Betapolitique blog politique connectif

    Machines à ne pas voter ? 4% de participation de moins dans les villes utilisant des ordinateurs de vote !

    vote électronique | 26 avril 2007 | Christian Quest ( 5 commentaires )

    Suite à la lecture des différents problèmes rencontrés dans des bureaux de vote utilisant des ordinateurs de vote et les files d’attentes qui semblent avoir dissuadé un certain nombre d’électeurs, une comparaison de la participation s’imposait.

    Grâce aux chiffres détaillés mis en ligne sur le site du ministère de l’intérieur, la participation dans chaque ville peut facilement être comparée à celle de son département.

    J’ai donc noté les résultats officiels de 9 villes dont le nom figurait dans différents compte-rendus publiés ici ou là sur Internet : Issy les Moulineaux, Saint-Malo, Le Perreux sur Marne, Noisy le Sec, Bourges, Colombes, Courbevoie, Brest et Bry sur Marne.

    La comparaison de la participation dans ces villes avec la participation de leur département respectif permet une comparaison la plus locale possible.

    La participation moyenne est ainsi de 4% inférieure dans ces villes, avec des maximas à 9% pour Saint-Malo (78,84% au lieu de 87,85 pour le département) et 7,5% à Bourges (74,95 au lieu de 82,43) et seulement 2 villes avec une participation légèrement supérieure (+1,04% à Bry sur Marne et +0,11% à Issy les Moulineaux).

    Les ordinateurs de vote ont rebuté d’une façon ou d’une autre un nombre non négligeable d’électeurs, nombre que l’on peut évaluer à plus de 66000 si l’on extrapole cette moyenne de 4% de moins de participation sur les 1,5 millions de votant "électroniques".

    Ce problème de file d’attente n’est pas le problème principal de ces ordinateurs de vote, mais montre bien qu’ils n’apportent pas le progrès tant vanté par leur supporters... à moins que les vendeurs n’y trouvent un argument idéal pour multiplier le nombre de machine par bureau de vote... et leur chiffre d’affaire par la même occasion.

    Ce serait un comble quand on sait combien coûtent ces machines et que le but est à l’origine de faire des économies.


Répondre à cet article






5 Messages de forum

  • >Ce problème de file d’attente n’est pas le problème principal de ces ordinateurs de vote

    Au mans, sur 96 bureaux, seuls 26 comptabilisent un nombre de votes correspondant au nombre d’émargements ; pour les autres, il manque parfois jusqu’à 8 votes, parfois jusqu’à 21 émargements. Quelques tentatives d’explication sur les PV : florilège : un opportuniste s’est faufilé et a voté à la place de l’électeur pour qui l’urne avait été ouverte ; un électeur a déclaré avoir lu sur l’écran de contrôle le vote de la personne précédente (plusieurs occurences) ; un président avoue (off), qu’un électeur se plaignant de ne pouvoir voté, il avait du rouvrir l’urne car il était incapable, dans la confusion, de se rappeler s’il avait effectivement ouverte une première fois, et qu’à posteriori il juge que cette personne a voté 2 fois... mais dans la majorité des cas, les PV n’explique rien voir ne signale rien, comme par exemple au bureau n°5, où malgré un déficit de 6 votes et la présence d’un délégué de la comission préfectorale, le PV statue sans vergogne : RAS ( !?!).

    D’où l’on voit qu’il n’a pas que les ordinateurs qui sont en cause, mais également l’interaction homme-machine : comment un président peut-il officié 10 h de rang sans que sa vigilance soit prise en faute à un moment où à un autre... Le Conseil Constitutionnel devrait constater à l’appui des chiffres (vote/émargement) que le suffrage d’un électeur n’est pas pris en compte de la même façon selon qu’il s’est exprimé via un bulletin papier ou via un ordinateur, que cette inégalité constitue une atteinte à la sincérité du scrutin, et partant disqualifier le vote électronique.

    Répondre à ce message

  • >La participation moyenne est ainsi de 4% inférieure dans ces villes, avec des maximas à 9% pour Saint-Malo (78,84% au lieu de 87,85 pour le département) et 7,5% à Bourges (74,95 au lieu de 82,43) et seulement 2 villes avec une participation légèrement supérieure (+1,04% à Bry sur Marne et +0,11% à Issy les Moulineaux).

