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_ Le Centre national du cinĂ©ma et de l’image animĂ©e
_ Le nouveau dispositif de chronologie des mĂ©dias
_ Le crĂ©dit d’impĂŽt international
_ Images de la diversitĂ© : bilan d’étape : dossier
_ Entretien avec Ă‰lisabeth Depardieu 

juillet-août 2009

la lettre 

#66

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la lettre du CNC 

#66

 / juillet-aoĂ»t 2009

2

sommaire

Ă©ditorial 

— p 2

Ă  la une 

— pp 3-5

_ Le Centre national du cinĂ©ma et de l’image animĂ©e
_ Le nouveau dispositif de chronologie des mĂ©dias 
_ Le crĂ©dit d’impĂŽt international

dossier 

— pp 6-7

Images de la diversitĂ© : bilan d’étape

focus 

— p 8

Entretien avec Ă‰lisabeth Depardieu

en bref 

— p 9

publications 

— p 10

agenda du Centre 

— p 11

Ă©ditorial

Le bilan de deux annĂ©es d’exercice de la commission 
Images de la diversitĂ© co-gĂ©rĂ©e par l’AcsĂ© et le CNC et 
l’analyse des 281 projets aidĂ©s donnent aujourd’hui toute 
la mesure de la richesse de ce panorama grĂące Ă  la variĂ©tĂ© 
des Ɠuvres soutenues pour le grand et le petit Ă©cran dont 
l’intĂ©rĂȘt et l’originalitĂ© continuent d’ĂȘtre saluĂ©s. AprĂšs  
la Palme d’Or dĂ©cernĂ©e Ă  

Entre les murs

 de Laurent Cantet 

en 2008, c’est 

Adieu Gary

 de Nassim Amaouche, laurĂ©at  

de la commission Images de la diversitĂ©, qui a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© 
Ă  la Semaine de la critique, cette annĂ©e Ă  Cannes. 
En deux ans, et depuis 

IndigĂšnes

 de Rachid Bouchareb, 

plusieurs Ɠuvres qui interrogent et Ă©tayent l’identitĂ©  
de la France dans ses multiples facettes, qui explorent 
l’altĂ©ritĂ© et le respect des diffĂ©rences, ont confirmĂ© que 
ces thĂšmes trouvaient une profonde rĂ©sonnance chez  
les spectateurs, comme en tĂ©moigne par exemple le beau 
score, en 2009, de 

La

 

PremiĂšre Ă©toile

, premier film de Lucien 

Jean-Baptiste. MĂȘme constat observĂ© Ă  la tĂ©lĂ©vision  
qui rĂ©ussit Ă  gagner le pari de l’audience avec des fictions 
exigeantes diffusĂ©es en premiĂšre partie de soirĂ©e. Les rĂ©cents 
succùs d’

AĂŻcha

, de Yamina Benguigui et de 

La JournĂ©e  

de la jupe

 de Jean-Paul Lilienfeld sont sans aucun doute 

symptomatiques de cette aspiration Ă  voir un reflet plus 
juste de la sociĂ©tĂ© française, plus proche de sa complexitĂ©. 
Ces succĂšs sont autant de signes qui doivent donc nous 
encourager Ă  aller encore plus loin.
Si ce bilan montre que l’évolution est positive et que le public 
est au rendez-vous, il dĂ©voile aussi le chemin qui reste  
Ă  parcourir. Chemin qui reste Ă  parcourir afin que les crĂ©ateurs 
travaillant sur ces sujets essentiels pour notre sociĂ©tĂ© 
soient encore plus visibles, afin que l’offre de programmes 
et les investissements soient encore plus importants 
notamment pour la fiction audiovisuelle. Cette ambition, 
qui contient un enjeu crucial d’intĂ©gration et de vivre-ensemble 
et qui correspond Ă  une attente forte du public, exige plus 
d’attention pour repĂ©rer, Ă©laborer et promouvoir ces projets. 
Des projets qui sont en outre une chance pour le renouvellement 
des talents et de la crĂ©ation, en particulier pour la fiction 
audiovisuelle qui a besoin de réinventer ses codes.
Dans un contexte de prise de conscience collective,  
la reconnaissance et la valorisation de ces Ɠuvres qui 
questionnent ce que nous sommes, dans toutes nos 
composantes, semblent en marche. La commission doit 
donc accompagner et accĂ©lĂ©rer ce mouvement avec l’ensemble 
des professionnels concernĂ©s. Chacun, je crois, a pris  
la mesure de ses responsabilitĂ©s car nous savons qu’à 
travers leur fonction de reprĂ©sentation, cinĂ©ma et audiovisuel 
jouent un double rĂŽle social et symbolique de tout premier 
plan. ResponsabilitĂ©s que l’on se doit aussi d’assumer 
vis-Ă -vis d’un public visiblement conquis par ces Ɠuvres ! 
Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons relever ce dĂ©fi ! 

VĂ©ronique Cayla, 
Présidente du CNC

En couverture :  

Adieu Gary 

de Nassim Amaouche, bĂ©nĂ©ficiaire de la commission Images  

de la diversitĂ©, et grand prix de la Semaine de la critique 2009  
©

 

Studio Canal Distribution.

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la lettre du CNC 

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 / juillet-aoĂ»t 2009

3

chiffres du mois

baromĂštre publicitaire

chaĂźnes publiques 

historiques

chaĂźnes privĂ©es 

historiques

chaĂźnes TNT

0

1000

2000

Volumes de publicitĂ© diffusĂ©e Ă  la tĂ©lĂ©vision 
(Ă©volution jan-mai 2008 – jan-mai 2009, en heures)

jan-mai 2009

jan-mai 2008

500

1500

3000

2500

-17,7 %

-7,3 %

+9,1 %

chaĂźnes TNT 

18,6 %

+7,9 pts

chaĂźnes  
nationales

70,8 %

(-7,9 pts)

Parts de marchĂ© – publicitĂ© TV  
(Ă©volution jan-mai 2008 – jan-mai 2009)

chaĂźnes 
thématiques

10,6 %

+0,0 pts

..............................................................................................................

..............................................................................................................

..............................................................................................................

..............................................................................................................

 

2009 

2008  Ă©volution

 

2 851,1 

3 014,6 

-5,4 %

 

1 846,4 

2 164,7 

-14,7 %

 

485,9 

296,1 

+64,1 %

 

276,1 

291,0 

-5,1 %

tĂ©lĂ©vision *

chaĂźnes nationales

chaĂźnes TNT

chaßnes thématiques

Investissements publicitaires 
bruts (cumul janvier-mai M€)

* y compris parrainage TV.
Source : TNS MI

...............................................................................................................

...............................................................................................................

...............................................................................................................

