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Luc Bigé intervient le 14 decembre 2008


Ci joint un texte sur la langue des oiseaux, theme de ce séminaire
(voir l'onglet formation)

L

La langue des Oiseaux

 

 

Parler et écrire revient à émettre des sons et à dessiner des formes. De tous les vivants, l’être humain est devenu un spécialiste dans ce genre d’exercice. Se souvient-il encore qu’il réitère par là un acte fondateur et sacré ? Ces deux voies d’expression du sens, celles de la géométrie et de la sonorité, s’enracinent très profondément dans la nature de l’univers. La philosophie tantrique enseigne que la Mère Divine se manifeste par la forme et le nom, et qu’il existe de nombreux mondes sur différents plans de conscience, tous contrôlés par le pouvoir de la Mère Divine. L’objectif de la pratique tantrique consiste à s’identifier au Sans Forme et au Sans Nom situé au-delà de tous ces univers : à la suprême Shakti[1]. Comprendre le jeu des noms et des formes est un premier pas pour sortir de la prison de nos identifications et nous ouvrir au pouvoir, à la conscience et à la bénédiction du Suprême. 

 

Pourtant nous acceptons habituellement notre langue et notre l’écriture comme une évidence qui s’impose à nous du fait de l’histoire. Elle serait le fruit du passé, d’un mélange imprévisible issu du brassage des peuples, des conquêtes territoriales, des évolutions culturelles et, en ce qui concerne le français, une transformation particulière du latin. De ce point de  vue, les lettres, les sonorités et les accents toniques se forment et se déforment au gré des aléas de l’histoire, l’alphabet et le verbe sont des habitudes forgées par un passé ancestral.

 

Voici donc deux thèses sur l’origine du langage. La première affirme que le verbe est créateur d’Histoire, la seconde que le verbe est créé par l’Histoire. L’une flirte avec les traditions religieuses tant orientales qu’occidentales pour qui le « verbe s’est fait chair », l’autre s’appuie sur la pensée scientifique qui voit le monde organisé comme sorti du terreau informe d’une matière en chaos. Evitons tout de suite deux écueils : prendre fait et cause exclusif pour l’une de ces deux visions du monde, et les confondre avec le débat actuel autour du créationnisme et du darwinisme.

 

La « langue des oiseaux » n’est pas nouvelle. Les alchimistes l’utilisaient déjà pour coder leurs textes puis Lacan la redécouvrit en « jouant » avec le langage. On se souvient des intitulés restés célèbres de deux de ses conférences : Les Non Dupes Errent (pour « les noms du père »)  et Le Fond de l’Air est Frais (pour « le fond de l’ère effraie »). Dans « Encore » le psychanalyste dévoile également le sens profond de l’interdit[2] : « Il y a du rapport d’être qui ne peut pas se savoir. C’est lui dont, dans mon enseignement, j’interroge la structure, en tant que ce savoir – je viens de le dire – impossible est par là interdit. C’est ici que je joue de l’équivoque – ce savoir impossible est censuré, défendu, mais il ne l’est pas si vous écrivez convenablement l’inter-dit, il est dit entre les mots, entre les lignes. Il s’agit de dénoncer à quel sorte de réel il nous permet l’accès. Il s’agit de montrer où va sa mise en forme, ce métalangage qui n’est pas et que je fais ex-sister. Sur ce qui ne peut être démontré quelque chose pourtant peut être dit de vrai ».

 

C’est précisément ce savoir « inter-dit » qu’explore la langue des oiseaux. Un savoir indémontrable au sens scientifique du terme mais qui, pourtant, est lourd de conséquences. Restons encore un instant sur l’ « interdit ». Il s’agit de ce qui se tient silencieusement « entre les dits » et, d’une manière plus métaphysique, de ce qui est « entre la déité (inter - D.I.T.) ». L’inaccessible, pour nous les hommes, c’est bien sur tout ce qui n’a pas encore été verbalisé, tout ce qui est resté dans les limbes sans définition, même très imprécise. Tout ce qui n’est pas formulé nous est interdit. N’oublions pas que  formuler un interdit c’est déjà dire quelque chose et par conséquent sortir de l’inter-dit. Le véritable interdit, c’est l’inimaginé et le non verbalisé, là où les mots sont absents. Et pour celui qui a la foi il s’agit de tout ce qui n’est pas dieu. Mais c’est là seulement une question d’éclairage puisque la déité est « d i t », dieu est très précisément le verbe.

