Après avoir appelé l'organisateur (Jacques F.) le jour précédent, un rendez-vous est pris avec Thierry en bordure de Paris à 8h du matin, pour me véhiculer jusqu'au point de rassemblement des participants, le siège de l'APNEL. Au point de rendez-vous, j'ai fait connaissance avec Thierry et Jacques G.

A notre arrivée devant l'APNEL, les journalistes suisses étaient déjà là, en train de faire des repérages des lieux en extérieur. Sylvie m'a accueilli chaleureusement ; nous étions un peu en avance, il manquait encore Jacques F. et Bernard, qui sont arrivés plus tard.

L'équipe de journalistes a fait l'inventaire des personnes qui ne voulaient pas être filmées (j'en faisais partie). Ensuite ils nous ont expliqué ce qu'ils comptaient faire comme séquences filmées : la sortie de la maison en groupe, le chargement des véhicules (matériels, sacs, etc), la randonue à Fontainebleau, des entretiens avec les personnes consentantes (Gilles, Sylvie, Bernard)

Le voisinage était surpris de voir une équipe de télévision et curieux de savoir ce qui se passait... Quoique ce n'est pas la première fois que ça se produit (cf le tournage pour Téva en novembre dernier).

La séquence "sortie de la maison" a dû être reprise deux fois... Thierry a bien apprécié de porter la très lourde glacière !

Nous sommes ensuite allés à Fontainebleau, au repère qu'avait indiqué un habitué (il nous a conçu un parcours dans une zone très peu fréquentée en temps normal). Nous y sommes arrivés vers 10h20 ; sur place, nous attendaient Joël, Gilles et Valérie. Nous étions donc 8, sans compter les 3 membres de l’équipe de tournage qui finalement n'ont pas joué le jeu de la nudité :-( (dommage pour eux, ils ne savent pas ce qu'ils ratent !).

A peine arrivés, nous avons échangé nos tenues de ville contre des tenues plus légères (short, jupette,...). Les Suisses n'étaient pas complètement prêts ; ceux qui avaient accepté d’être filmés ont dû recommencer la scène "changement de tenue".

Après avoir pris le matériel (caméras, appareils photos, eau) mais laissé le pique-nique dans les voitures, nous avons entamé notre randonnée en tenue légère. Après avoir parcouru environ 100 mètres, nous nous mettons en tenue de peau comme une chorégraphie, des montres bien réglées (suisses évidemment !), bref : tous en même temps.

Mince ! Nous n’avions pas pensé aux Suisses, puisqu'il s’agissait de rester naturels... Donc, rebelote, nous avons dû recommencer cette séquence cultissime trois fois pour qu'ils puissent avoir divers plans de caméra du groupe en train de marcher tout en se déshabillant. Thierry était au bord de la crise de nerfs ! J'avoue que ça cassait un peu le plaisir et notre début de randonue... Mais comme disait Jacques G. : "c'est pour la bonne cause !".

Enfin en tenue de peau pour de bon, nous continuons notre chemin, tout en profitant du soleil, de la température ambiante très bonne, d'un petit vent parfois frais. Un pur bonheur, et une sensation de liberté totale ! Les Suisses étaient moins présents, ils filmaient différentes séquences. Des vues du groupe de loin, ou des vues rapprochées quand Jacques, Sylvie ou Gilles s'arrêtaient pour un petit cours de culture générale ("quelle est donc cette fleur et ses particularités ?"), pour une grimpette dans un arbre, pour un jeu d'équilibre sur les rondins d'un panneau, ou lors d'une pause détente allongés sur le sol.