 

2009 

2008 

Ă©volution

 

11,46 

10,87 

+5,5 %

 

97,18 

101,59 

-4,3 %

 

185,30 

185,23 

0,0 %

juin

premier semestre

12 derniers mois (juillet 08 Ă  juin 09)

Entrées (millions)

2009

Entrées premier semestre (millions)

2008

2007

2006

2005

97,2

94,2

103,3

87,2

101,6

75

85

95

100

105

80

90

2005

2006

2007

2008

2009

0

20

40

Parts de marché premier semestre (%)

films américains

films français

38,1

10

30

50

40,0

47,2

43,4

43,1

46,5

42,8

47,1

60

45,5

54,0

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la lettre du CNC 

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4

Centre national du cinĂ©ma et de l’image animĂ©e

L’ordonnance n° 2009-901 du 24 juillet 2009 relative  
Ă  la partie lĂ©gislative du code du cinĂ©ma et de l’image 
animĂ©e a Ă©tĂ© publiĂ©e au Journal officiel de la RĂ©publique 
Française du 25 juillet.
Cette ordonnance, prise en application de la loi du 5 mars 
2009 relative Ă  la communication audiovisuelle et au nouveau 
service public de la tĂ©lĂ©vision, simplifie et modernise  
le droit du cinĂ©ma, dans un pĂ©rimĂštre dĂ©sormais Ă©largi  
aux autres arts et industries de l’image animĂ©e. 
Le nouveau code du cinĂ©ma et de l’image animĂ©e, mĂ©lange 
de tradition et de modernitĂ©, vient se substituer Ă  l’ancien 
code de l’industrie cinĂ©matographique, qui datait du 27 
janvier 1956. Ce nouveau code a pour objectif de rassembler, 
de simplifier et de rendre plus conforme Ă  la hiĂ©rarchie  
des normes un ensemble de dispositions du droit sectoriel 
afin de rendre ce droit plus intelligible et plus accessible  
à la fois pour l’administration et les professionnels.
Le Centre national de la cinĂ©matographie change de nom 
afin d’entĂ©riner l’évolution qui, depuis 1946, a conduit Ă  
l’extension de son champ d’action au-delĂ  du seul cinĂ©ma, 
en direction principalement de la production audiovisuelle, 
de la vidĂ©o et du multimĂ©dia, incluant le jeu vidĂ©o. Le Centre 
national de la cinĂ©matographie, tout en gardant l’appellation 
« CNC Â», devient donc le « Centre national du cinĂ©ma et  
de l’image animĂ©e Â». La dĂ©nomination des fonctions de 
directeur gĂ©nĂ©ral du Centre national de la cinĂ©matographie 
fait Ă©galement place Ă  une nouvelle dĂ©nomination,  
celle de prĂ©sident du Centre national du cinĂ©ma et de 
l’image animĂ©e.
Outre ces changements de dĂ©nomination, ce nouveau code  
revoit aussi l’organisation et le fonctionnement du CNC en 
prĂ©servant, d’une part, la compĂ©tence de l’établissement 
qui exerce en propre des missions, sous la tutelle du 
ministĂšre de la Culture et de la Communication et, d’autre 
part, les prĂ©rogatives du prĂ©sident du CNC, exercĂ©es pour 
le compte de l’Etat, sous l’autoritĂ© directe de ce mĂȘme 
ministre.
Une des grandes Ă©volutions consiste Ă  doter le CNC,  
Ă  l’instar des autres Ă©tablissements publics de l’État,  
d’un conseil d’administration. Ce conseil sera, du fait  
de la spĂ©cificitĂ© des missions et prĂ©rogatives du Centre, 
composĂ©, outre de son  prĂ©sident, de reprĂ©sentants  
de l’État, de membres du Conseil d’État, de la Cour de 
cassation et de la Cour des comptes et de reprĂ©sentants 
du personnel. Cependant, la prĂ©sence nouvelle de ce conseil 
d’administration ne remet pas en cause le principe, dĂ©sormais 
formalisĂ©, d’une concertation rĂ©guliĂšre sur les orientations 
stratĂ©giques et budgĂ©taires de l’établissement avec  
les secteurs professionnels intéressés.
Dans le cadre de la modernisation du droit du cinĂ©ma, 
l’ancien dispositif de contrĂŽle des professions, matĂ©rialisĂ© 
jusqu’alors par un systĂšme d’autorisations d’exercice pour 
l’ensemble des intervenants de la filiĂšre cinĂ©matographique 
(producteurs, distributeurs, exploitants, industries 

Ă  la une

techniques) et de cartes professionnelles pour les techniciens 
(branches de la rĂ©alisation, des prises de vues, de la 
photographie, de la dĂ©coration, du son et du montage)  
est supprimé.
Seules les autorisations d’exercice du secteur de l’exploitation 
cinĂ©matographique sont maintenues et adaptĂ©es. 
Toutefois, afin de satisfaire notamment Ă  l’objectif,  
qui demeure, d’une connaissance fine des entreprises,  
un dispositif spĂ©cifique pourra ĂȘtre organisĂ©, et plus 
particuliĂšrement pour les entreprises de production,  
dans le cadre de l’accĂšs aux aides du Centre. Ce dispositif 
sera prĂ©cisĂ© par la partie rĂ©glementaire du code. En outre, 
un systĂšme paritaire de reconnaissance des compĂ©tences 
professionnelles des techniciens de crĂ©ation pourrait ĂȘtre 
mis en Ɠuvre.
Suite Ă  la publication de l’ordonnance, VĂ©ronique Cayla 
devient prĂ©sidente et Anne Durupty directrice gĂ©nĂ©rale 
dĂ©lĂ©guĂ©e du Centre national du cinĂ©ma et de l’image animĂ©e.