 

Ce savoir n’est « défendu » que par ce qu’il est « d’E fendu », il « fendille ce qui vient du E », c’est-à-dire les constructions mentales élaborées par l’ego, puisque c’est là le sens symbolique de cette lettre dans notre alphabet. En effet, la ligne verticale (I) du E relie les trois plans de l’être symbolisés par ses trois lignes horizontales : le physique, le sensible et l’intelligible. « E » symbolise l’affirmation pleine et entière de la personnalité, encore que celle-ci passe parfois par des phases d’hésitation (heu… !) et aie besoin de la confirmation de ses compagnons pour prendre des décisions que de toutes manières elle aurait prise ! Entrer dans la langue des oiseaux n’est pas jouer avec les mots, c’est accueillir dans sa conscience le jeu divin de la pluralité des sens qui cherchent sans cesse à prendre forme dans l’histoire, la psychologie humaine, la nature et, en cas d’échec ou de résistance, dans nos maladies. Chacun sait que la « mal à die » est « un mal à dieu (d.i.e.) », une souffrance corporelle et/ou psychique qui signe l’inaccomplissement de la joie du cœur. Le corps « sait » naturellement cette langue des oiseaux. C’est ce qu’ont bien compris les praticiens du décodage biologique. En plus du sens symbolique de la cause organique de la pathologie, le nom de la maladie révèle sa nature. Ainsi la « surdité » signifie-t-elle « je n’entends plus par pur orgueil ». Qui suis-je en effet pour être au-dessus (sur) de dieu (D.I.T. déïté) ? Ou encore : « je n’entends plus parce que j’ai le sentiment d’avoir déjà tout dit (sur-dit) mille fois, j’en ai marre de me répéter et de ne pas être compris ». Quand à la lecture biologique elle décode « je suis malentendant car il y a quelque choser que je veux ou ne peux pas entendre ». Voyons maintenant la « sclérose ». Il s’agit littéralement d’une injonction à aller de l’avant : « Est-ce clair ? ose ! » par « S clér ose »… sans jamais plus se laisser enfermer dans un système familial, moral ou  mental (le S initial) ».

 

Tout cela est en réalité très perturbant. Lors de l’écriture du petit dictionnaire en langue des oiseaux[3] je me sentais parfois sur le fil du rasoir entre folie et raison. L’irrationalité de ce savoir « d’E-fendu » et la multiplicité de significations possibles arrivant comme cela, par flashs, sont profondément déstabilisantes. Cela donne l’impression de naviguer sans repères dans un océan de sens dont la houle parfois emporte et donne le tournis.

 

Car les quelques exemples proposés plus haut ne font pas figure d’exceptions. La langue française contient un métalangage qui évoque directement l’intelligence de la nature. L’intelligence du corps qui « parle » du sens de sa maladie et de ses organes, l’intelligence de notre prénom qui signe (partiellement)  notre identité, l’intelligence de mots aussi banaux que « interdit » où « âme », qui se décode « a-me », sans « moi », « sans ego » et aussi : « la force créatrice (A) de l’amour (M, « aime ») diffuse dans la totalité de la personne (E) ». Les deux significations émanent du même mot. Diffuser l’amour dans toutes les directions implique un effacement du moi. Cela n’est pas nouveau. Mais il est remarquable de le découvrir d’une manière aussi simple et synthétique dans ce mot forgé par la langue française. Nous ignorons à vrai dire si les autres parlers - Anglais, Allemand ou Italien par exemple - arborent les mêmes caractéristiques.

