Coupe schématique Ouest-Est
S
ITUATION
ET
C
ONTEXTE
N
ATUREL
:
SituĂ©e au Sud-Est de la rĂ©gion, lâApance-Amance s'arrĂȘte sur les paysages de la Vingeanne, au Sud-Ouest
du Langrois Ouvert et du Bassigny au Nord-Ouest.
Le relief est composĂ© dâune succession de collines rapprochĂ©es, dont les dĂ©nivelĂ©es sont de 100 Ă 200 m,
entre lesquelles sâĂ©coulent de nombreux petits cours dâeau, dont les riviĂšres lâAmance et lâApance.
Les sols dâargiles sur les coteaux et dâalluvions dans les vallĂ©es reposent sur des substrats gĂ©ologiques trĂšs
variĂ©s comme le grĂšs Ă lâEst et le calcaire dur au Nord.
Les mots du paysage :
- pays dâherbe et dâĂ©levage - des parcelles buissonnantes - une succession
de coteaux - des prairies jaunes au printemps -
Vallon : un paysage de coteaux enherbés
Coiffy-le-Bas : des prairies aux limites incertaines
Vicq : des parcelles récentes de vignes
La palette couleur :
L'APANCE
L'APANCE
L'APANCE
L'APANCE ---- AMANCE
AMANCE
AMANCE
AMANCE
127
Serqueux : la déprise agricole referme les coteaux
A
PPROCHE
V
ISUELLE
:
-
Les éléments de surface :
Ce territoire partage sa surface entre forĂȘts et
prairies avec quelques parcelles viticoles dans le
secteur de Coiffy-le-Haut.
âą
Les prairies
couvrent lâessentiel des terres
agricoles. Elles sont réparties dans les vallons et
remontent le long des coteaux tant que la
topographie permet le passage des engins agricoles,
puis elles laissent place Ă la forĂȘt. GĂ©nĂ©ralement,
les limites entre parcelles sont marquées par de
simples clĂŽtures sans haies. On observe cependant
de nombreuses haies dans ce paysage, mais elles
nâont pas pour objet la dĂ©limitation des parcelles ;
leur origine involontaire repose sur deux facteurs :
- Lorsque des systĂšmes de doubles
clĂŽtures sont mis en place, ils laissent un espace
libre entre les parcelles oĂč la vĂ©gĂ©tation arbustive
vient sâinstaller.
- Les parcelles, dont lâexploitation
par le pùturage perd de son intensité, sont
progressivement occupées sur leurs limites par une
végétation arbustive. Celle-ci peut donner
lâimpression de haies volontaires les premiĂšres
années de leur formation. Elles ne sont en fait que
le signe dâune diminution de la pression agricole et
le premier stade de la mutation dâun paysage qui
risque de se refermer.
âą
La friche arbustive
est de plus en plus
présente sur ce secteur. Tout comme pour les haies
spontanées, la diminution de la pression agricole
locale est Ă lâorigine de lâabandon des parcelles
souvent les plus difficiles Ă exploiter. Ces derniĂšres
sont alors colonisées par les végétaux de lisiÚre des
massifs forestiers mitoyens. La déprise agricole
actuelle va conduire Ă un boisement de nombreux
coteaux et présente le risque de créer une surface
homogĂšne sur leurs pentes.
âą
La vigne
est essentiellement répartie dans le
secteur de Coiffy-le-Haut, Vicq et Voisey.
Quelques coteaux sont réguliÚrement couverts de
vignes vers Coiffy-le-Haut ; pour le reste il sâagit
de petites parcelles dispersées sur les coteaux
exposés au Sud, souvent récemment plantées, qui
montrent le besoin de diversification des cultures
ressenti par les exploitants agricoles. De plus, ces
micro-parcelles sont fréquemment isolées au milieu
dâautres micro-parcelles, plus ou moins
abandonnées. Le parcellaire agricole ne semble
plus adaptĂ© aux exigences dâune agriculture
rentable et présente au stade actuel, une diversité
fragile due Ă lâabandon partiel de sa gestion.