Le nouveau dispositif de chronologie des médias

La loi nÂș 2009-669 du 12 juin 2009 favorisant la diffusion  
et la protection de la crĂ©ation sur internet a renouvelĂ©  
les bases juridiques du dispositif dit de « chronologie  
des mĂ©dias Â», relatif aux dĂ©lais applicables aux diffĂ©rents 
modes d’exploitation des Ɠuvres cinĂ©matographiques. 
Concernant tout d’abord l’exploitation sous forme de 
vidĂ©ogrammes, le dĂ©lai minimum est fixĂ© par la loi. Le nouvel 
article 30-4 du code de l’industrie cinĂ©matographique 
prĂ©voit ainsi un dĂ©lai de quatre mois Ă  compter de la date 
de sortie en salles de spectacles cinĂ©matographiques, 
avec une possibilitĂ© de dĂ©livrance de dĂ©rogation par  
le CNC portant ce dĂ©lai Ă  trois mois maximum. En outre,  
les contestations relatives Ă  la fixation d’un dĂ©lai supĂ©rieur 
peuvent ĂȘtre portĂ©es devant le MĂ©diateur du cinĂ©ma.
Concernant ensuite les services de mĂ©dias audiovisuels  
Ă  la demande et les services de tĂ©lĂ©vision, conformĂ©ment  
Ă  la Directive 2007/65/CE du 11 dĂ©cembre 2007 dite Â« Services 
de mĂ©dias audiovisuels Â» et aux accords de l’ÉlysĂ©e, le lĂ©gislateur 
a mis en avant la concertation professionnelle. Les articles 
30-5 et 30-6 du code de l’industrie cinĂ©matographique 
prĂ©voient ainsi que le dĂ©lai au terme duquel l’exploitation 
d’une Ć“uvre cinĂ©matographique peut intervenir sur un service 
de mĂ©dias audiovisuels Ă  la demande et sur service  
de tĂ©lĂ©vision peut ĂȘtre fixĂ© par accord professionnel. 
Si le lĂ©gislateur a souhaitĂ© favoriser la nĂ©gociation 
professionnelle, il a toutefois encadrĂ© dans le temps cette 
possibilitĂ© en matiĂšre de services de mĂ©dias Ă  la demande, 
en vue d’aboutir Ă  la mise en place rapide des nouveaux 
dĂ©lais. Il a ainsi Ă©tĂ© prĂ©vu, Ă  dĂ©faut d’accord professionnel 
rendu obligatoire dans un dĂ©lai d’un mois Ă  compter de  
la publication de la loi du 12 juin 2009 prĂ©citĂ©e favorisant 
la diffusion et la protection de la crĂ©ation sur internet,  
que le rĂ©gime de la vidĂ©o physique s’appliquerait aux services 
de mĂ©dias audiovisuels Ă  la demande payants Ă  l’acte  
et qu’un dĂ©cret fixerait les dĂ©lais pour les autres services  
de mĂ©dias audiovisuels Ă  la demande. 

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la lettre du CNC 

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5

C’est dans ce cadre qu’ont Ă©tĂ© menĂ©es, sous l’égide du CNC 
des concertations professionnelles entre les organisations 
du secteur du cinĂ©ma et les Ă©diteurs de services, afin de 
parvenir Ă  la conclusion d’un accord dans le dĂ©lai imparti 
par la loi. MĂȘme si cette contrainte temporelle ne 
s’appliquait pas aux services de tĂ©lĂ©vision, il a semblĂ© 
prĂ©fĂ©rable aux partenaires que la nĂ©gociation soit globale, 
les dĂ©lais applicables aux diffĂ©rentes fenĂȘtres d’exploitation 
successives des Ɠuvres Ă©tant trĂšs Ă©troitement liĂ©s entre 
eux. Un accord professionnel pour le rĂ©amĂ©nagement de la 
chronologie des mĂ©dias a ainsi Ă©tĂ© conclu le 6 juillet 2009 
entre, d’une part, des organisations professionnelles 
reprĂ©sentatives du secteur du cinĂ©ma et, d’autre part, des 
Ă©diteurs de services et des organisations professionnelles 
reprĂ©sentatifs du secteur de la vidĂ©o, des diffĂ©rentes 
catĂ©gories de services de mĂ©dias audiovisuels Ă  la demande 
et de tĂ©lĂ©vision qui font l’objet de cet accord. Aux termes 
de l’accord, les parties sont ainsi convenues d’appliquer 
les dĂ©lais d’exploitation suivants :

Pour les services de mĂ©dias audiovisuels Ă  la demande 
payants Ă  l’acte, dans l’esprit des accords de l’ÉlysĂ©e,  
le mĂȘme dĂ©lai que celui applicable Ă  la vidĂ©o physique a Ă©tĂ© 
retenu, soit quatre mois Ă  compter de la date de sortie  
en salle, avec une possibilitĂ© de dĂ©rogation, sans rĂ©duire  
le dĂ©lai de plus de quatre semaines, pour les Ɠuvres ayant 
rĂ©alisĂ© moins de 200 entrĂ©es au cours de leur quatriĂšme 
semaine d’exploitation ;

Pour les services de tĂ©lĂ©vision payants de cinĂ©ma, un dĂ©lai 
diffĂ©rent a Ă©tĂ© fixĂ© selon la fenĂȘtre de diffusion concernĂ©e : 
_ pour la premiĂšre fenĂȘtre de diffusion : un dĂ©lai de dix mois 
Ă  compter de la date de sortie en salles, s’agissant  
d’un service de premiĂšre diffusion, lorsque ce dernier a conclu 
un accord avec les organisations professionnelles du cinĂ©ma, 
et de douze mois dans les autres cas ;
_ pour la deuxiĂšme fenĂȘtre de diffusion : un dĂ©lai de vingt-
deux mois Ă  compter de la date de sortie en salles, lorsque 
le service a conclu un accord avec les organisations 
professionnelles du cinĂ©ma, le cas Ă©chĂ©ant commun avec 
celui mentionnĂ© pour la premiĂšre fenĂȘtre de diffusion,  
et de vingt-quatre mois dans les autres cas ;

Pour les services de tĂ©lĂ©vision en clair et les services  
de tĂ©lĂ©vision payants autres que de cinĂ©ma, les dĂ©lais 
diffĂšrent selon la nature des engagements des services  
en faveur de la production cinĂ©matographique : 
_ un dĂ©lai de vingt-deux mois Ă  compter de la date de sortie 
en salles lorsque le service applique des engagements  
de coproduction d’un montant minimum de 3,2 % de son 
chiffre d’affaires (y compris la part antenne) ; 
_ un dĂ©lai de trente mois dans les autres cas ;

Pour les services de mĂ©dias audiovisuels Ă  la demande  
par abonnement, un dĂ©lai uniforme de trente-six mois  
Ă  compter de la date de sortie en salles a Ă©tĂ© prĂ©vu ; 

En ce qui concerne la mise Ă  disposition des Ɠuvres 
cinĂ©matographiques Ă  la demande Ă  titre gratuit pour  
le consommateur, Ă  l’exception d’opĂ©rations promotionnelles 
strictement limitatives, elle ne pourra intervenir qu’à 
l’expiration d’un dĂ©lai de quarante-huit mois Ă  compter  
de la date de sortie en salles ;

Enfin, la possibilitĂ© de mise Ă  disposition d’une Ɠuvre 
cinĂ©matographique dans le cadre d’un service de tĂ©lĂ©vision 
de rattrapage est dĂ©clenchĂ©e par la diffusion tĂ©lĂ©visuelle, 
les deux modes d’exploitation Ă©tant liĂ©s.
L’accord professionnel du 6 juillet 2009 a Ă©tĂ© Ă©tendu, pour 
les stipulations relatives aux dĂ©lais d’exploitation des Ć“uvres 
cinĂ©matographiques par l’arrĂȘtĂ© du 9 juillet 2009 du ministre 
de la Culture et de la Communication publiĂ© au 

Journal 

Officiel

 le 12 juillet dernier.

