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Certu

Les zones 30 en France

Bilan des pratiques en 2000

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Hors Île - de - France : L’enquĂȘte a permis de recueillir des informations auprĂšs de 1 873 communes, essentiellement des communes de 
plus de 5 000 habitants. 880 ont dĂ©clarĂ© avoir au moins une zone 30, soit 47 %. 1 713 zones 30 ont Ă©tĂ© recensĂ©es au total. Les petites 
communes Ă©tant sous reprĂ©sentĂ©es dans notre panel, nous pouvons penser qu’en rĂ©alitĂ© elles sont bien plus nombreuses.
En Île - de - France : 781 communes sur 1 300 ont rĂ©pondu Ă  l’enquĂȘte. 215 ont dĂ©clarĂ© avoir au moins une zone 30, soit 28 %. Ce taux est
nettement plus Ă©levĂ© pour les communes fortement peuplĂ©es de Paris et de la Petite Couronne, avec 66 %. Il n’est que de 22 % pour la
Grande Couronne. Au total, 393 zones 30 ont été recensées.

Les zones 30 en France / Bilan des pratiques en 2000 - CERTU 2004

P o u r q u o i   d e s   z o n e s   3 0 ?

Introduites dans le code la route par le dĂ©cret du 29 novembre 1990, les zones 30 dĂ©limitent des 
secteurs de la ville oĂč les vĂ©hicules ne peuvent dĂ©passer la vitesse de 30 km / h. Sont concernĂ©s tous
les secteurs oĂč « la vie locale est prĂ©pondĂ©rante Â» : quartiers commerçants, scolaires, rĂ©sidentiels,
mixtes,... En fait tous les secteurs oĂč les fonctions vĂ©ritablement urbaines (habiter, commercer, se
dĂ©tendre, communiquer
) sont, ou ont vocation Ă  devenir, prĂ©pondĂ©rantes par rapport Ă  la fonction
circulation motorisĂ©e. 

L’objectif est de construire une ville qui permette un usage plus Ă©quilibrĂ© de l’espace - rue entre tous
les usagers tout en assurant pleinement la sĂ©curitĂ© des dĂ©placements de chacun, une ville moins 
polluĂ©e, moins bruyante, qui propose un cadre environnant plus convivial, plus agrĂ©able, propre Ă  
favoriser l’expression de la vie sociale et l’animation de quartier.

E n   1 0   a n s ,   p l u s   d e   2 0 0 0   z o n e s   3 0   s e   s o n t   c r Ă© Ă© e s   e n   F r a n c e

La crĂ©ation d’un observatoire pilotĂ© par le CERTU et s’appuyant sur le rĂ©seau des Centres d’Études
Techniques de l’Équipement (CETE) a permis de procĂ©der Ă  une enquĂȘte sur les zones 30 existantes
en France, hors rĂ©gion parisienne, entre octobre 1999 et juin 2000. L’objectif Ă©tait d’obtenir une
image globale en 2000 des pratiques en matiĂšre de rĂ©alisations – nombre, localisation, typologie â€“
sans rechercher forcĂ©ment l’exhaustivitĂ© d’un recensement. Par ailleurs, la DREIF ayant menĂ© une
enquĂȘte similaire pour la rĂ©gion Île - de - France en 1998, les rĂ©sultats de celle - ci ont Ă©tĂ© incorporĂ©s
à la présente étude.

Hors Île - de - France, l’enquĂȘte est surtout
représentative de la situation dans les
communes de plus de 5 000 habitants,
toutes ont Ă©tĂ© consultĂ©es et 52 % ont rĂ©pondu.
Par contre, la consultation plus difficile dans
les autres communes n’a permis d’obtenir des
informations que pour 3 % d’entre elles. En
Île - de - France, toutes les communes ont Ă©tĂ©
interrogĂ©es et le taux de rĂ©ponse a Ă©tĂ© de 60 %.

La carte ci - contre permet de visualiser la
répartition géographique des zones 30 ainsi
recensées. Nous observons une concentration
dans la moitiĂ© Nord de la France et plus parti-
culiĂšrement dans la rĂ©gion parisienne, l’Ouest et
le Nord. Dans le Sud de la France, les zones 30
ont essentiellement été identifiées dans la
rĂ©gion Bordelaise, en RhĂŽne - Alpes, et dans
une  moindre  mesure, dans les PyrĂ©nĂ©es et
les départements en bordure du littoral
mĂ©diterranĂ©en. Dans le centre de la France,
trÚs peu de zones 30 ont été recensées.

