AUX ORIGINES DES COLLECTIONS PATRIMONIALES DES BIBLIOTHÈQUES UNIVERSITAIRES TOULOUSAINES

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BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ TOULOUSE I

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CATALOGUE D'EXPOSITION

Par Vincent Chappuis et Agnès Bach

 

 

Introduction

Historique : aux origines de la bibliothèque universitaire (1808 - 1910)

Présentation sommaire de quelques fonds

notice sur le fonds Montauban

le fonds de Villefranche-de-Rouergue

le fonds religieux

Catalogue

Établissements religieux parisiens

Saint-Germain-des-Prés

 

Saint-Victor 

Autres établissements

Aux armes de la famille royale

Livres aux armes du cardinal de Richelieu

 

 

Livres aux armes du cardinal Mazarin

Aux armes de la famille Colbert

Bibliothèques aristocratiques

Bibliothèques de gens de robe

Bibliothèques ecclésiastiques

Un prélat bibliophile : Monseigneur Le Goux de la Berchère

Établissements religieux toulousains

 

Sources

Manuscrites

Imprimées

 


INTRODUCTION

 

La Bibliothèque Universitaire de Toulouse a été fondée en 1879 par la réunion administrative des bibliothèques des Facultés alors existantes, Droit, Sciences et Lettres. Viennent s'ajouter par la suite celle de la Faculté de théologie protestante de Montauban, en 1881, et dix ans plus tard, celle de l'ancienne École de médecine promue au rang de Faculté.

Devenue Bibliothèque Interuniversitaire en 1971, elle disparaît, sous sa forme d'établissement unitaire, en 1996. A l'occasion de son "éclatement" administratif, elle donne naissance par le biais de ses anciennes sections à trois Services Communs de Documentation et à un Service Interétablissements de Coopération Documentaire héritier de certaines missions interuniversitaires telles que l'informatisation, la formation des personnels, l'entretien et le recensement du patrimoine écrit (ouvrages antérieurs à 1815).

Voilà esquissées en peu de lignes quelques cent dix-sept années de l'existence d'un établissement qui a connu diverses tribulations, y compris les changements successifs de domiciles, et qui a fait partie intégrante de la vie de plusieurs générations d'étudiants toulousains.

L'heure paraît donc venue de dresser un bilan et de rédiger une histoire détaillée de cette respectable vieille dame plus que centenaire, mais il faudrait pour cela s'immerger dans un monceau d'archives administratives tout en dépouillant force registres d'inventaire poussiéreux. Nous ne l'excluons pas mais, pour l'instant, nous nous proposons plus modestement de présenter dans le cadre de cette exposition la variété et la grande richesse du patrimoine écrit conservé par la Bibliothèque Universitaire, et ceci dès l'époque de sa fondation. Ainsi que nous le verrons, cette dernière a acheté ou reçu en don au cours de son existence diverses bibliothèques de particuliers constituées avec passion (pour ne pas dire amour) autour de thèmes particuliers, mais elle s'est également retrouvée dépositaire de collections ayant essuyé les orages de l'Histoire avec un grand H. Elle abrite notamment plusieurs fonds religieux importants (le fonds Montauban, celui du Grand Séminaire ou bien encore celui de Villefranche-de-Rouergue) ; fonds qui tirent leurs origines des confiscations révolutionnaires ou bien de la suppression de certains établissements religieux au début de notre siècle.

Mais qu'entend-t-on exactement par l'expression "patrimoine imprimé " ? Il s'agit tout simplement des livres anciens rares ou précieux, antérieurs à 1815 et qui dans toutes les bibliothèques publiques, depuis la Bibliothèque Nationale de France jusqu'à la plus petite bibliothèque municipale classée, constituent ce que l'on appelle la "réserve" et sont soumis à des conditions spéciales de communication. Entrent dans cette catégorie les manuscrits, les incunables (ouvrages imprimés avant 1500), les livres des XVIe , XVIIe , XVIIIe siècles, les fonds régionaux et iconographiques, les reliures rares et bien d'autres choses encore tant les critères de "mise en réserve" dépendent non seulement de règles intangibles mais de la subjectivité du bibliothécaire. C'est ainsi que la production du XIXe siècle est loin d'être à négliger, tant en raison de la fragilité du papier que de la beauté et de la rareté de maintes éditions. On pourrait dire la même chose encore au sujet de la reliure d'art du XXe siècle. Malheureusement, les magasins des bibliothèques ne sont pas extensibles.

 

La Bibliothèque Universitaire de Toulouse partage avec celle de Poitiers l'honneur de posséder le plus grand nombre d'ouvrages anciens parmi les établissements de ce type en France. Cette originalité mérite d'être soulignée, car ordinairement, ce sont les bibliothèques municipales, créées plus tôt, qui sont les mieux dotées en ce domaine, leurs collections provenant des saisies effectuées à la Révolution dans les couvents ou chez les émigrés.

 

Patrimoine de la Nation autant que de la communauté des étudiants et des professeurs, ces fonds anciens constituent un bien inaliénable. Leur intérêt est double, pour l'histoire du livre d'abord, et pour l'histoire des bibliothèques ensuite. Si l'on se penche avec attention sur la composition de la réserve de la bibliothèque, on s'aperçoit très vite que les ouvrages ont des origines très diverses mais qu'aucun n'est là par hasard. Comme les hommes, les livres ont chacun leur histoire et ils en portent souvent les stigmates. Grâce à ces traces indélébiles, on peut alors reconstituer leur parcours cahotique mais toujours passionnant. Ainsi les portions entières de bibliothèques privées, (ou provenant d'établissements disparus) que cette réserve abrite ne sauraient être démembrées, car leur composition est comme un écho assourdi des goûts d'un collectionneur ou des préoccupations pédagogiques d'un lointain bibliothécaire.

Un mot encore. Notre exposition présente exclusivement des ouvrages tirés des collections de l'ancienne section principale de l'ex-Bibliothèque Universitaire qui avait alors son siège rue du Taur avant de venir s'installer au lieu dit l'Arsenal. Il y a deux raisons à ce choix :

Tout d'abord il s'agit du noyau primitif de ce qui deviendra plus tard la Bibliothèque Interuniversitaire. De par la variété des fonds et des provenances, on y trouve le plus grand nombre d'ex-libris, (imprimés ou manuscrits) et autres mentions d'appartenance à des collections privées ou à des maisons religieuses parisiennes et toulousaines.

Ensuite, et c'est la raison principale, il faut préciser que les collections primitives de l'ancienne section sciences/médecine (ancêtre de l'actuel S.C.D. de l'université Paul Sabatier et alors installée aux allées Jules Guesde) ont été quasiment détruites dans leur intégralité lors de l'incendie de 1910. Leur reconstitution mobilisa les énergies des bibliothécaires d'alors en même temps qu'elle suscita un grand mouvement d'entraide de la part des autres bibliothèques françaises et étrangères. C'est pourquoi les fonds anciens de médecine et de sciences tels que nous les connaissons aujourd'hui ont été recomposés au hasard des dons de particuliers et d'établissements publics, à l'exception de quelques dizaines de volumes miraculeusement échappés des flammes ou prêtés au moment du sinistre. L'originalité de ce fonds ancien scientifique étant ainsi soulignée, nous pensons qu'il mérite de faire l'objet d'une étude particulière dans le cadre d'une prochaine exposition.

 


 

HISTORIQUE

AUX ORIGINES DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE

1808 - 1910

 

Pour connaître les circonstances exactes ayant conduit à la création de la Bibliothèque Universitaire de Toulouse, il faut remonter bien en amont de la date officielle de sa fondation (1879) et débuter cette étude à l'époque de la réorganisation de l'enseignement supérieur par Napoléon Ier (décret du 17 mars 1808).

 

Constituées définitivement à partir de 1810, les nouvelles facultés disposent, au début de leur existence, de peu de moyens et encore moins de locaux décents. Les antiques et prestigieuses facultés de l'Ancien Régime ont disparu corps et biens dans la tourmente, ne laissant pour tous vestiges que quelques livres et manuscrits ayant atterri, après bien des tribulations, dans ces dépôts encombrés qui donneront naissance aux bibliothèques municipales. Au reste, ces vieilles institutions étaient peu richement dotées en ouvrages ; à Toulouse, seule la Faculté de médecine semble avoir mis à disposition de ses étudiants sa petite bibliothèque, et ceci tous les jeudis (1).

Les étudiants toulousains de l'Ancien Régime pouvaient toutefois accéder également à la riche bibliothèque des Cordeliers (18000 volumes) ouverte trois fois par semaine, ainsi qu'à celle des Doctrinaires (13700 volumes) pendant une journée uniquement. A la veille de la Révolution enfin, deux autres établissements viennent proposer une plus grande richesse documentaire :

 

  Mais revenons aux jeunes facultés toulousaines. En ce tout début de XIXe siècle elles se trouvent logées à l'étroit dans des locaux vétustes, mal éclairés et se prêtant peu à l'installation de salles de lecture. De livres d'ailleurs, point, et les étudiants doivent faire appel aux ressources de la bibliothèque de la ville. Seule la Faculté de Droit semble avoir acquis 55 ouvrages auprès d'un "ancien jurisconsulte" de la ville et ceci pour la somme de 400 F. Elle est aussi la mieux lotie en ce qui concerne les bâtiments. Aux dires de l'administration, elle est même "magnifiquement logée" : "le secrétaire de cette même faculté y occupe avec ses bureaux un logement tel que le Recteur lui-même pourrait le désirer". La Faculté est alors installée dans d'anciens locaux de l'Université dont il semble qu'une partie a été remise à neuf dès 1808. Elle possède notamment deux vastes auditoires, une "très belle" salle du conseil précédée d'une grande antichambre, des logements pour les appariteurs, etc.

 

A ses côtés la Faculté des lettres fait pâle figure, n'ayant jamais connu que des logements d'emprunt depuis les débuts de son existence. En 1822, les professeurs sont encore obligés de donner leurs cours soit dans les classes du Collège Royal, soit dans les auditoires de la Faculté des sciences, "ce qui gêne beaucoup ces deux derniers établissements ".

Cette même année 1822, une lueur semble apparaître à l'horizon : une lettre du Grand Maître de l'Université, en date du 26 novembre, avise le Recteur de l'Académie de Toulouse de l'ouverture d'un crédit pour les collections des bibliothèques des Facultés. Les professeurs sont invités à dresser des listes d'acquisitions et à les soumettre au Conseil Académique. A cet instant précis, seule la Faculté de Théologie protestante de Montauban est richement dotée en ouvrages, ceci grâce aux choix judicieux opérés par son bibliothécaire dans les dépôts parisiens et la Bibliothèque du Tribunat sous l'empire (voir la notice consacrée à cette bibliothèque un peu plus loin). Celle de Droit, nous l'avons déjà dit, possède quelques dizaines de livres et les autres (Sciences, Lettres, Théologie Catholique, l'École de médecine)... rien du tout. L'occasion paraît donc inespérée, et pourtant le chemin va être encore long à parcourir.

 

  En 1828, la Faculté de Droit perçoit 1200 francs pour les achats de livres, l'éclairage, le chauffage, et autres dépenses relatives au fonctionnement de son embryon de bibliothèque. Logée assez sommairement, semble-t-il, cette dernière est cependant la première à se voir affectée un agent pour son service. En 1839, le doyen propose une ouverture en soirée de 6 H 30 à 9 H 30 en sus des heures de la journée, et par conséquent un doublement du traitement du bibliothécaire pour surcroît de travail. Il est indispensable aussi d'installer de nouvelles tables... du moins une troisième. Toutefois les débuts restent modestes en dépit de ces bonnes résolutions et l'on renonce à recruter des "étudiants sérieux" pour l'ouverture nocturne, craignant de faire porter sur trop de têtes la responsabilité des volumes.

 

La faculté des Lettres continue à occuper des locaux d'emprunt et ses responsables conviennent en 1822, qu'avant de s'occuper de l'acquisition des livres prévus "il serait à propos de préparer un local pour établir la Bibliothèque que l'on a le projet de commencer". Il lui faudra attendre 1841 pour espérer obtenir la somme de 400 F afin de monter un premier fonds... demande toujours insatisfaite, semble-t-il, deux ans plus tard ! Par la suite les sommes allouées oscilleront entre 400 et 600 F. En 1850 on comptabilise l'entrée de 20 ouvrages ! En 1860 : 7 ouvrages (en 17 volumes il est vrai) ainsi que deux abonnements. Cependant, au cours de la même période, la faculté s'installe dans des locaux abandonnés par le Tribunal, rue du Sénéchal.

 

La Faculté des Sciences, plus chanceuse, reçoit en 1823 deux crédits : 5000 F pour l'acquisition de la collection du naturaliste Picot de Lapeyrouse et 6000 F pour les collections de physique chimie dont 2000 pour la bibliothèque. Toutefois, faute de local convenable, on prie le ministère de bien vouloir différer le versement du crédit sur l'exercice de 1824. Il s'agit en effet de trouver un emplacement pour les collections d'histoire naturelle et les livres ; à ce propos, le recteur préconise dès 1822 une solution radicale : "je ne vois d'autre moyen de placer ces divers objets qu'en rappelant MM les Professeurs, qui occupent des appartements dans le bâtiment de la Faculté à l'exécution des règlements qui n'accordent point de logement à MM les Professeurs. Tout ce qui est occupé dans ce moment par deux de ces derniers donnerait plus que l'espace convenable pour établir le Cabinet d'histoire naturelle ainsi que la Bibliothèque que l'on veut commencer à former".

 

Par la suite, une somme de 1500 francs est affectée aux acquisitions régulières de la bibliothèque ainsi que pour les collections, mais elle s'avère assez vite insuffisante. Un préparateur s'occupe de la conservation des ouvrages et des collections. A la veille du Second Empire, elle perçoit 3000 F mais estime ses besoins à 6000 F. Sur cette somme globale la bibliothèque reçoit une part que nous ignorons. A cette époque les collections sont installées rue Lakanal dans un local dont la pièce principale est éclairée par une seule croisée. Elle contient la majorité des livres et sert de salle pour les professeurs ; "le reste des volumes était placé dans un réduit voisin, presque sans lumière, ou dans des vitrines que faute d'espace, il avait fallu établir sur le palier ou sur les marches même de l'escalier".

 

L'École de Médecine fut reconstituée en 1806 et devait connaître de multiples avatars au cours du siècle avant d'être érigée en Faculté en 1891. Il semble qu'elle ait pu se reconstituer assez rapidement une bibliothèque grâce à divers dons mais seulement après 1840 car nous n'en trouvons pas trace auparavant. Depuis 1837, elle a abandonné les vieux locaux de la rue des Lois pour s'installer en novembre dans les anciens bâtiments des Carmes Déchaussés sur les Allées Saint-Michel. En 1859, elle reçoit les thèses de Montpellier pour les années 1813 à 1859, les Annales d'hygiène et de médecine légale ainsi que plusieurs autres ouvrages soit 300 volumes. En 1859-1860, le professeur Magnes, pharmacien, offre 250 volumes de médecine. D'autres dons de bibliothèques particulières suivront comme celui du Docteur Delaye en 1877. La bibliothèque de l'École de Médecine ouvre régulièrement ses portes aux étudiants à partir de 1866. L'un de ses responsables, le Docteur Graciette, intégra la Bibliothèque Universitaire après sa création.