Le crĂ©dit d’impĂŽt international

La Commission europĂ©enne a accordĂ© son autorisation  
au crĂ©dit d’impĂŽt international le 2 juillet 2009. Cette dĂ©cision 
ouvre la voie Ă  la publication des dĂ©crets d’application et  
Ă  l’entrĂ©e en vigueur du dispositif, gĂ©rĂ© au CNC par la direction 
du multimĂ©dia et des industries techniques. L’objectif est 
d’inciter les producteurs Ă©trangers Ă  venir tourner sur notre 
territoire des Ɠuvres cinĂ©matographiques ou audiovisuelles 
liĂ©es Ă  la culture française et europĂ©enne, en leur accordant 
le bĂ©nĂ©fice d’un avantage fiscal pour leurs dĂ©penses  
de production en France. Ce dispositif va renforcer l’attractivitĂ© 
du territoire et favoriser le rayonnement de l’image de la France, 
de son patrimoine et de sa culture auprĂšs d’un large public 
international. Il contribuera au dynamisme, Ă  l’emploi et  
au dĂ©veloppement de l’ensemble des industries françaises 
du cinĂ©ma et de l’audiovisuel. Plusieurs cinĂ©astes et 
producteurs Ă©trangers – dont Woody Allen – ont d’ores  
et déjà manifesté leur souhait de venir tourner en France.
Les films, tĂ©lĂ©films ou sĂ©ries Ă©trangers bĂ©nĂ©ficieront  
d’un crĂ©dit d’impĂŽt de 20 % (avec un plafond de 4 millions 
d’euros) du montant de leurs dĂ©penses en France, sous 
rĂ©serve que celles-ci soient au minimum d’un million d’euros 
et que les Ɠuvres comportent des Ă©lĂ©ments rattachĂ©s  
Ă  la culture et au patrimoine français et europĂ©en. Ce dernier 
critĂšre sera vĂ©rifiĂ© au moyen d’un barĂšme de points. Par 
ailleurs, les Ɠuvres ne devront pas ĂȘtre admises au bĂ©nĂ©fice 
du soutien financier gĂ©rĂ© par le CNC pour ĂȘtre Ă©ligibles. 
DĂšs la signature du contrat entre le producteur Ă©tranger  
et la sociĂ©tĂ© de production française, ou avec toute entitĂ© 
juridique basĂ©e en France et assurant la production exĂ©cutive 
du film, la sociĂ©tĂ© française pourra soumettre une demande 
au CNC, qui, assistĂ© par Film France, dĂ©terminera l’éligibilitĂ© 
des projets. Les projets déjà engagés depuis le 1

er

 janvier 2009 

pourront ĂȘtre pris en compte de maniĂšre rĂ©troactive.

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la lettre du CNC 

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la lettre du CNC 

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la lettre du CNC 

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Images de la diversitĂ© : bilan d’étape

La rencontre Images de la diversitĂ© s’est dĂ©roulĂ©e  
le 1

er

 juillet dernier Ă  l’Institut du monde arabe. À cette 

occasion, le bilan d’étape de la commission Images  
de la diversitĂ© a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© par Alexandre Michelin,  
son prĂ©sident, en prĂ©sence de VĂ©ronique Cayla, directrice 
gĂ©nĂ©rale du CNC et de Dominique Dubois, directeur gĂ©nĂ©ral 
de l’AcsĂ©. Cette prĂ©sentation a Ă©tĂ© suivie d’une table 
ronde sur « la fiction audiovisuelle et la diversitĂ© Â» animĂ©e 
par Serge Siritzky.

La commission Images de la diversité

La commission, crĂ©Ă©e par dĂ©cret en fĂ©vrier 2007, est un « pont Â» 
entre les missions artistiques et culturelles du CNC et les 
missions plus sociales de l’Agence nationale pour la cohĂ©sion 
sociale et l’égalitĂ© des chances (l’AcsĂ©). Elle ambitionne  
de repĂ©rer et de soutenir des Ɠuvres cinĂ©matographiques 
et audiovisuelles qui, Ă  la faveur d’un scĂ©nario singulier  
et d’une rĂ©alisation de qualitĂ©, tĂ©moignent de la diversitĂ© 
de notre société et la valorisent.
Cette approche croisĂ©e, Ă  la fois culturelle et de cohĂ©sion 
sociale, a contribuĂ© Ă  la rĂ©alisation d’Ɠuvres de grande 
qualitĂ© souvent plĂ©biscitĂ©es par le public comme 

La JournĂ©e 

de la jupe

 de Jean-Paul Lilienfeld, et 

La PremiĂšre Ă©toile  

de Lucien Jean-Baptiste, ou par la critique avec 

Adieu Gary  

de Nassim Amaouche, grand prix de la Semaine de la critique 
Ă  Cannes 2009.
Comme le souligne VĂ©ronique Cayla, directrice gĂ©nĂ©rale  
du CNC, ces succĂšs sont sans aucun doute Â« symptomatiques 
de ce besoin de renouvellement et de cette aspiration Ă  voir 
un reflet plus juste de la sociĂ©tĂ© française et plus proche 
de sa complexitĂ© Â». Dans ce contexte de prise de conscience 
collective, la reconnaissance et la valorisation de ces Ć“uvres 
semblent en marche.
Et Dominique Dubois, directeur gĂ©nĂ©ral de l’AcsĂ©, d’ajouter 
que « ces exemples ne rĂ©sument pas, loin s’en faut,  
la multiplicitĂ© des Ć“uvres soutenues : fictions, documentaires, 
portraits, films d’animation, autant d’Ɠuvres belles et fortes 
qui enrichissent le patrimoine cinĂ©matographique et 
audiovisuel français. Elles mettent en lumiĂšre ces regards 
singuliers d’auteurs empruntant des chemins moins balisĂ©s, 
plus escarpĂ©s, qui parlent d’identitĂ©, d’histoire, de parcours 
de vie, et tĂ©moignent des rĂ©alitĂ©s des banlieues ou des 
territoires d’Outre-mer Â».
Pour Alexandre Michelin, prĂ©sident de la commission,  
« loin des clichĂ©s faciles vĂ©hiculĂ©s par d’aucun, cette diversitĂ© 
est de moins en moins vĂ©cue comme angoissante mais  
au contraire identifiĂ©e comme une rĂ©alitĂ© quotidienne et 
partagĂ©e, mieux comprise en somme Â».

3 439 900 € 

40 %

5 215 900 €

60 %

RĂ©partition par secteur des aides 
attribuées 2007/2008

cinéma

audiovisuel

390 500 € 

5 %

477 500 € 

6 %

3 878 700 € 

44 %

3 829 100 €

44 %

80 000 €

1 %

RĂ©partition par genre des aides  
attribuées 2007/2008

fiction

documentaire

animation

magazine

autre

47 %

43 %

10 %

Rang des films

seconds films

premiers films

troisiĂšmes films

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la lettre du CNC 

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7

Bilan de deux années de soutien

Le bilan financier 2007/2008 porte les soutiens de  
la commission Ă  8 655 800 €, sur les deux annĂ©es Ă©tudiĂ©es, 
attribuĂ©s Ă  281 projets au total et faisant suite aux  
407 demandes examinées depuis 2007.
Au niveau des secteurs aidĂ©s, on peut constater que prĂšs 
de 70 % des projets retenus par la commission, soit 196, 
sont destinĂ©s Ă  une exploitation audiovisuelle et concentrent 
60 % des crĂ©dits attribuĂ©s depuis 2007.
Du point de vue des genres aidĂ©s, il faut noter que les soutiens 
Ă  la fiction et au documentaire totalisent prĂšs de 90 %  
des crédits alloués, pour 263 des 281 projets soutenus.
L’aide Ă  la production constitue 91 % des aides attribuĂ©es, 
audiovisuel et cinĂ©ma confondus, sachant que l’AcsĂ© n’attribue 
que des aides Ă  la production. 