« L’article R.110 - 2 du code de la route indique que le terme “ zone 30 â€ dĂ©signe une section ou 
un ensemble de sections de routes constituant dans une commune, une zone de circulation
homogĂšne, oĂč la vitesse est limitĂ©e Ă  30 km / h et dont les entrĂ©es et sorties sont annoncĂ©es par
une signalisation et font l’objet d’amĂ©nagements spĂ©cifiques Â».

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Les zones 30 en France / Bilan des pratiques en 2000 - CERTU 2004

U n   f o r t   p o t e n t i e l   d e   c r Ă© a t i o n

AprĂšs cinq annĂ©es de maturation, la mise en Ɠuvre des zones 30 s’est accĂ©lĂ©rĂ©e en France et
l’annĂ©e 1996 marque le dĂ©but d’une Ă©volution
prometteuse.
Néanmoins, le potentiel de développement
reste aujourd’hui encore important.
En effet :

‱

beaucoup de communes 

n’ont pas encore

de zones 30

;

‱

parmi celles qui en ont rĂ©alisĂ©, 

65 % n’ont

qu’une seule zone 30

;

‱

dans prĂšs de la moitiĂ© des cas, 

la longueur

totale cumulée de réseau de voirie en
zone 30 par commune ne dépasse pas
500 m

, ce qui est trĂšs peu.

L e s   o b j e c t i f s   Â« s Ă© c u r i t Ă©   e t   q u a l i t Ă©   d e   v i e Â»
r e s t e n t   u n e   p r i o r i t Ă©   d e s   z o n e s   3 0

Les principaux éléments déclencheurs

des projets de zones 30 sont :

‱

les enjeux de sĂ©curitĂ© (vitesse, accidents) ;

‱

les demandes des habitants (parents d’élĂšves,
riverains
) ;

‱

l’amĂ©lioration du cadre de vie.

Ces éléments correspondent bien aux objectifs
initiaux, de sécurité et de qualité de vie, attribués
aux zones 30.
Par contre 15 % seulement d’entre elles ont
fait l’objet d’une Ă©tude globale prĂ©alable
intĂ©grant l’ensemble des prĂ©occupations de
circulation, de dĂ©placements, d’urbanisme. C’est pourtant une condition importante pour qu’elles
s’inscrivent dans une politique cohĂ©rente d’amĂ©nagement urbain. Cette lacune se retrouve aussi 
en Île - de - France.

Les trois principaux secteurs d’implantation

sont les centres - villes, les secteurs scolaires et les

secteurs rĂ©sidentiels avec habitat pavillonnaire. Ces secteurs sont marquĂ©s par une « vie locale
prĂ©pondĂ©rante ou intense Â» telle que la circulaire d’application du dĂ©cret de 1990 sur les zones 30
le recommandait.

Q u e l q u e s   p r a t i q u e s   q u i   s ' Ă© c a r t e n t   d e s   r e c o m m a n d a t i o n s . . .

D’une façon gĂ©nĂ©rale les zones 30 restent de petite taille, puisque pour la grande majoritĂ© elles ne
concernent pas plus de 500 m de voirie chacune. 

On s’écarte vraiment des recommandations

lorsque leur longueur tombe en dessous de 200 m

, ce qui est observĂ© dans 

20 % des cas

. Il ne

s’agit plus alors de zones 30 mais d’amĂ©nagements ponctuels Ă  signaler par une simple limitation
de vitesse Ă  30 km / h (panneau B14).
Concernant 

les régimes de circulation en carrefour

, si la priorité à droite est majoritairement citée,

les « stop Â» et « cĂ©dez le passage Â» sont encore trop nombreux

alors qu’ils sont dĂ©conseillĂ©s au

mĂȘme titre d’ailleurs que les feux. 
Enfin, 

le marquage au sol des passages piĂ©tons reste une pratique persistante

(hors Île - de - France :

dans 75 % des zones 30) bien qu’il soit recommandĂ© de ne pas en faire. Cela « pĂ©nalise Â» les piĂ©tons
en les obligeant à traverser en un lieu bien précis alors que la zone 30 doit accroßtre au contraire
leur liberté de déplacements.

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ou faire l’objet d’un

traitement plus global

Le traitement d’une entrĂ©e de zone 30
peut ĂȘtre simple et efficace

Les zones 30 en France / Bilan des pratiques en 2000 - CERTU 2004

. . . m a i s   d e s   r Ă© a l i s a t i o n s   e n c o u r a g e a n t e s

Il est intĂ©ressant de constater que parmi les zones 30 recensĂ©es hors Île - de - France, une trentaine

incorporent des voies Ă  fort trafic

, supportant plus de 10 000 vĂ©hicules / jour. Nous rappelons Ă  ce

propos que la possibilitĂ© d’insĂ©rer une voie dans une zone 30 est dĂ©finie par sa fonction et son
usage, indĂ©pendamment du trafic qu’elle supporte ou de son statut (RN / RD / VC). Il faut nĂ©anmoins
vĂ©rifier que l’activitĂ© riveraine est suffisamment dĂ©veloppĂ©e pour Ă©quilibrer le trafic motorisĂ©, 
et gĂ©nĂ©ralement, recourir Ă  un amĂ©nagement « fort Â» de l’espace public pour bien marquer le 
changement de situation.

