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AVRIL 2007
N°722
La une du magazine |
Vote électronique : gare à la fraude
A quelques semaines du scrutin présidentiel, la fiabilité des machines à voter est mise en doute : un trucage serait indétectable et toute vérification impossible. Enquête. En septembre dernier, nous avons alerté les lecteurs de
Sciences et Avenir sur l’utilisation de nouvelles machines à voter pour la
présidentielle de 2007 ( lire n° 715 ). Depuis, la polémique n’a cessé
d’enfler. A quelques semaines du scrutin, nous avons donc repris l’enquête point
par point pour évaluer les risques de fraude. Pour ou contre les machines à voter POUR Denis Muthuon directeur commercial Europe ES&S Un gain en temps et en personnel L’usage des machines permet d’abord d’effectuer des économies de temps et de personnel, en particulier lors du dépouillement. De plus, l’impression de bulletins papier pour les bureaux de vote n’est plus nécessaire. Autant d’économies réalisées par les mairies. Une plus grande accessibilité Grâce à un casque audio, à un dispositif de navigation en braille et à la possibilité de déposer la machine sur les genoux d’une personne en fauteuil, tous les électeurs, handicapés moteurs ou visuels compris, ont la même autonomie et confidentialité devant le vote . Une modernisation des services La machine à voter permet la modernisation des services aux citoyens, en facilitant la gestion des élections. La machine iVotronic est un équipement évolutif qui peut être complété par une solution de bulletin d’audit papier (lire question 6) . A l’avenir, elle permettra le vote des électeurs souhaitant voter en dehors du bureau de vote auquel ils sont rattachés. CONTRE Chantal Enguehard enseignante-chercheuse en informatiqueà l’université de Nantes Le seul pouvoir qui ne se délègue pas La France est une démocratie: le peuple détient le pouvoir qu’il confie aux élus lors de l’élection. Il est essentiel qu’il garde ce contrôle des élections, car c’est le seul acte durant lequel il exerce directement son pouvoir. Une vérification impossible Quand je retire de l’argent, je m’attends à recevoir la somme demandée et à ce que mon compte soit débité de cette somme, ce que je peux vérifier. Au contraire, les ordinateurs de vote en service en France sont des systèmes informatiques inédits puisqu’il est impossible de prévoir leurs résultats. Une fraude correctement réalisée passerait inaperçue. L’exclusion de certains électeurs De nombreuses personnes n’ont jamais utilisé d’ordinateur. Elles sont plus nombreuses dans les classes sociales défavorisées. L’usage d’une technologie qui met les personnes mal à l’aise va éloigner encore un peu plus de la vie politique des personnes qui sont déjà peu consultées. Interview : 'La maîtrise du scrutin doit rester publique', Gilles J. Guglielmi Pour le juriste, les fabricants ne peuvent invoquer le secret industriel pour refuser de livrer le code source de leurs appareils. Est-il possible de refuser de voter sur une machine électronique ? Que se passera-t-il en cas de soupçons de tricherie ? Pourquoi le code source des machines n’est-il pas rendu public ? Gilles J. Guglielmi, juriste à l'Université Paris-II (Panthéon-Assas) QUELLES communes ?
Olivier Hertel |
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