Voisey : des micro-parcelles de vigne dans la friche
Arnoncourt : des parcelles normalement exploitées
Aigremont : installation de haies spontanées
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Coiffy-le-Haut : des lisiĂšres entretenues par les vaches
Vicq : des fermes abandonnées au centre du village
et des usoirs individualisés
Plesnoy : les toitures créent une surface de couleur
Des villages organisĂ©s de part et dâautre dâune ou
plusieurs rues avec un bùti accolé
âą
La forĂȘt
est visuellement trÚs présente. Elle couvre
presque systĂ©matiquement toutes les collines jusquâau
tiers inférieur de leurs versants, soit environ 35% de la
surface totale du secteur. Ces forĂȘts de type futaie et
taillis sont composées essentiellement de feuillus tels
que le chĂȘne rouvre et pĂ©donculĂ©, le hĂȘtre, le charme et
le frĂȘne. Lorsque lâexploitation agricole des prairies est
toujours prĂ©sente, les limites forestiĂšres sont dâune
grande netteté. En effet, le pùturage des bovins limite le
développement arbustif des ripisylves et des massifs
forestiers pour les maintenir aux limites strictes des fils
de fer barbelĂ©s. Les animaux dĂ©coupent mĂȘme une
échancrure dans la base de la paroi végétale forestiÚre.
Cette action crĂ©e une bande dâombre qui souligne les
limites forestiÚres avec une grande précision.
âą
Les villages
sont principalement installĂ©s Ă
proximitĂ© dâun cours dâeau et gĂ©nĂ©ralement adossĂ©s
contre une colline. Ils sont organisĂ©s autour dâune rue
principale suivant une forme allongĂ©e. On retrouve lĂ
lâorganisation des villages de type lorrain, avec des
fermes-blocs accolées et des usoirs, espaces ouverts
entre la rue et les façades. Cette régularité dans la forme
et la disposition du bùti crée, par la succession de
toitures, une surface horizontale rouge souvent visible
de loin.
Cette organisation ne correspond plus aux besoins
actuels de lâagriculture locale. De trĂšs nombreuses
fermes sont abandonnées dans les centres des villages.
Quelques fermes nouvelles ont Ă©tĂ© construites Ă
lâextĂ©rieur des villages et ont pour effet dâinterrompre
lâunitĂ© de lâensemble du bĂąti villageois.
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Voisey : un verger qui Ă©volue vers la friche arbustive
Vaux-la-Douce : une ferme isolée
De vastes surfaces agricoles qui Ă©voluent vers la friche
Le bùti récent contraste avec la
trame existante
- Les éléments de verticalité :
âą
Les fermes isolées
sont trĂšs prĂ©sentes sur ce territoire dâĂ©levage. Elles constituent de rares Ă©lĂ©ments de
verticalitĂ© et sont gĂ©nĂ©ralement situĂ©es au milieu dâespaces ouverts.
âą
Les vergers
sont positionnĂ©s sur les coteaux exposĂ©s au Sud. Leur mode dâexploitation Ă©tait souvent le
prĂ©-verger. Actuellement, ils ne font plus lâobjet dâune attention particuliĂšre et leur abandon les fait Ă©voluer
vers une friche constituée par les drageons des arbres existants.
LES ENJEUX DU PAYSAGE :
f
La déprise agricole va entraßner à terme, une forte mutation de ce paysage. Cette déprise a pour
origine le micro-parcellaire présent sur les coteaux. Afin de maintenir une trame fonciÚre adaptée
aux moyens modernes dâexploitation agricole, il conviendrait de
faire Ă©voluer le parcellaire vers
des formes plus adaptées à leur exploitation.
f
Encourager la mise en oeuvre de pratiques agricoles
susceptibles dâentretenir et de
maintenir le maximum de surfaces ouvertes.
f
Encourager la réhabilitation du bùti traditionnel des centres de villages
aujourdâhui
souvent abandonnés et intégrer le bùti nouveau à la trame existante.
130