Par ailleurs, la prĂ©sence de 

lignes de

transports collectifs (TC)

est relevée dans

la moitiĂ© des zones 30 hors Île - de - France
et dans 40 % en rĂ©gion parisienne. En terme
de fonctionnement le bilan est positif. En
fait, la circulation de TC qui constituent
une alternative Ă  l'usage de la voiture, se
conçoit parfaitement en zone 30. Des
prĂ©cautions doivent simplement ĂȘtre prises.
Il faut s’assurer que les amĂ©nagements
de zone 30 n’entravent pas de maniĂšre
significative le fonctionnement des TC et
vice - versa.

Les AllĂ©es provençales Ă  MontĂ©limar :

une zone 30 aménagée sur une route départementale

supportant environ 15 000 vĂ©h / j

D e   l ' i n t Ă© r ĂȘ t   d e   t r a i t e r   l e s   e n t r Ă© e s / s o r t i e s

80 % des zones 30 sont signalĂ©es avec les 

panneaux rĂ©glementaires d’entrĂ©e / sortie de zones 30

,

hors Île - de - France, et 60 % en rĂ©gion parisienne. Dans les autres cas, une confusion existe encore
avec le panneau B14 de simple limitation de vitesse Ă  30 km / h.

Bien qu’obligatoire,

nous constatons que

l’amĂ©nagement spĂ©cifique des entrĂ©es / sorties

n’est 

pas encore systĂ©matique ; hors Île - de - France, seulement 52 % des zones 30 l’ont fait. La lisibilitĂ©
des entrĂ©es / sorties de zones 30 reste pourtant un enjeu majeur pour que les usagers adaptent
convenablement leur comportement. Les aménagements les plus courants sont les surélévations,
l’usage au sol de revĂȘtements diffĂ©renciĂ©s, les rĂ©trĂ©cissements.

CETE de L

yon

CER

TU

CETE du Sud

-Ouest

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Les zones 30 en France / Bilan des pratiques en 2000 - CERTU 2004

D e s   a m Ă© n a g e m e n t s   p o u r   c r Ă© d i b i l i s e r   l a   l i m i t a t i o n   Ă    3 0 k m / h

L’amĂ©nagement Ă  l’intĂ©rieur des zones 30 est trĂšs frĂ©quent. Les principaux amĂ©nagements peuvent
ĂȘtre classĂ©s en trois catĂ©gories :

‱

contraintes pour limiter la vitesse (dispositifs ralentisseurs du type surélévation de chaussée,
chicane, rĂ©trĂ©cissement, etc.) ;

‱

amĂ©nagements qualitatifs (mobilier urbain, Ă©clairage, vĂ©gĂ©tation, revĂȘtements diffĂ©renciĂ©s au sol) ;

‱

amĂ©nagements fonctionnels (organisation du stationnement, traitement des cheminements 
piétons, réaménagement de carrefours).

En Île - de - France, la plupart des zones 30 ont
bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un amĂ©nagement spĂ©cifique, notamment
celles de Paris et de la Petite Couronne.

Chicane simplement réalisée par un
stationnement alterné

Modification de la trajectoire

des  vĂ©hicules. AmĂ©nagement

soignĂ© de l’espace public

L e s   z o n e s   3 0 :   u n e   e x p Ă© r i e n c e   p o s i t i v e   Ă    p a r t a g e r

Les apprĂ©ciations portĂ©es sur les zones 30, par les autoritĂ©s publiques ayant rĂ©pondu au 
questionnaire, font apparaĂźtre un 

bilan plutĂŽt positif

. Les deux thĂšmes les plus plĂ©biscitĂ©s sont la

sécurité accrue des déplacements

et la

circulation des piétons qui se trouve facilitée

.

Parmi les éléments négatifs, les services citent surtout le comportement des usagers (incivisme ou
non respect des vitesses), la prise en compte insuffisante de la circulation des vélos (contresens
insuffisants, manque d’équipements pour le stationnement) et la prĂ©sence encore trop forte de la
circulation automobile.

