Plan de la ville de Caen en 1944                       

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                                                                 Chronologie de 72 jours de bombardements

                                                                                                        LE 6 JUIN


Des 14 674 sorties des appareils alliés le 6 juin 44, 2 613 sont dirigées sur Caen.


02h30
1020ème alerte à Caen.

05h45
La gare est attaquée, plusieurs wagons flambent.
47 B-17 de l’
Eighth Air Force (8 AF) visent les ponts sur l’Orne qu’ils ne voient pas et lancent un peu plus loin

Rive droite, place de la Gare et rue de la Gare


06h40
Explosions vers la gare et le quartier Sainte-Thérése.

Un groupe d’avions attaque à la mitrailleuse et à la bombe la caserne du 43ème Régiment d’artillerie (Quartier Claude-Decaen) Un poste de Flak est nettoyé et l’église provisoire de Ste-Thérèse, sans doute prise pour un baraquement de la caserne, est mitraillée. 2 victimes dans les jardins voisins.
Ces bombardements qui visaient les passages sur l’Orne à Caen sont tous effectués « trop longs » par 11 escadrilles de 12 B-17 et B-24 de la 3rd Air Division de bombardement de l’
Eighth Air Force.

De 07h20 à 07h30
36 Forteresses volantes bombardent les ponts sur l’Orne une fois encore à travers les nuages, au système H2X de visée-guidage, 55 tonnes de bombes s’abattent vers la zone industrielle du port et sur le triage de la gare, par 6/10° de nuages .

De 08h06 à 08h30
Ces mêmes ponts :

C1 la passerelle de l'Arquette au fond du Grand Cours entre le cours Sadi Carnot et la rue du Puits de Jacob

C2 le pont de Vaucelles entre la place du 36ème R.I. et la rue de Vaucelles


C3 le pont de La Gare ou des Abattoirs entre la rue de la Marine et la rue de la Gare.

C4 le pont double (ferroviaire et routier) de La Mutualité ou le pont du Tortillard entre la place de La Mutualité et le quai Hamelin (la gare SNCF)

Les deux autres ponts ne sont pas répertoriés: 

 

Le viaduc ferroviaire en amont de La Prairie

et le passage piéton en aval (le barrage) entre les cours Montalivet et Cafarelli, limite des communes de Caen et de Mondeville.

sont attaqués par 47 B-17 qui lancent leurs bombes, sur un total de 155 engagés dans cette mission sans visibilité, les 108 autres ramenant leur délicate cargaison en Angleterre. Les équipages ne parviennent pas à localiser les éclaireurs, qui lancent les indicateurs lumineux désignant les cibles. Mais les ordres du 21st Army Group sont les plus forts, tout ce qu’on peut obtenir est le lâchage de 20 000 tracts précédant de 10 minutes les bombardements.

"Collection particulière" Source: page 93 de ce livre


Les familles réfugiées dans la corsetterie de la rue de Falaise n’en soupçonnent même pas l’existence. C’est à peine si elles savent que 3 ouvriers qui partaient travailler tout à l’heure, ont été déchiquetés par une bombe américaine, sur la route de Falaise.

Deux vues du bas de la rue de Falaise
 


09h30
Une seule bombe de 1000 livres, sensée tomber sur le pont de Vaucelles, à 500 mètres de là, frappera un groupe de 45 personnes qui s’abritaient à la fabrique de corsets, dont 19 seront tuées sur le coup.

De 09h30 à 09h40
1st Air Division de la 8 AF , 6 escadrilles visent les 4 ponts sur l’Orne. Elles sont guidées chacune par un Liberator-éclaireur, soit 73 B-17 dont 56 bombardent avec 156 tonnes qui touchent la ville mais laissent les ponts intacts.

13h30
Les avions rôdent constamment sur la ville, à l’affût des mouvements de troupes allemandes qui ne manqueront pas d’avoir lieu.
Le quartier Saint-Jean reçoit la plus grande partie des 110 tonnes de bombes que déversent 56 B-24 Liberator de la 2nd Air Division de la 8 AF. D’énormes blocs et des cratères profonds obstruent les rues Saint Jean, du Vaugueux, place de la Mare, le Gaillon, rue Saint Pierre, rue des Chanoines, rue Arcisse de Caumont.

Partant de la rue Saint-Jean, celle-ci débouche dans la rue Mélingue. Seule une arcade de l'ancien couvent des Carmélites établi au 17ème siècle demeure debout. A l'arrière-plan, on distingue l'église Saint-Jean. Cette rue subit le bombardement le 6 juin en début d'après-midi.

Le bas du Gaillon, place de la Mare.

Rue des Chanoines

Rue du Vaugueux.

Rue Saint Pierre, photo prise dans la tour de l'église Saint Pierre. De gauche à droite les clochers de: Notre Dame de la Gloriette, le vieux Saint Etienne, Saint Sauveur et Saint Etienne.

L’inspection académique est en feu, le dépôt des pompes funèbres rue du Blanc et sa réserve de 500 cercueils flambe. Flambent aussi le Monoprix

"Photo Marie" présentée page 36 du livre: 1944, Le Calvados en images de Jeanne Grall, Sodim, 1977. Le 6 juin 13H45, les premières bombes Bd des Alliés, un pharmacien en blouse blanche, M. Husson, blessé à la tête, un membre de la D.P. casqué avec son vélo, à droite la façade du magasin Monoprix ouvert en 1936, sera rapidement la proie des flammes.

et les Galeries, boulevard des Alliés:

 

 

 

 

Des civils et des membres de la D.P. forment une chaîne humaine pour manipuler des seaux d’eau pour essayer d’éteindre les incendies

 

 

 

 

 

Si l'immeuble des Galeries Lafayette est encore debout malgré ses profondes destructions, l'hôtel Moderne situé au numéro 116 est en ruine. Les traces de l'incendie sont encore visibles sur la façade. Quelques arbres ont survécu aux bombardements et au feu.

Détruite et reconstruite, la plus grande partie du boulevard des Alliés se nomme aujourd'hui boulevard Leclerc, en hommage au Maréchal décédé en 1947. Une partie de la rue est sauvée grâce à l'intervention des pompiers qui arrêtent le feu en faisant exploser certains immeubles.

Sur ce boulevard, près du cinéma Majestic, la brasserie Chandivert était un rendez-vous prisé des Caennais avant la guerre. Situées sur le boulevard des Alliés, les Galeries Lafayette sont détruites par les bombardements. L'ensemble du boulevard est rapidement la proie des flammes. Le théâtre, épargné par les bombes, sera incendié par les Allemands.

C’est le début des incendies qui dureront jusqu’au 18 juin.

 

 

 

« Archives départementales du Calvados » Les pompiers et les  habitants font la chaîne à partir d'un puits pour éteindre un incendie rue de Bayeux.

 

 

 

 

« Archives départementales du Calvados » Des civils et des membres de la D.P. (au premier plan un ingénieur des Ponts et Chaussées) forment une chaîne humaine pour manipuler des seaux d’eau pour essayer d’éteindre les incendies rue de Bayeux.

Les Nouvelles Galeries entrée du passage Démogé rue de Bernières

Rue Sainte-Anne à côté du Sépulcre des bombes tombent sur le 12 et en face le 13, le 11, le 9 et le 7, le feu se déclare aussitôt. 14 victimes dont les corps seront calcinés. Au 13, l'entrepôt du Secours National (20 à 25 t de vivres, vêtements et chaussures) est anéanti, des Equipiers d'Urgence y récupèrent le jour même et le lendemain 7 à 8 t de marchandises.

Les équipiers et ambulanciers de la Croix-Rouge, les hommes de la Défense Passive (DP) et des Scouts du Lycée Malherbe se précipitent, profitant du répit d’une accalmie.

 

 

 

 

Un  membre de la D.P., avec son casque Adrian peint en blanc sur un tas de ruines

 

 

 

 

 

18 cadavres sont alignés dans une galerie du cloître du Lycée, dont un chef de la résistance, le capitaine Lecoutour . A l’asile du Bon-Sauveur, des folles meurent brûlées vives.

 

 

 

 

 

Rue du Pont Saint-Jacques, devant la place du Théâtre, des bombes viennent de tomber. On aperçoit des soldats allemands au second plan, au niveau de l’immeuble du journal l’Ouest-Eclair.


 

 

 

 

 

Puis un nouveau vrombissement fait redescendre les familles dans les caves et les abris. 24 B-24 du 448th BG de la 2nd Air  Division américaine  lancent à travers les nuages 60 tonnes de bombes destinées aux 4 ponts sur l’Orne. L’Hôtel Malherbe, siège de la Feldkommandantur 723 est détruit.

L'hôtel Malherbe en ruines siège de la Feldkommandantur 723, au centre de la  place Foch le Monument aux morts.

Les rues des Carmes (la clinique des Oblates est en feu) et Saint Jean sont à nouveau touchées. Nouvelles victimes, encore des emmurés, vivants mais blessés, qu’il faut secourir rapidement. La Providence intervient quand, rue Gaillarde, trois équipiers d’Urgence enterrés vivants par l’explosion d’une bombe un quart d’heure plus tôt, se retrouvent à présent à l’air libre grâce à une autre bombe qui vient les dégager en explosant juste à côté !
Une famille habitant le 4ème étage de la rue Saint-Jean se retrouve indemne 10 mètres plus bas dans les gravats après la chute de l’immeuble ! Mais la Providence est absente pour 119 enfants, 113 femmes et 103 hommes qui périront dans la ville de Caen ce 6 juin après-midi.

p011905  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA   Agrandissement
Vue aérienne de la ville de CAEN. Le quartier Saint Jean est en feu probablement le premier bombardement le 6 juin à 13h30 car le reste de la ville ne semble pas avoir encore souffert (l'Hôtel de Ville, bord gauche de la photo au milieu avec la place de la République et le kiosque de musique au milieu paraissent intacts (ça ne va pas durer longtemps encore).



