Année 1829. - Charbonnerie française - Le Petit
Cénacle (1833) - Fondation de l' Église Saint-simonienne
- Création de l'École centrale des Arts et Manufactures
par Jean-Baptiste Dumas. (1800-1884 ). - Sainte-Beuve : Vie, Poésies et pensées de Joseph
Delorme - Balzac : Les Chouans - Création de la Revue des Deux-Mondes, du journal Le Temps, du Correspondant et de la Revue de Paris.
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A Charles Gosselin. [Janvier 1829.] Faites, monsieur, pour Han
comme vous l'entendrez. Je m'en rapporte
à vous parfaitement et vous me dicterez l'autorisation écrite
que vous désirez. Je crois en effet qu'il ne serait pas inutile
de faire insérer dans quelques journaux la préface
des Orientales et je suis charmé qu'elle vous plaise.
Remettez-la à M. Nisard quand vous le trouverez bon. M. Renouard (1) aura demain l'épreuve de la préface
et le reste des noms. Car il est bien important que nous paraissions
jeudi (2). Samedi ce sera déjà bien tard. Je vous
renverrai le prospectus dés que je l'aurai lu. Il me semble
que dans l'annonce de la fin on aurait dû diviser les œuvres
en 3 sections: Poésie. - Roman. - Drame. (in-8°
- in-12). Je voudrais bien vous voir un de ces matins
pour causer avec vous de la publication prochaine et aussi de Cromwell
et de Notre-Dame de Paris.
Avez-vous commandé l'affiche ? Ferez-vous une affiche générale
ou partielle pour les Orientales ? Enverrez-vous le prospectus avec les journaux
? Songez-vous à faire faire une vignette pour les Orientales
in-18, dont par parenthèse l'impression va bien lentement
? Bug et le Condamné,
à la bonne heure ! Au reste je m'en remets bien à votre
activité intelligente et habile. Mille compliments. V H. (1) L'imprimeur. - (2) Les Orientales ont paru le 23 janvier 1829. Correspondance tome IV (années
1874-1885, addendum) Albin Michel Paris, imprimé par la librairie
Ollendorff. Edité par l'Imprimerie Nationale.
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Janvier 1829. - Préface de l'édition
originale. Les Orientales.
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03 janvier 1829. V.H. à Gosselin : " Vous
savez que j'ai, à tort ou à raison, peu de sympathie
pour les conseils, et si j'ai quelque originalité, elle vient
de là. " " Il y a plusieurs sortes de romans,
et l'on pourrait souvent, à mon avis, les classer en deux
grandes divisions : romans de faits et romans d'analyse, drames
extérieurs et drames intérieurs. " " La lettre que vous m'avez fait
l'honneur de m'écrire est la première de ce genre
que je reçois. Jusqu'ici et c'est à regret que je
suis forcé de rappeler cela les librairies, de ma main, avaient
pris sans lire. "(1) (1) Gosselin après avoir lu Le
Dernier Jour d'un Condamné à conseillé V.H. de modifier
quelques passages dans l'intérêt de la vente du livre
il trouvait que le condamné était trop impersonnel.
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19 janvier 1829. Parution des Orientales.
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23 janvier 1829. La Bibliothèque de la France annonce
la parution du nouveau recueil de vers de Victor Hugo : Les Orientales. Chez Gosselin et Bossange.
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24 janvier 1829. Sainte-Beuve rend visite à Victor
Hugo. Les librairies Gosselin et Bossange viennent de décider
de publier les œuvres complètes de Hugo. L'entreprise comprendra
dix volumes. Pour lancer et soutenir l'opération il est décidé
de diffuser un " prospectus " dont la rédaction
est confiée à Sainte-Beuve. Le texte sera signé
E.T. " Une âme complète de poète aura
(...) trois âges, comme la grande âme poétique
de la société humaine; elle débutera par l'
Ode, passera par la forme épique, avant de se dérouler
avec toutes ses puissances dans le drame. "
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Victor Hugo
à Ch. Nodier;
(Paris,) [fin de janvier
1829 ?] . Ch. Nodier à l'Arsenal. Monsieur Je voulais vous aller voir hier
soir avec ma femme, cher ami, mais j'ai été très enrhumé et très empêché. Je voulais vous aller voir aujourd'hui mais
le rhume me prend à la gorge et le médecin aussi. Je me resigne donc à vous écrire et à vous recommander Paul (1) mercredi. Il
aura besoin de votre indulgence et de votre amitié. Mettez-moi, je vous prie, aux
pieds de Madame.