 

Au fait, pourquoi la « langue des oiseaux » ? Cette expression fut apparemment forgée par les alchimistes dans le but de protéger et de transmettre tout à la fois les secrets du Grand Œuvre. Les oiseaux sont des organismes biologiques qui se déplacent dans l’air. Ce sont, symboliquement, des formes pensées qui naviguent dans l’univers des idées (l’air). Ils représentent donc le monde du sens en mouvement et leur vol était, du reste, utilisé par les anciens Grecs comme un moyen de divination. De cette antique pratique, il nous reste encore l’expression « un oiseau de mauvais augure ». D’une manière plus imagée, ces volatils sont la métaphore des anges. Encore appelée « langue des anges », la langue des oiseaux nous parle du monde du sens et, littéralement, du dit de la déité.

 

Quelles sont les conséquences philosophiques de cette langue des anges ?

 

Si les mots nous parlent autant que nous les parlons cela signifie que le langage à deux sources : une origine historique forgée dans le grand creuset de l’histoire des hommes, et une « cause » transcendantale. Par elle le monde du sens fait pression, en quelque sorte, sur le choix des lettres et des sonorités afin que le mot ne reste pas une simple convention, mais soit un symbole porteur de sens. C’est ainsi et seulement ainsi que « trans-paraît » derrière ce qui paraît la « vérité » du mot, la « vers I T » du mot, « vers » la mise en terre (T) de la transcendance (I).

 

Cette force transcendantale n’est pas un concept intellectuel. Elle a suffisamment de pouvoir pour structurer la langue, faire parler un corps souffrant… et suggérer aux publicitaires quelques inventions commerciales. Qui n’a jamais croisé un  hôtel dont l’enseigne lumineuse affiche « Au Lion d’Or »… pour nous dire que, ici, « au lit on dort » ? Et qui se souvient encore de cette publicité affichée lors du lancement de la cinquième chaîne de télévision : « - Eduquons ! – Mais c’est une insulte ! » ? Effectivement, « eh ! du con ! » est bien une insulte.

 

L’œuvre alchimique consiste précisément à marier ces deux causes qui produisent notre réalité quotidienne - le monde de l’Esprit et celui de la matière - afin d’accélérer l’évolution des règnes végétaux (spagyrie) et minéraux ; afin, finalement, de rétablir l’unité entre le visible et l’invisible.

 

Nous sommes loin du débat aujourd’hui réanimé entre les tenants du darwinisme et les adeptes du créationnisme. Les premiers pensent que les êtres vivants sont le fruit du hasard et de la sélection imposée par l’environnement. Les seconds s’appuient sur la Bible pour dire que la volonté et l’intelligence du divin ont créé et créent encore notre univers physique et biologique. Nous proposons une troisième voie qui récuse à la fois le hasard et le dessin intelligent[4]. Tout se passe en effet comme si une pression de sens sans intention infiltrait les mots, la matière biologique et l’histoire pour manifester sa propre nature. Tout se passe comme si l’évolution était le produit raffiné d’un grand jeu entre le visible et l’invisible, entre une matière inerte et une force joyeuse et intelligente qui cherche à la modeler afin que le monde objectif devienne le miroir toujours de plus en plus clair de la réalité intérieure.

 

 

                                                                                                          Luc Bigé

                                                                                                          lucbige@aol.com

 

 

Luc Bigé, Dr. ès sciences, consultant et écrivain, travaille sur la complémentarité entre science et symbolisme, deux voies de connaissance distinctes et complémentaires. Il a fondé l’université du symbole (http://universite.dusymbole.free.fr) où des formations sont proposées, sous forme de week-end, afin de se familiariser avec la présence des symboles dans différents domaines : musique, histoire, mythes, société, psychologie.

 



[1] Krishna Bhikshu, a chakra at sri Ramanasramam in The Mountain Path (avril 1965).

[2] Jacques Lacan, Le Séminaire, livre XX, p.108 (Editions du Seuil, 1975).

[3] Luc Bigé, Petit Dictionnaire en Langue des Oiseaux (Editions de Janus, 2006).

[4] Nous avons développé ces idées dans un autre ouvrage : “Prométhée, le mythe de l’homme (Editions de Janus, 2005)”.


