4) ZOUAVES
1) EXILIA JUTRAS (1)
2) EXILIA JUTRAS (2)
3) GRIPPE ESPAGNOLE
4) ZOUAVES
5) ARTHUR+BERTHE
6) WENCESLAS+CÉCILE
7) CLÉMENT+YVETTE
8) LIENS
 
Louis Girard, mon grand-père(Clément Vincent)

Âgé de 19 ans, il est Zouave Pontifical. Il part pour Rome, le 30 août 1870, avec ses compagnons. Le 23 septembre de la même année, alors qu'ils sont en France, ils sont informés de la prise de Rome et doivent repartir vers le Canada. Ils arrivent à Montréal le 11 octobre 1870.
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N.B.- M. François Abgrall, résident de Brest, beau-père de notre fille Diane, s'est rendu aux Archives de sa ville et a trouvé l'écrit que je cite:

".....Si des Canadiens furent engagés dans la défense des États de l'Église, un contingent - le 7e - fort de 115 hommes, parti de New-York onze jours plus tôt, arriva à Brest le 12 septembre 1870, au moment de la capitulation de Sedan et de la chute de l'Empire ...tandis que parvenait de Rome l'écho d'une situation désastreuse.

Qu'allaient devenir les Canadiens débarqués sur les quais du Port de Commerce?

M.Cerbeleau-Salagnac ne s'étend pas sur ce point précis, indiquant seulement qu'ils furent acheminés sur Lesneven et hébergés au Collège par le Principal, l'abbé Follioley. Le séjour lesnevien des Zouaves Pontificaux fut bref - à peine dix jours - c'est-à-dire jusqu'au plus prochain bateau en partance qui appareilla le 23 septembre".

Le signataire de l'article C.-Y. Peslin demande: "A-t-on, à Brest et à Lesneven....conservé trace du passage de ce détachement canadien, de son débarquement, de son séjour et de son rembarquement".

Je ne connais pas les réponses à ces questions. Cependant, grand-père Louis Girard était membre de ce détachement canadien. Les noms de 107 compagnons sont inscrits dans son carnet de voyage de 1870. Il a noté des détails précis de son voyage, de son séjour à Brest et de son retour au canada. Ce manuscrit est maintenant aux Archives du Séminaire de Nicolet 2000.

L'histoire des zouaves canadiens et le manuscrit de Louis Girard.
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LES ZOUAVES PONTIFICAUX (source:Basilique-Cathétrale Marie Reine-du Monde Montréal

En 1868, le pouvoir temporel des papes était menacé. Victor-Emmanuel, roi du Piémont, envahissait les États pontificaux. De plusieurs pays catholiques, on vit se lever des troupes généreuses qui se portèrent à la défense des droits sacrés de l'Église et de son Chef. La lutte inégale devait se terminer à l'avantage de l'envahisseur, le 20 septembre 1870 par l'annexion des États pontificaux au royaume d'Italie. Le Pape se considéra alors comme prisonnier au Vatican. Cette épopée mystique permit à des âmes vaillantes d'écrire avec leur ardeur chevaleresque et même avec leur sang, l'une des pages les plus émouvantes de l'Histoire de l'Église au XXIe siècle.

L'honneur revient à Monseigneur Bourget d'avoir inspiré le mouvement d'enthousiasme qui souleva tout son diocèse et permit à 507 valeureux soldats de prendre part à la croisade des Temps Modernes. Leur devise était: "Aime Dieu et va ton chemin".

La Cathédrale est fière de conserver quelques reliques de cette période. Quand on pénètre dans la Basilique par la porte centrale, on découvre à sa gauche, une Chapelle dite du Souvenir. On y trouve des reliques et des souvenirs des Zouaves Pontificaux canadiens. Tout d'abord, sur quatre grandes tablettes de marbre, sont gravés en lettres d'or les noms des jeunes Canadiens qui prirent part à la croisade du XIXe siècle. Puis le drapeau du régiment, quelques pièces de l'uniforme des Zouaves, quelques livres de prières leur ayant appartenu, un tableau de Saint Jean-Baptiste qui ornait le Cercle des Zouaves à Rome.etc...

LOUIS GIRARD ZOUAVE PONTIFICAL

Le texte suivant provient d'un manuscrit authentique de grand-père Louis Girard, qu'il a rédigé lors de son voyage vers Rome en 1870. René Grandmont ptre. Chancelier du Diocèse de Hearts et Curé, fils de tante Juliette Girard avait en sa possession l'original (remis aux Archives du Séminaire de Nicolet). J'ai une photocopie de cette pièce historique pour notre famille. Voici ci-après le document transcrit: (Des notes sont ajoutées entre parenthèse, pour en faciliter la lecture et la compréhension).