 

Comme nous venons de le constater, les bibliothèques des Facultés et de l'École de médecine connaissent des débuts chaotiques et des enrichissements irréguliers. Les étudiants n'y ont pas toujours accès, et bien des ouvrages demeurent réservés aux professeurs (en Sciences et Lettres surtout). Pourtant l'arrêté du 18 mars 1855 prescrit la réunion des bibliothèques des Facultés en un seul établissement dans le chef lieu de l'Académie et sous la surveillance du Recteur mais il n'est suivi d'aucune concrétisation. Le mouvement d'unification n'est enclenché réellement qu'après la publication de l'instruction ministérielle du 4 mai 1878 et l'arrêté du 23 août 1879, portant règlement pour les bibliothèques universitaires.

A partir de ce moment, les différentes bibliothèques de Facultés fusionnent pour créer une seule entité administrative, la Bibliothèque Universitaire, dont le responsable est placé directement sous l'autorité du Recteur. Le 7 novembre 1879, Henri Duméril devient le premier bibliothécaire chargé du nouvel établissement. Par la suite il sera assisté de sous-bibliothécaires et de divers employés. Voici comment se répartissent les collections à l'époque :

Soit environ 22 000 volumes.

Les crédits respectifs sont les suivants (pour l'année 1879) :

 

L'unification des ressources documentaires des Facultés est alors considérée comme un progrès certain et plusieurs années après l'événement le bibliothécaire Louis Vié résumera l'impression générale :

"Il y avait désormais, hors de Paris, des bibliothèques d'Etat placées à côté et mises au service des Facultés, régies par des principes communs et dont les portes étaient partout ouvertes aux étudiants"

 

La jeune Bibliothèque Universitaire est alors divisée en deux parties : la section Droit, toujours installée dans les locaux de la rue de l'Université, et la section Lettres/Sciences dont les fonds sont réunis en 1880 au 17 de la rue de Rémusat. Ils y occupent cinq pièces qui formaient auparavant avec d'autres (au total 7) l'appartement du doyen, mais ce nouveau domicile, "mal éclairé, pauvrement meublé, incommode", s'avère rapidement trop étroit. Les deux sections y cohabiteront toutefois 11 années durant.

 

1881 voit le rattachement à la Bibliothèque Universitaire de celle de la Faculté de Théologie protestante de Montauban. A ce moment elle est déjà riche d'un fonds important, composé bien avant ses consoeurs toulousaines et dont nous aurons à reparler. Une dépêche ministérielle du 5 décembre 1881 spécifie que le sous-bibliothécaire en place est désormais sous les ordres du bibliothécaire de Toulouse qui se voit confier ainsi une mission d'inspection sur cette nouvelle section.

 

A Toulouse même, l'évolution que connaît l'enseignement supérieur va imposer de nouveaux déménagements. En 1891, l'École de Médecine est érigée en faculté et s'installe dans de nouveaux locaux aux actuelles Allées Jules Guesde. Avec la Faculté des sciences nouvellement construite à ses côtés, elle forme un ensemble monumental imposant qui décline tout un vocabulaire architectural pastichant le style classique. La façade du bâtiment voué à la médecine est particulièrement sévère avec son étage principal uniquement animé d'une sobre alternance de pilastres ioniques et de hautes baies vitrées. Plusieurs de celles-ci éclairent la salle de lecture de la nouvelle section Sciences-Médecine de la Bibliothèque Universitaire. Le fonds de l'ancienne école de médecine a en effet été réuni à celui de la bibliothèque de sciences en ce nouveau local.

 

Malgré la beauté du lieu, l'installation est sommaire dans les premiers temps : la grande salle est entièrement nue, on la meuble de bric et de broc en rapportant de vieilles armoires de l'ancienne école de médecine et quelques autres venant de la rue de Rémusat. On y ajoute des rayonnages neufs en bois blanc, le tout composant un ensemble fort disparate. L'aménagement définitif ne sera réalisé qu'en 1895. Il se compose alors d'une vaste salle de lecture de 19m 85 de long sur 11m 20 de large, éclairée de 7 croisées et desservie par une galerie courant sur les quatre murs, puis d'un magasin à livres, d'une salle de lecture pour les professeurs et de deux cabinets pour le personnel. Dans la salle de lecture, le chêne neuf remplace progressivement le bois blanc relégué en magasin. En 1906-1907, un nouveau magasin est affecté à la bibliothèque en prenant sur le premier étage d'un amphithéâtre que la Faculté ne souhaitait pas conserver. Et malgré ces extensions l'accroissement régulier des collections rend toujours cruciale la question de l'espace nécessaire ceci jusqu'au "fatal incendie" du 27 octobre 1910.

 

Revenons maintenant à la section Droit qui est toujours installée dans les locaux de la Faculté, au premier étage de l'aile gauche du bâtiment rue de l'Université, où elle occupe cinq pièces dont trois (parmi lesquelles la salle de lecture et le cabinet du bibliothécaire) n'avaient été aménagées que "provisoirement et de la manière la plus sommaire". L'inauguration d'une nouvelle Faculté des Lettres (17 novembre 1892) dans la même artère justifie le rapatriement du fonds de la section correspondante, d'ailleurs abandonnée par les sciences parties s'installer aux Allées Saint-Michel comme nous l'avons déjà relaté. Un nouveau dépôt Droit/Lettres est ainsi créé par ce rapprochement et nécessite quelques aménagements. Pour ce faire, deux nouvelles salles sont affectées à la bibliothèque et meublées de "belles vitrines en chêne" qui malheureusement ne recouvrent pas tous les trumeaux prévus ; quant aux salles déjà possédées par la section Droit elles sont toujours dans le même état : "trois d'entre elles étaient sans enduits et presque sans plafonds. Elles contenaient, avec de vieilles armoires en noyer qui n'avaient même pas été adaptées, de grossiers rayonnages en bois blanc, apportés de la rue de Rémusat et remontés là à la hâte. Beaucoup de place était en outre perdue dans les dépôts" (J. Crouzel). Ajoutons que la salle de lecture est éloignée des magasins et rend ainsi le service incommode.

 

En 1895, cet ensemble hétéroclite est quelque peu harmonisé. Sur huit pièces, sept sont achevées et meublées. La salle de lecture principale est perpendiculaire à la rue de l'Université et fait 17 m de long sur 10 de large. Elle aussi comporte une galerie supérieure. Une autre salle de 13 m de long sur 6,70 m de large sert de salle de travail pour le bibliothécaire et de premier magasin à livres. Viennent ensuite les autres dépôts. Ici aussi les accroissements répétés vont obliger le personnel à quelques "ajustages" de dernière minute qui verront les rayonnages "provisoires" fleurir le long des couloirs et prendre peu à peu tout l'espace disponible. Il faut dire qu'en dehors des sources d'accroissement normales, (budget de l'établissement, échanges universitaires et échanges libres) les premières années du siècle ont été marquées par quelques "arrivées" importantes :

 A titre indicatif, voici le budget de la B.U. pour 1907 :

- achat de livres : 18 570 F

- abonnements : 13 185 F

- reliure : 3 800 F

pour un crédit global de 38 930 F

 

En 1908, elle reçoit le dépôt de près de 20 000 volumes tirés des établissements ecclésiastiques supprimés et devient paradoxalement responsable d'un des plus grand ensemble documentaire religieux de Toulouse, auquel viendra se joindre par la suite une partie du fonds de la Faculté de Montauban.

 

Le bibliothécaire de l'époque s'inquiète dès lors, à bon droit, de l'amenuisement régulier des capacités de stockage des bâtiments de la vieille faculté et réclame la construction de locaux spéciaux pour les dépôts de Droit et Lettres. Les vicissitudes de l'histoire rejoignant parfois les préoccupations des bibliothécaires, celui de Toulouse se voit affecter finalement comme nouvel abri les bâtiments de l'ancien Grand Séminaire (56, rue du Taur) déserté par ses anciens locataires. Les travaux de premier aménagement sont terminés en 1910 et le déménagement se déroule en juillet-août de cette même année : 120 500 volumes, thèses et plaquettes quittent la rue de l'Université pour leur nouvel asile. "L'opération, rapporte Jacques Crouzel, fût exécutée en une quinzaine de jours, et la main d'œuvre n'étant pas alors d'un prix très élevé, ne coûta pas une forte somme".

 

L'ensemble de la nouvelle installation se trouve dans la partie centrale des bâtiments et donne à la fois sur la rue de Périgord et sur la rue du Taur. Elle comporte une salle de lecture de 32m de long sur 9 m de large avec galerie (elle existe toujours) qui donne sur un jardin (fort négligé de nos jours) et est éclairée par 18 croisées. Sa capacité est d'une centaine de lecteurs. Elle est bordée de rayonnages ouverts à parements de chêne qui abritent les grands formats. Viennent ensuite à côté le cabinet du bibliothécaire en chef, une salle pour le catalogue, un cabinet pour le bibliothécaire (au fond de la salle). Dans l'aile longeant la rue de Périgord : deux dépôts, la salle d'équipement ; le long de la rue de Périgord trois dépôts meublés de beaux rayonnages en noyer plus spécialement destinés aux fonds religieux (archevêché, grand et petit séminaire). Il faut encore ajouter d'autres dépôts dont le plus important se trouve au-dessus de la salle de lecture.

 

Avec cette nouvelle installation au sein de vastes locaux rénovés on pouvait penser que la jeune Bibliothèque Universitaire de Toulouse avait atteint sa maturité et que la suite de son histoire ne serait plus désormais ponctuée que par des enrichissements réguliers. Il n'en fut rien, au contraire : à peine la question cruciale de l'espace est-elle réglée d'un côté que la toute récente section médecine/sciences des Allées est ravagée par un incendie le 27 octobre 1910. Un câble électrique s'étant rompu sur le toit, à 6 H du matin, il communique le feu à toute la toiture puis au bâtiment entier. A 11 H tout est détruit, la violence du vent ayant empêché les pompiers d'intervenir efficacement : 50 050 volumes, 7 700 plaquettes et 96 470 thèses ou écrits académiques étaient partis en fumée.

 

Dès le mois de novembre, cependant, un important mouvement d'entraide s'enclenche à l'initiative du bibliothécaire Jacques Crouzel. En peu de temps les dons affluent tellement qu'après 1918 la bibliothèque s'avérera presque aussi riche qu'avant le sinistre. Entre 1910 et 1918 entrent en effet 36 800 volumes, 100 000 thèses ou plaquettes sans oublier cinq ou six tonnes de doubles. Tout le fonds ancien de médecine/sciences est ainsi " reconstitué " à cette occasion, très peu de volumes originaux ayant survécu. Qui sait encore de nos jours, par exemple, que la plupart de nos impressions médicales du XVI° et du XVII° siècle sont des doubles offerts par la bibliothèque Sainte Geneviève ?. On pourrait encore citer les bibliothèques de Leipzig, Yale, Christiana, la société de médecine de Toulouse, l'Académie de médecine, l'École de pharmacie, etc. Nous reviendrons ultérieurement sur l'histoire de la reconstitution de ce fonds.

Jacques Crouzel est la figure la plus importante de la Bibliothèque Universitaire en ce début de siècle. Né le 28 février 1852 à Paunat, en Dordogne, docteur en droit et titulaire d'un certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire, il est nommé à Toulouse le 19 novembre 1881. Membre de diverses sociétés savantes dont l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse (1890), il est l'auteur de plusieurs publications savantes et d'une précieuse note, restée à l'état de manuscrit, sur les origines de la Bibliothèque Universitaire et à laquelle nous avons beaucoup emprunté pour rédiger cette synthèse.

Parmi les autres " historiens " de l'établissement on peut citer Gustave Ducos (né en 1861 à Toulouse), licencié en Droit, nommé en 1886 et qui passera par les différentes sections, ou bien encore Louis Vié (né en 1868 à Toulouse), docteur en droit, nommé en 1891 et auteur de plusieurs articles d'histoire régionale. Vié et Ducos sont les co-auteurs du catalogue des manuscrits de la bibliothèque (Paris, 1916) publiée dans le cadre du monumental catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France.

 

Après la grande guerre, la Bibliothèque Universitaire de la rue du Taur connaît encore d'autres enrichissements par voie de dons ou d'achats :

 

Nous terminerons cette liste des enrichissements de la bibliothèque universitaire du Taur par le fonds dit Fonds Ligugé acquis auprès de l'abbaye du même nom après la seconde guerre mondiale. Il est composé de nombreuses impressions espagnoles des XVIIe, XVIIIe, XIXe siècles, consacrés essentiellement à l'histoire et aux chroniques des différents royaumes de la Péninsule Ibérique (voir le catalogue de l'exposition d'octobre 1995).

 

De nos jours tous ces fonds qui se trouvaient entreposés tant bien que mal dans les locaux de l'ancien Grand Séminaire sont conservés dans les bâtiments de la bibliothèque de l'Université de Toulouse I (Section Droit Sciences Sociales) inaugurée en 1972, au lieu dit l'Arsenal.

Ils constituent la partie dite " fermée " du 2ème étage dont l'accès est limité au personnel puisqu'il s'agit d'une réserve. Dans ce vaste espace on retrouve les fonds religieux (Grand et Petit Séminaire), le fonds de Villefranche-de-Rouergue, les collections Chabaneau et Peroud. Tous ces fonds sont répertoriés dans les fichiers du rez-de-chaussée. Vient s'y ajouter le fonds Montauban qui dispose d'un catalogue particulier.

  Les collections de moindre importance (numériquement parlant s'entend) se trouvent dans la petite réserve du même étage qui abrite les incunables, les reliures aux armes royales et princières tirées des autres fonds, les collections Pifteau et Ligugé et tout ce qui est notable ou précieux. La majeure partie des livres présentés dans le cadre de cette exposition en sont issus.

 


 

PRÉSENTATION SOMMAIRE DE QUELQUES FONDS

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NOTICE SUR LE FONDS MONTAUBAN

 

A l'occasion de la réorganisation de l'Université par Napoléon Ier en 1808, une faculté de théologie est établie à Montauban cette même année. La petite ville, bastion du protestantisme, avait déjà abrité entre ses murs une Académie réputée que Louis XIV supprima en 1685. La nouvelle faculté, sa lointaine héritière, installée dans le couvent désaffecté des Clarisses (fondé en 1258) est solennellement inaugurée le 10 novembre 1810 à grand renfort d'hymnes et de louanges à la gloire de l'empereur sur la personne duquel sont appelées les " bénédictions divines ".

Afin d'équiper le nouvel établissement d'une bibliothèque digne de ce nom, le doyen B.S. Frossard est autorisé par le ministre de l'Intérieur à se rendre à Paris afin de puiser dans la Bibliothèque du Tribunat ainsi que dans le dépôt du ministère pour en extraire tous les ouvrages qu'il jugera nécessaires à l'enseignement dispensé à Montauban.

Ces deux bibliothèques avaient elles-mêmes été composées à partir des ouvrages confisqués lors de la Révolution aux nombreux établissements religieux parisiens ainsi qu'aux émigrés ou condamnés par le Tribunal Révolutionnaire. Voilà pourquoi beaucoup de livres de notre actuel " fonds Montauban " portent les armes et les ex-libris, manuscrits ou imprimés, de tant de prestigieux couvents parisiens : Minimes de la place Royale, Capucins du Marais, abbaye Saint-Victor, abbaye Saint-Germain des Prés, maison Saint-Charles des Pères de la Doctrine Chrétienne, Grands Augustins, Lazaristes, Célestins etc. Ajoutons à cela quelques " épaves " de bibliothèques privées prestigieuses comme celle des princes de Condé à Chantilly.

