corporelle, sans aucune discussion, image, pensée ou souvenir 

……  

†

  Autres sources : …………………………………………………… 

       

†

  Je ne me masturbe pas, ou je ne me suis pas assez masturbé pour pouvoir répondre à cette question 

 

 

ATTENTION : Si vous n'avez jamais eu d'activités sexuelles avec un partenaire (absolument rien, même pas un ou 

quelques baisers ou quelques caresses érotiques), allez à la question n°11 

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QUESTION  5 : 

– Avez-vous actuellement des activités sexuelles avec un (ou plusieurs) partenaire(s) ? 

†

  Oui   

 

†

  Non 

1) Si vous avez répondu NON, depuis combien de temps 

n'avez-vous plus eu d'activités sexuelles avec un partenaire : ……… ans    [ ou ……… mois ] 

2) Si vous avez répondu OUI, êtes-vous actuellement amoureux(se) de votre partenaire ? 

†

  Oui   

 

†

  Non 

QUESTION  6 : 

– Quand vous êtes avec un partenaire (ou que des partenaires sont disponibles), quelle est, en général, la fréquence 

de vos activités sexuelles avec ce (ou ces) partenaire(s) ?   

†

  Plusieurs fois par jour 

†

  Une fois par jour 

†

  Plusieurs fois par semaine 

†

  Une fois par semaine 

†

  Plusieurs fois par mois 

†

  Une fois par mois 

†

  Moins d'une fois par mois 

†

  Durant toute ma vie, moins de cinq activités sexuelles 

†

  Aucune activité sexuelle 

QUESTION  7 : 

– Durant toute votre vie, quel a été le nombre de vos partenaires sexuels ?   

†

  Plus de 50 partenaires 

†

  Entre 21 et 50 partenaires 

†

  Entre 11 et 20 partenaires 

†

  Entre 6 et 10 partenaires 

†

  Entre 3 et 5 partenaires 

†

  2 partenaires 

†

  1 partenaire 

†

  Aucun 

QUESTION  8 : 

– En prenant en compte toutes vos activités sexuelles avec d'autre(s) personne(s), depuis vos premières activités 

jusqu'à aujourd'hui, vos activités sexuelles sont-elles plutôt :   

†

  Exclusivement homosexuelles 

†

  Majoritairement homosexuelles 

†

  Bisexuelles, mais plutôt homosexuelles 

†

  Bisexuelles, autant hétérosexuelles qu'homosexuelles 

†

  Bisexuelles, mais plutôt hétérosexuelles 

†

  Majoritairement hétérosexuelles 

†

  Exclusivement hétérosexuelles 

Remarque

 : Avoir des activités homosexuelles ne signifie pas qu'on est "homosexuel". 

QUESTION  9 : 

– Au cours de votre vie, avez-vous pratiqué les activités suivantes ? 

– L'échangisme 

†

  Non 

†

  Au moins une fois 

†

  Plusieurs fois 

†

  Régulièrement (au moins plusieurs fois par an) 

– Le triolisme (vous et deux partenaires) 

†

  Non 

†

  Au moins une fois 

†

  Plusieurs fois 

†

  Régulièrement (au moins plusieurs fois par an) 

– La sexualité en groupe (vous et plus de deux partenaires) 

†

  Non 

†

  Au moins une fois 

†

  Plusieurs fois 

†

  Régulièrement (au moins plusieurs fois par an) 

– Autres activités sexuelles pratiquées 

(Ondinisme, SM, Bondage, etc.) : ……………………………………… 

†

  Non   

 

 

 

 

Ondinisme = activités sexuelles avec de l'urine

 

†

  Au moins une fois 

 

 

 

SM = activités sexuelles sado-masochistes

 

†

 

 

Plusieurs 

fois 

    

Bondage = un des partenaires sexuels est attaché

 

†

  Régulièrement (au moins plusieurs fois par an) 

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QUESTION  10 : 

– Donnez la ou les principales raisons de vos activités sexuelles avec un partenaire. 

a) Cochez la case de la ou des raisons qui font que vous avez des activités sexuelles avec votre partenaire. 

(Attention de bien séparer les raisons qui font que 

vous avez envie d'être

 avec un partenaire, des raisons pour 

lesquelles 

vous avez envie d'avoir des activités sexuelles 

avec ce partenaire) 

b) Puis donnez à chacune de vos raisons une note allant de 0 (aucune importance) à 9 (importance principale), en 

fonction de son importance pour expliquer vos activités sexuelles avec votre partenaire. 

Remarque

 : Comparez d'abord vos différentes raisons, évaluez-les, puis notez. 

……  

†

  C'est mon (ou ma) partenaire qui me les demande 

……  

†

  Pour se faire des papouilles, des chatouilles, des bisous ou des câlins coquins et malins 

……  

†

  Pour se donner du plaisir 

……  

†

  Pour le sentiment, dans les contacts intimes, d'être accepté et aimé 

……  

†

  Parce que j'aime mon (ou ma) partenaire 

……  

†

  Pour recevoir de la tendresse physique 

……  

†

  Pour le contact physique intime contre la peau et le corps de mon partenaire 

……  

†

  Pour la complicité qui existe entre nous durant les activités sexuelles 

……  

†

  Pour le sentiment, dans les contacts intimes, d'être en sécurité 

……  

†

  Pour chahuter ou lutter dans des corps à corps érotiques et passionnés 

……  

†

  Parce que je ressens comme une tendance ou un besoin qui me pousse à faire des activités sexuelles 

……  

†

  Pour le désir d'être pénétrée (ou de pénétrer) mon (ou ma) partenaire 

……  

†

  Pour avoir des enfants 

……  

†

  C'est ce qui est normal de faire avec un partenaire 

……  

†

  La curiosité 

……  

†

  Autre raison : ………………………………………………………… 

       

†

  Je n'arrive pas à identifier la ou les raisons 

QUESTION  11 : 

– Si vous étiez totalement libre, et qu'il n'existait aucun problème pour rencontrer (ou ne pas rencontrer) des 

partenaires, quelle serait la fréquence de vos activités sexuelles avec des partenaires ? 

†

  Plusieurs fois par jour 

†

  Une fois par jour 

†

  Plusieurs fois par semaine 

†

  Une fois par semaine 

†

  Plusieurs fois par mois 

†

  Une fois par mois 

†

  Moins d'une fois par mois 

†

  Aucune activité sexuelle 

QUESTION  12 : 

Nous appelons "plaisir sexuel" toutes les différentes sensations très agréables et particulières, voluptueuses, qui sont 

provoquées par les caresses et les stimulations, entre autres, du pénis chez l'homme et du clitoris chez la femme. Nous 
appelons "orgasme" le plaisir sexuel le plus intense, qui se déclenche subitement et se traduit par un maximum de plaisir, 
bref et parfois extatique. 

– Pouvez-vous vous rappeler à partir de quel âge vous avez ressenti les différents plaisirs listés ci-dessous ? 

Remarque

 : Si vous ne vous rappelez pas de l'âge exact, donnez l'âge qui vous semble, en accord avec vos 

souvenirs, le plus vraisemblable. Mais si vous ne vous rappelez vraiment pas, ne mettez pas de fausse réponse. 
Mettez un point d'interrogation [ ? ] 

– Avez-vous déjà ressenti du plaisir, autre  que du plaisir sexuel (par exemple le plaisir d'un bon repas, le plaisir 

d'écouter de la musique, etc.) ? 

†

  Oui   

 

†

  Non 

Si OUI, votre âge lors de la première sensation de plaisir 
non sexuel dont vous pouvez vous souvenir :  

 

……… ans 

– Avez-vous déjà ressenti du plaisir sexuel, autre que l'orgasme (par exemple le plaisir sexuel d'être caressé sur les 

fesses, ou le plaisir sexuel d'embrasser, ou de se caresser sensuellement, etc.) ? 

†

  Oui, une ou quelques fois 

†

  Oui, régulièrement 

†

  Non 

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– Si OUI, votre âge lors du premier plaisir sexuel dont vous pouvez vous souvenir : ……… ans 

– Si c'est régulier, à partir de quel âge le plaisir sexuel est-il devenu répété et habituel : ……… ans 

– Avez-vous déjà ressenti un orgasme ? 

†

  Oui, une ou quelques fois 

†

  Oui, régulièrement 

†

  Non 

– Si OUI, votre âge lors du premier orgasme dont vous pouvez vous souvenir : ……… ans 

– Si c'est régulier, à partir de quel âge l'orgasme est-il devenu répété et habituel : ……… ans 

QUESTION  13 : 

– Pouvez-vous comparer les différents types de plaisir que vous avez déjà vécus ? 

Donnez à tous les plaisirs ci-dessous une note allant de 0 (absence de plaisir) à 9 (plaisir extrême, extase), en 
fonction de ce que vous avez vécu et ressenti. 

Remarque

 : lisez d'abord les différentes rubriques, comparez, évaluez, puis notez. 

……  Le plaisir sexuel (incluant l'orgasme) le plus intense que j’ai vécu, provoqué par moi-même (masturbation, 

etc.) 

……  Le plaisir sexuel (incluant l'orgasme) le plus intense que j’ai vécu, provoqué par un partenaire 
……  Le plaisir émotionnel (bien-être, gaieté, joie, bonheur, etc.) le plus intense que j'ai vécu 
……  Le plaisir gustatif (aliments, boissons, friandises, etc.) le plus intense que j'ai vécu 
……  Le plaisir olfactif (odeurs, parfums, senteurs, etc.) le plus intense que j'ai vécu 
……  Le plaisir auditif (sons, musique, chants, etc.) le plus intense que j'ai vécu 
……  Le plaisir visuel (visages, paysages, œuvre d'art, etc.) le plus intense que j'ai vécu 
……  Le plaisir intellectuel (lecture, humour, jouer aux échecs ou au Scrabble, etc.) le plus intense que j'ai vécu 
……  Le  plaisir  corporel  (baignade,  activité  physique,  sports  de  glisse,  de  vitesse  ou  de  vertige,  etc.)  le  plus 

intense que j'ai vécu 

……  Le plaisir artificiel (drogue, alcool, tabac, médicament, ou autre situation non ‘naturelle’) le plus intense 

que j'ai vécu 

QUESTION  14 : 

– Quelle est la période de votre vie où vous avez vécu les plaisirs sexuels les plus intenses ? 

Remarque

 : Si vous avez vécu plusieurs périodes ayant des pics de plaisir sexuel, prenez la période où le plaisir était 

le plus intense. 

– À quel âge à débuté cette période : ….…… ans 

– Quelle est la durée de cette période : ……… ans    [ ou ….…… mois ] 

– Durant cette période, quelle était la fréquence de vos plaisirs sexuels ? 

†

  Plusieurs fois par jour 

†

  Une fois par jour 

†

  Plusieurs fois par semaine 

†

  Une fois par semaine 

†

  Plusieurs fois par mois 

†

  Une fois par mois 

†

  Moins d'une fois par mois 

†

  Durant toute ma vie, moins de cinq plaisirs sexuels 

QUESTION  15 : 

– Quelle est, pour vous, l'importance du plaisir sexuel dans votre vie ? 

†

  Très important 

†

  Important 

†

  Moyennement important 

†

  Peu important 

†

  Sans importance 

– Quand vous avez des activités sexuelles, atteindre l'orgasme est-il important pour vous ? 

†

  Très important 

†

  Important 

†

  Moyennement important 

†

  Peu important 

†

  Sans importance 

†

  Je ne peux pas répondre à cette question, je n'ai jamais ressenti d'orgasme 

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QUESTION  16 :      ATTENTION : uniquement pour les FEMMES 

– Pouvez-vous comparer l'intensité du plaisir sexuel provoqué par la stimulation des différentes parties du corps ? 

a) Que la stimulation soit faite par vous-même ou par un partenaire, donnez, 

à toutes les régions de votre corps qui 

sont stimulées durant les activités sexuelles

, une note allant de 0 à 9, en fonction du plaisir sexuel le plus intense 

qu'elle vous a procuré. 