Le secteur cinématographique
Données générales

La commission accorde la majeure partie de ses aides  
aux longs mĂ©trages, qui reprĂ©sentent prĂšs de 80 %  
des projets aidés.

Les premiers films

Parmi les 42 films de l’échantillon, 20 sont des premiers 
films, soit prÚs de la moitié des projets étudiés.
On peut dĂ©celer des succĂšs publics comme 

La PremiĂšre 

Ă©toile

 de Lucien Jean-Baptiste.

Zoom sur la fréquentation de 29 longs métrages

La commission soutient tous les types de projets et trouve 
un juste Ă©quilibre en finançant des films Ă  la frĂ©quentation 
trÚs variée.
Le nombre Ă©levĂ© de spectateurs par copie des films soutenus 
par la commission Images de la diversitĂ© tĂ©moigne  
de la qualitĂ© des projets. Il peut varier de 212 Ă  9 500 sur 
les 29 projets Ă©tudiĂ©s. 
On peut nĂ©anmoins observer que la moyenne du nombre 
d’entrĂ©es par copie est Ă©gale Ă  3 519, ce qui est 1,5 fois  
plus que la moyenne nationale qui s’élĂšve Ă  2 240.

Le secteur audiovisuel
Zoom sur le soutien de 164 projets audiovisuels aidés

Cette Ă©tude dresse le bilan de 164 projets audiovisuels 
parmi les 196 soutenus par la commission, soit 23 fictions, 
132 documentaires, 3 animations, 1 spectacle vivant  
et 5 magazines.
L’échantillon de ces 164 projets audiovisuels est issu  
d’un examen par la commission de 267 demandes dans  
ce secteur.

ÉlĂ©ments d’audience de la fiction en 1

re

 partie de soirĂ©e

Parmi les neuf fictions diffusĂ©es en premiĂšre partie de soirĂ©e, 
trois d’entre elles ont dĂ©passĂ© les 5 millions de tĂ©lĂ©spectateurs.
Par ailleurs, quatre projets atteignent une part d’audience 
supĂ©rieure Ă  la part moyenne de la chaĂźne en premiĂšre 
partie de soirée.
Quant aux thĂ©matiques abordĂ©es par les 281 projets soutenus 
par la commission, elles ont Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ©es selon  
quatre catĂ©gories principales : « origines et immigration Â», 
« DOM-TOM Â», « histoire et mĂ©moire Â» et « jeunesse Â». 
Les grandes tendances que l’on peut mettre en exergue 
sont ainsi que « origines et immigration Â» demeure fort 
logiquement la thĂ©matique la plus largement abordĂ©e, 
tous genres confondus. Les deux termes sont liĂ©s  
et tĂ©moignent du traitement prĂ©pondĂ©rant de l’identitĂ©  
Ă  travers la relation aux origines. La problĂ©matique liĂ©e  
Ă  la jeunesse est elle aussi trĂšs prĂ©sente dans les projets 
soutenus. Viennent ensuite les projets traitant de l’histoire 
et de la mĂ©moire et enfin ceux attachĂ©s aux DOM-TOM,  
qui restent nĂ©anmoins marginaux. 
À ces thĂ©matiques principales s’ajoutent ensuite cinq 
thĂ©matiques secondaires, envisagĂ©es comme complĂ©mentaires : 
« art et pratiques artistiques Â», « double culture Â», « banlieue Â», 
« portrait Â» et « famille, lien intergĂ©nĂ©rationnel et femmes Â» 
qui rendent compte d’une maniĂšre relativement complĂšte 
des thĂšmes abordĂ©s par les films soutenus. 
Ces thĂ©matiques se rĂ©partissent de maniĂšre Ă©quitable ;  
les projets liĂ©s Ă  la famille ou qui dressent un portrait 
ressortent nĂ©anmoins lĂ©gĂšrement devant le thĂšme  
de la banlieue.
Le documentaire aborde largement les origines et l’immigration 
ainsi que l’histoire et la mĂ©moire, avec souvent pour corollaire, 
la production d’un portrait (d’une personne, d’une ville ou 
d’une Ă©poque). Pour la fiction, la dominante est nettement 
la problĂ©matique de l’origine.
Les films traitant de la jeunesse ou destinĂ©s au jeune public 
sont Ă©galement nombreux. La majoritĂ© de ces projets  
se dĂ©clinent Ă  travers les thĂ©matiques secondaires de  
la double culture et des liens familiaux.

VĂ©ronique Cayla entourĂ©e des membres de la commission Images de la diversitĂ©, 
lors de la rencontre du 1

er

 juillet 2009 Ă  l’Institut du monde arabe  

© Farida Brechémier / CNC

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la lettre du CNC 

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 / juillet-aoĂ»t 2009

8

Depuis plus de dix ans, avec le soutien du CNC, l’association 
Emergence aide de jeunes cinĂ©astes Ă  passer du court  
au long mĂ©trage. Chaque annĂ©e, aprĂšs une prĂ©paration  
de trois mois Ă  Paris, les rĂ©alisateurs sĂ©lectionnĂ©s effectuent 
pendant trois semaines, Ă  Marcoussis, deux exercices :  
le tournage d’une scĂšne imposĂ©e, la mĂȘme pour tous, 
Ă©crite par un scĂ©nariste de renom, et le tournage de scĂšnes 
issues de leur propre long métrage.

Élisabeth Depardieu, la directrice artistique, nous explique 
comment fonctionne Emergence. Depuis 2008, Emergence 
est présidée par Dominique Besnehard.

Quelle est selon vous la spĂ©cificitĂ© d’Emergence ?

Nous apportons Ă  un metteur en scĂšne une maniĂšre  
de tester son point de vue sur son premier long mĂ©trage, 
principalement sur le scĂ©nario, le casting et la mise  
en scĂšne. Notre point fort et notre caractĂ©ristique sont lĂ  : 
offrir Ă  chaque rĂ©alisateur la possibilitĂ© de rĂ©aliser  
une esquisse avec des moyens professionnels qui vont  
lui permettre de vérifier ses choix.

Comment s’opĂšre le mode de sĂ©lection des candidats ?