En tout état de cause, le doyen Frossard sut faire preuve d'un réel discernement dans sa sélection et composa de la sorte un choix considérable de belles impressions et de bons ouvrages sur les textes sacrés, la théologie, la morale, la patristique, l'histoire religieuse et profane, la littérature grecque et latine, la critique, la polémique religieuse, etc. Au cours de ce séjour, il fut assisté par le conservateur du dépôt Van Thol et par des pasteurs parisiens. Le premier noyau de la bibliothèque de la Faculté de Montauban fut ensuite acheminé jusqu'à son nouvel abri au cours du mois d'avril 1810, grâce à un secours alloué par le préfet de Tarn-et-Garonne

  Cette même année vinrent s'ajouter 600 volumes offerts par le baron Jean Bon Saint-André, ancien pasteur entré en politique pendant la Révolution. Enfin, et dans le but d'assurer des enrichissements réguliers, les fidèles et les églises furent mis à contribution : 100 F/an pour les églises de 1ère classe, 50 pour celles de 2ème classe, 20 francs pour celles de troisième classe. En 1821, le pasteur Rabaut-Pommier lui lègue une partie de sa bibliothèque, déposée à Nîmes, soit 1800 volumes sur les pages de titres desquels on retrouve le cachet de leur illustre propriétaire.

Par la suite, l'enrichissement de la bibliothèque se ralentit considérablement, en l'absence de legs prestigieux. Elle est alors installée au premier étage de l'ancien couvent, donnant sur la rue Sainte-Claire. Elle compte une salle de 27,5 m de long sur 9 m de large servant de dépôt (environ 13 000 volumes en 1874) et une pièce voisine servant de salle de lecture pour professeurs et étudiants ainsi que de cabinet de bibliothécaire. Quelques dizaines d'ouvrages jugés plus précieux que les autres avaient été déposés à l'abri dans une vitrine fermée. Un professeur assume les fonctions de bibliothécaire (pour 500 F/an) et est épaulé par l'appariteur de la faculté, qui perçoit pour cela une indemnité annuelle de 100 francs. En 1873, le ministère accorde 2175 F pour l'achat de 6 ouvrages en 74 volumes dont les Acta Sanctorum. En 1874, suite à un rapport détaillé sur la situation de la bibliothèque, nouvelle allocation de 3700 F.

 

Mais la circulaire du 4 mai 1878 vient modifier totalement le statut de la bibliothèque, en en faisant une section de la Bibliothèque Universitaire de Toulouse et en plaçant à sa tête un sous-bibliothécaire relevant du bibliothécaire universitaire qui possède un droit d'inspection sur l'établissement et lui rend régulièrement visite. A partir de cet instant, son budget annuel est porté à plus de 3000 francs.

 

Vient la séparation de l'Église et de l'État : la Faculté de Théologie protestante devient Faculté libre en 1906. Elle conserve la propriété d'une partie de sa bibliothèque (18 873 ouvrages en 26 647 volumes) et la simple jouissance de l'autre (11 264 ouvrages pour 21 161 volumes) restée propriété de l'Université. En 1926 les droits de cette dernière étant maintenus, le fonds est définitivement scindé en deux : la première partie est transportée à Montpellier, nouveau siège de la Faculté de Théologie, la seconde restant dans ses anciens locaux. Celle-ci va connaître d'ailleurs de nouvelles vicissitudes pendant la seconde guerre mondiale.

 

En 1939, les locaux sont convertis en hôpital militaire. Le Recteur de l'Université et le directeur de la Bibliothèque Universitaire décident alors de rapatrier le fonds à Toulouse à l'aide d'une... benne à ordure dans laquelle sont entassés les cartons de livres. Ces derniers seront déposés sans être ouverts au rez-de-chaussée de la Tour Mauran. Ce n'est qu'en 1956, après travaux, que les livres seront déballés et consultables, mais ils ne sont pas au bout de leurs pérégrinations (commencées pour certaines dès 1790) et changent encore de " résidence " pour aboutir finalement en 1972 à la bibliothèque de droit et des sciences sociales, à l'Arsenal.

 

Aujourd'hui notre tâche essentielle consiste à restaurer, entretenir, valoriser, en un mot mieux faire connaître les richesses insoupçonnées de ce fonds. Certes, peu de monde consulte aujourd'hui les ouvrages de théologie mais la beauté des impressions, le lustre de certaines provenances sont du plus haut intérêt pour les spécialistes de l'histoire du livre et des bibliothèques.

 


 

LE FONDS DE VILLEFRANCHE-DE-ROUERGUE

 

En 1900, la Bibliothèque Universitaire de Toulouse reçoit le dépôt d'environ 3000 volumes (la plupart in-folio) provenant de la Bibliothèque de Villefranche-de-Rouergue, ceci en vertu d'un décret du ministre de l'Instruction Publique daté du 3 août et lui-même motivé par le rapport rédigé par un inspecteur des bibliothèques l'année précédente

A l'instar de toutes ses " consoeurs " la Bibliothèque de Villefranche a été formée au début du XIXe siècle à partir d'un dépôt d'ouvrages confisqués aux établissements religieux des environs : Capucins, Chartreux, Cordeliers, Doctrinaires (1939 livres à eux seuls) de Villefranche ; Carmes, de Saint Antonin ; abbaye de Beaulieu et de Loc-Dieu. Entassés primitivement dans le local de l'administration du district, les ouvrages furent catalogués en 1818 mais ne purent être transférés dans un abri relativement décent avant 1836. Entre-temps, bon nombre de volumes avait été " empruntés " ou dévorés par les souris. A ce moment, on recense 1695 titres en latin, 1367 en français et 142 en grec. La théologie et les textes sacrés représentent la quasi-totalité de ce fonds.

 

Désireuse de posséder une bibliothèque plus " populaire " et " réellement utile ", la municipalité projette alors de vendre ou d'échanger ses livres contre des ouvrages plus récents. A la fin du siècle, plusieurs volumes sont vendus à un antiquaire de Villefranche pour le compte d'un libraire de Toulouse. C'est alors que le conseil municipal se demande s'il peut légalement disposer de la sorte d'un " bien national ". Le ministère, interrogé, répond par la négative et prescrit le transfert à la Bibliothèque Universitaire de Toulouse de 2756 ouvrages (du XVe au XVIIIe siècle) en échange de 300 volumes d'auteurs modernes.

 

Aujourd'hui, les ouvrages provenant de Villefranche sont aisément reconnaissables dans notre réserve à leur demi-reliure anonyme et uniforme (et malheureusement, de médiocre qualité). Laissés sans soins dans une pièce de l'hôtel de ville de Villefranche pendant le XIXe siècle, ils portent les marques de leurs pérégrinations et sont quelque peu " fatigués ". On les reconnaît également aux nombreux ex-libris laissés, sur leurs pages de titres, par les couvents qui les possédaient. Composés pour leur majorité d'impressions latines, ils comprennent, et c'est là l'aspect essentiel de ce fonds, la plupart des incunables de la Bibliothèque de l'Université de Toulouse I, soit une quarantaine de volumes. Parmi ces derniers, nous citerons plus particulièrement ce " best-seller " du XVe siècle, connu sous le nom de " Chroniques de Nuremberg " et qui est dû à la collaboration du médecin Hartman Schedel avec l'imprimeur Anton Koberger (1493) ; sans doute le " moins rare " des incunables tant sa diffusion a été grande. Ou bien encore cette Bible imprimée à Lyon vers 1496 dont nous ne possédons qu'un tome sur les quatre mais qui présente de magnifiques initiales peintes. Ajoutons de nombreux ouvrages de théologie et de droit canonique des XVIe et XVIIe siècles dont l'aridité du texte et l'austérité de la mise en page sont souvent rachetés par la présence d'un frontispice maniériste ou baroque.

 


LE FONDS RELIGIEUX

 

Il est constitué par les bibliothèques du Grand et du Petit Séminaires de Toulouse dont la Bibliothèque Universitaire a reçu le dépôt par l'État entre 1908 et 1910 suite à la suppression des établissements ecclésiastiques. L'ensemble représente environ 20 000 volumes essentiellement consacrés à la théologie, la patristique, le droit canonique, l'histoire de l'Église et des différentes confessions, etc... et imprimés entre le XVIe et le XIXe siècle.

Au sein de cette collection assez austère se détachent quelques volumes d'illustres provenances dont une douzaine, reliés aux armes de Charles Le Goux de la Berchère (1647-1719) archevêque de Narbonne. La bibliothèque de ce dernier fut récupérée en grande partie par son successeur René François de Beauvau (1664-1739) et dispersée en vente publique à la mort de ce prélat. La bibliothèque municipale de Toulouse possède une belle sélection de ces ouvrages mais certains, après avoir transité par des collections particulières dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et au cours du XIXe siècle, furent donnés au Séminaire de Toulouse et par le biais du dépôt de l'État intégrèrent finalement les collections de la Bibliothèque Universitaire.

 

Les mêmes itinéraires furent empruntés par d'autres volumes ayant appartenu à des ecclésiastiques de la famille Colbert, notamment Jacques Nicolas, archevêque de Rouen (1655-1707) et Charles Joachim, évêque de Montpellier (1667-1738). Ajoutons également quelques livres réchappés de la dispersion des bibliothèques des établissements religieux toulousains : Jacobins, Collège des Jésuites ou Notre Dame de la Daurade. Par ailleurs, la correspondance administrative conservée à la Bibliothèque Universitaire semble indiquer que, aux alentours de 1910, cette dernière se partagea avec la Bibliothèque Municipale un lot de doubles issus de la Bibliothèque du Clergé ; ceci explique donc la présence de l'ex-libris imprimé de cette dernière sur quelques rares volumes.

 


CATALOGUE

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ÉTABLISSEMENTS RELIGIEUX PARISIENS

 

Sous l'Ancien Régime, la capitale dispose de tout un réseau de bibliothèques plus ou moins accessibles mais qui constituent néanmoins autant de foyers d'érudition et de sociabilité savante. Les legs de divers particuliers, legs souvent assortis de conditions d'ouverture au public, l'habitude de se retrouver entre érudits pour confronter idées et découvertes, les réunions d'assemblées et autres académies savantes tout ceci a contribué à ouvrir les bibliothèques plus largement à la communauté scientifique. Certes nous étions encore loin de la lecture publique institutionnalisée mais le mouvement était lancé et allait contribuer à l'effervescence intellectuelle parisienne.

 

Bien des particuliers ont pris l'initiative dans ce domaine et le plus illustre d'entre eux, le cardinal Mazarin, mettait sa bibliothèque à la disposition des chercheurs. Après sa mort cette dernière rattachée au Collège des Quatre Nations, sera accessible aux lecteurs les lundi et jeudi sauf pendant les vacances (du 1er Août à la Toussaint).(1) La Bibliothèque du Roi, elle, n'était ouverte régulièrement qu'une fois par semaine à partir de 1720. Les mardi et jeudi, savants et érudits pouvaient se rendre à celle des pères de la Doctrine Chrétienne (bibliotheca Carolina) et, les lundi, mercredi et samedi à l'abbaye Saint Victor. Citons enfin la bibliothèque de l'Ordre des Avocats et celle de la Faculté de Médecine. Il faut pourtant préciser que la différence entre bibliothèque publique (ouverte à tous) et bibliothèque particulière (ouverte à un certain public et d'accès plus restreint) n'était pas toujours facile à déterminer et que les conditions d'ouverture n'étaient pas non plus immuables.

 

La révolution et la sécularisation des biens du clergé vont bouleverser ce paysage et bien peu de bibliothèques seront conservées dans leur intégralité.(2) Dès février 1790, l'idée de dépôts destinés à abriter les collections confisquées était lancée par l'abbé Mercier de Saint-Léger qu'inquiétaient les menaces de déprédations et de vols. La première à déménager fut celle des Jacobins puisque leurs bâtiments étaient alors occupés par l'Assemblée Nationale. Par la suite on assista alors à un véritable chassé-croisé des livres sur l'étendue de la capitale et seules les plus importantes des bibliothèques restèrent dans leurs murs : la Bibliothèque du Roi, celle de Sainte-Geneviève, celle du Collège Mazarin et Saint-Germain-des-Prés, pour son malheur. On décida simplement de les ouvrir beaucoup plus largement au public. Pour avoir tergiversé trop longtemps, la Sorbonne vit ses collections saisies par la Municipalité.

 

Au sein des dépôts vinrent alors s'entasser des milliers de livres confisqués dans les établissements religieux les plus divers, du plus prestigieux comme l'abbaye Saint-Victor au plus modeste comme le Couvent de Picpus. Le dépôt des Capucins regroupe jusqu'à 200 000 volumes provenant de 47 bibliothèques ; celui de Saint-Louis-La-Culture, 600 000 provenant de 96 établissements (dont Saint-Victor et les Minimes de la Place Royale). Deux autres dépôts furent créés à Saint-Denis et Versailles. Les rayons de ces dépôts abritèrent non seulement les livres confisqués à ces établissements mais également ceux provenant des bibliothèques particulières des émigrés ou des condamnés du Tribunal Révolutionnaire.

 

Les Collections de manuscrits furent les premières à être triées et s'en allèrent enrichir, dans des proportions inconnues jusqu'alors, les fonds de la Bibliothèque Nationale. Estampes et Cartes allèrent également combler les lacunes de celle-ci (Saint-Victor en possédait une remarquable collection). Les imprimés servirent soit à combler eux aussi des lacunes dans les collections publiques soit à équiper les bibliothèques des nouvelles assemblées et administrations. Le Tribunat, installé en janvier 1800, bénéficia ainsi de la création d'une bibliothèque composée à partir essentiellement, semble-t-il, du dépôt de Saint-Louis-la-Culture car on y retrouve de nombreux ouvrages de Saint-Victor et des Minimes. Les Livres n'arrêtèrent d'ailleurs pas là leurs pérégrinations puisqu'ils servirent à monter la bibliothèque de la Faculté de théologie protestante de Montauban en 1810. Conservés aujourd'hui à la Bibliothèque Universitaire de Toulouse 1, ils ont fourni le matériau principal de notre exposition consacrée aux provenances variées des fonds anciens universitaires. Leur aspect, parfois fatigué, est là pour nous rappeler que les livres, comme les êtres humains, peuvent être sujets à de nombreuses tribulations.

 

 


SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS

 

Illustre par son ancienneté qui remonte à une fondation du roi Childebert Ier au VIème siècle, l'abbaye Saint-Germain-des-Prés connaît un regain de prestige au XVIIème siècle et dans la première moitié du XVIIIème à la suite de son entrée dans la Congrégation de Saint-Maur (1631). Devenue chef-lieu de cette compagnie de religieux spécialistes de l'étude des textes anciens et des chartes elle abrite dès lors un actif foyer d'érudition dont les plus illustres représentants sont Dom Bernard de Montfaucon (1655-1741) et Dom Jean Mabillon (1632-1707).

 

Les mauristes surent d'ailleurs allier la perfection du travail érudit à un sens des affaires plutôt développé en s'assurant une espèce de monopole de l'édition des textes patristiques grâce à divers privilèges. Ceci n'ôtant rien d'ailleurs à la qualité de l'extraordinaire somme de travail dépensé ni à la beauté de maintes éditions

 

A la veille de la Révolution l'abbaye était entrée en léthargie et ne comptait plus que 47 moines mais elle conservait toujours sa magnifique bibliothèque et une très belle collection de manuscrits. L'ampleur de ce fonds fit qu'on le laissa sur place au lieu de le verser dans l'un des dépôts révolutionnaires. Paris aurait pu ainsi conserver indivise une de ses plus anciennes et plus prestigieuses bibliothèques malheureusement les événements en décidèrent autrement. Dans la nuit du 19 au 20 août 1794 un incendie éclata dans un dépôt de poudre installé dans un des bâtiments conventuels et se communiqua rapidement à son voisin où étaient entreposés les livres. Une partie des collections imprimées furent détruites par le feu ou endommagées par l'eau des pompes. Heureusement les manuscrits furent épargnés et déménagés ainsi que certains imprimés triés par Dom Poirier et Van Praet, bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale. Les 9000 manuscrits intégrèrent d'ailleurs les collections de cette dernière. Quant aux livres rescapés ils furent dispersés et certains entrèrent ensuite à la bibliothèque du Tribunat d'où provient l'ouvrage exposé ici. Ce dernier porte d'ailleurs de larges traces de mouillures sur certaines pages.