Remarque

 : 

lisez

 d'abord les différentes rubriques, comparez, évaluez, puis notez. (

 

0

 

=

 

absence de plaisir, 9

 

=

 

plaisir extrême, extase) 

b) Cochez la case "Orgasme" si la stimulation uniquement de cette région peut, chez vous, provoquer un orgasme. 

Tête 

 

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Lèvres   

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Langue   

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Seins 

 

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Ventre   

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Clitoris   

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Vagin 

 

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Dos 

 

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Fesses   

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Anus 

 

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Une zone très sensible à l'intérieur du vagin (Point G), que votre partenaire stimule avec ses doigts 

   

 

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Autres régions : 

…………..……………………  note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

…………..……………………  note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

 

QUESTION  17 :      ATTENTION : uniquement pour les FEMMES 

Si vous n'avez jamais eu d'activités sexuelles avec un partenaire, allez à la question n°20 

– Quelle est, parmi toutes les activités sexuelles que vous avez déjà vécues, la ou les activités sexuelles que vous 

préférez faire avec votre (ou vos) partenaire(s) ? 

a) Cochez la case des activités sexuelles que vous avez déjà pratiquées. 
b) Puis donnez à chacune de vos activités sexuelles une note allant 0 (aucune préférence) à 9 (préférence 

maximale), en fonction de vos préférences. 

Remarque

 : Comparez d'abord vos différentes activités sexuelles, évaluez-les, puis notez. 

……  

†

  Embrasser mon (ma) partenaire avec la langue 

……  

†

  Faire une fellation à mon partenaire  

 

Fellation = stimuler et sucer le pénis avec la bouche

 

……  

†

  Faire un cunnilingus à ma partenaire 

 

Cunnilingus = stimuler le clitoris avec la langue

 

……  

†

  Mon (ma) partenaire me fait un cunnilingus 

……  

†

  Être en contact physique intime : se serrer dans les bras, être l'un sur l'autre, etc. 

……  

†

  Masturber mon (ma) partenaire 

……  

†

  Être masturbé par mon (ma) partenaire 

……  

†

  Se masturber réciproquement 

……  

†

  Faire des stimulations érotiques des fesses / anus / rectum de mon (ma) partenaire avec les mains 

……  

†

  Mon (ma) partenaire me fait des stimulations érotiques des fesses / anus / rectum avec les mains 

……  

†

  Se faire des caresses sensuelles 

……  

†

  Mon partenaire me fait un coït anal 

……  

†

  Mon partenaire me fait un coït vaginal 

……  

†

  Faire un 69 : fellation / cunnilingus réciproque 

Autres activités sexuelles que vous préférez le plus : 

……  …………………………………………………………………………………… 

……  …………………………………………………………………………………… 

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 25/12/07 à 09:12 

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QUESTION  16 :      ATTENTION : uniquement pour les HOMMES 

– Pouvez-vous comparer l'intensité du plaisir sexuel provoqué par la stimulation des différentes parties du corps ? 

a) Que la stimulation soit faite par vous-même ou par un partenaire, donnez, 

à toutes les régions de votre corps qui 

sont stimulées durant les activités sexuelles

, une note allant de 0 à 9, en fonction du plaisir sexuel le plus intense 

qu'elle vous a procuré. 

Remarque

 : lisez d'abord les différentes rubriques, comparez, évaluez, puis notez. (

 

0

 

=

 

absence de plaisir, 9

 

=

 

plaisir extrême, extase) 

b) Cochez la case "Orgasme" si la stimulation uniquement de cette région peut, chez vous, provoquer un orgasme. 

Tête 

 

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Lèvres   

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Langue   

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Poitrine   

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Ventre   

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Pénis 

 

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Testicule  

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Dos 

 

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Fesses   

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Anus 

 

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Une zone très sensible à l'intérieur de l'anus (Prostate), que votre partenaire stimule avec ses doigts 

   

 

note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

Autres régions : 
…………..……………………  note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

…………..……………………  note de 0 à 9 : …………    

†

  Orgasme 

 

QUESTION  17 :      ATTENTION : uniquement pour les HOMMES 

Si vous n'avez jamais eu d'activités sexuelles avec un partenaire, allez à la question n°20 

– Quelle est, parmi toutes les activités sexuelles que vous avez déjà vécues, la ou les activités sexuelles que vous 

préférez faire avec votre (ou vos) partenaire(s) ? 

a) Cochez la case des activités sexuelles que vous avez déjà pratiquées. 
b) Puis donnez à chacune de vos activités sexuelles une note allant 0 (aucune préférence) à 9 (préférence 

maximale), en fonction de vos préférences. 

Remarque

 : Comparez d'abord vos différentes activités sexuelles, évaluez-les, puis notez. 

……  

†

  Embrasser ma (mon) partenaire avec la langue 

……  

†

  Faire une fellation à mon partenaire  

 

Fellation = stimuler et sucer le pénis avec la bouche

 

……  

†

  Faire un cunnilingus à ma partenaire 

 

Cunnilingus = stimuler le clitoris avec la langue

 

……  

†

  Ma (mon) partenaire me fait une fellation 

……  

†

  Être en contact physique intime : se serrer dans les bras, être l'un sur l'autre, etc. 

……  

†

  Masturber ma (mon) partenaire 

……  

†

  Être masturbé par ma (mon) partenaire 

……  

†

  Se masturber réciproquement 

……  

†

  Faire des stimulations érotiques des fesses / anus / rectum de ma (mon) partenaire avec les mains 

……  

†

  Ma (mon) partenaire me fait des stimulations érotiques des fesses / anus / rectum avec les mains 

……  

†

  Se faire des caresses sensuelles 

……  

†

  Mon partenaire me fait un coït anal 

……  

†

  Faire un coït vaginal à ma partenaire 

……  

†

  Faire un coït anal à ma (mon) partenaire 

……  

†

  Faire un 69 : fellation / cunnilingus réciproque 

Autres activités sexuelles que vous préférez le plus : 
……  …………………………………………………………………………………… 
……  …………………………………………………………………………………… 

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QUESTION  18 : 

– Préférez-vous les sensations de plaisir sexuel : 

†

  Provoquées par vous-même (masturbation, etc.). 

†

  Provoquées par votre partenaire (activités sexuelles en couple). 

†

  Provoquées avec votre partenaire 

Æ

 stimulations réciproques en même temps. 

†

  Provoquées par plusieurs partenaires (activités sexuelles en groupe). 

†

  Je n'ai pas de préférence. 

 

QUESTION  19 : 

– Préférez-vous avoir des activités sexuelles : 

†

  Seul(e)  (masturbation, etc.). 

†

  En couple, avec votre partenaire. 

†

  En groupe, avec plusieurs partenaires. 

†

  Je n'ai pas de préférence. 

 

QUESTION  20 : 

– Avez-vous des fantasmes sexuels ? 

†

  Très souvent 

†

  Souvent 

†

  Rarement 

†

  Jamais 

– En général, comment surviennent-ils ? 

†

  Involontairement, de manière spontanée 

†

  Volontairement, quand j'en ai envie 

†

  Volontairement et involontairement 

– Quel est votre fantasme le plus stimulant ? 

†

  Une scène érotique avec votre partenaire 

†

  Une scène érotique avec un(e) autre partenaire 

†

  Une scène romantique 

†

  Une sexualité de groupe (orgie, échangisme, triolisme) 

†

  Autre fantasme 

– Dans vos fantasmes, les activités sexuelles sont plutôt : 

†

  Homosexuelles 

†

  Bisexuelles 

†

  Hétérosexuelles 

 

QUESTION  21 : 

– En général, quelle est l'intensité de votre désir d'avoir des activités sexuelles avec un partenaire ? 

Remarque

 : Entourez le nombre qui représente le mieux la force de votre désir sexuel. 

   

  0     1     2     3     4     5     6     7     8     9 

absence   

 

 

 

 

      désir fort, 

de désir   

 

 

 

 

      intense 

 

QUESTION  22 : 

– Quelle est, pour vous, l'importance de la sexualité dans votre vie ? 

†

  N'a aucune importance. 

†

  A une importance mineure. 

†

  Est d'une importance secondaire. 

†

  A une importance égale à celle des autres aspects de la vie. 

†

  Est relativement important. 

†

  A une grande importance. 

†

  Est un aspect central de mon existence. 

 

QUESTION  23 : 

– Ressentez-vous de la honte, ou de la pudeur, ou de la gêne en situation d’intimité avec votre partenaire ? 

†

  Beaucoup. 

†

  Moyennement. 

†

  Un peu. 

†

  Pas du tout. 

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QUESTION  24 : 

1) Avez-vous vécu, dans l’enfance, l’adolescence ou l'âge adulte, un ou plusieurs actes sexuels qui vous ont provoqué 

des émotions négatives intenses (peur, douleur, dégoût, honte, culpabilité …) ? 

†

  Oui   

 

†

  Non 

Si vous avez répondu OUI, pouvez-vous indiquer quelles sont cette ou ces expériences sexuelles négatives ? 
 
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 
 
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 
 
Cette ou ces expériences sexuelles négatives sont-elles une gêne ou un handicap pour votre sexualité actuelle ? 

†

  Oui   

 

†

  Non 

 

2) Avez-vous un facteur psychologique qui perturbe actuellement votre sexualité (timidité importante, peur des MST, 

agressivité, dépression, toxicomanie, ou éducation anti-sexuelle, etc.) ? 

†

  Oui   

 

†

  Non 

Si vous avez répondu OUI, pouvez-vous indiquer quel est ce (ou ces) facteurs ? 
 
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 
 
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 

 

QUESTION  25 : 

– Avez-vous actuellement un problème physiologique ou médical qui perturbe votre sexualité (douleur au cours des 

rapports, trouble de l'érection, vaginisme, éjaculation précoce, obésité, handicap moteur, etc.) ? 

†

  Oui   

 

†

  Non 

Si vous avez répondu OUI, pouvez-vous indiquer lequel (ou lesquels) ? 
 
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 
 
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 

 

QUESTION  26 : 

– Avez-vous ressenti de la gêne ou étiez-vous mal à l'aise en répondant à ces questions ? 

†

  Beaucoup de gêne / Très mal à l'aise. 

†

  De la gêne / Mal à l'aise. 

†

  Un peu de gêne / Un peu mal à l'aise. 

†

  Aucune gêne, mais parler de ma sexualité est inhabituel. 

†

  Aucune gêne, j'ai l'habitude de parler de ma sexualité. 

 

Renseignements 

Pouvez-vous mentionner votre : 

– Âge : 

– Sexe : 

– Votre milieu d'origine : 

†

  Rural 

†

  Ville < 10.000 habitants 

†

  Ville > 10.000 habitants 

 

 

 

 

Vous avez terminé le questionnaire. Merci de votre participation à cette recherche. 

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 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

Annexe III : Résultats et analyses de l'enquête par questionnaire 

 

1 – Annexe du chapitre "Matériel & Méthode" 

a – Critères de sélection des participants & Formations des groupes 

α

 – Critères de sélection 

Comme l'objectif principal de cette enquête est l'analyse du rôle et de l'importance du plaisir 

érotique dans la sexualité, il est très important que les sujets sélectionnés pour être étudiés n'aient 
pas de problèmes qui perturbent soit leurs perceptions psychiques des sensations érotiques, soit leur 
comportement sexuel. 