Nous effectuons un travail de veille pendant toute l’annĂ©e. 
Nous regardons les courts mĂ©trages sĂ©lectionnĂ©s dans  
les principaux festivals. Si un film nous plaĂźt, nous appelons 
le cinĂ©aste pour lui faire part de notre intĂ©rĂȘt. C’est un peu 
comme la pĂȘche Ă  la ligne, il faut parfois ĂȘtre patient  
et attendre trois ans avant qu’il ne vienne Ă  nous. Cependant 
la sĂ©lection reste un concours ouvert aux candidatures 
spontanĂ©es et Ă  celles issues de notre prospection.  
La sĂ©lection se fait en deux temps : une prĂ©sĂ©lection oĂč tous 
les projets bĂ©nĂ©ficient d’une double lecture et de Â« l’examen Â» 
de l’équipe artistique ; puis nous dĂ©cidons ou pas de  
les soumettre au jury. Enfin, les candidats prĂ©sĂ©lectionnĂ©s  
sont auditionnés par un jury de professionnels.

Quel est le profil type des candidats ?

Il n’y a pas de profil type. Cette annĂ©e nous avons deux 
comĂ©diens, un rĂ©gisseur
 Il n’y a pas de filtre et c’est  
ce que l’on souhaitait. 

Comment dĂ©tectez-vous un jeune talent ?

C’est un faisceau d’élĂ©ments qui s’appuient sur les prĂ©cĂ©dents 
films s’il y en a, sur le scĂ©nario du long mĂ©trage et sur  
la personnalitĂ© du rĂ©alisateur
 L’entretien avec un candidat 
est essentiel. Il nous permet d’évaluer sa volontĂ©, son urgence, 
son envie. 

Un projet accompagnĂ© par un producteur a-t-il plus  
de chance d’ĂȘtre retenu ?

Lorsqu’il y a un producteur, un scĂ©nario est souvent plus 
abouti. Il n’y a pas de favoritisme, cette annĂ©e,  
deux rĂ©alisateurs sur six, n’ont pas de producteur. 

focus : Entretien avec Ă‰lisabeth Depardieu

Lorsqu’un producteur accompagne le projet,  
comment travaillez-vous avec lui ?

AprĂšs la sĂ©lection, la premiĂšre sĂ©ance de travail se fait 
avec le tandem rĂ©alisateur/producteur. Ils sont associĂ©s  
Ă  tous les processus de prĂ©paration de la session  
(choix des scĂšnes, casting). Les producteurs viennent 
ensuite, s’ils le souhaitent, pendant la session.

Existe-t-il une ligne Ă©ditoriale Emergence ?

 

Aucune, les projets sont trĂšs diffĂ©rents les uns des autres. 
Si un projet est intĂ©ressant, rien ne nous fait peur.  
Nous observons que les rĂ©alisateurs ont pris conscience 
de la nĂ©cessitĂ© d’ajuster leurs dĂ©sirs de cinĂ©ma aux rĂ©alitĂ©s 
Ă©conomiques actuelles. 

Le premier exercice est la rĂ©alisation d’une scĂšne 
imposĂ©e. Quel en est l’objectif ?

La scĂšne imposĂ©e les « met en jambes Â». Cette scĂšne  
leur permet de se dĂ©lester de leur apprĂ©hension. Elle permet 
aussi de se familiariser avec le lieu, leur Ă©quipe de tournage 
et de prendre confiance. Parfois de prendre conscience  
de leur identité de cinéaste.

Quel est le rĂŽle du « parrain Â» attribuĂ© Ă  chaque 
rĂ©alisateur ?

Ils interviennent en rĂ©pondant aux questionnements  
des laurĂ©ats. Les parrains sont trĂšs prĂ©sents pendant  
la prĂ©paration. Ils peuvent venir aussi sur les tournages, 
les montages s’ils le souhaitent ou si le rĂ©alisateur  
le dĂ©sire. Chaque tandem a son propre mode  
de fonctionnement. 

Pourquoi avez-vous instauré des tandems réalisateurs/
compositeurs de musique ?

Souvent, les compositeurs de musique sont les « parents 
pauvres du cinĂ©ma Â», parfois appelĂ©s Ă  travailler trĂšs tard 
dans la fabrication du film. Nous avons donc dĂ©cidĂ©  
en partenariat avec la SACEM, il y a 8 ans, de les associer 
aux rĂ©alisateurs dĂšs le tournage. 

AprĂšs le passage Ă  Emergence, combien de projets 
aboutissent Ă  la rĂ©alisation d’un long mĂ©trage ?

Je dirais que cela varie selon les promotions : pour celle  
de 2008, trois des six projets sont en cours de fabrication.  
De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la rĂ©alisation est un processus  
trĂšs long.

OĂč s’arrĂȘte le rĂŽle d’Emergence ?

Encore une fois, rien de formel. Certains coupent les ponts 
dĂšs la fin de la projection finale. D’autres nous sollicitent 
au fur et Ă  mesure de l’avancĂ©e de leur projet (rĂ©alisateur 
ou/et producteur). Bien souvent, on relit les versions 
ultérieures à la session.

Date limite d’inscription pour la 12

e

 session : 25/09/2009

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la lettre du CNC 

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9

en bref

Les 40 ans des Archives françaises du film du CNC

Les Archives françaises du film du CNC ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es  
en 1969, Ă  l’initiative d’AndrĂ© Malraux, ministre des Affaires 
culturelles, afin que soient pris en charge, par l’État, 
l’inventaire et la conservation des films anciens, dont ceux 
sur support nitrate, entreposĂ©s dans le fort de Bois d’Arcy. 
Au sein de l’enceinte historique, la construction de 
bĂątiments rĂ©pondant Ă  des normes strictes tenant compte 
de la dangerositĂ© du support en nitrate de cellulose,  
dont l’utilisation fut interdite Ă  partir des annĂ©es cinquante, 
permit d’optimiser les conditions de conservation des films. 
Depuis la fin des annĂ©es soixante, les collections de films 
anciens et rĂ©cents se sont enrichies de façon consĂ©quente. 
Aux dĂ©pĂŽts volontaires s’est ajoutĂ© le dĂ©pĂŽt lĂ©gal des Ɠuvres 
cinĂ©matographiques, en vigueur Ă  partir de 1977 et pris  
en charge par le CNC en 1992. En 1990, lors de la venue  
sur le site de Jack Lang, ministre de la Culture et du rĂ©alisateur 
amĂ©ricain Martin Scorsese, un Plan pluriannuel de sauvegarde 
et de restauration des films anciens a Ă©tĂ© lancĂ© aprĂšs avoir 
reçu l’approbation du Conseil des ministres. Des moyens 
accrus furent ainsi concĂ©dĂ©s afin d’accĂ©lĂ©rer l’inventaire, 
la restauration et le transfert des films sur un support stable, 
la pellicule polyester. La mise en Ɠuvre du plan a permis 
de sauver plus de 15 000 films en 15 ans. AprĂšs le congrĂšs 
de la FIAF qui a vu le 24 avril dernier 200 de nos collĂšgues 
venus du monde entier rassemblĂ©s sur le site de Bois d’Arcy, 
nous fĂȘtons en 2009, les 40 ans des Archives françaises  
du film. À cette occasion une programmation sera proposĂ©e 
en octobre Ă  la CinĂ©mathĂšque française et un ouvrage 
retraçant l’histoire de l’institution, ses collections et son 
travail de conservation et de restauration sera publiĂ©. 
D’autre part, ce quarantiĂšme anniversaire sera l’occasion 
d’ouvrir le site de la batterie Ă  l’occasion des journĂ©es  
du patrimoine.