16H30
Des bombardiers B-26, la carlingue et les ailes cerclées de bandes blanches abordent Caen du Sud-est en formation par quatre.
48 B-26 larguent encore 90 tonnes, cette fois en dessous des nuages, mais la 9th USAAF dont ils font partie ne se vantera pas d’avoir fait mieux que la 8 AF… cette fois, s’en est assez. Les Caennais sont brutalement plongés dans l’affolement, les crises de nerfs, la tragédie. Dès que les assauts du ciel le permettront, 10 000 d’entre eux, vont quitter la ville sur les chemins incertains de l’exode. Le quartier Saint-Julien, n’a pas été épargné,  avenue de Creully, rue Malfilâtre et la rue Haldot.
D’autres quadrimoteurs américains B-17 et B-24, 72 en tout (dont 12 retiendront leurs bombes car ils ne distinguent pas les marqueurs des éclaireurs) visent encore les ponts C1, C2, C3 et C4. Une ambulance qui traverse le pont de Vaucelles à toute allure est touchée de plein fouet, la jeune conductrice Mlle Marie-Thérèse Hériller de la Croix-Rouge est tuée sur le coup et son corps projeté dans l'Orne. Bombes sur les pavillons: Sainte-Chantal, Notre-Dame des Anges, de l'Immaculée Conception et Sainte-Amédée du Bon Sauveur: 8 religieuses, et 30 malades sont ensevelis sous les décombres, l'une des sœurs et 5 pensionnaires sont tués.

Le pavillon de l'Immaculée Conception du Bon Sauveur avant et après le bombardement.

Ces raids durent 10 minutes mais leurs répétitions pendant plus de 2 heures, ébranlent les plus solides.
Le dépôt des « Courriers Normands », place des Granges,  est partiellement détruit.

 

 

 

 

Le dépôt des « Courriers Normands » se trouve sous les toits blancs au centre de la photo  Agrandissement

NB Plan de l'ilot sanitaire mais avec une orientation différente.

Comment l'îlot sanitaire fut-il  signalé aux Alliés ?

 

 

 

 

 

Le collège Sainte Marie, rue de l'Oratoire et l’Institut Lemonnier (Orphelinat Leveneur sur le plan), rue de la Pigacière sont touchés, 6 jeunes élèves y sont tués. Le Château semble être une cible supplémentaire à bombarder, une compagnie allemande y était cantonnée la veille.

 

 

 

 

Une bombe vient de tomber rue de l’Oratoire (quartier Saint-Jean) éventrant les toits, arrachant portes et volets. Encore sous le choc, les habitants commencent seulement à sortir dans la rue. Non loin dans la même rue, deux autres bombes ont touché le collège Sainte-Marie, tuant une religieuse et six élèves du Petit Séminaire arrivés le matin même de La Maladrerie. Peu de temps après, l’incendie des établissements proches de Monoprix et des Nouvelles Galeries gagne le collège Sainte-Marie et le ravage entièrement.

 

 

 

 

 

En fin d'après-midi, 10 Typhoon du Squadron 184 armés de roquettes attaquent Boulevard Lyautey une dizaine de blindés qui traversent la ville Est-ouest, puis de la Flak légère sur wagons plates-formes à la "Petite-Vitesse" (la gare SNCF de marchandises)


21H00
Le sifflement des bombes de 59 Maraudeur B-26 précède de peu le hurlement des 118 moteurs Pratt & Whitney de 2000 CV lancés à plein régime. 5 vagues en succession immédiate, attaquent en léger piqué sur les « Choke-Points » de l’Orne, d’Ouest en Est, à 1200 mètres d’altitude et 400 km/h. Furie des éclatements, explosions, murs de feu et de poussière sur les malheureux quartiers Saint -Louis et Saint -Jean.

Rue Saint Louis, à gauche la Banque de France, l'église Saint Jean, en arrière plan l'église de la Trinité de l'Abbaye aux Dames.

C’était la deuxième mission tactique de la 9th USAAF sur Caen le 6 juin, qui, si elle n’atteint pas plus que la précédente les quatre ponts, provoque d’autres ruines donc obstructions, inflige quelques pertes à l’ennemi en mouvement, mais en cause 50 dans la population, et entretient la notion d’insécurité de la ville chez les uns, l’inquiétude chez les autres.

Note: pour un rayon d'action opérationnel "Normandie"
un B-17
Flying Fortress embarque moins de 2 tonnes de bombes
un B-24 Liberator , 1.2 tonne
un Lancaster , 6.8 tonnes
un Halifax, 6 tonnes


LE 7 JUIN
 

Des Allemands rue Saint-Pierre, date inconnue mais dans les tous premiers jours de la bataille vu l'état des maisons intactes, sur la photo de droite des réfugiés avec un homme de la Défense passive avec casque et brassard.

Vues extraites de ce film à partir de 4: 16

 

02H40
Des Mosquito rapides marquent à moyenne altitude le secteur des quais de l’Orne, suivis aussitôt par quelques quadrimoteurs à peine plus hauts (800 mètres) qui déversent leurs cargaisons de fusées éclairantes lancées sur les marqueurs et qui baignent d’une vive lumière blanc cru les cibles dévoilées. Les fusées sont encore accrochées dans les airs, que déjà les premières vagues de 12 quadrimoteurs vrombissent au dessus de la Prairie et du quartier Saint-Jean, venant de Louvigny (Sud-ouest) ils volent, trappes ouvertes sous la base des nuages pour respecter l’ordre de viser à vue les marqueurs. De la rue Grusse au cours Sadi-Carnot, des témoins fascinés distinguent les bombes qui se détachent des carlingues noires des bombardiers et foncent tout droit sur eux pour aller percuter à quelques dizaines de mètres plus loin le monastère de Notre Dame de la Charitéquai Vendeuvre  (16 Novices tuées).

Le monastère de La Miséricorde des Sœurs de la Charité, quai Vendeuvre.

Partant de la rue Saint-Jean, ces deux rues débouchent sur le quai Vendeuvre et le bassin Saint-Pierre. Le monastère de la Charité est touché en plusieurs points le 7 juin dans la nuit. Le feu venant de l'hôtel d'Angleterre situé rue Saint-Jean atteint le monastère. Bientôt toute la rue est en flammes. La clinique Saint-Joseph n'échappe pas à l'incendie.

Ruines de l'hôtel d'Angleterre rue Saint Jean, siège du Soldatenheim (foyer du soldat).

"Photos collection Delassalle" L'hôtel d'Angleterre, rue Saint Jean avant et après la bataille de Caen. Les Caennais se rappellent que dans ce lieu se réunissaient les Allemands et les collaborateurs et collaboratrices.

« Photo Letrou"  le 7 juin au matin.

Vue des hauteurs de St Gilles. Probablement en haut de la rue Manissier vers la Miséricorde dont on voit encore le dôme de la chapelle. La cheminée d'usine en premier plan ne va pas non plus rester debout encore bien longtemps. On reconnaît le hangar Allainguillaume en bordure du Bassin St Pierre à droite du cliché et les installations de la Foire Exposition, place d'Armes, sur la gauche (mur en briques claires sur lequel on distingue des inscriptions. Au delà du hangar Allainguillaume, on distingue les installations portuaires le long du bassin Saint Pierre (quai Vendeuvre)

Rue de Geôle le 7 juin au matin.

Montage, rue de Geôle. A gauche le début de la rue place Saint Pierre, à droite la fin de la rue vers le Gaillon.

A la Miséricorde, dont les bâtiments occupent un vaste terrain entre la rue des Carmes, la place Singer et la place d'Armes, la situation est plus tragique encore. Le dispensaire, place d'Armes, aménagé pour servir d'hôpital complémentaire, est rempli de blessés, amenés depuis le matin; Il y a là 76 à 80 victimes des précédents bombardements, 9 infirmières, 8 religieuses et un interne. Des bombes le frappent de plein fouet et il s'écroule ensevelissant les uns et les autres. La clinique principale, située place Singer, s'affaisse avec ses malades, mais la plupart d'entre eux sont dégagés vivants. L'autre clinique, rue des Carmes, s'effondre partiellement et prend feu aussitôt. De nombreux malades et 5 religieuses sont tués ou brûlés vifs ainsi que quelques infirmières qui se reposaient sous le porche, au rez-de-chaussée. Le bâtiment de la Communauté, atteint par des bombes incendiaires, flambe comme une torche; 121 victimes dont 72 morts (14 sœurs-infirmières, 7 infirmières, 1 interne et 50 hospitalisés)

A gauche "Photo Archives Municipales de Caen. A droite "Archives départementales du Calvados" La rue des Carmes dans le fond l'église Saint Jean.

Communauté de la Miséricorde

Sur les ruines de la Miséricorde, trois croix blanches ont rappelé longtemps le sacrifice des équipiers d’Urgence (E.U.) et Nationaux (E.N.)

Ces deux rues sont situées de part et d'autre de la rue Saint-Jean. La rue Gabriel Dupont débouche sur la place Foch tandis que la rue Singer permet, par la place Singer et la rue Nationale, de rejoindre la rue Neuve du Port et la place d'Armes. L'ensemble est ravagé par deux bombardements successifs dans l'après-midi du 6 juin. Le dispensaire de la Miséricorde n'échappe pas aux premières bombes le 6 juin. Des blessés qui y étaient entassés sont tués par le bombardement du 7 juin qui ruine le dispensaire.

Montage. L'autre carrefour (en face) de la rue Gabriel Dupont avec la rue Saint Jean, l'immeuble est le magasin La Gavotte, en arrière plan à gauche le Monument aux morts de la place Foch.