ON PEUT CONSULTER LE MANUSCRIT À NICOLET

"Aime Dieu et va ton chemin ( La devise des Zouaves Pontificaux)

"Je suis parti de St Monique le 30 Aout 1870 je suis arrêter au Collège de Nicolète a genoux sur le perron de pierre Monseigneur après nous avoir dit quelque mot d'encouragement nous fit embrasser sa bague après quoi nous sommes partis avec les zouaves de Nicolette et celuit de St Léonard nous sommes arriver au guai des 3 Rivières en chantant l'aire marie stella

"Parti des 3 Rivières avec les zouaves de Nicolette de St Léonard et de Baie rendu à Montreal le 31 vers 7 hoeur du matin nous avons été à l'otelle meunière au frais du comite conduit par M Chantillon à 7 hoeur au comite pour donner nos noms et vers deux houer a l'évêché, de la Monseigneur fit conduire à l'église où il nous fit un petit sermon pour nous encourager dans notre grand voyage et après le quel il nous fit véné-ré la relique de St Jean et nous distribuer en même temps une petite prière à St Joseph. Nous sommes partits de suite pour prendre les chars audessus de deux milles personnes jecrois nous suivaient a peine étions nous em-barquees que les chars partirent et nous font bien tôt perdre de vue la multitude qui nous entourraient il n'y avaint que quelques minutes" "Aujourd'hui le deux Septembre heureux transport arriver à New-York qui après àvoir changé de chars qu'une fois a Springfile - (Springfield) - vers trois hoeures deux de nos compagnons sont restés a Springfild où nous avons changé de voiture et nous ont rejoint que le soir tard. Nous n'avons fait que passer dans la belle et grand Ville de New-York et rendu de sui-te au stameur où nous avons prit nos chambre le 30 Sept hoeur ce matin j'étais sur pids sur le pont les matelots commensaient a appareiller le navire je vien de voir un jeune enfant noyé sur le bord de la mer et personne ne parait en faire de cas que les zouaves qui sont étonnés d'un telle sauvagerie. Nouriture très bonnes et très délicates a quoique nous ne faissions que deux bons repas par jour le café a 7 hoeur le déjeu-né à 10 hour le diner à 4 hoeurs et le thé à 8 hoeurs le vin en grande cantité.

"Les 3 jour que nous avons parti vers sur le soir jai comenser a être malade le 4 j'ai éte malade nous voyons sur l'océan quelque poissons souter au des-sus de l'eau et re-plongant aussitôt le 5 vent bon - le 6 mer agitée pluie le 7 temps calme et beau le 8 jeudi pluie vent mer agitée le 9 vendredi beau soleille vent contraire mer assez boulversée. Le navire a 130 pat de longeur et 14 de largeur (Ici il se réfère au "pas "militaire" qui équivaut à trois pieds. Encore de nos jours, on utilise cette méthode pour mesurer une longueur en marchant le pas dit militaire) et audessus de 140 hommes d'équipage. Le 10 Samedi beau temps calme. Le 11 dimanche quelque chant religieux pour ternire lieu de messes assez bien temps calmes Le 12 lundi temps très calme beau soleil vers 10 hoeur nous avons vue une balaine vers midi nous appercevo-ns la terre arriver a Brest vers 2 hoeurs. Un français nous dit qu'il a plus de mille canons a l'entré du port je le crois après les belles forteresses qu'on y vois.

"Nous apre-nons avant de débarquer que Napoléon III est fait prisonier - (Proclamé empereur des Français, le 2 déc. 1852. Il est fait Prisonnier lors du désastre de Sedan "2 sept. 1870", l'empereur est déclaré déchu le 4 sept. à Paris et emmené en captivité en Allemagne, pays qu'il quitte le 19 mars 1871 pour rejoindre l'impératrice Eugénie en Angleterre) - "nous débarquons vers 2 hoeur à Brest nous faisons résiter nos pormenteau - (N.B. "pormenteau" Les lettres "menteau" sont exactes après comparaison. La première lettre apparaît être un "p" ou un "q" en comparaison avec d'autres textes plus lisibles. - Le mot"résiter" est correct puisqu'on le voit à plusieurs autres endroits.- Qu'ont-ils "résiter" avant de descendre du bateau.- Est-ce religieux? Est-ce militaire? À mon avis, c'est un "exercise militaire . Chacun répond à l'énumération faite, par un officier, des objets contenus dans leur "portemanteau. Chaque zouave a un bagage important. (voir à la fin de ce récit, la transcription d'une lettre de Joseph Vincent.) - en suite nous nous rendons à l'au-telle des voyageur et la table comme au no-ce on assista à la mes-se tous les jours le 16 a 7 h ma. Nous avons partit de Brest dans les chars a L'endermo (Landerneau) nous avons débarquée et nous avons prit le che-min de la campagne nous entrons en passant dans l'église St Ive a Plou Daniel - (Ploudaniel) - où nous avons chanté le lau date omnes gentes en sui-te le curé du village nous fit conduire dans le beaucage du seigneur la nous sommes assis de manière à faire un caré et nous avons cha-cun un morceau de pain avec du lard ensuite le seigneur nous a ap-porter 3 minot de pome et nous sommes partit en chantant des chan-son arriver à Lesnevin (Lesneven) à 2 hoeur nous sommes dans le colège de Lesnevin - (Lesneven) - nous avons l'exercice dans l'avant midi