En Île - de - France, dans 9 cas sur 10, la zone 30 est perçue positivement. Ainsi parmi les communes
dotĂ©es de zones 30, 91 % ont constatĂ© une amĂ©lioration de la sĂ©curitĂ©, 42 % une amĂ©lioration du
cadre de vie, de l’habitat et du
stationnement des résidents,
35 % une diminution de pollution
notamment sonore, 21 % une
amélioration des échanges
sociaux (respect des piétons par
exemple), 16 % une amĂ©lioration
de l’activitĂ© commerciale et
10 % un report modal (quand
la zone 30 est intégrée dans
un plan de déplacements au
moins communal).

Ralentissement sélectif

des voitures grĂące aux

coussins. Les bus dont

l’espacement entre les

roues est plus large

peuvent les franchir 

aisĂ©ment et les vĂ©los 

peuvent passer sur le cĂŽtĂ© 

CER

TU

CER

TU

CETE du Sud

-Ouest

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RĂ©fĂ©rences documentaires :

‱ Les zones 30 en France : bilan des pratiques en 2000

Rapport d’étude, CERTU, 2003

‱ Les zones 30 d’Île - de - France, enquĂȘte communale

1998. DREIF, 1998

‱ Zones 30 : des quartiers Ă  vivre. Fiche 6 pages

CERTU, 1995

‱ Guide zones 30, mĂ©thodologie et recommandations

CETUR, 1992

Observatoire des zones 30 - contacts :

CETE MĂ©diterranĂ©e :

Claude Abignoli - Franck Monti

CETE Normandie-Centre : Roger Charles (Blois)

Jacques Couty (Rouen)

CETE Nord - Picardie :

Jean - Marie Lipinski

CETE de l'Ouest :

Michel L'Houtellier

CETE de Lyon : 

Isabelle Basset (Bron)
Grana Gateau (Dijon)

CETE du Sud-Ouest :

Michel Pouchard

CERTU :

Catia Rennesson

CrĂ©dits photos page 1, de gauche Ă  droite et de haut en bas :
Ville de Paris, CERTU, PrĂ©vention routiĂšre, Rue de l’Avenir

RĂ©daction :
Corine PIN, consultante en sĂ©curitĂ© routiĂšre /

LIGNES DE CONDUITE

Catia RENNESSON /

CERTU

Mise en page : CETE de Lyon, Groupe Communication
PAO Concept 

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04 78 22 70 35

Impression : JOUVE 

✆

01 44 76 54 40

centre d’Études sur les rĂ©seaux,
les transports, l’urbanisme
et les constructions publiques

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Certu

P e r s p e c t i v e s

La zone 30, un outil d’amĂ©nagement urbain dans une politique globale de dĂ©placements

Si certaines zones 30 prĂ©sentent des Ă©carts par rapport aux recommandations, d’autres sont
conformes au concept et prouvent alors l’efficacitĂ© de celui - ci en matiĂšre d’amĂ©lioration de la 
sĂ©curitĂ© et de la qualitĂ© de vie dans les quartiers. NĂ©anmoins il faut souligner qu’une zone 30 est
d’autant plus efficace que sa rĂ©alisation est intĂ©grĂ©e dans une rĂ©flexion globale sur les dĂ©placements ;
elle devient alors un outil vĂ©ritable d’amĂ©nagement urbain permettant, en cohĂ©rence avec les politiques
de transports et d’urbanisme, de rendre la ville plus agrĂ©able Ă  vivre.

La ville Ă  30 km / h, un nouveau visage pour demain ?

Les zones 30 recensĂ©es pĂšchent pour la plupart par leur petite taille (hors Île - de - France : 60 %
mesurent moins de 500 m). Pourtant « les plus efficaces sont celles qui ont Ă©tĂ© installĂ©es sur un
pĂ©rimĂštre suffisamment Ă©tendu Â» conclut notamment l’étude rĂ©alisĂ©e en Île - de - France. À l’étranger
des villes n’hĂ©sitent pas Ă  Ă©tendre le concept de zone 30 Ă  la trĂšs grande majoritĂ© de leurs rues.
Graz, deuxiĂšme ville d’Autriche avec 240 000 habitants, a limitĂ© Ă  30 km / h l’ensemble de ses rues,
sauf les voies artĂ©rielles oĂč la limitation est maintenue Ă  50. À Zurich, en Suisse, tous les quartiers
sont en zones 30 ; Ă  La Haye, aux Pays - Bas, 65 % des rues ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©es en zones 30. Et en
France ? Et bien, il existe dĂ©jĂ  quelques villes qui ont dĂ©veloppĂ© de façon consĂ©quente les zones 30,
d’autres, s’interrogent sur la possibilitĂ© d’amĂ©nager progressivement en zones 30 la totalitĂ© de leurs
voies de quartiers. Autrement dit, Ă  l’exemple de nos voisins, la ville Ă  30 km / h â€“ exceptĂ© les rues
oĂč le concept serait inadaptĂ©, comme sur les artĂšres â€“ semble faire son chemin.