  La seconde vague frappe les quais de l’Orne, qui s’affaissent dans la rivière, le pont de Vaucelles est coupé,

Le pont de pierres de Vaucelles  est touché par une bombe, il est impraticable pour les transports.

 La caserne Hamelin s’effondre comme un château de cartes.

Sur ce côté de la rivière Orne est construite sous Louis XIV une caserne qui est agrandie sous Louis XVI. Depuis 1901, elle accueille le 36ème régiment d'infanterie. La caserne est presque entièrement détruite.


La Flak tonne sans arrêt depuis Carpiquet, Colombelles, Fleury et plusieurs parachutes blancs s’accrochent dans l’obscurité, teints en rouge par la lueur des incendies.
36 Lancaster du No 5 Group du Bomber Command
RAF)  , tournent plusieurs fois au dessus de la ville jusqu’à ce que d’autres appareils-marqueurs reviennent indiquer les cibles. Le courage des équipages pris dans le barrage mobile de la Flak n’a d’égal que la misère des innocents Caennais pris au piège du bombardement de nuit.
6 Lancaster sont abattus dans ces circonstances. 12 Lancaster du Squadron 57

surviennent à 02H58 et bombardent sur les marqueurs moirés identifiant C2 (le pont de Vaucelles) avec 11 bombes de 500 kg et quatre de 250 kg chacune.
La Banque de France, rue Saint-Louis est touchée, 4 morts dans l'abri sous l'hôtel de Fontenay, logement du directeur de la banque.
Rue Saint-Louis également, le vieil hôtel qui abritait les services du Ravitaillement Général est anéanti.
Une bombe sur l'aile principale de l'Hôtel de Ville en bordure de la place de la République écrase la salle des mariages, une autre juste devant, une autre dans la cour, une quatrième tranche l'aile en bordure de la rue Saint-Laurent devant la Préfecture.

La façade de l'hôtel de ville.

 

 

 

 

 

L'église Saint-Jean également est touchée, le transept côté Saint-Pierre bascule, le portail s'embrasse jusqu'au sommet de la tour principale, le toit et la charpente brûlent et les cloches tombent et s'écrasent en morceaux.

Cette église du 15ème siècle, de style gothique flamboyant, était enserrée entre les maisons avant guerre. L'épaisseur de ses murs lui permet de résister au souffle des bombes, ce qui n'est pas le cas des maisons environnantes. L'église, cependant endommagée, demeure seule au milieu des gravats et des maisons éboulées. Ses vitraux sont brisés, des meneaux tombent tandis que le transept bascule.

 

 

 

 

 

 

Photos ECPAD à gauche LFT3 F3412 L31, à droite LFT3 F3412 L30. La rue Guilbert, à gauche le garage Talbot.

03h00

Tout est fini, la Flak se tait laissant place à la rumeur des quartiers qui disparaissent en grondant dans les flammes. La caserne des Pompiers, rue Daniel Huet,  est anéantie avec son commandant (Capitaine Jules Foucher) et 17 Sapeurs-Pompiers. Le précieux matériel est perdu. Le lieutenant Gervaise fera face avec des moyens humains et matériels limités.

"Photo Jean Lahousse". Source page 92 de ce livre, avec cette légende:" Un rare cliché pris le 7 juin. Les familles des pompiers se recueillent  sur les sépultures provisoires des leurs";  les croix ont été ajoutées sur le cliché. Au pied du magasin aux tuyaux, échafaudage où étaient pendus les tuyaux pour leur séchage après intervention (les tuyaux étaient confectionnés à cette époque en grosse toile de jute dont les mailles une fois mouillées avaient la particularité de gonfler et de devenir étanches,  cette tour était positionnée rue Daniel Huet à l'angle du boulevard circulaire en face les bâtiments de la caserne de l'autre côté de la rue. Derrière les ruines de la caserne (ex bains douches du temps du Maire Bertrand) et plus loin encore debout les murs de la caserne de Gendarmerie. Les murs  semblent bien noirs, conséquence des  incendies. Même si on peut douter de la date du 7 juin, cette photo a quand même était prise à une date très proche du 6 juin parce que rapidement les corps des pompiers ont été inhumés dans des cimetières provisoires.

"Collection particulière, avec l'aimable autorisation de François Robinard" La caserne des pompiers.


L’Hôtel de Ville, est coupée en deux

L’Hôtel de Ville après les bombardements des 6 et 7 juin

 et les tranchées-abris de la place de la République en face sont labourées par les cratères, refermées sur ceux qui s’y étaient réfugiés avec confiance. (50 civils tués, 15 policiers).

L'Hôtel de Ville borde la place de la République, ancienne place des Petits Près au 18ème siècle, puis place Royale où dominait la statue de Louis XIV En 1883, y est édifié un kiosque à musique où sont donnés des concerts appréciés des Caennais. Les militaires allemands y proposent également des concerts sous l'Occupation. Une grande partie de la place et de l'Hôtel de Ville est anéantie sous les bombes sauf... le kiosque qui, finalement, est démoli en 1959.


Pour la nuit 301 victimes.


Le 8 JUIN
 


05h00
Mauvais temps 7/10° de nuages, la sortie Est de Caen subit un bombardement par B-26 et A-20, dans le quartier du Vaugueux, la rue des Teinturiers, la place Louis Guillouard, le rond-point de Vaucelles et vers la gare.

La ville subit la pression toujours plus forte des Alliés qui l’écrasent sous les bombes et s’acharnent toujours sur les mêmes cibles ; les ponts, la gare, les accès de la ville qui reçoivent 14 routes que les Allemands utilisent la nuit.
 Les obus de marine prennent le relais des avions, le quartier de la rue de Bayeux, rue Guillaume-le-Conquérant, place Fontette sont particulièrement atteints et détruits.

09h00
Des reconnaissances aériennes de chasseurs-bombardiers Typhoon annoncent par radio des mouvements continuels et bien protégés d’engins motorisés ennemis à Caen. Les 3 formations de 8 appareils disparaissent en prenant de l’altitude pour revenir. Les Rockphoon (Typhoon équipé de roquettes) attaquent un par un en piqué à 45° des véhicules qui s’abritent en toute hâte boulevard Leroy. Leurs roquettes font mouche sur les blindages et sur des pavillons vides d’habitants mais où des soldats cherchent refuge.

13h45
12 bimoteurs venant du Nord-ouest larguent leurs cargaisons, sous les nuages, du Couvent des Carmélites jusqu’au cimetière Nord-est en face.

Plusieurs combats aériens au-dessus de Caen dans la journée, au- dessus des nuages.
Deux grands immeubles de la place Saint-Sauveur sautent sous le coup d’un obus de marine. D’autres arrivent à intervalles réguliers, achevant de créer l’insécurité, rue de Bayeux, place Fontette, rue Guillaume-le-Conquérant sur les indications des avions de reconnaissance que l’on ne voit pas mais qui ne lâchent jamais le ciel de Caen.
 

 

Le 9 JUIN
 

  
Des batteries allemandes situées sur les hauteurs de la route de La Délivrande tirent des obus incendiaires sur le centre ville

02h00
Un obus de 406 mm (16 pouces)  du HMS Rodney  emporte la flèche du clocher de l’Eglise Saint-Pierre qui s’abat dans la nef.

L'église Saint-Pierre n'a plus de flèche, le "futur défunt" quartier de la place du Marché au Bois entre le château d'où est prise la photo et l'église Saint Pierre. Chez Allison collection.

                              

L'intérieur de l'église Saint-Pierre après la chute du clocher.              Rue et église Saint-Pierre

Cette rue, traditionnellement commerçante, est partiellement détruite, préservant deux maisons à pans de bois sculptés du 16ème siècle et de nombreux immeubles du 18ème siècle. Ainsi quelques immeubles demeurent debout sur le côté droit de la rue. Le clocher de l'église dont la flèche culmine à 78 mètres est abattu dans la nuit du 8 au 9 juin par un obus de marine sans doute tiré par le cuirassé Britannique Rodney. La toiture commence à brûler, mais le dévouement du curé et des deux vicaires évite le pire.

04h00

Un obus de 380mm sur l'immeuble du Secours National au 7 place Saint-Sauveur.
Il pleut doucement et le plafond n’est pas assez bas pour décourager les bimoteurs de la RAF qui visent le château où les Allemands transfèrent leur hôpital. La rue de la Délivrande et la rue du Vaugueux en font les frais (15 B-25, 24 tonnes).

La rue de la Délivrande (en haut le calvaire Saint Pierre à la cote 64)

                                                                                          

  LE 11 JUIN



La nuit a été mouvementée avec un bombardement aérien vers le haut de la rue de la Délivrande, Saint- Gilles,
le Vaugueux faisant de nouvelles victimes.

Située à quelques mètres de l'Abbaye aux Dames, cette église du 14ème siècle n'est plus, comme le quartier qui l'entoure, qu'un champ de ruines. L'institut Lemonnier disparaît sous les bombes.

 
Dans la matinée, quelques rafales d'obus dans la périphérie Est de la ville.
Dans la matinée des Typhoon attaquent à la roquette des canons repérés dans l’enceinte du château, et en début d’après-midi, sous la pluie, mitraillent une colonne de chenillettes dissimulée sous les arbres du boulevard Bertrand.

                                                                                          

LE 12 JUIN
 

 

Un obus de 380 s’abat place Saint-Sauveur, des obus de 406, rue Froide et Fossés-Saint-Julien.


Photographie aérienne prise par la RAF le 12 juin 44, en haut à droite l'Orne; en haut à gauche à 90° l'écluse de l'Orne et le bassin Saint-Pierre, entre les deux les incendies des ruines de la clinique de la Miséricorde ; en bas à gauche dans le cercle rouge l'église Saint Jean devant dans la fumée la Banque de France.