 










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  Programme des conférences  2008/2009

Les conférences ont lieu à 19h30 dans la Galerie du premier étage de l’entrepôt,
7/9, rue Francis de Préssensé – Paris 14 ème
métro : Pernety Entrée sans réservation, accueil dès 19h15

Vous trouverez le programme complet de l’entrepôt sur : l
entrepot.fr
Prix des places : 10 €
Tarif étudiants et chômeurs : 7 €

 



Jeudi 18 Septembre 2008 Entrée libre.

Le symbolisme du corps humain à travers la mythologie grecque et le zodiaque.

Par Luc Bigé , Président de l'université du symbole, écrivain, biologiste, astrologue.

La tradition astrologique associe une partie du corps humain à chaque signe du zodiaque. De leurs côtés les mythes mettent souvent en scène des lieux corporels afin d’insister sur certaines idées essentielles codées dans l’histoire. Ainsi Œdipe porte dans son nom le « pied enflé », Jason perd sa sandale gauche avant d’aller chercher la Toison d’Or, Héphaïstos le Titan deux fois boiteux est rejeté par deux fois de l’Olympe… Le zodiaque comme les mythes nous parlent, non pas de la pathologie du corps, mais de son sens symbolique. Ils décrivent en quoi celui-ci décrit un cheminement initiatique qui part des pieds - le fait de se mettre debout avec une première naissance - jusqu’à la tête qui équivaut à une quatrième naissance et à la cosmification de la conscience humaine. C’est ce chemin-là que nous évoquerons ensembles au cours de cette soirée. Nous présenterons également les activités et le programme de L’université du Symbole pour l’année 2008/2009. Entrée libre



    Mercredi 12 novembre 2008

 

Aphrodite, la « Grande Déesse de l'Amour »

par Michel Cazenave, écrivain, responsable de programmes à France-Culture, ancien président du groupe d’études C.-G. Jung..

 

Nous allons faire une promenade parmi les textes mythologiques anciens. Et l'on abordera le rapport d'Aphrodite au symbole de la pomme."

Aphrodite (la Vénus des Latins) a souvent une mauvaise réputation. Elle est pourtant la maîtresse de la Vie, c'est-à-dire du zodiaque, et c'est grâce à sa ceinture (le cosmos) que, par le pouvoir de l'amour, le monde est ordonné.

Originaire de l'Asie mineure, où elle était l'une des figures de la Grande Déesse Mère, elle symbolise l'union de la terre et du ciel, de la sexualité et de la spiritualité. Maîtresse des pommes de l'immortalité, elle le type même de la féminité dont les cultures patriarcales ont tellement voulu se défaire.

 




  Mercredi 11 février 2009

La mythologie de l’Hadès dans la psychologie jungienne

par Eric Berrut, astrologue, écrivain.

 

Dans la mythologie grecque, Hadès désigne à la fois le monde souterrain des Enfers et le souverain qui règne sur ses profondeurs. Hadès apparaissait comme une divinité si redoutable, que les Grecs évitaient de prononcer son nom et qu’ils l’appelaient Ploutos, le riche. Cette double dénomination désigne l’Hadès comme le réceptacle de ce qui fait peur et qui, diabolisé, est maintenu sous la surface de la terre, en même temps que le dépositaire de richesses innombrables que la quête des profondeurs nous permettra d’exhumer.

C’est ce chemin de la profondeur que nous évoquerons au cours de cette soirée en articulant la mythologie de l’Hadès au concept d’Ombre dans la psychologie jungienne

Jeudi 14 mai 2009

La descente en incarnation et la traversée des sphères planétaires

par Catherine Castanier, astrologue, enseignante, écrivain.

 

Notre naissance est une étape du « voyage », commencé avant notre conception avec le projet de notre incarnation. Issus du Ciel des Étoiles, nos corps subtils se sont condensés au fur et à mesure que nous nous rapprochions de la Terre, en traversant les sphères planétaires.

Chaque incarnation nous permet de densifier notre taux vibratoire de conscience. A chaque séjour, nous empruntons un nouveau vaisseau, un nouveau corps doté d’un Moi. Cependant il n’y a jamais de mort et jamais de naissance pour l’Être ; seul le corps naît et meurt une seule fois (ce n’est pas lui qui renaît).