Florence Malraux nommĂ©e prĂ©sidente de la commission 
d’avance sur recettes du CNC

VĂ©ronique Cayla a nommĂ© — en plein accord avec  
le ministre de la Culture et de la Communication,  
FrĂ©dĂ©ric Mitterrand — Florence Malraux Ă  la prĂ©sidence 
de la commission d’avance sur recettes. 
Florence Malraux succĂ©dera Ă  Pierre Chevalier qui a souhaitĂ© 
que soit mis fin Ă  son mandat suite Ă  sa nomination  
en qualitĂ© de directeur des projets d’Arte-France.
Florence Malraux qui a dĂ©butĂ© sa carriĂšre chez Gallimard 
avant de rejoindre 

L’Express

 a travaillĂ© auprĂšs des plus 

grands noms du cinĂ©ma en tant qu’assistante rĂ©alisateur : 
Alain Resnais pendant plus de 20 ans, François Truffaut, 
Alain Cavalier, Joseph Losey, Chris Marker, ou Orson Welles. 
Elle a Ă©galement fait partie du comitĂ© des programmes 
d’Arte. Les trois vice-prĂ©sidents ainsi que les membres 
composant les trois collĂšges de la commission restent 
inchangés.

RĂ©fĂ©rencement des offres lĂ©gales d’Ɠuvres 
cinĂ©matographiques françaises et europĂ©ennes

 

Le CNC est prĂȘt Ă  accompagner financiĂšrement une ou 
plusieurs initiatives visant Ă  favoriser le rĂ©fĂ©rencement  
des offres lĂ©gales d’Ɠuvres cinĂ©matographiques françaises 
et europĂ©ennes ainsi que le prĂ©voit la loi du 12 juin 2009 
favorisant la diffusion et la protection de la crĂ©ation sur 
Internet. Ces projets doivent porter sur le dĂ©veloppement 
d’un service en ligne Ă  destination du grand public destinĂ© 
Ă  renseigner ce dernier de façon exhaustive et actualisĂ©e 
sur les diffĂ©rents modes de mise Ă  disposition lĂ©gale des 
Ɠuvres cinĂ©matographiques (salle, vidĂ©o, vidĂ©o Ă  la demande, 
tĂ©lĂ©vision). Une aide pourra ĂȘtre attribuĂ©e sous forme de 
subvention d’un montant maximal de 200 000 €, dans la limite 
de 50 % du budget prĂ©sentĂ©. Les sociĂ©tĂ©s intĂ©ressĂ©es  
sont invitĂ©es Ă  se manifester auprĂšs du CNC avant  
le 15 septembre 2009.

 

Le CNC aux Ă‰tats gĂ©nĂ©raux de Lussas (16 au 22 aoĂ»t 2009)

Pour la 3

e

 annĂ©e consĂ©cutive, le CNC organise un atelier 

autour du processus de dĂ©veloppement d’une Ɠuvre 
documentaire. L’atelier s’articulera cette annĂ©e autour  
du projet 

En quĂȘte de jasmin

 d’Alain Ughetto produit par 

Alexandre Cornu (Les Films du Tambour de Soie). Ce film  
a bĂ©nĂ©ficiĂ© du Fonds d’aide Ă  l’innovation audiovisuelle, 
dans le cadre du dispositif d’aide au dĂ©veloppement 
renforcĂ©e mis en place par le CNC Ă  titre expĂ©rimental  
en 2008 et reconduit cette annĂ©e pour une deuxiĂšme session. 
À travers des mots, des dessins, des bobines de film,  
des personnages en pĂąte Ă  modeler de ses premiers films 
d’animation, Alain Ughetto replonge dans une histoire 
d’amour qui a pour cadre l’Iran et la rĂ©volution islamique.

Fort de Bois d’Arcy – Archives françaises du film du CNC © DR

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la lettre du CNC 

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10

La production audiovisuelle aidée en 2008

Le CNC publie son dossier sur la production audiovisuelle 
aidĂ©e en 2008 qui prĂ©sente l’ensemble des statistiques  
de la production de fictions, de documentaires, d’Ɠuvres 
d’animation, de spectacles vivants et de magazines aidĂ©s 
par le COSIP. Cette Ă©tude analyse le financement de  
ces Ć“uvres, les commandes et investissements des chaĂźnes 
de tĂ©lĂ©vision. Elle livre des analyses selon les formats  
de fictions, de documentaires et d’Ɠuvres d’animation.  
Elle prĂ©sente aussi une analyse de la concentration  
des entreprises de production audiovisuelle.
AprĂšs une annĂ©e 2007 en repli, le volume de la production 
audiovisuelle aidĂ©e par le CNC est en hausse de 8,3 %  
en 2008, se rapprochant ainsi de son niveau de 2006 avec 
3 985 heures. Cet accroissement s’accompagne d’une 
augmentation des investissements des diffuseurs (+6,5 % 
Ă  753,4 M€) et des aides apportĂ©es par le COSIP : les aides 
Ă  la production progressent de 14,8 % Ă  197,0 M€ et les aides 
Ă  la prĂ©paration et au dĂ©veloppement de 5,5 % Ă  6,4 M€. 
Les devis de production des Ɠuvres aidĂ©es progressent  
de 5,7 % et atteignent 1,30 Md€, contre 1,23 Md€ en 2007  
et 1,35 Md€ en 2006.
À l’exception de l’animation, l’ensemble des genres profitent 
de la croissance des investissements des diffuseurs.  
La fiction bĂ©nĂ©ficie toujours de la majeure partie des apports 
des chaĂźnes (+1,3 point Ă  70,2 %). Si les chaĂźnes du cĂąble, 
du satellite et de la TNT sont Ă  l’origine de plus d’un quart 
(26,2 %) des commandes d’Ɠuvres audiovisuelles (24,1 % 
en 2007), leur participation financiĂšre est encore limitĂ©e  
Ă  5,2 % de l’ensemble des apports des diffuseurs en 2008 
(4,6 % en 2007). Les seules chaĂźnes gratuites de la TNT 
financent 0,9 % de l’ensemble des apports des chaĂźnes.
L’augmentation du volume produit et des devis tient en partie 
Ă  un effet calendaire liĂ© au dĂ©calage entre les commandes 
des chaĂźnes formalisĂ©es fin 2007 et leur accĂšs au fonds  
de soutien du CNC effectif dĂ©but 2008. En 2007, ce phĂ©nomĂšne 
s’était traduit par une contraction du volume de production 
comptabilisĂ©, notamment pour la fiction. Ce dĂ©calage 
explique pour une part la croissance 2008.