Soudain, nous apercevons au loin un cycliste roulant dans notre direction. A l'annonce, j'ai crû qu'il fallait se rhabiller, mais non ! En passant au niveau du groupe, Jacques F. puis Sylvie lui disent un "Bonjour !" cordial. Il répond tout en continuant son chemin. Puis finalement, il freine, se retourne, et nous dit "Mais vous êtes nus !", d'une manière bon enfant... Il n'était pas du tout choqué, mais surpris et amusé, j'imagine ! Les Suisses ont évidemment filmé cette "rencontre avec un textile". Plus tard, le cycliste est repassé en sens inverse, et a utilisé sa sonnette pour éviter que quelqu'un ne se fasse renverser.

Les Suisses n'étaient pas les seuls à enregistrer ces moments de randonue, Gilles utilisait sa caméra numérique HD, tandis que Bernard, Jacques et Thierry prenaient des photos par moments. Nos journalistes étaient pressés, ils devaient être partis pour 13h... On a donc dû trouver en vitesse un coin suffisamment dégagé et ensoleillé, où il y avait des rochers pour faire les interviews. Nous avons aussi, bien sûr, dû refaire à plusieurs reprises notre montée en file indienne sur le bloc de rochers !

Une fois posés, nous nous sommes abreuvés, et un peu restaurés. Nous avons profité du soleil (j'ai pris mes premiers coups de soleil de l'année), et des coins à l'ombre. Les Suisses se battaient avec les ombres et lumières pour filmer dans de bonnes conditions (contre jour, ensoleillement, etc.). Pendant ce temps, plusieurs personnes sont passées en contrebas, sans nous apercevoir, et lorsque nous les repérions, nous nous écartions du rebord.



Sur le chemin du retour, les Suisses ont filé sans nous attendre vers leur rendez-vous suivant, et nous avons croisé un groupe de jeunes cyclistes qui arrivaient derrière nous. Nous avons enfilé nos tenues légères le temps de leur passage. A notre arrivée au parking, les Suisses étaient déjà partis.

Nous avons ensuite pique-niqué non loin du point de départ de notre randonue, mais suffisamment en retrait des sentiers pour ne pouvoir être vus, camouflés par les arbres et arbustes. Ce pique-nique tardif était très fraternel, avec une bonne ambiance. Gilles s'est livré à une petite séance de musculation improvisée avec un tronc de bois mort, tandis que Thierry, très fatigué, s'est assoupi contre un arbre comme les Mexicains dans les albums de Lucky Luke !

Après ce pique-nique, la moitié du groupe devait repartir, mais Thierry, Joël, Bernard, Jacques G. et moi avons recommencé la randonue pour terminer la boucle prévue initialement (ce que nous n’avons finalement pas réalisé, faute de temps, ce sera pour une autre fois !). De temps à autre, nous apercevions d’autres promeneurs. Selon les situations, soit nous bifurquions en restant nus, soit nous remettions la tenue légère.

C'était une magnifique journée, j'ai eu une sensation de liberté totale, plus encore que lorsqu'on est "enfermés" dans un centre de vacances naturistes. Finalement, nous aurons croisé très peu de monde, ce qui est étonnant quand on pense que c'était un jour de pont, et qui plus est en ce lieu très visité qu’est la forêt de Fontainebleau.

Certains imaginent que la randonue est un jeu de cache-cache entre les nudiens et les textiles (une sorte de jeu interdit avec montée d'adrénaline) : cette vision est totalement inexacte ! Nous nous rhabillons, tout simplement par respect des personnes qui n'ont pas demandé à voir des gens nus sur un lieu public, et plus particulièrement pour protéger les enfants. Randonner nu, c'est désirer être en totale harmonie avec la nature et se sentir bien ; bref, ce n'est pas un jeu de cache-cache pervers mais un loisir qui devrait être pleinement légal (sans le flou juridique actuel).

Je tiens à remercier tous ceux qui étaient présents à cette randonue, qui m'ont accompagné dans cette expérience naturiste merveilleuse, que je réitérerai sans hésitation !

Yannick (yck75)

Texte de Yannick / Photos de Jacques Gana et Thierry Beaulieu / Vidéo de Gilles Bauchart