Il est bien sûr évident que tous les facteurs d'influence négative ne pourront être ni connus ni 

écartés. Le contexte social et culturel a une influence majeure sur le développement de la sexualité, et 
il n'est pas possible dans le cadre de cette thèse de mener des études expérimentales psychologiques, 
sociologiques et transculturelles permettant d'évaluer puis de contrôler toutes les caractéristiques et 
l'impact de tous les facteurs psychiques et socioculturels. Par contre, il est possible d'écarter une 
partie des facteurs à l'origine de divers types de troubles, en particulier ceux qui sont les plus 
facilement identifiables. La dernière section du questionnaire a été spécialement conçue afin de 
recueillir des informations permettant d'identifier les troubles les plus perceptibles. Par ailleurs, 
l'analyse des réponses et des éventuels commentaires des participants, tant sur la forme que sur le 
fond, donne également des informations qui permettent d'identifier et d'évaluer d'éventuels 
problèmes. 

En fonction des éléments présentés ci-dessus, des critères de sélection, d'exclusion et d'analyse 

séparée ont été sélectionnés. 

Présentation des critères 

Critère de sélection 

Les critères de sélections permettent de décider, toujours à partir des mêmes critères, quels 

questionnaires seront retenus pour tester les hypothèses. 

Les critères de sélection sont : 

– Questionnaire complètement et correctement remplis. 

– Absence de troubles physiologiques ou psychologiques perturbant la sexualité. 

– Personnes majeures. 

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Annexe III :

 Résultats complémentaires 

Critères d'exclusion 

Les critères d'exclusion permettent de décider quels questionnaires seront complètement exclu de 

l'étude. 

Les critères d'exclusion sont : 

– Questionnaire incomplet. 

– Questionnaire avec trop d'erreurs. 

– Questionnaire complété de manière fantaisiste ou incohérente. 

Critère d'analyse séparée 

Les critères d'analyse séparée permettent de décider quels questionnaires seront analysés à part, 

afin d'obtenir des informations complémentaires. 

Les critères d'analyse séparée sont : 

– Existence de troubles physiologiques perturbant la sexualité. 

– Existence de troubles psychologiques perturbant la sexualité. 

Explicitation des critères 

Explication du critère "Questionnaire incomplet" 

Le critère de complétude n'est pas aussi simple qu'il paraît au premier abord. En effet, il est 

possible de trouver un questionnaire où ne manque que quelques items, en raison d'une mauvaise 
compréhension d'une consigne, d'une inattention, ou d'un autre facteur indépendant d'une volonté de 
bien faire. Néanmoins, tant que ces quelques omissions n'altèrent pas la qualité des autres réponses 
données, le questionnaire est exploitable. 

Le questionnaire incomplet qu'il faut absolument exclure est celui où il devient évident que la 

personne n'a pas répondu à certaines questions parce qu'elle n'était pas ou plus dans un état 
d'implication et de motivation à répondre sérieusement et consciencieusement. Dans ce cas, les 
réponses déjà données ne sont vraisemblablement pas fiables et doivent être exclues de l'étude. 

Au final, la procédure retenue est la suivante : un questionnaire incomplet qui n'a pas été rempli 

jusqu'à la fin est exclu. Un questionnaire incomplet remplit jusqu'à la fin, mais où il manque toutes les 
réponses à au moins une des questions à multiples réponses (n°1, 2, 4, etc.) et exclu si la personne a 
indiqué qu'elle trouvait le questionnaire trop long. Enfin, dans les autres cas, le questionnaire 
incomplet est considéré comme contenant des erreurs, et est traité en fonction des critères 
spécifiques à l'analyse des erreurs (voir ci-dessous). 

Explication du critère "Questionnaire avec trop d'erreurs" 

De nombreux facteurs peuvent être à l'origine d'erreurs dans les réponses au questionnaire 

(inattention, mauvaise compréhension d'une consigne, erreur de frappe, etc.). L'exclusion 

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Annexe III :

 Résultats complémentaires 

systématique, par précaution, de tous les questionnaire ayant ne serait-ce qu'une erreur conduit à 
supprimer un grand nombre de données qui pourraient être exploitables. 

Afin de détecter certains types d'erreurs, le questionnaire a été élaboré avec des questions 

redondantes qui permettent, par recoupement, d'analyser la cohérence des réponses et de vérifier si 
la personne a répondue de manière sincère, fantaisiste ou si elle n'a pas un niveau de compréhension 
suffisant. 

Au final, la procédure retenue est la suivante : toutes les erreurs sont comptabilisées et le 

questionnaire est exclu s'il contient plus de 3 erreurs. Au delà de ce  seuil,  on  peut  considérer  qu'il 
existe un problème qui affecte vraisemblablement toutes les réponses. En deçà de ce seuil, les erreurs 
relevées sont soit corrigées s'il est possible de comprendre l'erreur et de trouver la réponse correcte, 
soit la réponse erronée est supprimée et les autres données sont conservées pour analyses. 

Explication du critère "Troubles physiologiques" 

Les personnes ayant des handicaps ou des problèmes physiologiques qui perturbent leur sexualité 

sont analysées à part. Ces informations sont recueillies grâce à la question n° 25, et dépendent donc 
de l'honnêteté des participants et de leur capacité à identifier ces problèmes. 

Comme exemple de troubles physiologiques, on peut donner : l'anhédonie, l'anorgasmie, ou 

spécifiquement pour les femmes l'hirsutisme, le vaginisme, les conséquences physiques de violences, 
les douleurs durant le coït, etc. ; pour les hommes les dysfonctions érectiles, l'éjaculation précoce, les 
douleurs péniennes, etc. 

Les personnes souffrant de troubles bénins, occasionnels ou sans impact spécifique sur la sexualité 

ne sont pas exclues de l'enquête. On peut donner comme exemple la grossesse, qui est un état 
occasionnel et qui surtout est perçu comme absolument "normal", c'est-à-dire qu'il ne risque pas 
d'entraîner des problématiques psychologiques connexes négatives qui vont modifier les réactions des 
personnes. 

Au final, la procédure retenue est la suivante : toute personne indiquant qu'elle a actuellement un 

problème physiologique qui perturbe sa sexualité est analysée à part, sauf si le problème, quand il est 
indiqué, est mineur et ne peut induire des modifications aux réponses du questionnaire. 

Explication du critère "Troubles psychologiques" 

Les personnes ayant des problèmes psychologiques qui perturbent leur sexualité sont analysées à 

part. Ces informations sont recueillies par la question n° 24, ainsi que les questions n° 23 et 26. Ces 
informations dépendent donc de l'honnêteté des participants et de leur capacité à identifier ces 
problèmes. 

Seules les personnes donnant suffisamment de détails et de précisions permettant d'évaluer le 

trouble psychique comme mineur sont, après justifications, conservées. 

Au final, la procédure retenue est la suivante : toute personne indiquant qu'elle a actuellement un 

problème psychologique qui perturbe sa sexualité est analysée à part, sauf si le problème, quand il est 

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Tableau 33 : Répartition des personnes dans les différents groupes

Le tableau ci-dessous donne la répartition dans les différents groupes des participants à l'enquête. Les colonnes indiquent les groupes de passations et les

lignes les groupes constitués pour tester les hypothèses. Les principaux groupes sont les femmes et les hommes, répartit en fonction de l'orientation des activités
érotiques (hétéro-, homo- et bi-sexuel). Les groupes "Analyse séparée", "Inutilisable" et "Indécision" contiennent les cas distincts des analyses principales.

TOTAL

%

.

Internet 1

Internet 2

Internet 3

Divers

Remarques

749

100

258

72

392

28

FEMME

223

30

89

32

90

12

– Hétérosexuels

135

18

56

23

47

9

1 sur l'échelle de Kinsey

– Bisexuels

(58) 31+24/3

13+9/2

0+2/1

18+12/0

0+1/0

3, 4 & 5 + (2 / 6) sur l'échelle de Kinsey

– Homosexuels

4

2

0

2

7 sur l'échelle de Kinsey

– Abs. masturbation

9

1

2

6

Absence de masturbation

– Abs. d'orgasme

12

6

3

3

Absence d'orgasme

– Abs. coït vaginal

2

1

1

Absence de rapport vaginal

– Jamais partenaire

1

1

Jamais eu de partenaire, juste masturbation

– Abs. activités sex.

2

2

Jamais eu d'activités sexuelles

Trans sexuel/genre

2

2

HOMME

205

27

62

15

122

6

– Hétérosexuels

114

15

27

10

73

4

– Bisexuels

(64) 30+27/7

12+7/2

1+1/0

17+19/5

– Homosexuels

17

13

0

4

– Abs. masturbation

2

1

1

– Abs. d'orgasme

2

1

1

– Abs. coït vaginal

1

1

– Jamais partenaire

5

2

2

1

– Abs. activités sex.

ANALYSE SÉPARÉE

240

32

75

22

135

9

Î

 Existence de troubles

– Trouble Physio

57

12

5

38

2

Troubles physiologiques, maladies somatiques

– Trouble Psycho

183

63

17

96

7

Troubles psychiques, psychopathologies

EXCLUSION

70

9

26

2

41

1

Î

 Inutilisable

– Erreurs

25

10

1

13

1

Trop d'erreurs ( > 3 ), réponses incohérentes

– Incomplet

21

6

15

Incomplet (manque beaucoup de réponses) ou fantaisiste

– Notation

8

10

1

13

Utilisation d'un autre système de notation (classement)

INDÉCISION

Î

 Cas difficiles à classer

– ?

9

3

1

5

A priori inutilisable, car trop d'erreurs

Remarques

Les 2 groupes "Internet 1" et "Internet 2" correspondent aux 2 versions successives du questionnaire en cours de finalisation. "Internet 3" correspond à la

version définitive du questionnaire. Néanmoins il est important de noter que les différences entre ces 3 versions ne concernent pas les questions principales qui
sont utilisées pour tester les hypothèses relatives au plaisir érotique.

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Annexe III :

 Résultats complémentaires 

indiqué, est mineur et ne peut induire des modifications aux réponses du questionnaire. Les 
personnes indiquant ressentir moyennement ou beaucoup de gène aux questions 23 et 26 sont 
également analysées à part. Enfin, les personnes indiquant à la question n°12 ne pas ressentir un des 
types de plaisir (non sexuel, sexuel ou orgastique) sont elles aussi analysées à part. 

β

 – Formations des groupes 

Critères de formation des groupes 

Les participants à cette étude qui ont été sélectionnés en fonction des critères ci-dessus sont 

ensuite répartit dans différents groupes, afin de tester les hypothèses relatives au rôle et à 
l'importance du plaisir érotique. Ces groupes sont créés en fonction de facteurs directement lié au 
plaisir érotique et aux activités érotiques. Ces facteurs, 

a priori, font que les personnes sont 

intrinsèquement différentes des autres ou que certaines caractéristiques les ont rendu différentes des 
autres. Ces facteurs sont : 

– Le genre. 

Les différences anatomiques et physiologiques entre les femmes et les hommes devraient 
entraîner des différences dans la perception de certaines sensations érotiques et, surtout, des 
différences dans les préférences pour certaines activités érotiques. 

– L'orientation des activités érotiques. 

Des pratiques érotiques très différentes sont susceptibles de modifier certaines sensations 
érotiques et la préférence pour certaines activités érotiques. 

– L'absence ou la présence de l'orgasme. 

L'orgasme étant considéré comme un des plaisirs le plus intenses que l'organisme peut 
éprouver, sont absence, qui en général provient de cas particuliers, doit vraisemblablement 
modifier l'évaluation du plaisir érotique et peut-être modifier certaines pratiques érotiques. 

– L'absence ou la présence de masturbation. 

L'absence de masturbation traduit en général soit un problème psychologique ou 
physiologique, soit des valeurs culturelles particulières. Toutes ces raisons justifient une 
analyse séparée. 

– L'absence ou la présence d'activités érotiques. 

Les personnes n'ayant pas d'activités érotiques avec des partenaires, ou n'ayant aucune 
activité érotique, même autoérotique, ont par rapport à la sexualité un vécu très différent des 
autres personnes, ce qui nécessite une analyse à part. 

Les différents groupes ainsi constitués sont présentés dans le tableau ci-contre (Tableau 33). 

