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Amériques

 

Paul Wolfowitz contesté depuis le début de son mandat à la Banque mondiale

AP | 17.04.2007 | 15:56

 

 

Eclaboussé par des accusations de népotisme, l'ex-"faucon" de l'administration Bush Paul Wolfowitz a déjà essuyé bien des critiques depuis le début de son mandat il y a près de deux ans à la présidence de la Banque mondiale, institution créée pour lutter contre la pauvreté.

Dès le début, on lui a reproché d'avoir contribué à la préparation de la guerre en Irak lorsqu'il était le No2 du Pentagone. Par la suite, il n'a pas fait l'unanimité lorsque sa croisade anticorruption a conduit à la suspension de l'aide à plusieurs pays pauvres et qu'il a insisté pour ouvrir un bureau en Irak malgré les craintes liées à la sécurité dans le pays.

Aujourd'hui, il est sur la sellette pour avoir accordé une généreuse augmentation de salaire à sa compagne et collaboratrice Shaha Riza. Une affaire qui a suscité de nombreux appels à la démission émanant d'employés de la banque et d'organisations humanitaires. Jusqu'ici, il a exclu de quitter son poste.

Le conseil d'administration de la Banque mondiale, qui se dit "très préoccupé" par la situation, examine la question et décidera des éventuelles suites à donner à cette affaire.

Le scandale ne pouvait tomber plus mal pour la Banque mondiale, qui a récemment entrepris de collecter des milliards de dollars auprès des Etats-Unis, des Européens et d'autres pays pour l'Association internationale de développement, un programme d'aide aux pays pauvres. Certains craignent que la controverse n'entrave les efforts pour lever les quelque 30 milliards de dollars (22 milliards d'euros) prévus.

"Nous sommes préoccupés par ces allégations", a déclaré Amadeu Altafaj Tardio, porte-parole de la Commission européenne. "Nous espérons que la question sera réglée de manière appropriée et qu'elle n'affectera pas notre coopération."

La polémique a également jeté un froid ce week-end lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. "Toute cette affaire a nui à la Banque et n'aurait pas dû se produire", a déclaré Hilary Benn, ministre britannique du Développement international.

Si les Européens expriment leurs préoccupations sur la personne de M. Wolfowitz, les Etats-Unis, premier actionnaire de la Banque mondiale, le soutiennent toujours. Espérant faire taire les critiques, le président de l'institution a reconnu la semaine dernière avoir commis une erreur et s'est excusé d'avoir procuré en 2005 un nouveau poste à Mme Riza rémunéré 193.590 dollars (143.000 euros) par an, soit beaucoup plus que les 133.000 dollars (98.000 euros) qu'elle percevait auparavant en tant que conseillère en communications.

On lui a également reproché d'avoir recruté deux collaborateurs de la Maison Blanche sans expérience sur les questions de développement, et de les payer plus de 200.000 dollars (147.000 euros) par an.

Dès son arrivéen M. Wolfowitz a suscité la défiance, les Européens et les organisations humanitaires internationales redoutant qu'il ne cherche à utiliser l'institution pour aider les alliés des Etats-Unis et punir leurs ennemis. Certains ont été en particulier préoccupés par le fait que, peu après sa désignation à la tête de la banque le 1er juin 2005, il ait poussé pour faire revenir des employés en Irak malgré les craintes sur la sécurité dans le pays. L'institution gère des millions de dollars pour financer des programmes de développement en Irak.

Traditionnellement, la Banque mondiale est dirigée par un Américain. Son conseil d'administration a approuvé la nomination de M. Wolfofitz par George W. Bush malgré les réserves des Européens en raison du rôle de l'ancien secrétaire adjoint à la Défense dans la guerre en Irak. Mais le conseil d'administration a également le pouvoir de le congédier.

"Avec Wolfowitz, la Banque mondiale est en train de perdre la face", juge Amy Gray, de l'organisation humanitaire ActionAid. "Si elle veut que sa politique sur la corruption soit prise au sérieux, elle doit d'abord balayer devant sa porte." AP

 

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