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SANTE

L'incitation Ă  l'anorexie sera punie, mĂŞme sur le net

NOUVELOBS.COM | 23.06.2008 | 05:46

Les députés ont adopté une proposition de loi UMP qui prévoit jusqu'à deux ans de prison et 30.000 euros d'amende. Sont particulièrement visés les sites "pro-ana", pro-anorexiques.

Une jeune femme anorexique allongée sur le lit de sa chambre à l'hôpital Sainte-Anne, le 15 février 2007 à Paris

Une jeune femme anorexique allongée sur le lit de sa chambre à l'hôpital Sainte-Anne, le 15 février 2007 à Paris (c) AFP

L'Assemblée nationale a adopté mardi 15 avril la proposition de loi UMP qui punit de deux ans de prison et 30.000 euros d'amende les responsables de sites internet qui incitent les jeunes filles à l'anorexie.
Le texte rédigé par la députée UMP des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer réprime "le fait de provoquer une personne à rechercher une maigreur excessive en encourageant des restrictions alimentaires prolongées ayant pour effet de l'exposer à un danger de mort ou de compromettre directement sa santé". Les peines encourues sont portées à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende en cas de décès de la victime.
La proposition de loi vise les moyens de communication -magazines, sites internet, blogs- qui poussent les personnes à se priver de nourriture pour maigrir ou font ouvertement l'apologie de l'anorexie, par une "valorisation à outrance d'une image filiforme de la femme". Les sites "pro-ana" qui encouragent l'anorexie sont plus particulièrement ciblés.

"Délit de propagande et de publicité"

Les députés ont étendu la portée du texte en adoptant plusieurs amendements. Ils ont ainsi créé un "délit de propagande et de publicité en faveur des moyens de parvenir à une maigreur excessive", passible des mêmes peines. Ce délit inspiré de la provocation au suicide est destiné à lutter contre les articles de presse ou les reportages télévisés incitant à l'anorexie.
La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a apporté son soutien à une proposition de loi qui représente une "avancée importante" et permettra "d'ouvrir le débat public autour de cette maladie et d'éveiller les consciences".
Roselyne Bachelot s'est engagée devant les députés à ce que le dépistage de l'anorexie "figure dans le référentiel des consultations médicales obligatoires chez les enfants de 12 ans".
La ministre de la Santé a aussi précisé que le gouvernement allait renforcer le contenu des visites médicales imposées aux mannequins. "Le respect de seuils précis de poids et d'indice de masse corporelle sera requis pour défiler", a-t-elle annoncé.

La gauche s'est abstenue

Roselyne Bachelot a enfin souhaité que la présidence française de l'Union européenne soit l'occasion de proposer aux Vingt-sept de s'engager sur un socle commun de mesures contre l'incitation à l'anorexie.
La gauche s'est abstenue sur cette proposition de loi qui met trop l'accent selon elle sur la répression. "Le renforcement du code pénal ne saurait tenir lieu de politique de santé", a estimé Jacqueline Fraysse (PCF). "Votre seule approche est celle de la répression pour lutter contre l'image véhiculée par les médias", a déploré Catherine Coutelle (PS). Une députée socialiste, Michèle Delaunay, a cependant voté pour.

Entre 30 et 40.000 personnes concernées

L'anorexie mentale touche entre 30.000 et 40.000 personnes en France, essentiellement des jeunes filles. Elle apparaît majoritairement au cours de l'adolescence. Le taux de mortalité est évalué à 5,6% au bout de dix ans.
Le problème de l'anorexie est d'actualité dans le monde de la mode depuis le décès en novembre 2006 d'une jeune Brésilienne, mannequin de 21 ans, Ana Carolina Reston, morte dans un hôpital de Sao Paulo alors que cette jeune femme de 1,72m pesait 40 kilos.
La proposition de loi Boyer complète l'action engagée en janvier 2007 par le gouvernement. Un groupe de travail pluridisciplinaire comprenant des médecins, des professionnels de la mode et des médias, présidé par le pédopsychiatre Marcel Rufo et le sociologue Jean-Pierre Poulain, a présenté le 9 avril une "charte d'engagement volontaire sur l'image du corps". Les professionnels de la mode s'y engagent notamment à "refléter la diversité des morphologies". (AP)
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Les réactions des lecteurs

Kyky
Le rôle des médias
Il est vrai que les ...

16.04 à 15h46 - Alerter
 

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