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Annexe III :

 Résultats complémentaires 

 

b – Caractéristiques des participants à l'étude 

Les pages suivantes contiennent une description du profil des activités érotiques des 5 principaux 

groupes (femmes hétérosexuelles et bisexuelles ; hommes hétérosexuels, bisexuels et homosexuels), 
puis une analyse de leurs désirs et fantasmes érotiques. Ces données sont utilisées afin d'obtenir des 
informations complémentaires et permettent également de savoir dans quelle mesure il sera possible, 
au terme de toutes les analyses, de regrouper ces différents groupes initiaux. 

NB : dans tous les tableaux de cette section, les nombres en italique correspondent aux 

personnes les plus bisexuelles, 3, 4 et 5 sur l'échelle de Kinsey ) 

b.1 – Profil des activités érotiques 

Cette section contient la description du profil des activités érotiques des groupes sélectionnés pour 

tester l'hypothèse H

ψ

 .

 

α

 – Période du développement des activités érotiques 

Les tableaux et figures ci-dessous indiquent les périodes d'initiation aux différentes pratiques 

érotiques, en fonction du genre et de l'orientation des activités sexuelles. Pour chaque type d'activités 
érotiques, les sujets ont donné l'âge de la première activité et l'âge à partir duquel cette activité est 
devenue régulière. 

( réponses à la question n° 2 ; 

NB (rappel) : les nombres en italique correspondent aux personnes 

les plus bisexuelles, 3, 4 et 5 sur l'échelle de Kinsey ) 

 

Groupe (genre + 
orientation)  

Age 

première 

masturbation

 

Age 

masturbation

 

régulier 

Age premier 

sexe avec 
partenaire 

Age sexe 

avec 

partenaire 

régulier 

Age premier 

coit vaginal 

Age coit 

vaginal 

régulier 

Age premier 

coit anal 

Age coit 

anal régulier 

Mean 

13,20 

15,38 

17,12 

19,47 

18,63 

20,12 

25,45 

24,75 

113 

76 

112 

77 

108 

76 

67 

16 

H_Hété   

Std. Deviation 

4,272 

6,709 

4,078 

3,390 

3,362 

2,989 

9,373 

9,883 

Mean 

13,97 

17,60 

16,56 

18,17 

17,64 

18,39 

21,75 

26,30 

129 

66 

132 

76 

132 

74 

93 

20 

F_Hété   

Std. Deviation 

5,381 

6,658 

3,146 

3,704 

3,068 

3,526 

4,984 

9,609 

Mean 

12,13 
11,53 

15,36 
14,63 

14,34 
13,42 

16,66 
16,47 

16,31 
16,32 

17,10 
16,80 

20,93 

23,08 

20,22 

21,50 

56 

28 

58 

32 

57 

29 

46 

12 

F_Bi   

Std. Deviation 

5,580 

6,243 

3,406 

2,336 

2,524 

2,076 

5,276 

7,716 

Mean 

11,42 
10,86 

12,66 
11,82 

15,27 
14,43 

17,50 
16,63 

18,07 
17,57 

19,97 
19,50 

22,72 

22,23 

20,65 

17,00 

62 

38 

59 

38 

60 

33 

53 

13 

H_Bi   

Std. Deviation 

2,229 

2,474 

3,295 

3,930 

3,588 

4,870 

9,037 

8,228 

Mean 

10,93 

13,00 

17,00 

19,50 

  

  

20,46 

20,00 

15 

16 

  

  

13 

H_Homo 

Std. Deviation 

2,789 

1,414 

4,676 

2,121 

  

  

3,886 

,000 

Mean 

12,92 

15,54 

16,20 

18,30 

17,80 

19,08 

22,65 

24,25 

375 

212 

377 

225 

357 

212 

272 

63 

Total   

Std. Deviation 

4,699 

6,221 

3,695 

3,578 

3,253 

3,586 

7,331 

8,872 

 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

182

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

H_Homo

H_Bi

F_Bi

F_Hété

H_Hété

Groupe (genre + orientation)

30

25

20

15

10

5

0

Mea

n

Age coit anal régulier

Age premier coit anal

Age coit vaginal régulier

Age premier coit vaginal

Age sexe avec partenaire

régulier

Age premier sexe avec

partenaire

Age masturbation régulier

Age première masturbation

 

On observe pour tous les groupes que l'entrée dans la sexualité est progressive et qu'elle débute 

en général par la masturbation, en moyenne entre l'âge de 10 à 14 ans. La sexualité avec un 
partenaire débute 2 à 4 années plus tard, entre 13 et 17 ans. Le premier coït, indicateur d'activités 
érotiques plus diversifiées et plus complètes, est réalisé 1 à 3 années plus tard, entre l'âge de 16 à 18 
ans. Le coït anal est pratiqué plus tardivement, entre l'âge de 20 à 25 ans, et près d'un tiers des 
personnes ne le pratique pas. Il s'écoule en général entre 1 à 3 ans entre la date de la première 
réalisation d'une pratique sexuelle et la période où cette pratique devient régulière. 

On observe également que les hommes et les femmes qui ont la même orientation sexuelle ont un 

profil similaire. De plus, les homosexuels et les bisexuels ont une sexualité plus précoce que les 
hétérosexuels. Les personnes les plus bisexuelles (uniquement 3, 4 et 5 sur l'échelle de Kinsey) ont la 
sexualité la plus précoce. Ces bisexuels ont des activités sexuelles plus tôt que les autres et le délai 
entre les différentes pratiques est plus court. 

β

 – Pratiques sexuelles 

Les tableaux ci-dessous indiquent la fréquence des pratiques érotiques des participants à 

l'enquête, en fonction du genre et de l'orientation des activités sexuelles. Les pratiques analysées sont 
l'échangisme, le triolisme, la sexualité de groupe et un ensemble regroupant toutes les autres 
pratiques supposées moins fréquentes (sado-masochisme, ondinisme, bondage, etc.). 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

183

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

( réponses à la question n° 9 ) 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Non 

83 

96,5% 

77 

98,7% 

23 

67,6% 

55,6% 

33 

76,7% 

72,2% 

50,0% 

Au - 1 x 

1,2%    

  

5,9% 

11,1% 

14,0% 

16,7% 

25,0% 

+ fois 

1,2% 

1,3% 

20,6% 

27,8% 

9,3% 

11,1% 

  

  

Activité 
échangisme 

Régulier 

1,2%    

  

5,9% 

5,6% 

  

  

 

25,0% 

Total 

86  100,0% 

78  100,0% 

34  100,0% 

N = 18 

43  100,0% 

N = 18 

4  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 5% et à 25% sont respectivement grisées claires et foncées. 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Non 

74 

86,0% 

70 

88,6% 

14 

41,2%  38,9% 

22 

51,2% 

33,3% 

25,0% 

Au - 1 x 

7,0% 

8,9% 

26,5% 

11,1% 

10 

23,3% 

38,9% 

25,0% 

+ fois 

5,8% 

1,3% 

23,5% 

33,3% 

10 

23,3% 

22,2% 

25,0% 

Activité 
triolisme 

Régulier 

1,2% 

1,3% 

8,8% 

16,7% 

2,3% 

5,6% 

25,0% 

Total 

86  100,0% 

79  100,0% 

34  100,0% 

N = 18 

43  100,0% 

N = 18 

4  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 15% et à 30% sont respectivement grisées claires et foncées. 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Non 

81 

93,1% 

78 

98,7% 

23 

67,6%  55,6% 

28 

65,1% 

50,0% 

25,0% 

Au - 1 x 

3,4%    

  

20,6% 

27,8% 

20,9% 

27,8% 

25,0% 

+ fois 

2,3%    

  

5,9% 

11,1% 

14,0% 

22,2% 

25,0% 

Activité 
sexuelle 
en groupe 

Régulier 

1,1% 

1,3% 

5,9% 

5,6% 

  

  

 

25,0% 

Total 

87  100,0% 

79  100,0% 

34  100,0% 

N = 18 

43  100,0% 

N = 18 

4  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 10% et à 25% sont respectivement grisées claires et foncées. 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Non 

77 

89,5% 

67 

84,8% 

20 

58,8% 

55,6% 

29 

70,7%  68,8% 

4  100,0% 

Au - 1 x 

2,3% 

10,1% 

23,5% 

27,8% 

9,8% 

12,5% 

  

  

+ fois 

4,7% 

2,5% 

5,9% 

  

14,6% 

12,5% 

  

  

Activité 
sexuelle 
autres 

Régulier 

3,5% 

2,5% 

11,8% 

16,7% 

4,9% 

6,3% 

  

  

Total 

86  100,0% 

79  100,0% 

34  100,0% 

N = 18 

41  100,0% 

N = 18 

4  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 10% et à 20% sont respectivement grisées claires et foncées. 

La principale observation est que la grande majorité des personnes ne pratiquent pas 

régulièrement ces types d'activités érotiques. Les activités échangistes et la sexualité de groupe sont 
les pratiques les moins usitées, le triolisme est une pratique un peu plus fréquente, et environ 20% de 
l'échantillon a déjà essayé un autre type de pratique érotique. Les informations disponibles pour les 
homosexuels sont trop limitées pour être analysées. On observe surtout que ce sont les bisexuels, et 
plus les femmes que les hommes, qui pratiquent le plus les activités érotiques culturellement 
inhabituelles. Enfin, les personnes les plus bisexuelles (uniquement 3, 4 et 5 sur l'échelle de Kinsey) 
ont les activités sexuelles les plus diversifiées. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

184

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

γ

 – Nombre de partenaires 

Les tableaux et figures ci-dessous indiquent le nombre total de partenaires érotiques que les sujets 

sélectionnés ont eu au cours de leur vie, en fonction du genre et de l'orientation des activités 
sexuelles. 

( réponses à la question n° 7 ) 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

1 part 

20 

17,5% 

23 

16,9% 

1,7%    

3,1% 

3,3% 

17,6% 

2 part 

10 

8,8% 

18 

13,2% 

5,2% 

6,5% 

1,6% 

3,3% 

11,8% 

3 à 5 part 

32 

28,1% 

48 

35,3% 

15 

25,9% 

19,4% 

13  20,3% 

20,0% 

17,6% 

6 à 10 p. 

26 

22,8% 

13 

9,6% 

11 

19,0% 

22,6% 

11  17,2% 

20,0% 

23,5% 

11 à 20 p. 

14 

12,3% 

21 

15,4% 

13,8% 

16,1% 

14  21,9% 

20,0% 

17,6% 

21 à 50 p. 

10 

8,8% 

11 

8,1% 

13 

22,4% 

16,1% 

20 

31,3% 

33,3% 

11,8% 

Nombre 
partenaire 

+ de 50 p. 

1,8% 

1,5% 

12,1% 

19,4% 

4,7% 

 

  

  

Total 

114  100,0%  136  100,0% 

58  100,0% 

N = 31 

64  100,0% 

N = 30 

17  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 15% et à 30% sont respectivement grisées claires et foncées. 

 

H_Homo

H_Bi

F_Bi

F_Hété

H_Hété

Groupe (genre + orientation)

40,00

30,00

20,00

10,00

0,00

Pourcentage

+ de 50 p.

21 à 50 p.

11 à 20 p.

6 à 10 p.

3 à 5 part

2 part

1 part

Nombre partenaire

 

On observe que les hommes et les femmes qui ont la même orientation sexuelle ont un profil de 

réponse relativement similaire. La grande majorité des hétérosexuels ont entre 1 à 10 partenaires. Par 
contre, les homosexuels et surtout les personnes ayant des activités érotiques bisexuelles ont 
beaucoup plus de partenaires que les hétérosexuels. 