La conférence présente les étapes successives de notre « traversée » avant de naître et ce qui est imprimé dans notre ciel de natal. Chacun de nous a un thème astrologique particulier qui correspond à son Programme, avec les qualités pour le réaliser.

Papier sur le week end astologie de octobre 2008

L’astrologie, pour quoi faire ?

 

 

Afin de mieux cerner l'essence de l’astrologie, il nous parait nécessaire de préciser d’abord ce qu'elle n'est pas. En effet, sa vulgarisation par les média en offre souvent une image simpliste, voire caricaturale.

  • L'astrologie n'est pas un art divinatoire, ni une technique de prédiction des événements au sens où cela est couramment compris.
  • Elle n'est pas non plus un déterminisme qui s'ajoute aux contraintes génétiques, biologiques, éducatives et sociales.
  • Elle n'est pas une clé résolvant comme par enchantement tous les problèmes.

 

Voyons à présent, très brièvement, ce que l'astrologie peut-être :

 

  • Un système symbolique permettant une meilleure connaissance de soi et des autres.
  • Un outil dont l'usage suggère à quel moment il est préférable d'employer telle « énergie » plutôt que telle autre pour arriver au but que nous nous sommes proposé d'atteindre.
  • Une vision globale (holistique) de l'homme qui retrouve ainsi sa place dans l'univers, une place décodée en terme de sens.

 

Il s'agit, dans un premier temps, de situer l'astrologie parmi les différents systèmes de pensée élaborés par l'homme au cours des âges dans le but d'atteindre à la plénitude de la présence. L'astrologie n'est pas une conception du monde, mais une vision du monde. C'est son ouverture sur le possible, l'absence de lois rigides et établies par avance, en un mot les multiples niveaux de perception autorisés par la méditation sur le symbole qui en font la richesse et l'inépuisabilité.

 

Le thème natal est un instantané du ciel au moment de la naissance. Il représente, au moyen d'un certain nombre de symboles, la position de la Terre et des autres planètes au sein du système solaire à l'instant exact du premier souffle. C'est, en quelque sorte, notre carte d'identité naturelle, unique et différente de toutes les autres. De ce fait, il est possible de se contenter d'apprendre l'astrologie pour travailler sur son thème, et donc sur soi-même.

 

Le thème ne représente pas ce que nous sommes mais ce que nous pourrions être si nous étions conscients de toutes nos potentialités. Il est l'image archétypale de ce que nous sommes. En ce sens, le thème de notre naissance représente plus que la simple photographie des étoiles au début de notre existence consciente. A notre naissance le cliché est encore en chambre noire, il révèlera ses véritables couleurs au fur et à mesure que la lumière viendra à lui. Au cours de la croissance apparaît un développement plus ou moins homogène des zones de brillance et des zones d'ombre… mais la qualité de la lumière n'est pas inscrite par avance sur la photographie.

 

L'étude des cycles des planètes dans le ciel après la naissance - appelés "transits" - ainsi que l'abord de cycles plus intérieurs (les "progressions") permettent de définir les grandes lignes du développement de la personnalité. L'astrologie propose un regard sur la trame de base de notre propre rythme d'évolution. Elle nous indique à quelle période de notre vie et dans quel champ d'expérience (familial, professionnel, financier,…) nous devrions porter notre attention consciente, et, pour cela, quelles qualités développer préférentiellement. C'est ainsi que certaines zones de la photographie recevront plus de lumière à tel ou tel moment du développement. Au fond, image photographique et personnalité se développent de la même manière : par réception et accrochage de la lumière. Lumière solaire ou lumière de la conscience.

 

Certaines zones du cliché recevront plus d'énergie lumineuse à tel ou tel moment de leur développement. Il sera alors possible de leur donner plus de relief et de les harmoniser avec l'ensemble en jouant sur la quantité et la qualité du rayonnement.

