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Vieux 11/08/2005, 12h30
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Par défaut Le développement du film et le tirage

Le développement du film et le tirage



Lorsque le film est remis au laboratoire, après une journée de tournage, il commence par être développé. Il n’y a aucune différence fondamentale entre le développement d’une photographie et celui d’un film : même processus, mêmes transformations chimiques. Sur le film impressionné, le bromure d’argent photosensible de l’émulsion a été transformé par l’action de la lumière, mais le résultat obtenu, appelé image latente, n’est absolument pas visible.
Pour faire de cette image latente une image réelle, il faut soumettre le film à l’action du révélateur ; ensuite, il faut le rincer, fixer l’image de façon à pouvoir l’exposer sans inconvénient à la lumière, laver la pellicule et enfin la sécher.
De ces opérations, deux sont particulièrement importantes, car elles président à une transformation chimique : c’est le passage dans le révélateur et le fixage.
Le bain du révélateur est un agent chimique qui agit sur les régions de l’émulsion exposée (celles où le bromure d’argent est transformé) et qui entraîne la naissance de l’image réelle. Son action consiste dans une simple réduction chimique, c’est-à-dire une transformation permettant le passage du sel d’argent à l’argent métallique.

Bromure d’argent impressionné + révélateur -> argent réduit + bromure alcalin + révélateur oxydé

Mais si on exposait le film à la lumière, les plages de bromure d’argent non impressionnées se transformeraient à leur tour sous l’action de ce nouveau rayonnement lumineux et le révélateur agirait normalement sur ces plages. Toute image disparaîtrait.
Le bain de fixage est alors un agent chimique à base d’hyposulfite et de bisulfite de sodium qui agit cette fois sur les plages vierges afin d’en éliminer le bromure d’argent.
Dès lors, le film peut être exposé à la lumière puisqu’il ne contient plus de bromure d’argent photosensible.
Un rinçage termine l’opération en éliminant toute trace de fixateur.

Autrefois, on transportait le film, monté sur de grands cadres en bois, de cuve en cuve, le tout dans l’obscurité.



Un de ces cadres de bois, utilisé au laboratoire Pathé en 1910 (collection M.Thévenet)


Actuellement, on fait défiler le film dans une série de machines où il subit les opérations successives du développement. Ces machines sont complètement étanches et les opérateurs, après chargement à une extrémité, n’ont plus qu’à attendre à l’autre extrémité que le film sorte tout développé (à l’exception toutefois de quelques opérations de réglage).
Dans une machine noir et blanc, le film, chargé en chambre noire, y reste jusqu’au fixage. La deuxième partie du fixage, le lavage et le séchage, se passe en plein jour.
Les machines couleur sont un peu plus complexes. Il y a un pré-bain destiné à ramollir la couche dorsale anti-halo et un système de brossage sous jets d’eau destinés à l’éliminer.
Le révélateur doit être constamment agité par rapport à la pellicule, sinon il se forme des « zones » sur le film. Pour éviter cela, on organise une circulation du bain dans les cuves. Dans les machines les plus modernes, le bain est remplacé par une douche ; une pluie fine de révélateur tombe régulièrement sur le film et le développement s’opère ainsi dans de meilleures conditions.



Schéma d'une machine à développement continu


Lorsque les films sont développés, ils sont très précieusement conservés par le laboratoire parce qu'ils constituent le négatif original.
Ce négatif est tiré une première fois pour donner un positif de contrôle qui sert de copie travail si le montage est traditionnel, ou passe au télécinéma si le montage est virtuel.
Le tirage des positifs se fait avec des machines qui peuvent être alternatives ou continues. Il existe trois types de tireuses :

- Les tireuses continues par contact. Utilisées surtout pour les négatifs son, qui ne s’accommodent pas d’un tirage intermittent.

- Les tireuses alternatives par contact, qui fonctionnent comme une caméra ou un projecteur : un système de griffes entraîne le négatif et un positif vierge accolés.