Par ailleurs, la quasi totalité des sujets hétérosexuels de l'échantillon déclarent avoir actuellement 

un partenaire et en être amoureux (réponses à la question n° 5, voir tableau ci-dessous). Les 
bisexuels, et en particulier les femmes, sont plus nombreuses à ne pas avoir de partenaire 
actuellement (22,7%) et à ne pas être amoureuse quand elles en ont un (33,3%). 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

185

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Non 

4,8% 

6,4% 

22,7% 

27,3% 

13,9% 

13,3% 

  

  

Partenaire 
actuellement 

Oui 

59 

95,2% 

44 

93,6% 

17 

77,3% 

72,7% 

31 

86,1% 

86,7% 

1  100,0% 

Total 

62  100,0% 

47  100,0% 

22  100,0% 

100,0% 

36  100,0% 

100,0% 

1  100,0% 

Non 

10,0% 

9,3% 

33,3% 

37,5% 

10,0% 

7,7% 

1  100,0% 

Etat amoureux 

Oui 

54 

90,0% 

39 

90,7% 

12 

66,7% 

62,5% 

27 

90,0% 

92,3% 

  

  

Total 

60  100,0% 

43  100,0% 

18  100,0% 

N = 8 

30  100,0% 

N = 13 

1  100,0% 

Remarque

 : pour les réponses négatives, les fréquences supérieures à 15% sont grisées. 

δ

 – Fréquence des activités érotiques avec un partenaire 

Les tableaux et figures ci-dessous indiquent, pour chaque groupe constitué, la fréquence des 

activités érotiques des participants à l'enquête quand ils ont un partenaire. 

( réponses à la question n° 6 ) 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

- 1 x / mois 

1,8% 

2,9% 

3,4% 

6,5% 

4,8% 

6,7% 

29,4% 

1 x / mois 

3,5%    

  

3,4% 

3,2% 

6,3% 

10,0% 

11,8% 

+ x / mois 

14  12,3% 

12 

8,8% 

5,2% 

3,2% 

9  14,3% 

13,3% 

  

  

1 x / sem 

10 

8,8% 

11 

8,1% 

8,6% 

3,2% 

7,9% 

  

23,5% 

+ x / sem 

52 

45,6% 

76 

55,9% 

24 

41,4%  35,5% 

27 

42,9%  43,3% 

17,6% 

1 x / jour 

20  17,5% 

15 

11,0% 

12 

20,7% 

25,8% 

7  11,1% 

6,7% 

17,6% 

Fréquence 
sexe avec 
partenaire 

+ x / jour 

12  10,5% 

18 

13,2% 

10 

17,2% 

22,6% 

8  12,7% 

20,0% 

  

  

Total 

114  100,0%  136  100,0% 

58  100,0% 

N = 31 

63  100,0% 

N = 30 

17  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 15% et à 30% sont respectivement grisées claires et foncées. 

 

H_Homo

H_Bi

F_Bi

F_Hété

H_Hété

Groupe (genre + orientation)

60,00

50,00

40,00

30,00

20,00

10,00

0,00

Pource

ntage

+ x / jour

1 x / jour

+ x / sem

1 x / sem

+ x / mois

1 x / mois

- 1 x / mois

Fréquence sexe avec

partenaire

 

On observe que la fréquence moyenne des activités sexuelles est globalement de plusieurs fois par 

semaine pour tous les groupes, sauf les homosexuels qui ont une fréquence plus faible. Les 
hétérosexuels et les hommes bisexuels ont un profil de réponse relativement similaire. Par contre, les 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

186

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

femmes bisexuelles, et surtout les plus bisexuelles, ont plus d'activités érotiques avec leurs 
partenaires que les autres groupes. 

ε

 – Fréquence des activités auto-érotiques 

Les tableaux et figures ci-dessous indiquent, pour chaque groupe constitué, la fréquence des 

activités auto-érotique des sujets sélectionnés quand ils n'ont pas de partenaires. 

( réponses à la question n° 3 ) 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

- 5 fois 

1,8%    

  

  

  

  

  

  

  

  

  

- 1 x / mois 

5,3% 

15 

11,1% 

10,5% 

6,7% 

  

  

  

  

  

1 x / mois 

,9% 

5,9% 

1,8% 

3,3% 

  

  

  

  

  

+ x / mois 

7,9% 

32 

23,7% 

10 

17,5% 

20,0% 

  

  

  

  

  

1 x / sem 

22 

19,3% 

19 

14,1% 

11 

19,3% 

20,0% 

6,3% 

3,3% 

5,9% 

+ x / sem 

43 

37,7% 

45 

33,3% 

19 

33,3% 

26,7% 

28 

43,8% 

26,7% 

52,9% 

1 x / jour 

20 

17,5% 

13 

9,6% 

8,8% 

6,7% 

18 

28,1% 

36,7% 

17,6% 

Fréquence 
sexe 
mastur-
bation 

+ x / jour 

11 

9,6% 

2,2% 

8,8% 

16,7% 

14 

21,9% 

33,3% 

23,5% 

Total 

114  100,0%  135  100,0% 

57  100,0% 

N = 30 

64  100,0% 

N = 30 

17  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 15% et à 30% sont respectivement grisées claires et foncées. 

 

H_Homo

H_Bi

F_Bi

F_Hété

H_Hété

Groupe (genre + orientation)

60,00

50,00

40,00

30,00

20,00

10,00

0,00

Pourcentage

+ x / jour

1 x / jour

+ x / sem

1 x / sem

+ x / mois

1 x / mois

- 1 x / mois

- 5 fois

Fréquence sexe

masturbation

 

On observe que les femmes, indépendamment de l'orientation de leurs activités érotiques, se 

masturbent moins (environ une fois par semaine en moyenne) que les hommes. Chez les hommes, les 
hétérosexuels (plusieurs fois par semaine) se masturbent moins que les bisexuels et les homosexuels 
(près d'une fois par jour). Ce sont les personnes les plus bisexuelles, et en particulier les hommes, qui 
ont la plus grande fréquence d'activités auto-érotiques. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

187

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

ζ

 – Période de plaisir maximal 

Les tableaux et figures ci-dessous concernent, pour chaque groupe constitué, la période de la vie 

des participants à l'enquête où ils ont vécu les plaisirs sexuels les plus intenses. 

( réponses à la question n° 14 ) 

 

Groupe (genre + orientation)  

Période plaisir 

intense - début 

Période plaisir 

intense - durée 

Mean 

23,74 

90,17 

113 

105 

H_Hété   

Std. Deviation 

7,791 

110,428 

Mean 

22,44 

35,69 

135 

121 

F_Hété   

Std. Deviation 

5,875 

40,490 

Mean 

( 20,83 )

   

21,50  ( 53,46 )

   

52,04 

56 

50 

F_Bi   

Std. Deviation 

6,975 

75,834 

Mean 

( 23,00 )

   

23,32  ( 105,63 )

 

90,93 

60 

57 

H_Bi   

Std. Deviation 

9,295 

135,934 

Mean 

18,12 

35,13 

17 

16 

H_Homo   

Std. Deviation 

4,484 

27,933 

Mean 

22,63 

63,42 

381 

349 

Total   

Std. Deviation 

7,275 

93,216 

Remarque

 : les nombres en italiques correspondent aux bisexuels stricts ( 3, 4 et 5 sur l'échelle de Kinsey). 

 

H_Homo

H_Bi

F_Bi

F_Hété

H_Hété

Groupe (genre + orientation)

25

20

15

10

5

0

Période plaisir 

inte

ns

e - 

début

(ans)

    

H_Homo

H_Bi

F_Bi

F_Hété

H_Hété

Groupe (genre + orientation)

120

100

80

60

40

20

0

Période plaisir 

inte

ns

e - 

durée

(mois)

 

On observe que le plaisir érotique n'atteint sa pleine intensité que vers l'âge de 21-23 ans, soit 6 à 

7 ans après le début des relations sexuelles. La période déclarée de plus grande intensité du plaisir 
érotique des hommes dure plus de deux fois plus longtemps que celle des femmes. Néanmoins cette 
observation est peut être un artéfact dû au fait que les hommes participants à l'enquête sont plus 
âgés ( 36 ans en moyenne) que les femmes (27 ans en moyenne). Les homosexuels ont leur période 
de plaisir intense qui débute avant les autres et les personnes les plus bisexuelles ont leur période de 
plaisir intense qui est plus longue que dans les autres groupes. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

188

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

- 1 x / mois 

,9%    

  

  

  

  

1,6% 

3,6% 

5,9% 

+ x / mois 

4,5% 

2,2% 

5,4% 

6,7% 

1,6% 

3,6% 

5,9% 

1 x / sem 

6,3% 

3,7% 

1,8% 

3,3% 

3,2% 

7,1% 

23,5% 

+ x / sem 

44 

39,3% 

68 

50,4% 

21 

37,5% 

30,0% 

24 

38,7% 

21,4% 

23,5% 

1 x / jour 

25 

22,3% 

23 

17,0% 

16,1% 

16,7% 

15 

24,2% 

25,0% 

17,6% 

Période 
plaisir 
intense-
fréquence 

+ x / jour 

30 

26,8% 

36 

26,7% 

22 

39,3% 

43,3% 

19 

30,6% 

39,3% 

23,5% 

Total 

112  100,0%  135  100,0% 

56  100,0% 

N = 30 

62  100,0% 

N = 28 

17  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 20% et à 40% sont respectivement grisées claires et foncées. 

 

H_Homo

H_Bi

F_Bi

F_Hété

H_Hété

Groupe (genre + orientation)

60,00

50,00

40,00

30,00

20,00

10,00

0,00

Pourcentage

+ x / jour

1 x / jour

+ x / sem

1 x / sem

+ x / mois

1 x / mois

- 1 x / mois

Période plaisir intense-

fréquence

 

On observe que la fréquence des activités érotiques (autoérotiques et avec un partenaire) durant 

la période vécue de plus grand plaisir sexuel est relativement similaire entre les hommes et les 
femmes qui ont la même orientation sexuelle. Les homosexuels, et surtout les personnes les plus 
bisexuelles ont une fréquence d'activité un peu plus importante que celle des hétérosexuels. 

On observe surtout que cette période où les plaisirs érotiques ont été les plus intenses est à la fois 

quantitative et qualitative : non seulement l'intensité du plaisir érotique de cette période est supérieur 
à l'intensité du plaisir des autres périodes de la vie des sujets, mais également, surtout pour les 
personnes les plus bisexuelles, la fréquence des activités érotiques de cette période est supérieure à 
la fréquence moyenne tout au long de la vie sexuelle. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

189

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

η

 – Origine démographique 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

1,8%    

  

  

  

  

  

  

  

Rural 

16 

14,0% 

12 

8,8% 

6,9% 

11 

17,2% 

29,4% 

Ville < 10 

16 

14,0% 

31 

22,8% 

12 

20,7% 

10 

15,6%    

  

Origine 
démographique 

Ville > 10 

80 

70,2% 

93 

68,4% 

42 

72,4% 

43 

67,2% 

12 

70,6% 

Total 

114  100,0%  136  100,0% 

58  100,0% 

64  100,0% 

17  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 20% sont grisées, afin de mettre en évidence le profil de l'origine démographique. 

On observe que plus des 2/3 des sujets sélectionnées vivent dans des grandes agglomérations et 

qu'il ne semble pas exister de différence notable entre les différents groupes. 

b.2 – Désir & Fantasmes 

Cette section contient la description de caractéristiques plutôt psychologiques de la sexualité des 

sujets sélectionnés pour tester l'hypothèse H

B

ψ

 .

 

α

 – Désir 

Les tableaux et figures ci-dessous indiquent, pour chaque groupe constitué, l'intensité du désir et 

la fréquence désirée des activités érotiques que les participants à l'enquête souhaiteraient avoir avec 
leur partenaire. 