 

Au fil des âges

Voici un rapide survol historique afin de mieux saisir la place de l'astrologie dans le monde contemporain. Les racines de cette discipline se nourrissent des connaissances véhiculées depuis plusieurs millénaires par les plus anciennes civilisations. De tous temps des astronomes-astrologues ont tourné leurs regards vers les étoiles, scruté le ciel et soigneusement répertorié leurs observations. Chez les peuples de l'antiquité, astrologie et astronomie étaient sœurs jumelles. Ce double savoir, intimement lié, relevait bien souvent de la compétence du clergé. En fait, il existait une étroite convergence naturelle entre l'astronomie, l'astrologie et la vie spirituelle.

 

La conception du monde était alors fort éloignée de ce que nous considérons aujourd'hui comme valable.

 

La pensée du XIXème siècle, encore très présente dans nos mentalités modernes, considéra l'homme comme une machine biologique perdue sur une petite planète, la Terre, qui navigue dans un espace quasi-vide et sans vie. L'homme est seul dans un univers froid, sa présence résulte d'un accident ou d'un hasard. Ces considérations n'avaient pas leur place au sein des grandes civilisations dont la pérennité s'étendit sur plusieurs millénaires. Le subjectif, c'est-à-dire la vie intérieure de l'homme, n'était pas coupé de ce qui se passe à l'extérieur comme cela est aujourd'hui le cas. La dichotomie objectif/subjectif n'existait pas encore. Les anciens avaient découvert un lien symbolique unissant l'astronomie - l'observation du ciel extérieur - et ce que nous nommons aujourd'hui la psychologie, c'est-à-dire l'observation de nos constellations psychiques intérieures. Ce lien a pour nom astrologie.

 

Gardons-nous bien de considérer cette vision du monde comme « infantile » ou « archaïque ». Il s'agit plutôt d'une mentalité différente de celle que nous acceptons - souvent inconsciemment - comme valable. Si différente que nous avons, en réalité, grand-peine à en imaginer la richesse et le sens par delà les quelques poteries et autres objets qui nous sont parvenus.

           

Témoins privilégiés de ces anciennes cultures humaines, les Védas, les textes sacrés de l'Inde, dont l'origine remonte à plus de 6000 ans en arrière. Ce sont probablement les archives les plus anciennes de l'humanité. Celles-ci relatent la vie religieuse et sociale des premiers peuples indo-européens. Vie étroitement dépendante des conditions célestes. Dans le même ordre d'idées citons également la division géographique de l'Egypte pharaonique en 42 nomes ou "territoires", un peu comme les départements en France. Chacun de ces nomes trouvait sa correspondance symbolique avec une partie du corps d'Osiris, lui-même relié aux constellations zodiacales.

 

En occident, on retrouve également une certaine persistance - muette ! - de l'astrologie puisque la date des fêtes religieuses est fixée en fonction du cycle du Soleil et de la Lune. Chaque année Pâques est célébré le premier dimanche qui suit la pleine Lune de l'équinoxe de printemps. Il n'est pas rare non plus de découvrir dans certaines églises romanes des XIème et XIIème siècle (Issoire,…) une représentation des douze signes zodiacaux dans la partie la plus sacrée de l'édifice religieux.

 

Il existe donc encore, disséminés ici et là, un certain nombre de symboles astrologiques dont le sens profond est souvent perdu.

 

Après la chute de ces grandes civilisations, l'astrologie s'émancipa de la pensée religieuse. Elle se tourna de plus en plus vers la vie séculière, de sorte que bon nombre de personnages publics eurent leur astrologue-conseil. Les siècles s'écoulant, elle devient de plus en plus événementielle et se spécialise dans la prévision de l'avenir, l'anecdote et le détail. Néanmoins, loin des fastes de la cour et des spéculations de l'époque œuvraient dans l'ombre quelques astrologues et alchimistes anonymes. Certains ont laissé un nom dans l'histoire. L’un des plus éminents fut sans doute Paracelse. Médecin, astrologue et alchimiste réputé pour ses guérisons spectaculaires, il fut l'un des premiers à utiliser l'horoscope du malade pour établir un diagnostic.

