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Le Rwanda enquête sur l'attentat contre l'avion d'Habyarimana

REUTERS | 11.10.2007 | 15:24

Par Arthur Asiimwe

KIGALI (Reuters) - Le Rwanda a mis en place une commission d'enquête sur la destruction par un missile, le 6 avril 1994 à l'approche de Kigali, de l'avion du président Juvénal Habyarimana, signal déclencheur du génocide anti-tutsi perpétré par le pouvoir hutu qui fit 800.000 morts dans les trois mois qui ont suivi.

"Le gouvernement a désigné une équipe de personnes qui formeront une commission d'enquête indépendante chargée d'établir la vérité", a confié à Reuters le ministre de l'Information, Laurent Nkusi, sans plus de précision.

L'affaire est à l'origine d'une grave crise diplomatique entre la France, qui a organisé en plein génocide l'opération à visée humanitaire Turquoise, et le gouvernement de Kigali, héritier des anciens maquisards tutsis du Front patriotique du Rwanda (FPR).

Le 22 novembre 2006, le juge français antiterroriste Jean-Louis Bruguière avait délivré neuf mandats d'arrêt internationaux visant des dignitaires rwandais. Le magistrat désignait en outre l'actuel président rwandais, Paul Kagamé, à l'époque chef militaire du FPR, comme l'instigateur de l'attentat contre le Falcon d'Habyarimana.

Il recommandait également au Tribunal pénal international sur le Rwanda (TPIR) d'enquêter sur la responsabilité de Kagamé, qui nie toute implication dans cette affaire.

Deux jours plus tard, Kigali rompait ses relations diplomatiques avec Paris en guise de protestation.

Le Rwanda a rejeté les accusations françaises en accusant Paris de chercher à masquer le rôle présumé de la France dans la formation et le soutien aux militaires et miliciens rwandais responsables des cent jours de massacres ethniques.

KOUCHNER "AU PLUS VITE" A KIGALI?

La France dément de son côté toute exaction de la part de ses soldats membres de Turquoise, déployés dans l'ouest du Rwanda avec l'autorisation de l'Onu. Kigali accuse l'opération Turquoise d'avoir protégé, face à l'avancée des maquisards du FPR, la fuite des génocidaires hutus au Congo démocratique (ex-Zaïre) voisin.

Kagamé, qui appartient à la minorité tutsie, dit croire que l'avion d'Habyarimana a été abattu par des extrémistes de la majorité hutue hostiles aux pourparlers de paix en cours à l'époque en Tanzanie voisine.

Le ministre rwandais de l'Information a, par ailleurs, annoncé à Reuters que Kigali avait ouvert une seconde enquête sur le rôle éventuel joué par la France dans le génocide.

En avril, le Rwanda avait intenté une action contre Paris devant la Cour internationale de justice en l'accusant d'enfreindre le droit international en cherchant à poursuivre le président Kagamé et des membres de son entourage.

Début août, le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait cherché à détendre l'atmosphère en exprimant le souhait de se rendre "au plus vite" au Rwanda. "J'espère, avait-il confié sur RTL, que nous pourrons rétablir des relations confiantes."

Ce voyage ne s'est pas encore matérialisé mais, selon Le Monde daté du 2 octobre, une mission officielle française a séjourné à la mi-septembre à Kigali pour la première fois depuis la rupture des relations diplomatiques.

 

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