"Le 17 nous avons été a Notre dame du fou du boi où notre dame du folgoite (Folgoët) et nous avons vue un chateau de la duchaise de bretagne voici a quelle occasion dans le voisinage de l'endroit qui porte aujourd'hui le nom de Folgoite demeuraient une pauvre famille Bretonne dont l'enfant était tout à fait dé-pourvue de genie aux yeux des hommes mais dont l'âme était précieuse au yeux de Dieu et la Sainte Vierge a la quelle il avait une dévotion toute particu-lière il était tellement fou que durant tous le temps que ses parent le tinre sous leur survillence il ne put jamais apprendre autre que ses deux mots ave maria ses parents l'abondon-nèrent et il alla se refuger dans une foret au pids d'un chène près du quel il creusa lui-même une fontaine dont dont il se desaltêret et où il se baignait souvent

"Quand il avait trop froid il montait dans un arbre par le moy-en d'une souche il prenait une branche de l'arbre et se ba-lansait pour se rechauf-fer et c'est près de ce chêne que la Ste-Vierge lui apparut plusieurs fois d'après les paroles du saint lui meme. Le mêtre autelle de l'eglise se trouve sur le tombeau du saint la fontaine dans le quelle il se desaltérait est en core aujourd'hui et se trou-ve en arrière de l'eglise il coule continuellement j'ai bu de cette eau miraculeuse cette église à la date 1370 le 18 dimarche grande messe à la paroisse de Lesneven chanté par les zouave M. Moreau officier. O je ne puis exprimer le contentement d'entendre la messe ce qui n'avait arriver de puis mon depart à Ste Monique il me semblait me voir dans l'église de Ste Monique avec mes parents parents et mes amis les vêpres furent chan-té au collège Le 19 après la messe M le principale du colège nous anonça l'une versaire de la bataille de casletfifardo ( ici je crois qu'il fait référence à l'anniversaire d'une bataille à Castle Gandolfo qui aurait eu lieu quelque temps auparavant.Castel Gandolfo, comm. d'Italie (Latium), sur le lac d'Albano; 6,784 h. Palais, résidence d'été des papes, remontant au XVIIe).- et nous priant en même temps de résiter avec lui un pater et un ave pour le re-pos de l'âme de seux qui sont mort dans cette bataille après midi visite du cha-teau Pen March - "en arrivant nous avons vue sur les murs qui entourent le chateau la date de 1188 le chateau date de 1570 en revenant nous avons visité l'église (Guiquelleau)dont le clocher date de 1100. ( Michelin m'écrit ce qui suit à ce sujetdans les environs immédiats de Lesneven existe le château de Penmarch qui date de 1546, privé et qu'on ne visite pas. C'est à coup sûr celui qu'a vu votre ancêtre. De même, la chapelle toute proche ne peut être que celle de Guiquelleau (l'orthographe a bien pu changer depuis 120 ans). Cette chapelle date du XVIe siècle et a été très restaurée au siècle dernier Le 20 nous avons été a un picnich sur le bor de la mer en allant arrêter à trois église ou on chanta tout ensemble le magnifi-cate.

"A une de ses eglise le curé nous fit mêtre une table où il y avait du vin et des pomes nous sommes arrêter à à l'église St Goulven dont nous avons véné-ré les relicle St goulven arrêta les Anglais sur les côtes de la Breta-gne vers 500 il était simple Prêtre il fut dépuit évêque de l'on dernier Diocèse de Bretagne on conser-ve encore une vielle chapelle qu'il a sacri-fier lors qu'il était prêtre de cette paroiss-se Le 22 nous sommes rendu à Notre Dame du fous du bois j'ai eu le bonheur d'entendre la Ste messe et de m'approcher de la Ste table Le 23 nous som-mes toujours dans crainte et desperense M Moreau est aller a Brest il doit nous apporter la nouvelle si nous allons continu-er notre route vers Rome où si nous all lons reprendre le che min du canada a 5 hoeur nous etions tous rasamblée et nous attendion le retour de M Moreau mais malureusement c'etait pour nous annoncer la triste nouvelle de retourner vers le canada après nous avoir dit quelque mot sur l'impossibilité de continuer notre voy-age - (La lutte entre le Pape et le Piémont aboutit à la prise de Rome, le 20 sept. 1870, et à l'annexion des États pontificaux par le royaume d'Italie. Le pape se considéra alors comme prisonnier au Vatican.)

