HISTOIRE DE BOUSSAIS

     Située au centre du triangle Thouars, Parthenay et Bressuire, cette commune de 399 habitants s'étend sur 1 972 hectares. Elle possède un important patrimoine naturel aux Landes de l'Hopiteau lié à la géologie locale. Le paysage de Brande des communaux de l'Hôpiteau bénéficie d'un programme de restauration et d'aménagement du site.

     Mis en place par le Syndicat Intercommunal pour l'Environnement (SIVU) et la commune de Boussais, ce programme est assisté par le conservatoire d'espaces naturels de Poitou-Charentes. Les actions ont pour but de préserver et valoriser le patrimoine écologique que constituent les Communaux de l'Hôpiteau (débroussaillage, pâturage...).

Villa Buziaco (1000), Bocay ou Boucay (1310), Bossay (1329), l'hébergement de Boussay ou boucay (1365), Seigneurie de Boussay (1396), fief de Boussais-chatillon en 1494

Le château de Châtillon: détruit par son propriétaire en 1946 car il ne pouvait pas payer les impôts.

Le moulin de Châtillon: dépendance du château datant du 13ème-14ème siècle, près de lui, une tour qui aurait été un moulin à vent vers 1500.

Le pont de Saint-Hilaire, gallo-romain.

La Commanderie de l'Hôpitault, aujourd'hui l'Hôpiteau.

    Une commanderie de l'ordre hospitalier de Saint Jean de Jérusalem fut implantée de bonne heure, en un lieu-dit de la gâtine sans doute encore peu défriché, de la paroisse de Boussais, appelé Le Puy de Nayron, sans doute avant 1250, mais il n'existe aucun renseignement sur ses origines, ni sur les circonstances et le choix du site de cette fondation.

    Dès 1331, l'Hôpitault devint une annexe de la commanderie d'Ozon, près de Châtellerault. L'Hôpiteau fut plus directement liée et même rattachée à la commanderie de Prailles, à sept kilomètres de Thouars, sur les bords du Thouet, au XIVème siècle.

    Il existe des documents importants aux Archives Départementales de la Vienne sur l'Hôpiteau et d'autres sur la commanderie de Prailles. Bélisaire Ledain qui les a consultés pour son dictionnaire topographique des Deux-Sèvres, donne les noms successifs de l'hôpiteau: Puy de Nayron ou Noyron (hauteur de terres noires), l'hospiteau de puyneyron. enfin l'Hôpiteau l'emporte.
    Il existe un acte de 1284 qui porte donation par Huet de Puy de Noyron aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem de sa personne et de ses biens.

    Concernant l'hôpitault au XIVème et XVème siècle, période qui correspond à la guerre de 100 ans (1328-1453), quelques renseignements existent. Une entente est intervenue le 10 juin 1331, le jeudi avant la Saint Barnadé ente philippe Chocile, commandeur de Prailles et de Puy de Neyron et Guillaume de Varno, seigneur de Gourgé, au sujet des droits de justice au lieu dit de Gourgé. En 1365, Pétrot Fourault fait don au sieur commandeur de l'Hôpitault d'une chaussée et d'un étang vulgairement appelé Gratte-sole ou gratte-sel, aujourd'hui l'étang Fourreau.

    Au cours de la guerre de 100 ans, thibaudeau, dans son histoire du Poitou, mentionne une bataille qui eut lieu à l'Hôpitault entre les français et les anglais en 1369 (célèbre défaite subie par Jean le Bon près de Poitiers en 1356. "Le comte de pennbrock (anglais) vint se retirer avec ses gens dans un village du Poitou nommé Puynéron. Surpris par les français du maréchal Louis de Sancerre, le comte n'eut que le temps de se barricader dans une maison des templiers qui était assez bien fortifiée." Ce passage laisse entendre la présence de templiers à l'Hôpitault mais rien ne le prouve vraiment.

    Le 7 novembre 1412 une convention est signée antre Aimé l'Oizelart, prieur d'Aquitaine et Guillaume Rousseau et les autres habitants de Puy de Noiron pour la construction d'une forteresse ou château en ce lieu. Ce château a été fait au lieu-dit le Lavoir ou le vivier, sans doute avec l'approbation et l'aide des moines de l'Hôpitault.
    Peu de temps après sa construction, le 5 février 1418, les frères de l'ordre de Saint Jean en Poitou obtiennent des lettres de Charles VII par lesquelles ils sont exemptés d'une aide que ce prince avait ordonné de lever au prieuré d' Aquitaine dont dépendait l'Hôpitault.

    Du XVIème siècle à la révolution de 1789, de nombreux renseignements existent en voici les principaux. Le 20 septembre 1598, les habitants de Boussais qui siège à l'assemblée de la paroisse( réunion des chef de famille, ayant à peu près la compétence de la municipalité actuelle), exposent leur pauvreté par l'injure des guerres (guerres de religions, pillages...).

    Au cours du XVIIIème siècle, nous assistons au déclin de la commanderie, laquelle en fait est devenue un seigneurie ordinaire. Les moines hospitaliers habitaient le "grand Logis", non loin de la chapelle ou ils hébergeaient les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle.

La petite chapelle de Saint-Jean de l'Hôpiteau

    Cette chapelle est de style roman avec un petit portail en arc brisé et un petit cloche-mur, bâtie au moyen âge pour le service des frères Hospitaliers. Pillé pendant les guerres, cet édifice fût restauré à chaque fois par les moines qui le desservaient et habitaient le prieuré voisin, appelé le grand logis, délabré puis démoli en partie après la révolution et jamais reconstruit.

    En 1882, le curé de Boussais Sichère demande à l'évêque le rétablissement des messes à l'Hôpiteau et la restauration de la chapelle. En 1883, l'évêque rétablit le service de la chapelle, interrompu en 1875. Le successeur du curé Sichère, l'abbé Depoy ne put faire aboutir les projets de restaurations envisagés à cause de la loi de séparation de l'église et de l'état en 1905.On se contenta d'une réparation sommaire, la partie principale de la chapelle restant en ruine.

    Avant la dernière guerre mondiale monsieur l'Abbé Moreau avec l'appui du vicaire général et des habitants de l'hôpiteau, décida de faire relever la partie principale de la chapelle dans sa forme ancienne. La chapelle fut remise en état en 1946.

    Les habitants de l'Hôpiteau pour la mi-carême ont fait l'acquisition d'un chemin de croix, érigé solennellement le mardi 15 mars 1949 par Monsieur le chanoine Autexier. Toute la population et la moitié de celle de Boussais étaient présentes.
    De nos jours, la tradition d'une fête mi-religieuse, mi-profane subsiste toujours pour la Saint-Jean, le 24 juin.

"Extrait d'une conférence donnée à Boussais le 4 mars 1995 par Madame Clément."

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