 « Archives départementales du Calvados » Abside de l'église Saint-Jean

A minuit
348 Halifax et 285 Lancaster guidés par 36 Mosquito des No 4, 5, 6 et 8 Group de la RAF sont en mission vers les ponts sur l’Orne à Caen. Une pluie de centaines de bombes incendiaires s’abat sur la ville y produisant parfaitement leurs effets.
118 Lancaster lancent 401 tonnes de bombes « High Explosive (H.E.) » destinées à supprimer les ponts sur l’Orne, consciencieusement entretenus et réparés par les pionniers allemands entre les attaquent aériennes.
Bilan du raid : pont de la Mutualité (C4) touché, par où passe la voie ferrée de desserte du port de commerce, 77 Caennais tués ou disparus, autant de blessés, 17 Halifax et 6 Lancaster abattus, soit 161 aviateurs perdus. A Caen, aucune victime allemande, trois pièces de Flak dans la Prairie sont endommagées.

« Archives départementales du Calvados » La Prairie inondée devant la place Foch.


Le ciel, une fois vide, dès 02H00 à 22km, les croiseurs lourds HMS Nelson et Ramillies tirent chacun un obus de 380 ou de 406 mm toutes les 30 secondes sur la ville jusqu’à 09H00 le lendemain matin. Des civils sont ensevelis dans les carrières des Fossés-Saint-Julien.

Quartier des Fossés-Saint-Julien.


Le soir quatre grands foyers d'incendie s'étendent car le vent souffle.

Article du journal Paris-Soir du 12 juin sur Caen

"Photo Life magazine" de l'humour noir américain!

                                                                                          

LE 13 JUIN
 

Document 39-45 Magazine  avec l’aimable autorisation des Editions Heimdal. Selon nos recherches la première photo n'est pas prise au Vaugueux mais à l'angle des rues Hamon et  Saint Pierre voir ici.

Précisions au sujet de la 3ème photo ci-dessus. Photo allemande, photographe Arthur Grimm,  Bundesarchiv à l'angle des rues Saint-Pierre et Hamon à droite le porche de la pharmacie Mullois. La seconde même lieu, même moment. De nos jours.

Photo prise dans l'autre sens, voir le repérage, maison en pans de bois en flammes rue Saint Pierre. Voir ici deux maisons sauvées.


Les grands magasins des Galeries Lafayette sont en flammes de même que l'hôtel de la République, le café de l'Hôtel de Ville, la rue du Moulin. Devant l'ampleur des incendies le maire signe un arrêté autorisant le dynamitage pour combattre l'extension du feu dans le quartier Saint-Jean.  1 200 kg de dynamite provenant des carrières de May à Saint-Martin-de-Fontenay sont utilisés, la  mise en œuvre étant sous la responsabilité de M. Fredy, ingénieur du Service des Mines



NB l'Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées est M. Jouveneaux qui assure la direction générale de la lutte contre le feu.

                           

LE 14 JUIN
 


A midi
L’artillerie moyenne bombarde Venoix pendant 20mn. Le « Nice Caennais » où se dissimulaient la veille encore plusieurs lanceurs de fusées (Nebelwerfer) est touché.

                              

"Photo allemande prise par la 8. Panzerkompanie, coll. H. Höfler, présentation page 130 de )   Caen brule, vue depuis la gare, au centre les flèches de Saint Etienne.

                              
                         
  LE 15 JUIN
 


Des bimoteurs américains A-20 Boston bombardent en les manquant les ponts sur l’Orne. C2 et C3 avec 17 tonnes de bombes dont plusieurs à retardement.
Les quartiers Saint-Jean et Saint-Gilles reçoivent des bombes. A 10h00, le théâtre est en feu, puis la gendarmerie, la maison de l'Agriculture et tous les immeubles avoisinants.

                  

                                         Le théâtre. Voir avant guerre.                                    La Gendarmerie, rue Sadi Carnot et rue Daniel Huet.

 

  LE 16 JUIN
 


Les tirs de la Royal Artillery (RA) se sont prolongés toute la nuit et ne s’apaisent qu’en fin de matinée. Devant le théâtre, un entonnoir gigantesque s’est ouvert, qui met à jour la rivière Odon, canalisée sous la chaussée.

La voûte du tunnel canalisant l’Odon mis à l’air libre boulevard des Alliés.


Un obus éclate sur les Pompes Funèbres Générales, rue du Carel, d’autres place Malherbe, sur la Poste, rue Vauquelin, rue Ecuyère et se rapprochent du « secteur sauvegardé »

                                                                                          

"Collection François Robinard". La Poste, beaucoup de monde pense et dit qu'elle est sortie intacte des bombardements alors qu'elle a bien été écornée. On voit ici le côté bordant la place de la République et les ruines en premier plan sont celles de l'Hôtel de Ville (partie Commissariat de Police). La partie abîmée et qui a donc été reconstruite à l'identique est à l'angle de la rue Auber (place de la République) et de la rue Georges Lebret qui rejoint la rue Sadi Carnot. Photo intéressante et rare qui infirme une vérité reçue. Version annotée,    Aujourd'hui.

LE 17 JUIN
 


Pilonnage d’artillerie sur le quartier Sainte-Thérése. Un avion tombe, en flammes, vers Saint-Julien. Vers 11H00 un gros obus explose, place de l’Ancienne Boucherie, sur la file d’attente pour le lait.

Dans la nuit, 6 Mosquito bombardent la caserne Lefebvre du château.


La vue de l'église Saint-Pierre est aussi désolante du côté de la rue de Geôle. A son extrémité, coincée entre le château et l'église Saint-Pierre s'étendait la petite place du Marché aux Bois, mais elle n'est plus qu'un tas de ruines. Le bel immeuble du Crédit Industriel de Normandie est détruit. Le feu, qui sévit sans discontinuer du 14 au 17 juin, est si violent à certains endroits que des poutres en fer fondent. De la rue Saint-Pierre au château, ce n'est plus qu'une rue de feu longue de près de 200 mètres. Elle saute d'un seul bloc le 17 juin, évitant que le feu continue de s'étendre.


                                                                                          

 LE 18 JUIN
 


08H00
Pilonnage d’artillerie sur le quartier de La Maladrerie
Arrêt des incendies qui embrasaient la ville depuis le 6 après-midi.


Une vue agrandie de la précédente prise de la tour Saint-Jean au premier plan les ruines de l’hôtel d’Angleterre, dans le fond à droite la flèche tronquée de l’église Saint Pierre et au centre de la photo le magasin de vêtement pour hommes Henri Devred au 66  de la rue Saint Jean et au carrefour de la rue de Bernières.

Photo LFT3 F3412 L36 de l'ECPAD. La rue Saint-Jean à droite le magasin PRIMINIME au N°50 et l'enseigne verticale DEVRED

 

                                                    AGRANDIR

"Photo allemande Bundesarchiv à gauche". Montage de trois photos. Angle rue Saint-Jean et rue de Bernières, voir les fils au sol. Sur la photo du centre remarquez la tête du mannequin échappée de la vitrine du magasin de confection DEVRED, le soldat allemand appartiendrait à la Kriegsmarine mais incorporé dans la 12.SS-Panzer-Division"HJ" . A droite: photo Mémorial de Caen.


                                                                                                            

LE 22 JUIN
 


11H45
Des obus tombent rue de Bayeux.

                                                                                          

LE 23 JUIN
 


En ville les obus continuent à exploser sporadiquement.

"Photo Archives du Calvados" photo de propagande             Deux Waffen SS de la HJ dans les ruines de Caen selon ce livre


                                                                                          

LE 24 JUIN
 
 


Un obus anglais isolé traverse sans exploser une salle d’opération au Bon Sauveur. !



LE 25 JUIN


 

Tirs d’obus perpétuels encore accrus ce jour. Des véhicules légers sont camouflés sous les arbres du « Quartier Claude-Decaen » et des postes d'observation sont installés sur les toits d’où les Allemands ont vue sur le plateau, au Nord de la ville. En fin de journée, une attaque aérienne tentera de les en déloger.

Film tourné le dimanche 25 jui

Dans une autre version le même film tourné par un opérateur de France Actualités à partir de 01:41


 

LE 26 JUIN
 

11H00

Des obus tombent dans la cour du centre de triage du Bon Sauveur mettant le feu à une partie de la réserve de carburant du Service de Santé (3000 litres d'essence ont brûlé) et sur plusieurs pavillons (un mort et plusieurs blessés)

Nuit
Un Messerschmitt 110 est abattu derrière le Séminaire en haut de la rue de Bayeux à gauche vers La Maladrerie.

 

                                                                                                          

LE 27 JUIN
 

 

01H30
18 Boston et 12 Mitchell lancent 55 tonnes de bombes destinées aux ponts de Vaucelles et de la Mutualité, qui bien qu’endommagés, ne sont toujours pas coupés.
Les bombes explosent dans le quartier du Bassin Saint-Pierre (ou Bassin à flot sur le plan) et de l’usine électrique (centrale thermique dans la zone portuaire), « trop long », en y ranimant les incendies du 6 juin.

07H30 à 12H00

Des obus tombent sur le Bon Sauveur: 5 morts, 15 blessés

                        

LE 28 JUIN
 


Les obus poursuivent leur œuvre dévastatrice. Le fléau coûtera bientôt à la population autant de victimes que les bombardements.
Le haut de la rue Damozanne, le Quartier Lorge (autre nom de la caserne de La Remonte) rue Caponière, le carrefour de Venoix sont touchés.