"Le 24 nous somme parti de Lesneven a 4 h du matin a pids jus qu'a Lendremo - (Landerneau) - là nous sommes prit les chars jusqua Brest arriver à 10 h à quoi nous avons embar-quer dans le stamer St Laurent a 4 h Le 25 dimanche a 11 h Monseigneur - (?) - "nous assembla dans le salon ou on recita le chapelè et nous fit un petit sermon sur se sujet cher chez d'abor le royaume des cieux le reste vous serat donne par surcroit Le soir a 8h la même chause Le 26 la mer un peut agitée Le 27 assez bien Le 28 très bien Le 29 assez bien Le 30 a midi les deux tiers des dents de la grande roue se sont brisées le stameau arrêta et marcha le reste de la journé que par les voiles avec un vent contraire ce qui avença peut sur notre route le 1er octobre samedi le stameur marcha que par les voile un vesseau anglais se dirigeait vers les côtes Halifaix - (Halifax) - passa près de nous le capitaine du navir hissa le pavillon de detresse la

"navire Anglais arrêta pour voir ce que voulait dire ce signal de detres aussitôt une chaloupe de notre navire est jete a la mer pour donner des nouvelles de notre accident et le navire Anglais s'eloigna ce qui causa baucoup de tristesse parmi nous Le 2 dimanche une tem-pête c'est elevé et du-ra toute l'après midi et une pertie de la nui a 11 h monsei-gneur nous assembla au salon pour célébrer le dimanche qui est la fait du rosaire il nous recita le chapelet et nous fit un petit sermon dont le sujet etait celui ci que les actions les plus méritoire sont Celle qui nous font le plus de peine a faire ensuite le laudate un cantique et Mgr termina par suptuum a midi le Stamer partit à demie vitesse Le 3 lundi beau temps mer encore boulversée a 4 h le Stameur arrêta 10 minute pour sonder les dents tout cela ne nous avança pas vers notre beau canada que main-tenant nous avons bien hâte de voir Le 4 mardi bon vent Le 5 vent contraite Le 6 beau ven Le 7 vers 7 hoeur nous avons rencontre une chaloupe de pilot et vers 10 h nous avons comenser a voir la terre et vers 2 h nous avons arriver dans le pord de New-York et vers 7 h nous avons lesser le vesseau et nous avons été prendre un Stiyme bote et nous avons partit de New-York a 11 h soir et le 8 a 5 h matin nous avons prit les charts à.nouéhr pour Montréal nous avons été rendu à Montral a 10h du soir et nous avons partit de Montreal le 11 a 6h du soir pour aller chacun chez nous et voir....(deux mots incompréhensibles)

"Et voici les noms des zouaves qui ont fait le même voyage que moi" (Il donne les noms de 107 compagnons d'armes et pour certains l'endroit de résidence. Ainsi il mentionne dans les premiers noms, E Comeau St-Léonard. Étaient-ils amis? Je l'ignore! Ils étaient du même voyage. Élisée, grand-père de la mère d'Yvette, Cécile Comeau, était âgé de 20 ans et mon grand-père avait 19 ans. Ils demeuraient tellement près l'un de l'autre qu'on peut présumer qu'ils étaient des amis)

Joseph Vincent Zouave Pontifical Canadien" (1868)

"Lettre personnelle écrite par un parent, datée de Rome le 20 juin 1868 et adressée au Colonel Wily d'Ottawa.

Permettez -moi de vous dire quelque chose du soldat papal. Nous avons un assez joli uniforme qui se divise comme suit: un pantalon bleu foncé qui est très large et qui descend jusqu'au genou où s'attache une guêtre soit noire ou blanche, une veste et un gilet du même drap, galonnés en rouge. Nous avons aussi un pardessus avec capuchon, le tout de la même étoffe. Le képi est bleu braisé, surmonté d'une petite trompette. On nous donne trois paires de guêtre, dont deux blanches et l'une noire"(ici quelques mots manquent) .. "jaunes, deux paires de souliers deux chemises, deux paires de caleçons, un sac de fourure pour mettre nos effets, une toile pour tente et avec une couverture en laine, nous compètons notre acoutrement. Nous sommes très à l'aise dans nos habits, mais quand à la coupe...je vous assure que l'uniforme ne nous fait pas comme un gant!!!!"(À ceci il faut ajouter la gourde, les armes...etc.

Clément et Yvette