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Histoire

Un peu d’histoire...


Une colonisation par tentatives successives

Les premières traces archéologiques (poteries, gravures rupestres, polissoirs…) de peuples amérindiens entre l’Oyapock et le Maroni remontent au VIe millénaire avant notre ère. Nombre de leurs successeurs dans la même zone géographique appartiennent principalement au groupe linguistique des Tupi-Guarani.
 On estime qu’à la fin du IIIe siècle, des Indiens Arawak et Palikur, originaires des rives de l’Amazone, s’installent sur le littoral guyanais. Ils sont suivis au VIIIe siècle par les Indiens dits Caraïbes ou Karibes, les Kali’na (Galibis) et Wayana.
 
Malgré le partage du Nouveau Monde organisé par le Traité de Tordesillas (1494), les nations européennes sont à l’origine de nombreuses tentatives de colonisation en Guyane dès le XVIe siècle.
Un des premiers essais semblent être français avec le voyage de Nicolas Guimestre en 1539, suivi par celui de l’Anglais Robert Baker (1562) et celui de Gaspard de Sotelle (1568-1573) qui implante plus de 120 familles espagnoles dans l’île de Cayenne.
De 1596 à 1598, les Anglais John Ley et Lawrence Keymis, et le Hollandais Adrian Cabeliau, effectuent des reconnaissances géographiques précises des côtes de la Guyane. Les vrais implantations humaines apparaissent surtout au XVIIe siècle, par des occupations ponctuelles (quelques années) d’embouchures fluviales, et sont l’oeuvre de la France, de l’Angleterre et des Pays-bas.
 
Si les premières tentatives importantes de colonisations françaises datent des années 1620, elles sont souvent mises à mal par les dissentions internes des colons, les rapports humains médiocres avec les Améridiens, voire la dureté des conditions de vie, notamment avec la fièvre jaune. De leur côté, les nations améridindiennes doivent faire face à un important taux de mortalité, dû non aux guerres menées face aux colonisateurs, mais à l’action d’épidémies nouvellement importées d’Afrique et d’Europe.
 
Longtemps, la tutelle du roi de France sur la Guyane est régulièrement contestée ; ce n’est qu’avec la reprise de Cayenne en décembre 1676 par l’amiral Jean d’Estrée que les Français s’implantent définitivement. Et encore ne contrôlent-ils que l’île de Cayenne et, par intermitence, quelques postes militaires aux estuaires fluviaux. Cette présence humaine et militaire assez lâche explique en grande partie l’extrême facilité avec laquelle les Portugais du Brésil se sont emparés de l’île de Cayenne pendant les guerres napoléoniennes, île qu’ils ont occupée de 1809 à 1817.
 
Economie et population
 
La colonisation humaine de la Guyane est d’abord le fait de travailleurs européens, les "engagés", également appelés les "trente-six-mois" parce que liés par un contrat de trois années à leur maître. Ce quasi-esclavage européen, faute de volontaires, est très vite remplacé par une servitude d’origine africaine, qui est employée dans les habitations (exploitations agricoles) à la culture des produits coloniaux : sucre, épices, chocolat et café.
Comme dans les autres colonies française, l’esclavage est en grande parti régi par les textes du Code noir (1685).
Cette société d’habitation reste le modèle économique dominant en Guyane jusqu’à la deuxième abolition de l’esclavage en 1848. Elle n’a toutefois pas réussi à apporter un vrai développement à la Guyane, qui reste la région pauvre et sous-peuplée, voire maudite, de l’ensemble colonial français en Amérique.
 
L’expédition de Kourou, menée à partir de 1763, mais très mal préparée, pour établir une vraie colonie européenne d’agriculteurs dans les savanes de l’Ouest guyanais, est un échec retentissant : presque tous les colons "survivants" s’enfuient de Guyane pour rejoindre la métropole. Seuls restent en Guyane des colons allemands et canadiens, qui s’implantent durablement à Kourou, Sinnamary, Malmanoury, Corossony et Iracoubo, et y fondent une société originale (et métissée) d’agriculteurs exploitants en Guyane.
 
Pendant la Révolution (1798), la Guyane est une première fois le lieu de déportation d’opposants politiques (les "déportés de fructidor") et de prêtres réfractaires : Counamama et Sinnamary seront le cimetière de la plus grande partie d’entre eux.

Aboli en 1794, l’esclavage est rétabli par Napoléon Ier en 1804. Il n’est définitivement supprimé par décret que le 27 avril 1848, sous l’impulsion du grand abolitionniste Victor Schoelcher.
La disparition de la main d’oeuvre servile met un point d’arrêt à l’économie coloniale traditionnelle.

Pour pallier ce manque de main-d’œuvre, développer la Guyane, mais surtout débarasser la métropole d’opposants politiques républicains et de délinquants de droit commun, le Second Empire crée des bagnes en Guyane. Ils accueillent des transportés, des déportés puis également des relégués jusqu’en 1946. Dans les années 1930, les Etablissements Pénitentiaires Spéciaux, dits aussi "bagnes des Annamites", sont implantés dans le Territoire de l’Inini. Peuplés d’opposants politiques et d’intellectuels indochinois, mais aussi de petits délinquants, voleurs et proxénètes, ces bagnes seront un échec cuisant.
 
Les essais de peuplement de la Guyane par des ouvriers "libres" issus de l’immigration (Afrique, Inde, Etats-Unis, Madère...) ne seront pas plus durables. 
 
La ruée vers l’or

En 1855, un site aurifère est découvert dans l’Est guyanais sur l’Arataye, un affluent de l’Approuague. Dans l’Ouest, de l’or est extrait de la rivière Inini (haut-Maroni). Le début du XXe siècle est marqué par une ruée vers l’or, avec 10 000 chercheurs en activité, entraînant une croissance du commerce local souvent artificielle, et l’arrêt des dernières activités agricoles par manque de main d’oeuvre.

A l’instar de la Réunion, de la Guadeloupe et de la Martinique, la Guyane devient département français d’outre-mer en 1946. Mais le décollage économique peine à se réaliser en raison des coûts de production élevés, de la faiblesse numérique de la population, de la dépendance commerciale (importations) vis-à-vis de l’hexagone et du manque criant d’infrastructures les plus élémentaires : voies de communication, écoles, système de santé etc.
 
Evolution contemporaine
 
En 1964, le général de Gaulle prend la décision de construire une base spatiale en Guyane, destinée à remplacer la base saharienne située en Algérie, et à développer l’économie guyanaise. La position du département est privilégiée, proche de l’équateur avec une large ouverture sur l’océan. Le Centre Spatial Guyanais, depuis les premières fusées ’Véronique’, s’est largement développé au fil des années. Port spatial de l’Europe avec des lanceurs comme Ariane 4 et Ariane 5, qui se révèlent un véritable succès commercial dans le monde, le Centre Spatial Guyanais développe aussi le programme Véga, et une base de lancement Soyuz en fin de construction à Malmanoury.
 
La population guyanaise s’est accrue, ces trente dernières années, par les apports migratoires de pays voisins (Brésil, Suriname, Guyana, Haïti), mais également plus lointains comme les Hmongs du Laos, qui ont créé deux grandes communautés guyanaises, à Javouhey et cacao.

En 1982, les lois de décentralisation entrent en vigueur et un transfert de compétences s’opère vers les collectivités territoriales qui vont devenir acteurs du développement de la Guyane.

En 2007 la population est estimée à plus de 200 000 habitants.

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