 

 

[RES Mn 5] ORIGENE. Dom Bernard de MONTFAUCON

Hexaplorum Origenis quae supersunt, multis partibus auctora, quam a Flaminio Nobilio & Joanne Drusio edita suerint. Ex Manuscriptis & ex libris editis eruit & Notis illustrauit D. Bernardus De Montfaucon...- Parisiis : ludovicum Guerin : Viduam Joannis Boudot : et Carolum Robustel, 1713.- 2 vol. ; in-fol.

Provenance :

Aux armes de César d'Estrées (1628-1714), cardinal et abbé de Saint-Germain des Prés. -Ex-dono imprimé de Jean d'Estrées (1666-1718), archevêque de Cambrai, à l'abbaye Saint-Germain des Prés. - Cachet de l'abbaye.- Cachet de la bibliothèqye du Tribunat. - Cachet de la Faculté de Théologie protestante de Montauban.


Le Cardinal d'Estrées est une des grandes figures de l'église de France du XVIIe siècle. Ayant acquis une vaste culture au cours de ses études accomplies au Collège de Navarre, il fut un théologien averti et partisan avant tout d'une église gallicane. Nommé en 1653 par le Roi à l'évêché de Laon, il devint membre de l'Académie Française en 1658. Louis XIV l'employa à plusieurs reprises pour des négociations délicates notamment au Portugal, en Bavière, en Savoie enfin en Espagne à la suite de Philippe V. Il fut également amené à jouer un rôle conciliateur dans les houleuses relations entre l'Eglise de France et Rome. Elevé au Cardinalat en 1671, il participa à quatre conclaves au cours de sa vie. Ses nombreuses missions ne l'empêchérent pas de suivre assidûment, quand il le put, les séances de l'Académie. Il mourut en 1714 et est inhumé dans l'église conventuelle de Saint-Germain-des Prés dont le roi l'avait fait abbé en 1704 ; " un des plus beaux génies et des plus savants prélats de l'Eglise de France " selon Saint-Simon.

Son neveu Jean d'Estrées (1666-1718) se forma auprès de lui. Docteur en théologie, abbé de Villeneuve et d'Evron il accomplit sa première mission diplomatique au Portugal dans le but de gagner la neutralité de ce pays pendant la guerre de la ligue d'Augsbourg. Il rejoignit son oncle auprès de Philippe V en Espagne et lui succéda à l'ambassade après son rappel (1703-1705). Rappelé lui-même en France il entra à l'Académie en 1711 et hérita de son oncle l'abbaye de Saint-Claude en 1714. Le Régent lui donna l'archevêché de Cambrai et le nomma conseiller d'Etat. Il mourut en 1718 et légua sa bibliothèque à Saint-Germain-des Prés. Ainsi que l'indique l'étiquette typographique figurant sur la page de titre le livre présenté ici fit partie de ce don et semble provenir de la succession de son oncle le Cardinal (ou lui fut offert par ce dernier).


SAINT-VICTOR

 

[RES Mn 11476] Giovani Battista Spagmoli, dit le MANTOUAN

Secunda pars operum Baptistae Mantuani In qua continentur Parthenicae Tres Mariana Catharinaria & quattuor Virginum. De Calamitatibus. Dionysius Aeropagita. Lodovicus Morbiolus. De morte Contemnenda. Contra impudice scribentes votus & de natali Jo. Baptiste Carmé.- [Paris] : Venundatur in pelicano & in Aedibus Ascensianis [ Enguilbert, Geoffroy et Jean de Marnef ], [1507]. - In -8°.

Provenance :

Reliure aux armes de l'Abbaye Saint-Victor à Paris.- Cachet de la Bibliothèque Saint-Victor. - Ex-Libris manuscrit sur page de titre : " Ad usum F. Joanne Picardi Victoriani Canonici 1604 ", " Fr. C. Gallopin Stis Victoris Canonici... ". - Ex-libris manuscrit sur page de garde : " Ad usum F. M. Bocheron S. Victor, 1615 ". - Cachet de la Faculté de Théologie protestante de Montauban. Intéressante reliure en papier teinté en vert. L'abbaye Saint-Victor possédait sous l'Ancien Régime l'une des plus riches bibliothèques de la capitale commencée dès le XIIe siècle. Sous François Ier elle était considérée comme la plus importante de France. De nombreux dons l'enrichirent au cours de son existence tel celui d'Henri du Bouchet de Bournonville, conseiller au Parlement, en 1652 et qui comprenait 6000 volumes imprimés, manuscrits, cartes et estampes.. Ce dernier spécifia d'ailleurs qu'il désirait la voir ouverte au public trois fois par semaine. A partir de cette date, les lecteurs y eurent accès les lundi, mercredi et samedi. En 1698 c'est le legs de Jean de Tralage, conseiller au Parlement, avec surtout une magnifique collection de cartes et d'estampes. L'oncle du défunt, Nicolas de la Reynie, essaya mais en vain de s'opposer à la donation en suscitant les pires difficultés aux religieux. Vers le milieu du XVIIIe siècle on pouvait dénombrer dans la bibliothèque de l'abbaye environ 35000 imprimés et manuscrits. A la Révolution, comme tous les établissements religieux parisiens, l'abbaye vit ses livres confisqués et transférés dans un dépot en l'occurence celui des Enfants de la Patrie (hôpital de la pitié) où ils rejoignirent 32 autres bibliothèques saisies soit 60 000 volumes. Bien entendu les bibliothécaires de la Nouvelle Bibliothèque Nationale vinrent largement y puiser pour combler certaines lacunes des collections existantes mais surtout y prélever les manuscrits les plus intéressants ou les plus rares.

 

[RES Mn 8514] Claude-Marie GUYON

L'oracle des nouveaux philosophes. Pour servir de suite et d'eclaircissement aux oeuvres de M. de Voltaire... - A Berne : [s.n.], 1759. -2 vol. ; in 8°.

 Provenance :

Reliure aux armes de l'Abbaye Saint-Victor. - Cachet de l'Abbaye Saint-Victor. - Cachet de la bibliothèque universitaire de Montauban.

 

 

[RES Mn 1773] Louis MAIMBOURG

Histoire du pontificat de S. Gregoire le Grand par Monsieur Maimbourg. - A Paris : Chez Claude Barbin, 1687. - in - 4°.

Provenance :

Reliure aux armes de l'Abbaye Saint-Victor à Paris. - Mention manuscrite " Ex dono Authoris Bibliotheca Victoriana ". - Cachet de la Bibliothèque Universitaire de Montauban.

 


AUTRES ÉTABLISSEMENTS

 

 

[RES Mn 1848] Etienne ALGAY DE MARTIGNAC

Eloges historiques des evesques et archevesques de Paris, qui ont gouverné cette Eglise depuis environ un Siècle, jusques au décés de M. François de Harlay-Chanvalon, nommé par le Roy au Cardinalat.- A Paris : chez François Muguet, 1698. - In -4°.

Provenance :

Aux armes du Couvent des Minimes de la Place Royale à Paris. - Ex-dono manuscrit : " Donné par le V.P. Jacques du Bois " . - Ex-libris manuscrit : " De la Bibliothèque des P.P. Minimes de la Place Royale à Paris ".- Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban.

Sans faire partie des bibliothèques ouvertes officiellement au public sous l'Ancien Régime, celle des Minimes acceptait cependant la visite des chercheurs et des érudits. Elle était plus particulièrement renommée pour ses fonds relatifs aux sciences et surtout aux mathématiques qui lui valurent l'assiduité de Descartes, Fermat et Roberval, entre autres. En 1790, elle comptait plus de 1700 ouvrages répartis en trois salles autour de l'église. A la révolution, les livres furent transférés, eux-aussi, au dépôt de Saint-Louis-la-Culture.

 

[RES Mn 277] Pieter VAN OPMEER

Opus chronographicum orbis universi a mundi exordio usque ad annum M. DC. XI. Continens Historiam, icones, et elogia, summorum pontificum, imperatorum, regum, ac virorum illustrium ; in duos Tomos divisum. Prior auctore Petro Opmeero... a Petro Fil. evulgatus. Posterior Auctore Laurentio Beyerlinck... - Antverpiae : ex typographeio Hieronymi Verdussii, 1611. - In - folio.

Provenance :

Aux armes des Minimes de Paris ; sur les plats l'inscription : "  Pour le couvent des Pères Minimes de la place Royale à Paris ". - Ex-libris manuscrit sur page de titre. "  de conventu parisiensi ff. minimorum ". - Cachet de la Bibliothèque du Tribunat. - Cachet de la Bibliothèque Universitaire de Montauban.

 

[RES Mn 10601] Le P. Gilbert JONIN

Gilberti Jonini E Societate Jesu. Poematum Lib. I. Elegiarum Lib.II [s.l. : s.n., 16??]. - In-12°.

Provenance :

Reliure aux armes du Couvent des Minimes de Paris. - Cachet de la Bibliothèque du Tribunat. - Cachet de la Bibliothèque Universitaire de Montauban.

 

[RES Mn 6863] Le Père Pierre CRESPET

Instruction de la foy chrestienne, contre les impostures de l'Alcoran Mahommétique, au grand seigneur de Turquie : Du latin de Pie Second... Illustrée de Scholies nécessaires pour l'intelligence des matières y contenues : retorquees tant contre les Mahommetistes, que faux Chrestiens, & Atheistes. Par F.P.C. Celestin de Paris ... - A Paris : chez Guillaume de la Nouë, 1589. - In-8°.

Provenance

Reliure aux armes des Célestins de Paris. - Cachet de la bibliothèque du Tribunat. - Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban.

Longtemps réputée pour la richesse et la variété des ouvrages manuscrits et imprimés qu'elle renfermait, la bibliothèque des Célestins était en pleine décadence à la veille de la Révolution. Elle avait été pourtant, en son temps, richement dotée par Charles V. A l'époque moderne, les religieux laissèrent dilapider leur patrimoine et quelques grands amateurs éclairés du XVIII° siècle surent en profiter tels le duc de la Vallière ou le marquis de Paulmy.

 

[RES Mn 7767] VEGECE Flavius Vegetius Renatus

Flavius vegetius vir illustri de Re militari. Sextus Julius Frontinus vir consularis de Re militari. Aelianus de Instruendis aciebus. Modesti libellus de vocabulis rei militaris. - [Lyon] : [Guillaume Huyon], 1523. - In - 8°.

Provenance :

Ouvrage provenant du Couvent de la Conception de Notre-Dame, rue Saint Honoré, transféré ensuite au Couvent des Capucins du Marais.- Cachet de la bibliothèque du Tribunat.- Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban.

 

 

[RES Mn 7898] Samuel COLLINS

Relation curieuse de l'Estat présent de la Russie Traduite d'un auteur Anglois... Avec l'Histoire des Révolutions arrivées sous l'Usurpation de Boris, & l'Imposture de Demetrius... - A Paris : chez Claude Barbin, 1679. - In -12.

Provenance :

Ouvrage provenant du Couvent des Capucins de la rue Saint-Honoré, transféré ensuite au Couvent des Capucins du Marais à Paris. - Cachet de la Bibliothèque du Tribunat. - Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban.

 

[RES Mn 1357] François BAYLE

Franscisci Bayle,... Opuscula quorum alia nunc primum in lucem prodeunt, ... - Tolosae : Apud Guillelmum Robert, 1701.

Provenance :

Aux armes du prieuré Saint-Martin-des-Champs. - Cachet de la Faculté de Théologie protestante de Montauban.

 

Les livres de ce prieuré de l'ordre de Cluny furent transférés au dépôt de Saint-Louis-La-Culture (église Saint-Paul-Saint-Louis) qui abrita jusqu'à 600 000 ouvrages provenant de 96 établissements de toutes tailles. La bibliothèque de Saint-Martin des Champs en représenta une petite part soit environ 10 000 volumes.

 

[RES Mn 937] SAINT NIL l'ANCIEN. Le Père Pierre POUSINES

Sancti Patris nostri Nili opera quaedam nondum edita... Petrus Possinus Societatis Jesus recensuit, & latine vertit. - Parisiis : Apud Sebastianum Cramoisy, 1639. - In-4°

Provenance :

Ex-libris gravé et ex-libris manuscrit du Séminaire des Missions étrangères à Paris. - Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban.

Note : les armoiries figurant sur les plats ont été découpées.

 

[RES Mn 11425] Anna-Maria VAN SCHURMAN

Nobiliss. Virginis Annae Mariae A. Schurman Opuscula hebraea, graeca, latina, gallica, prosaica et metrica, Editio tertia, auctior & emendatior. - Trajecti ad Rhenum [Utrecht] : Ex Officina Johannis à Waeberge, 1652.- In-8°.

 Provenance :

Ex-libris manuscrit et cachet de la Bibliothèque des Bénédictins anglais, rue Saint-Jacques à Paris. - Cachet de la Bibliothèque Universitaire de Montauban

 

[RES Mn 1724.] [BIBLE N.T. (Latin, Arabe). 1591] 

Quatuor evangelia, arabice et latine. - Romae : In Typographia Medicea, 1591. In-folio.

Provenance :

Ex-libris de la bibliothèque des Lazaristes de Paris. - Cachet de la Bibliothèque du Tribunat. - Cachet de la Bibliothèque universitaire de Montauban.

 

 


AUX ARMES DE LA FAMILLE ROYALE

 

 

 

[RES Mn 2094] Hardouin de BEAUMONT de PEREFIXE

Histoire du Roy Henry le Grand, Composée par Messire Hardouyn de Perefixe... Reveuë, corrigée, & augmentée par l'Auteur . - A Paris : De l'imprimerie d'Edme Martin, 1662. - in 4°.

Provenance :

Aux armes de Louis XIV. - Ex-libris manuscrit " usui F. Laurentii Orceau doct. Paris " ; étiquette typographique du même. - Cachet de la Bibliothèque du Tribunat. - Cachet de la Faculté de Théologie protestante de Montauban.

 

[RES Mn 1973] SIDOINE APOLLINAIRE / Le Père Jacques SIRMOND

C. Sol. Apollin. Sidonii auernorum episcopi opera,... - Parisiis : Sumptibus Sebastiani Cramoisy, 1652. - In 4°.

Provenance :

Aux armes de Louis XIV (France et Navarre). - Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban.

Le fer employé ici est identique à celui déjà utilisé sous Louis XIII. Les plats sont recouverts d'un semis alterné de fleurs de lys et de L. couronnés. Dans le collier de l'ordre du Saint-Esprit figure la lettre H (Henri) mais on rencontre parfois sur d'autres volumes la même composition avec la lettre L (Louis).

 

[RES Mn 7999] Anne-Marie-Louise-Henriette d'Orléans, duchesse de MONTPENSIER

 Mémoires de Mademoiselle de Montpensier, Fille de Mr Gaston d'Orléans... - A Amsterdam : chez Jean-Frédéric Bernard, 1729. - In-12°.

 Provenance :

Aux armes de Louis XV. - Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban

 Au cours du long règne de Louis XV (1715-1774) un grand nombre de différents fers aux armes de France furent utilisés. Le modèle présenté ici date, en réalité, du règne de Louis XIV et sert encore au début du nouveau règne. Il évoluera d'ailleurs assez peu dans sa forme générale au cours du siècle. Dans les entre-nerfs figurent les deux L sommés de la couronne royale.