- Les tireuses optiques alternatives qui permettent, en plus du tirage normal, d’effectuer des trucages ou de passer d’un format à un autre (gonflage Super-16 en 35 mm, par exemple).



Tireuse continue, en haut et alternative, en bas


C’est une tireuse optique alternative d’un type particulier, la truca, qui permet un grand nombre de trucages, ainsi que des recadrages de l’image afin de faire disparaître un élément indésirable.
Fabriquée en France par les établissements André Debrie, la truca se compose essentiellement de trois éléments principaux disposés sur un banc d’optique :

- Une tireuse mobile, ou corps de projection, constituée par un projecteur spécial, dépourvue d’objectif et pouvant se déplacer transversalement et longitudinalement le long du bâti sur des glissières. Elle est aménagée de façon à pouvoir passer deux pellicules à la fois, et fonctionner soit dans le sens normal, soit dans le sens inverse.
On peut en faire varier la vitesse et renforcer ou atténuer l’intensité de la source lumineuse.

- Une tireuse fixe, ou appareil de prise de vue sans objectif, qui reste stationnaire à l’autre extrémité du bâti. Elle contient un ou deux films vierges à impressionner. Un régulateur permet d’obtenir quatre accélérations différentes.

- Un chariot porte objectif, situé entre les deux. Il projette sur la pellicule vierge de la tireuse fixe, l’image du film qui se déroule dans la tireuse mobile. Le déplacement de ce chariot permet de faire varier la taille de l’image.

L’utilisation de la truca permet d’obtenir une série d’effets dont les principaux sont les suivants :

- Reproduction ou contre-typage d’un film.
- Allongement ou diminution d’un métrage
- Déport de l’image
- Recadrage de l’image
- Inversion du mouvement
- Travellings (non prévus à la prise de vue)
- Utilisation de caches et contre-caches
- Fondus et autres transitions
- Surimpressions et multiples effets spéciaux



La Truca 35 mm



Une truca de construction artisanale en 16 mm


Le montage traditionnel consiste à couper et coller de la pellicule. Pour repérer l’endroit exact où couper, on se sert de bancs de montage, souvent appelés Moviola, du nom du constructeur des premiers modèles. La vraie « Moviola » est toujours à défilement vertical du film qui est entraîné par le même système de croix de Malte que dans les projecteurs 35 mm. Le défileur image est accompagné, sur sa gauche d’un défileur son. Pour faciliter le travail, certaines Moviola offrent plusieurs défileurs image et plusieurs défileurs son, comme le modèle ci-dessous :



Moviola à double défileur






Un monteur travaillant sur une Moviola simple défileur


Il existe aussi des tables de montage dans lesquelles les pellicules image et son défilent horizontalement, comme le montre la photo ci-dessous :



Une table de montage 35 mm à défilement horizontal



Une monteuse travaillant sur une table 16 mm horizontale


Aujourd’hui, le montage est de plus en plus souvent numérique. C’est ce qu’on appelle « montage virtuel » : les images et les sons sont stockés sur des disques durs et peuvent être relus dans l'ordre choisi par le monteur sans être déplacés ou recopiés.

Lors d'une post-production film, le montage virtuel sert à établir une liste de montage appelée EDL (Edit Decision List) qui va repérer les plans conservés dans le montage final et indiquer l'ordre dans lequel ils seront placés.
Cette liste servira lors de la conformation.



Banc de montage virtuel


Les images du virtuel ne constituent qu'une maquette parce qu'elles sont dans un format vidéo compressé. Aussi, les images qui s'affichent sur l'écran du monteur ne sont qu'une copie basse qualité de celles que les spectateurs du film verront.
Comme l'image n'est là que pour guider le monteur dans son travail, le montage est aussi dit "off-line".
La première étape consiste à numériser les cassettes de rushes issues du télécinéma, sur les disques durs de l'ordinateur.
C'est lors de cette étape qu'est décidé le mode de montage : 24 ou 25 images/ secondes et du taux de compression des images.
Plus la compression est élevée, plus les disques durs peuvent contenir d'images (au détriment de la qualité).
Lorsqu'une première sélection d'images a été effectuée, une re-digitalisation d'une plus petite quantité de rushes peut se faire à une meilleure résolution.
Les rushes sont repérés grâce aux key-codes lus lors du télécinéma.