« Archives départementales du Calvados » L'Equipe d'Urgence cherche des victimes sous les décombres (on entend des cris sous les pierres).
                                                                                  

LE 1er JUILLET

 

Des obus pleuvent sur le boulevard Lyautey où les bâtiments des Petites Sœurs des Pauvres, à nouveau touchés, flambent.

                                                                                          

LE 2 JUILLET
 

Peu avant minuit, obus sur la Communauté et Saint-Joseph au Bon Sauveur

                                                                                                   

LE 4 JUILLET


04H45
Quelques gros obus tombent ça et là entretenant l’insécurité, tirs d’artillerie sur le quartier de la rue de Bayeux.

     LE 5 JUILLET
 
 

Des obus tombent sur le quartier Ouest de la ville vers Saint-Ouen, la rue d’Authie, entre la rue de Bayeux et la rue de Bretagne jusqu’à 11H00.

09H00
12 bimoteurs américains lancent leurs bombes sur le quartier Saint-Louis heureusement déserté.

Quartier Saint Louis vu de la tour de l'église Saint Jean. L'immeuble de l'hôtel Malherbe, siège de la Feldkommandantur 723 et la Banque de France, en arrière plan La Prairie.

 

Seul au milieu des ruines émerge le monument aux morts de la guerre 14-18, place du maréchal Foch


La place Saint Martin a été encore bombardée après qu’une procession de 20 chars allemands l’ait traversée, venant du Nord et se dirigeant vers l’Ouest par la rue de Bayeux.

Place Saint Martin, avec la statue équestre de Bertrand Du Guesclin, dans le fond Saint Etienne.
 

09H30

8 bimoteurs prennent encore pour cible la passerelle sur l’Orne, à 500m du pont du Tortillard. Quand la fumée s’est dissipée, elle émerge toujours intacte gracieuse arche revêtue de branchages pour la camoufler.

Une bombe à l'entrée de la rue du Puits-de-Jacob, au bout de la passerelle rive droite, où un arbre magnifique est déraciné.

 

 

LE 6 JUILLET
 

Des obus tombent près du Palais de Justice et au milieu de la cour d'honneur du Lycée Malherbe

09H30
Descendant le cours de l’Orne, à 400m d’altitude, 40 Mitchell et Boston surviennent trappes ouvertes, au dessus du fragile ouvrage d’art, qui enjambe la rivière. En quatre vagues, 80 tonnes de bombes explosent autour de la cible dans l’eau et finalement sur la passerelle qui « rend l’âme ».

Cette passerelle sur l’Orne entre le cours Sadi Carnot et la rue du Puits de Jacob a été empruntée par les réfugiés de la rive gauche fuyant les bombardements pour aller se réfugier dans les carrières de Fleury ou prendre la route de l’exode. Elle fut surveillée par les allemands, à chacune de ses extrémités un factionnaire muni d’un disque de signalisation et d’un sifflet,  qui l’exploitèrent intensément y compris avec des camions et des chenillettes
 


20H00
24 bimoteurs B-25 bombardent le viaduc ferroviaire sur le coude de l’Orne, au-delà du Grand-Cours sans résultat. 6 autres appareils bombardent le Château, alors que les Typhoon sont en action contre les batteries de Flak au Quartier Claude-Decaen.

                                                                                          

         

LE 7 JUILLET


Dans la nuit, les batteries de Flak du quartier Sainte-Thérése ont été bombardées, d’autres bombes sont tombées vers le haut de la rue d’Authie.
Operation CHARNWOOD Objectif CAEN.

Zone de bombardement

Zone théorique comme nous allons le voir ci-dessous

Engagement tactique du Bomber Command (bombardiers stratégiques de la RAF)
Définition d’un quadrilatère recouvrant les faubourgs Nord–Nord-Ouest de Caen sur 4 km de long et profond de 1,5 km, à 6 km en avant des troupes Britanniques des 59th (Staffordshire) et 3rd British Infantry Division supportées par 300 chars des 33rd Tank Brigade et 27th Armoured Brigade .
459 bombardiers (295 Lancaster et 164 Halifax)
2360 tonnes de bombes hautement explosives (HE) de 500 et 1000 livres à larguer entre 21h50 et 22h30.
Le Master-Bomber est le Wing Commander (Colonel) « Pat » DANIELS du Squadron 35 sur Mosquito VI.
Le groupe d’éclaireurs : 20 Mosquito de reconnaissance du
No 8 Pathfinder Group, dont 6 équipés du système de visée Oboe sans visibilité.

21H50
Les bombardiers arrivent pile à l’heure. Des dizaines de bombes explosent en même temps, en un monstrueux crépitement couvrant les rafales de Flak qui strient le ciel qui s’obscurcit.
Le Château

 

 

 

 

 

Les remparts du château écroulés sous les bombardements

 

 

 

 

et ses alentours, le Vaugueux,

Photo Life magazine La rue du Vaugueux, les maisons à gauche ont fait place à la pelouse du château.
 

le Gaillon ne forment plus qu’un monceau de décombres.

« Archives départementales du Calvados » Destruction à l'angle de la rue du Gaillon et de la rue Bosnières.

Le Palais de l’Université est en flammes, la Caisse d’Epargne, rue de Bras, s’est effondrée. L’église Saint-Julien est anéantie

 

« Archives départementales du Calvados » L'église Saint-Julien avant et après les destructions de 1944. Après déblaiement des ruines, un baraquement métallique, que les Caennais appelaient le tonneau sert d'église jusqu'à la construction de la nouvelle église à un autre endroit.

 

ainsi que le couvent des Bénédictines et sa chapelle Saint-Sauveur est touché.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          .

Le couvent des Bénédictines était situé entre la promenade Saint-Julien et la rue de Geôle. Ces religieuses occupaient depuis 1816 l'ancien couvent des Cordeliers. La chapelle avait été rénovée en 1867, recevant de nouveaux vitraux. En juin 1944, l'ensemble est écrasé sous les bombes et seuls des vestiges de la chapelle demeurent aujourd'hui dans la cour de la clinique de la Miséricorde.

 

Le Temple protestant, rue du Tour de Terre,  est en ruine.

                                                                                                                                  

Héritier d'une longue présence protestante à Caen, le temple est établi au début du 19ème siècle rue de Geôle, à l'angle de la rue du Tour de Terre dans les dépendances de l'ancien couvent des Bénédictines. Les bombardements ont éventré le petit temple.

    

L’Hôtel de Ville et sa bibliothèque brûlent. Une bombe écrase le bâtiment situé à l'angle de la rue Jean-Eudes et de la place de la République.

L'ancien couvent des Eudistes construit en 1663 abrite l'Hôtel de Ville de Caen depuis la fin du 18'°" siècle. L'ensemble est grandement détruit par les bombardements, d'abord par ceux des 6 et 7 juin, puis par celui du 7 juillet. Après qu'une bombe eut écrasé le bâtiment situé à l'angle de la rue Jean Eudes et de la place de la République, l'incendie embrase l'ensemble de l'Hôtel de Ville et achève de le ruiner. Quand les Canadiens investissent la rive gauche le 9 juillet, il découvre au cœur de Caen un champ de ruines.


Une grosse bombe est tombée sur l’abri au 50 rue du Vaugueux (PC de la DP du quartier) ensevelissant 67 réfugiés (38 morts).
Un chapelet de bombes est tombé sur l'Université, alors située dans le prolongement de la place Saint Sauveur, entre l'église et la rue aux Namps. Les pendules se sont arrêtées à 22h07 selon M. Rillard, secrétaire adjoint de l'Université. Quelques minutes plus tard, le feu prenait à l'Institut de Chimie et se propage à une vitesse stupéfiante à tout l'édifice qui s'enflamme comme une torche. Les toitures s'effondrent bientôt dans la cour intérieure, tandis que les concierges et quelques professeurs réfugiés dans les sous-sols ou sous les escaliers s'enfuient en toute hâte. Le brasier est impossible à maîtriser. Il est impossible de s'approcher à moins de cent mètres tant la chaleur est intense.

L’Université avait échappé aux bombardements de juin, mais le 7 juillet, peu après 22H00, elle est atteinte par au moins cinq bombes et se transforme en brasier menaçant tout le quartier.

 Le portail de la rue Pasteur s'écroule. De l'autre côté de la rue, le rectorat, touché de plein fouet  par une bombe s'est effondré sur le Recteur Mercier, grièvement blessé à la jambe, et quelques uns de ses collaborateurs.

Fondée en 1432, l'université s'installe d'abord rue des Cordeliers. Son développement au cours des siècles suivants l'amène à investir le quartier Saint-Sauveur, en particulier les rues Saint-Sauveur et Pasteur. La construction de bâtiments au 18e siècle fait de ce quartier le centre intellectuel de la ville. Détruite et incendiée par les bombardements du 7 juillet 1944, l'université quitte son quartier historique pour être reconstruite sur un coteau au-dessus du château.

A 23h00 devant le brasier l'abri du Lycée de Jeunes Filles est évacué.

La bibliothèque universitaire, inaugurée au début du siècle, n'échappe pas au désastre; Avec elle, partent en fumée ses riches collections et ses manuscrits précieux. Aspirées, par le tourbillon de feu, des pages calcinées s'envolent jusqu'à Fleury-sur-Orne, de même que les archives et les copies du bac entreposées dans une cave.
Rue Saint Pierre 28 tués sont recensés dans un couloir à côté du magasin « Marylène »
Rue de Geôle 25 morts à l’abri du temple protestant.
Aux carrières Saint Julien 90 emmurés sont secourus par les Equipes d’Urgence (15 morts)

Les alentours du château sont bombardés, écroulant les maisons qui entouraient cette forteresse. La rue des Carrières Saint-Julien est également ravagée. Quelques pavillons subsistent.