 

[RES Mn 2195]

Les statuts de l'ordre du St Esprit estably par Henri III.ème du nom Roy de France et de Pologne au mois de décembre l'an M.D. LXXVIII. - Paris : De l'Imprimerie Royale, 1788. - In 4°.

 Provenance :

Aux armes de Louis XVI. - Cachet de la Faculté de Théologie protestante de Montauban.

Depuis son institution par Henri III en 1588, l'ordre du Saint-Esprit a vu paraître plusieurs éditions successives de ses statuts à l'initiative du chapitre de l'ordre désireux de les rendre plus complets ou de se conformer aux changements. Nous présentons ici la dernière édition parue avant la révolution et la suppression de l'ordre. La précédente date de 1740 et un exemplaire aux armes de Louis XV en est conservé à la Bibliothèque Municipale de Reims. Si l'on compare les deux reliures on ne constate guère de différences et les fers employés sont les mêmes qu'il s'agisse des armes de France ou de la colombe du Saint-Esprit figurant aux angles des plats.

 

[RES Mn 10600]

Selecta latini sermonis exemplaria è scriptoribus probatissimis, ad christianae juventutis usum collecta. - Lutetiae parisiorum : Apud. Hipp. Lud. Guérin, & Lud. Fr. Delatour, 1753. In 12°.

Provenance

Aux armes de Madame Victoire de France, fille de Louis XV. - Cachet de la bibliothèque du Tribunat. - Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban. 

Les trois filles de louis XV qui ont vécu le plus longtemps (à l'exception de leur soeur Louise entrée au Carmel de Saint Denis) possédaient chacune une bibliothèque au château de Versailles et sans doute également dans leur résidence bien-aimée de Bellevue. S'il faut en croire les spécialistes des reliures armoriées, à chaque princesse correspondait un habit différent : les livres de Madame Adélaïde (1732-1800) étaient reliés en maroquin rouge, ceux de Madame Victoire (1733-1799) en maroquin olive et ceux de Madame Sophie ( 1734-1782) en maroquin citron. Toutefois cette règle semble avoir souffert quelques exceptions.

En 1791 les deux soeurs survivantes, Adélaïde et Victoire, émigrèrent à Rome puis dans le royaume de Naples. Leurs livres furent saisis mais ne semblent pas, faute d'ouvrages spectaculaires, avoir retenu spécialement l'attention des commissaires de la Bibliothèque Nationale. La plupart se trouvent aujourd'hui à la Bibliothèque municipale de Versailles.

Madame Victoire mourut à Trieste et sa soeur ne lui survécut pas un an. Sous la Restauration leurs restes furent solennellement ramenés à Saint-Denis.

 

[RES Mn 9987] F. de CALLIERES

Du bon et du mauvais usage. Dans les manières de s'exprimer. Des façons de parler bourgeoises. Et en quoy elles sont différentes de celles de la cour....- A Paris : Chez Claude Barbin, 1693. - in 12°.

Provenance :  

Aux armes de Louis-Henri de Bourbon, duc de Bourbon et prince de Condé (1692-1740 ). - Cachet de la bibliothèque du Tribunat . - Cachet de la faculté de Théologie protestante de Montauban.

Louis-Henri de Bourbon était le fils aîné de Louis III, prince de Condé, et de Mademoiselle de Nantes, fille de Louis XIV et de Madame de Montespan. Il était l'arrière-petit-fils du Grand Condé. Il devint premier ministre du jeune Louis XV en 1723, à la mort du Régent. En 1726 il fut supplanté par le Cardinal de Fleury qui le fit entrer dans la retraite à Chantilly. C'est dans ce château, principale résidence des princes de Condé héritée des Montmorency, que l'ouvrage fut saisi avec toutes les collections du dernier prince, émigré dès juillet 1789 . (Le contreplat supérieur porte la mention manuscrite : Emigré Condé Chantilly N 827).

 

[RES. PF. XVII - 211 bis] Pierre GOUDOULI 

Le Ramelet moundi de tres flouretos. O las gentilessos de tres Boutados del'Sr Goudelin... - A Toulouso : De l'Imprimario de Ian Boudo, 1638. - 8°.

Provenance : 

Ex-libris manuscrit " S.A.S. Mgr le Cte de Clermont ". - Ancienne collection Pifteau (entrée à la B.U. en 1848).

Bel exemplaire en maroquin rouge avec dentelle et fleurs de lys aux angles ; tranches dorées. Ce livre a appartenu à Louis de Bourbon-Condé, comte de Clermont (1709-1771) et frère cadet du duc de Bourbon (cf notice précédente). Entré dans les ordres et abbé de Saint-Germain, il obtint de Clément XII l'autorisation de porter les armes. Il participa aux campagnes d'Allemagne et des Pays-Bas et remplaça le maréchal de Richelieu à la tête des armées en 1758 mais se fit battre à Krefeld. Son élection à l'Académie Française en 1754 avait donné lieu à nombre de sarcasmes sa nullité intellectuelle étant des plus connues.

 

 

[RES Mn 8004] Isaac de LARREY

Histoire de France sous le règne de Louis XIV. Par Mr de Larrey... Seconde édition. - A Rotterdam : chez Michel Bohm, & compagnie, 1721.- in 12°.

Provenance :

Aux armes de Louise-Adélaïde de Bourbon-Conti (1696-1750) dite Mademoiselle de la Roche-sur-Yon. - Ex-libris de la même. - Cachet de la Faculté de Théologie protestante de Montauban. 

Louise-Adélaïde de Bourbon-Conti était la fille de François-Louis de Bourbon, prince de Conti, et de Marie-Thérèse de Bourbon-Condé. Restée célibataire, elle semble avoir possédé une importante bibliothèque. A la révolution la couronne et l 'écu fleurdelysé figurant sur les plats ont été effacés. L'ex-libris a été conservé cependant. Au contreplat supérieur du premier volume figure une étiquette d'inventaire indiquant que l'ouvrage a été saisi à l'Isle-Adam, une des résidences du dernier prince de Conti qui avait alors émigré. Ce dernier avait manifesté assez servilement son attachement au nouveau régime ce qui ne l'empêcha pas d'être emprisonné avant d'être expulsé, après Fructidor, avec d'autres membres de la Famille Royale.

 

[RES Mn 8038] Claude FAUCHET

Déclin de la maison de Charlemagne. Faisant la suite des Antiquitez Françoises : contenant les faicts de Charles Le Chauve & ses successeurs.... - A Paris : chez Jérémie Perier, 1602.

Provenance : 

Aux armes de Louis-Jean-Marie de Bourbon (1734-1793) duc de Penthièvre et Grand Amiral de France. - Cachet de la bibliothèque du Tribunat. - Cachet de la Faculté de Théologie protestante de Montauban. 

Le duc de Penthièvre (1734-1793) était le fils du Comte de Toulouse (1678-1737), lui-même fils légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan, et également Grand Amiral de France. Le père, sur ses livres, ajoutait généralement deux ancres passées en sautoir derrière l'écu comme insigne de sa charge. Le fils n'utilisait qu'une ancre, ce qui permet de différencier leurs livres. Toutefois le comte de Toulouse a parfois usé d'une seule ancre dans certains cas. L'attribution de ce volume n'est donc pas totalement certaine. Réputé pour sa charité et ses innombrables bienfaisances, le duc de Penthièvre ne fut pas inquiété à la Révolution et vécut dans la retraite jusqu'à sa mort survenue peu de temps après l'exécution de Louis XVI (1793). Son seul enfant survivant, sa fille Adélaïde (1753-1821) avait épousé son cousin le duc d'Orléans Philippe-Egalité (1747-1793). Le duc de Penthièvre est donc le grand-père du Roi Louis-Philippe.

 


LIVRES AUX ARMES DU CARDINAL DE RICHELIEU

 

Grand bibliophile Armand Jean du Plessis cardinal-duc de Richelieu (1585-1642) faisait rechercher des ouvrages rares tant en France qu'en Italie ou en Allemagne. Après la capitulation de La Rochelle, il s'en appropria ainsi la bibliothèque. A sa mort il légua sa collection à son petit neveu Armand de Vignerot duc de Richelieu à charge pour lui de la laisser à la Sorbonne où les chercheurs pourraient les consulter.

Le testament du Cardinal ne devait connaître qu'un commencement d'exécution : en 1643 un inventaire des livres est rapidement établi par les libraires Blaise et Vitré qui apposèrent leurs signatures au contreplat de chaque volume avec le numéro d'inventaire (tous les exemplaires, une vingtaine, possédés par la Bibliothèque Universitaire présentent ces doubles signatures). Puis les choses traînèrent quelque peu, les héritiers et la Sorbonne ne réalisant pas tout de suite le grand intérêt de la collection. Enfin, la Sorbonne se décida à récupérer les livres et somma le duc d'exécuter les dispositions du testament. Ce n'est toutefois qu'en 1660 qu'un arrêt du Parlement décida le transfert.

 

La Sorbonne fit alors apposer son cachet sur chaque ouvrage et n'hésita pas à faire relier aux armes du cardinal des livres acquis par la suite. La présence (ou l'absence) des signatures des librairies de 1643 permet de repérer ainsi les " faux " des " vrais " livres du cardinal. La reliure, elle, très sobre en veau noir avec double filet doré.

 

[RES Mn 9953] Janus GRUTER (Jan van GRUYTERE)

Lampas, sive fax artium liberalium, hoc est, Thesurus criticus, in quo infinitis locis theologorum jurisconsultorum, medicorum, philosophorum, oratorum, historicum, poetarum, grammaticorum, scripta supplentur, corriguntur, illustrantur, notantur, Tomus primus [sextus] ex otiosa bibliothecarum custodia erutus... a Jano Grutero. - Prodit Francofurti : E Collegio Paltheniano, sumtibus Jona Rhodii, 1602-1612. - 6 vol, in-8°.

Provenance : 

Reliure aux armes d'Armand-Jean du Plessis, Cardinal de Richelieu, ministre d'Etat (1585-1642).- Cachet de l'ancienne bibliothèque de la Sorbonne. - Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban.

Cette série présente aux contreplats supérieurs des différents volumes, le numéro d'inventaire 4984 et les signatures de Blaise et Vitré. Contrairement à d'autres volumes aux armes de Richelieu que possède la Bibliothèque Universitaire, cette collection n'est pas passée par le Tribunat avant d'être récupérée par la Faculté de Montauban.

 

[RES Mn 10079] PLAUTE Titus Maccius Plautus

M. Acci Plauti Sarfinatis Umbri Comoediae XX. Superstites. Ex Solis Ms Stis Codd. Palatinae Bibliotheca pristina Antiquati sua fideliter restitua... Curis Secundis Joh. Philippi Parei. - Neapoli Nemetum [Neustadt] : Impensis Haeredum Jacobi Fischeri, 1619. - In-4°.

Provenance :

Anciennement aux armes du Cardinal de Richelieu. - Cachet de la Bibliothèque de l'ancienne Sorbonne. - Cachet de la Bibliothèque du Tribunat. - Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban.

Les armes sur les plats et entre les nerfs ont été effacées. Les signatures des libraires de 1643 et le numéro d'inventaire également.

 

 


LIVRES AUX ARMES DU CARDINAL MAZARIN

 

 

Collectionneur impénitent autant qu'habile politicien le cardinal Mazarin (1602-1661) avait rassemblé, grâce aux soins de son bibliothécaire Naudé, une des plus belles bibliothèques d'Europe.

Elle comptait plus de 45 000 volumes en 1647 mais fut saisie par le Parlement pendant la Fronde et vendue en 1652. Mazarin la reconstitua patiemment et récupéra une part des ouvrages confisqués. Il acheta également la bibliothèque de Naudé (8 000 livres) et parvint à rassembler une collection aussi riche que la précédente, collection qu'il légua à sa fondation le Collège des Quatre Nations (où se trouve l'actuelle Bibliothèque Mazarine).

Il est à noter que les armes du cardinal se retrouvent sur beaucoup de livres publiés après sa mort. Il s'agit en fait d'ouvrages donnés en prix par le Collège des Quatre Nations à ses élèves les plus brillants. C'est le cas des ouvrages présentés ici.

 

[Res. 1320] SENEQUE Lucius Annaeus Seneca

L. Annaei Senecae philosophi scripta quae extant : ex editione romana virorum doctorum notis castigata... - Parisiis : Apud Jacobum Dupuys, 1587.

Provenance :

Aux armes du cardinal Mazarin ; donné en prix par le Collegium Mazarinaeum (Collège des Quatre Nations) à Charles Maupin en 1707. Sur la page de garde : " Souvenir affectueux de l'abbé Marceille ". - Fonds religieux.

 

[Res MN 1114] Antoine VARILLAS

 Histoire de Louis Onze. Par Monsieur Varillas. A Paris : chez Claude Barbin, 1689.

Provenance :

Aux armes du Cardinal Mazarin. - Ex-libris manuscrit de la maison Saint-Charles de la Doctrine chrétienne (1742). - Cachet de la bibliothèque du Tribunat. - Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban.

Ce livre a certainement été donné en prix par le Collège des Quatre Nations mais les pages de garde ne comportent aucune mention habituellement présente du nom de l'élève ni de la date de la remise de prix.

 

 


AUX ARMES DE LA FAMILLE COLBERT

 

 

 

[RES 1464] Saint AUGUSTIN

Les lettres de Saint Augustin, traduites en françois sur l'édition nouvelle des Pères Bénédictins de la Congrégation de S. Maur ; où elles sont rangées selon l'Ordre des Temps,... Avec des notes sur les points d'histoire, de chronologie, & autres qui peuvent avoir besoin d'éclaircissement. - A Paris : Chez Jean-Baptiste Coignard, 1684. - 2 vol. ; in-fol.

Provenance :

Aux armes d'un membre de la famille Colbert, sans doute Charles (1629-1696), marquis de Croissy. Fonds religieux.

Les reliures aux armes des Colbert abondent dans les bibliothèques publiques et ne sont pas toujours facilement identifiables au premier coup d'oeil. Nous serons tentés d'attribuer le modèle présenté ici à Charles Colbert, marquis de Croissy, frère du grand Colbert, intendant d'Alsace puis de différentes généralités et Secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères. La présence de deux C entrelacés dans les entre-nerfs pourrait confirmer cette hypothèse.

 

 

[RES 6557] Jean LAUNOY

Joannis Launoii constantiensis, Paris. Theologi, Veneranda romanae ecclesiae circa Simoniam traditio. - Parisiis : Apud viduam Edmundi Martini, 1675. - in-8°.

Provenance :

Reliure aux armes de Jacques-Nicolas Colbert (1655-1707), abbé du Bec, futur archevêque de Rouen. - Ex-libris manuscrit de la Bibliothèque publique des pères de la Doctrine Chrétienne. - Cachet de la Faculté de Théologie protestante de Montauban.

Deuxième fils de Jean-Baptiste Colbert et frère cadet du marquis de Seignelay, Monseigneur Colbert hérita après la mort de son aîné survenu en 1690, de la fabuleuse bibliothèque méthodiquement constituée par leur père. Celui-ci avait bénéficié des compétences du savant Pierre Carcavy auquel avait succédé ensuite Etienne Baluze. Membre de l'Académie Française et prélât fort apprécié de ses ouailles, l'archevêque de Rouen sentait tout le prix d'un tel héritage et désirait avant tout ne pas le laisser disperser même si aucune acquisition prestigieuse ne semble avoir été son fait. Par son testament daté du 5 décembre 1707, il disposa de la bibliothèque familiale en faveur du cadet de ses neveux, l'abbé Charles-Eleonor Colbert dont l'état ecclésiastique l'incitait à penser qu'il serait le plus propre à conserver ce patrimoine patiemment réuni. Par la suite, cependant, son frêre aîné étant mort, l'abbé Colbert abandonna la soutane et songea à se débarrasser de la bibliothèque. La menace de dispersion alarma les gens de lettres qui la fréquentait assidûment. Louis XV, par sa générosité, permit à la Bibliothèque Royale d'acquérir la quasi totalité de la collection de manuscrits.