 

Le XVIIe siècle marqua un tournant important dans l'histoire de la pensée. En effet, depuis l'antiquité, le thème natal était calculé pour la nation entière ou encore pour le roi qui avait en charge les destinées du pays. Le fait de dresser le ciel de naissance de tout le monde implique une importance croissante de l'individu par rapport au collectif. Le microcosme est à présent représenté par l'être humain et plus seulement associé à un territoire et au devenir du groupe qui l'habite.  Pour être complet il faut encore mentionner d'autres personnages dont l'histoire à retenu le nom pour leurs découvertes scientifiques. Citons Newton et Képler qui se sont intéressés à, et ont probablement pratiqué, l'astrologie et l'alchimie. Curieusement l'histoire des sciences a gommé une partie importante de l'œuvre de ces chercheurs pour n'en garder que ce qui correspond à la mentalité et aux croyances modernes.

 

Différents types d'astrologie.

En astrologie, pas plus qu'ailleurs, il n'existe de connaissance absolue. Tout est mouvance. Mais mouvance ne signifie pas errance. Le thème natal forme un tout structuré qui offre une vision globale du clair-obscur de la psyché. Il existe aujourd’hui différentes écoles et diverses voies de recherche, toutes complémentaires les unes par rapport aux autres. En d'autres termes il n'y a pas une astrologie mais des astrologies. Chacune est représentative d'une époque et d'une façon de penser. Ces diverses approches existent en fonction des besoins de l'humanité et de sa vision du monde. L'astrologie prit des formes diverses suivant les lieux et les temps. Ainsi il existe une astrologie Aztèque, Chinoise, Hindoue, Egyptienne, Sumérienne…. Tenter une étude un tant soi peu exhaustive de toutes ces branches serait une gageure pratique car nous ne sommes pas imprégnés de la mentalité chinoise ou aztèque. Parmi les différentes écoles se côtoyant actuellement dans le monde occidental, trois prédominent :

 

L'astrologie traditionnelle

Elle tire ses sources essentiellement des travaux de synthèse de Ptolémée, astrologue et astronome du deuxième siècle, à qui nous devons la représentation géocentrique de l'univers. Cette conception selon laquelle toutes les planètes, plus le Soleil et la Lune, tournent autour de la Terre, survécut dans la conscience de l'occident jusqu'à Galilée. Ptolémée eut le mérite de consigner par écrit la tradition astrologique de son époque, transmise jusqu'alors oralement. Il y associa également la théorie des quatre éléments formulée définitivement par Empédocle, philosophe Grec du VIème siècle avant notre ère. Au fil des âges cette astrologie devint de plus en plus événementielle, c'est-à-dire axée sur la prédiction des événements. L'être humain est soumis aux "influences" astrales et n'a d'autre choix philosophique que de lutter ou de subir. Apparaissent alors les notions de fatalité / libre-arbitre à partir desquelles on a imaginé tous les dosages possibles pour justifier des actes des hommes.

 

L'astro-psychanalyse

Les apports de la psychanalyse freudienne à la connaissance de la nature humaine ont incité certains astrologues à adapter cette lecture aux différents éléments du thème natal. Chaque planète correspond ainsi à une instance psychologique telle que le ça, le surmoi, le moi, et l'idéal du moi. Cette approche permet un gain en profondeur dans l'interprétation du thème natal. Elle reste néanmoins statique. Cela signifie que le thème astrologique est un constat de ce que l'on est au moment de la naissance, révélant un certain nombre de complexes, un certain degré de lucidité, des points forts, etc. Mais il ne nous est cependant pas donné la clé qui pourra mener la personnalité à une véritable prise en charge de son thème de naissance, et donc d'elle-même. La carte du ciel est le reflet des traumatismes vécus dans l'enfance, ainsi que des divers conditionnements qui font ce que nous paraissons être. Cette approche de l'astrologie ainsi que la précédente sont dualistes. Il existe des planètes "bénéfiques" et "maléfiques", des "bons aspects" et des "mauvais aspects". Tout cela a naturellement pour conséquence l'existence d'horoscopes "favorables" et "défavorables".

 

Cette analyse astrologique correspond à la vision du monde développée en Occident au XIXème siècle. Vision du type blanc ou noir, bien ou mal, vrai ou faux… maintenant matérialisée dans le langage binaire de l'informatique, avec la logique comme critère de connaissance.

