Issu d’une famille modeste de l’Ain dont le père est cheminot, le jeune Joseph Darnand est imprégné des valeurs traditionnelles du catholicisme. Mobilisé durant la Grande Guerre, il se révèle comme un soldat exemplaire, toujours prêt à l’action. Après avoir été nommé adjudant, il est décoré de la Légion d’honneur par le président de la République en personne, Raymond Poincaré. Son action aurait permis, en juillet 1918, d’anticiper une attaque allemande qui serait à l’origine de la contre attaque finale de l’état-major français. Le héros de la Grande Guerre a cependant du mal à se réinsérer dans la vie civile. Ayant échoué aux examens pour devenir officier, il quitte l’armée en 1921. Baroudeur impénitent, cet homme d’action ne peut se contenter en temps de paix de sa vie de chef de chantier, puis plus tard de petit entrepreneur. Installé à Nice, il adhère donc successivement à plusieurs organisations nationalistes d’extrême droite (l’Action française, les Croix-de-Feu puis la Cagoule). Dans cette dernière, il assouvit une partie de son besoin presque irrépressible pour l’action. Arrêté en 1938 pour des attentats commis par la Cagoule, il ne doit sa liberté qu’à son avocat Xavier Vallat. Au moment de la déclaration de guerre en septembre 1939, le quadragénaire ne s’est guère assagi, il s’engage aussitôt comme combattant volontaire. Il constitue un corps franc et s’illustre encore aux combats. Une couverture de Paris-Match lui est même consacrée. Fait prisonnier le 19 juin 1940, il réussit à s’évader du camp de Pithiviers et regagne Nice. Grâce à ses compagnons de route d’extrême droite, notamment Xavier Vallat promu secrétaire général aux Anciens combattants dans le gouvernement de Vichy, il se retrouve à la tête de la section des Alpes-Maritimes de la Légion française des combattants (LFC). Très actif et fier des 50000 membres de la Légion de son département, Darnand constitue le premier embryon du Service d’Ordre Légionnaire (SOL), futur vivier de la Milice française, qui rassemble l’élite paramilitaire de la Légion du Maréchal. Pierre Pucheu, ministre de l’Intérieur, le remarque et l’appelle (...)