Mais cela n’est pas fini. Les obus se remettent à tomber sur la ville, des 406 et 380 tombent dru. La ville est en feu, après l’écrasement obtenu par 2276 tonnes de bombes tombées pour 45 % à plusieurs centaines de mètres, au delà du quadrilatère de saturation délimité par les éclaireurs de la RAF. Un excès de prudence à fait lâcher trop long.

"une attaque remarquable par sa précision" notera Montgomery dans ses souvenirs de guerre... sans ajouter le moindre mot de compassion pour les 300 malheureux civils tués lors de cet avant-dernier acte de la bataille de Caen.
La commission d'enquête sur l'évaluation des résultats de ce bombardement se rend sur place le 12 juillet. Le professeur Britannique
Solly Zuckermann , pour le SHAEF ,  le vice-maréchal de l'air Robert Dickinson Oxland pour le Bomber Command concluent à un effet d'émulation certain sur le moral des troupes du I Corps , inverse sur le moral ennemi chez lequel très peu de preuves de destruction par bombes sont mises en évidence. Les Français interrogés, tout comme les officiers de l'armée sur site le 7 juillet, ne font état d'aucune zone de défense ni de bastion particulier devant Caen, dans le quadrilatère de bombardement. Aucune épave de canon ou de chars enterrés marqués sur la carte par la 2nd Army en justification de la demande d'intervention des lourds, ne peut être retrouvée pour être photographiée. Le comité aboutit à cette conclusion que rien ne justifiait une telle opération, rien ne justifiait la perte de 300 vies civiles et la destruction d'une vaste zone de construction urbaine. Les cratères contigus varient de 10 à 15 mètres de diamètre par 3 mètres de profondeur. A une exception près (en secteur Canadien) toutes les routes menant vers le centre-ville sont infranchissables, y compris aux engins chenillés.

Voir un film: le siège de Caen le 7 juillet.

 

LE 8 JUILLET
 

Terrible photo des quartiers nord de Caen après le bombardement du 7 juillet, au nord les impacts de bombes sont innombrables

"Photo Archives Municipales de Caen" A plus faible altitude: en bas à droite le clocher de Saint-Jean, au centre l'église Saint-Pierre, au centre en haut le château avec les casernes.

Source. Photo aérienne vers le Sud (à l'envers de la précédente), à gauche la rue Saint Jean, à droite la pancarte des Galeries Lafayette, Bd des Alliés, le cinéma Majestic et la brasserie Chandivert au centre, en blanc derrière la toiture des Nouvelles Galeries, en haut à droite le Cours Sadi Carnot et la Prairie.

04H20
Appui de l’artillerie de marine pour le début de Operation CHARNWOOD attaque Anglo-Canadienne


Situées à proximité de la ligne de front que défendent avec acharnement les troupes allemandes, ces deux rues sont presque entièrement ravagées par les bombardements.


06H30
Violent bombardement aérien du quartier de La Maladrerie, vingt bombes rue Deslongchamps.



 A la sortie de la ville, en direction de Bayeux, s'élève le quartier de la Maladrerie. Jusqu'en 1937, on le rejoint par le tramway tant pour se rendre à la caserne Moulin et à la prison de Beaulieu située juste en face. Le quartier subit les bombardements, surtout les 7 et 8 juillet, mais la caserne et la prison ne sont pas détruites. Dans ce quartier, des carrières abritèrent des milliers de réfugiés. Le photographe se tient rue de l'Eglise et regarde vers la prison Beaulieu il s'agit du Planitre.

06h30

Trois groupes de quatre B-26 attaquent une batterie de Nebelwerfer derrière la prison, sans résultat sur la cible visée.

08H00
Trois groupes de quatre B-26 américains lancent d’énormes bombes rue de Bayeux et rue de Bretagne en cherchant à ensevelir la place de l’Ancienne Boucherie carrefour important vers le centre ville.
En moins de 2mn tout est réglé et les sauveteurs rassemblent 50 victimes (morts et blessés).

 

"Photos collection Jean-Pierre Benamou, avec son aimable autorisation". Le 8 juillet,  un Panther de la 12.SS-Pz-Div. devant les ruines d'une maison bombardée et devant le "Garage Ravitaillement Auto". Il est à la hauteur de la venelle Saint Nicolas puis pivote sur sa gauche et s'éloigne des ruines fumantes vers la place de l'Ancienne Boucherie et le sud de l'Orne.

"Photos Archives Municipales de Caen". Des membres de la DP, des EU et des EN dans des décombres de la rue de Bayeux. Photo de gauche, le second personnage à gauche est M. Jean-Marie Girault le futur maire de Caen (lire son témoignage à la date du 8 juillet). Les quatre photos ci-dessus sont prises au même endroit rue de Bayeux côté numéros pairs en amont de la venelle Saint Nicolas.                                      

Version de ce bombardement donnée dans ce livre témoignage de l’Uscha. Helmut Schmieding, Stab Div. "HJ": entre 8 heures et 9 heures, Un groupe de 6 à 8 appareils vole directement vers le PC de la Division. Le Kommandeur (le SS-Standartenführer Kurt Meyer ) et le « Ia » (le SS-Sturmbannführer Hubert Meyer voient les bombes arriver. Ils bondissent dans la salle des cartes puis dans la cave qui se trouve derrière. Une explosion incroyable fait trembler tout le bâtiment (l'une des ailes du quartier Lorge). Dans la cave, les bougies s'éteignent et un épais nuage de poussière blanche pénètre partout et obscurcit tout rapidement.  Comme les bombes ont apparemment cessé de tomber, les « ensevelis» sortent et aperçoivent, au milieu de la fumée, que les bombes ont touché certaines parties sculptées de l'ancienne église abbatiale (Note de MLQ: la chapelle du monastère de la Visitation) à moins 50 mètres du PC. Quelques pierres sont tombées sur le toit recouvrant des véhicules radio. Les liaisons téléphoniques vers l'avant et vers le corps sont coupées pour peu de temps. La section de reconnaissance radio intercepte alors message de l'adversaire annonçant la destruction du PC de la Division.

Ce plan est coloré en fonction des destructions. Les ruines du bombardement du 8 juillet s'étendent du côté pair de la rue de Bayeux aux bâtiments à l'Est  du Quartier Lorge (ou Caserne de la Remonte).

 

LE 9 JUILLET
 

03H00 la 12.SS Pz-Div. reçoit l’autorisation de retraiter en passant l’Orne, le PC qui était à l'Abbaye aux Dames part pour Garcelles.

Le 9 juillet, dans le quartier du Moulin-au-Roy (au nord de Caen), un blindé léger (Morris Light Reconnaissance Car Mark II ) de l’armée Britannique se fraie difficilement un chemin à travers les ruines.



Le quartier St-Jean-Eudes où de nombreux chars et batteries d’artillerie sont rassemblés dans les jardins, reçoit continuellement des projectiles.

Libération de la rive gauche de Caen

Des soldats Britanniques dans les ruines, rue Saint-Pierre. De nos jours.

D'autres soldats dans les ruines en haut de la rue du Vaugueux entre la rue des Cordes et la rue des Fossés du Château, voir ici.

Photo collection Jean-Pierre Benamou avec son aimable autorisation.  Remarquez le drapeau à mi mât, cérémonie du 9 juillet vers 18H00 sur la place du Lycée, à gauche le portail d'entrée de Saint-Etienne

Voir à la fin de ce film la cérémonie, Léonard Gille avec un casque blanc. Plus de détails sur cette cérémonie ici.

 

 

LE 10 JUILLET
 


Une batterie de « medium » de la Royal Artillery (RA) depuis Saint Gabriel pilonne la rive droite de l’Orne (rue de l’Arquette)

Photos Credit: Canada. Dept. of National Defence / Library and Archives Canada. Devant les Tribunaux, place Fontette, le 10 juillet, des Caennais entourent  un camion canadien muni de haut-parleurs

       

 à droite p011896 Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA    Agrandissement Des sapeurs Canadiens du Royal Canadian Engineers bouchent un trou dans le bas de la rue de Bayeux. Certainement le résultat du bombardement du 8 juillet à 08H00 : 3 groupes de 4 B-26 Américains lancent leurs bombes rue de Bayeux et rue de Bretagne en cherchant à ensevelir la place de l'Ancienne Boucherie carrefour important vers le centre ville. En moins de 2 mn tout est réglé et les sauveteurs rassemblent 50 victimes (morts et blessés). En arrière-plan, les deux flèches de l'abbaye aux Hommes (Saint-Etienne) sont restées intactes. Ce secteur " îlot sanitaire " signalé aux Alliés comme étant centre de secours pour la population civile résiduelle (environ 8000 personnes) comprenait: le Lycée Malherbe, le Bon Sauveur, Saint Etienne et le Palais de Justice. Il a été sauvegardé des bombardements aériens alliés mais pas de l'artillerie allemande. A gauche p000006 Conseil Régional de Basse-Normandie / Archives Nationales du CANADA    Agrandissement Au même endroit, un couple de Caennais regarde un bulldozer Canadien déblayant les ruines de maisons détruites, rue de Bayeux.
                                                                                

LE 12 JUILLET
 

Des obus allemands font des victimes civils et militaires en explosant avenue Albert Sorel, place Guillouard (Le Parc sur le plan) et une dizaine atteignent le Lycée, le Bon Sauveur et les Tribunaux (Palais de Justice)

Cette vue ne donne qu'une mesure partielle des destructions subies par la ville de Caen en juin et juillet 1944. Les bombardements commencent dès la fin de l'année 1940 et vont en augmentant au fil de l'Occupation. Les premiers morts datent du 25 juillet 1941. Le bombardement le plus meurtrier a lieu le 10 février 1943 vers 11 heures du matin, La 1 020ème alerte survient le mardi 6 juin 1944 : l'épreuve de l'Occupation se terminait, celle de la Libération commençait. Du 6 juin au 7 juillet, des milliers de bombes explosives et incendiaires sont déversées sur Caen, causant la mort de deux mille personnes, en blessant plusieurs milliers et faisant autant de sans abri.