Édition CNC – juillet 2009
www.cnc.fr

publications

Guide des aides Ă  la crĂ©ation cinĂ©matographique, 
audiovisuelle et multimédia

L’association VidĂ©adoc, crĂ©Ă©e en 1988 et soutenue par le CNC, 
est un lieu de ressources sur l’audiovisuel. Elle vient de faire 
paraĂźtre la septiĂšme Ă©dition de son 

Guide 2009 des aides  

à la création, audiovisuel et multimédia

Ce guide a pour objectif d’orienter les auteurs dĂ©butants 
ou confirmĂ©s ainsi que les producteurs Ă  travers la multiplicitĂ© 
des institutions, organismes et dispositifs, nationaux  
et rĂ©gionaux qui apportent un soutien Ă  la crĂ©ation 
cinĂ©matographique, audiovisuelle et multimĂ©dia. Ces 
informations s’accompagnent de nombreux tĂ©moignages 
de professionnels.

Édition VidĂ©adoc – juillet 2009, 25 €
www.videadoc.com

Rapport d’activitĂ© 2008 du mĂ©diateur

Roch-Olivier Maistre, mĂ©diateur du cinĂ©ma, fait Ă©tat dans 
son rapport d’une activitĂ© toujours soutenue avec deux 
injonctions prononcĂ©es et 65 rĂ©unions de conciliation  
dont 60 Ă©manent d’exploitants. 70 % d’entre elles proviennent 
de salles classĂ©es. Les demandes ont portĂ© sur le placement 
de 36 films diffĂ©rents (contre 51 l’annĂ©e prĂ©cĂ©dentes),  
dont 19 recommandations Art & essai. Les demandes de 
médiation ont trouvé une issue positive dans 69% des cas.
Les questions sont nombreuses et les motifs de saisine  
du mĂ©diateur multiformes mĂȘme s’ils tendent Ă  se concentrer 
sur la problĂ©matique plus gĂ©nĂ©rale de la concurrence  
dans le domaine cinématographique.
Le MĂ©diateur se rĂ©jouit par ailleurs du maintien d’un dispositif 
propre au secteur cinĂ©matographique permettant de rĂ©guler 
les implantations de salles nouvelles, intervenu dans  
le prolongement des conclusions de la commission Attali. 
Il soutient Ă©galement la recommandation visant au retour 
du contrat Ă©crit dans le secteur cinĂ©matographique,  
l’une des conclusions du rapport Perrot-Leclerc.

www.lemediateurducinéma.fr

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la lettre du CNC 

#66

 / juillet-aoĂ»t 2009

11

limite de dépÎt des dossiers

du 24 juillet au 25 septembre 

Commission du compte de soutien à l’industrie
des programmes (COSIP)

2 septembre

Commission d’aide sĂ©lective Ă  la distribution de films  
de rĂ©pertoire

3 septembre & 17 septembre

Agrément des films de long métrage

7 septembre

Commission d’aide sĂ©lective Ă  l’édition vidĂ©o 
et majoration VĂ D (inscription des dossiers)

Commission d’aide sĂ©lective Ă  la distribution de films  
pour le jeune public

Fonds d’aide à l’innovation audiovisuelle
Fiction, aide Ă  l’écriture

Soutien financier aux industries techniques

10 septembre

Commission d’aide sĂ©lective aux vidĂ©omusiques

Dispositif pour la crĂ©ation artistique multimĂ©dia (DICRÉAM)

 

aide Ă  la maquette et aide Ă  la production

Commission Images de la diversité

11 septembre

Commission d’aide sĂ©lective Ă  la crĂ©ation  
et Ă  la modernisation des salles

14 septembre

Commission d’aide aux projets pour les nouveaux mĂ©dias, 
le cinéma et la télévision

18 septembre

Commission Fonds Sud

25 septembre

Commission d’aide sĂ©lective Ă  la captation  
et à la recréation de spectacles vivants

28 septembre

Commission avance sur recettes
2

e

 collĂšge, 5

e

 session

agenda du Centre

événements

5 au 15 août

15

e

 Festival international du film de Locarno

5 au 23 aoĂ»t 

CinĂ©ma au clair de lune – Forum des images – Paris

16 au 22 aoĂ»t 

21

e

 Ă‰tats gĂ©nĂ©raux du documentaire de Lussas

22 au 29 août

32

e

 Festival de cinĂ©ma de Douarnenez Gouel Ar Filmou

25

e

 Rencontres cinĂ©ma de Gindou 

2 au 9 septembre

53

e

 Mostra internationale de cinĂ©ma de Venise

4 au 12 septembre 

10

e

 Festival Off Courts de Trouville

4 au 13 septembre 

35

e

 Festival du cinĂ©ma amĂ©ricain de Deauville 

7 au 11 septembre

15

e

 Rendez-vous de TV France International – Biarritz

11 au 15 septembre

IBC Exhibition – Amsterdam

16 au 20 septembre 

11

e

 Festival de la Fiction TV – La Rochelle

18 au 26 septembre

57

e

 Festival international de film de San Sebastian

22 au 25 septembre

Cartoon Forum

28 septembre au 1

er

 octobre 

64

e

 CongrĂšs de la FNCF – Deauville

28 septembre au 4 octobre 

16

e

 Festival cinĂ©mas et cultures d’AmĂ©rique latine – 

Biarritz

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la lettre du CNC 

#66

 

juillet-août 2009

une publication du Centre national  
du cinĂ©ma et de l’image animĂ©e

12 rue de LĂŒbeck 75784 Paris Cedex 16
TĂ©l. 01 44 34 34 40 / Fax 01 44 34 34 73

www.cnc.fr

Directrice de la publication

VĂ©ronique Cayla

Coordination générale

Milvia Pandiani-Lacombe
Marc-Antoine Chaumien

SecrĂ©taire de rĂ©daction 

Ariane Nouvet

Comité de rédaction

Linda Amrouni, Corisande Bonnin, Marc-Antoine Chaumien, 
Elsa Comby, BenoĂźt Danard, Steeve DesgagnĂ©,  
Julien Ezanno, Laetitia Facon-Soret, StĂ©phanie Gavardin, 
Caroline Jeanneau, ValĂ©rie LĂ©pine-Karnik, Julie Lethiphu, 
Éric Le Roy, ClĂ©ment Malherbe, Catherine Merlhiot,  
Milvia Pandiani-Lacombe, Laurence PeyrĂ©,  

Ont participé à ce numéro

Audrey Azoulay, StĂ©phane Davy, Flavien Giorda, Marc Nigita, 
Sylvie Reipau, BĂ©atrice Rodenbour, Valentine Roulet,  
André Santelli

Conception 

Atelier de création graphique, Paris

Impression

Bialec, Nancy

DĂ©pĂŽt lĂ©gal Ă  parution ISSN : 1762-4789
Reproduction autorisĂ©e avec mention d’origine