( réponses à la question n° 21 ) 

 

Groupe (genre 
+ orientation) 

Mean 

Std. Deviation 

H_Hété 

8,00 

87 

1,479 

F_Hété 

7,92 

77 

1,048 

F_Bi 

( 8,28 )

    8,24 

34 

,855 

H_Bi 

( 8,29 )

    8,19 

42 

,994 

H_Homo 

8,25 

,957 

Total 

8,05 

244 

1,187 

 

( réponses à la question n° 11 ) 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

1,0% 

2,8%    

  

  

  

  

  

  

  

- 1 x / mois 

1,0% 

,9% 

2,6% 

4,8% 

  

  

  

  

  

1 x / mois    

  

3,7% 

2,6% 

  

1,9% 

4,0% 

  

  

+ x / mois 

4,0% 

5,6% 

5,1% 

9,5% 

1,9% 

  

  

  

1 x / sem 

1,0% 

1,9% 

2,6% 

4,8% 

  

  

  

  

  

+ x / sem 

34  33,7% 38 

35,5% 

13  33,3% 

28,6% 

15  28,3% 

24,0% 

25,0% 

1 x / jour 

30  29,7% 18 

16,8% 

6  15,4% 

9,5% 

12  22,6% 

16,0% 

50,0% 

Fréquence 
sexe si libre 

+ x / jour 

30  29,7% 35 

32,7% 

15  38,5% 

42,9% 

24 

45,3% 

56,0% 

25,0% 

Total 

101  100,0%  107  100,0% 

39  100,0% 

N = 21 

53  100,0% 

N = 25 

8  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 20% et à 40% sont respectivement grisées claires et foncées. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

190

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

 

H_Homo

H_Bi

F_Bi

F_Hété

H_Hété

Groupe (genre + orientation)

60,00

50,00

40,00

30,00

20,00

10,00

0,00

Pourcentage

+ x / jour

1 x / jour

+ x / sem

1 x / sem

+ x / mois

1 x / mois

- 1 x / mois

0

Fréquence sexe si libre

 

On observe que les femmes et les hommes d'un même groupe d'orientation sexuel ont un profil de 

réponse relativement similaire. Les informations disponibles pour les homosexuels sont trop limitées 
pour être analysées. Les personnes ayant des activités érotiques bisexuelles, et davantage les 
personnes les plus bisexuelles, ont un désir d'une plus grande fréquence d'activités érotiques avec 
leurs partenaires que les hétérosexuels. Les hétérosexuels souhaitent avoir des activités érotiques 

d'une fréquence comprise entre plusieurs fois par semaine (

35%) à plusieurs fois par jour (

30%), 

tandis que près de la moitié des hommes bisexuels (

50%) souhaitent avoir des relations sexuelles 

plusieurs fois par jour. 

En comparant ces fréquences désirées avec les fréquence réelles (cf. tableau que tant les hétérosexuels que les bisexuels désirent augmenter leurs activités érotiques dans une 
proportion similaire. Même dans une situation théoriquement "libre" de toutes contraintes, les 
bisexuels, et surtout les personnes les plus bisexuelles, ont une sexualité plus importante que les 
hétérosexuels. 

β

 – Fantasmes 

Les tableaux ci-dessous indiquent, pour chaque groupe constitué, différentes caractéristiques des 

fantasmes érotiques des participants à l'enquête. 

( réponses à la question n° 20 ) 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Rarement 

11 

12,6% 

16 

20,3% 

9,1% 

5,6% 

2,3% 

  

  

  

Souvent 

43 

49,4% 

48 

60,8% 

13 

39,4% 

27,8% 

14 

32,6% 

33,3% 

75,0% 

Fréquence 
des 
fantasmes 

Très souv. 

33 

37,9% 

15 

19,0% 

17 

51,5%  66,7% 

28 

65,1% 

66,7% 

25,0% 

Total 

87  100,0% 

79  100,0% 

33  100,0% 

N = 18 

43  100,0% 

N = 18 

4  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 20% et à 45% sont respectivement grisées claires et foncées. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

191

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Involontaire 

35 

40,2% 

22 

27,8% 

11 

33,3% 

38,9% 

14  32,6% 

16,7% 

25,0% 

Volontaire 

22 25,3%  19 

24,1% 

21,2% 

16,7% 

7  16,3% 

16,7% 

50,0% 

Manifestation 
des 
fantasmes 

Invol. & Vol. 

30 

34,5% 

38 

48,1% 

15 

45,5% 

44,4% 

22 

51,2%  66,7% 

25,0% 

Total 

87  100,0% 

79  100,0% 

33  100,0% 

N = 18 

43  100,0% 

N = 18 

4  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 30% et à 50% sont respectivement grisées claires et foncées. 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Partenaire 

35 

40,7% 

30 

38,0% 

24,2% 

16,7% 

11,6% 

11,1% 

25,0% 

Autre part. 

20 

23,3% 

19 

24,1% 

15,2% 

16,7% 

20,9% 

22,2% 

50,0% 

Romantique 

3,5% 

3,8% 

3,0% 

5,6% 

2,3% 

  

  

  

Groupe 

19 

22,1% 

17 

21,5% 

13 

39,4% 

50,0% 

18 

41,9% 

44,4% 

25,0% 

Fantasme 
stimulant 

Autre 

10,5% 

10 

12,7% 

18,2% 

11,1% 

10 

23,3% 

22,2% 

  

  

Total 

86  100,0% 

79  100,0% 

33  100,0% 

N = 18 

43  100,0% 

N = 18 

4  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 20% et à 35% sont respectivement grisées claires et foncées. 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Hétéro 

76 

90,5% 

50 

68,5% 

24,2% 

5,6% 

14 

32,6% 

16,7% 

  

  

Bisexuel 

9,5% 

20 

27,4% 

22 

66,7% 

77,8% 

23 

53,5% 

77,8% 

  

  

Orientation 
des 
fantasmes 

Homo 

  

  

4,1% 

9,1% 

16,7% 

14,0% 

5,6% 

4  100,0% 

Total 

84  100,0% 

73  100,0% 

33  100,0% 

N = 18 

43  100,0% 

N = 18 

4  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 20% et à 40% sont respectivement grisées claires et foncées. 

On observe que les bisexuels, et davantage les personnes les plus bisexuelles, ont très souvent des 

fantasmes liés à une sexualité intense et exubérante. Par exemple, la majorité (66,7%) des bisexuels 
stricts ont très souvent des fantasmes sexuels tandis que la majorité (50-60%) des hétérosexuels n'en 
ont que souvent ; la majorité (44-50%) des personnes les plus bisexuelles ont des fantasmes de 
sexualité de groupe tandis la majorité (38-40%) des hétérosexuels ont des fantasmes avec un seul 
partenaire. Les informations disponibles pour les homosexuels sont trop limitées pour être analysées. 

On observe également que les fantasmes ont très majoritairement (entre 68 à 90%) la même 

orientation que les activités réelles : les hétérosexuels ont des fantasmes hétérosexuels, les bisexuels 
des fantasmes bisexuels et les quelques homosexuels des fantasmes homosexuels. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

192

background image

REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

γ

 – Importance de la sexualité 

Les tableaux ci-dessous indiquent, pour chaque groupe constitué, l'importance accordée au plaisir 

érotique, à l'orgasme et à la sexualité en général. 

Importance du plaisir érotique 

( réponses à la question n° 15 ) 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Peu imp. 

  

  

,9%    

  

 

3,7% 

4,0% 

  

  

Moyen imp. 

3,0% 

4,7% 

5,0% 

 

5,6% 

4,0% 

  

  

Important 

34 

33,7% 

39 

36,4% 

11 

27,5% 

19,0% 

13,0% 

16,0% 

66,7% 

Importance 
plaisir sexuel 

Très imp. 

64 

63,4% 

62 

57,9% 

27 

67,5% 

81,0% 

42 

77,8% 

76,0% 

33,3% 

Total 

101  100,0%  107  100,0% 

40  100,0% 

N = 21 

54  100,0% 

N = 25 

9  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 30% et à 70% sont respectivement grisées claires et foncées. 

Importance de l'orgasme 

( réponses à la question n° 15 ) 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Sans imp. 

,9% 

,7% 

1,7% 

3,2% 

  

  

  

  

  

Peu imp. 

2,6% 

2,2%    

  

  

1,6% 

  

5,9% 

Moyen imp. 

30 

26,3% 

35 

25,7% 

11 

19,0% 

12,9% 

11 

17,2% 

23,3% 

29,4% 

Important 

49 

43,0% 

69 

50,7% 

27 

46,6% 

48,4% 

24 

37,5% 

30,0% 

52,9% 

Importance 
plaisir 
orgastique 

Très imp. 

31 

27,2% 

28 

20,6% 

19 

32,8% 

35,5% 

28 

43,8% 

46,7% 

11,8% 

Total 

114  100,0%  136  100,0% 

58  100,0% 

N = 31 

64  100,0% 

N = 30 

17  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 25% et à 40% sont respectivement grisées claires et foncées. 

Importance de la sexualité 

( réponses à la question n° 22 ) 

 

Groupe (genre + orientation) 

H_Hété 

F_Hété 

F_Bi 

H_Bi 

H_Homo 

 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Col % 

Imp. second 

3,5% 

3,7%    

  

 

1,6% 

 

5,9% 

Imp. égale 

10 

8,8% 

13 

9,6% 

15,5% 

16,1% 

6,3% 

6,7% 

5,9% 

Relativ. imp. 

20 

17,5% 

34 

25,0% 

10 

17,2% 

16,1% 

10,9% 

16,7% 

41,2% 

Grande imp. 

64 

56,1% 

74 

54,4% 

31 

53,4% 

48,4% 

41 

64,1% 

66,7% 

41,2% 

Importance 
de la 
sexualité 

Imp.centrale 

16 

14,0% 

10 

7,4% 

13,8% 

19,4% 

11 

17,2% 

10,0% 

5,9% 

Total 

114  100,0%  136  100,0% 

58  100,0% 

N = 31 

64  100,0% 

N = 30 

17  100,0% 

Remarque

 : les fréquences supérieures à 25% et à 60% sont respectivement grisées claires et foncées. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

193

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REPRODUCTION 

:

 

 L

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 INNÉ 

 

&

 

 L

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 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

Conclusion 

On observe que le plaisir érotique est important pour environ 95% des participants à l'enquête, 

très important pour les 2/3 d'entre eux, et très important pour les 3/4 des personnes les plus 
bisexuelles. Paradoxalement, l'orgasme, qui est pourtant l'état paroxystique du plaisir érotique, est 
jugé moins important par tous les groupes. Est-ce une rationalisation du fait que l'orgasme est un état 
très court et incontrôlable ? Quant à la sexualité en général, elle a une grande importance pour la 
moitié des sujets. Les réponses à ces trois questions sont similaires pour les hommes et les femmes 
hétérosexuels. Les bisexuels accordent une plus grande importance à ces différents aspects de la 
sexualité. Les hommes bisexuels se détachent assez nettement des quatre autres groupes, en 
donnant aux différents aspects de la sexualité une très grande importance dans leur existence. 

b.3 – Conclusion 

Pour les sujets sélectionnés, le schéma général de leur sexualité est le suivant. L'entrée dans la 

sexualité a été progressive, s'étendant entre les âges de 10 à 20 ans. Les bisexuels et les hommes ont 
une sexualité plus précoce et des activités plus fréquentes : les hommes bisexuels ont en moyenne 
environ une dizaine de partenaires avec lesquels ils ont des activités érotiques une fois par jour ; les 
femmes hétérosexuelles ont en moyenne environ cinq partenaire avec lesquels elles ont des rapports 
sexuels plusieurs fois par semaine. Les femmes débutent leur sexualité plus tard, mais ont des 
partenaires plus tôt que les hommes. 

La grande majorité des hétérosexuels (80%) ont surtout des activités érotiques classiques en 

couples. La moitié des bisexuels pratiquent des activités érotiques inhabituelles, telle la sexualité de 
groupe. Les fantasmes correspondent globalement aux activités érotiques pratiquées. 