La nuit la Luftwaffe a poursuivi ses raids irréguliers, engageant de 1 à 12 bombardiers légers en ordre dispersé.

                              

LE 13 JUILLET
 


Des obus allemands, encore, ont pris pour cible le quartier Nord Ouest qui rassemble 90 % des Caennais de la rive gauche qui n’ont pas évacué. Puis une trentaine de bombardiers de la Luftwaffe ont lancé des centaines de petites bombes planantes sur la ville qui ont rallumé des incendies.

08H30
Les tirs se poursuivent, 200 obus à présent ont atteint le Bon Sauveur, 57 sur le Lycée Malherbe, faisant 21 tués, et 30 blessés.

 12H30

 La boulangerie de l'hôpital Clemenceau est détruite, plusieurs tirs d'obus.

Dans la nuit du 13 au 14, un obus transperce le pavillon du Sacré-Cœur, plusieurs victimes parmi le corps médical; 42 minutes plus tard une salle d'opération provisoire est en service!

Film tourné le 13 juillet
                                                                                              

LE 14 JUILLET


06H00
Dans un fracas épouvantable, un gros obus traverse la toiture et percute dans le sommet de la nef de Saint Etienne (3 morts). Il y a 15 points de chute sur l’Hôpital du Bon Sauveur et des dizaines rue Caponnière, rue de Bayeux, place de l’Ancienne Boucherie, rue Guillaume (82 personnes sont tuées ou blessées).

Les obus allemands continuent de s’abattre, un toutes les 5 minutes, sur la rive gauche, apparemment sans véritable objectif d’intérêt militaire (plusieurs n’explosent pas)

Partant de la rue de l'Ancienne Comédie, cette rue appartenant au quartier Saint-Louis rejoint la place Foch .La  maison de style néo-normand du Dr Morice célèbre chirurgien Caennais, rue du 11 novembre émerge au milieu des décombres. Seule sa façade demeure ; étant en grande partie détruite, elle est condamnée à une destruction prochaine.


18H00
Place Foch, devant le Monument aux morts, le discours du Préfet est interrompu par une volée d’obus, puis le tir s’allonge vers l’îlot sanitaire. Plusieurs obus traversent les toits et les étages du Bon Sauveur, heureusement sans exploser ! D’autres 15 cm éclatent attirés par les immenses emblèmes de la Croix-Rouge et font des victimes supplémentaires.

Dans la soirée et toute la nuit, nombreux tirs d’artillerie sur Venoix et le Bon Sauveur lire ce témoignage

 

A proximité du théâtre les rues sont impraticables

LE 15 JUILLET
 


Cette nuit, les bombardiers allemands « de service » ont attaqué un convoi canadien Promenade Saint Julien et place Saint Martin. Des camions fument encore, il y a une douzaine de victimes. Une centaine d’obus allemands sont tombés sur la rive gauche, l’un d’eux, au phosphore, incendie le pavillon d’orthopédie du Bon Sauveur qui n’est plus utilisable(lire le témoignage d'un brancardier L. Gaudin). 82 impacts sont relevés sur les bâtiments de l’hôpital et dans les cours intérieures.

Le dépôt du Ravitaillement Général (essence, bois pour gazogène, pneus), à 50 mètres du Lycée est en feu, l’Army Fire Service entre en action et protège le Lycée.



                                                                                          

LE 16 JUILLET
 

 Nuit du 15 au 16 terrible. Au moins 50 obus tombent sur l'hôpital Clemenceau.

 Au Bon Sauveur le 288ème impact d’obus allemand est compté, depuis le début de la semaine, 70 obus dans la nuit du 16 au 17. La Luftwaffe rôde toute la nuit, et semble bien renseignée sur les emplacements de concentrations de matériels et de troupes à bombarder.


Devant l’église Saint Jean les rues des Carmélites et Jean Romain.

Ces deux rues voisines et parallèles partent de la rue Saint-Jean pour rejoindre la rue des Jacobins. Elles abritent nombre d'hôtels particuliers qui s'écroulent sous les bombes le 6 juin en début d'après-midi et dans la nuit du 7 juin. Voir après déblaiement.

Article du journal Paris-Soir du 17 juillet sur le préfet du Calvados Michel Cacaud "démissionné" le 10 juillet

                                                                     

     

LE 18 JUILLET
 

Operation ATLANTIC, libération de la rive droite

Vers 05h45

Premières salves du bombardement d'artillerie, les Canadiens alignent 720 canons


15H00
Un tir allemand de contre-batterie s’abat sur le cimetière Saint Gabriel (ou Nord-Ouest)

17H00
Déluge de bombes de mortiers et de tir d’artillerie sur le boulevard Leroy.

19h00

Arrêt du bombardement d'artillerie. Dans la journée 24 000 obus Canadiens ont été tirés sur Vaucelles.

La rue de Vaucelles est impraticable, le photographe tourne le dos à l’Orne

L'accès vers la rive gauche se fait par le pont de Vaucelles situé place Alexandre III. Ce pont est mis hors service par les bombardements des 6 et 7 juin. La rive gauche est libérée le 19 juillet.

 



Proche de la gare, ce quartier artisanal et commerçant est écrasé par les bombes dès le matin du 6 juin 1944. Le quartier est de nouveau très éprouvé dans l'après-midi. Seul subsiste le panneau directionnel indiquant les routes vers Falaise, Thury-Harcourt, Troarn  et Lisieux. Un panneau routier allié: ALL FORWARD TRAFFIC ( toutes directions). Bombardé à plusieurs reprises, le quartier de Vaucelles continue de recevoir des obus allemands jusqu'à sa libération le 19 juillet.


23H00
Bombardement aérien de Luftwaffe

Le quartier Saint-Louis (du nom de l'ancien hôpital) commence à être restructuré dans les années 1920. Une place est aménagée lors de la restructuration de ce quartier et prend le nom du Maréchal de France, Foch. Un monument aux morts de la Première Guerre mondiale y est élevé. La plus grande partie de la place est écroulée sous les bombes le 6 juin en début d'après-midi, mais le Monument aux morts, bien que criblé d'éclats, demeure. Quelques immeubles, partiellement détruits, sont encore debout, à gauche le garage Peugeot.  Au fond, on distingue le Monument aux morts la colonne devant les arbres et tout au loin à droite les deux flèches de l'église Saint-Etienne.



23H15
Les bombes anti-personnelles SD2 (bombes papillons), dégringolent du ciel en tournoyant dans un bruissement métallique qui s’achève à la percussion par un éclatement sec et puissant. Ces « petites saletés » couvrent un rayon très important et mettent le feu à plusieurs camions qui flambent  (plus d'une dizaine de camions canadiens place Saint-Martin) et attirent de leurs lueurs les bimoteurs de la Luftwaffe. Des containers à bombes tombent sur les piles de gravats et dans la rivière, en même temps qu’arrive l’averse des SD1 « bombinettes » de 1 kg grosses comme une pomme de terre mais terriblement sensibles. Des flammes montent à 30 mètres, se reflétant sur la façade meurtrie des restes de la Caserne Hamelin (19 Sapeurs sont victimes de ce raid  sur Caen)

Ce bombardement sur le franchissement de l'Orne à Caen est effectué par des bombardiers bimoteur Me 110  du IX. Fliergerkorps, venus de Hollande et de Belgique avec des réservoirs supplémentaires, le Kommandeur le Generalmajor Dietrich Peltz est au PC de la 12. SS Pz-Div. HJ à Airan pour suivre les opérations.

 Cette vue,  prise de la rive droite, permet de constater que, depuis l'église Saint-Pierre jusqu'à la rivière Orne, cette partie de la ville n'est plus qu'un champ de ruines. Un déluge de bombes écrase le quartier Saint-Jean au début de l'après-midi du 6 juin 1944. L'église Saint-Pierre, amputée de sa flèche, ressemble à l'église Saint-Jean distante de quelques centaines de mètres. La place Alexandre III située à l'extrémité de la rue Saint-Jean et donnant sur le quai de Juillet n'existe plus. A gauche la carcasse en béton du garage Citroën. Avant les bombardements.

Toujours le quai de Juillet, vu de la rive droite, mais plus en aval à gauche la place de la Mutualité et l’entrée de la rue de la Marine. A gauche l’église Saint-Jean, dans le fond à droite l’Abbaye aux Dames (église de la Sainte Trinité)

Panoramique (le photographe est dans la tour de l'église Saint Jean) à droite le Monty's bridge, en arrière plan les casernes du quartier Claude Decaen, au centre le Winston bridge, entre les deux le garage Citroën, à gauche la gare de marchandise.

AGRANDISSEMENT                                                     AGRANDISSEMENT

LE 19 JUILLET
 

Voir la gare filmée le 19 juillet

Dans la nuit, une bombe tombe rue Caponière et détruit la porte d'entrée du Bon Sauveur


LE 23 JUILLET
 


17H30
Un V1 s’abat dans le faubourg Nord-est, une équipe d’investigation est dépêchée sur place.

 

LE 24 JUILLET
 

Dans la nuit des avions allemands bombardent la Maison d'Arrêt, une vingtaine de personnes sont emmurées, mais fort heureusement sont secourues, une seule blessée.