    Le Mans : particiaption inférieure de 4.83 points par rapport au reste du département... Quelques PV signalent des files d’attente de l’ordre de 40 min à 12.00 ; Le bureau n°16, dont le PV est parti au Conseil Constitutionnel, a démarré en retard (8:18) suite à un problème d’alimentation électrique, le président a régulièrement noté le temps d’attente, il n’est allé qu’en croissant pour atteindre 52 min. à la fin de la journée (il était déjà de 38 min. à 11:45). A l’inverse des bureaux papiers, où il est toujours possible d’accélèrer un peu la cadence, ici le passage à l’urne (15 secondes en moyenne soit pour 1000 inscrits plus de 4 heures) opère une boucle qui ne permet pas au président d’ouvrir l’urne avant que l’électeur précédent est émargé. CQFD

    Répondre à ce message

  • Je pense que cet article est un peu léger d’un point de vue méthodologique/statistique.

    Il y a toujours une plus faible participation dans les villes que dans les campagnes, c’est un phénomène connu et je suppose internationnal (en tout cas pour la Belgique d’où je viens c’est connu). Il faut donc réussir à annuler cette possible différence.

    Une solution serait de comparer cette élection à la dernière du même type avec le vote traditionnel (supposé avec les mêmes enjeux et sans phénomène local pour influancer les choses... tel un candidat de la région). On compare donc l’évolution d’une population supposée stable et de sa participation.

    Il faut donc comparer la différence dans un département entre les villes avec vote électronique et le reste du département (vote traditionnel) avec cette même différence lors de l’élection précédente. C’est l’évolution de cette différence qui est significative pour moi.

    Autre option, comparer l’évolution des différences entre toutes les villes avec et toutes les villes sans vote électronique, ce qui je suppose annule la différence entre ville et campagne (mais casse la comparaison locale qui a tout son sens).

    J’ai dans la limite de mes capacitées essayés de faire l’exercice pour une partie de la Belgique... et je ne suis pas satisfait du résultat... même si il est très négatif pour le vote électronique en Belgique : Wallonie : Moins de participation et plus de votes blancs et nuls là où le vote est électronique.

    Répondre à ce message

    • Merci David pour ces remarques et suggestions d’amélioration.

      Ta remarque sur la différence habituelle de participation entre le milieu rural et les grandes villes est très intéressante.

      Les cas les plus extrèmes que j’ai noté sont Saint-Malo et Bourges, grandes villes toutes deux situées en province, ce qui correspond à ta remarque.

      Sur les autres villes que j’ai vérifié, les "petites" villes comme le Perreux sur Marne ou Noisy le Sec (environ 20.000 électeurs chacune) ont une différence d’environ 4% par apport à leur département (petite couronne parisienne) qui est très homogène en terme de rural/urbain... et on retombe sur la moyenne de 4% que j’ai indiqué.

      Avec plus de temps et de moyens, on pourrait bien sûr affiner tout cela.

      Pour ce qui concerne la comparaison avec des scrutins précédents, la participation étant si différente par rapport aux présidentielles de 2002, je ne pense pas qu’on puisse vraiment faire de comparaison de ce type avec celles-ci qui tienne.

      Prendre en compte toutes les villes utilisant des ordinateurs de vote, cela serait possible si la liste des villes en utilisant existait quelque part. J’ai cherché mais rien trouvé de complet et à jour. De plus, il est difficile de savoir quelles villes ont mis récemment en place les ordinateurs de vote et seules les villes de plus de 3500 habitants sont de toute façon concernées.

      Ce qui est sûr c’est que les files d’attente trop longues et plus rarement les soucis d’utilisation rencontré par certaines personnes ont forcément eu un impact sur la participation. Est-ce 2%, 4% ou 6% ? Cela n’a pas d’importance. Ce qui est important c’est que ces machines influencent le déroulement du scrutin... sans oublier le problème essentiel : l’incapacité pour le citoyen de contrôler ce dernier.

      Répondre à ce message

    • Et moi je suis sûr, pour les avoir vus - ce n’est peut-être pas mathématique, mais bêtement réel - que des électeurs ont renoncé au vu des files d’attente, ce que je n’avais jamais vu auparavant. Moi-même, si ma femme ne m’avait pas poussé à voter, j’aurais abandonné avant mon troisième essai, qui fut le bon après 1h1/2 d’attente, vers 20 heures 20. Quel plaisir de voter en connaissant le résultat national !

      Répondre à ce message


Envoyez-nous vos articles et vos br�ves

Ruptures, Serge Portelli

La Guerre d’hiver, Feuilleton

Chroniques

La lettre de Christian Sautter

La Chronique de Nicolas Véron

Bio-politique, Michel Yahiel

Valérie Charolles

L’oeil de Budgetor

Pierre Bastogne, poète

Maria Kowalska, Dans l’entreprise

Les missives de Démocrite

Domaine d’extension de la lutte

Le Hezo, Colère rouge




powered by typhon | SPIP