Les homosexuels constituent ont également un profil distinct des deux autres groupes. Néanmoins, 

la taille limitée de l'échantillon ne permet pas des analyses fiables. 

Bien que cela ne soit pas l'objet de cette étude, il semble que la différence de profil provienne 

surtout du fait que les homosexuels et les bisexuels font partie de groupes sociologiques qui intègre 
moins les normes sociales dominantes. Vraisemblablement, il ne s'agirait pas d'une différence 
physiologique, mais culturelle. 

En raison de ces profils distincts, les différents groupes ne sont pas regroupés en un seul pour les 

analyses statistiques et la vérification des hypothèses. 

( Cf. également la section "Participants" du chapitre "3 – Matériel & Méthode", École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

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REPRODUCTION 

:

 

 L

'

 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

2 – Annexe du chapitre "Résultats" 

 

a – Le plaisir érotique est-il un des plaisirs les plus intenses que l'organisme peut 

éprouver ? 

Dans les deux premières versions du questionnaire, la consigne pour la question n° 1 était 

d'indiquer les activités préférées, par ordre de préférence, avec les chiffres 1, 2, 3, etc. L'évaluation 
par les sujets (104 femmes et 71 hommes) des différentes activités qu'ils préfèrent a donné les 
résultats suivants : 

Groupe : HOMMES hétérosexuels : Activités préférées 

 

[ N = 37 ] 

Rang :  

1

er

  

2

e

  

3

e

  

4

e

 

5

e

 (absence 

de 

notes) 

 

Activité sexuelle avec partenaire  33 

 

4    (0) 

Activité 

gustative 

    1 7 10 1   (18) 

Activité sexuelle avec soi-même   

 

(21) 

Activité 

corporelle   6 6  1 (23) 

Activité 

intellectuelle 

  1 3 4 1 1 (26) 

Activité 

auditive 

   4 4   (28) 

Activité 

visuelle 

    1 1 2   1 (31) 

Activité 

olfactive 

  1 2    (33) 

Activité artificielle  

 

 

 

 

 

(35) 

 

Groupe : Hommes bisexuels : Activités préférées 

 

[ N = 21 ] 

Rang :  

1

er

  

2

e

  

3

e

  

4

e

 

5

e

 (absence 

de 

notes) 

 

Activité sexuelle avec partenaire  17 

 

 

(0) 

Activité 

auditive 

  1 4 4   (12) 

Activité 

corporelle    2 2 2     (15) 

Activité 

gustative 

   3 5   (13) 

Activité sexuelle avec soi-même   

 

 

(15) 

Activité 

visuelle 

  1 1 1   (18) 

Activité 

intellectuelle 

  2 2   (17) 

Activité 

olfactive 

   1 2   (18) 

Activité artificielle    1 1   (19) 

                                                           

17

 Sur les 37 personnes de ce groupe ayant répondu à cette question, 33 ont mis l'activité sexuelle avec un partenaire en premier 

rang et 4 en deuxième rang ; comme toutes les personnes ont répondu à cet item, il ne manque aucune note. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

195

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REPRODUCTION 

:

 

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 INNÉ 

 

&

 

 L

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 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

Groupe : HOMMES homosexuels : Activités préférées 

 

[ N = 13 ] 

Rang :  

1

er

  

2

e

  

3

e

  

4

e

 

5

e

 (absence 

de 

notes) 

 

Activité sexuelle avec partenaire  6 

 

 

(2) 

Activité 

auditive 

  2 6 3   (2) 

Activité 

intellectuelle 

 3 1    (9) 

Activité sexuelle avec soi-même  2 

 

 

 

(10) 

Activité 

visuelle 

   1 2   (10) 

Activité artificielle  

 

 

 

 

 

(11) 

Activité 

gustative 

    1   (12) 

Activité 

corporelle    1   (12) 

Activité 

olfactive 

    1   (12) 

 

Groupe : FEMMES hétérosexuelles : Activités préférées 

 

[ N = 80 ] 

Rang :  

1

er

  

2

e

  

3

e

  

4

e

 

5

e

 (absence 

de 

notes) 

 

Activité sexuelle avec partenaire  67 

 

 

(5) 

Activité 

gustative 

  8 15 

18 

2  (35) 

Activité 

corporelle      19 9 1 3 (47) 

Activité 

auditive 

    1 14 14 1 1 (46) 

Activité 

intellectuelle 

  3 5 13   1 (54) 

Activité sexuelle avec soi-même  1 

10 

 

 

(58) 

Activité 

visuelle 

   5 6 3  (62) 

Activité 

olfactive 

      1 5 1 2 (68) 

Activité artificielle    2 2 1  (73) 

 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

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REPRODUCTION 

:

 

 L

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 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

Groupe : Femmes bisexuelles : Activités préférées 

 

[ N = 24 ] 

Rang :  

1

er

  

2

e

  

3

e

  

4

e

 

5

e

 (absence 

de 

notes) 

 

Activité sexuelle avec partenaire  16 

 

 

(3) 

Activité 

corporelle    3 1 5     (15) 

Activité 

intellectuelle 

  2 4 1     (17) 

Activité 

gustative 

   5 4   (15) 

Activité sexuelle avec soi-même  1 

 

 

(17) 

Activité 

auditive 

  1 3 4   (16) 

Activité 

olfactive 

   2 2   (20) 

Activité 

visuelle 

   1 1   (22) 

Activité artificielle  

 

 

 

 

 

(23) 

 

Conclusion 

Tant chez les hommes que chez les femmes, quel que soit l'orientation des activités sexuelles, on 

observe que l'activité érotique avec un partenaire est, de très loin, l'activité préférée. 

La principale différence entre les deux protocoles de notation est l'existence ou non d'ex aequo 

dans l'ordre de préférence des activités. Les deux premières versions du questionnaire ont accentué la 
hiérarchie entre les préférences, tandis que la troisième a peut être atténué cette différence. 

Mais quel que soit le système de notation, on retrouve le même résultat, qui est la nette 

préférence pour les activités érotiques avec un partenaire. 

 

b – Les zones érogènes des organes génitaux sont-elles à l'origine du plaisir érotique le 

plus intense ? 

Dans  les  deux  premières  versions  du  questionnaire,  la  consigne  pour  la  question  n° 17  était 

d'indiquer les activités sexuelles préférées, par ordre de préférence, avec les chiffres 1, 2, 3, etc. 
L'évaluation par les sujets (104 femmes et 71 hommes) des différentes activités érotiques qu'ils 
préfèrent donne les résultats suivants : 

 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

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REPRODUCTION 

:

 

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 INNÉ 

 

&

 

 L

'

 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

Groupe : Hommes hétérosexuels : Activités sexuelles préférées 

 

[ N = 37 ] 

Rang :  

1

er

  

2

e

  

3

e

  

4

e

 

5

e

 (absence 

de 

notes) 

 

Coït 

vaginal 

  16 

7 6   (8) 

Fellation 

passif 

    5 9 3 2   (17) 

Cunnilingus     7 4 4 1 1 (20) 
69    1 5 7  1 (23) 
Coït 

anal 

   3 3 1   (29) 

Embrasser   2  2  2 (29) 
Masturbation 

réciproque 

  1 6   (29) 

Masturbation 

passif 

 1  2   (32) 

Contact 

corporel 

   2 1   (31) 

Masturbation actif 

 

 

 

 

 

(35) 

Caresses 

sensuelles 

    1  (35) 

 

Regroupement des activités sexuelles par zones érogènes stimulées : 

Pénis stimulé  ( Coït vaginal + Coït anal + Fellation passif + Masturbation passif ) 

  25 

19 

12 

2 

 

Oral stimulé 

( Embrasser + Cunnilingus ) 
  9 

6 

1 3 

 

Cunnilingus     7 4 4 1 1 
69    1 5 7  1 
Contact 

corporel 

   2 1 

 

On observe que chez les hommes hétérosexuels le pénis est, de loin, la zone érogène autour de 

laquelle se réalisent les activités érotiques. 

 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

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REPRODUCTION 

:

 

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 INNÉ 

 

&

 

 L

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 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

Groupe : Femmes hétérosexuelles : Activités sexuelles préférées 

 

[ N = 80 ] 

Rang :  

1

er

  

2

e

  

3

e

  

4

e

 

5

e

 (absence 

de 

notes) 

 

Coït 

vaginal 

passif    27 18 13 1  2  (18) 

Cunnilingus 

passif    18 12 8    1  (36) 

Fellation 

actif 

    7 12 8 3   (46) 

Contact 

corporel 

    12 5 6 2 1 (52) 

69    2 10 

7   (56) 

Masturber 

passif 

    4 7 6 1 1 (57) 

Embrasser   5 3 10 

 2 (56) 

Masturbation 

réciproque 

  1 5 7 1   (61) 

Caresses 

sensuelles   1 2 3   2 (69) 

Coït 

anal 

passif 

  2  5 1  (65) 

Fesse 

passif 

    4 1  (72) 

Fesse 

actif    1 1   (74) 

Masturbation 

actif   1   1 (72) 

 

Regroupement des activités sexuelles par zones érogènes stimulées : 

Clitoris + Coït vaginal passif  50 

42 

34 

Clitoris (total)   

( cunnilingus passif + masturbation (passif + réciproque) ) 
 

23 24 21 2  2 

 

Coït 

vaginal 

passif  

27 18 13 1  2 

Oral (total) 

 

( embrasser + fellation actif ) 
 

12 15 18 

3 2 

 

Contact 

corporel 

    12 5 6 2 1 

69    2 7 6 
Région anale 

 

( Coït anal passif + Fesse passif ) 
  2   9 2    

 

Chez les femmes hétérosexuelles, le clitoris, le vagin et la zone orale sont les 3 régions autour 

desquelles se réalisent les activités érotiques. 

Dans la mesure où le clitoris est également stimulé lors du coït vaginal (de manière externe et de 

manière interne), on observe que le clitoris est, de loin, la zone érogène autour de laquelle se 
réalisent les activités érotiques. 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

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REPRODUCTION 

:

 

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 INNÉ 

 

&

 

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 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

Groupe : Femmes bisexuelles : Activités sexuelles préférées 

 

[ N = 24 ] 

Rang :  

1

er

  

2

e

  

3

e

  

4

e

 

5

e

 (absence 

de 

notes) 

 

Coït 

vaginal 

passif    9 1 5     (9) 

Cunnilingus 

passif    3 3 2     (16) 

Contact 

corporel 

  3 2 2   (17) 

Fellation 

actif 

  1 6 3   (14) 

Embrasser   3 2 1   (18) 
Masturber 

passif 

  3 1 1   (19) 

Coït 

anal 

passif 

   3 4   (17) 

69     2 3   (19) 
Anus passif 

 

 

 

 

 

 

(23) 

Fesse actif 

 

 

 

 

 

 

(23) 

Masturber réciproque 

 

 

 

 

 

(23) 

Caresses 

sensuelles 

  1    (23) 

Cunnilingus 

actif 

    2   (22) 

 

Regroupement des activités sexuelles par zones érogènes stimulées : 

Clitoris + Coït vaginal passif  15 

 

 

Coït 

vaginal 

passif 

  9 1 5    

Oral (total) 

 

( embrasser + fellation actif ) 
  4 8 4 

 

 

 

Clitoris (total)   

( cunnilingus passif + masturbation passif ) 
  6 4 3   
 

 

Contact 

corporel 

    3 2 2    

 

Chez les femmes bisexuelles, le clitoris, le vagin et la zone orale sont les 3 régions autour 

desquelles se réalisent les activités érotiques. 

Dans la mesure où le clitoris est également stimulé lors du coït vaginal (de manière externe et de 

manière interne), on observe que le clitoris est, de loin, la zone érogène autour de laquelle se 
réalisent les activités érotiques. 

