Département de Chimie de l'École normale supérieure

CNRS

Présentation

La chimie a toujours été représentée à l’École normale supérieure. Du point de vue du champ, elle y apporte une incontournable formation en sciences de la matière, vivante ou inanimée, ainsi qu’une intense activité de recherche dans sa double dimension académique et finalisée par l’application. Du point de vue de ses représentants, elle a continûment alimenté notre établissement en esprits talentueux et originaux, maîtres et jeunes savants en devenir ; Louis Pasteur, Henry Sainte Claire Deville, Gustave Vavon, Georges Dupont, Marc Julia, Guy Ourisson fournissent ici d’illustres exemples qui ne doivent cependant pas occulter de nombreux parcours, moins connus mais néanmoins importants pour la chimie française.

À l’École normale supérieure, la chimie s’est d’abord pratiquée dans un laboratoire situé au 45, rue d’Ulm. Elle a ensuite bénéficié de la construction des locaux du 24, rue Lhomond pour étendre son territoire ; le laboratoire s’est ainsi transformé en département. Aujourd’hui, on y devient comme on y est chimiste, avec exigence. Sélectionnés selon des critères d’excellence et de motivation, les étudiants y sont immédiatement considérés comme de futurs collègues et y bénéficient de conditions favorables d’étude et d’émancipation. L’activité de recherche de la centaine de chercheurs, étudiants, ingénieurs et techniciens du département de chimie de l’ENS se situe au plus haut niveau international et fait l’objet d’un important soutien humain et financier (MRT, ENS, Université Paris 6, ANR, CEE,…).

 

Historique

Bref historique du Laboratoire de chimie de l'ENS
24, rue Lhomond

Les murs, la rue

La rue Lhomond a été percée au XVe siècle, elle s'est appelée rue des Postes jusqu'en 1857. Les départements de chimie et physique ont été construits de 1927 à 1937 sur l'emplacement de la célèbre école préparatoire Sainte Geneviève (appelée aussi Ecole de la rue des Postes) tenue par les Jésuites de 1854 à 1914. Elle est actuellement à Versailles (Ginette). Cette dernière avait été elle même édifiée sur l'emplacement d'anciens bâtiments monastiques détruits à la révolution dont le couvent des Eudistes (hospice, séminaire et hôtellerie ecclésiastique) installés au 24, en 1703.

Quelques dates :

Le Laboratoire de Chimie et ses directeurs

L'histoire de la recherche au laboratoire peut se présenter de façon chronologique en se repérant aux différents mandats des directeurs (traditionnellement nommés à vie, soit 20 ou 30 ans de l'histoire du département), ceux-ci ont toujours eu une forte influence sur la recherche qui y était menée.

 

Médecin du duc d'Orléans, il se consacra vers 1780 à la chimie, adoptant totalement les idées de Lavoisier en 1785. En 1784-1785, il participa aux célèbres expériences de celui-ci sur la décomposition et la synthèse de l'eau et contribua, avec lui et Guyton de Morveau, à la création de la nomenclature chimique (1787).
En 1794, il est nommé, lors de leur création, professeur à l'École Normale et à l'École Polytechnique.

 

Il est chargé en 1847 de l'installation dans les nouveaux locaux du 45 rue d'Ulm. Il aura comme préparateur Marcelin Berthelot ( 1827-1907)

 

Louis Pasteur (1822 - Ens 1843 - 1895) est nommé Agrégé préparateur de chimie de 1846 à 1848, période pendant laquelle il effectua ses travaux sur les acides tartriques. Il partit ensuite à Strasbourg et Lille puis revint à l'Ens en 1857 comme directeur des études scientifiques où il travailla alors sur la génération spontanée.

 

Bouillons de culture et tartrates préparés par Louis Pasteur

 

aluminium

Henry Sainte Claire Deville étudia le phénomène de dissociation thermique. Il prépara le bore et le silicium à l'état pur. En 1854, il réalisa la première préparation industrielle de l'aluminium par réduction du chlorure double d'aluminium et de sodium par le sodium. On lui doit également l'invention du chalumeau oxhydrique qui lui permit de faire fondre le platine.

 

 

 

Minéralogiste, il poursuit les études des métaux de la mine du platine.

La chimie organique a été introduite en 1891 par Robert lespieau (Ens 1886) et Louis Simon (1867 - Ens 1925 - 1887).

La thèse de Robert lespieau portait sur les épibromhydrines et les composés propargyliques.

La thèse de Louis Simon traitait de l'action des amines aromatiques primaires sur quelques composés cétoniques dissymétriques (16 novembre 1895).

 

Robert Lespiau
Robert Lespieau
Louis Simon
  Louis Simon

 

 

Physicien et astronome de formation, il apprend la chimie minérale avec Saint Claire Deville, s'intéresse entre 1887 et 1895 à la modification du pouvoir rotatoire de sucres et autres composés naturels en présence de molybdates.

 

Élève de Charles Friedel et de Charles Wurtz il s'intéresse aux composés aliphatiques, à leur stéréochimie et se concentre sur l'étude des sucres. Il développe la chimie des acétyléniques et réalise dans les années 20, des synthèses de sucres à partir d'acétyléniques.

 

Friedel Wurtz
Charles Friedel (1832-1899)
par Nadar
Charles Wurtz(1817-1884)

 

 

Il marque la rupture avec la théorie des équivalents obstinément suivie par Sainte Claire Deville et ses successeurs et introduit la théorie atomique à l'Ens.

Il renforce la chimie organique à Paris, qui au début du 20ème siècle était peu développée.

Dans le même temps, Paul Sabatier (1854 - Ens 1874 - 1941) et Victor Grignard (1871 - 1935) exerçant respectivement à Toulouse et Lyon, se partagent les honneurs du prix Nobel de chimie 1912.

 

Paul Sabatier Victor Grignard
Paul Sabatier (1854-1941) Victor Grignard (1871-1935)

 

Quelques-uns de ses élèves :

 

Cette période correspond à un épanouissement de la chimie organique à l'ENS et plus particulièrement l'étude des composés naturels qui se poursuit depuis lors.

 

 

Le Groupe de glycoscience occupe en partie le laboratoire lespieau (pièce R7)

Bibliographie et Sources:

rédaction : J-M Mallet 2004