|
Al-Qaïda et ''Boko Haram'' : même combat ?
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Au Nigéria, de nombreux membres de la secte de Boko Haram, anéantie récemment dans des opérations des forces de sécurité
qui ont fait plus de 700 morts, sont soupçonnés d'avoir des liens avec Al-Qaïda
Le chef spirituel de la secte, Mohamed Youssouf, aurait même reçu des fonds d'une organisation proche d'Al-Qaïda. En fait, cela fait plusieurs années que les diplomates occidentaux en poste au Nigéria en parlent : le pays n'est pas à l'abri d'une attaque de la part d'une cellule dormante d'Al-Qaïda. Cibles potentielles : les installations pétrolières, cruciales pour l'économie américaine. Il est vrai qu'avec une jeunesse musulmane sans cesse croissante et des armes qui circulent à foison, le pays semble être un terrain idéal pour les islamistes. De plus, la porosité des frontières et la présence d'une cellule d'Al-Qaïda opérant déjà dans le désert du Sahara en Mauritanie, au Maroc, au Mali et au Niger sont autant d'éléments qui ont accentué les craintes des diplomates. Mais jusqu'ici aucune preuve ne permet d'établir avec exactitude la présence du groupe d'Oussama Ben Laden, et ce malgré les multiples arrestations opérées par les services de sécurité et les mises en garde de l'administration américaine. Les analystes semblent d'ailleurs sceptiques sur d'éventuels liens entre islamistes nigérians et les militants d'Al-Qaïda
''Déjà en 2006, Mohamed Youssouf, le chef spirituel de Boko Haram, avait été accusé par le gouvernement de mener des activités jugées illégales mais jamais l'instruction ne fut menée à son terme'', déclare Will Hartley, du Centre d'études sur le terrorisme. Le prédicateur était notamment accusé d'avoir reçu des fonds d'une organisation proche d'Al-Qaïda basée au Soudan, afin de recruter de jeunes militants. L'argent aurait été transmis par un homme d'affaires nigérian et était destiné, officiellement, à des organisations caritatives œuvrant pour l'enseignement du Coran. Les autorités nigérianes, elles, avaient affirmé à l'époque avoir démantelé un réseau d'Al-Qaïda suite à l'arrestation de cinq hommes dans le nord du pays. Mais les avocats de ces derniers avaient balayé toutes ces accusations d'un revers de la main. Selon eux, seuls de vieux fusils, des pesticides et divers outils avaient été versés au dossier d'accusation. Ces arrestations de présumés islamistes avaient coïncidé avec la visite du secrétaire d'Etat adjoint aux affaires africaines, John Negroponte. Détenus pendant plusieurs jours, ils avaient fini par être libérés sous caution.
D'après des analystes nigérians, des organisations comme Boko Haram prônent, certes, la violence et sont opposées aux valeurs occidentales mais ils insistent sur le fait qu'elles ont des objectifs différent de ceux d'Al-Qaïda. De ce fait, il est peu probable qu'elles deviennent des cellules dormantes, comme le craignent des diplomates occidentaux. "Boko Haram" signifie, en langue haoussa, que l'enseignement occidental est un péché. Ses membres se font appeler ''Talibans'' même s'ils n'ont aucun lien avec l'Afghanistan. En général, ils se fondent dans les communautés dans lesquelles ils vivent. Pour Adam, Higazi, chercheur sur le Nigéria à l'université d'Oxford, de nombreux musulmans peuvent avoir une sympathie pour Oussama Ben Laden pour ses diatribes contre l'Occident, mais de là à se lancer dans des attaques contre les intérêts étrangers, il y a un pas que beaucoup sont loin d'avoir franchi. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||