 

Les deux imprimés exposés ici proviennent de la bibliothèque personnelle de Monseigneur Jacques Nicolas Colbert et les plats sont frappés de ses armes, le premier en qualité d'abbé du Bec et le second en qualité d'archevêque de Rouen. L'ouvrage de Jean Launoy porte en plus, sur sa page de titre, la signature de l'abbé Guillaume Milhet, chargé de la Colbertina pour Monseigneur Colbert.

 

[RES 45480] Le Père Claude TEXIER

 Sermons sur les festes de la Sainte Vierge, preschez par le R. Père Texier, de la compagnie de Jésus.- A Paris : Chez Estienne Michallet. - In-12°.

Provenance :

Reliure aux armes de Jacques-Nicolas Colbert (1655-1707), archevêque de Rouen. - Ex-dono imprimé de D. Ducray, au Grand Séminaire (1863). - Cachet de la bibliothèque du Grand Séminaire de Toulouse. - Fonds religieux.

 

[RES 81010] Edmond MARTENE

 Veterum scriptorum et monumentorum moralium, historicum, dogmaticorum, ad res ecclesiasticas, monasticas, & politicas illustrandas, collectio nova. Tomus primus... Opéra & Studio Domini Edumundi Martene Presbyteri & Monachi Benedictini & Congregatione Sancti Mauri.- Parisiis : Apud Joannem Boudot, 1700. - In-4°.

 Provenance :

Reliure aux armes de Charles-Joachim Colbert de Croissy (1667-1738), évêque de Montpellier. - Ex-libris gravé de la Bibliothèque du clergé de Toulouse (" ex-dono Benedicti Dheliot ") - Fonds religieux.

 Fils de Charles, marquis de Croissy, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Monseigneur Charles-Joachim Colbert est né à Paris en 1667. Il accomplit ses études au Collège de Clermont et au Collège de la Marche. Docteur en Sorbonne le 21 mars 1692 il devient grand vicaire de son cousin Jacques-Nicolas (cf notice précédente). En 1696, il est nommé évêque de Montpellier. A partir de ce moment il s'implique beaucoup dans les querelles religieuses de son temps surtout en ce qui concerne le Jansénisme. Sa résistance à l'application de la bulle Unigenitus sema la zizanie dans le clergé de son diocèse et son " Catéchisme de Montpellier " fut d'ailleurs mis à l'Index en 1721. Par la suite il fut encore un chaud partisan de l'authenticité des miracles du diâcre Paris et protégea les convulsionnaires du cimetière de St Médard. Toujours impétueux tout en protestant de sa soummission à l'Eglise, il entra en conflit avec l'Assemblée Générale du clergé en 1730. On songea même à réunir un concile national ou provincial dans le but de le déposer, mais le projet fut abandonné en raison de la résistance de plusieurs ecclésiastiques. A sa mort, il légua tous ses biens à l'hôpital général de Montpellier où il est enterré.

 

[RES 43067] Zeghert Bernhard VAN ESPEN

Tractatus de promulgatione legum ecclesiasticarum, ac speciatim bullarum et rescriptorum curiae romanae... Subjungitur appendix monumentarum... Authore Zegero Bernardo Van Espen... - Venduntur Bruxellis : Apud T'Serstevens Typographos juratos, 1712. - In-4°.

 Provenance :

 Reliure aux armes de Louis Colbert, marquis de Linières (1709-1761). - Mention manuscrite : " Bibliotheca Colbertina, 1728. G. Milhet Presbyt. " . - Ex-Libris manuscrit de la Bibliothèque publique des pères de la Doctrine Chrétienne. - Cachet de la Bibliothèque du Grand Séminaire de Toulouse. - Fonds religieux.

Petit-fils du grand Colbert, Louis II, marquis de Linières, accomplit une carrière strictement militaire en qualité de capitaine-lieutenant des gendarmes anglais puis de maréchal de camp. Ce livre, frappé de ses armes, présente toutefois aussi l'ex-libris manuscrit de la Colbertina et la signature de son bibliothécaire.

 

 


BIBLIOTHÈQUES ARISTOCRATIQUES

 

 

[RES 47904] Philippe QUINAULT

Le Théâtre de Monsieur Quinault, contenant ses tragédies, comédies, et opéras. - Nouvelle édition, enrichie de figures en taille-douce. - Paris : Par la Compagnie des Librairies, 1739. - 5 vol ; in-12.

Provenance :

Aux armes de Diane - Adélaïde de Mailly (1714-1769) et de son époux Louis de Brancas, duc de Lauraguais, pair de France. - Ex-libris Chabaneau. 

La Duchesse de Brancas Lauraguais était la fille du marquis de Nesle et d'Armande-Félicité de La Porte-Mazarin. Elle était l'une des cinq fameuses " soeurs de Nesle " dont trois furent successivement les maîtresses de Louis XV : la comtesse de Mailly, la comtesse de Vintimille et la duchesse de Châteauroux. Plus effacée, la duchesse de Brancas se contenta de sa charge de dame d'atours de la Dauphine. Son mari était gouverneur de Guise et lieutenant général. Certains des livres de la duchesse passèrent à sa mort dans les collections de ce parangon du bibliophile qu'était le duc de la Vallière.

 

[RES 41727] Henri Bennet, comte d'ARLINGTON

Lettres du Comte d'Arlington, au chevalier Temple... - A Utrecht : chez Guillaume Van de Water, 1701. - 2 vol. ; in-12°.

Provenance :

Aux armes de Charles de Rohan, prince de Soubise (1715-1787), maréchal de France, ministre d'Etat. - Ex-libris gravé de CH. Schefer (XIX° s).

Charles de Rohan, prince de Soubise et d'Epinoy, duc de Rohan et de Ventadour fit toute sa carrière à l'armée et reçut ses plus prestigieux commandements de la bienveillance des favorites de Louis XV et plus particulièrement grâce à la protection de Mme de Pompadour. Il est surtout connu pour sa cuisante défaite de Rosbach.

Il avait hérité de la bibliothèque de son oncle le cardinal de Rohan et l'enrichit encore. Sa collection fut vendue aux enchères en 1788. Le Comte d'Artois, frère de Louis XVI, en acquit une partie aujourd'hui à l'Arsenal. Nombre de ces livres étaient reliés simplement comme les deux présentés ici, en veau fauve, sans armes et ornés uniquement de macles (Rohan) et de mouchetures d'hermine (Bretagne) couronnés, frappés entre les nerfs du dos.

 

La bibliothèque Universitaire possède également un autre ouvrage aux armes du prince de Rohan et entré dans ses collections avec la bibliothèque de Fernand Pifteau en 1948 ; il s'agit des Annales de la ville de Toulouse, par La Faille et imprimé en cette ville par Colomiès en 1687.

 

 

[RES Mn 2082] Vittorio SIRI

Mercure de Vittorio Siri... Contenant l'histoire générale de l'Europe... Traduit de l'Italien par M. Requier. - A Paris : chez Durand, 1759. -in- 4°.

 Provenance :

 Relié aux armes d'Anne-Léon II de Montmorency (1731-1799). - Cachet de la Bibliothèque de la Faculté de théologie protestante de Montauban.

 Anne-Léon II de Montmorency, marquis de Fosseux puis duc de Montmorency était issu de la plus ancienne et la plus illustre famille de la noblesse de France. Chevalier de Saint-Louis, brigadier de cavalerie puis maréchal de camp, il émigra à la Révolution et mourut à Munster. Sa seconde femme et parente, Anne-Charlotte de Montmorency-Luxembourg, lui apporta en dot le duché de Montmorency. On retrouve sur les dos des livres du duc, entre les nerfs, les alérions (petits aigles) qui figurent sur les armes des Montmorency.

 

[RES Mn 2220] Charles Louis de MONTESQUIEU

De l'esprit des loix ou du rapport que les loix doivent avoir avec la constitution de chaque gouvernement, les moeurs le climat, la religion, le commerce, & C. à quoi l'Auteur a ajouté. Des recherches nouvelles sur les loix Françoises, & sur les loix féodales. - A Genève : chez Barillot, & fils, [1748]. - 2 vol. ; in-4°.

Provenance :

 Aux armes d'Emmanuel-Dieudonné d'Hautefort (1700-1777), marquis d'Hautefort. - Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban.

 Emmanuel-Dieudonné d'Hautefort, marquis d'Hautefort appartient à une vieille famille du Périgord. Chevalier de St Louis, maréchal de camp en 1740, il quitte le service du roi en 1744 pour raison de santé et entame alors une carrière diplomatique. Il fut ambassadeur à Vienne de 1749 à 1752.

 

[RES Mn 11050] Jean-Baptiste de BOYER d'ARGENS

 Lettres juives, ou correspondance philosophique, historique et critique, entre un Juif Voyageur à Paris & ses correspondans en divers Endroits. - A la Haye : chez Pierre Paupie, 1736-1737. - 6 vol. ; in-12.

 Provenance :

 Aux armes de Louis-César de Crémeaux marquis d'Entragues (mort en 1747). Ex-libris du même. - Cachet de la Faculté de Théologie protestante de Montauban.

 Le marquis d'Entragues était lieutenant général au gouvernement de Mâconnais. Il possédait une considérable collection d'ouvrages d'histoire et de romans. Des volumes à ses armes sont aussi entrés à la Bibliothèque Universitaire par le biais d'autres fonds que celui de la faculté de Montauban.

 


BIBLIOTHÈQUES DE GENS DE ROBE

 

 

[RES. Mn 8842] CICERON (Marcus Tullius Cicero)

Les lettres de Cicéron à ses amis, traduites en françois le latin à côté suivant l'Edition de Graevius. Avec des avertissemens sur chaque livre, des sommaires & et des notes sur chaque lettre.- A Paris : chez Jean Baptiste Coignard, 1704. - 4. -4 vol ; in-12°.

 Provenance :

Reliure aux armes de Jean-Jacques de Mesmes, dit le bailli de Mesmes (1675-1741), chevalier de l'Ordre de Malte. - Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban. 

La famille de Mesmes est l'une des plus connues du Parlement de Paris. Fils d'un président à mortier de la même cour, Jean-Jacques IV fut reçu chevalier de Malte à un an (1676) et de Saint-Jean de Jérusalem vingt ans plus tard. Bailli et grand-croix de l'ordre, il fut également pourvu de nombreux bénéfices et devint ambassadeur de l'ordre en France en 1715. Il fut encore abbé commandataire de l'abbaye royale de Valleroy (diocèse de Reims). Il a possédé semble-t-il, une importante bibliothèque.

 

[RES 48981] QUINTILIEN (Marcus Fabius Quintilinus)

Quintilien De l'Institution de l'orateur. Traduit par M. l'abbé Gedoyn... - A Paris : chez Nyon : Chez Guillyn, 1752. - 4 vol. ; in-12.

Provenance :

Aux armes de Guillaume II de Lamoignon (1683-1772) premier président à la Cour des Aides et Chancelier de France. - Cachet du Petit Séminaire de Toulouse. 

Fils d'un président à mortier au Parlement et parent, par sa mère, du chancelier Daniel Voysin, Guillaume II de Lamoignon est lié par sa naissance aux plus grandes familles de Robe.Avocat puis conseiller au Parlement il gravit rapidement tous les échelons de la carrière judiciaire : avocat général (1707), président à mortier (1723) premier président de la cour des Aides (1746); il devient finalement chancelier de France en 1750. Il démissionnera dix-huit ans plus tard. Les masses, insignes de sa charge de chancelier, figurent sur les plats de la reliure ainsi qu'entre les nerfs du dos.

 

[RES Mn 8026-1] Philippe de COMYNES

Mémoires de Messire Philippe de Comines,... Contenans l'histoire des Rois Louys XI. & Charles VIII. depuis l'an 1464. jusques en 1498. Augmentez de plusieurs Traittez, Contracts, Testaments, Actes, & Observations. Par feu Mr. Denys Godefroy. - Dernière Edition divisée en III Tomes. - A.Brusselle : Chez François Foppens,1706. - 3 vol. ; in-8°.

Provenance :

Reliure aux armes de Marie-Anne-Françoise Bignon (1660-1730) épouse de François-Michel de Verthamon. - Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban.

La famille Bignon a fourni six bibliothécaires du Roi au cours des XVII° et XVIII° siècles. C'est également une famille de robe dont les membres ont occupé plusieurs charges importantes, notamment celle de prévôt des marchands de Paris. Le père de Marie-Anne-Françoise était premier président du Grand Conseil. Son mari François Michel de Verthamon, marquis de Bréau, occupera ces mêmes fonctions. On remarquera sur les dos des volumes, entre les nerfs, les initiales entrelacées des deux familles B et V.

 

 

[Res. 43587] Paul Antoine de MARSILLY

Abrégé de S. Jean Chrysostome sur le Nouveau Testament. - A Paris : chez Pierre Le Petit, 1670. - 2 volumes. ; in-8°.

Provenance :

Reliure aux armes de Louis-Emeric Bigot (1626-1689), Ex-libris du même. - Ex-libris de Claude et Gabriel Pijon (XVIII°). - Cachet du Grand séminaire de Toulouse. 

Au début du XVII ème siècle Jean Bigot, sieur de Sommesnil et conseiller au Parlement de Normandie, possédait une remarquable bibliothèque de 6000 volumes sélectionnés avec soin et plus de 500 manuscrits. Son fils Louis-Emeric (1626-1689) l'augmenta encore avant de la laisser à Robert Bigot dont la mort en 1706 marque la dispersion de la collection. La réputation de cette dernière était telle que l'abbé de Louvois racheta beaucoup d'ouvrages pour la Bibliothéque du Roi qu'il administrait alors.

 

 

[Res 41192] Paul Antoine de MARSILLY

Abrégé de S. Jean Chrysostome, sur le nouveau testament. - A Mons : chez Gaspard Migeot, 1676. - 2 volumes ; in - 8°. 

Provenance :

 Reliure aux armes de Nicolas Lambert de Thorigny (1657-1729). - Ex-libris manuscrit : collègii francopolitani (collège de Villefranche-de-Rouergue). - Fonds Villefranche-de-Rouergue.

  Fils d'un président à la chambre des comptes, seigneur de Thorigny et de Vermont, Nicolas Lambert fut conseiller au Parlement puis président en la deuxième Chambre des requêtes. En 1725, il est élu prévôt des marchands de Paris.

 

[RES 82.19] Michel LEVASSOR

 De la Véritable Religion ... - A Paris : Chez Claude Barbin, 1688. - in -4°.

Provenance

Reliure aux armes de Michel Etienne Turgot (1690-1751), prévôt des marchands de Paris et conseiller d'Etat. - Cachet de la Bibliothèque du Grand Séminaire.

Michel-Etienne Turgot de Sousmons est surtout connu des bibliophiles et des amateurs du vieux Paris pour avoir commandé et fait imprimer le fameux " Plan de Turgot " commencé en 1734, (un exemplaire à la Bibliothèque Universitaire). Homme de robe, il était aussi membre honoraire de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres. Enfin, il est le père de Anne Robert Jacques Turgot, le Contrôleur Général des finances de Louis XVI.

 

[RES 675 - 1] Frederic LEONARD

Recueil des Traitez de paix, de treve, de neutralité, de confédération, d'alliance, et de commerce, faits par les rois de France, avec tous les princes et potentats de l'Europe et autres, depuis près de trois siècles. En six tomes. Assemblé, mis en ordre, & imprimé par Frédéric Léonard... - A Paris : Fédéric Léonard, 1693. - 6 vol. ; in-4°.