Le télécinéma du négatif économise le coût d'un tirage positif. Mais la projection du positif reste nécessaire pour apprécier la qualité de l'image.
En Europe, le télécinéma convertit le film en un signal vidéo PAL à 25 images/seconde avec un "time code" qui permet de repérer chaque image.
Quelques corrections de couleur sont effectuées lors du transfert des rushes.
Cet étalonnage sera approfondi pour effectuer le tirage des copies.
Le télécinéma peut être associé à un micro-ordinateur qui code sur disquette et dans le code VITC de la vidéo les informations de time code et de numéro de bord. Cela permet d'établir un lien entre les images vidéo et les images film.
Problèmes de vitesse :
Dans le monde entier, les films sont tournés à 24 images/seconde, pour être diffusés en salle à 24 im/s.
En Europe, la vidéo tourne à 25 images/seconde.
(En Amérique, la vidéo tourne à 30 images/seconde. )
Il existe 2 méthodes pour transférer le film en vidéo :
1) Accélération du défilement du film de 24 à 25 images/seconde :
Inconvénients :
Le rythme du film n'est plus le même, parce qu'il est accéléré.
La durée du film (à 24i/s) est plus longue que la durée de la copie vidéo à 25i/s.
Le son doit être accéléré pour être synchronisé à l'image vidéo.
Avantages :
Très facile à mettre en oeuvre par tous les télécinémas
Une image film correspond à une image vidéo.
Dans ce cas d'un télécinéma accéléré, la station de montage virtuel doit pouvoir ralentir le défilement des images à 24 im/s.

2) Génération d'images de compensation :
Certains télécinémas ajoutent une image dans le signal vidéo à 25im/s pour rendre la durée de la copie vidéo égale à la durée du film.
Une trame (une demi image) est ajoutée toutes les 12 images.
Avantages : Cela facilite la synchronisation des images et sons dans certaines stations de montage virtuel image
Inconvénient : Une image film ne correspond plus à une image vidéo. Les mouvements de caméra ou d'objets ne sont pas fluides

Comme le négatif original est très précieux, la conformation se fait à partir d'un internégatif.
Toutes les prises qui contiennent des plans montés doivent être tirées.
Les plans utilisés sont extraits des prises tirées puis sont remontés dans l'ordre de la liste de montage.
Les images sont repérées sur le film par les key-codes ou numéros de bord.

Avant de couper le négatif original, il est nécessaire de vérifier le montage dans les conditions d'une projection sur écran parce que :
- le rythme du film n’est pas le même sur grand écran que sur un moniteur vidéo.
- certains défauts de l'image ne sont pas visibles sur l'écran de la station de montage virtuel.
Pour effectuer cette projection, un positif doit être conformé.
(Ça permet aussi de vérifier que les informations de Key code ont été correctement transmises à la station de montage virtuel.)

Lorsque tout est jugé correct, on peut procéder au tirage des copies d’exploitation.
Deux solutions sont possibles à partir du négatif monté : soit les copies sont tirées directement, mais cela suppose de faire tourner sur des machines très rapides ce négatif qui comporte des collures et est donc fragile. Cela ne se fait que pour les films tirés à peu d'exemplaires. Dès qu'un film est tiré à plusieurs dizaines de copies, on inclut dans les opérations de laboratoire deux étapes supplémentaires : le tirage d'un interpositif, à partir du négatif monté, qui donnera lui-même un internégatif, sorte de copie carbone sans collure du négatif monté, à partir duquel on tirera les copies positives.
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Vieux 11/08/2005, 13h26
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Merci pour tous ça. C'est claire, riche et à la fois sans fioritures.
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