           

L'astrologie humaniste

Le thème natal, simple carte d'identité, devient le nom symbolique de la personne. Nommer une chose, c'est la connaître, c'est lui donner une forme dans notre conscience. Le ciel de naissance devient ainsi un outil privilégié de connaissance de soi et d'action.

 

L'astrologie humaniste fut formulée pour la première fois dans les années 1930, aux Etats-Unis, par Dane Rudhyar. Celui-ci considère l'astrologie comme une technique d'étude des cycles de la vie individuelle, cycles qui entrent en résonance avec les rythmes des planètes. Les astres ne nous influencent pas, ils ne sont pas en dehors de nous mais en nous. Le thème natal est une représentation symbolique du monde intérieur à l’aide d’un nombre limité d'éléments. La force de l'astrologie vient du fait de ce nombre restreint de symboles. En d'autres termes, l'harmonisation de notre rythme personnel avec le rythme du cosmos nous permet de découvrir notre nom véritable et, par suite, de donner un sens à notre participation à la vie de l'univers.

 

Le thème nous aide à prendre conscience de ce qui est en nous, de ce que nous sommes en tant qu'individu. Nous sommes plus que nos conditionnements, ceux-ci sont des conditions à notre disposition pour devenir ce que l’on est. De ce point de vue, être totalement libre c'est vivre son thème à cent pour cent. A partir de ce moment-là tout jugement de valeur disparaît, il n'y a plus de "bonnes "ou de "mauvaises" planètes mais chaque élément du thème est ce qu'il est, une fonction parmi d'autres fonctions. Cette approche astrologique se base sur une nouvelle façon de penser, mais aussi et surtout sur le développement d'une nouvelle qualité d'être. La logique, de binaire qu'elle était auparavant, s'efforce de devenir ternaire, voire multidimensionnelle.

 

L'accent, lors d'une interprétation, ne porte plus sur les événements objectifs mais sur leurs correspondances symboliques dans la vie subjective d’une personne qui s'efforce de comprendre sa nature essentielle et la meilleure manière de l’exprimer. L'astrologue ne travaille plus avec des objets (planètes) mais avec des « énergies », présentes partout et à chaque instant, qui entrent en résonance les unes avec les autres en suivant des rythmes spécifiques.

 

L'astrologie transpersonnelle

Alors que l'astrologie humaniste est une voie pouvant conduire l'être à devenir une personne à part entière, l'approche transpersonnelle, également développée par Rudhyar, indique ce que serait cette personne si elle devenait canal pour une énergie plus-que-personnelle. Une énergie qui transcende ses intérêts immédiats et réponde à un besoin du collectif. Le thème natal reste toujours identique à lui-même, c'est le "niveau" d'interprétation qui change. Le ciel de naissance indique de quelle façon la personne peut repolariser son mode usuel de comportement dans le but de focaliser en elle une énergie spirituelle diffuse. Ce nouveau développement de l'astrologie est intimement lié à la prise de conscience croissante que l'humanité forme un tout… et à la découverte que "le soleil est aussi une étoile" voyageant au sein de la galaxie, accompagné de milliers d'autres.

 

Sur le plan symbolique, ces deux phénomènes entraînent un changement de regard. La conscience n'est plus focalisée sur la satisfaction des besoins personnels (symboliquement le "moi-soleil" posé au centre de l'univers) mais s'efforce de percevoir sa place au sein du plus grand tout qu'est l'humanité (symboliquement le Soleil est une étoile parmi d'autres dans la Galaxie). Les rapports humains passent d'une structure hiérarchique rigide (le Soleil, régisseur de son cortège de planètes) à un système basé sur la co-opération (le Soleil accompagné d'autres étoiles). L'humanité prise comme un tout essaie ses premiers pas sur la planète : peut-être l'ère du Verseau verra-t-elle ceux-ci se transformer en une danse adressée à l'univers entier.

 

Pour conclure, remarquons qu'il n'y a pas un système meilleur qu'un autre : on fait l'astrologie qu'on est. Que notre pensée se dirige plus naturellement vers l'abstraction ou la pratique, la rigueur ou l'intuition, chaque méthode donne un éclairage significatif.

 


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