Provenance :

Reliure aux armes de Louis Urbain Lefèvre de Caumartin de Saint-Ange (1653-1720), intendant des finances et conseiller d'Etat. - Ex-Libris gravé : " Bibliothèque S. Ange ". - Fonds Religieux (?).

 

Louis Urbain Le Fèvre de Caumartin, marquis de Saint-Ange, comte de Moret était le fils aîné de Louis-François, intendant de Champagne. Issu d'une grande famille de Robe (1674), sa carrière était toute tracée : conseiller au parlement, maître de requêtes (1682), intendant des finances (1690) et conseiller d'Etat (1697). A sa mort il laissa une bibliothèque " remarquable tant par le choix des ouvrages que par la beauté des reliures. " (Roton).

 

[RES Mn 8977] Gerardus Johannis VOSSIUS

Gerardi Joannis Vossii de veterum poetarum temporibus libri duo, qui sunt de poetis graecis et latinis. - Amstelaedami : Ex typographeio Joannis Blaeu, 1654.-In-4°.

Provenance :

Reliure aux armes de François de Rignac (XVIIème siècle) procureur général du roi en la Cour des Aides de Montpellier.- Cachet de Jacques-Antoine Rabaut Pommier.- Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban.

Conseiller, François de Rignac fut nommé par provision, le 31 juin 1621, procureur général du Roi en la cour des aides de Montpellier. Au XVIIIème siècle le livre passa dans la bibliothèque du conventionnel Jacques-Antoine Rabaut-Pommier (1744-1820), frère de Rabaut-Saint-Etienne, député du Gard à la Convention . Ayant voté la mort du Roi puis compromis avec les Girondins il échappa à la guillotine grâce au 9 Thermidor. Membre du Conseil des Anciens il se fit surtout remarquer par sa versatilité et sa soumission au pouvoir établi. Il légua la part de sa bibliothèque restée à Nîmes (sa ville natale) à la Faculté de théologie protestante de Montauban. De nombreux ouvrages de ce fonds portent ainsi son cachet " Js. Ae. Rabaut Pr. ".

 

 


BIBLIOTHÈQUES ECCLÉSIASTIQUES

 

 

[RES 8185] Jean CABASSUT

Juris Canonici theoria et praxis, ad forum tam sacramentale quam contentiosum, tum Ecclesiasticum, tum Seculare... Authore Joanne Cabassutio. - Editio altera ab ipso Authore recognita, & aucta. - Lugduni : Sumptibus Laurentii Arnaud, Petri Borde, Joannis & Petri Arnaud, 1678.

Provenance :

Reliure aux armes de Charles-Guillaume de Maupeou (1680-1751), évêque de Vannes puis de Lombez - Fonds religieux. 

Charles-Guillaume de Maupeou naquit en 1680 à Paris. Successivement chanoine de Paris, agent général du clergé, il fut nommé évêque de Vannes en 1719. Transféré au siège de Lombez en 1721, il y demeura jusqu'à sa mort trente ans plus tard. Il était également abbé de Lézat, au diocèse de Rieux.

 

[RES Mn 424] ATHENEE de NAUCRATIS - Isaac CASAUBON

Athenaei Deipnosophistarum libri XV. Isaacus Casaubonus recensuit, & ex antiquis membranis supplevit auxitique. Adjecti sunt ejusdem Casauboni in eundem scriptorem animadversionum libri XV. Addita est & Jacobi Dalechampii Cadomensis, Latina interpretatio, cum notis marginalibus... - [Lyon] : Apud Hieronymum Commelinum, 1597. - In-Folio.

Provenance :

Reliure aux armes de Dominique de Vic (1588-1662), abbé du Pec, futur archevêque de Corinthe, puis d'Auch. - Ex-libris manuscrit sur page de titre : " Danny. "-Cachet de la Bibliothèque du Séminaire des Missions étrangères. - Cachet de la bibliothèque universitaire de Montauban.

Dominique de Vic fut successivement abbé du Pec, membre du Conseil Privé (1621), archevêque de Corinthe (1625) et enfin archevêque d'Auch (1629). De son père qui était Garde des Sceaux de France, il hérita d'une belle bibliothèque qu'il augmenta régulièrement et qui comportait des livres provenant du célèbre bibliophile du XVI° siècle Grolier. Cette bibliothèque fut vendue en 1676.

 

[RES 49332] Le Père Louis JACOB DE SAINT-CHARLES

Bibliotheca Pontificia Duobus Libris Distincta... Auctore R.P.F. Ludovico Jacob à S. Carolo,...- Lugduni : Sumptib. Haered. Gabr. Boissat, & Laurentii Anisson, 1643. - in 4°.

Provenance :

Reliure aux Armes de Louis d'Aquin, évêque de Séez (1667-1710). - Ex-libris gravé de Dominique Barnabé Turgot, évêque de Séez (1667-1727), recouvert par l'ex-libris gravé de la Bibliothèque du Clergé de Toulouse. - Fonds religieux.

Fils d'Antoine d'Aquin, premier médecin de Louis XIV (qui fut son parrain), Louis d'Aquin bénéficia rapidement de la protection que le Roi-Soleil accordait à sa famille. Pourvu des abbayes de Saint-Serge d'Angers, de Notre Dame de Moreilles et de Saint-Denis de Reims, il enseigna la théologie à la Sorbonne puis fut nommé agent général du Clergé. Evêque de Fréjus en 1697, il est transféré l'année suivante au siège de Séez. Malgré la médiocrité de l 'évêché et le peu de ferveur de ses ouailles, Monseigneur d'Aquin se dépensa sans compter pour reprendre en main ses paroisses. Il aida notamment à la création d'écoles et d'hospices. Amateur d'art, il possédait une belle collection de dessins dont plusieurs de Jules Romain. A sa mort, lors d'une épidémie de fièvre pourpre, il fut remplacé par Dominique-Barnabé Turgot de Saint-Clair qui semble avoir récupéré une partie de sa bibliothèque.

Par la suite, l'ouvrage présenté ici a été acquis par l'abbé Benoît Dheliot dont la bibliothèque personnelle est à l'origine de la Bibliothèque du Clergé de Toulouse, ainsi que l'explique l'ex-libris gravé de cet établissement (" Ex-dono Benedicti Dhéliot "). Certains volumes de la Bibliothèque du Clergé, souvent des doubles, furent ensuite partagés au début du XXème siècle entre la Bibliothèque Municipale et la Bibliothèque Universitaire.

 

On signalera également que la Bibliothèque Universitaire possède encore une belle collection d'historiens byzantins (sortis de l'Imprimerie Royale au XVII° siècle) et portant l'ex-libris de Monseigneur Turgot mais non les armes de Monseigneur d'Aquin. Ils sont entrés dans nos collections via le fonds Montauban. Hasards des vicissitudes des livres et des bibliothèques.

 

[RES Mn 10199] Simon PORTIUS

Dictionarium latinum graeco-barbarum et litterale. In quo dictionibus latinis suae quoque Graecae linguae vernaculae, nec non etiam litteralis voces respondent... Auctore Simone Portio... - Lutetiae Parisiorum : Impensis Societatis Typographicae Librorum Officii Ecclesiastici, 1635. - In-4°.

Provenance :

Aux armes d'Antoine de Sève, aumônier du roi et abbé de l'Isle-en-Barrois ; initiales sur les plats et dans les entre-nerfs. - Ex-libris gravé de Joseph Adam (1676-1743). - Etiquette imprimée : Legs Eusèbe Renaudot à la Bibliothèque du Monastère de Saint-Germain-des Prés, 1720. - Cachet de l'abbaye . - Cachet de la Bibliothèque du Tribunat.- Cachet de la Faculté de théologie protestante de Montauban.

Antoine de Sève était fils d'un maître des requêtes. Aumônier du Roi, il était également abbé de l'Isle-en Barrois, au diocèse de Verdun. Sa bibliothèque, encyclopédique, comportait nombre de belles reliures réalisées souvent par Antoine Ruette et Le Gascon. Certaines, dont les deux présentées ici, portent en outre le chiffre en capitales romaines :A D E S V (A. de Sève).

Après un bref passage dans la bibliothèque de Joseph Adam (1676-1743), ainsi que le prouve un ex-libris biffé au contreplat supérieur, l'ouvrage devint la possession de l'érudit Eusèbe Renaudot (1646-1720), petit-fils du fondateur de la " Gazette de France ". Ecclésiastique très versé dans les langues orientales, il fréquentait également de très près la cour et fut consulté sur de nombreuses affaires . Les mémoires qu'il rendit à ces occasions, furent lus au conseil du Roi. Il s'éloigna tant de ses chères études que c'est à 62 ans qu'il commença à publier matériaux glanés au cours de sa vie. Membre de l'Académie Française (1689) et de celle des Inscriptions (1691), il oeuvra sa vie durant pour le développement des impressions en langues orientales. Parmi ses oeuvres on peut citer une Historia patriarcharum alexandrinorum, ouvrage très complet sur l'histoire de l'Egypte Chrétienne. Il collabora aussi aux commentaires des " Médailles du règne de Louis XIV " paru en 1702 (un exemplaire à la Bibliothèque Universitaire) A sa mort il légua tous ses livres (soit 9000 volumes) à l'abbaye Saint-Germain des Prés.

 

[RES Mn 58] Christiaan ADRICHOM (ADRICHOMIUS)

Theatrum terrae sanctae et biblicarum historiarum cum tabulis geographicis aere expressis. Auctore, Christiano Adrichomio, Delpho. - Coloniae Agrippinae : In officina Birckmamnica, Sumptibus Hermanni Mylii, 1628. - In-fol.

Provenance : 

Relié aux armes d'Antoine de Sève, abbé de l'Isle-en-Barrois et aumônier du Roi; initiales sur les plats et dans les entre-nerfs. - Cachet de la Bibliothèque du Séminaire Saint-Sulpice à Paris. - Cachet de la Bibliothèque universitaire de Montauban.

 

Le Fonds Montauban contient un autre exemplaire de cet ouvrage ayant appartenu au couvent de Picpus.

 


UN PRÉLAT BIBLIOPHILE

MONSEIGNEUR LE GOUX DE LA BERCHÈRE

  

Deux vitrines de notre exposition sont consacrées à des reliures provenant de la collection d'un bibliophile encore quelque peu méconnu mais grand amateur de belles éditions, Charles Le Goux de la Berchère (1647-1719) archevêque de Narbonne de 1703 à sa mort. La Bibliothèque Universitaire possède une trentaine de volumes à ses armes et entrés dans nos murs pour la plupart via le fonds religieux déposé au début du siècle. Il y a toutefois quelques exceptions témoin ce " Recueil des voyages qui ont servi à l'établissement et aux progrès de la Compagnie des Indes Orientales " faisant partie du fonds Montauban après avoir appartenu à la fin du XVIIIe siècle à Monseigneur François Tristan de Cambon, évêque de Mirepoix.

 

Charles Le Goux de la Berchère est né à Dijon en 1647. Il est issu d'une famille parlementaire et son père Pierre, marquis de Dinteville, est premier président à la cour de Grenoble. Sa mère, Louise Joly de Blaisy, appartient également au monde de la Robe. Après des études commencées à Dijon, il s'installe à Paris et est reçu docteur en théologie à la Sorbonne. Devenu aumônier du Roi, il est évêque de Lavaur le 12 avril 1678. Dans son diocèse, il se fait surtout remarquer par le zèle qu'il déploie pour la conversion des protestants. Il rédige les statuts synodaux du diocèse de Lavaur qui sont publiés à Toulouse en 1679. Transféré à Aix par brevet royal (1685), il ne reçoit pas ses bulles en raison du différent existant alors entre Rome et la cour de France. Il administre le diocèse en qualité de vicaire capitulaire.

Nommé archevêque d'Albi en 1687, il se trouve placé à nouveau dans la même situation ambigüe qui ne se terminera qu'avec sa préconisation officielle le 5 octobre 1693. Enfin il est transféré au siège de Narbonne le 15 août 1703 et y terminera ses jours. Il présidera l'Assemblée du clergé en 1715. Dans ses différents et successifs épiscopats il fera montre de la même ardeur à se composer une belle bibliothèque théologique et historique qu'à pourchasser les jansénistes. Mais les amateurs d'histoire et les bibliophiles doivent surtout lui être reconnaissants pour avoir initié cette monumentale entreprise qu'est l'Histoire du Languedoc. Il en fait approuver le projet à l'Assemblée des Etats tenue à Montpellier en janvier 1719 qu'il préside en qualité d'archevêque duc de Narbonne. Pour le mener à bien il ne peut que s'adresser aux plus érudits parmi les religieux c'est à dire les Bénédictins de Saint-Maur. Dom Claude de Vic et Dom Vaissète mèneront à bien cette tâche que l'archevêque de Narbonne aura juste eu le temps d'impulser en récoltant les premières subventions avant de disparaître le 2 juin 1719.

 

Suivant ses dispositions testamentaires, la bibliothèque de Monseigneur de La Berchère devait revenir aux jésuites de Toulouse mais la succession ne fut pas réglée aisément. Finalement le nouvel archevêque de Narbonne, René-François de Beauvau (1664-1739), récupéra une très grande partie de la collection. Ancien archevêque de Toulouse où il avait connu quelques difficultés, il est nommé à ce siège en 1719 mais ne s'y installe que deux ans plus tard, le Saint-Siège s'étant d'abord opposé aux nominations faites par le Régent. Il est, lui aussi un grand bibliophile et ce n'est pas sans raison que Rigaud l'a représenté feuilletant un in folio posé sur ses genoux dans un brillant portrait peint en 1715 et que Pierre Drevet gravera en 1727.

Entré en possession de livres de son prédecesseur, le nouvel archevêque se contenta de faire apposer sur chaque page de titre la mention manuscrite " Monseigneur de Beauvau archevêque de Narbonne ". A sa mort la bibliothèque va connaître vraiment, cette fois, le feu des enchères (1741). Les Livres vont alors suivre des chemins séparés. Une partie intègrera la Bibliothèque du Clergé de Toulouse par le biais de l'abbé d'Héliot, semble-t-il. Ils se trouvent de nos jours à la bibliothèque municipale. D'autres se retrouvent, dans la seconde moitié du XVIIIe, dans les collections d'établissements religieux toulousains comme les Augustins ou Notre Dame de la Daurade ou bien encore sont acquis par des particuliers tels que Claude et Gabriel Pijon, prêtres de leur état. Ces volumes aux itinéraires variés sont déposés ou légués au XIX ème siècle au Grand Séminaire de Toulouse. Ils achèvent leur voyage avec le dépôt de la bibliothèque de ce dernier à la Bibliothèque Universitaire en 1910.

 

[RES - 1585] Georgius CODINUS

Georgius Codinus Curopalata, de officiis magnae ecclesiae, et aulae constantinopolitanae... Parisiis : E Typographia Regia, 1648. - in-folio.

Provenance :

Reliure aux armes de Louis XIV et de Charles le Goux de la Berchère, archevêque de Narbonne (1647-1719). -Ex-libris manuscrit de Monseigneur René, François de Beauvau, archevêque de Toulouse puis de Narbonne (1664-1739). -Ancien Fonds religieux.