Ma femme embrasse Mademoiselle Marie
sur ses deux joues roses. À bientôt, est-ce
pas ? À propos, voulez-vous des Orientales (2) ? et vuestro hermano (3) Victor. Ce lundi matin. (1). Paul-Henri Foucher (Paris, 1810 - Paris, 1875), ami d'enfance et beau-frère de Victor Hugo. Celui qui deviendra un
auteur dramatique très apprécié
n'avait encore en 1829 fait que signer pour Victor Amy Robsart, sifflé à l'Odéon le 13 février 1828. (2). Les Orientales, par
Victor Hugo. - Paris, Charles Gosselin et
Hector Bossange, 1829, in-8°, XI-424 pp., frontispice gravé sur acier par C. Cousin d'après Louis Boulanger, vignette de titre
de L. Boulanger. (Dépôt légal
: 16 janvier 1829. ). Sur
l'exemplaire des Orientales offert
par Hugo à Nodier. (3). Votre frère. L'expression
est grammaticalement incorrecte : l'espagnol
usant de la troisième personne du
singulier pour exprimer la politesse, on attendrait su hermano ou
el hermano suyo. VICTOR HUGO - CHARLES NODIER Correspondance croisée. Édition critique établie et annotée par Jacques-Rémi Dahan
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03 février 1829. Paraît : Le Dernier Jour d'un Condamné. Dans La Quotidienne article de
Jules Janin : qui s'en prend avec virulence au Dernier
Jour d'un Condamné : " Si par hasard vous avez essayé
un plaidoyer contre la peine de mort, je vous répondrai qu'un
drame ne prouve rien. De grâce ! vous me faites trop peur
et trêve a tous ces tristes efforts ! Préservez-nous
d'une vérité si nue ! permettez-nous encore de nous
sentir hommes quelquefois, c'est-à-dire des êtres assez
bien organisés pour être émus pas des beautés
simples et naturelles, intersectés par une fable riante ou
jeune, attendris par des récits animés et vivement
passionnés ? "
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04 février 1829. Le Globe se montre plus sévère encore
sur le roman de V. Hugo : Le Dernier Jour d'un Condamné.
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07 février 1829. La Bibliothèque de France annonce :
Le
Dernier Jour d'un Condamné sans nom d'auteur.
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09 février 1829. Alfred de Vigny à V.H. : " Je
vous ai, je vous tiens depuis longtemps malgré vous, cher
ami, et je ne vous quitte pas, vous me suivez tout le jour jusqu'à
la nuit, et je vous reprends le matin. Je vais de vous à
vous, du haut en bas, du bas en haut, des Orientales au Condamné, de l'hôtel
de Ville à la tour de Babel, c'est partout vous, toujours
la couleur éclatante, toujours l'émotion profonde,
toujours l'expression vraie pleinement satisfaisante, la poésie
toujours. "
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11 février 1829. Hugo se rend à la comédie Française.
Parce que ce soir-là, un inconnu du nom d' Alexandre Dumas
faisait jouer sa première pièce : Henry III et sa cour. (qui fût
un succès)
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14 février 1829. Paraît la seconde édition des
Orientales.
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A Paul Lacroix. Ce mardi 24 [février 1829]. Savez-vous, monsieur, que l'article de l'Album
de samedi est une chose excellente (1), pleine de talent et d'esprit,
de force et d'éclat. J'ai écrit au directeur du journal
pour lui en faire compliment et remerciement. Chargez-vous, je vous
prie, de dire à monsieur votre frère combien j'en
suis enchanté et quel désir j'ai de l'en remercier
personnellement et de vive voix. Il parait que chez vous le talent
est chose de famille. J'ai maintenant une chose à vous demander,
et n'en faites rien pour peu que cela vous donne gêne ou souci.