Source: page 404 Bataille de Caen de Jean-Pierre Benamou, Editions Heimdal, 1988. Le 24 juillet, rue Mélingue, un début d'incendie dans un garage dévasté

                                                            

LE 26 JUILLET
 


La Luftwaffe
a encore attaqué dans la nuit, des bombes ont atteint la place Fontette et la place Guillouard (place du Parc sur le plan) à proximité immédiate de l’îlot sanitaire
                                                                             

 LE 30 JUILLET
 

" Photos Archives Municipales de Caen" La Prairie, le 30 juillet, un char Sherman et un canon sur l'hippodrome, également visibles des asperges de Rommel et à gauche l'hôtel Malherbe siège de la Feldkommandantur 723.


Des obus allemands tombent sur le quartier St-Gabriel.

p012151 Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA  Voir en haute définition

Maisons détruites rive gauche, en arrière plan à gauche de la photo l'Abbaye aux Dames (quartier Saint Gilles)

                                                                                

    LE 31 JUILLET
 


Pendant la nuit, des obus allemands assez nombreux sont tombés dans l'hôpital civil. Le pavillon 8, voisin du 9 où se trouvent 60 malades, a été atteint à 03H00 du matin.  A 12H30, deux obus tombent dans la cité Saint Jean-Eudes.

15 obus allemands sont tombés sur la rive gauche, un civil et 2 soldats du Génie anglais (R.E.) sont blessés dans un camion Cours Sadi-Carnot.

Credit: Donald I. Grant/Canada. Dept. of National Defence/Library and Archives Canada/PA- Photo aérienne de Caen prise le 31 juillet 44  Photo PA 137360. Avec l'aimable autorisation de Philippe Bauduin. En haut le canal de Caen à la mer, en dessous l’Orne à droite vers la mer, à gauche vers le Bassin Saint-Pierre. A droite de l’Orne, en haut à droite, la gare de marchandise. A droite de l'Orne la rive droite de Caen, quartier de Vaucelles libéré le 19 juillet. En premier plan, en bas, les arbres le long de la Prairie et le Cours Sadi Carnot, la passerelle détruite le 6 juillet au matin est cachée par les arbres en bas à droite  Au centre, en blanc, le pont de pierres de Vaucelles détruit dans la nuit du 6 au 7 juin, avec les rails du tramway qui pendent au dessus de la rivière. Des FFI franchissent l’Orne accrochés à ces rails, plusieurs fois, entre le 8 et le 19 juillet  En aval les  ponts Bailey et les passerelles construits par le génie Canadien pour et après Operation Atlantic. AGRANDISSEMENT

Photo collection Jean-Pierre Benamou (avec son aimable autorisation) Photo aérienne prise en juillet, les bombardements ont rasé les bords de l’Orne en bas à droite, ne reste entre le Cours Sadi Carnot et le Bassin Saint-Pierre que l’immeuble en béton armé du garage Citroën, en haut au centre le château, en bas à gauche les impacts de bombes dans la Prairie.



    

 LE 4 AOUT
 


Cette nuit la Luftwaffe
refait son apparition et des conteneurs de petites bombes viennent s’ouvrir au dessus du lycée, éparpillant des dizaines de SD1 ou SD2 qui tuent 2 réfugiés et blessent 3 Equipières dont une gravement; bombardement sur la gare; au moins 50 obus sont tombés à 100 mètres de l'hôpital civil Clemenceau.
                                                                                         

Des prisonniers allemands déblaient des ruines à Caen

LE 7 AOUT
 

De Cabourg, quelques obus de 27 cm allemands s’abattent sur la Prairie

« Archives départementales du Calvados » La Prairie inondée devant la place Foch. A droite les ruines de l'hôtel Malherbe siège de la Feldkommandantur 723.

LE 8 AOUT
 

Plusieurs obus d'artillerie allemande dans le parc Saint Louis et à l'hôpital civil, 3 victimes au pavillon N°8.


12H30
Des bombardiers américains B17 et B24 ne trouvant pas leurs objectifs: Cauvicourt et Gouvix dans le cadre de "Operation Totalize"  bombardent au jugé Vaucelles !

p010032 Conseil Régional de Basse-Normandie / Archives Nationales du CANADA. Des membres de la DP (casque Adrian peint en blanc) et un civil sortent sur un brancard un cadavre des décombres d'un immeuble détruit après un bombardement, sous les yeux d'un soldat Canadien ou Britannique (insigne de manche illisible). Les immeubles aux alentours ont été fortement touchés. Voir ici un gros plan.
 

LE 11 AOUT
 

Dernières bombes et derniers obus sur le Bon Sauveur

DU 9 AU 12 AOUT
 

Les allemands ont pris racine de Cabourg jusqu'à Bures-sur-Dives et rappellent leur présence par des salves d'obus de gros calibre qui s'abattent aveuglément sur la ville : place de la Reine Mathilde, Hôpital Clemenceau, Boulevard Leroy, Rond-point de Vaucelles, et il y a des victimes et de nouvelles ruines.

 

« Archives départementales du Calvados » A gauche: des tours de l'église de la Trinité la place de la reine Mathilde  et l'ancienne église Saint-Gilles. A droite: ce qui reste de l'église Saint-Gilles, en arrière plan l'Abbaye aux Dames.

Dans le bas de la rue de Bayeux le 13 juillet.


LE 14 AOUT
 


Toute la nuit la Luftwaffe
rôde au dessus de la ville.
Des fusées éclairantes baignent le quartier du Bassin Saint-Pierre d’une lueur verdâtre. Des explosions sourdes se font entendre vers le canal et la gare.

06H30
Ils sont encore là et quelques grosses bombes, les premières lancées de jour, tombent sur le quartier Sainte Thérèse et le boulevard de Rethel.

Les dernières bombes sur CAEN

La rue Saint Pierre après déblaiement.


 

LE 17 AOUT
 


Un obus allemand de 17 cm tiré d’une batterie derrière la Dives explose dans les jardins du Couvent des Carmélites, rue d’Hérouville. C’est le dernier.

Le Carmel avenue Georges Clemenceau

Dans ce livre page 517 l'auteur citant le témoignage de M. Lamer déposé au Mémorial de Caen, indique qu'un obus tiré depuis la ligne de la Touques serait tombé sur Caen le 20 août.

Selon certains auteurs la ville aurait reçu 10 000 tonnes de bombes et 60 000 obus tirés par la Royal Navy et par les artilleurs des deux camps.

Quartier Saint-Pierre L'entrée de la rue Saint-Pierre, du boulevard Saint-Pierre et de la place Saint-Pierre est grandement détruite par les bombardements. L'ensemble n'est plus qu'un champ de décombres. L'espace situé entre la rue Saint-Pierre, la rue de Geôle et la rue des Teinturiers est également ruiné.

La place Saint Pierre vers la rue de Geôle à gauche et vers la rue Montoir-Poissonnerie à droite.

 

La rue Montoir-Poissonnerie après déblaiement, deux angles de prise de vues différents, en arrière plan le clocher du Sépulcre.

A gauche de la photo ci-dessus l'Hôtel d'Escoville, place Saint Pierre.

La ville est sinistrée à 73%.

Voir ici la liste des rues sinistrées en totalité.

Selon le dernier recensement la bataille a fait 1967 morts parmi les civils Caennais.

 

« Archives départementales du Calvados » La vie des réfugiés dans les ruines.

Rue Basse. Ceux ayant survécu aux bombardements successifs des mois de juin et juillet 1944 et qui n'ont pu aller se réfugier hors de la ville utilisent le moindre abri pour continuer à survivre. Même partiellement détruite, une maison demeure habitable quand on ne sait plus où aller.

Images de Caen sous les décombres filmées par un opérateur de France Actualités le 25 juin 1944. Le commentaire précise que la ville est bombardée depuis le 7 juin, que ces bombardements durent depuis vingt jours et ont fait de la ville un champ de ruines.

Visite de Vincent Auriol, président de la République, en 1948 pour le 4ème anniversaire du débarquement voir un film dont voici le script:


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Ce recensement a été réalisé à l’aide des livres suivants :
- Caen pendant la Bataille d’André Gosset et Paul Lecomte chez Ozanne et Cie-1946
- La Libération du Calvados Conseil Général du Calvados Direction des Archives-1994

- Bataille de Caen 6 juin au 15 août 1944 de Jean-Pierre Benamou Editions Heimdal-1988

- Liberté Le Bonhomme Libre, hors-série, juin 2004.

-Mourir à Caen d'Albert Pipet chez Presses de la Cité 1974

-La Bataille de Caen de Joseph Poirier chez Caron, 1945

-Caen 1940-1944 de Claude Quétel chez Editions Ouest-France Mémorial de Caen

-La vie quotidienne des étudiants à Caen de 1939 à 1955 de Jean Collin et André Heintz, Presses Universitaires de Caen, 1994.

-1944 le Calvados en images de Jeanne Grall, Sodim, 1977

-12.SS-Panzer-Division "Hitlerjugend" de Georges Bernage et Hubert Meyer, Heimdal, 1991.

 

Remerciements 

-A Jean Secardin pour la réalisation des cartes et plans.

-Aux Archives Municipales de Caen pour la reproduction de photos.

-Aux Editions Orep et à Yves Lecouturier pour l’utilisation des cartes postales  du livre: Ville de Caen Album Souvenir

-Aux Editions du Petit Chemin pour l’utilisation des photos de: Caen pendant la bataille (réédition de 2004)

-A Bernard Paich,  rédacteur-en-chef de 39-45 Magazine des Editions Heimdal, pour l’utilisation d’une page de son magazine.

-A Jean -Pierre Benamou pour l'utilisation de photos de sa  collection.

-A Philippe Bauduin pour l'utilisation de photos de sa  collection.

-A François Robinard pour ses cartes postales des ponts et  ses conseils.

-A Claude Demeester pour la relecture et ses conseils.

- A Hélène du Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardie pour la communication d'une photo

 

 

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