Conspirationnisme

On ne peut pas faire confiance à quelqu'un qui ne fait confiance à personne Jerome Blattner

Mais le fait que l'on ait ri de génies n'implique pas que tous ceux dont on rit sont des génies. Ils ont ri de Christophe Colomb, ils ont ri de Fulton, ils ont ri des frères Wright. Mais ils ont aussi ri de Bozo le Clown Sagan, C. E.:

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Exemples sujets sur lesquels ont été développées des théories de conspiration

Le conspirationnisme (ou "complotisme") est une idéologie paranoïaque née de la généralisation de théories du complot.

Elle consiste à prétendre (i.e. affirmer sans preuves, mais par l'instigation du doute) que des autorités quelconques (étatiques, transnationales, militaires, religieuses, financières, etc.) dissimulent leur connaissance d'un certain nombre de faits ainsi que le contrôle de leurs opposants (par la désinformation, la menace, etc.) dans le cadre d'un objectif inavoué.

En tant que croyance, il permet de fournir une théorie expliquant qu'une affirmation puisse être vraie sans que les non-conspirationnistes en voient les effets concrets dans la vie de tous les jours De même que les croyants à une religion voient le monde et ses événements à travers le prisme de leur religion sans que les non-croyants en fassent la même interprétation.

Principes

Induction

A défaut d'être prouvée, la conspiration est présentée crédible selon les principes suivants :

  1. Généralisation Sorte de réductionnisme à l'envers, où au lieu d'amalgamer l'inexpliqué à l'expliqué, on amalgame le particulier au général
    1. Induction : Des mensonges et erreurs de la part d'autorités (étatiques, scientifiques, militaires, etc.) ont existé dans le passé => Ils sont donc possibles / ils peuvent donc toujours exister aujourd'hui.
    2. Déduction : La conspiration particulière prétendue serait tout aussi fondée <= puisque les conspirations sont possibles D'autres éléments censés étayer la théorie de conspiration sont bien sûr avancés aussi, mais ceux-ci ne permettent pas d'emporter l'adhésion sans quoi la conspiration ne resterait pas au stade de théorie. La généralisation est alors avancée comme un argument censé combler ce manque de preuve définitive : oui, ce n'est pas entièrement prouvé, mais mon absence de preuve ne veut pas dire que ce que je dis est faux, car des choses comparables sont arrivées dans le passé. La possibilité du vrai suffit.
  2. Justification ad hoc : L'existence du complot est étayée, entre autres, pas éléments subjectifs non avérés tel que :
  3. Inversion de la charge de la preuve : Le complot est considéré crédible faute d'être réfuté, notamment parce que par définition il n'est pas prouvable s'il est efficace (et s'il est efficace, c'est peut-être qu'il existe). Il constitue dès lors une hypothèse infalsifiable. La preuve Le fait que l'on puisse se poser la question - pourquoi pas légitimement - de l'existence d'une conspiration n'implique pas que celle-ci soit prouvée.

Cette généralisation se doit d'être suffisamment peu caractérisée (ne pas indiquer quelles conditions permettraient à la conspiration dpour que ce phénomène se reproduise ? Quelles sont celles qui permettent de l'éviter ? etc.) qui permet de ne 'être invalidée que par peu de choses, de sorte que seule la nature et/ou la position des accusés (des "autorités" ou "puissances" quelconques, occultes ou non) semble justifier cette "loi".

Projection

La théorie joue donc un rôle prépondérant dans le conspirationnisme. A défaut de preuves, la théorie est projetée (adaptée) sur les faits (au lieu de l'inverse) par une interprêtation ad hoc, ces derniers donnant ainsi l'impression de la valider.

Ainsi toute déclaration, explication d'un phénomène jusqu'ici inexpliqué, aveux de canular, élément de l'actualité devient, non plus le point de départ d'un raisonnement, mais la finalité du chemin par laquelle la théorie de la conspiration doit passer. etc. Des exemples de telles interprétations ad hoc de faits peuvent être :

Précaution

Il faut se garder d'amalgamer la question du conspirationnisme avec celle de la vigilance, toujours nécessaire. C'est d'ailleur ce même regard critique qui permet de mettre en question le conspirationnisme.

La vigilance est un réflexe sain dans l'examen du propos des autres, et il est certainement tentant pour un esprit, légitimement inquiet face aux possibilités de manipulation (et d'autant plus qu'il est cultivé), d’appliquer son propre principe de précaution. Relayer des théories de conspirations ou les théoriser soi-même, serait en quelque sorte prévenir le mal. Un mal qui n'existe peut-être pas, mais pour lequel au moins on se sera préparé, on aura levé l'alerte s'il existe.

Et quitte à se préparer, autant se préparer au pire. Un pire qui n’est cependant jamais certain. A la mesure de la globalisation de nos vies, les craintes à la base du conspirationnisme sont régulièrement remplacées par d'autres, pires encore, dans une escalade qui entretient le conspirationnisme depuis toujours. Après les lobbies et les sociétés secrètes, les "gouvernements mondiaux" occultes orchestrant un "Nouvel Ordre Mondial" (New World Order, ou NWO), ce ne peut être qu'une conspiration d'envergure globale (pourquoi pas cosmique ?) qui nous menace... peut-être.

Décrire son inquiétude, la dessiner, et en alerter les autres, avec qui vous ne serez plus seul pour l'affronter. Peut-être ceux-ci vous rassureront-ils en démystifiant votre peur, ou peut-être réussirez-vous à leur transmettre votre virus. Ils loueront alors votre intelligence, qui a su reconnaître ce danger (hypothétique, mais on l'a déjà oublié) qu’ils n'avaient pas vu.

Motivation

Pourquoi en vient-on au conspirationnisme ? Difficile à dire, tant le parcours de chacun peut être différent, mais on peut proposer quelques pistes :

Instrumentaliser

A paranoïaque, paranoïaque et demi

La paranoïa a la vie dure. Au point que, quand on la conteste, on la renforce ou en crée une autre. Le conspirationnisme est une dérive... qui profite aux conspirateurs !

Toutefois, lorsque la motivation d'un conspirationniste est réellement d'obtenir la vérité plutôt que de "charger" tels ou tels ennemis, celui-ci revienne vers un jugement plus objectif Metzger, Mike: "Letter of Resignation".

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