Voici la 2e édition des Orientales et la 3e du Condamné précédées
chacune de nouvelles préfaces. Celle du Condamné surtout
mérite attention. Est-ce qu'il serait possible qu'on fit
au Figaro un petit article collectif sur ces deux
éditions et surtout sur ces deux préfaces ? Est-ce
que vous seriez assez bon, si cela est faisable, pour le faire ?
Cela servirait mon libraire, parce que ce serait dans le journal,
et moi, parce que ce serait de vous. J'ai envoyé les deux livres à
M. Roqueplan comme vous me l'avez conseillé ! Je tiens toujours le Condamné à
la disposition de M. Royer; dites-le lui, je vous prie. Votre ami. V H. (1) Article, non signé,
sur Les Orientales, 21 février 1829. Un
premier article signé des initiales J. L. (Jules Lacroix)
avait paru le samedi 31 janvier. Correspondance tome IV (années
1874-1885, addendum) Albin Michel Paris, imprimé par la librairie
Ollendorff. Edité par l'Imprimerie Nationale.
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26 février 1829. Journal des Débats : article de Charles Nodier sur Le Dernier
Jour d'un Condamné. " Qu'est-ce, après tout,
que ce condamné. C'est un être abstrait qui se creuse
et s'examine en tous sens. C'est un esprit de condamné qui
s'analyse et se scrute avec une rigueur et une patience toute métaphysique
(...) Ce criminel n'a pas eu de passé: il vient là,
sans antécédent, sans souvenirs : on dirait qu'il
n'a pas vécu avant d'être criminel (...) On est froid
pour cet être qui ne ressemble à personne, et qui souffre
avec tant de science et d'analyse; mais toute la pitié du
lecteur passe du côté du poète, lui qui s'est
mis volontairement tant de noir dans l'âme, lui qui s'est
fait homicide en idée, qui s'est rêvé pour le
plaisir du lecteur jugé, emprisonné, exécuté,
pendant que d'autres poètes se font plus gratuitement, et
dans le plus doux rêves heureux en toutes choses, en amour,
en talent, en avenir. "
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27 février 1829. V.H. à Lamartine : " Quant à
moi je lutte, vous le savez peut-être. Je suis en ce moment
livré aux bêtes (1), mais je les laisse faire, et je
pense à autre chose. Cependant la cohue s'acharne. Je suis
en proie aux feuilletons de toute grandeur. J'en ai lu un l'autre
jour qui avait cinq pages. C'est de la bêtise au mègascope. " (1) il est mal traité
par la presse.
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28 février 1829. Parution de la troisième édition
chez Gosselin du Dernier Jour d'un Condamné. La préface de V.Hugo cette fois est
une saynète titrée. Une comédie à propos
d'une tragédie. (Il y prend, par le biais de personnages
ridicules, sa propre défense, celle de son livre, et celle
du romantisme.)
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23 mars 1829. Vigny livre à son journal d'un Poète
cette page : " Je viens de voir Victor
Hugo ; il avait avec lui Sainte-Beuve et deux indifférents.
Sainte-Beuve est un petit homme assez laid, figure commune, dos
plus que rond, qui parle en faisant des grimaces obséquieuses
et révérencieuses comme une vieille femme ; il s'exprime
péniblement, à un grand fonds d'instruction et beaucoup
d'habilité à la critique littéraire. A force
d'esprit, il a fait d'excellents vers sans être poète
instinctif. Plein de formes modestes, il s'est mis en séide
à la suite de Victor Hugo et a été entraîné
à la poésie par lui; mais Hugo qui, depuis qu'il est
au monde, a passé sa vie à aller d'un homme à
un autre pour les écumer, tire de lui une foule de connaissances
qu'il n'avait pas, tout en prenant le ton d'un maître, il
est son élève. Il sait bien qu'il reçoit de
lui un enseignement littéraire mais il ne sait à quel
point il est dominé politiquement par ce jeune homme spirituel
qui vient de l'amener, par son influence journalière et persuasive,
à changer absolument et tout à coup d'opinion. " En parlant de Victor Hugo : " Chaste
comme une jeune fille " " grivois. "
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