 

Monseigneur le Goux de la Berchère possédait, entre autre, dans sa bibliothèque, une belle série d'éditions d'historiens byzantins sorties des presses de l'Imprimerie Royale entre 1640 et 1680, éditions auxquelles les savants bénédictins de Saint-Maur avaient activement collaboré. D'après le catalogue de la vente de 1741 ces volumes in folios firent partie d'un lot indivis qui fut vendu 1000 livres. Parmi les auteurs compris dans ce lot, citons Procope, Anne Comnène, Constantin Manassès, Jean Cantacuzène, Michel Glycas ainsi qu'Anselme Balduci et son Impérium Orientale, sive Antiquitates Constantinopolitane (1711), tous à la Bibliothèque Universitaire. Ces volumes sont reliés assez uniformément en veau avec les armes de France (modèle Louis XIV) entourés d'une couronne de chêne au centre des plats. Dans les angles, Le Goux de la Berchère fit ajouter ses armes. L'exemplaire présenté ici se différencie quelque peu des autres pour la raison que ce ne sont pas les armes pleines qui figurent dans les angles mais " les meubles " qui composent le blason; à savoir dans un angle la tête de maure, dans un autre une molette d'éperon et dans les deux autres la crosse et la croix archiépiscopale entrecroisées.

 

 

[RES - 1588] Nicephore GREGORAS

Nicephori Grégorae Byzantina Historia. Tomus primus. Libri XI ab Hier. Wolfio jampridem latini facti, & in lucem editi : iidem nunc auctiores & castigatiores quam antea. Tomus secundus. Libri XIII nunc primum e Codd.Mss. eruti & typis mandati. Exis libros fere XI. Latine vertit Joh.Boivin... - Parisiis : e Typographia Regia, 1702. - 2vol.; in-folio.

Provenance : 

Reliure aux armes de Charles le Goux de la Berchère, (1647-1719) archevêque de Narbonne. - Ex-Libris manuscrit de Monseigneur René-François de Beauvau, archevêque de Toulouse puis de Narbonne (1664-1739). Fonds religieux.

 

[RES 43892]

Catalogus Librorum Bibliothecae quae suit primum illustrissimi ac reverendissimi D. Caroli Le Goux de la Berchere... Postea illustrissimi et reverendissimi D. Ren. Francisci de Beauvau... Cujus Auctio publica incipiet Die mensis julii, anni 1741. - Tolosae : Apud N. Caranove, 1741. - In-8°.

Provenance : 

Cachet de la bibliothèque du Grand Séminaire de Toulouse. - Fonds Religieux

Catalogue de la vente Le Goulx de la Berchère - Beauvau (juillet 1741). Les prix ont été ajoutés dans les marges. Le premier volume concerne la théologie, le droit canonique et civil, la philosophie (avec l'histoire naturelle, la médecine, la chirurgie et les mathématiques). Le deuxième, l'histoire sacrée et profane, l'histoire de France et d'autres pays et la littérature (avec une prédominance des auteurs antiques : grammairiens, lexicographes, orateurs et rhéteurs, poètes...)

 

[RES 4134 - 8] Désiré ERASME 

Des. erasmi Roterodami operum, octavus tomus theologica ex graecis scriptoribus theologicis ab ipso in latinum sermonems transfusa complectens, quorum nomenclaturam versa paginae facies indicat. - Basilae : ex officina Frobeniana, 1540. - In-folio.

Provenance :

Ex-Libris manuscrit Francisci Guillerain(?) Genabensis (XVI°s ?). - Aux armes de Charles le Goux de la Berchère (1647-1719), archevêque de Narbonne. - Ex - libris manuscrit de René-François de Beauvau, archevêque de Toulouse puis de Narbonne (1664-1739). Fonds religieux.

Très belle série de neuf volumes reliés en maroquin rouge et à tranches dorées. Vendue 120 livres en 1741

 

[RES 44887] Joannes Gerardus VOSSIUS

Harmoniae Evangelicae de passione, morte, resurrectione, ac Adscensione Jesus Christi, servatoris nostri, Libri tres.- Amstelodami : Apud ludovicum & Danielem Elzevirios, 1656. - In-4°.

Provenance :

Reliure aux armes de Charles le Goux de la Berchère (1647-1719), archevêque de Narbonne. - Ex-Libris manuscrit de Monseigneur de Beauvau, archevêque de Toulouse puis de Narbonne (1664-1739). Cachet de la Bibliothèque du Grand Séminaire de Toulouse.

Ce volume offre l'originalité de présenter à la fois une reliure aux armes de l'archevêque de Narbonne et son ex-libris gravé, au demeurant une simple étiquette typographique très sobre.

 

[RES 45 509] Charles HURE

Grammaire sacrée, ou règles pour entendre le sens littéral de l'écriture sainte. Par M. Huré... - A Paris : Chez la veuve de Léon Delaulne et Jean Berthault, 1707. - In-12.

Provenance :

Reliure aux armes de Charles le Goux de la Berchère, archevêque de Narbonne. - Ex-libris manuscrit de René-François de Beauvau, archevêque de Toulouse puis de Narbonne (1664-1739).- Ex-libris imprimé de Claude et Gabriel Pijon. - Cachet de la Bibliothèque du Grand Séminaire de Toulouse.

 

[RES 44719] Le Père Noël ALEXANDRE

Dissertatio ecclesiastica, apologetica et anticritica, adversus F. Claudium Frassen : Seu, dissertationis Alexandrinae... - Parisiis : Apud Antonium Dezallier, 1682. - In -8°. 

Provenance :

Reliure aux armes de Charles le Goux de la Berchère (1647-1719), archevêque de Narbonne. - Ex-libris manuscrit de Monseigneur Beauvau, archevêque de Toulouse puis de Narbonne (1664-1739). - Ex-libris imprimé de Claude Pijon. - Cachet de la Bibliothèque du Grand Séminaire de Toulouse.

 

[RES 43329] Denis de SAINTE-MARTHE

Traité de la confession contre les erreurs des calvinistes, ou la doctrine de l'Eglise sur ce point est expliquée par l'écriture Sainte, par la Tradition, & par plusieurs faits très remarquables. Avec la Réfutation du livre de M. Daillé,... Par Dom Denis de Sainte-Marthe. - A Paris : chez Lambert Roulland, 1685. - In - 12.

Provenance :

Reliure aux armes de Charles le Goux de la Berchère (1647-1719) archevêque de Narbonne. - Ex-libris manuscrit de Monseigneur de Beauvau, archevêque de Toulouse puis de Narbonne (1664-1739). - Cachet de la Bibliothèque du Grand Séminaire de Toulouse.

Vendu 2 livres en 1741

 

[RES 45387] Le Père Jean Eusébio NIEREMBERG

Réflexions ou maximes sur divers sujets du Père Nieremberg... Traduites de l'Espagnol en François, par le Père Dobeilh... Seconde Edition revue & corrigée. - A Lyon : chez Antoine Briasson, 1702. - In-12.

Provenance :

Reliure aux armes de Charles le Goulx de la Berchère, (1647-1719), archevêque de Narbonne. - Ex-libris manuscrit de Monseigneur René-François de Beauvau, archevêque de Toulouse puis de Narbonne (1664-1739). - Ex-dono imprimé de D. Ducray (daté 1863). - Cachet de la Bibliothèque du Grand Séminaire de Toulouse.

 


ÉTABLISSEMENTS RELIGIEUX TOULOUSAINS

 

 

[RES 1533] Le Bienheureux LANFRANC, archevêque de Canterbéry. Dom Luc d'ARCHERI.

Beati Lanfranci Cantuariensis archiepiscopi,... Opera omnia, quae reperiri potuerunt, evulgavit Domnus Luchas Dacherius,... - Lutetiae parisiorum : Sumptibus Joannis Billaine, 1648.- In Folio

Provenance :

Aux armes de Jean-Baptiste-Michel Colbert (1640-1710), archevêque de Toulouse. - Ex-dono manuscrit du même au Collège des jésuites de cette ville. - Ex-libris manuscrit du collège. - Fonds religieux.

 

Jean-Baptiste Colbert était un cousin des autres ecclésiastiques de cette même famille, déjà rencontrés au cours de cette exposition. Son père était Oudart Colbert, intendant de Picardie, et sa mère une Le Tellier. Licencié en théologie, il fut nommé conseiller clerc au Parlement en 1667 puis chanoine de Notre Dame. . Promu au siège de Montauban en 1675, il s'appuya sur la révocation de l'édit de Nantes pour freiner la progression des réformés. Il créa un hôpital général et des écoles. Défenseur de l'église gallicane, il passa en 1687 à l'archevêché de Toulouse où il eut à soutenir d'âpres luttes contre le Parlement, le chapitre et le clergé. Il continua à s'occuper parallèllement de fondation charitables et mourut lors d'un séjour à Paris.

 

[RES 1487] Jean MORIN

Histoire de la délivrance de l'Eglise chrestienne par l'Empereur Constantin. De la grandeur et souveraineté temporelle donnée à l'Eglise romaine par les Roys de France composée par Jean Morin... - A Paris : chez Denis Moreau, 1630. - In-Folio.

Provenance:

Reliure aux armes de Charles le Goux de la Berchère, archevêque de Narbonne. - Ex-Libris manuscrit de Monseigneur de Beauvau, archevêque de Narbonne. - Ex-libris manuscrit du couvent des Augustins à Toulouse. - Fonds religieux.

Lors de la vente de la Bibliothèque de Le Goux de la Berchère en juillet 1741 cet ouvrage fut emporté pour la somme de 8 livres. Il réapparaît en 1762 lorsque les Pères Augustins de Toulouse l'inscrivent à leur catalogue. Ils biffent d'ailleurs l'ex-libris de René-François de Beauvau mais conservent la reliure aux armes du premier propriétaire. La Bibliothèque Universitaire récupéra par ailleurs quelques autres " épaves " de la bibliothèque des Augustins dont plusieurs volumes du naturaliste Ulysse Aldrouandi (1522-1605) édités à Bologne entre 1609 et 1637 et actuellement déposés à la réserve de la bibliothèque universitaire de Sciences (ces volumes furent distraits du fonds religieux de la rue du Taur en 1910 pour aider à la reconstitution des collections détruites des Allées Jules Guesde). Mentionnons aussi plusieurs années des Nouvelles de la République des lettres reliées en veau blond aux armes d'un prélat de la Famille Colbert (peut-être l'archevêque de Toulouse).

 

RES . 1549 ARNOBE L'ANCIEN/Geverhard ELMENHORST

Arnobii disputationum adversus gentes libri VII. Gebhart Elmenhorstius collectis diversis codicibus recensuit, et observationibus illustravit. - Hamburgi : [s.n.], 1610. In folio.

Provenance :

Ex-libris manuscrit de la Bibliothèque du Collège des Jésuites de Toulouse. - Ex-Dono manuscrit de Jacques Vanière de la Compagnie de Jésus. - Fonds religieux.

C'est en 1567 que les pères jésuites furent installés, par les soins des capitouls, dans l'ancien hôtel de Bernuy et de Clary. Leur collège fut agrandi au XVII ème siècle par l'achat de maisons avoisinantes et l'on édifia à son entrée un magnifique portail baroque face à l'église des frères prêcheurs (Jacobins). Cet établissement fut un intense foyer de culture dont les figures les plus marquantes furent le père Lombard, plusieurs fois couronné par l'Académie des Jeux Floraux, et surtout le père Jacques Vanière (1664-1739) surnommé par certains " le Virgile français ". Auteur de plusieurs poèmes vantant la vie rustique et les travaux des champs il est surtout connu pour son recueil, le " Praedium rusticum " (édition complète parue à Toulouse en 1730), poème dressé en seize livres et qui a été traduit en français sous le titre " d'Oeconomie rurale " (1756). L'auteur y traitait aussi bien de l'achat et du choix de la ferme que des troupeaux, des arbres, du potager, des travaux manuels, de la basse-cour, etc... Vanière joua également un certain rôle dans l'affaire du legs de la bibliothèque de Le Goux de la Berchère aux jésuites de Toulouse, legs qu'il avait fortement suggéré au prélât. Député à Paris par ses pairs afin de soutenir leur cause devant le Conseil il fut reçu comme l'un des plus illustres poètes de son temps. Ceci ne l'empécha pas de perdre son procès et l'on sait que la bibliothèque de l'archevêque de Narbonne ne sera dispersée qu'à la mort de Monseigneur de Beauvau.

Le collège des jésuites possédait une belle bibliothèque qui a été " récupérée " en même temps que les bâtiments par le collège Royal lorsque les pères furent expulsés du royaume (1764). Ce fonds intégrera par la suite, tout ou partie, ce qui deviendra après la révolution la première bibliothèque de la ville. Quelques ouvrages cependant ne suivirent pas cet itinéraire et furent distraits avant, tel celui présenté ici, donné par le père Vanière au Collège dont il fut le plus éminent enseignant.

 

[RES 8134] Dom Jean MABILLON

Réflexions sur la réponse de M. l'abbé De La Trappe. Au Traité des études monastiques par Dom Jean Mabillon... - A Paris : Chez Charles Robustel, 1692. - In - Folio.

Provenance :

Ex-libris manuscrit de la Bibliothèque du couvent des Frères Prêcheurs de Toulouse. - Fonds religieux.

 Bel et sobre exemplaire relié en maroquin rouge avec tranches dorées et provenant de la bibliothèque des Frères Prêcheurs (Jacobins) de Toulouse.

 


SOURCES

 

MANUSCRITES

- Correspondance de l'Académie pour 1822 et années suivantes. Registre manuscrit n° 150 (Bibliothèque Universitaire , Toulouse I).

 - Catalogue méthodique manuscrit de la bibliothèque de la Faculté de Théologie protestante de Montauban (Bibliothèque Universitaire, Toulouse I) 

- Jacques CROUZEL. Notice sur la Bibliothèque Universitaire de Toulouse Manuscrit n°260 (Bibliothèque Universitaire, Toulouse I)

 

IMPRIMÉES

 - A. ANCOURT. Histoire des Hôtels de Ville de Villefranche-de-Rouergue. Villefranche-de-Rouergue , 1949.

 - Michel ANTOINE. Le gouvernement et l'administration sous Louis XV : dictionnaire biographique. CNRS ;1978.

 - Catalogue d'exposition : 1789, le patrimoine libéré. Bibliothèque Nationale, 1989.

 - Jacques CROUZEL. La Bibliothèque Universitaire dans : Documents sur Toulouse et sa région. Toulouse : Privat, 1910.

 - Alban DAUMAS . Des Bibliothèques des facultés aux bibliothèques universitaires dans Histoire des Bibliothèques françaises, Tome III (Dir. D. Varry) - Cercle de la Librairie, 1991.

 - E. DOUMERGUE . L'Académie et la Faculté de Montauban 1598-1809-1906. S.d.(1906?).

 - Gustave DUCOS. Notice Historique sur la Bibliothèque de la Faculté de Théologie protestante de Montauban dans Bulletin des Bibliothèques , 1893.

- Gustave DUCOS. Bibliothèque de l'Université dans l'Université de Toulouse 1229-1929, son passé, son présent- Toulouse : Privat, 1929

- René GADAVE - Les incunables et éditions anciennes de la bibliothèque de l'Université de Toulouse dans. Recueil de législation, 1907

 - Mylène JACQUOT - Comment exploiter et mettre en valeur des fonds anciens universitaires ? L'exemple de la B.I.U. de Toulouse. (Mémoire d'étude. Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l'Information et des Bibliothèques, 1993)

 - Agnès MARCETTEAU-PAUL - Paris sous l'Ancien Régime dans : Histoire des bibliothèques françaises, Tome II. Cercle de la Librairie, 1988.

 - Eugène OLIVIER, Georges HERMAL, R. de ROTON. Manuel de l'amateur de reliures armoriées françaises. - Paris : Bosse, 1924-1938.

 - Toulouse Universitaire, 1229-1979 (ouvrage collectif). Toulouse 1980

 - Louis VIE. Les origines de la Bibliothèque de l'Université de Toulouse, dans Recueil de Législation, 1907.