 

 

École Pratique des Hautes Études – Paris Sorbonne 

 25/12/07 à 08:12

 

200

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REPRODUCTION 

:

 

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 INNÉ 

 

&

 

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 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

Groupe : Hommes bisexuels : Activités sexuelles préférées 

 

[ N = 21 ] 

Rang :  

1

er

  

2

e

  

3

e

  

4

e

 

5

e

 (absence 

de 

notes) 

 

Coït 

vaginal 

  6 4 2   (9) 

69    4 2 2   (13) 
Cunnilingus 

  2 1 5   (13) 

Fellation 

passif 

  1 4 1   (15) 

Coït 

anal 

actif 

  1 2 2   (16) 

Fellation 

actif 

  2 1 1   (17) 

Contact 

corporel 

  1 2 1   (17) 

Masturbation 

passif   1 1 2     (17) 

Masturbation 

réciproque 

  1 1 1     (18) 

Coït 

anal 

passif 

  1 1    (19) 

Embrasser    1 2   (18) 
Fesse passif 

 

 

 

 

 

 

(20) 

Fesse actif 

 

 

 

 

 

 

(20) 

Masturbation actif 

 

 

 

 

 

(20) 

Caresses 

sensuelles 

   1   (20) 

 

Regroupement des activités sexuelles par zones érogènes stimulées : 

Pénis stimulé (Total)  ( [ pénis stimulé ]+ Masturber Reciproque + 69 ) 

 

14 14 10 

 

 

 

Pénis stimulé   

( Coït vaginal + Coït anal actif+ Fellation passif + Masturb. passif ) 
 9 

11 

7 

 

 

 

Oral stimulé (Total)  ( [ Oral stimulé ] + 69 ) 

  8 5 10 

 

 

 

Oral stimulé 

 

( Embrasser + Cunnilingus + Fellation actif ) 

 

4 3 8  

 

 

Manuel actif (Total) 

( [ Manuel actif ] + Masturbation réciproque ) 
  1 2 3      

Corps stimulé 

 

( Contact corporel + Caresses sensuelles ) 
  1 2 2      

Zone anale passif  

( Coït anal passif + fesse passif ) 

2 1     

Manuel actif 

 

( Fesse actif + Masturbation actif + Caresses sensuelles ) 

   

 

 

 

 

 

 

 

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 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

 

On observe que chez les hommes bisexuels le pénis (principalement) et la zone orale 

(secondairement) sont les 2 zones érogènes autour desquelles se réalisent les activités érotiques. 

 

Groupe : Hommes homosexuels : Activités sexuelles préférées 

 

[ N = 13 ] 

Rang :  

1

er

  

2

e

  

3

e

  

4

e

 

5

e

 (absence 

de 

notes) 

 

Contact 

corporel 

  5 1 1   (6) 

Fellation 

actif 

  3 2 3   (5) 

Coït 

anal 

passif 

  2 1 2   (8) 

Embrasser   1 3 1   (8) 
Fellation 

passif 

  1 1 2   (11) 

Masturbation 

réciproque 

 1 2    (10) 

Coït 

anal 

actif 

  1 1    (11) 

69     1 1   (11) 
Masturbation 

passif 

   3   (10) 

Fesse actif 

 

 

 

 

 

 

(12) 

Masturbation actif 

 

 

 

 

 

(12) 

 

Regroupement des activités sexuelles par zones érogènes stimulées : 

Oral stimulé (Total) 

( [ Oral stimulé ] + 69 ) 

  4 6 5      

Oral stimulé 

 

( Embrasser + Fellation actif ) 
  4 5 4  

 

 

Pénis stimulé (Total) 

( [ pénis stimulé ]+ Masturber Reciproque + 69 ) 
  3 5 6      

Corps stimulé 

 

( Contact corporel + Caresses sensuelles ) 
  5 1 1      

Pénis stimulé 

 

( Coït anal actif+ Fellation passif + Masturbation passif ) 
  2 2 5      

Zone anale passif  

( Coït anal passif + fesse passif ) 

2 1 2      

Manuel actif (Total) 

( [ Manuel actif ] + Masturbation réciproque ) 

 

1 3     

Manuel actif 

 

( Fesse actif + Masturbation actif + Caresses sensuelles ) 
  1 3    

 

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 ACQUIS

 

Annexe III :

 Résultats complémentaires 

La principale différence entre les deux protocoles de notation est l'existence ou non d'ex aequo 

dans l'ordre de préférence des activités sexuelles. Les deux premières versions du questionnaire ont 
accentué la hiérarchie entre les préférences, tandis que la troisième a peut être amoindri cette 
différence. 

On observe que chez les hommes le pénis est une zone érogène autour de laquelle se réalisent les 

activités érotiques. Mais les contacts corporels non sexuels et les activités où le sujet stimule son 
partenaire sont également des activités importantes, contrairement à ce que prévoit le modèle 
théorique. 

Conclusion 

On observe dans tous les groupes, sauf pour les homosexuels, que le pénis/clitoris est la principale 

zone érogène autour de laquelle s'organisent les activités érotiques. La zone orale est la seconde zone 
érogène organisatrice des activités érotiques. Le coït vaginal est l'activité préférée, mais plusieurs 
autres activités érotique sont également fréquemment pratiquées. 

 

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 ACQUIS

 

Annexe III :

 Élaboration 

Annexe IV : Problèmes relatifs aux expériences éthiquement réalisables 

 

 

Cette annexe contient la présentation d'une des différentes observations qui ont été tentées afin 

de tester les hypothèses de cette recherche. La plupart de ces vérifications expérimentales ont été 
abandonnées en raison de problèmes similaires à ceux décrits ci-dessous. 

Une des possibilités de vérifier l'absence chez l'Homme d'instinct de la reproduction est de 

rechercher dans la population générale des couples hétérosexuels ayant eu des activités sexuelles tout 
en ignorant l'existence du coït vaginal. Il semble même possible de trouver une situation encore plus 
intéressante, lorsque, de surcroît, au moins une des deux personnes du couple savait, par déduction 
d'informations partielles et/ou implicites, qu'il existait une activité sexuelle particulière à effectuer au 
cours des activités sexuelles. 

L'observation 

a posteriori des activités érotiques de plusieurs de ces couples, par reconstitution 

après une interview ou un questionnaire, devrait permettre de tester cette hypothèse de l'absence 
d'instinct. 

En effet, dans les conditions de base – où les partenaires sont nus, se stimulent physiquement et 

sont dans un état d'excitation sexuelle – s'il existe des processus innés permettant la réalisation du 
coït vaginal, il est fortement probable que le coït soit réalisé. Dans ce cas, si on observe que la 
majorité des couples réalisent le coït vaginal, l'hypothèse de l'absence d'instinct peut être considérée 
comme réfutée. 

Dans le cas où le couple ne réalise pas le coït vaginal, surtout si une ou les deux personnes savent 

qu'il faut réaliser un acte sexuel particulier, il est vraisemblable qu'il n'existe pas de processus innés 
du coït vaginal. Dans ce cas, si on observe que la majorité des couples ne réalisent pas le coït vaginal, 
l'hypothèse de l'absence d'instinct peut être considérée comme validée. 

Cette situation "naturelle" semble être la meilleure que l'on puisse trouver – en particulier dans le 

cadre de cette thèse – afin de réfuter ou de valider cette hypothèse à partir de données humaines. 

Étude de cas 

Dans un premier temps, un réseau de sexologue a été sollicité pour trouver dans leur clientèle des 

personnes ayant été dans cette situation particulière. À ce jour, seule une personne ayant eu une 
activité hétérosexuelle tout en ignorant le coït vaginal a pu être trouvée et questionnée. Son cas est 
présenté ci-dessous. 

AP a 52 ans. Il est originaire de Pologne, d'un milieu rural très catholique. La sexualité était un 

sujet tabou et à sa majorité AP n'avait que très peu d'expériences et d'informations sexuelles. 

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Annexe III :

 Élaboration 

À 17 ans, il vit sa première expérience sexuelle avec une adolescente de 19 ans. Ils sont couchés 

dans un lit, se caressent, s'embrassent et se déshabillent. AP sait, par des bribes d'informations 
provenant de ses camarades, qu'il doit «faire quelque chose». Il est sexuellement excité, en érection. 
À un moment, l'adolescente l'enserre dans ses bras et AP se couche sur elle. Leur sexes sont en 
contact. Il n'y a pas de pénétration. Après quelques minutes, AP ressent un "blocage" : «je n'étais pas 
à l'aise», et met fin à l'activité sexuelle. 

Ce cas, 

a priori, puisque le coït vaginal n'a pas été réalisé malgré les contacts physiques adéquats 

et l'état d'excitation sexuelle, valide l'hypothèse de la non-innéité du coït vaginal. 

Néanmoins, il se dégage de l'entretien avec AP que les deux adolescents n'étaient pas à l'aise : 

quasiment aucun échange verbal, peu d'activités érotiques, pas d'éjaculation ni d'orgasme, et 
"blocage" de l'activité sexuelle après une dizaine de minutes. Bien qu'aucun problème particulier n'ait 
été évoqué (peur de ne pas être à la hauteur, peur de tomber enceinte, vaginisme, etc.), on perçoit 
clairement, sans pouvoir préciser la nature exacte du problème, que la situation sexuelle était loin 
d'être optimale. 

Problèmes 

En fait, il existe plusieurs problèmes qui rendent difficile l'exploitation de cette situation sociale et 

culturelle particulière, et qui, de ce fait, limitent la portée des observations qui pourraient être 
réalisées. 

Dans un premier temps, il est très difficile de trouver des couples hétérosexuels ayant été dans 

l'ignorance du coït vaginal. D'une part, depuis la révolution culturelle des années 70, la diffusion de 
l'information sexuelle rend quasi improbable le fait de trouver un couple où les deux partenaires 
ignorent le coït vaginal. D'autre part, dans la population des plus de 50 ans où il semble possible de 
trouver quelques cas de ce type, il faudrait pouvoir contacter des dizaines de milliers de personnes 
pour trouver les rares personnes qui correspondent aux critères expérimentaux et qui accepteront de 
témoigner. Cela demande une logistique et des moyens non disponibles dans le cadre de cette thèse. 

Ensuite, il est possible qu'il existe des apprentissages latents, non conscients, par exemple par des 

observations de copulation d'animaux. Généralement, ces apprentissages non explicites ne peuvent 
être détectés et leur existence potentielle rend ainsi inexploitables les résultats de l'observation. 

De surcroît, basé sur l'expérience clinique en sexologie, il semble qu'en général si des personnes 

n'ont pas reçu avant la puberté d'informations sur le coït vaginal, c'est en raison d'un contexte familial 
et/ou culturel défavorable à la sexualité. Dans ces contextes, on observe qu'en général le problème 
n'est pas limité à la simple censure d'informations sexuelles, mais correspond à un état psychologique 
particulier par rapport à la sexualité : tout ce qui relève de la sphère sexuelle est plus ou moins tabou, 
et est accompagné de réactions particulières, de non-dits et de réactions émotionnelles plutôt 
négatives. Pour des personnes ayant vécus dans de tels contextes, l'évocation des souvenirs sexuels 
est souvent gênante et pénible, et des éléments sensibles peuvent être occultés ou dissimulés. De 
plus, les personnes peuvent présenter des problèmes plus ou moins importants et divers en rapport 

avec la sexualité (ignorance, honte, dégoût des parties génitales, éjaculation précoce, frigidité, 

). 

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Annexe III :

 Élaboration 

Tous ces problèmes permettent de supposer l'existence de divers facteurs psychologiques qui 
empêcheraient la libre expression des éventuels processus innés permettant le coït vaginal. Pour ces 
raisons, dans les cas où le coït vaginal n'est pas réalisé, il est toujours possible de supposer 
l'intervention par exemple d'une inhibition psychique et il est donc quasiment impossible d'affirmer 
avec certitude l'absence de processus innés. 

Pour toutes ces raisons, il n'a pas été jugé pertinent de continuer cette enquête. 

 

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